Les 35 Heures, ou l'impossible bilan
Ah, les 35 heures ! Cette "calamité pour l'emploi" et les finances publiques ! Depuis le temps qu'on nous répète qu'il faut, au choix, les "dépasser", les "détricoter", les "déverrouiller", les "supprimer" voire les "brûler". C'est bien simple, il suffirait de mettre un terme à ce "carcan" pour que la pluie cesse, les nuages s'estompent et la croissance reparte. Après les critiques 2007-2008-2009-2010, la saison 2011 anti-35 heures a été ouverte par Manuel Valls (PS) et le trio Bachelot-Copé-Jacob (UMP). Le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, a même déclaré sur Canal+ vouloir en faire l'un des principaux thèmes de campagne pour 2012.
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Derniers commentaires
grâce à l'instauration des 35 heures, j'ai enfin - depuis la 2° loi Aubry - trouvé du boulot à temps plein, ainsi que Naïma, Florence, Alex, Steph, Noura, Mounira, Jeff, Rémi, Alain, Michèle, Saura, Mourad, Nhum, Lisa, "Bob", Antonio, Rita, Anne-Marie, Olivier, Nana, Alex "2", Nina, Svetlana, Anton, Wissem, pour ne parler que des collègues (et ex-collègues) de travail.
je suis formatrice et conseillère en insertion sociale et professionnelle depuis 1991.
je vous prie de croire que j'ai vu "défiler" plusieurs milliers de demandeurs d'emploi.
et "LES" 35 heures ont créé beaucoup de postes, surtout dans les petites entreprises (l'essentiel des employeurs potentiels dans mon département - 83).
tout ce qui se raconte est un mauvais procès aux avancées sociales dont nous avons tous été demandeurs et "profiteurs" - y compris Sécurité sociale, santé, retraite,...
tout ce qui se raconte montre à quel point nos concitoyens ont la mémoire courte : "Déclaration Universelle des Droits de l'Homme", abolition de l'esclavage par la Convention-avant tout autre pays concerné, "Conseil National de la Résistance", et autres décisions politiques et prises de position par nos élus, devenues gênantes car nous n'en n'avons pas été dignes.
Premiere constatation : Je remarque que les cadres belges et allemands font 8 heures de travail par jour ce qui n'est pas le cas des francais(j'estime le nombre d'heure quotidiennement réalisé par un cadre francais entre 10 à 12 heures ).
Deuxième constatation : Les repos compensatoires d'une semaine de 40 heures (équivalent RTT francais) sont de 12 jours par an en Belgique. Ma convention "35 heures" francaise me donne 11 jours de RTT par an.
Troisième constatation: Les jours fériés sont tous chomés en Belgique. Un jour férié qui tombe un week end est systématiquement reporté au lundi suivant. Ce n'est pas le cas en France.
Par conséquent nos politiciens qui considèrent dans le calcul que nous réalisons 35 heures hebdomadaires (ce qui est marqué sur nos feuilles de paye ) et qui nous comparent avec des allemands et des belges par exemple vont dire que l'on travaille unitairement 2h30 de moins qu'un belge et 5 heures de moins qu'un allemand mais en réalité on travaille 5 heures de plus qu'un allemand et 7H30 de plus qu'un belge par semaine.
Conclusion : Je veux bien faire 2H30 de plus comme les belges, tous le monde sera heureux , nos politiciens parce que sur le papier on travaillera plus et donc l'économie se portera mieux et nous dans le monde réel, nous travaillerons moins.
quoi de mieux pour mettre en concurrence les salariés, que l'augmentation du temps de travail, l'allongement de la durée de cotisations pour la retraite, hein !
plus de monde sur le marché du travail c'est plus de concessions, moins de revendications, plus de peur et d'incertitudes, moins de temps pour réfléchir, on bourinent, on bourinent !!! et puis ça fait baisser les prix, la concurrence y a que ça de vrai, ça marche pour les yaourts.
« c’est la concurrence qui met un juste prix aux marchandises, et qui établit les vrais rapports entre elles » Montesquieu
ah quelles meilleurs moments pour faire passer la pilule, qu'une bonne crise, faute de guerre (plan B) !
ahahahah la la c'est maintenant ou jamais ! vite avant que la crise ne soit plus qu'une triste ritournelle.
Allez les gens c'est la crise, on a besoin de vous pour s'en sortir, relevez vos manches, tous au boulots, le chômage c'est les autres, et pi fuck pour les salaires, au diable l'avarice, en plus si vous avez moins de temps pour dépenser, vous verrez même pas la différence, au pi y a assez de gens qui dépensent http://www.mediapart.fr/club/blog/acturevue/160410/les-inegalites-en-france-retour-sur-les-contre-verites , pour que l'économie n'en pâtissent pas, c'est pour ça qu'il faut que les riches, le soit de plus en plus ! ils sont notre avenir !
vive les riches, merci les travailleurs pauvres, et vive la République !
soyons équitables, les riches ne croient pas à la répartitions de richesses, alors ne croyons pas à la répartition du temps de travail.
Et vive les 32 heures!
Par conséquent, prétendre pouvoir tirer des conclusions chiffrées à partir d'informations qui sont par nature imprécises (on ne peut pas prendre une décision politique vieille de 15 ans à part, regarder comment les choses se seraient produites si on ne l'avait pas prise, et comparer avec la réalité), c'est tout bonnement de l'escroquerie intellectuelle.
A court terme, les 35h ont créé à la fois de l'emploi et du temps de loisir pour les salariés. Ca, c'est indiscutable. Le bilan à long terme est impossible, puisque de trop nombreuses choses ont changé dans la société pour que prendre du recul sur les 35h seules soit envisageable.
Ca n'empêchera pas les libéraux de tempêter contre les conquètes sociales les unes après les autres, mais au moins on peut leur répondre avec de vrais arguments.
Mais ne soyons pas surpris : "Seb c'est bien !" tout le monde sait ça.
:-)
Ce qui m'horripile le plus avec ce marronnier des 35 heures c'est le sous-texte qui distille sa petite musique perfide : "Ceux qui défendent les 35 heures défendent en réalité le droit à la paresse au travail. Ce sont des irresponsables et des fainéants !"
C'est insupportable et je suppose plus encore pour ceux qui chôment et aimeraient surtout travailler !
Le débat politique n'est pas celui des 35 heures, mais bien celui du retour aux 40 heures.
Car puisque les 35 heures s'imposent à tous, en tant que durée légale du travail. Cela signifie tout simplement que la 36ème heure travaillée est une heure supplémentaire, payée à 125%.
Passer aux 40 heures, c'est tout simplement annuler la majoration des 5 premières heures supplémentaires...
Travailler plus gagner plus, qu'il disait ?
http://jeanchristophegrellety.typepad.com/lactionlitteraire/2011/01/les-35-heures-les-25-questions-r%C3%A9ponses-de-d%C3%A9mocratie-socialisme-g%C3%A9rard-filoche.html
Merci.
Les 35 heures: un sujet bien pratique pour endormir les masses débiles et leur faire croire que la ruine de l'économie vient de là.
Si bien que leur saga des 35 heures,dont même l'ambitieux petit Valls a écrit un chapitre, n'est là que pour cacher le gigantesque problème du chômage qui engendre misère et malheur . Rien d'autre.
Leur cynisme,leur soif d'occuper des places grassement rémunérées,leur désir de continuer à privilégier leurs copains....voilà ce qui les pousse à nous gaver de sornettes!
Il n'y a pas que les 35 heures qui sont un sujet bateau anachronique, Il y aussi le déclin éducatif.
Parait-il que nos enfants ne savent plus lire, écrire, compter, mais personne ne connaît ces enfants-là. Les statistiques disent au contraire que l'analphabétisme est en recul constant en France.
C'est sûr qu'avec la suppression des RASED et le non-remplacement des départs en retraite, ça va finir par arriver, le déclin éducatif.
Encore une prophétie auto-réalisatrice.
Mais pour l'instant, c'est juste un fantasme de la droite, et d'une partie de la gauche qui a opté pour ce côté parce qu'il fallait bien faire un choix à la sortie de l'ENA.
Ils tentent actuellement aussi de privatiser la sécurité sociale de diverses manières aussi subtiles que sournoises, et le pire est que des têtes brûlées comme Manuel Valls jouent le jeu adverse, et alors que le seul maintien du dispositif des acquis sociaux nécessite un combat de tous les instants face à ces petits lois journalières qui les minent sur tous les flancs.
Comment avancer alors qu'on ne sait plus quoi faire pour empêcher le Sarkoland et son travail de sape incessant sur tellement de fronts ?
Les gens sont chez eux, dorment, pensent que le système vit par lui-même, voient des émissions disparaitre du PAF en haussant à peine un sourcil... leurs journaux préférés aux mains de marchands de mort ou de patrons adeptes de licenciements de masse...
Ça fait mal, des fois, de se sentir éveillé, grâce aussi à la presse indépendante et achetée en minorité par le "peuple" français, et alors que la plupart ont l'air tellement contents de leur statut de mouton, d'être engourdis et de se laisser porter, tant que surtout les vagues ne sont pas trop hautes ni donc trop visibles...
Merci Sébastien pour cet article, malgré son inévitable arrière-goût.
Puisse la gauche, quelle que soit sa forme du moment que le fond s'y trouve, vaincre en 2012.
Je n'en peux plus de ces débats sur les 35 heures (maudit soit Valls d'en avoir remis une louche). La seule chose intéressante dont on pourrait débattre désormais concerne l'adaptation du cadre légal de la durée du travail dans les services publics hospitaliers et dans les très petites entreprises.
On devrait toujours rappeler aux critiques de droite qu'ils sont revenus aux affaires depuis (presque) 9 ans maintenant et que si les 35 heures sont une telle ruine, ils n'avaient qu'à les supprimer, au lieu d'ergoter en les assouplissant. Et aussi que l'augmentation des quotas d'heures supp, leur defiscalisation côté patron et côté employés n'a pas induit une recours beaucoup plus massif aux heures supp... Se peut-il que les Français travaillent assez ?
Sans rire.
Reste maintenant à faire passer les journalistes d'@si aux 35 heures ! Camarade patron, faire bosser tes employés le dimanche, voyons, est-ce bien raisonnable ?
A voir et écouter ici
Je suis toujours étonné de ce ronron des médias, de ces clichés rabâchés en boucle. Je finis par en conclure que c'est de la propagande: on nous montre toujours le même arbre pour que l'on ne voit pas la forêt derrière.
Il y aurait pourtant d'autres chiffres intéressants à comparer: le temps de travail et le taux de chômage par exemple. J'ai l'impression (mais je me trompe peut-être) que c'est dans les pays où la durée du travail est la plus longue que le chômage est le plus fort, que donc il peut y avoir un lien entre les deux, moins on travaille moins il y a de chômeurs. Il y a sans doute d'autres paramètres qui entrent en compte. Tout de même quand on voit la mécanisation, la robotisation et la numérisation se développer, donc le nombre d'emplois nécessaires diminuer pour la même production ou activité (ex: les caisses automatiques au supermarché, la dématérialisation des déclarations d'impôt, l'automatisation des relevés d'eau ou d'électricité...: ces progrès entraînent forcément la suppression d'emplois (pas très passionnants comme relever des compteurs toute la journée...). Il n'est donc pas illogique de travailler moins si on veut que moins de gens se retrouvent au chômage.
Autre parallèle statistique qui devrait être accessible à nos économistes: comparer la diminution du temps de travail et la progression de la productivité. J'ai l'impression que les gains de productivité ont progressé plus vite que le temps de travail n'a diminué. Comme les salaires n'ont pas explosé, j'en conclus (peut-être hâtivement) que les salariés ne sont pas les grands gagnants de la modernisation. J'ai comme l'impression que les entreprises et surtout leurs actionnaires en profitent d'avantage. Il serait intéressant que nos politiques ouvrent aussi les yeux sur cette réalité-là : je dis bien tous les politiques (qui sont censés nous représenter), même la gauche qui se laisse enfermer dans ces débats de chiffres abscons que Sébastien a pris le temps de démasquer.
En attendant, pourquoi on ne passerait pas aux 32 heures ?
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