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Petite remarque... avec beaucoup de retard
La photo sur le livre de Saul Friedländer : les années d'extermination - l'Allemagne nazie et les Juifs est prise non pas à l'extérieur du camp comme on peut le supposer ; mais à l'intérieur du camp. Ayant été à Birkenau, je sais que l'extérieur est assez différent.
De même, ayant été dans ce camp en avril... les petites fleurs, le gazouillis des oiseaux avaient qq choses d'autant plus choquants à mes yeux face à l'horreur de ces lieux !
La photo sur le livre de Saul Friedländer : les années d'extermination - l'Allemagne nazie et les Juifs est prise non pas à l'extérieur du camp comme on peut le supposer ; mais à l'intérieur du camp. Ayant été à Birkenau, je sais que l'extérieur est assez différent.
De même, ayant été dans ce camp en avril... les petites fleurs, le gazouillis des oiseaux avaient qq choses d'autant plus choquants à mes yeux face à l'horreur de ces lieux !
Mais les rails au milieu de la pelouse, comment est-ce que cela peut illustrer l'extermination dans les camps? On dirait le nouveau tram à Paris avec son herbe verte ou un parc d'attraction avec pelouse entretenue et rails de petit train de la mine ou autre tour du parc...
L'oeil se lasse, a besoin de renouveau. On a besoin de se débarrasser de vieux oripeaux de clichés qui nous poissent, nous roulent dans la farine, nous obscurantisent... Mais là...
Cette image des rails dans la neige s'impose au delà du cliché. On ne peut pas lutter contre.
Montrer la verdure, les coquelicots, le ciel bleu ne serait qu'une illustration d'un genre révisionniste.
Un cliché se démonte en montrant qu'il a une part artificielle, qu'il est un choix par convention, accepté mais qu'on peut remettre en cause, revisiter, démolir, reconstruire autrement. Où est le cliché démontable dans cette photo noire et blanche? Pour moi je ne vois pas le noir et blanc de cette photo comme l'image cliché du passé, car je me demande si ce n'est pas une pellicule couleur qui capte le noir et le blanc du sujet, comme les peintres flamands en chargent leur palette même sur des toiles en couleur, comme pour rappeler qu'ils aiment, avant tout, à broder les fils noirs de l'encre sur le papier bien blanchi.
Un mort est froid. Les rails empêchent de choisir sa route. Ce sont des clichés sur les camps? Mais quoi d'autre?
Qu'importent les saisons, la similitude avec la campagne de derrière chez nous avec nos champs, nos fermes? Pourquoi faire revenir ce phénomène du côté des choses éternelles et universelles, pourquoi lui faire réintégrer le monde familier du rythme des saisons? Il ne s'agit pas des horreurs de la guerre, toujours, toujours recommencées, presque banales en comparaison.
C'est une chose unique dans l'histoire.
C'est la neige, les rails.
Ça peut recommencer. Ce n'est pas pour le maintenir à distance, en éloigner le risque, que je fais un "refus" de l'obstacle en ne voulant pas l'incorporer au monde familier, que je veux le garder sous l'image de ce qui est un cliché pour Alain Korkos. Car si cela recommence, ce sera de la même façon au delà d'une barrière, là où ne comptent plus les saisons, les repères, la vie, ce sera au delà des mots, au delà du possible.
Le risque, si on cherche à trouver une autre image qui évoque au premier coup d'oeil les camps, c'est qu'on nous colle une image de fiction, une image de film.
Cette image à jamais? Pour une fois, pourquoi pas?
L'oeil se lasse, a besoin de renouveau. On a besoin de se débarrasser de vieux oripeaux de clichés qui nous poissent, nous roulent dans la farine, nous obscurantisent... Mais là...
Cette image des rails dans la neige s'impose au delà du cliché. On ne peut pas lutter contre.
Montrer la verdure, les coquelicots, le ciel bleu ne serait qu'une illustration d'un genre révisionniste.
Un cliché se démonte en montrant qu'il a une part artificielle, qu'il est un choix par convention, accepté mais qu'on peut remettre en cause, revisiter, démolir, reconstruire autrement. Où est le cliché démontable dans cette photo noire et blanche? Pour moi je ne vois pas le noir et blanc de cette photo comme l'image cliché du passé, car je me demande si ce n'est pas une pellicule couleur qui capte le noir et le blanc du sujet, comme les peintres flamands en chargent leur palette même sur des toiles en couleur, comme pour rappeler qu'ils aiment, avant tout, à broder les fils noirs de l'encre sur le papier bien blanchi.
Un mort est froid. Les rails empêchent de choisir sa route. Ce sont des clichés sur les camps? Mais quoi d'autre?
Qu'importent les saisons, la similitude avec la campagne de derrière chez nous avec nos champs, nos fermes? Pourquoi faire revenir ce phénomène du côté des choses éternelles et universelles, pourquoi lui faire réintégrer le monde familier du rythme des saisons? Il ne s'agit pas des horreurs de la guerre, toujours, toujours recommencées, presque banales en comparaison.
C'est une chose unique dans l'histoire.
C'est la neige, les rails.
Ça peut recommencer. Ce n'est pas pour le maintenir à distance, en éloigner le risque, que je fais un "refus" de l'obstacle en ne voulant pas l'incorporer au monde familier, que je veux le garder sous l'image de ce qui est un cliché pour Alain Korkos. Car si cela recommence, ce sera de la même façon au delà d'une barrière, là où ne comptent plus les saisons, les repères, la vie, ce sera au delà des mots, au delà du possible.
Le risque, si on cherche à trouver une autre image qui évoque au premier coup d'oeil les camps, c'est qu'on nous colle une image de fiction, une image de film.
Cette image à jamais? Pour une fois, pourquoi pas?
il faudrait faire l'historique de cette tradition des news magazines !)
oui oui oui
même si je connais vous m'en apprendrer forcement
oui oui oui
même si je connais vous m'en apprendrer forcement
Je vais raisonner par l'absurde avec vous.
Vous dites:Comme s'il neigeait trois cent soixante-cinq jours par an en Pologne, comme si le printemps et l'été y étaient des saisons inconnues. Alors qu'à l'évidence, on sélectionnait le long de voies ferrées parfois parsemées de coquelicots, on gazait sous le ciel bleu de juillet.
Mais la mort, la mort se vend mieux en noir et blanc et par temps froid.
Ne peut-on donc pas prendre et publier de photo du camp d'Auschwitz-Birkenau lorsqu'il a neigé? La neige n'a pas été rajoutée sur la photo par un logiciel , elle est bien réelle ,même si il n'y neige pas tout les jours , alors que le sépia est un artifice. Et ne pourrait-on pas dire que le panoramique qui montre la campagne verdoyante atténue de ce fait la réalité des actes qui se sont commis ici , les banalisent ? Et que penser alors du titre du film "Nacht und Nebel" ?
Je pense d'une part que même le panoramique en couleur "naturelle" ne l'est forcément pas : c'est un choix esthétique , on choisit d'accentuer telle ou telle couleur fondamentale , (peut-être ici le vert ) pour soutenir une idée , celle que vous exprimez dans votre post plus haut : Et ce lieu, et ces faits, se trouvent ainsi placés hors de l'espace et du temps. Dans une autre dimension, presque irréelle.Sauf que non, ça s'est bien passé pas loin de chez nous, il n'y a pas si longtemps.
La perception que nous avons de l'atrocité ne peut -être que subjective à mon avis ,et nous le prouvons bien car personnellement le panoramique sépia m'impressionne plus que l'autre,alors que vous c'est le contraire .Pour moi,il est lourd de menace.
Mais il ne m'éloigne pas du tout de l'idée que l'horreur est aussi ancrée en nous , que la barbarie humaine n'a pas de limite, ni d'espace , ni de temps, qu'elle peut ressurgir maintenant ,et que la vigilance doit être permanente.
Amicalement.
Vous dites:Comme s'il neigeait trois cent soixante-cinq jours par an en Pologne, comme si le printemps et l'été y étaient des saisons inconnues. Alors qu'à l'évidence, on sélectionnait le long de voies ferrées parfois parsemées de coquelicots, on gazait sous le ciel bleu de juillet.
Mais la mort, la mort se vend mieux en noir et blanc et par temps froid.
Ne peut-on donc pas prendre et publier de photo du camp d'Auschwitz-Birkenau lorsqu'il a neigé? La neige n'a pas été rajoutée sur la photo par un logiciel , elle est bien réelle ,même si il n'y neige pas tout les jours , alors que le sépia est un artifice. Et ne pourrait-on pas dire que le panoramique qui montre la campagne verdoyante atténue de ce fait la réalité des actes qui se sont commis ici , les banalisent ? Et que penser alors du titre du film "Nacht und Nebel" ?
Je pense d'une part que même le panoramique en couleur "naturelle" ne l'est forcément pas : c'est un choix esthétique , on choisit d'accentuer telle ou telle couleur fondamentale , (peut-être ici le vert ) pour soutenir une idée , celle que vous exprimez dans votre post plus haut : Et ce lieu, et ces faits, se trouvent ainsi placés hors de l'espace et du temps. Dans une autre dimension, presque irréelle.Sauf que non, ça s'est bien passé pas loin de chez nous, il n'y a pas si longtemps.
La perception que nous avons de l'atrocité ne peut -être que subjective à mon avis ,et nous le prouvons bien car personnellement le panoramique sépia m'impressionne plus que l'autre,alors que vous c'est le contraire .Pour moi,il est lourd de menace.
Mais il ne m'éloigne pas du tout de l'idée que l'horreur est aussi ancrée en nous , que la barbarie humaine n'a pas de limite, ni d'espace , ni de temps, qu'elle peut ressurgir maintenant ,et que la vigilance doit être permanente.
Amicalement.
Chers @sinautes,
... Avant tout, je remarquai un immense terrain qui ressemblait à une prairie.
sur le coup, je fus aveuglé par cette étendue soudaine, la luminosité également
blanche du ciel et de ce près qui me faisait mal aux yeux. Mais je n'avais pas
vraiment le temps de contempler les lieux : autour de moi, ce n'étaient que
gémissements, grouillement, bribes de paroles et d'événements, la mise en rangs.
j'entendis qu'il fallait se séparer des femmes, car après tout nous ne pouvions pas
prendre la douche sous le même toit ; un peu plus loin, des camions attendaient
les plus âgés, les malades, les mères avec des petits enfants, ainsi que ceux qui
étaient épuisés par la fatigue du voyage....
...En attendant, je pouvais souffler un peu. Avec les gars, à côté, devant, derrière, on
s'appelait, on se faisait de signes : on était tous là. Il faisait chaud. Je pouvais regarder
autour de moi, essayer de deviner un peu où on était. La gare était proprette. Sous nos pieds,
il y avait des graviers , comme dans tous les endroit de ce genre, un peu plus loin, une bande
de gazon avec des fleurs jaunes, et une route d'un blanc immaculé s'allongeant à l'infini...
Extraits de "Être sans destin" de Imre Kertész, Pris Nobel de littérature 2002, écrivain juif hongrois.
Extraits de son arrivée au camps d'Auschwitch.
Un livre formidable (chez 10/18) que je me permets de recommander à tous les @sinautes.
il raconte sa vie en camp, ses interrogations, ses peines, ses doutes...
Il y explique qu'il ne peut pas comparer les camps (il a été aussi à Buchenwald)
à l'enfer puisqu'il ne connaît pas l'enfer. Ce n'est pas "La vie est belle" mais il y a connu quelques joies
et pour survivre maintenant c'est de cela qu'il veut se souvenir.
Il est entièrement ennuyeux de se sentir obligé de se servir de cliché pour vendre la mémoire de la Shoah.
Ce n'est pas lui rendre service. Tout comme Vous-Savez-Qui s'en sert pour essayer de remonter dans les
sondages.
... Avant tout, je remarquai un immense terrain qui ressemblait à une prairie.
sur le coup, je fus aveuglé par cette étendue soudaine, la luminosité également
blanche du ciel et de ce près qui me faisait mal aux yeux. Mais je n'avais pas
vraiment le temps de contempler les lieux : autour de moi, ce n'étaient que
gémissements, grouillement, bribes de paroles et d'événements, la mise en rangs.
j'entendis qu'il fallait se séparer des femmes, car après tout nous ne pouvions pas
prendre la douche sous le même toit ; un peu plus loin, des camions attendaient
les plus âgés, les malades, les mères avec des petits enfants, ainsi que ceux qui
étaient épuisés par la fatigue du voyage....
...En attendant, je pouvais souffler un peu. Avec les gars, à côté, devant, derrière, on
s'appelait, on se faisait de signes : on était tous là. Il faisait chaud. Je pouvais regarder
autour de moi, essayer de deviner un peu où on était. La gare était proprette. Sous nos pieds,
il y avait des graviers , comme dans tous les endroit de ce genre, un peu plus loin, une bande
de gazon avec des fleurs jaunes, et une route d'un blanc immaculé s'allongeant à l'infini...
Extraits de "Être sans destin" de Imre Kertész, Pris Nobel de littérature 2002, écrivain juif hongrois.
Extraits de son arrivée au camps d'Auschwitch.
Un livre formidable (chez 10/18) que je me permets de recommander à tous les @sinautes.
il raconte sa vie en camp, ses interrogations, ses peines, ses doutes...
Il y explique qu'il ne peut pas comparer les camps (il a été aussi à Buchenwald)
à l'enfer puisqu'il ne connaît pas l'enfer. Ce n'est pas "La vie est belle" mais il y a connu quelques joies
et pour survivre maintenant c'est de cela qu'il veut se souvenir.
Il est entièrement ennuyeux de se sentir obligé de se servir de cliché pour vendre la mémoire de la Shoah.
Ce n'est pas lui rendre service. Tout comme Vous-Savez-Qui s'en sert pour essayer de remonter dans les
sondages.
Quand je dis que « la mort se vend mieux en noir et blanc et par temps froid », il faut considérer cette idée sous deux aspects.
1. Inconscient.
On associe plus facilement la mort au froid et au noir et blanc, qu'à la chaleur et à la couleur. On n'y peut rien, c'est notre culture qui s'exprime ici.
Un aborigène d'Australie a sûrement une perception différente de la mort.
Et la photo de Derpardon (qui ne date pas de la guerre mais de 1978) illustre bien notre vision inconsciente occidentale.
2. Conscient.
Quand un éditeur utilise cette même photo, il le fait de manière délibérée parce qu'il est bien au courant de ce que je viens d'écrire ci-dessus.
Il serait le seul à agir ainsi que ça n'aurait aucune importance. On dirait qu'il a fait un choix et que c'est son droit le plus strict.
L'ennui, c'est que ce choix, qui joue sur notre inconscient, est devenu la norme. Et donc, une dénaturation de la vérité :
si tout le monde nous montre Auschwitz sous la neige, on finit par croire que ce lieu, comme je le disais dans ma chronique,
n'a jamais connu ni printemps ni été.
Et ce lieu, et ces faits, se trouvent ainsi placés hors de l'espace et du temps. Dans une autre dimension, presque irréelle.
Sauf que non, ça s'est bien passé pas loin de chez nous, il n'y a pas si longtemps.
De cette déréalisation volontaire, voici un exemple frappant :
Le panoramique en couleurs que j'ai mis en lien au bas de la chronique
se retrouve ailleurs sur le ouèbe, dans une version sépia !
Comme si les couleurs de l'été ne s'accordaient pas au sujet, comme si Auschwitz ne pouvait être vu qu'en un monochrome,
c'est-à-dire pas très loin du noir et blanc.
Le panoramique original :
http://ww2panorama.org/panoramas/auschwitz
Le panoramique en mode sépia :
http://geoimages.berkeley.edu/worldwidepanorama/wwp1205/html/JerzyZamora.html
J'avais fait un billet à ce sujet sur mon défunt blogue :
http://laboiteaimages.hautetfort.com/archive/2006/06/06/volutes-dans-le-ciel.html
1. Inconscient.
On associe plus facilement la mort au froid et au noir et blanc, qu'à la chaleur et à la couleur. On n'y peut rien, c'est notre culture qui s'exprime ici.
Un aborigène d'Australie a sûrement une perception différente de la mort.
Et la photo de Derpardon (qui ne date pas de la guerre mais de 1978) illustre bien notre vision inconsciente occidentale.
2. Conscient.
Quand un éditeur utilise cette même photo, il le fait de manière délibérée parce qu'il est bien au courant de ce que je viens d'écrire ci-dessus.
Il serait le seul à agir ainsi que ça n'aurait aucune importance. On dirait qu'il a fait un choix et que c'est son droit le plus strict.
L'ennui, c'est que ce choix, qui joue sur notre inconscient, est devenu la norme. Et donc, une dénaturation de la vérité :
si tout le monde nous montre Auschwitz sous la neige, on finit par croire que ce lieu, comme je le disais dans ma chronique,
n'a jamais connu ni printemps ni été.
Et ce lieu, et ces faits, se trouvent ainsi placés hors de l'espace et du temps. Dans une autre dimension, presque irréelle.
Sauf que non, ça s'est bien passé pas loin de chez nous, il n'y a pas si longtemps.
De cette déréalisation volontaire, voici un exemple frappant :
Le panoramique en couleurs que j'ai mis en lien au bas de la chronique
se retrouve ailleurs sur le ouèbe, dans une version sépia !
Comme si les couleurs de l'été ne s'accordaient pas au sujet, comme si Auschwitz ne pouvait être vu qu'en un monochrome,
c'est-à-dire pas très loin du noir et blanc.
Le panoramique original :
http://ww2panorama.org/panoramas/auschwitz
Le panoramique en mode sépia :
http://geoimages.berkeley.edu/worldwidepanorama/wwp1205/html/JerzyZamora.html
J'avais fait un billet à ce sujet sur mon défunt blogue :
http://laboiteaimages.hautetfort.com/archive/2006/06/06/volutes-dans-le-ciel.html
Et si on en venait au Conseil Constitutionnel remis en cause par N. S., ça urge, non ?
sarkozy a dit qu'il avait lu les bienveillantes en 3 semaines(!) quand il était ministre de l'Intérieur.
Effectivement, s'il l'avait vraiment lu, il n'aurait pas fait sa sortie fumeuse sur la shoah et les CM2
Effectivement, s'il l'avait vraiment lu, il n'aurait pas fait sa sortie fumeuse sur la shoah et les CM2
Au sujet de l'utilisation d'images en noir et blanc et hivernales :
Tout d'abord, la présence de neige aide grandement à cette ambiance monochrome, au travers des étendues blanches. Le ciel plombé d'un climat froid d'hiver atténue aussi les couleurs. Ces éléments créent cette atmosphère glaciale, figée, symbolisant le dernier quartier du cycle des saisons, la léthargie, la fin de la vie naturelle, la mort.
Je ne sais pas s'il le mot "vendre" d'Alain est le terme le mieux choisi, à cause de l'interprétation mercantile, qui est plutôt négative (bien que cela n'en soit pas la seule interprétation possible).
En tout les cas, pour décrire la situation de l'époque au travers d'une photographie, fut-elle le seul témoignage de cette horreur, cette photo se devait être hivernale.
En ce qui concerne les clichés en noir et blanc, il faut rappeler que les procédés couleurs étaient à peine mis au point à cette époque et extrèmement rares, alors que les procédés N/B étaient répandus. Il n'y avait pas le choix.
Dans le "vendre" d'Alain, il y a une connotation vile, sur laquelle je le rejoins : Si vendre signifie instrumentaliser, en l'occurrence le malheur, l'horreur, je ne peux qu'exprimer mon dégoût.
Ici, dans ce cas précis, qu'essaie t'on de nous "vendre" ???
Ce soudain intérêt des médias pour cette cause fait-il office de piqûre de rappel, ou est-ce à autre escient ?
Tout d'abord, la présence de neige aide grandement à cette ambiance monochrome, au travers des étendues blanches. Le ciel plombé d'un climat froid d'hiver atténue aussi les couleurs. Ces éléments créent cette atmosphère glaciale, figée, symbolisant le dernier quartier du cycle des saisons, la léthargie, la fin de la vie naturelle, la mort.
Je ne sais pas s'il le mot "vendre" d'Alain est le terme le mieux choisi, à cause de l'interprétation mercantile, qui est plutôt négative (bien que cela n'en soit pas la seule interprétation possible).
En tout les cas, pour décrire la situation de l'époque au travers d'une photographie, fut-elle le seul témoignage de cette horreur, cette photo se devait être hivernale.
En ce qui concerne les clichés en noir et blanc, il faut rappeler que les procédés couleurs étaient à peine mis au point à cette époque et extrèmement rares, alors que les procédés N/B étaient répandus. Il n'y avait pas le choix.
Dans le "vendre" d'Alain, il y a une connotation vile, sur laquelle je le rejoins : Si vendre signifie instrumentaliser, en l'occurrence le malheur, l'horreur, je ne peux qu'exprimer mon dégoût.
Ici, dans ce cas précis, qu'essaie t'on de nous "vendre" ???
Ce soudain intérêt des médias pour cette cause fait-il office de piqûre de rappel, ou est-ce à autre escient ?
Est-il vraiment besoin de porter la mémoire d'un enfant mort pour être sensibiliser au devoir de mémoire ? Cet article d'utilité public, simple et concis, traduit tout de l'histoire et de la transmission de la mémoire.
Je ne suis pas juive, je suis depuis des années en larme dès que l'on évoque par de simples images la Shoah. Et cet article qui n'agite aucun pathos m'émeut au delà des mots...
Je ne suis pas juive, je suis depuis des années en larme dès que l'on évoque par de simples images la Shoah. Et cet article qui n'agite aucun pathos m'émeut au delà des mots...
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
A la fin de l'article il y a deux liens .
Avec le premier, on arrive sur un site avec les photos "rescapées"... je trouve presque incongru de voir scrupuleusement cités les deux noms des auteurs des photos.
Paris Match ne s'est pas embarrassé de précision avec l'auteur Kenyan, un professionnel local, du cliché du "sauvetage" du lynché par les reporters français au Kenya...
Avec le second lien, ce panoramique (forcément récent) en couleurs de l'entrée du camp d'Auchwitz, regardez un peu à droite du bâtiment, juste après l'arbre, il y a le pied d'un arc-en-ciel...
Cette jeune fille à qui le pire vient d'arriver, qui perd toute sa famille, qui lui "laisse" l'ultime trace qu'elle aura d'eux ? Deux des bourreaux...
Le noir et blanc, c'est la croix gammée, c'est aussi le yin et le yang...
Comme si le mal et le bien ne pouvaient jamais se passer l'un de l'autre et qu'aucun ne gagnera jamais pour de bon.
Je garde mon petit bout d'arc-en-ciel pour la journée.
Avec le premier, on arrive sur un site avec les photos "rescapées"... je trouve presque incongru de voir scrupuleusement cités les deux noms des auteurs des photos.
Paris Match ne s'est pas embarrassé de précision avec l'auteur Kenyan, un professionnel local, du cliché du "sauvetage" du lynché par les reporters français au Kenya...
Avec le second lien, ce panoramique (forcément récent) en couleurs de l'entrée du camp d'Auchwitz, regardez un peu à droite du bâtiment, juste après l'arbre, il y a le pied d'un arc-en-ciel...
Cette jeune fille à qui le pire vient d'arriver, qui perd toute sa famille, qui lui "laisse" l'ultime trace qu'elle aura d'eux ? Deux des bourreaux...
Le noir et blanc, c'est la croix gammée, c'est aussi le yin et le yang...
Comme si le mal et le bien ne pouvaient jamais se passer l'un de l'autre et qu'aucun ne gagnera jamais pour de bon.
Je garde mon petit bout d'arc-en-ciel pour la journée.
Merci pour cet éclairage, remarquable, Alain Korkos. L'explication de la photo, de sa source, de son histoire, passionnante.
Je n'ai pas lu le second livre de Saul Friedlander, mais le premier sur L'Allemagne nazie et les Juifs m'a bouleversée. Il montre un projet à l'oeuvre, un processus inexorable.
On y comprend la lente déliaison pendant sept années entre les Juifs et le reste de la population allemande, le recul progressif du droit, les lois qui peu à peu vont marginaliser les Juifs, jusqu'à en faire des parias.
Et quand on voit le temps que cela a pris en France, à peine deux années, pour mettre en place ces lois scélérates, là où il a fallu sept ans en Allemagne, on se demande en quoi notre pays est un Etat de droit.
Je n'ai pas lu le second livre de Saul Friedlander, mais le premier sur L'Allemagne nazie et les Juifs m'a bouleversée. Il montre un projet à l'oeuvre, un processus inexorable.
On y comprend la lente déliaison pendant sept années entre les Juifs et le reste de la population allemande, le recul progressif du droit, les lois qui peu à peu vont marginaliser les Juifs, jusqu'à en faire des parias.
Et quand on voit le temps que cela a pris en France, à peine deux années, pour mettre en place ces lois scélérates, là où il a fallu sept ans en Allemagne, on se demande en quoi notre pays est un Etat de droit.
toujours aussi bien
merci
merci
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
La mort par temps froid : je veux bien croire, dés gamine, dés que j'ai su (pour les camps ...) je m'étais dit que j'y serai morte de froid. Alors que je savais tout aussi bien qu'il n'y avait aucune trêve estivale aux rafles, arrestations, transports et exterminations et que comme écrit Hélène Berr "Il fait toujours beau dans les catastrophes".
Merci pour ce billet, qui vient à point.
Merci pour ce billet, qui vient à point.
Une conclusion un peu bizarre : la mort se vend mieux en noir et blanc et par temps froid.
Est-on certain que ce choix de couverture est un strict choix destiné à augmenter les ventes ? En quoi ce n'est pas plutôt un choix de meilleur symbole, tout simplement ?
Est-on certain que ce choix de couverture est un strict choix destiné à augmenter les ventes ? En quoi ce n'est pas plutôt un choix de meilleur symbole, tout simplement ?
On revient à l'essentiel, loin de la polémique.
Une vérité glaçante.
Une vérité glaçante.
cet article est intelligent et émouvant.
Article remarquable. Merci