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Le Monde, et l'indépendance sponsorisée
Il faudrait savoir : pour quelle raison Le Monde, dans son supplément de fin de semaine, a-t-il sombré corps et biens dans le publi-reportage éhonté ?
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Derniers commentaires
Je ne sais pas si la pub manquait au Monde, en tous cas je trouve que la critique du discours de la pub manque à AsI... Alain Korkos traite les images, mais pas (ou peu) les messages. Et je les trouve horribles ces messages. Ils disent trop bien comment notre société va mal. "La smart, ceux qui ne l'aiment pas n'existent pas". Tu ne l'aimes pas? Tu n'existes pas. Ne cherche pas, tu n'existes pas. Les pubards répondront qu'on est inaptes au second degré, qu'il faut comprendre qu'ils n'existent pas parce qu'il n'y en a pas. Il n'y en n'a pas, c'est-à-dire il n'est pas possible de ne pas l'aimer. Je m'arrête à 2 mots d'un point Godwin. Que veut dire Exister, désormais dans notre société?
Pas faux et bien vu !
Ça dérange quelqu'un si je fais un hors-sujet ?... Non ? Personne ?... Tant mieux, parce qu'entre nous, je me sens aussi concerné par le problème des publi-reportages du Monde que par la non-candidature de Borloo ou les échos de la primaire du PS.
J'aborde donc, à la demande générale, un sujet nettement plus passionnant :
Vous savez toutes et tous que se déroule en ce moment même en Nouvelle-Zélande, la Coupe du Monde de rugby dans laquelle l'équipe de France est engagée. Elle y a subi deux défaites en quatre matches, une bonne branlée contre les Blacks, et une humiliation contre les Tongiens, joueurs d'un archipel du Pacifique comptant une centaine de milliers d'habitants.
Ce parcours calamiteux (qui n'est pas sans rappeler celui de Notre Président) ne l'empêche pas d'être qualifiée pour les quarts de finale de la compétition (de la même manière, rien n'interdit à Sarkozy de se représenter en 2012), qui l'opposeront samedi à l'Angleterre.
Or certains joueurs du quinze de la Rose connaissent en ce moment quelques petits problèmes extra-sportifs. Je cite "Le Monde" hors pages pubs :
"Le centre Mike Tindall, époux de la petite-fille de la reine Elisabeth II, a d'abord été accusé d'avoir "tripoté" une blonde lors d'une troisième mi-temps. Puis trois joueurs ont été stigmatisés pour avoir attiré dans leur chambre une femme de ménage d'un hôtel de Dunedin et avoir eu une attitude inconvenante avec elle."
Des comportements qui me rappellent quelqu'un, mais alors très vaguement, parce que d'une part j'ai déjà oublié de qui il s'agit, et d'autre part j'avais juré de ne plus parler de lui.
J'aborde donc, à la demande générale, un sujet nettement plus passionnant :
Vous savez toutes et tous que se déroule en ce moment même en Nouvelle-Zélande, la Coupe du Monde de rugby dans laquelle l'équipe de France est engagée. Elle y a subi deux défaites en quatre matches, une bonne branlée contre les Blacks, et une humiliation contre les Tongiens, joueurs d'un archipel du Pacifique comptant une centaine de milliers d'habitants.
Ce parcours calamiteux (qui n'est pas sans rappeler celui de Notre Président) ne l'empêche pas d'être qualifiée pour les quarts de finale de la compétition (de la même manière, rien n'interdit à Sarkozy de se représenter en 2012), qui l'opposeront samedi à l'Angleterre.
Or certains joueurs du quinze de la Rose connaissent en ce moment quelques petits problèmes extra-sportifs. Je cite "Le Monde" hors pages pubs :
"Le centre Mike Tindall, époux de la petite-fille de la reine Elisabeth II, a d'abord été accusé d'avoir "tripoté" une blonde lors d'une troisième mi-temps. Puis trois joueurs ont été stigmatisés pour avoir attiré dans leur chambre une femme de ménage d'un hôtel de Dunedin et avoir eu une attitude inconvenante avec elle."
Des comportements qui me rappellent quelqu'un, mais alors très vaguement, parce que d'une part j'ai déjà oublié de qui il s'agit, et d'autre part j'avais juré de ne plus parler de lui.
Enfonçons les portes ouvertes, mais Le Monde est confronté comme tous les journaux à la baisse de son tirage, et se raccroche aux branches.
Le temps n'est plus où des gens avec beaucoup de loisirs pouvaient payer cher, et lire pendant des heures des analyses sans fioritures aucune, sans photos, avec des tonnes de précisions et de longs développements.
Le monde a changé. Le Monde (le jeu de mots est fortuit, mais reflète bien le problème) a dû s'adapter.
Malheureusement, il n'a pas compris d'où venait le vent. Il a perdu ses lecteurs "sérieux" sans en trouver d'autres. Je me souviens de la couverture sur Johnny, c'était aussi pathétique que le sujet. Et très symbolique...
De vieux djeunses.
Maintenant, il en est réduit à faire la pute avec des sacs de -vraie- marque, et du glamour frelaté à la mode du Figaro.
Tsssss
Le temps n'est plus où des gens avec beaucoup de loisirs pouvaient payer cher, et lire pendant des heures des analyses sans fioritures aucune, sans photos, avec des tonnes de précisions et de longs développements.
Le monde a changé. Le Monde (le jeu de mots est fortuit, mais reflète bien le problème) a dû s'adapter.
Malheureusement, il n'a pas compris d'où venait le vent. Il a perdu ses lecteurs "sérieux" sans en trouver d'autres. Je me souviens de la couverture sur Johnny, c'était aussi pathétique que le sujet. Et très symbolique...
De vieux djeunses.
Maintenant, il en est réduit à faire la pute avec des sacs de -vraie- marque, et du glamour frelaté à la mode du Figaro.
Tsssss
En même temps , si l"indépendance" financière (ben oui , j'ai payé pour ce site) aboutit à parler de chicots dans la bouche , je ne vois pas à quoi elle sert.
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
Il est particulièrement intéressant de voir la différence avec le Diplo qui dit et fait, lui, en substance : "on a beau diffuser de plus en plus, nos pubs nous rapportent moins, nous choisissons donc de demander de l'argent à nos lecteurs en soutien de notre qualité et notre indépendance, pour n'avoir à accepter que des publicités somme toute peu gênantes".
Je crois que l'expérience montre dans quelle publication les journalistes se sentent plus à l'aise et les papiers sont les plus fouillés.
Dommage pour "l'information" (immédiate) car un mensuel ne peut la traiter comme le fait un quotidien.
Je crois que l'expérience montre dans quelle publication les journalistes se sentent plus à l'aise et les papiers sont les plus fouillés.
Dommage pour "l'information" (immédiate) car un mensuel ne peut la traiter comme le fait un quotidien.
[quote=Izraelewicz]J'assume sans états d'âme l'objectif d'accroître nos recettes. Le Monde n'a pas, sur le marché publicitaire, le poids correspondant à sa part de marché sur le lectorat. Notre nouvelle offre illustre notre choix d'une presse de qualité, indépendante, qui n'est viable que si nous avons des recettes économiques importantes et équilibrées entre lecteurs et annonceurs
Cette phrase me fait beaucoup penser à celle de Patrick LeLay sur le "temps de cerveaux disponibles".
Cette phrase me fait beaucoup penser à celle de Patrick LeLay sur le "temps de cerveaux disponibles".
Voici donc un journal qui, en même temps, abdique ses principes devant le pouvoir économique, et les réaffirme hautement devant le politique. [quote=Schneidermann]
Il n'entre hélas pas la moindre contradiction dans cette double posture. Hubert Beuve-Méry savait devoir l'indépendante fondation du Monde au Général de Gaulle dont la politique économique se résuma en un admirable "L'intendance suivra!": ce qu'elle fit avec lui. On se souvient ainsi de sa formule "La politique de la France ne se fait pas à la corbeille". Il en alla avec le même mépris de ce que faussement nous appelons "économie" pour Le Monde de Beuve-Méry. Mais les choses se sont retournées depuis: jusqu'à l'être ouvertement désormais avec l'entrée au journal de la trinité BNP : Bergé-Niel-Pigasse.
Il n'entre hélas pas la moindre contradiction dans cette double posture. Hubert Beuve-Méry savait devoir l'indépendante fondation du Monde au Général de Gaulle dont la politique économique se résuma en un admirable "L'intendance suivra!": ce qu'elle fit avec lui. On se souvient ainsi de sa formule "La politique de la France ne se fait pas à la corbeille". Il en alla avec le même mépris de ce que faussement nous appelons "économie" pour Le Monde de Beuve-Méry. Mais les choses se sont retournées depuis: jusqu'à l'être ouvertement désormais avec l'entrée au journal de la trinité BNP : Bergé-Niel-Pigasse.
Et pour ceux qui se posaient la question, l'illustration semble pompée sans autre forme de procès depuis le sire de RFI :
http://www.rfi.fr/sciencefr/articles/113/article_81009.asp
En voici la légende :
Eidolon helveum, une chauve-souris mégachiroptère frugivore capturée au filet dans la région de Lambaréné au Gabon.
© IRD
(IRD étant l'Institut de recherche pour le Développement)
Quoi ? Un copyright ? Mais voyons, on s'en fiche, du copyright... D'ailleurs je vais de ce pas créer un site de photos de chauve-souris prises par moi, que j'illustrerai par des articles de Daniel, sans le citer comme auteur. Puisque apparemment dans l'autre sens ça ne pose aucun souci à Daniel, il ne devrait pas m'en vouloir.
http://www.rfi.fr/sciencefr/articles/113/article_81009.asp
En voici la légende :
Eidolon helveum, une chauve-souris mégachiroptère frugivore capturée au filet dans la région de Lambaréné au Gabon.
© IRD
(IRD étant l'Institut de recherche pour le Développement)
Quoi ? Un copyright ? Mais voyons, on s'en fiche, du copyright... D'ailleurs je vais de ce pas créer un site de photos de chauve-souris prises par moi, que j'illustrerai par des articles de Daniel, sans le citer comme auteur. Puisque apparemment dans l'autre sens ça ne pose aucun souci à Daniel, il ne devrait pas m'en vouloir.
//Voici donc un journal qui, en même temps, abdique ses principes devant le pouvoir économique, et les réaffirme hautement devant le politique.//
Bah c'est parce qu'il a compris que le pouvoir économique était, en fait, plus fort que le pouvoir politique. La reddition du deuxième au premier fut actée, et dans la joie et la bonne humeur, au Fouquet's le soir de la victoire du clan Sarkozy.
Ne jamais oublier ça, ni que le capo di mafia a dit et redit que, le jour où il ne ferait plus le job de PR, il irait faire du fric comme Tony.
Bah c'est parce qu'il a compris que le pouvoir économique était, en fait, plus fort que le pouvoir politique. La reddition du deuxième au premier fut actée, et dans la joie et la bonne humeur, au Fouquet's le soir de la victoire du clan Sarkozy.
Ne jamais oublier ça, ni que le capo di mafia a dit et redit que, le jour où il ne ferait plus le job de PR, il irait faire du fric comme Tony.
Il y a belle lurette que l'étendard beuve-méryste ne flotte plus, ne surnage même plus.
Ceci dit, c'est général mon général car c'est idem pour le Figaro par exemple qui avait quelques relents humanistes du temps des Mauriac et Aron et qui est devenu un vil propagandiste.
Le niveau baisse ma pauv' dame.
Ceci dit, c'est général mon général car c'est idem pour le Figaro par exemple qui avait quelques relents humanistes du temps des Mauriac et Aron et qui est devenu un vil propagandiste.
Le niveau baisse ma pauv' dame.
Comme ça, c'est plus clair, parce que cette chronique tourne au sybillin, au message à codes :
Une chauve-souris donna tête baissée
Dans un nid de belettes ; et sitôt qu'elle y fut,
L'autre, envers les souris de longtemps courroucée,
Pour la dévorer accourut.
«Quoi ! vous osez, dit-elle, à mes yeux vous produire,
Après que votre race a tâché de me nuire!
N'êtes-vous pas souris ? Parlez sans fiction.
Oui, vous l'êtes, ou bien je ne suis pas belette.
- Pardonnez-moi, dit la pauvrette,
Ce n'est pas ma profession.
Moi souris ! Des méchants vous ont dit ces nouvelles.
Grâce à l'auteur de l'univers,
Je suis oiseau : voyez mes ailes.
Vive la gent qui fend les airs ! »
Sa raison plut, et sembla bonne.
Elle fait si bien qu'on lui donne
Liberté de se retirer.
Deux jours après, notre étourdie
Aveuglément se va fourrer
Chez une autre belette, aux oiseaux ennemie.
La voilà derechef en danger de sa vie.
La dame du logis, avec son long museau
S'en allait la croquer en qualité d'oiseau,
Quand elle protesta qu'on lui faisait outrage :
« Moi, pour telle passer ! Vous n'y regardez pas.
Qui fait l'oiseau? C'est le plumage.
Je suis souris : vivent les rats!
Jupiter confonde les chats ! »
Par cette adroite repartie
Elle sauva deux fois sa vie.
Plusieurs se sont trouvés qui, d'écharpe changeants ,
Aux dangers, ainsi qu'elle, ont souvent fait la figue .
Le sage dit, selon les gens,
«Vive le Roi ! vive la Ligue ! »
Le Monde a du mal à voir dans quels pièges il se fourre. Ce ne sont pas les belettes qui le menacent, c'est de n'être ni chauve ni souris.
Une chauve-souris donna tête baissée
Dans un nid de belettes ; et sitôt qu'elle y fut,
L'autre, envers les souris de longtemps courroucée,
Pour la dévorer accourut.
«Quoi ! vous osez, dit-elle, à mes yeux vous produire,
Après que votre race a tâché de me nuire!
N'êtes-vous pas souris ? Parlez sans fiction.
Oui, vous l'êtes, ou bien je ne suis pas belette.
- Pardonnez-moi, dit la pauvrette,
Ce n'est pas ma profession.
Moi souris ! Des méchants vous ont dit ces nouvelles.
Grâce à l'auteur de l'univers,
Je suis oiseau : voyez mes ailes.
Vive la gent qui fend les airs ! »
Sa raison plut, et sembla bonne.
Elle fait si bien qu'on lui donne
Liberté de se retirer.
Deux jours après, notre étourdie
Aveuglément se va fourrer
Chez une autre belette, aux oiseaux ennemie.
La voilà derechef en danger de sa vie.
La dame du logis, avec son long museau
S'en allait la croquer en qualité d'oiseau,
Quand elle protesta qu'on lui faisait outrage :
« Moi, pour telle passer ! Vous n'y regardez pas.
Qui fait l'oiseau? C'est le plumage.
Je suis souris : vivent les rats!
Jupiter confonde les chats ! »
Par cette adroite repartie
Elle sauva deux fois sa vie.
Plusieurs se sont trouvés qui, d'écharpe changeants ,
Aux dangers, ainsi qu'elle, ont souvent fait la figue .
Le sage dit, selon les gens,
«Vive le Roi ! vive la Ligue ! »
Le Monde a du mal à voir dans quels pièges il se fourre. Ce ne sont pas les belettes qui le menacent, c'est de n'être ni chauve ni souris.
Bonjour les amis... Moi, j'aimais bien quand le journal de Beuve-Méry était UNIQUEMENT en typographie. Je ne m'en remets pas...