Commentaires
La dame en jaune de Zaventem
Cette photo, prise peu après la deuxième explosion de l'aéroport de Bruxelles-Zaventem…
Abonnez-vous pour pouvoir commenter !
si vous êtes déjà abonné Connectez-vous Connectez-vous
Derniers commentaires
Quelques jours passés à Bruxelles m'ont éloigné de l'internet.
Et voilà que je lis que maître Korkos aurait dû avertir que certaines images contenues dans sa chronique pouvaient heurter.
Soit.
Mais la chronique s'intitule "La dame en jaune de Zaventem". Pas le petit pan de mur jaune de la "Vue de Delft", non, "La dame en jaune de Zaventem".
On pouvait donc s'attendre à une chronique commentant cette photo que tous ont vue sauf les aveugles, bien entendu parce qu'elle est parue dans presque tous lémédia bien avant la chronique.
Et je ne comprends pas du tout les offuscations de certains asinautes.
Et voilà que je lis que maître Korkos aurait dû avertir que certaines images contenues dans sa chronique pouvaient heurter.
Soit.
Mais la chronique s'intitule "La dame en jaune de Zaventem". Pas le petit pan de mur jaune de la "Vue de Delft", non, "La dame en jaune de Zaventem".
On pouvait donc s'attendre à une chronique commentant cette photo que tous ont vue sauf les aveugles, bien entendu parce qu'elle est parue dans presque tous lémédia bien avant la chronique.
Et je ne comprends pas du tout les offuscations de certains asinautes.
Mon propos ne porte que sur l'intérêt de mettre un avertissement sur la violence des images en début d'article.
Alors pour répondre au côté "sourire de princesse allez voir sur paris match", qui m'agace un tantinet, je me souviens que quand je regardais asi à la télé il y a certes fort longtemps, il y avait régulièrement des avertissements avant des séquences jugées choquantes. Je ne vois pas en quoi cela dégrade le travail de journaliste. On ne peut pas annuler la vision d'une image choc, c'est bien pour ça que les images nous manipulent aussi bien, vous êtes bien placés ici pour le savoir. Et j'avoue que je vois mal la nécessité absolue de me montrer des bouts de membres arrachés datant du 11 septembre pour m'aider à analyser l'actualité. Loin de moi l'idée de vouloir rentrer dans le débat doit on montrer ou pas. Par contre je ne veux pas être obligé de voir. C'est quand même 2 choses différentes. Et ne pas vouloir voir des images, cela n'a rien à voir non plus avec ne pas vouloir voir le problème derrière.
La photo La Dame en jaune rappelle certains tableaux de Vermeer ( le bleu, le jaune); les couleurs ont-elles été retouchées? Si la dame en jaune avait eu un vêtement gris ou marron, cette photo aurait-elle été choisie? Et si elle n'avait pas eu la poitrine dévoilée? Cette femme dégage élégance et dignité.
La photo restera gravée dans ma mémoire.
Comme cette photo de Shaimaa el-Sabbagh, moins médiatisée:
http://www.franceinfo.fr/actu/monde/article/egypte-mobilisation-apres-la-mort-d-une-femme-tuee-par-des-policiers-638243
La photo restera gravée dans ma mémoire.
Comme cette photo de Shaimaa el-Sabbagh, moins médiatisée:
http://www.franceinfo.fr/actu/monde/article/egypte-mobilisation-apres-la-mort-d-une-femme-tuee-par-des-policiers-638243
je n'ai jamais compris tout le tralala d'indignation sur la publication d'images d'évènements publics. (Ce qu'est un attentat ou un accident...)
Montrer des gens morts, ou blessés par des attentats ne me choque pas. Il se trouve que comme je n'aime pas ça, je ne vais pas voir plus loin que le regard banal sur la photo de première page. Mais je considère nécessaire la publication de tout ce qui est disponible.
L'information n'a pas à être sectionnée, formatée et prédigérée pour ce qu'on suppose être acceptable. Elle doit être disponible tel quel. A chacun de savoir s'il veut aller plus loin ou pas.
Autrement c'est de la manipulation et de la propagande.
Montrer des gens morts, ou blessés par des attentats ne me choque pas. Il se trouve que comme je n'aime pas ça, je ne vais pas voir plus loin que le regard banal sur la photo de première page. Mais je considère nécessaire la publication de tout ce qui est disponible.
L'information n'a pas à être sectionnée, formatée et prédigérée pour ce qu'on suppose être acceptable. Elle doit être disponible tel quel. A chacun de savoir s'il veut aller plus loin ou pas.
Autrement c'est de la manipulation et de la propagande.
Sauf que ça n'existe pas une image "tel quel".
Je comprends le besoin de capter des images dans ces instants.
C'est un besoin de preuves:
- qu'on n'a pas rêvé,
- qu'on n'a pas affabulé,
- qu'on n'exagère pas le récit en l'agrémentant des "fausses pistes" du déroulement de nos pensées, ce qu'on a cru vivre pendant une fraction de seconde, par interprétation, et qui s'est révélé inexact mais qu'on a gardé en mémoire et qu'on re-mélange dans nos souvenirs.
Mais en servant ces images à chaud, et en choisissant celles qui nous violentent comme si on y était, on entre dans le rêve, l'affabulation, l'interprétation par flash erroné. On n'est quand même pas en mesure, même gavé d'empathie, d'ingérer mille vécus.
Et si on est concerné par ce vécu étalé dans les journaux, dois-je préparer ma famille à se blinder?: attention si tu vois ma tête tranchée en unes des journaux, fait abstraction ma totoche, fait l'air de rien, ce n'est pas moi, voyons, moi je suis un souvenir vivant.
Écouter et s'intéresser au récit d'un vécu fait après réflexion et traitement de ce vécu est une chose, le partager dans son intégralité et sa violence initiale brute de décoffrage en est une autre.
S'imaginer qu'on a la main, c'est le cas de le dire, pour choisir de voir ou ne pas voir le choc des photos est faux si on se penche sur le cas général.
Je comprends le besoin de capter des images dans ces instants.
C'est un besoin de preuves:
- qu'on n'a pas rêvé,
- qu'on n'a pas affabulé,
- qu'on n'exagère pas le récit en l'agrémentant des "fausses pistes" du déroulement de nos pensées, ce qu'on a cru vivre pendant une fraction de seconde, par interprétation, et qui s'est révélé inexact mais qu'on a gardé en mémoire et qu'on re-mélange dans nos souvenirs.
Mais en servant ces images à chaud, et en choisissant celles qui nous violentent comme si on y était, on entre dans le rêve, l'affabulation, l'interprétation par flash erroné. On n'est quand même pas en mesure, même gavé d'empathie, d'ingérer mille vécus.
Et si on est concerné par ce vécu étalé dans les journaux, dois-je préparer ma famille à se blinder?: attention si tu vois ma tête tranchée en unes des journaux, fait abstraction ma totoche, fait l'air de rien, ce n'est pas moi, voyons, moi je suis un souvenir vivant.
Écouter et s'intéresser au récit d'un vécu fait après réflexion et traitement de ce vécu est une chose, le partager dans son intégralité et sa violence initiale brute de décoffrage en est une autre.
S'imaginer qu'on a la main, c'est le cas de le dire, pour choisir de voir ou ne pas voir le choc des photos est faux si on se penche sur le cas général.
Enfin la moindre des choses quand on prends quelqun en photo dans une situation difficile c'est de flouter son visage et si on tiens a publier son visage (je comprends l'interet journalistique de voir les émotions) il faut demander la permission a la personne! Cette personne en jaune est probablement traumatiser, et si ça la génait telment que sa photo face le tour du monde qu'elle se sentais encore plus mal? On en sais rien, on connait pas la sensibilité des autres, passer outre pour satisfaire notre désir de voir ce qu'il s'est passer est d'un égoisme écoeurant!
Y as un moment faut comprendre que le droit a l'image c'est pas une option! Si la personne est morte et que sa photo est publier ça ne peut pas la géner car elle n'existe plus si elle est vivante la moindre des choses est de lui demander la permisson. Cette journaliste s'est comporter en vautour! Et je penses ça aussi de ceux qui prenent ce genre de clichés a l'autre bout du monde. Puis faut arretter avec cette histoire de peur, j'suis français et que ce soit les atentas de charly, de novembre ou de bruxelles ça m'as pas fait peur. Je suis ni plus ni moins toucher par ces morts que par ceux ailleurs dans le monde! Sérieusement vu le nombre de morts que ça fait chez nous par rapport aux nobre de personnes vivante si on compares un peut avec les accidents de voiture on as bien plus de chance de mourir sur la route et personne ne frisonne a la vue d'un volant que je sache... Vas faloire que tout le monde ralumes son cerveau et éteingne sa radio et sa tv.
Et personne dans la presse, non, personne, pour critiquer le photographe qui a pris ce cliché. Personne non plus pour critiquer sa parution au nom de la décence, du bon goût.
1) Il me semble qu'on ne peut pas reprocher à un photographe de prendre un cliché (sauf s'il est bidonné / mis en scène). A mon sens, le problème se situe plutôt au niveau des rédactions qui décident de publier ou non.
2) Après la publication tous azimuts de la photo du petit noyé syrien, compte-tenu qu'elle "tombait si bien" par rapport à une volonté politique, on peut même se demander si le problème ne se situerait pas plus haut que les rédactions.
1) Il me semble qu'on ne peut pas reprocher à un photographe de prendre un cliché (sauf s'il est bidonné / mis en scène). A mon sens, le problème se situe plutôt au niveau des rédactions qui décident de publier ou non.
2) Après la publication tous azimuts de la photo du petit noyé syrien, compte-tenu qu'elle "tombait si bien" par rapport à une volonté politique, on peut même se demander si le problème ne se situerait pas plus haut que les rédactions.
Enfants de Tchernobyl. La presse n'en est pas friande. Attention, c'est dur.
https://www.google.fr/search?q=enfants+de+tchernobyl&sa=X&biw=960&bih=443&tbm=isch&tbo=u&source=univ&ved=0ahUKEwifvOWv6_HLAhVB0xoKHaYWAxEQsAQILA
Ces photos terribles n'ont jamais fait et ne feront jamais la une de tous les journaux. Pourtant ce n'est pas près de s'arrêter, ce n'est qu'un début.
https://www.google.fr/search?q=enfants+de+tchernobyl&sa=X&biw=960&bih=443&tbm=isch&tbo=u&source=univ&ved=0ahUKEwifvOWv6_HLAhVB0xoKHaYWAxEQsAQILA
Ces photos terribles n'ont jamais fait et ne feront jamais la une de tous les journaux. Pourtant ce n'est pas près de s'arrêter, ce n'est qu'un début.
Si je ne lis pas les tabloïds, je sais pourquoi. Si je ne clique pas sur les titres racoleurs des grands journaux, je sais aussi pourquoi. Une mise en garde aurait vraiment été nécessaire en tête de cet article.
Si la dame en jaune avait été une femme célèbre, par exemple Ségolène Royal, la photo aurait-elle été publiée?
Si l'homme allongé avec une jambe déchiquetée avait été un homme célèbre, par exemple Riss, la photo aurait-elle été publiée?
Si l'homme allongé avec une jambe déchiquetée avait été un homme célèbre, par exemple Riss, la photo aurait-elle été publiée?
Délabrement
Comme un appartement vide aux sales plafonds,
Aux murs nus, écorchés par les clous des peintures,
D’où sont déménagés les meubles, les tentures,
Où le sol est jonché de paille et de chiffons,
Ainsi, dévasté par les destins, noirs bouffons,
Mon esprit s’est rempli d’échos, de clartés dures.
Les tableaux, rêves bleus et douces aventures,
N’ont laissé que leur trace écrite en trous profonds.
Que la pluie et le vent par la fenêtre ouverte
Couvrent de moisissure âcre et de mousse verte
Tous ces débris, horreur des souvenirs aimés!
Qu’en ce délabrement, une nouvelle hôtesse
Ne revienne jamais traîner avec. paresse,
Sur de nouveaux tapis, ses peignoirs parfumés !
Charles CROS
Comme un appartement vide aux sales plafonds,
Aux murs nus, écorchés par les clous des peintures,
D’où sont déménagés les meubles, les tentures,
Où le sol est jonché de paille et de chiffons,
Ainsi, dévasté par les destins, noirs bouffons,
Mon esprit s’est rempli d’échos, de clartés dures.
Les tableaux, rêves bleus et douces aventures,
N’ont laissé que leur trace écrite en trous profonds.
Que la pluie et le vent par la fenêtre ouverte
Couvrent de moisissure âcre et de mousse verte
Tous ces débris, horreur des souvenirs aimés!
Qu’en ce délabrement, une nouvelle hôtesse
Ne revienne jamais traîner avec. paresse,
Sur de nouveaux tapis, ses peignoirs parfumés !
Charles CROS
un petit avertissement sur la nature des images n'aurait pas été de trop.
Je n'aurais pas mieux dit ! Bravo Alain, toujours des chroniques de grande qualité !
Bravo pour ce regard critique.