L'Arabie saoudite, sponsor de l'Etat islamique ? Oui, jusqu'en 2014
Hypocrite, la diplomatie française ? Trois jours après les attaques qui ont fait 129 morts et 352 blessés à Paris et à Saint-Denis, plusieurs spécialistes - dont l'ancien juge antiterroriste Marc Trévidic et l'universitaire Jean-François Bayart - estiment que Paris s'est montrée trop complaisante avec l'Arabie saoudite. Mais que reproche-t-on au juste aux autorités saoudiennes ? Quel rôle a tenu le royaume islamique dans l'émergence de l'organisation Etat islamique (EI), qui a revendiqué les attentats du 13 novembre ?
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Derniers commentaires
http://www.nytimes.com/2015/11/21/opinion/larabie-saoudite-un-daesh-qui-a-reussi.html?action=click&pgtype=Homepage&clickSource=story-heading&module=opinion-c-col-right-region®ion=opinion-c-col-right-region&WT.nav=opinion-c-col-right-region&_r=0
"L'Arabie Saoudite, un Daesh qui a réussi"
Je souligne une info (je ne l'ai pas vérifiée) et dont je n'avais pas entendu parler : "La presse française s’est bien gardée de commenter la surprenante décision du Conseil suprême des tribus de Libye qui, le 14 septembre 2015, a désigné Seif al-Islam Kadhafi comme son représentant légal. Oui, vous avez bien lu. Un des fils du colonel, lynché avec notre complicité, est désormais le seul représentant crédible de la Libye réelle. Cette nouvelle est insupportable pour nos oligarchies car elle rappelle que la Libye ne saurait retrouver une stabilité que si la communauté internationale reconnaît sa diversité tribale incarnée dans la longue durée par ses deux pôles, la Cyrénaïque à l’Est et la Tripolitaine à l’Ouest."
https://www.les-crises.fr/ce-nest-pas-ainsi-que-lon-detruira-letat-islamique-par-nafeez-ahmed/
Il y avait 2 mosquées à Pointe-Noire, au Congo, il y a une vingtaine d'années, il y en a aujourd'hui plus de 20, toutes financées par Ryad. C'est également l'influence wahhabite qui supplante les pratiques traditionnelles de l'islam sahélien marqué par le soufisme et le culte des marabouts (les "mur?bitoun", premiers "ascètes combattants" au avant-poste de l'islam).
A l'autre extrémité du monde musulman, le cinéaste G. Orignac, auteur d'un documentaire sur le "redressement" des Chams cambodgiens après les persécutions des Khmers rouges a été le témoin direct de leur reprise en main "théologique" par des imams pakistanais dans les nouvelles mosquées financés par des fonds saoudiens.
S'agissant de la France, Gilles Kepel, dans une conversation radiophonique avec feu Abdelwahab Meddeb, constatait que, selon son expérience de ce mode de transport, "au doigt mouillé", 1 chauffeur de taxi sur 5, à Paris, était un adepte de l'islam salafiste... Et Abdelwahab de citer une confidence faite par le prince Turki à l'attaché militaire français en Arabie Saoudite : "Pour nous, le travail en France est achevé!"
C'est ici : http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=4909408 (de 28:40 à 33:00 mais on peut aussi écouter le début et la fin, avec profit.)
Ce constat venant de personnes peu soupçonnables d'amalgame est symptomatique du succès de l'acculturation, de la salafisation des esprits qui ont bouleversé en profondeur les sociétés de ce qui était encore, il y a trente ans, au Maghreb, mon "Arabie heureuse".
Toutefois, taxi ou pas, il faut des moyens pour préparer et perpétrer des actes terroristes, même avec des méthodes de pieds nickelés ! Et ce n'est évidemment pas en travaillant sur les chantiers, dans les usines, sur les marchés ou en pointant à Pôle emploi que l'on peut se les procurer.
Quant à l'argent, il coule à flot... Pas seulement pour financer le terrorisme via des fonds privés! Les revenus du pétrole irriguent largement les économies au-delà du Golfe en assurant les dividendes des multinationales occidentales. Par retour, il irrigue également le complexe militaro-industriel grâce aux dépenses d'armement démentielles et inutiles des pétromarchies. L'Arabie saoudite, le plus gros clients de nos industriels, affiche désormais le 4e budget militaire de la planète( avec plus de 60 Md $) devant le Royaume-Uni et la France. Si on ajoute les autres pétromonarchies, tout aussi incapables de produire le moindre équipement manufacturé, les achats d'armes s'élèvent à plus de 100 Md $... Ajoutez la Turquie, l'Egypte et le Pakistan, plutôt clients des industriels anglo-saxons et le gâteau militaro-sunnite dépasse les Md $... D'où l'intérêt de ne pas se fâcher avec nos clients!
Qu'en est-il de cette information ?
Bref la lutte contre le terrorisme est surtout un moyen de déstabiliser et détruire les pays "ennemis" de l'axe du "bien".
Citation: "En échange de l'entrée des Qataris au capital, Vinci espère percer dans la sphère d'influence de l'émirat, qui soutient les révolutions arabes alors qu'Amnesty international dénonce régulièrement les atteintes aux droits de l'homme dans ce micro-Etat autoritaire du golfe Persique."
Extrait de Les prédateurs du béton de Nicolas de la Casinière.
http://www.ledauphine.com/france-monde/2015/03/24/mondial-2022-l-association-sherpa-accuse-vinci-de-travail-force-le-groupe-dement
par Philippe Corcuff prof à sciences po Lyon
"Humains désorientés face à l'horreur : quelle boussole?", par Philippe Corcuff, Mediapart, 17 novembre 2015,
http://blogs.mediapart.fr/blog/philippe-corcuff/171115/humains-desorientes-face-l-horreur-quelle-boussole
dossier de l'ENS(l'école nationale supérieure) de Lyon
Après les attentats terroristes de Paris du 13 novembre 2015, nous proposons une sélection de ressources scientifiques à même d'aider à la réflexion des professeurs de géographie sur les enjeux majeurs soulevés par ces attentats.
Sélection de ressources universitaires publiées par des spécialistes de géographie et de géopolitique pour contribuer à l'analyse. Nous avons privilégié les ressources en ligne, en accès libre ou via le portail cairn.info. Les ressources les plus récentes sont mises en avant. Si les auteurs sont majoritairement des géographes et des géopoliticiens, ils peuvent être aussi des politistes, anthropologues, sociologues, historiens.Nous commençons par une sélection de documents clefs.
http://geoconfluences.ens-lyon.fr/actualites/eclairage/pour-contribuer-a-la-reflexion-apres-les-attentats-du-13-novembre-2015
Que tout cela soit un grand jeu de pouvoir complexe, cela aurait il effleuré l'esprit de quelques uns?
Je trouve dans ce cas que le debat devrait etre : faut il desarmer la france?
plus d'armé, plus de diplomatie, et on sort du grand jeux de la real politics.
C'est un debat democratique a avoir, et nous sommes en democratie representative,faut pas se plaindre de ne pas avoir toute les données, et il ne faut pas se plaindre des decisions prises, surtout en matiere militaire, ou la constitution est amenagé pour que la democratie s'arrete en temps de guerre . Si vous voulez changer la constitution, enlever l'armée etc, ok assumez le , et faites en un combat politique . Mais arretez de vous plaindre que l'eau mouille.
Si votre idée c'est de monter sur le ring de boxe , et de pas jouer avec les regles , de la jouer a la Gandhi , alors vous etes proprement suicidaire ou completement idiot .
Pareil si tu monte sur un terrain de rugby c'est pour jouer au rugby pas pour jouer au tennis, et encore moins a la marelle.
Si tu veux ne pas jouer, alors ok , tu dit je ne joue pas , c'est contre mon ethique, et je me distencie,j'assume et je paie les consequences ( la mort si il le faut, surtout dans ce cas present ) .
Mais cette inspection de travaux fini, permanente , du haut de sa chaise de bureau, et ayant comme information l'afp , c'est d'un ridicule .
En fait ca m'ennuie , je trouve ca assomant comme discution, bete, inutile, dans le vide .
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C'est rigolo on vend des armes a des tueurs et après on s'étonne de se faire tuer, et les medias accusent encore des arabes , peut être que notre politique de vente d'arme est plus a regarder que ce que fond 'les autres' , nous ne sommes pas en tant qu'état une victime , mais bien un acteur de la distribution de la violence .
Faux, daech est née en 2006, après la mort d'Abou Moussab Al-Zarqaoui, de la fusion d'Al-Qaeda en Irak avec d'autres groupes jihadistes.
L'Arabie Saoudite les a constamment financé, jusqu'à la prise de Mossoul en juin 2014 (grâce à la trahison des soldats irakiens, pour des raisons douteuses). L'évènement procura alors toutes les ressources nécessaires (une masse d'armement lourd, militaires formés, fonds -estimé à 200 millions de dollars-), ce qui leur permit de devenir indépendants de leurs donateurs et d'annoncer le califat.
C'est à ce moment que les monarchies du Golfe ont arrêté leurs financements vers l'EI. Ceci ne les empêche pas de continuer à financer le front Al-Nosra organisation salafiste et djihadiste concurrente en Syrie.
Maintenant il faudra peut-être aussi s'intéresser aux clients de l'EI...En matière de pétrole on connait entre autre la Turquie (notoirement coupable de complaisance vis-à-vis de l'EI) et la Jordanie. Ce ne sont peut-être pas les seuls...
Voici un bon point d'entrée pour revisiter toutes l'histoire et la géopolitique du Maghreb et du Moyen-Orient ; beaucoups de conférences, d'entretiens et débats intéressants :
iReMMO - Institut de Recherche et d'Études Méditerranée Moyen Orient
Dont ces 2 entretiens :
Pierre-Jean Luizard, Jean-Paul Chagnollaud - L’État islamique face à l’Histoire
M. Benraad, P. J. Luizard, J. P. Perrin - État islamique : vers un bouleversement régional ?
Cela fait des décennies que l'Arabie Saoudite propage le wahabbisme dans le monde musulman, grâce à l'argent du pétrole. Vouloir distinguer le financement public (par l'Etat) du financement privé (par les familles princières) est assez vain. Ejusdem farinae.
Sans ce prosélytisme déjà ancien (au minimum depuis les années 1970), pas de djihadisme possible hors du pays des Seoud.
Mais le sujet de cet article, c'est la responsabilité saoudienne.
Trouvé récemment : Angry Arab : Quelques remarques sur le carnage de Paris (traduction) :
Ce n’est pas être sectaire que d’affirmer que la doctrine wahhabite saoudienne est la doctrine officielle du jihadisme terroriste. Le wahhabisme n’est pas une secte : c’est, par la pensée et par les actes, une école de fanatisme terroriste.
Le wahabisme et le salafisme ont grosso merdo la même idéologie éxécrable, mais diffèrent sur la notion de chef politique.
C'est peut-être ce qui a commencé à faire très peur aux Saouds.
En 1969, Baudouin, roi des Belges, a confié les clefs à l'Arabie Saoudite, facilitant la diffusion du salafisme en Belgique. http://www.levif.be/actualite/belgique/comment-l-arabie-saoudite-a-impose-son-islam-rigoriste-a-la-belgique/article-normal-55639.html
La loi dépend moins d'un ordre étatique que du religieux et de la coutume tribale, c'est un système clientéliste qui compte plusieurs milliers de princes royaux payés sur les deniers du Royaume avec une ambiance « Game of Thrones » à Riyad et du coup, difficile de distinguer financements étatiques et privés.
Et les Saoud ont fait leur conquête avec l'Ikhwan, milice religieuse trans-tribale qu'ils ont dû ensuite écraser parce qu'elle menaçait leur pouvoir, les accusait déjà d'"innovation", de collaboration avec les mécréants etc., en 1979, c'est un descendant de ces gens qui prendra par les armes la grande mosquée de la Mecque, prise d'otage qui sera matée avec l'aide du... GIGN, on sait d'où vient Ben Laden et cette menace est toujours-là.
C'est l'origine même du pouvoir des Saoud, une mentalité tribalo-religieuse, la répétition de la geste conquérante mythique, ce qu'il se passe dans d'autres contextes tribaux avec les Talibans, les Shebabs de Somalie, la Libye ou aussi, sans doute, le soutien initial des tribus irakiennes avant que l'Etat Islamique parte complètement dans son délire.
Il aurait fallu se la jouer Ataturk, opter pour une révolution culturelle et négocier avec l'ordre traditionnel mais quand on est "roi" et qu'on doit sa légitimité à une alliance historique avec un prêcheur pour purifier la péninsule des déviances religieuse, difficile de prendre l'option "république laïque" ou même "république islamique" pour autant qu'ils y aient pensé un jour.
Il faudrait développer là-dessus, notamment sur les rencontres avec l'islamisme égyptien et sa culture d'Etat, comment il se fait par exemple que Qaradawi venu des Frères Musulmans bosse avec le Qatar (cf sa fatwa pour autoriser l'exécution de Kadhafi) mais ça serait long.
Toujours est-il que sans (r)évolution culturelle des monarchies du Golfe, je suis d'avis qu'il sera délicat de compter sur elles, qu'on n'est jamais à l'abri du caprice d'un prince.
Dommage c'est su depuis une bonne dizaine d'année par de nombreux sites sur internet dont des sites dits "compltistes" qui finalement semble être juste des sites d'information réalistes finalement !
Ah ! les preuves d'implication directe !
Quand on accuse des Etats "amis" et leurs services secrets (dont le métier est de faire disparaître les preuves d'implication directe) on est très exigeants sur les preuves. On rejette les argumentaires basés sur l'analyse des enjeux et des logiques d'intérêts, on récuse les faisceaux d'indices, trop spéculatif ! les témoignages, toujours douteux ! les documents, des faux !
Mais quand il s'agit de ceux qu'on a classé péremptoirement dans la catégorie, "ennemie" ou "camp du mal", de simples "nous savons que", "nos sources nous disent que", etc. suffisent à construire un story-telling, vite transformé par la magie médiatique en évidences... incontestables sous peine d'accusation de complotisme.
Et au bout du compte on charge un drone d'éxécuter la sentence de peine de mort ! (non judiciaire, on n'a pas le temps...)
Et le plus drôle, c'est quand les ennemies d'hier deviennent subitement des amis... ou les amis des ennemies !
Je pense tout d'un coup aux 224 victimes de l'Airbus russe, aux 40 victimes de Beirouth, aux 130 de Paris...
Et je n'ai plus envie de rire.
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/salman-rushdie-combattre-l-extremisme-n-est-pas-combattre-l-islam_1700597.html
Cet été, une tribune d'une archéologue française a dénoncé dans le New York Times les bombardements du Yémen par l'Arabie saoudite, véritable "vandalisme" digne de ce que pratique l'EI. En octobre, l'info a été reprise sur Mediapart - interview publiée dans Il Manifesto - mais pas par les grands médias français. Ah et mentionnée aussi par une journaliste de Slate au Liban.
Le lendemain soir de l'attentat au ''Telephone sonne'':aucune allusion à l'Arabie Saoudite ni au Yemen. Il faudrait rappeler les déclarations d'amitiés de Hollande avec l'Arabie Saoudite ou les liens de Valls avec le Quatar en parallèle avec les déclarations martiales sur la guerre contre le terrorisme. Cela devrait poser un problème pour n'importe quel cerveau normalement constitué. A moins que le mien soit vraiment mal tourné:en plus de tomber la tête en avant dans le piège de Daesh,ces excès langagiers seraient aussi un paravent pour masquer les compromissions passées (on se souvient des amitiés de Sarkosy avec Khadafi et ce qui s'en suivit)
A l'évidence les éditorialistes ne manquent jamais une occasion d'allumer la Russie et c'est leur droit(c'était le cas au ''Telephone sonne'' le lendemain de l'attentat) . Par contre silence radio sur l'Arabie Saoudite,etsur la Libye d'ailleurs (Guetta a fait un oubli bienvenu en citant Moubarak et Ben Ali quand il a rappelé que les dictateurs arabes étaient tombés tout seul...).