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La cour des comptes contre les 60 000 postes de Hollande ?

Et bing : "La Cour des comptes critique la création de 60 000 postes dans l'Education nationale", titre Lexpress.fr, rejoint par Les Echos, LaTribune.fr ou encore Atlantico. Présenté par le président de la Cour des comptes, Didier Migaud, ancien député PS, le rapport sur la gestion des enseignants a fait son petit effet. Mais a-t-on bien compris ? A l'issue de la conférence de presse, Migaud a désamorcé la polémique en disant que la cour ne critiquait pas les créations de postes, mesure phare de François Hollande. Qu'en est-il exactement ? @si a plongé dans le rapport de 176 pages.

Derniers commentaires

tant qu'il y aura 30 gosses par classes de la maternelle à la Terminal , les profs auront beau être mieux payé ça ne marchera pas . Comment transmettre le savoir a 30 enfants différents , avec des compétences différentes , un milieu familiale diffèrent, et des évolutions différentes , rappelons nous que les 4 années collèges c'est entre 11 ans et 16 ans , ont peut pas dire que la maturité de ses enfants est identique. Donc se rapport préconise dans la droite ligne de Sarko , de faire de la garderie améliorée , et pas de former nos enfants à l'esprit critique , a la compréhension du monde , a savoir ce qui va leur plaire comme activité ...
Et après ces intello vont "pourrir" les gosses qu'ils trouvent bien mal élevé .... Comme si l'éducation était spontané et pas une responsabilité des adultes envers les enfants .
Franchement malgré la degradation de tout les secteurs de la société , la Hollandie ne change pas de cap , Merci a Todd et Piketi d'avoir vendu l'idée de la gauche a la sauce Hollande , on est bien dans la m...e .
Le comportement, ces dernières années, de la cour des comptes est un exemple de la dégénérescence de nos institutions.
Un des principes fondamentaux de la comptabilité publique est la séparation du comptable et de l'ordonnateur.
Dit plus simplement : l'ordonnateur (le politique) s'occupe de la gestion, mais ne doit pas intervenir sur les comptes (pour éviter les fraudes) et le comptable veille à la régularité des recettes et des dépenses qu'il enregistre, mais n'intervient pas dans les décisions politiques. Il est indépendant de l'ordonnateur.
La cour des comptes est l'organe de contrôle des comptables publics. Sa mission est de vérifier la régularité des comptes publics ou d'entreprises privées sous tutelle publique.
Mais depuis quelques années la cour sort de son rôle en se permettant de juger des politiques mises en oeuvre, ce qui est du ressort du Parlement.
Il semble de plus, mais ce n'est qu'une impression personnelle, que Didier Migaud cherche (par des interventions répétées dans les médias) à conforter son image politique. Sans doute a-t-il des projets pour la suite de sa carrière...
Un problème majeur se pose. La proposition de réformes de l'éducation nationale se fait par touches, secteurs par secteurs. On parle des semaines de 4 ou 5 jours et rythmes scolaires d'un côté, du nombre de postes d'un autre, de l'efficacité de l'administration d'un autre, alors que le problème est global, tout comme la solution. Il faudrait envisager de rassembler toutes les études et rapports sur l'EN afin d'y voir un peu plus clair et surtout d'éviter les récupérations partisanes idéologiques. On ne peut pas évoquer des solutions sparadrap à tout bout de champs.
L'Education nationale, que j'aurais préféré continuer à appeler "Instruction publique" se propose d'atteindre ses missions :
1. amener 80 % d'une classe d'âge au bac (à grands coups de livrets de compétences et autres valorisation du savoir être)
2. permettre aux bacheliers d'accéder aux études supérieures (en obligeant les facs à baisser leur niveau d'exigence : cf point 1)
3. garantir l'employabilité (sic) de ces étudiants pour lutter contre le chômage (dans des petits boulots : cf point 2)

J'aurais préféré, pour ma part, qu'elle cherche à atteindre ces missions :
1. garantir une exigence de niveau sur des matières fondamentales (stop aux projets et autres TPE....)
2. développer les filières professionnalisantes pour permettre à ceux, plus manuels qu'intellectuels, de s'épanouir
3. laisser les niveaux montés dans différentes filières au lieu de prétendre, artificiellement, faire monter tout le monde en ralentissant la plupart.

Le problème fondamental est cette volonté d'égalitarisme (une marotte, je sais).
Mais quoi qu'on en dise, si on veut vraiment travailler pour l'égalité il faudrait augmenter le nombre de profs. J'entends pas égalité, la possibilité, pour tous les élèves, d'avoir accès à 2 ou 3 langues étrangères, de s'ouvrir aux arts (plastique, musique etc...) et de maîtriser ce qui façonne un citoyen (lettres, maths, H-G, etc....)

Fondamentalement il y a une lutte entre deux visions du système :
1. un système "élitiste" qui veut faire progresser les meilleurs en "gérant" les plus faibles
2. un système "égalitariste" qui veut mettre tout le monde au même niveau (en ralentissant les meilleurs et en illusionnant les plus faibles)

Mais au bout du compte, ces deux systèmes parviennent au même résultat :
1. dans le système "élitiste" : les plus faibles occupent des emplois peu qualifiés puisque le système les forme pour cela (le niveau de formation serait fonction de son niveau d'étude)
2. dans le système "égalitariste" : les plus faibles occupent des emplois peu qualifiés avec des diplômes rutilants (le niveau de formation est fonction de la filière choisie et de l'école de formation)

Pour éviter ces deux écueils et travailler pour l'égalité, il faut des moyens et il faut mettre tout le monde au boulot sans s'empêcher de voir la vérité en face quant au niveau des élèves.
Les gens de la cour des comptes ont ils envoyé leurs enfants à l'école (maternelle, primaire, collège, lycée) a Sevran en Seine-Saint-Denis
non !! Moi , si, et je me réjouis de la création de postes dans l'éducation nationale.
Tant qu'on n'aura pas mis au point un outil fiable de mesure de la productivité pédagogique des enseignants, on naviguera dans le brouillard.
Ce qui fait frémir en lisant des résumés de ce rapport (y compris dans les interviews de Migaud), c'est sa façon de prendre les enseignants d'une part comme des variables d'ajustement (aux horaires, lieux de travail, missions, domaines de compétence (ah la "bivalence", ah les certifications spéciales) ...) flexibilisables et extensibles dans 90% de ses propositions, et de plaider, d'autre part, pour leur revalorisation salariale dans les 10% restants (ceci devant racheter cela, j'imagine).

Finalement on n'est pas si loin des propositions de Sarkozy pendant la campagne présidentielle (donner 40% de cours en plus pour une augmentation salariale de 25%). A l'époque, Hollande parlait de "marché de dupes". Certains lieutenants de Sarkozy lançaient l'idée de la fin du statut voire la sortie des profs de la fonction publique (ce n'est pas une mission "régalienne") et voilà que la Cour des Comptes s'interroge justement sur le statut.

Problème : on parle de vrais gens-là, pas de pions sur un échiquier, qui, pour en connaître pas mal, se plaignent déjà d'être surmenés, déconsidérés, soumis aux exigences plus ou moins contradictoires de leur direction, de leurs inspecteurs, des parents, de la société dans son ensemble... Et puis comme dans d'autres services publics, l'interim se multiplie, les statuts précaires de remplaçants, les recrutements de toutes sortes de vacataires payés à l'heure prestée (parfois tout juste au-dessus du seuil de pauvreté), parfois à cheval sur 2 établissements distants de plusieurs dizaines de km (véridique !)

C'est terrible à dire. Mais après France Telecom, la Poste, diverses directions de ministère, je crains que les épidémies de suicide au travail ne gagnent l'Education nationale.

Une "société de la connaissance" qu'ils disaient !

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