La presse française boude la radicale transition énergétique allemande
Voilà une annonce qui a fait l'effet d'une bombe atomique en Allemagne (mais pas en France, l'info ayant été reléguée au second plan). L'entreprise E.ON, l'EDF allemand, a annoncé dimanche 30 novembre la séparation de ses activités en deux entités distinctes. Dans les faits, il s'agit pour E.ON de se débarrasser des énergies fossiles et de se tourner, exclusivement, vers les énergies renouvelables. Une bonne nouvelle pour les écolos ? Ou le signe de l'échec économique d'une transition énergétique mal maîtrisée ? La presse française diverge.
Abonnez-vous pour pouvoir commenter !
si vous êtes déjà abonné Connectez-vous Connectez-vous
Derniers commentaires
Slts
C'est ce que nous disent les Allemands, en avance en écologie, comme d'habitude.
Mais on ne peut pas faire autrement, il faut abandonner le nucléaire et les énergies fossiles, parce que ça va tuer la démocratie, d'en dépendre ainsi.
Les 4 gros producteurs d'énergie allemand = seulement 4,9% du renouvellable, mais le renouvelable est leur seule activité qui puisse rester rentable dans une période de récession grace aux subventions, et estimé plus haut que leur secteur énergie fossile.
http://www.manicore.com/documentation/transition_allemagne.html
http://www.manicore.com/documentation/transition_energie.html
http://www.manicore.com/documentation/articles/nucleaire.html
Malheuresement il faut faire des calculs pour comprendre. Les journalistes devarient faire des calcul !
Perte du "retour sur investissement", coût du démentèlement des centrales nucléaires, coût humain et social de la fermeture des centrales thermiques, la facture sera lourde.
Or, en Allemagne comme en France, on préfère subventionner les énergies renouvelables plutôt que d'assumer, sérieusement, et collectivement, la nécessaire prise en charge de ces dépenses qu'aucune production ne viendra plus rentabiliser. Résultat, ces subventions produisent, sur le marché de l'énergie, de redoutables effets d'aubaine, et il faudra tout de même, d'une manière ou d'une autre, payer la facture de la restructuration de l'industrie énergétique. Y compris au prix de catastrophes écologiques, comme celle qui s'annonce avec le projet de reconversion (par le fameux E.ON, souligons-le) de la centrale à charbon de Gardanne en monstre à "biomasse", qui mettra sous sa coupe la totalité des forêts du sud-est, ou importera force bois à grands frais (et grand "coût-carbone"). Le tout en pompant allègrement les subventions "vertes", puisqu'il suffit d'exploiter la biomasse pour se coller l'étiquette "renouvelable", même si on le fait de telle manière que le "renouvellement" des ressources est pour le moins improbable.
Certes, c'est moins glamour de subventionner largement la réparation des erreurs stratégiques passées, que de "soutenir la création". Et puis, l'état "aime les entreprises", plus que lui-même, et préfère les subventionner (les aides à la consommations ne sont guère que des subventions masquées, et font tout simplement grimper les prix) que de se "suventionner" lui-même pour assumer ses responsabilités. Ce qui n'est rien de moins, en somme, que du détournement de fonds publics.
Bref, le bidouillage d'E.ON devrait être un signal fort : le coût principal de la transition énergétique, c'est le démantèlement de la vieille industrie. D'une manière où d'une autre la collectivité le supportera. Mieux vaudrait y faire face le plus tôt possible en flêchant vers lui les dépenses publiques, plutôt que développer à grand frais un marché d'aubaines.
Rappel : L’intermittence est payée par les autres sources puisque ils doivent compenser les fluctuations des consommateurs ( normale et prévisible ) mais surtout celle de l'éolien qui est une électricité fatale (le photovoltaïque est plus facilement prévisible et de toute façon ne doit pas dépasser les 2 %). De plus, cela entraine une volatilité importante sur le marché européen de l'électricité avec des résultats assez drôle par exemple l'Allemagne paye pour que son électricité soit achetée... On comprends assez vite que toutes les sources non subventionnées et subissant de telles contraintes font rapidement faillite. Quelle idée aussi de créer un marché européen libéralisé tout en subventionnant une partie du secteur. La fin de l'histoire c'est que les allemands avec 20-30 % d’électricité éolienne doivent avoir atteint le maximum de ce que peut supporter le réseau, maintenant s'il veulent poursuivre il va falloir investir dans des STEPSet autres (cf les danois qui ont commencé bien avant eux et qui ont jamais dépassé les 25 % de mémoire) . L'éolien sera bien plus cher avec ses équipement mais je suppose que ce ne sera pas les opérateurs d'éoliennes qui vont payer ces infrastructures qui vont rendre vert de rage les écolos d'ailleurs
Avec l'arrêt immédiat du nucléaire, non planifié, avant que les centrales ne soient amorties (au strict plan comptable), EON et ses homologues allemands se retrouvent avec des pertes de recettes colossales (correspondant à la production nucléaire non réalisée) et les mêmes charges - les mêmes obligations de démantèlement.
Ce qui va se passer - ce que craint la presse allemande, c'est que la branche d'EON qui récupère le nucléaire fera faillite et que le démantèlement ne sera plus à la charge de l'autre branche d'EON - mais aux frais du contribuable allemand. Cette seconde branche opère sur un véritable marché de rente sans le moindre risque puisque l'éolien et le solaire sont particulièrement subventionnés - à hauteur de 20 Milliards d'euros par an. On comprend les actionnaires...
Quoi qu'on en pense sur le fond des différentes énergies, on aura d'un côté des bénéfices privés issus en grande partie de subventions et de l'autre des charges qui vont être socialisées au détriment du contribuable; et cette double facture sera autant d'argent en moins pour la dite "transition énergétique" ou pour toute opération socialement utile.
C'est une opération strictement financière, comptable. C'est comme lorsque les majors du pétrole ont cédé leurs vieilles raffineries à Pétroplus, qui les a exploité quelques années avant de faire opportunément faillite, afin de ne pas assumer leurs obligations de dépollution et de reclassement social, en laissant le bébé à d'autres - en dernier recours à la collectivité, tandis que les anciens bénéfices se sont déjà réinvestis sous des cieux cléments.
Cela n'intéresse pas la presse française et c'est dommage. Il est en effet irresponsable de vouloir dans la même temps continuer à privatiser EDF tout en souhaitant fermer des centrales nucléaires avant terme, vu le résultat de la double facture que les allemands craignent déjà de devoir payer.
On a cOMpris !
Incroyable discours irresponsable.
mErci pour le billet sÉbastien.