Le 100 km/h sans intérêt ? "Auto Plus" tronque les idées d'un économiste
Le magazine automobile a cité un chercheur qui affirmerait que rouler à 100 km/h "n'aurait aucun intérêt", ni sur le plan économique, ni sur un plan écologique. Le chercheur en question, Christian Gollier, est économiste, professeur au Collège de France… et ancien auteur du Giec. Il regrette auprès d'ASI un travestissement de ses propos, lui qui défend surtout la décarbonation de l'économie.
Abonnez-vous pour pouvoir commenter !
si vous êtes déjà abonné Connectez-vous Connectez-vous
Commentaires préférés des abonnés
Il se trouve que Gollier n'est pas seulement "un économiste". Il est cofondateur avec Jean Tirole de la (très libérale) Toulouse school of economics
Il fait donc partie de ces charlatans qui pontifiaient que la libéralisation des marchés financiers&nb(...)
Je trouve qu'Auto Plus ne travestit pas la pensée de ce Monsieur ... elle la résume très bien. Et quand il nous pipote sur le vélo, qui serait mieux, ou le transport en commun, notre économiste ne nous dit pas ses calculs ? Là, tout à coup, il ne sem(...)
Du bon boulot d'économiste.
Déjà il convertit 100% du temps supplémentaire en voiture en temps de travail perdu. Comment ? Pourquoi ?
Ensuite, les 70€ de PIB, c'est quoi ? Ça sert à quoi ? Ça améliore la vie comment ? Produire 80% de trucs inutiles et (...)
Derniers commentaires
131 morts par an sur l'autoroute, c'est très faible? c'est à peu près le même nombre pour les féminicides, et personne n'irait qualifier ça de "très faible".
et sinon, il y en a marre d'entendre des économistes sur des sujets liés à la physique et à la pollution.
Le titre de l'article d'ASI est erroné.
Auto Plus respecte intégralement la pensée de Gollier sur les 110kmh sur autoroute. Tout au plus peut-on reprocher à Auto Plus de titrer sur 100kmh alors que Gollier n'évoque que la limitation à 110kmh.
Mais dans le raisonnement de Gollier, une limitation à 100km ferait perdre encore plus de temps de travail productif. Donc elle serait encore plus "sans intérêt". Passons donc sur ce détails.
Le problème est qu'Auto Plus accepte le raisonnement "scientifique" de Gollier alors qu'il ne vaut à l'évidence pas un clou.
D'abord, le raisonnement ne s'applique pas aux déplacements personnels ou de loisir (pas totalement négligeables pourtant), uniquement aux déplacements professionnels (trajet pour se rendre sur le lieu de travail, voyage d'affaires...)
Dans ce cas, il n'y a souvent qu'une seule personne dans le véhicule.
Ensuite il me semble que le temps gagné sur un déplacement professionnel, n'est pas automatiquement travaillé mais accroit plutôt le temps libre du travailleur qui finit seulement plus vite sa journée. La conversion magique du temps gagné en temps travaillé et donc en PIB ne s'opère pas.
Même si on accepte le postulat que toute heure non perdue est forcément travaillée, l'équation pour comparer les gains est incohérente (voir mon PS).
En fait rien ne va dans le raisonnement tel que le présente Challenges (et le reprend benoitement ASI)
Le sujet est là à mon avis.
Comment les journalistes sont-ils à ce point dénués de sens critique (voire de simple bon sens) pour mettre en exergue de telles inepties ?
PS: Le raisonnement intégral dans Challenges
Chaque litre d’essence consommé appauvrit la France, puisque nous n’avons pas de pétrole. Hors taxe, chaque litre d’essence nous coûte, 0,81 euro. Mais que vaut une heure de perdue en voiture? Quelle est la valeur collective de notre temps? Imaginons que tout le temps perdu en voiture est un temps qui n’est pas travaillé. Chaque heure travaillée en France fabrique en moyenne environ 70 euros de valeur pour le pays.
J’en conclus que cette réduction de vitesse sur cette distance impose un sacrifice de temps équivalent à 2 x 1,4 x 70 = 196 euros, soit, net de l’essence économisée (11 x 0,81 =9 euros), un montant égal à 187 euros, tout cela permettant d’éviter d’émettre 28 kg de CO2. Par tonne de CO2 évitée, cela revient à un sacrifice collectif de 6.679 euros – plus de 100 fois le prix de la tonne de CO2 d’aujourd’hui.
On a l'explication du prix de l'essence mais rien sur "cette distance". D'après mes calculs, pour perdre un 1/4 d'heure en roulant à 110 au lieu de taper le 130, il faut faire un trajet de 180km
Par contre les 28 kg sont mystérieux.
28kg de Co2 à mon avis c'est la production totale sur 180 km d'une voiture moyenne (6 litres au 100) à 110km. A 130, elle en produirait 35kg compte tenu de la résistance de l'air, Donc on n'économise que 8kg de Co2 et 3 litres d'essence. Mais c'est toujours une réduction de 30% des émissions à mettre en regard d'une augmentation de 18% du temps de trajet.
je me demande comment on établi l'équivalence 11 litres d'essence et 28 kg de CO2. En gros un litre d'essence produirait 2.8 kg de co2. Je voudrais que quelqu'un m'explique le calcul
Il me semblait bien que cela ressemblait au discours de l'illuminé qui ne jurait que par la taxation carbone sur le plateau d'@si l'année dernière...
L’article établit bien la faiblesse et les biais capitalistiques du raisonnement de l’économiste qu’Auto Plus ne fait que résumer finalement. Et il enseigne au Collège de France avec de telles inepties ? Dehors !
c'est un super article. Merci
Du bon boulot d'économiste.
Déjà il convertit 100% du temps supplémentaire en voiture en temps de travail perdu. Comment ? Pourquoi ?
Ensuite, les 70€ de PIB, c'est quoi ? Ça sert à quoi ? Ça améliore la vie comment ? Produire 80% de trucs inutiles et polluants au lieu d'encourager à construire des produits qui durent 20 ans, ça fait du fric pour les plus riches, mais cela ne solutionne pas nos problèmes globaux.
Le fait est que si on gagne moins de 20~25 Euros net / heure, on a grandement intérêt à rouler moins vite (même avec la conversion à 100% en temps de travail perdu), quand on arrondit pas 1.5 personnes à 2, et qu'on prend tous les bons chiffres ici ou là (je n'ai pas lu en détails les articles mais l'ordre de grandeur des économies exposées me semble correct).
Et puisque l'argent n'a de valeur que dans l'esprit des hommes, prenons d'autres quantités pour mesurer les économies obtenues en roulant moins vite.
11L d'essence économisées, c'est l'énergie physique produite par un homme pendant ~100 jours de travail (avec ses jambes ; c'est encore beaucoup plus avec ses bras).
Ces 11L de perdus si on roule à 130km/h, ils mettront 60 millions d'années à se reconstituer.
Réfléchir en argent au lieu de quantité physique c'est pour les abrutis, oops, je voulais dire les économistes (libéraux).
"Il est cofondateur avec Jean Tirole de la (très libérale) Toulouse school of economics, ainsi que Prix de la Banque de Suède en sciences économiques (aussi appelé "Prix Nobel d'économie")."
Juste une rectif : le Prix Nobel d'économie, c'est Tirole (par ailleurs très TINA), pas Gollier.
Se déplacer avec 1240 kg de ferraille autour de soi, artificialiser des km de bonne terre pour laisser des entreprises privées faire des autoroutes, occasionner 3200 morts par an... sans compter les morts par problèmes respiratoires (rien que sur les morts directs, nous allons chez notre médecin, il nous donne un médicament en nous disant, il est très efficace, toutefois cette année on signale 3200 morts liés à ce traitement ! prendrions-nous ce traitement ?) Une société qui va bien cherche à diminuer sa quantité de voitures et à organiser des alternatives de transport et des alternatives urbaines, une société qui délire cherche des matières premières pour continuer la même chose.
...Et un économiste qui fait des calculs de bistrot ne doit pas prendre sa voiture en repartant.
"Un économiste qui fait des calculs de bistrot ne doit pas prendre sa voiture en repartant"
Excellent !
Je trouve qu'Auto Plus ne travestit pas la pensée de ce Monsieur ... elle la résume très bien. Et quand il nous pipote sur le vélo, qui serait mieux, ou le transport en commun, notre économiste ne nous dit pas ses calculs ? Là, tout à coup, il ne semble faire que de la politique (du politiquement correct) ... pourtant le transport en commun pour faire gueret-Vitry le françois par exemple (et même à chaque fois la pampa autour),que de temps on perds et donc sa conclusion économiste devait être la même: roulons à 150 km/h ! le problème, c'est sa science économique et sa façon de la faire.
Calcul un peu étrange parce que, de mémoire, la valeur du temps retenue pour les évaluations socio-économiques est plus proche de 15€ que 70€.
Au hasard les "valeurs tutélaires du ministère de l'écologie":
https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/V.2.pdf
de toute façon, macron a résolu le problème avec l'avion moins polluant à hydrogène ou électricité sans parler des biocarburants
après le bus macron, l'avion macron
Les mots sont importants : la personne qui a inventé (ou promu) le terme de taxe carbone commet la même erreur que ceux qui parlent encore de réchauffement climatique.
Et elle devient à mon sens complice de l’inaction climatique.
Le concept agace les riches (sont beaucoup d’artistes), qui détestent la redistribution imposée, et préfèrent le mécénat ;
Le concept fait pleurer aux pauvres, qui peinent à joindre les deux bouts ;
Et il fait hurler les classes intermédiaires, qui regardent vers le haut en attendant le ruissellement, et craignent par dessus tout de redescendre parmi ceux qu’ils considèrent comme assistés.
Enfin, pour les scientifiques, le concept est une simplification outrancière.
Il n’y a pas de mot « parfait », mais il aurait été bien plus préférable de parler de « compensation financière de l’empreinte écologique », voir de « remboursement de l’emprunt sur planète Terre », ou encore, de manière subversive, d’ « investissement dans le capital Terre ».
Exit « taxe », trop clivant, exit « carbone », trop réducteur.
On ne manque pas de commerciaux, publicistes, linguistes, artistes, poètes, citoyens, conseillers en tous genre, pour trouver mieux.
Il ne serait resté que les authentiques salopards pour refuser de payer, et les gens vraiment très pauvres (mais ces derniers ne sont pas ceux qui polluent le plus).
Le mécanisme lui-même est discutable : pourquoi ne pas faire en sorte que, théoriquement, on puisse gagner de l’argent ? Quand on est, disons au-dessus d’un certain seuil (négatif au début) d’empreinte écologique, à force d’effort de réductions d’émissions, d’actions de plantage d’arbres, de ramassage des déchets, de recyclage, etc.
Oui, je sais, c’est parfaitement immoral, mais à partir du moment où on croit que des mesures politiques peuvent changer quelque chose, il faut faire preuve d’un peu plus d’imagination pour prouver les ouailles.
« Taxe » : franchement, c’est le tue l’amour ultime.
Rouler à 110 kmh sur 1000 km me paraît difficile, à 130 kmh ça me paraît impossible j'espère que ce monsieur ne fait pas le même genre de calcul en économie avec des bases aussi fragiles.
"Il est aussi professeur au Collège de France à la chaire annuelle "Avenir commun durable" ... financée par Total !
Il se trouve que Gollier n'est pas seulement "un économiste". Il est cofondateur avec Jean Tirole de la (très libérale) Toulouse school of economics
Il fait donc partie de ces charlatans qui pontifiaient que la libéralisation des marchés financiers était la recette magique pour en finir avec les crises économiques. Avec le brillant résultat que tout le monde a pu constater en 2008.
Que certains consultent encore ce genre d'escroc, qui plus est sur un domaine qui n'est pas de sa compétence supposée est aterrant.