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Le Baiser de l'Hôtel de Ville, so romantic

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Un des talents de Doisneau (et il n’est sans doute pas le seul photographe à l’avoir) était de savoir se faire oublier de ses sujets. Je pense par exemple à la série faite dans une école primaire parisienne (« Les doigts pleins d’encre, Hoboeke), où il approche de l’intimité des enfants, seuls ou à plusieurs, sans qu’à aucun moment on ne sente de pose chez eux ou de voyeurisme chez lui.
brrr très inquiète la lecture de cette chronique j'ai démarré
en tong sirotant un mojito avec paille et ombrelle me suis vue terminer
quand m'sieur Korkos sa chro sur un karaoké a commencé
ggrrhumpfff

bon OK j'arrête de m'la jouer maître Jedi bon c'est l'été quand même hein quoi

non sans blague le coup du karakoé faut faire gaffe mais en fait, la chro est tout à fait épatante...
...passionnante elle est....arggg ça me reprend...

faut dire que je sui totaly fan de Doisneau
dommage qu'il n'ait pas dit dès le début que les photos étaient mises en scène...mais bon en même temps elles sont magnifiques alors...
merci pour le lien car je ne savais pas que c'était une idée d'amerlocain ces photos de couple ?...
....mais les nôtres sont quand même plus glamour non ? (une infirmière qui se fait "renverser" par un GI's pour un baiser humpfff totalement impossible :))
voilà du couple du beau du vrai : La dernière valse du 14 Juillet
...d'aileurs on dirait du Woody Allen...

et à propos de photo en noir et blanc , pour cause de déménagement intempestif dans le 34, je commence à m'intéresser à la culture des septimaniens et je viens de découvrir que la photo de Jean Moulin, la fameuse, reprise dans les meilleurs livres d'histoire de l'ère pré-sarkozyste, a été prise avant sa tentavie de suicide, et que l'écharpe ne cache pas ce drame mais n'est que l'accessoire nécessaire aux hivers montpellierains quasi polaires !!...
"Entre ici Jean Moulin avec ton terrible cortège"

merci pour ce joli moment en noir et blanc m'sieur Korkos
En 2001, Delanoë a été élu maire de Paris, et son rival Tibéri est devenu le baisé de l'Hôtel de Ville.
Celle-là, c'est Germain Rital qui me l'a soufflée en MP,
Je me souviens de cette histoire de ce couple qui avait toujours cru que cette photo le représentait, qui s'en était persuadé.
Ce devait être sympa, de penser qu'au début de sa relation, un grand photographe avait pris un cliché, et que cette photo était très célèbre. Que eux et leur amour étaient de célèbres anonymes.

Puis ils ont réclamé tout cet argent, et le rêve d'argent, et le beau rêve de cette représentation du début de leur amour, est parti en fumée. Puisque c'était lors du procès que Doisneau avait avoué que c'était une photo préparée.

Une histoire de poule aux oeufs d'or qu'on tue, et on retourne à sa médiocrité... à tous les niveaux.
Il est vache Doisneau avec sa photo.
Normale qu'elle soit populaire. On a envie de le vivre ce baiser, de partager l'instant, ne serait-ce qu'en regardant l'image.
Alors que le baiser de l'américain à l'infirmière, ne fait pas du tout envie. Il semble contraindre, forcer, agresser. Même si il exprime la joie du soldat. Ça va bien avec le genre de joie que raconte la légende, tu parles d'un bonheur.
Le baiser avec le cabas est gentil, gâché par le côté léger-rejet de la fille "attention tu vas filer mon bas, bon on nous regarde je fais un sourire".
Mais.
Celui de l'hôtel de ville est une bouffée, un élan d'amour (par exemple mais ça peut être autre chose, de la reconnaissance), déclenché par le fil de la conversation, avec verrouillage enveloppant-rassurant (c'est technique) et la fille s'abandonne par surprise, un coup à perdre un temps conscience du réel, à perdre connaissance. Combien de baisers comme ça a-t-on vécu?

Pour rester dans le mode musique de fond:
"N´importe qui et ce fut toi, je t´ai dit n´importe quoi": comme quoi harceler, ben c'est super flatteur d'être draguée ainsi dans la rue. Se faire traiter de n'importe qui...
"Et l´on n´a même pas pensé à s´embrasser:": C'est dommage, ça aurait fait une belle photo pour l'Amérique devant l'arc de triomphe.
"Il y a tout ce que vous voulez aux Champs-Elysées": C'est vrai c'est un peu commercial ces histoires so romantic.
C'est le regardeur qui fait l'oeuvre. (Marcel Duchamp) La chronique d'Alain Korkos illustre admirablement cette "citation" sur Google de Marcel Duchamp et permet d'en approfondir la pensée... jusqu'à la renverser. En réalité Duchamp aurait plutôt, s'agissant de l'oeuvre d'art, répondu à Georges Charbonnier ceci: Ce résultat esthétique est un phénomène à deux pôles : le premier, c'est l'artiste qui produit, le second, c'est le spectateur, et par spectateur je n'entends pas seulement le contemporain, mais j'entends toute la postérité et tous les regardeurs d'oeuvres d'art qui, par leur vote, décident qu'une chose doit rester ou survivre parce qu'elle a une profondeur que l'artiste a produite, sans le savoir. Le cliché de 1950 de Doisneau, si l'on suit la généalogie d'Alain Korkos, permettrait un peu plus que le ratifier. En effet:
1. L'inspiration en remonterait à un premier regardeur, Alfred Eisenstaedt, juif allemand (le "détail" aura son importance) qui le 14 août 1945, a (été) surpris par la vue d'un marin embrassant sur Times Square toutes les femmes qu'il rencontrait. Les clichés qu'il a lui-même pris (dont celui qu'il a publié) ont ainsi été déclenchés par le regard qui les a précédés. Le regardeur, en l'occurrence, précède donc le producteur, ce que Duchamp n'a lui, pas saisi, qui, pourtant, a inventé le "ready made".
2. L'occurrence pourrait être, en l'espèce, non anecdotique mais paradigmatique. Car il n'est pas sans importance que ce soit un photographe juif allemand exilé aux États-unis qui a été surpris et inspiré. On ne saurait l'assimiler à un quelconque spectateur: son intérêt à l'événement célébré remonte à ce qui le définit: à savoir, la religion, le dieu de ses ancêtres qui n'aura cessé, les douze années passés de le regarder, et qui le regarde encore, le voulut-il ou non*.
3. De sorte qu'il faut oser préciser qu'il n'est de regard(s) que divin(s). "Die Götter: die Hereinblickender": "les dieux: ceux qui regardent"... et qui sont quelquefois vus. Jamais n'importe comment mais toujours artistiquement, soit aussi artisanalement qu'artificiellement: perché mentale, l'arte è sempre cosa manuale**.

* À quelqu'un qui s'inquiétait de ce qui le rattachait encore à la religion de ses ancêtres, Freud répondit ceci: la structure nerveuse. Soit l'essentiel, en deçà de toute soumission: la nuque raide.

** Ce qui explique Léonard plaçant l'éxécution: l'operazione, au-dessus de l'inspiration, bien que déterminée par elle. D'où la lenteur de maturation des plus grandes oeuvres que nous en avons.
Jolie chronique (même si le lien du début ne mène pas chez moi à grand chose d'intéressant, je lui préfèrerais celui-ci https://www.youtube.com/watch?v=yqAO_97bj7U ).
Et que rajouter d'autre si ce n'est Un Autre Baiser @ l'Hôtel de ville...
Et en plus de rappeler Gabin, Piaf, Montand, Bourvil, les tractions (d') avant, le titre même delaphoto n'est pas sans évoquer "le bazar de l'hôtel de ville".
Je chante un baiser

Je chante un baiser osé
Sur mes lèvres déposé
Par une inconnue que j'ai croisée
Je chante un baiser

Marchant dans la brume
Le cœur démoli par une
Sur le chemin des dunes
La plage de Malo Bray-Dunes

La mer du Nord en hiver
Sortait ses éléphants gris vert
Des Adamo passaient bien couverts
Donnant à la plage son caractère
Naïf et sincère
Le vent de Belgique
Transportait de la musique
Des flonflons à la française
Des fancy-fair à la fraise

Elle s'est avancée
Rien n'avait été organisé
Autour de moi elle a mis ses bras croisés
Et ses yeux se sont fermés fermés

Jugez ma fortune
Sous l'écharpe les boucles brunes
C'est vrai qu'en blonde j'ai des lacunes
En blonde j'ai des lacunes

Oh le grand air
Tournez le vent la dune à l'envers
Tournez le ciel et tournez la terre
Tournez tournez le grand air
La Belgique locale
Envoyait son ambiance musicale
De flonflons à la française
De fancy-fair à la fraise

Toi qui a mis
Sur ma langue ta langue amie
Et dans mon cœur un décalcomanie
Marqué liberté liberté chérie
Je donne des parts
Pour ce moment délicieux hasard
Adamo MC Solar
Oh ! tous les milliards de dollars
Le vent de Belgique
Envoyait mélancolique
Ses flonflons à la française
De fancy-fair à la fraise

Si tout est moyen
Si la vie est un film de rien
Ce passage-là était vraiment bien
Ce passage-là était bien

Elle est repartie
Un air lassé de reine alanguie
Sur la digue un petit point parti
Dans l'audi de son mari
Ah ! son mari

Je chante un baiser
Je chante un baiser osé
Sur mes lèvres déposé

Paroles et Musique: Alain Souchon

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