"Le burkini, un projet politique ? Mais on a tout faux !"
L’été 2017 sera-t-il encore un été burkini sur les chaînes de télévision ? Le burkini, on s’en souvient, fut la panique vestimentaire de l’été dernier, mais aussi le sujet d’un débat hystérique et confus, sur l’historique de la signification de ce vêtement de plage, et sur les intentions des quelques femmes qui le portaient. Un an après, nous tentons donc une autopsie de ce débat avec le sociologue Jean-Claude Kaufmann, spécialiste de la vie quotidienne, auteur d’une sociologie des seins nus (1995) puis d’un ouvrage intitulé Identités, la bombe à retardement (2014) et, en mai dernier, du livre Burkini, autopsie d’un fait divers aux éditions Les liens qui libèrent.
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Derniers commentaires
Certes cette image a quelque chose de violent. Mais je ne pouvais pas m'enlever de la tête les quelques images que j'ai vues de l'attentat du 14 juillet 2016. Attentat que l'émission n'évoque à aucun moment ! Vous avez dit "violence" ?
Bien sûr les femmes qui achètent un burkini ne sont pas des terroristes, mais on ne peut pas comprendre l'ampleur de la polémique de l'été dernier sans rappeler cet élément de contexte majeur que fut l'attentat de Nice.
Oui, avec l'aide d'ASI.
Sinon j'adore vraiment l'idée qu'ayant vu ailleurs sur terre cette tenue, "on" n'en a conçu aucune irritation, et nous devrions par conséquent très logiquement adopter cette très jolie marque d'ouverture d'esprit, ici et maintenant.
Qu'est-ce que c'est que ce sociologue qui n'a pas le temps d'interroger les femmes objets de son livre, "parce qu'il fallait qu'il sorte avant l'été" ?
Mais les archives du site contiennent des pépites. Par exemple, après la mise en examen de Balladur et Léotard, c'est assez interessant de réécouter l'émission sur Karachi avec F. Arfi et la fille d'une victime de l'attentat.
Vous invitez un expert blanc pour vous demander ce que pensent les femmes musulmanes... tout en déplorant que personne ne les rencontrent directement.
C'est fatiguant.
@SI a sûrement le pouvoir d'inviter ces musulmanes sur le plateau ?
A suivre.
Evidemment que la société a le droit de contraindre ses citoyens à respecter certaines règles. On n'a pas le droit de se balader nu, que je sache. Ou en uniforme nazi. C'est une violation de nos libertés ? Non, c'est un respect des autres, de leur culture, de leur sensibilité.
Le droit des femmes de choisir d'exposer publiquement leur choix de subir un carcan, c'est un argument inacceptable. Elles n'ont qu'à le faire chez elles, si ça leur chante, mais en public, c'est une insulte au combat féministe.
C'est le même principe que si un employé refuse de prendre des congés. La Loi et la morale l'obligent à se plier à une pratique quand celle-ci ne peut exister que si elle est partagée par tous. Tant pis pour ceux que ça dérange : la défense des plus faibles prime sur leur "liberté".
PS : Une fois que j'ai dit ça, je dois dire que bien évidemment, une loi n'est juste que si elle est applicable. Or, légiférer sur le burkini est inapplicable (on a d'ailleurs bien vu les situations ubuesques l'été dernier). Il ne faut donc pas faire de loi spécifique. Par contre, il faut discuter, et ne pas avoir peur de porter un jugement. Toute critique, même tranchée, n'est pas nécessairement une insulte.
Et non, madame beyolande, le burkini ne protège pas du sable : il l'engouffre. Essayez donc !
Les vêtements instituent des normes débiles, leur absence aussi. Les uns sont obnubilés par des cravates à l'assemblée, les autres par des voiles dans les lycées, d'autres encore par des strings, des seins à l'air... Sans parler des tatouages et autres piercings, assimilés à de la mutilation par les plus obtus qui ne se demandent pourtant pas si leur femme a souffert quand elle s'est faite percer l'oreille pour y introduire une boucle 112 carats.
On pourrait aussi parler de l'épilation du maillot/ des aisselles qui est devenu un passage obligé, et bien d'autres normes qui brident l'expression corporelle.
En réalité, c'est pas que je suis dans un pays libre, c'est que je suis dans un pays de cons, ils étaient tous à la fête à la moule !
Éduquez les imbéciles, ils viendront vous torturer les arpions ! L'abêtissement des masses a ses avantages…
Perso, c'est sans rien du tout.
Mais je ne vais pas partir en guerre contre ceux qui sont pour plus, un peu moins, moins mais pas là, plus mais pas ici
de toile pour préserver je ne sais quoi.
Dans l'eau on est tous mouillés pareil.
« la protection vestimentaire est celle qui stoppe le mieux les UV. Au soleil, il est important de porter des vêtements limitant les parties découvertes du corps (tee-shirt, pantalon léger...) ; un chapeau à bords assez larges ; des lunettes de soleil avec filtre anti-UV (norme CE, catégorie 3 ou 4) et montures enveloppantes. «
« La crème solaire ne suffit pas à protéger votre peau du soleil
Mieux vaut même privilégier la protection vestimentaire (tee-shirt et chapeau). En effet, même les produits solaires les plus efficaces ne filtrent pas la totalité des UV, notamment les UVA. »
société française des dermatologues :
« Ne pas rester sur la plage des heures entières et ne pas dépasser une heure de bain de soleil par jour, les mélanocytes ayant recueilli la dose de soleil suffisante pour un bronzage de qualité.
Préférer pour bronzer le soleil du matin ou de la fin de l'après-midi, pour bénéficier de la filtration des UV par l'atmosphère.
Utiliser systématiquement la protection par les vêtements : chapeau à bord large, tee-shirt, pantalon et ne pas oublier la protection oculaire (casquette, lunettes de soleil). «
j'ai habité Bagneux (94) pendant 20 ans et j'en ai déjà vu.
Le prosélytisme est interdit en France?
Mais je suis perplexe que 2 éléments n'ont pas été mentionnés dans l'émission :
1) le contexte - sans l'attentat de Nice du 14 juillet, l'hystérie des plages n'aurait probablement pas eu lieu. Cet attentat et l'émotion qu'il a suscité explique probablement aussi en partie la concentration des arrêtés "anti-burkini" dans la côte d'Azur.
2) Il faisait probablement chaud dans le studio d'ASI… La fin de l'émission avec la recherche désespérée d'une "chute positive" me laisse perplexe. La solution me semble tellement évidente…
Si nous voulons retrouver la tolérance nécessaire et indispensable pour un vivre-ensemble, pourquoi ne pas nous souvenir de cette maxime : "la liberté des uns s'arrête là ou commence la liberté des autres" ? (Il semble qu'elle émane du philosophe anglais John Stuart Mill.)
Si on veut, on peut aller plus loin et citer la 1e version de la 'Déclaration des droits de l'homme et du citoyen" du 26 août 1789. Dans son § 4 on lit : "La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui".
La question est : faut-il vraiment sortir nos textes sacrés pour venir à bout de ce débat stupide ?
Merci à M. Kaufmann d'avoir rappelé l'origine intégrative de la tenue commandée par l'état australien.
Merci à vous d'avoir fait cette émission avant les vacances de ce nouvel été caniculaire. La liberté devrait être de pouvoir se vêtir et se dévêtir comme on veut. Y a-t-il plus ridicule que les sifflets des députés à l'assemblée nationale quand une ministre du logement vient parler en robe blanche à motifs décoratifs ? Y a-t-il plus inepte des controverses contre un député ou un ministre qui ne porte pas de cravate ?
Et pendant ce temps, la présidence de votre pays s'apprête à privatiser des services publics pour trouver 10 milliards d'€ pour financer des startups …
Bien à vous
Je ne sais si tous ici auraient fait preuve de tant d'imagination si des femmes blanches et chrétiennes portaient un accoutrement similaire.
Libéraux anglo-saxons avec les uns, bouffeurs de curé couteau entre les dents avec les autres.
L'anti-racisme s'adapte bien aux monstruosité qu'il produit : après avoir ghettoïsé les immigrés en valorisant les sous-cultures et folklores comme moyen d'intégration "soft", l'anti-racisme se résigne maintenant à l'importation de pratiques culturelles complètement exogènes.
Faut croire que pour l'anti-racisme, la sécularisation des populations du Maghreb était une sorte d'anomalie et que la ré-islamisation est un retour à la normale...
Sans cela, leur incohérence idéologique est inexplicable.
Sinon, quelle solution proposez-vous concrètement, pour éviter une "ré-islamisation" (en admettant que ce processus soit dangereux) ? A moins de faire une persécution atroce et interminable, je ne crois pas qu'on parvienne à éradiquer une religion d'une société. Par contre, il serait intéressant de se demander pourquoi un certain nombre de gens se détournent du mode de vie occidental dominant. Peut-être ce mode de vie n'est-il pas si attractif que cela.... Si vous voulez que les gens adoptent vos coutumes à vous, persuadez-les qu'elles sont meilleures, plus épanouissantes. Si vous les agressez, si vous les considérez que de dangereux prosélytes qu'il faut mater par la force, je ne pense pas que vous parviendrez à vos fins. Vous ne ferez que renforcer une partie des musulmans dans l'idée que la société refuse de les intégrer.
On a feint de croire que le renoncement à cette politique n'était pas préjudiciable aux populations "en marge" car il s'accompagnait d'une promotion d'un multiculturalisme au sens large (ouverture aux cultures étrangères + ouverture aux sous-cultures).
Tout cela a été d'un cynisme absolu puisque les promoteurs de l'antiracisme faisaient en même temps jouer à plein régime pour eux et leurs proches les avantages conférés par la maîtrise de la culture dominante et de ses codes. C'est encore le cas actuellement.
Bref, on a remplacé un système ouvertement hiérarchisé et discriminant par un système hiérarchisé et discriminant MAIS hypocrite.
A part cela, vous remarquerez que mon agressivité est plus tournée vers les "antiracistes" que vers les musulmans ici. Mais j'imagine que critiquer les "antiracistes", c'est déjà être agressif envers les musulmans. C'est au nom de cette hyper-sensibilité que l'antiracisme a pu prospérer et que l'on a relégué l'assimilation aux oubliettes. On a refusé d'exercer une violence symbolique et celle-ci est désormais exercée sur nous.
Je suis d'accord avec vous quant à l'attractivité du modèle occidental et notamment français. On a fait l'éloge d'une République française complètement désincarnée en l'opposant à la France, soit disant "rance". Le rayonnement français est certes lié aux DDH mais c'est tellement plus large que cela ! Les DDH, ça ne nourrit pas un imaginaire...
Par ailleurs, on aurait effectivement eu du mal à faire aimer la France aux jeunes ayant grandi dans les années 80 alors que la haine du pays se systématisait chez "l'élite" intellectuelle.
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
SOS-racisme, la LICRA,..., voila les coupables.
Ensuite, en admettant que le port du voile soit un symbole de soumission à l'ordre patriarcal, va-t-on réellement rendre service aux femmes qui subissent cet ordre en leur interdisant de sortir de chez elles ou en les forçant à se dévoiler ? Je ne le crois pas. Je pense même que cette violence est contreproductive. Et puis, comme le faisait remarquer Eve-Marie, il y a beaucoup d'hypocrisie à stigmatiser le machisme de certaines traditions musulmanes sans s'offusquer du machisme répandu partout dans la société française, et notamment dans les plus hautes sphères politiques et médiatiques.
De plus, comme certains l'ont déjà écrit, les polémiques à répétition concernant les signes religieux sont du pain bénit pour les défenseurs de l'ordre établi. Cela permet d'éviter de parler de certains sujets autrement graves (souffrance au travail, "réformes" ultralibérales, pollutions, spéculation financière à outrance, etc.). Cela permet aussi de diviser la société - et notamment les classes populaires - en désignant un bouc émissaire commode (les "islamistes", et plus généralement les musulmans ou même les personnes considérées comme telles).
Enfin, je souscris aux propos de certain-e-s : il serait intéressant de demander leur avis à ces fameuses femmes voilées, qui sont toujours objets de méfiance, de haine ou de pitié, mais presque jamais sujets d'une parole publique.
Le cou enserré, l'homme cravaté peut voir ses performances cognitives diminuées .
Car pour fonctionner, les cerveau doit être bien oxygéné .
Sus à l'asservissement de l'homme par la cravate !
Homme libre, tu dénoueras ta cravate !
Homme libre, toujours tu chériras le cou libre !
(ceci est une parodie - ceci est une parodie - ceci est une parodie - ceci est une parodie - ceci est une parodie - ceci est une parodie - )
et si les guignolleries vestimentaire de certains peu importe leur raisons etait un sujet... completement inintéressant
pourquoi pas une emission sur la crete des punks ou le vernis a ongle sur les pieds des gens?
j'habite au bord de mer j'ai jamais vu personne avec un burkini et si j'en voyais, a part trouver ca peu pratique et ridicule je m'en formaliserai pas plus que ca... c'est peut etre fait surtout pour se rendre interessant... vu le temps que vous consacrer a ce bout de tissu qu'on ne voit nul part ca marche bien!!!
Et si on emportait quelques neurones bien étanches cet été en vacances ?
Merci pour cette émission
et c'est bien normal, puisqu'en fait il n'y a pas de problème.
sinon pour répondre à la question de Daniel "mais au fond qu'est qu'elles ont dans la tête?"
ça aurait pu être intéressant d'essayer d'inviter cette youtubeuse beauté pour en parler?
et sinon l'excellent recueil de témoignage de Faïza Zerouala "Des voix derrière le voile"
1er chapitre ici:
http://www.west-info.eu/pdf/des_voix_derriere_le_voile_sabrina-1/
Sinon l'impression quand même toujours que le regard porté sur les femmes qui portent le voile, même ceux relativement bienveillants du chercheur et des journalistes d'asi ici, est l'idée qu'il y aurait chez ces femmes quelque chose qui ne tourne pas rond, et que même si on respecte, le voile serait au fond un problème (au delà des clichés sur l’oppression supposée des femmes voilées); sans voir les injonctions normatives qu'il y a derrière cette idée (ce qui est un comble de la part d'un sociologue).
Il y a aussi il me semble une caricature du chercheur au début de l'émission des positions de l'antiracisme politique (auquel il ne croit pas dit-il), qui s'incarne dans divers mouvements et réflexion et ne porte pas nécessairement une parole unique, notamment des voix dissonantes entre un féministe intersectionnel antiraciste, et une position ou la "communauté" intervient avant la question du féminisme (le chercheur les résume à cette dernière vision); tension illustrée par exemple dans cet article:
https://blogs.mediapart.fr/melusine-2/blog/200616/bouteldja-ses-soeurs-et-nous
Et c'est bien ces organisations de l'antiracisme "politique" qui étaient en première ligne puisque c'est le CCIF qui a défendu et gagné le rejet des des arrêts anti burkini l'année dernière par le tribunal administratif d'aix.
Et si on donnait la parole a ces femmes qui portent le burkini, on serait etonne d'entendre leur opinion libre a se sujet qui les concerne quand meme. je ne porte pas le burrkini mais pense que cela fait parti du droit de chacun de respecter son choix (sa voie) et c'est ca la vrai liberte. je ne trouve pas du tout proselitique le burkini, personne ne devient musulman ou autre en voyant une femme qui habite un burkini.
ce n'est pas contagieux.......
Le bob Ricard est il encore seyant ?
Si l'on se déclare d'inspiration du mouvement socialiste, ce burkini est a bannir sans concession. D'une part, il participe à un projet de prosélytisme des masses. Et jusqu'au dernières nouvelles, la religion est l'opium du peuple, un bonheur illusoire.
Ensuite, en bonus, c'est participer à une entreprise capitaliste de marchandisation, profitant de la vulnérabilité des femmes soumis à cette religion. C'est doublement abjecte.
Enfin j'apprend avec cette émission, que l'argument que j'ai entendu dans bouche de certain dans les médias, du type "Moui mais m'enfin, au moins elles sortent de leur cuisine" (je paraphrase). Il est le même que celui de l'imam islamiste d’Australie !