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L'abondance de données : oppressive ou libératrice ?
Les données vont-elles, à terme, remplacer la politique et gouverner le monde ? C’est l’hypothèse ardemment défendue par Tim O’Reilly, initiateur du premier sommet de l'Open Source. Dans The Guardian, Evgeny Morozov, chercheur et auteur d'un ouvrage sur le sujet, tient à calmer les ardeurs des cyberutopistes. L'hyperstabilité a encore du pain sur la planche !
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Derniers commentaires
Face a une éthique qui a n'a pas progressé le numérique et l'utilisation de la correlation d'une immense quantité de données on peut s'attendre au pire..
Dommage de rester sur une opposition.
Pourquoi ne pas voir l'utilisation des données comme une évolution plutôt qu'une rupture. Ce ne sont que des outils, au même titre que la pierre, le feu, la pioche...
L'opposition vient du fait que les Etats ont totalement rejeté les compétences techniques de leurs institutions. On confie donc les questions techniques à des consultants, on externalise via les marchés publics. Et ce, sur tous les sujets, de l'éducation à l'armée en passant par la gestion de voirie ou des hôpitaux.
De fait se créée une opposition directe entre le prestataire et son regard dit "technique" et l'administration avec son regard "politique". Pourquoi des guillemets ? Parce que tout n'est pas si clair. L'expert prestataire est également citoyen et a donc son point de vue politique sur le sujet. L'administration a aussi accès à la technique et a également ses opinions dessus.
Démarre alors la fameuse (ou plutôt fumeuse) recherche de consensus. Et c'est là qu'arrive le bordel. Car le prestataire doit satisfaire son client sur ses a priori techniques et l'administration lâche totalement les rênes des choix politiques au prestataire. Le consensus n'est jamais qu'un compromis entre le prestataire et l'administration (et les lobbys quand ils sont présents). Rien d'autre, aucune notion de démocratie ou de débat citoyen là dedans.
Je peux en témoigner étant moi-même "consultant" (je hais ce titre). Je bosse actuellement sur un problème de voirie publique (des chantiers mal sécurisés qui génèrent des accidents graves), sur un sujet assez sérieux, où le débat citoyen est requis.
Je milite au quotidien pour que tout ce qui concerne le choix d'une solution plutôt qu'une autre reste dans le giron du politique (ou au moins de l'administration qui travaille avec lui).
Et tous les jours on me demande de choisir la "meilleure" solution.
Pour faire simple on a deux types de solutions : soit on met en place un système de prévention / répression pour forcer les acteurs à sécuriser leurs chantiers, soit on créé des infrastructures qui sortent le problème de la voirie publique et supprime donc le risque de sécurité (aires dédiées aux manutentions, chemins d'accès réservés...). Or, il est clair que je ne peux pas dire qu'elle est la meilleure solution d'un point de vue purement technique ! Pourtant je traite des tonnes de données sur la structure du réseau routier, la fréquentation, les accidents passés...
Bref, je bouffe de la donnée, je triture de l'algorithme et je ponds de l'indicateur mais rien ne me permettra de décider si la meilleure solution passe par un investissement lourd de l'Etat en infrastructure ou la prise en charge de la sécurité par les acteurs économiques. C'est un choix politique et je n'ai pas mandat du peuple pour décider à sa place !
Tout ce que je peux dire c'est à quel endroit chacune des solutions peut être mise en place (et on a souvent plusieurs choix possibles) et là où il est le plus urgent d'agir.
Par contre, les données que je digère et restitue sont un support essentiel à la prise de décision politique. Car elles permettent de rendre accessible un problème complexe à toute personne, même sans bagage technique. Elles permettent de cibler les actions, de les rationaliser, d'éviter de faire du gros n'importe quoi en somme. Nous sommes donc bien dans une complémentarité directe du débat citoyen et de l'usage de la donnée. Mais, je le répète, la donnée ne permet pas de décider des choix politiques !
En conclusion, les avancées technologiques et la masse de données accessibles doivent être exploitées par le politique mais ne doivent pas décider pour lui (c'est comme ça que les 2 deviennent complémentaires). Elles doivent se limiter à faciliter la compréhension des problèmes. Car derrière toute donnée il y un humain, qui décide de comment la collecter, la traiter et la restituer. Les algorithmes ne se créent pas tout seul ! Et si un algorithme dicte un choix politique, ce choix politique n'est autre que celui de son concepteur.
Quand c'est google qui créé les algorithmes en question, je vous laisse imaginer quelles orientations politiques ils proposeront...
Pourquoi ne pas voir l'utilisation des données comme une évolution plutôt qu'une rupture. Ce ne sont que des outils, au même titre que la pierre, le feu, la pioche...
L'opposition vient du fait que les Etats ont totalement rejeté les compétences techniques de leurs institutions. On confie donc les questions techniques à des consultants, on externalise via les marchés publics. Et ce, sur tous les sujets, de l'éducation à l'armée en passant par la gestion de voirie ou des hôpitaux.
De fait se créée une opposition directe entre le prestataire et son regard dit "technique" et l'administration avec son regard "politique". Pourquoi des guillemets ? Parce que tout n'est pas si clair. L'expert prestataire est également citoyen et a donc son point de vue politique sur le sujet. L'administration a aussi accès à la technique et a également ses opinions dessus.
Démarre alors la fameuse (ou plutôt fumeuse) recherche de consensus. Et c'est là qu'arrive le bordel. Car le prestataire doit satisfaire son client sur ses a priori techniques et l'administration lâche totalement les rênes des choix politiques au prestataire. Le consensus n'est jamais qu'un compromis entre le prestataire et l'administration (et les lobbys quand ils sont présents). Rien d'autre, aucune notion de démocratie ou de débat citoyen là dedans.
Je peux en témoigner étant moi-même "consultant" (je hais ce titre). Je bosse actuellement sur un problème de voirie publique (des chantiers mal sécurisés qui génèrent des accidents graves), sur un sujet assez sérieux, où le débat citoyen est requis.
Je milite au quotidien pour que tout ce qui concerne le choix d'une solution plutôt qu'une autre reste dans le giron du politique (ou au moins de l'administration qui travaille avec lui).
Et tous les jours on me demande de choisir la "meilleure" solution.
Pour faire simple on a deux types de solutions : soit on met en place un système de prévention / répression pour forcer les acteurs à sécuriser leurs chantiers, soit on créé des infrastructures qui sortent le problème de la voirie publique et supprime donc le risque de sécurité (aires dédiées aux manutentions, chemins d'accès réservés...). Or, il est clair que je ne peux pas dire qu'elle est la meilleure solution d'un point de vue purement technique ! Pourtant je traite des tonnes de données sur la structure du réseau routier, la fréquentation, les accidents passés...
Bref, je bouffe de la donnée, je triture de l'algorithme et je ponds de l'indicateur mais rien ne me permettra de décider si la meilleure solution passe par un investissement lourd de l'Etat en infrastructure ou la prise en charge de la sécurité par les acteurs économiques. C'est un choix politique et je n'ai pas mandat du peuple pour décider à sa place !
Tout ce que je peux dire c'est à quel endroit chacune des solutions peut être mise en place (et on a souvent plusieurs choix possibles) et là où il est le plus urgent d'agir.
Par contre, les données que je digère et restitue sont un support essentiel à la prise de décision politique. Car elles permettent de rendre accessible un problème complexe à toute personne, même sans bagage technique. Elles permettent de cibler les actions, de les rationaliser, d'éviter de faire du gros n'importe quoi en somme. Nous sommes donc bien dans une complémentarité directe du débat citoyen et de l'usage de la donnée. Mais, je le répète, la donnée ne permet pas de décider des choix politiques !
En conclusion, les avancées technologiques et la masse de données accessibles doivent être exploitées par le politique mais ne doivent pas décider pour lui (c'est comme ça que les 2 deviennent complémentaires). Elles doivent se limiter à faciliter la compréhension des problèmes. Car derrière toute donnée il y un humain, qui décide de comment la collecter, la traiter et la restituer. Les algorithmes ne se créent pas tout seul ! Et si un algorithme dicte un choix politique, ce choix politique n'est autre que celui de son concepteur.
Quand c'est google qui créé les algorithmes en question, je vous laisse imaginer quelles orientations politiques ils proposeront...
La mort du politique, la rengaine continue des fous furieux libertariens et du fondamentalisme de marché.
Plus j'y réfléchis, plus je suis convaincu qu'il est urgent de dispenser un solide enseignement en théologie aux concepteurs de systèmes d'information *
* à ne pas confondre avec les "codeurs"
PS: les fameuses "données" furent données par qui ?
* à ne pas confondre avec les "codeurs"
PS: les fameuses "données" furent données par qui ?