"Les Antilles sont loin dans les têtes"
Il a fallu que le secrétaire d'Etat à l'outre-mer Yves Jégo arrive à la Guadeloupe, puis en reparte précipitamment pour que la crise sociale aux Antilles s'impose à la Une, deux semaines après le début de la grève générale. Aujourd'hui, le thème est largement couvert, et Nicolas Sarkozy vient de s'en emparer. Pourquoi les médias nationaux ont-ils été lents au démarrage ? En donnent-ils une image exacte, ou déformée par les clichés ? Et sur place, les journalistes sont-ils libres de traiter tous les sujets ?
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Derniers commentaires
Certe elle est très jolie.Mais vous n'allez pas me dire que vous tombez dans ce genre de Facilité. Quand à Monsieur Laventure, ses axes de programme sont essentiellement musique/ ti'punch, beautés noires et belles plages. L'opportunisme ya que ça de vrai !...et ce genre de personnage est passé maître dans ce domaine. Vous ne regardiez pas souvent RFOetmoi non plus du reste, trop dégoutée...
Je suis quand même étonnée de votre emballement....
Bon comme j'ai des nouvelles en direct du Front (Je suis antillaise entre autre...) je vous fais suivre la dernière mouture, j'en ai d'autres si vous voulez. Ne lâchez pas le Front DOM-TOM, je ne suis pas toujours d'accord avec ce qui s'y passe, Notamment le racisme extrêmement développé contre les haïtiens, dominicains et Sainte-Lucien et les autres. Une île, c'est un monde (voir la Corse) mais les nouvelles retransmises sont vraiment trop partielles. Essayez une autre fois d'inviter autre chose sur votre plateau que "La mûlatraille" martiniquaise.
Je vous aime quand même
Claude
Message de Sadi Sainton, Etudiant à l'Université Antilles/Guyane de la Guadeloupe
Je vous envoie ce mail un peu long, certes, mais je voudrais vous dire deux ou trois choses, que vous ne voyez pas trop dans les JT de canal+, France Télévision, TF1, M6, LCI... à propos de la grève en Guadeloupe puisque je la vis de l'intérieur. J'espère sincèrement que vous prendrez le temps de lire ces quelques lignes. Lisez tout, si vous le pouvez. Et une partie si c'est trop long. Je tiens au paragraphe en violet car c'est cette question qui m'a poussé à écrire un si long mail, mais je crois que tout comporte son intérêt...
Pourquoi? Parce que j'imagine que vous entendez comme tout le monde les infos et que je les trouve très partielles (et partiales). Parce que je pense qu'il peut y avoir méprise. Vous pouvez diffuser à votre guise au sein de PMP6.
N.B: Je soutiens cette grève. Ce mail comporte donc une dose de subjectivité, mais je ne fais ni dans la propagande, ni dans le mensonge. Je reste objectif sur des faits dont vous n'entendez probablement pas parler.
Let's go!
En effet, la Guadeloupe connait depuis bientôt 4 semaines une grève générale contre les profits abusifs (de grâce, cessez de parler de grève contre la vie chère car il ne s'agit pas tout à fait de cela).
Je vais simplement, sans organisation donner quelques faits (j'écris à mesure que ça vient et je m'excuse d'avance des fautes d'orthographe que ma vigilance laissera passer).
Une grève contre la vie chère?
Non. Pas vraiment.
Le collectif qui mène la grève est un ensemble de 49 associations syndicales, politiques, associations de consommateurs et associations culturelles. Elle a déposé (un mois avant le début de la grève générale, et personne n'a jugé bon de s'en préoccuper) un cahier de 146 revendications réparties sur 10 chapitres. Parmi ces chapitres, un (un seul !) concerne la vie chère.
Mais alors qu'est-ce que cette grève?
Le collectif à l'initiative de cette grève s'appelle "LKP" : Lyannaj kont pwofitasyon (C'est du créole). Traduction "alliance contre le vol et les profits abusifs". C'est une mobilisation sans précédant. Le LKP parle de 100 000 personnes dans les rues (sur une population de 460 000, soit près du quart de la population). Au delà de la bataille des chiffres, une chose est sure: c'est historique. C'est la plus grande mobilisation de l'histoire de la Guadeloupe et chaque sortie du LKP crée un nouveau record. Depuis une semaine, la Martinique emboite le pas, la réunion depuis deux jours, et la Guyane s'y prépare.
Qu'est-ce que la "pwofitasyon"?
Surtout, ne pas traduire par "profit" (c'est un faux amis).
La "pwofitasyon", ici peut se traduire comme je viens de dire par "profits abusifs". Dans le langage courant, "pwofitasyon" désigne l'abus de pouvoir qu'un puissant exerce sur quelqu'un dont il sait déjà qu'il est pus faible que lui, pour le rendre encore plus subordonné.
L'exemple type, est celui des enfants dans la cours de récréation d'une école primaire. Les "grands" de CM2 peuvent exercer dans la cours des "pwofitasyon" sur les "petits" de CP, qui n'auront que leur yeux pour pleurer. (N'est-ce pas mignon, notre cher et tendre enfance?)
Les domaines de "pwofitasyon" sont multiples chez nous:
Le constat est le suivant. En Guadeloupe, les prix sont beaucoup plus élevés qu'en France et donc parmi les plus élevés d'Europe et du monde. On constate (pour les mêmes enseignes et les mêmes produits) des écarts de plus de 100% que l'éloignement (il faut bien payer le transport) n'explique pas (exemple : 84% sur les pâtes alimentaires). Selon tous les experts, après analyse de la chaine, de la production au cadie du consommateur, en passant par le transport, le surcoût par rapport à l'hexagone ne devrait pas dépasser 10%. Les différences de prix constatées ressemblent donc fortement à.... du vol organisé.
Quelques exemples de "pwofitasyon" dénoncés par le LKP :
-L'essence que payait les guadeloupeéns était l'une des plus chère au monde. Il y a une crise internationale qui a fait exploser le cours du pétrole, certes, mais cela n'explique absolument pas le cours des prix en Guadeloupe (dans les DOM de manière générale). Aujourd'hui qu'un début lumière commence à être fait sur la question, plus personne ne le conteste.
-Le LKP a présenté à l'état son expertise des méthodes de fixation des prix, résultat: tout le monde est d'accord sur le constat qui consiste à dire que les prix sont anormaux (même ceux qui sont contre la grève générale comme forme choisie pour le dénoncer) . Le secrétaire d'état aux DOM, monsieur Yves Jego envisage même une action en justice de l'Etat contre la SARA (Société Anonyme de Raffinage Antillaise) dont l'actionnaire principal (70%) est TOTAL. Vous m'accorderez sans doute que ce ne sont pas des nécessiteux. Et Jego (lui même), a dit que si après enquête, il est démontré que la SARA a perçu des sommes indues (ce sera probablement le cas), cette somme devra être remise aux guadeloupéens sous la forme d'un fond pour la formation professionnelle.
N.B: La SARA est en situation de monopole en Guadeloupe, pas de concurrence. C'est elle qui distribue l'essence.
-Quant aux prix de la grande distribution... une des pistes est de créer "un panier de la ménagère" constitué d'environ 100 produits sur lesquels la grande distributions n'aurait plus le droit de dépasser les prix de l'hexagone de plus de 10%, avec la création d'un organe bi-mensuel de contrôle des prix pour éviter de nouvelles dérives.
N.B: Les géants de la distribution sont en situation de quasi monopole. Il s'agit principalement du groupe Hayot (Bernard Hayot est dans le top 120 des fortunes françaises). En plus ils détiennent l'importation et ont le monopole de la distribution sur plusieurs grandes marques. Pour accentuer le problème, les quelques concurrents existants sont des groupes amis (cousins, alliancés...) puisque ce circuit est aux mains d'une ethno-classe compacte et réduite(**).
(**) voir reportage assez édifiant de canal + "Les derniers maitres de la Martinique" voici un lien ou on peut voir l'émission :
http://www.megavideo.com/?v=1Q1M01NV
-Autre détail intéressant. Parmi les revendications sur le coup de la vie, il y a la baisse des tarifs des prestations bancaires. Et que s'est-il passé? Dès que les banques en Guadeloupe (pourtant les mêmes que dans l'hexagone) ont pris connaissance des revendications les concernant, avant même que cette question ait été négociée, les banques ont adopté une baisse de leurs tarifs !! Permettez moi de penser que ça signifie que les tarifs étaient effectivement abusifs.
Le reste des revendications?
Elles traversent TOUS les domaines de la société. Vraiment tout. Les 9 autres chapitres : Education, Formation professionnelle, Emploi, Droits syndicaux et liberté syndicales, Services publics, Aménagement du territoire et infrastructures, Culture, et enfin "pwofitasyon" (il s'agit de réclamer des mesures pour contrôler désormais les prix).
J'appelle ça un mouvement sociétal. Si certains persistent à parler de vie chère...je n'y peux rien. C'est un véritable cahier de Doléances. Il parcourt l'ensemble des domaines de la société.
Rappelons que ces revendications sont au nombre de 146 et que le LKP a défini parmi ces 146, 19 à négocier immédiatement, puis d'autres qui demandent des réponses plus purement politiques voire institutionnelles, qui devront être débattues à long et moyen terme.
Je peux, si vous le souhaitez, vous envoyer ce cahier de revendications.
Mais alors... Pourquoi ne parle-t-on que de ces foutu 200€ que le LKP demande?
Parce que cela fait partie effectivement des revendications et comme tout le monde s'y attendait, c'est le point qui bloque les négociations. Le LKP ne démord pas. Le patronat ne démord pas. Les positions se radicalisent.
Commentaire personnel : Je trouve ça dommage qu'un si beau mouvement bloque sur un point que je considère comme étant secondaire en terme de portée sociétale sur le futur de la Guadeloupe.
N.B: Il s'agit d'une augmentation de 200€ des bas salaires
Les guadeloupéens sont asphyxiés et meurent de faim alors?
Mais pas du tout !!
C'est cette question qui m'a poussé à écrire ce mail. Un ami métropolitain m'a appelé aujourd'hui pour me demander si on tenait le coup. Au début j'ai commencé à répondre que malgré la durée du conflit, la mobilisation était toujours de mise. Il me coupe :
"Non, je voulais dire...Arrivez vous à remplir le réfrigérateur" !!
La Guadeloupe est en grève générale depuis bientôt 4 semaines. Les hyper marchés et super marchés sont fermés. En revanche les petits commerces de proximités sont ouverts, mais les rayons des magasins sont de plus en plus vides...
MAIS : La Guadeloupe s'organise. L'UPG (Union des Producteurs Guadeloupéens) ainsi que les pêcheurs font parti du LKP. Les poissons ne sont pas en grève : les pécheurs continuent à pêcher et à vendre leur poisson. Les animaux ne sont pas en grève : les éleveurs continuent à s'en occuper et à vendre leur viande. La terre n'est pas en grève : les cultivateurs continuent à travailler leurs exploitations et vendent leur denrées. Notre réfrigérateur n'a jamais été aussi plein.
Les hyper marchés sont fermés, mais les marchés sont ouverts. Il y a mieux: des marchés populaires sont organisés devant les piquets de grève et un peu partout. Les producteurs y vendent leur denrées aux prix auxquels ils ont l'habitude de vendre aux super marchés. Conséquence : ils ne perdent pas leur récolte ni leur revenus, et le porte feuille du consommateur apprécie puisque les marges exorbitantes de la grande distribution ne sont plus là.
Nous mangeons à notre faim et -fait intéressant- nous n'avons jamais autant consommé local !!
Je n'ai pas de purée mousseline, je n'ai plus de pâtes panzani... et alors? J'ai des tubercules, des légumes, de la viande, du poisson, des fruits frais, des fruits secs, des fruits de mer... Et ça coûte moins cher que d'habitude.
En fait, je crois que je n'avais jamais mangé aussi équilibré de ma vie.
Si vous n'avez jamais entendu tout ça, est-ce que la presse nationale fait de la désinformation?
Je n'irai pas jusqu'à dire qu'on vous ment. Disons que parmi tout ce que les envoyés spéciaux des média nationaux voient, ils choisissent 5%, et le choisissent d'une manière assez surprenante.
La première semaine, ils n'en parlaient pas. La deuxième semaine, ils n'ont montré que des images de touristes dont les vacances ont été gachées par cette grève (je suis sincèrement désolé pour eux, mais c'est la vie). Ils ont montré des rayons de super marché vide et ont semblé vouloir dire que la rupture des stocks créait le plus grand désarroi... Ils ont fustigé une grève qui - dit-on - pénaliserait de manière irrémédiable l'économie Guadeloupéenne.
Puis Le secrétaire d'état aux DOM est arrivé en Gaudeloupe. Il y a carrément déplacé son cabinet et son staff. La presse ne pouvait plus se contenter des mini sujets baclés. Ils ont commencé à en parler un peu plus. Aujourd'hui, l'information que vous recevez est de plus en plus conforme à ce qui se passe.
Les "vrais" reportages font leur apparition. France inter a fait une longue émission dessus, j'ai pu voir un long article sur Elie Domota, porte parole du LKP dans je journal Le Monde. Libération a publié un long texte d'Enest Pépin (écrivain Guadeloupéen)... Ca commence à changer. Pourtant, je suis persuadé que ceux qui ont tout lu de ce mail ont appris beaucoup de choses.
Pour les plus courageux, j'ajoute encore quelques points importants. Je quitte la description pour rentrer dans l'analyse (mais vous pouvez vous arrêter là).
Xénophobie? Racisme? Les slogans?
Non, non, et trois fois non!
Le slogan principal repris depuis le 20 janvier en coeur par les manifestants :
"La Gwadloup sé tan-nou, la Gwadloup sé pa ta yo. Yo péké fè sa yo vlé, adan péyi an-nou"
Traduction littérale : " La Guadeloupe est à nous, La Guadeloupe n'est pas à eux. Ils ne feront pas ce qu'ils veulent dans notre pays"
Traduction plus usuelle : "La Guadeloupe nous appartient, elle ne leur appartient pas. Nous ne les laisserons pas faire ce qu'ils veulent dans notre pays."
La question qui inquiète certains : Mais qui est ce nous et ce eux?
Nous = noirs?
Eux = blancs? Si oui, lesquels? Les blancs en général (métropolitains) ou les "béké", descendants des maitres d'esclaves et qui ont su conserver leur domination économique et d'influence grâce aux héritages de génération en génération depuis l'époque esclavagiste, jusqu'à présent (sans la diluer dans le reste de la population car le béké fait souvent attention à "conserver la race" (**)
(**) voir reportage assez édifiant de canal + "Les derniers maitres de la Martinique" voici un lien ou on peut voir l'émission
http://www.megavideo.com/?v=1Q1M01NV
Selon moi, il ne s'agit pas de ça. Moi qui vit ce mouvement de l'intérieur, moi qui reprend ce refrain avec joie depuis 4 semaines, je n'ai jamais désigné le blanc par ce "eux" et tous les gens de mon entourage sans exception sont du même avis.
Mais alors qui?
Eux...mais bien sur, cela désigne les "profiteurs". Les responsables de la pwofitasyon. La Guadeloupe n'est pas un simple tube digestif, une sorte de terre de consommation, un simple marché ou tout le monde peut venir faire ce qu'il veut, comme dans une zone de non droit. Or les "pwofitasyon" révélées par ce collectif, et que plus personne ne conteste donne bien l'impression que c'est le cas depuis déjà trop longtemps. Avec la complicité de l'Etat, volontairement ou par négligence (je veux bien croire que c'est par négligence).
On en est à une situation ou il a fallu qu'un collectif de 49 association déclenche une grève générale et déclenche les plus grandes manifestations de l'histoire de la Guadeloupe pour que l'Etat, enfin joue son rôle d'arbitre et de répression des fraudes. De nombreuses voix en Guadeloupe avaient déjà dénoncé ces faits, mais de manière isolées et sans réel résultat. Aujourd'hui, la tendance semble s'inverser. C'est ce eux là que nous dénonçons depuis 4 semaines (27 jours)
Quant au nous, il est prometteur de quelque chose de tout à fait nouveau, qui peut être enfin dépassera les clivages de race (ou en tous cas tendra vers ça). La première personne à m'avoir envoyé un sms pour me dire de venir en meeting est une Guadeloupéenne...blanche!
Pour moi, un Guadeloupéen est quelqu'un qui lit son destin au destin de la Guadeloupe. Il est souvent noir (question de chiffre), mais il est aussi blanc, indien (de nombreux indiens ont débarqué en Guadeloupe après l'abolition de l'esclavage). Il pourrait même être vert pomme que cela ne dérangerait pas les dizaines de milliers de manifestants qui chantent ce slogan.
Surtout, nous ne sommes pas prêts à échanger sous prétexte de la race, une pwofitasyon blanche contre une pwofitasyon noire. Ce Nous-Eux est moral, bien plus que racial.
Cela ne signifie pas qu'il n'y a pas de problème de racisme en Guadeloupe. Il est clair que la société est pyramidale et que plus on monte vers le sommet de la pyramide, plus les peux sont claires. Les races n'existent pas, c'est une vérité qu'il faut répéter sans cesse... Mais le racisme existe et le poids de l'histoire esclavagiste et coloniale est palpable. Nous voila avec ce mouvement face à un formidable défi qui consiste à poser les problèmes tels qu'ils sont, pour les régler, et les dépasser. Permettez moi d'ajouter que je suis assez optimiste sur cette question.(*)
(*) Pour ceux qui voudraient, je peux envoyer un extrait de discours du porte parole du LKP abordant ce sujet d'une manière que je trouve assez fine, de manière forte, mais sans haine.
Scolarité en péril?
J'étais à Paris 6 lors de la grève contre le CPE et sur les 12 semaines prévues du semestre, on a pu faire 11 semaine (moyennant le sacrifice des vacances scolaires). Il y a fort à parier que nous ferons la même chose. Tout le monde est prêt à voir disparaitre les vacances de pâques, pentecôte et les jours fériés. D'ailleurs les cours sont mis en ligne par les enseignants dans de nombreux établissement. Et RFO, la télé locale (une branche de france télévision) va bientôt commencer à diffuser des cours faits par des enseignant sur les plateau de télévision, afin que tout le monde puisse regarder, à chaque niveau, à chaque matière. La petitesse de l'île le permet, nous ne nous priverons pas de ce moyen!
Evolution statutaire?
Peut être. En tous cas la question est posée. Le débat est ranimé. Le mouvement s'exprime sous forme de grève mais la densité du cahier de revendications montre clairement que tous les fondements de la société sont remis en question.
Parmi les meneurs du LKP, nombreux sont ceux qui sont "au moins" autonaumistes. Pourtant, après 4 semaines, aucun membre (sans exception) n'a jamais prononcé les mots "évolution statutaire". C'est un débat qui déchaine les passions et pour le bien du mouvement, il convient de rappeler que ce n'est pas le but du mouvement. Ce mouvement pose des questions et met en avant ce que veulent les Guadeloupéens.
Si les hommes politiques apportent parmi leurs réponses une question institutionnelle, elle fera de toutes les façons objet de débats, et de référundum.
Mon avis sur la question :
Les lois françaises sont conçues pour répondre à une réalité géopolitique précise. Celle d'une France au coeur de l'Europe, société post-industrielle. Elle n'ont jamais convenu ni aux colonies, ni plus tard aux DOM-TOM et COM. Si bien que pour pallier le "handicap", nous sommes toujours passé par des lois, qui mettent en avant de nombreuses spécificités. Aujourd'hui, le systême d'intégration montre ses limites. Ceux qui jadis s'en accommodaient, aujourd'hui soutiennent massivement un mouvement social, qui -bien que ce ne soit pas son objectif- attire l'attention sur le fait que rien ne va bien et qu'il faut peut être songer à changer les choses en profondeur.
N.B: Quelque soit ce qui arrive, l'indépendance n'est absolument pas à l'ordre du jour. Ni l'Etat, ni le LKP, ni les nombreux manifestants qui soutiennent le LKP, ni même les organisations anciennement indépendantistes des années 60, 70 et 80 ne considèrent que la question est à l'ordre du jour. Les organisations "anciennement indépendantistes" continuent à énoncer le principe moral du droit des peuples à l'autodétermination qui est un droit inalliénable inscrit dans la charte de l'ONU; mais s'accordent pour dire qu'il faut aller pas à pas, sans bruler les étapes.
Les pistes avancées sont plutôt celles d'une évolution statutaire dans le cadre de la République Français (genre article 73 et 74 de la constitution) vers plus de pouvoir décisionnel local, plus de pouvoir législatif et douanier, afin de répondre à la réalité géopolitique (nous sommes européens, mais nos îles baignent dans le bassin caraïbéen!).
Voila un lien vers la constitution française. Vous pourrez donc consulter les articles 73 et 74.
http://www.legifrance.gouv.fr/html/constitution/constitution2.htm#titre12
Voila mon constat et mon point de vue sur cette grève générale en Guadeloupe.
Je vous remercie d'avoir bien voulu lire un aussi gros pavé. Je rappelle que je ne suis ni politologue, ni sociologue... vous excuserez les approximations et la lourdeur du style. Je suis simple étudiant guadeloupéen, solidaire du mouvement et j'expose là, ce que je comprends de ce mouvement.
P.S: : J'ai commencé ce mail hier. Aujourd'hui, la situation a un peu évolué. La repression policière et militaire est désormais en marche.
Le mouvement a une dimension internationale. Hier, c'est le révérend Jessy Jackson en personne qui a envoyé son soutien au peuple de Guadeloupe et au LKP. Les organisations syndicales du monde entier (je n'exagère pas) rentrent en contact avec le LKP pour leur demander comment ils arrivent à mobiliser 100 000 personnes, sans un débordement (c'est le service d'ordre du LKP qui organise la sécurité générale).
La Guadeloupe vient de connaitre ses 27 jours les plus calmes niveau violences domestiques. Jamais il n'y a eu si peu d'agressions et de faits divers. 0u d'accidents de voitures (pas d'essence, tout le monde roule à 70 km/h).
Les Guadeloupéens sont vraiment fiers de ce mouvement. Mais ce matin, la repression a commencé face a un mouvement pacifiste depuis 27 jours. Il y a eu une soixantaine d'arrestations de gens qui étaient simplement sur les barrages pacifiques. Une des tête du LKP a été blessée. Il a subi des injures racistes venant des forces de l'ordre (toux ceux qui s'y connaissent un peu en histoire de la Guadeloupe savent que c'est monnaie courante lors des repressions de mouvement sociaux aux DOM).
Je ne fantasme pas sur le poids de l'histoire. Tout au long de la seconde moitié du 20è siècle, tous les grands mouvements sociaux ont été réprimés par les mitraillettes, lorsqu'à Paris, le gaz lacrimogène suffisait largement. C'était le cas en 1910, en 1952, en 1967, en 1975, en 1985. Chaque répression a apporté son lot de mort, même si celle de mai 1967 accapare toutes les mémoires puisque le nombre de morts a dépassé peut être la centaine de personnes.
Evidemment, de l'eau a coulé sous les ponts. 1967 et 2009 sont différents. Mais le prefet et l'état jouent à un jeu dangereux. Car l'ensemble des mobilisés connait le poids de l'histoire et la tension est à son comble et beaucoup ont déjà averti que cette fois ci, les guadeloupéens ne mourront pas...
Le LKP a appelé au calme. Il appellent à la mobilisation massive et pacifiste pour faire reculer la répression. L'immense majorité des interpellés aujourd'hui ont été relachés ce midi grâce (une fois de plus) à la pression populaire de la foule, massée pacifiquement devant la police et et le tribunal de Pointe-à-Pitre. La tension redescend petit à petit.
Le préfet avait promi que les environ 4000 CRS débarqués en Guadeloupe dès le début du conflits étaient juste une sécurité qu'il souhaitait de tous coeurs ne pas utiliser. Depuis que les négociations sont bloquées, d'autres ont débarqué...
Sadi SAINTON
Skype: mulata972
www.bienvenuechezrapha.spaces.live.com
"Aux Français des tropiques qui veulent travailler à l'antillaise et consommer à la métropolitaine... Je vous laisse découvrir la suite, le temps d'aller vomir...
"Les Français des Tropiques", à l'instar de leurs frères Africains d'Afrique, jamais ne s'élancent vers l'avenir.
Avec un petit coup de brosse à reluire à Jégo, au passage, histoire de resserrer de précieux liens d'amitié.
Triste laquais du pouvoir.
http://frenchcarcan.com/2009/02/21/eric-zemmour-sur-la-crise-en-guadeloupe/
surement l'une des meilleures depuis le début du site !
Et peu de temps après l'une des pires en plus ! (avec Péan)
Comme quoi, faut jamais désespérer ! (et inviter Audrey aussi, oui...)
Pas trop le temps de dire plus en ce moment, mais je vous lis avec assiduité, et avec avidité !!
merci @si !
http://www.outre-mer.gouv.fr/?jego-tres-optimiste-sur-son-dialogue-en-guadelooupe-malgre-les-manifs.html
Il me semble important de rappeler cette spécificité. Ainsi, la façon dont TF1 a couvert l'événement est édifiante, en traitant les effets plutôt que les causes, des micros-trottoirs plutôt que des enquêtes. Les images et aussi le son : en évoquant le problème en 10 seconces en voix off, et J. P Pernault bien sûr et sa façon de s'intéresser de manière récurrente aux pauvres gens "pris en otage" par les mâchants grévistes. Alors le thème des émissions hebdomadaires doit être porteur de cette problématique de l'image. Par exemple, on pouvait émettre l'hypothèse que dans ce conflit, les jt solidaires, ont fait la grève de l’information !!
Alors bien sûr, tout ceci a un "caractère" politique, mais à la limite ASI c'est d'abord une émission didactique, sur la technique journalistique et la façon dont l'information est distillée, calibrée, orientée vers le grand public audio visuel. Asi doit donner les clés de lecture de l'information, sur tel ou tel événement (comme ce fut le cas pour Gaza) dire le non dit, s'arrêter sur les images pour mieux analyser leur puissance d'évocation, aller interroger les responsables des rédactions pour leur tirer les vers du nez, pointer la guerre des images, dévoiler les résistances, les pressions, etc...Le rôle de l'animateur, loin de toute obsession idéologique comme ce fut le cas avec Péan, doit être un levier supplémentaire dans le décryptage, l'analyse, le décodage de l'information. Il ne s'agit pas de transformer ASI en une émission politique de plus, mais faisons en sorte qu'elle reste seulement une émission de décryptage des images.
On n'attend pas que ce soit une émission qui explique "le fond" des problèmes mais la manière dont ces problèmes sont présentés au grand public via les images (et le son). Asi doit rester Asi. De mon point de vue, ASI c'est ça, tout ça, mais que ça.
J'aimerai revenir sur la remarque de DS sur le "débat" qui n'a pas eu lieu avant 10 jours.
Je ne peux pas parler de comment ça se passe aux Antilles, mais comment ça s'est passé lors du dernier conflit à La Réunion, totalement invisible de la Métropole, pour n'avoir duré que 5 jours.
Quand RFO dit donner la parole à tous, ce n'est pas un vain mot. Dans les JT, on a vraiment la sensation d'avoir entendu toutes les parties. Les bloqueurs, ceux que ça emmerde, ceux que ça arrange, les acteurs principaux (syndicat ds transporteurs, syndicat des pompistes, syndicat du commerce, préfecture, région (rappel, il s'agissait d'un bloquage des routes et stations services pour obtenir une baisse du prix de l'essence).
On s'intéresse aux causes, aux conséquences. Alors c'est vrai dans un premier temps, ce sont des micros tendus et des reportages. Puis on invite dans les JT un acteur, on fait des plateaux à deux ou trois contradicteurs. Chacun s'exprime. C'est parfois un peu "couillus", si si. Ici chacun garde son koseman comme on dit. On ne le change pas parce qu'on passe à la télé.
A l'usage, ça fait un peu tampon et ça évite aux tensions de grimper inutilement . Nos médias sont dans la crise. Actif, par la parole qu'ils donnent à tous. Peut-être instrumentalisé par instant, mais par chaque camps. Donc match nul ;-)
A la fin du conflit, et seulement à la fin, il y a eu un grand débat sur le prix de l'essence à la Réunion, avec une grande table et plein d'intervenants. Il y a avait là la région, les transporteurs, la chambre de commerce, les agriculteurs. Je ne pense pas qu'il y avait le Préfet - on l'avait pourtant beaucoup vu les temps d'avant. Et les pétroliers s'étaient dégonflés. A ce que je m'en souvienne, ils n'ont jamais participé à aucun plateau de tout le conflit de toute manière.
Dans ces débats organisés par la rédaction de RFO juste après le journal du soir, les téléspectateurs peuvent intervenir par téléphone pour poser des questions. Je ne sais pas comment ça se passe en amont (s'il y a des sélections au téléphone, par exemple). Mais on sent une certaine liberté dans les interventions. Il arrive que le cadrage se fasse directement en plateau (ex : quelqu'un qui ne pose pas de question, et part en considérations personnelles - c'est pas que ce soit interdit, chacun glisse sa petite opinion au passage, mais faut faire bref pour que d'autres coup de fil puissent passer).
La rédaction de France 2 organise-t-elle des plateaux, au moment ou à l'issu des conflits, où tous les acteurs peuvent s'exprimer et être confronté aux interrogations la population, en direct ?? Et pas via une ribambelle de SMS qui défilent en bas de l'écran ...
Parce que nos débats, ils ont peut-être pas le timing de l'immédiateté, mais il ont lieu, et sans montage.
http://www.bondamanjak.com/guadeloupe/27-a-la-une/6756-a-laffiche-aux-antilles.html#josc138131
Je suis navrée d'apprendre cette nouvelle marginale (quoique, peut-être pas tant que ça...) par rapport au sujet principal : la direction de l'information sur l'ensemble France Télévision sera peut-être confiée à Arlette Chabot. Récompensée sans doute pour sa loyauté et sa proximité avec le pouvoir ?
On pourrait faire la liste de ses faits d'armes, pendant la campagne électorale et après. On peut aussi constater comment elle choisit "ce qui, selon elle, intéresse les français".
Pour ma part, je regretterai beaucoup la qualité des infos de France 3.
Une seule solution : fuir les infos construites sous la direction de cette dame, et inciter à le faire !
Les sources d'infos alternatives ne manquent pas, n'est-ce pas ?
On peut voir la télé locale ici: Canal 10
Tout ce qui est dit ici, c'est au fond : DSK n'aurait pas dû réagir, c'est ça qui a créé le buzz.
Pas d'accord ! Et pourtant j'achète de temps en temps Siné-Hebdo…
Car on peut beaucoup pardonner à l'humour… quand IL Y A de l'humour, et – c'est encore mieux – quand il y a un propos (Voir Guignols, voir Groland)… Or là, qu'entend-on dans la chronique de "l'humoriste" en question ? Une accumulation lourdingue de clichés graveleux et attendus, c'est Tonton Robert au mariage des Bidochon. Et qui plus est, sur un sujet pipeule dont on se tamponne un peu quand même le coquillard…
Pas drôle, gratuit, méchant. Comme la plupart de ce qui m'a d'ailleurs été donné d'entendre des prestations dudit "humoriste", d'ailleurs. Une exception, cependant : sa chronique sur le supposé antisémitisme de Péan (mais là, il a quelque chose à dire). Vous le trouverez facilement sur Daily-truc ou You-machin. Mais ne remuons pas le couteau dans la plaie asienne…
Voilà, c'est tout : Le meussieu ne m'a jamais fait rire, et cette fois c'est DSK que j'aurais tendance à défendre dans l'histoire… Les hommes publics ne sont pas censés devoir tout avaler "pour éviter de créér le buzz".
Merci de votre attention.
Sinon la pub dont on parle vers la 50e minute c'est pour la "Générale d'optique" à voir ici...
c'était une émission très agréable à regarder et très enrichissante.
Merci aux invités et à toute l'équipe d'@si.
pour moi l'une des meilleures émissions que j'ai pus voir sur le site!
Je dois vous avouer que, n'ayant aucune descendance de marin breton, je ne connaissais rien de ses îles lointaines, ni du lent et progressif glissement des plaques tectoniques.
Comme cette homme cannelle ne manquait pas d'humour, nous avons fini par déjeuner ensemble, et longuement discuté tout l'après midi de son île paradisiaque.
Or, il est parfois des impressions fugaces, à effet idiopathique, qui vous envahissent d'un coup sans avertir :
je me vis alors, un bref instant, déguisé en un stupide Robinson Crusoë qui, un vendredi, (oui, oui, un vendredi maigre et non pas un mardi gras) voit débarquer sur d'étonnantes pirogues Yves Jego, avec des CRS qui vont au club med. gratos, et Ségolene Royal à la nage. Quant à Besancenot, parti sans couverture médiatique, il dériverait à ses risques et périls, et selon RFO vers Cuba.
Que faut-il décrypter-là?
merci de n'en rien penser.
Elle me disait aussi qu'elle ne comprenait pas ces références au racisme, parce ni ses parents ni ses grands-parents ne l'ont connu, et qu'il faut en sortir. Par quels mécanismes les Békés tiennent-ils aujourd'hui la majorité des richesses ? Les causes sont probablement multiples. Il me semble en tout cas que l'on ne peut pas séparer l'étude de la forme (ce qu'en disent les médias) du fond...
Un abonné qui commence à douter, après l'affaire Péant, de l'analyse de fond des sujets et du rôle même de ce site...
Audrey Poulvar est vraiment sympa, à la pseudo-ville comme à la scène du JT.
Et pour DS, Sophie et Dan, c'était pro, impeccable.
http://anthropia.blogg.org
Taubira : "Pour Sarkozy, l'Outre-mer c'est terra incognita"
c'est ici dans l'émission "Parlons net" de David Abiker
étonnant, non?
Attendre d'Audray Pulvar qu'elle flingue Arlette Chabot ou qu'elle dise que les gendarmes antillais sont raciste est aberrant, appeler cela "pousser l'invité dans ses retranchement", comme l'a dit un @sinaute, c'est se foutre du monde. Aucune information pertinente n'en serait ressortie, mais @si aurait eu droit à un joli coup de pub pour avoir diffusé le "suicide professionnel" de la journaliste.
Je ne trouve pas ça très honnête, le débat s'est montré effectivement très intéressant, les cris et insultes n'apportent souvent rien de bon, les sujets ont pu être creusés, la sémantique détaillée utilement, et ces tentatives de pousser un invité à la faute professionnelle ne sont guère estimable. D'autant plus que ce n'est pas la première fois que je surprends DS les doigts dans la confiture.
Comme l'ont dit beaucoup d'@sinaute la situation de la rédaction de France 3 place AP sur le grill. Je crois utile de rappeler ici que c'est également une de très rare journaliste de France Télévision à avoir participé aux manifestations contre la réforme de l'audiovisuel public. Vouloir la pousser ainsi à la faute me parait pour le moins déplacé.
Ceci dit, l'émission a vraiment éclairé utilement la situation en Guadeloupe, de même que la faible marge de manœuvre dont bénéficie actuellement France Télévision pour traiter ces sujets. La finesse rhétorique des invités dévoile en creux les trésors de diplomatie qu'ils doivent quotidiennement employer pour faire à peu près correctement leur boulot. C'est tout à leur honneur, un discours plus vif n'aurait pu que les faire disparaitre au profit de ceux, plus dociles, qui hante les rédactions de chaines à plus gros budget. Car, au final, l'essentiel sur leur travail et comment il le fond a été dit, libre à nous de les croire.
Je crois que c'est la meilleure émission de ASI. En plus Pulvar et les autres ont joué le jeu du décryptage de l'info.
C'est tout ce qu'on veut: une émission comme on en avait connue et qui nous a poussé à nous abonner sur ASI.
Pourquoi y a-t-il eu un retard à l'allumage dans l'information sur cette grève générale ? (la réponse est tellement évidente : parce qu'il faut taire l'événement en France , elle même secouée en ce moment !) au lieu de cela des "explications vaseuses" sur l'identité insulaire différente de la réalité sur le continent....
Pourquoi pas de débat demandé par les syndicats ? (car les arguments des patrons ou des politiques ne tiennent pas la route face à l'injustice que vivent les Antilles !)au lieu de ça on s'engouffre sur une terminologie du mot "débat"...
Les béquets sont-ils majoritairement racistes ? (il y a une forte aversion contre les ex. colons qui détiennent les richesses, cette aversion entrainant également une aversion des "blancs" contre les "noirs" dans un mouvement de réciprocité classique) au lieu de cela A. Pulvar tente une différence subtile entre une explication "caricaturale" vraie et "simpliste "fausse"...
La même Audrey Pulvar qui a du mal à avouer que le projet de réorganisation de France 3, sous la houlette de la touche puissante A. Chabot, serait catastrophique pour l'identité même de la chaine régionale, (mais on peut comprendre que si elle en dit trop, elle ira rejoindre la chaine privée de ses débuts, dans l'île de son enfance )etc...
On peut leur accorder comme crédit d'avoir bien voulu s'expliquer dans une émission de décryptage (ce qui est tout à leur honneur de la part de journalistes généralement frileux sur ce sujet) ... Sauf qu'ils ont été eux aussi décryptés !!
Moi aussi je crains pour elle , elle va être dans la ligne de mire du chef Sarko et d'une de ses affidés Arlette Chabot.Alors , bonne chance Audrey Pulvar et à vous entendre encore longtemps sur France 3.
Audrey P et Luc L nous en font un large florilège, dont on n'avait vraiment plus l'habitude dans le monde du journaliste TV:
différences entre caricature et simplisme, entre se méfier et être vigilant, "propos parfois pas dits mais arrogance présente", "là on force le trait", "certains mais pas tous".
Et ce recul sur la question de DS "le pb est économique & social, ou psycho-raciale?": "de toutes façons c'est lié. il y a des 2, mais ce serait trop facile de se cacher derriere le seul second aspect. c'est aussi une surillustration de ce qu'il se passe en métropole."
La veille, j'avais entendu sur le 20h de France2 Véronique St Olive interviewver Bayrou uniquement avec les questions stupides et enfermantes de journaliste sur le thème "allié ou opposant qui critique tout", "pensez vous que vous serez un bon président" (c'est dans combien d'annees les presidentielles ?); et Aubry n'avait pas mieux été traitée la semaine précédente (sur l'angle obligé de Ségolène, etc).
Avec Audrey et Luc, c'est vraiment un autre calibre, un recul, une capacité de la nuance, de vraie réflexion, d'analyse, voire d'auto-remise en cause, qu'on aimerait voir dominer le service information du public.
* Du coup, plusieurs de ces points liés au journalisme auraient mérités de poursuivre et approfondir, alors que ça n'était pas le coeur du sujet du jour (mais des sujets bien ASI quand même): on espère qu'ils seront réinvités quand ces sujets de fond sur le journalisme reviendront (meme si ca ne traite pas de DOMitude on peut les inviter, hein :-) ).
- par ex, sur la question de censurer ou non le syndicaliste qui accuse la police: si l'on applique un "principe de précaution préventif" sur la véracité à prouver des propos des interviewvés alors on supprime tout propos contestatoire avant d'avoir enquèté ? (aurait on cette idee pour Bernard Thibeau ?) et on ne montre que la vérité d'Etat ? mais comme elle-meme est parfois suspecte, alors on supprime tout interview ? il y a quand meme une difference entre laisser parler quelqu'un (acteur légitime, qui plus est), et reprendre ses propos par le journaliste ou en voix off ! Mais en même temps le débat est réel, car laisser parler est aussi permettre de manipuler (mais s'applique aux 2 camps... et à 90% de ce qui passe au JT).
- Ou sur le sarcastique "vous faite la these et l'antithese dans la meme phrase, vous etes donc un bon journaliste" de Luc, qui fait allusion à la mode de la pseudo-neutralité (=1 témoignage pour + 1 contre) et du dégout de l'analyse/édito/prise de position ou tout bêtement de l'enquête pour éclairer et non juste illustrer.
- Ou encore sur l'évolution que peux amener la présence d'un média privé comme ATV (écho inattendu et un poil iconoclaste au débat actuel sur l'audiovisuel, non ?)
* sur les éléments d'argumentation:
quelques lacunes de DS, si l'on applique systématiquement le principe "quid si c'etait en métropole" qu'il énonce mais a du mal à suivre:
- "vous n'avez pas fait de débat". Et combien de débats sur les chaines nationales, ces derniers mois, a propos de tous les sujets ayant conduit à conflits sociaux (ecole, recherche, sncf, santé, retraites, etc) ? (c'est malheureux, mais Delarue et les soirees presidentielles semblent les derniers avatars de debats télévisés sur les grandes chaines !).
- "fallait il diffuser ses propos non vérifiés ?": et si c'etait Thibeau ou Parisot, l'auriez vous pensé ?
- "la télé a surtout traité le point de vue des touristes usagers": vrai, mais quid lors de plusieurs des derniers conflits en France: la veille de la grande manif oecuménique partout en France, le JT de France2 ne traitait... que de comment les parents d'enfants et les usagers SNCF allaient s'organiser ! donc en plus du colonialisme (mais est-il distinct du parisianisme?), c'est aussi une tendance.
- rideaux baissés forcés: ça existe aussi dans les petites villes de métropole, ça a existé à l'epoque des grands mouvements sociaux durs, c'est une variante du concept de piquet de grève qui lui est bien vivant (tout aussi illégal, tactique, et débatable moralement).
- couper ou laisser parler en créole: l'option du sous-titrage n'a pas été évoquée, ne laissant qu'un faux dilemne (pas inintéressant à traité, mais du coup faussé).
* sur le fond:
- la guadeloupe n'est pas la martinique. un invité des matins de France Culture il y a qq jours avait eu a reprendre l'animateur à répétition: "non pas de climat général d'émeute à la Martinique, non pas que des noirs mais des voisins solidaires et pacifiques, à la Guadeloupe je ne sais pas", et de dire qu'il trouvait inquiétant et orienté le fait de ne vouloir voir que des dégradations, voire du noir, dans le conflict. DS cite le fait qu'il n'y a que le spectaculaire qui attire l'oeil, ce qui est vrai, mais on aurait pu aller plus loin, notamment par ce que produit la présentation du spectaculaire comme étant significatif et général, et aussi le rôle du cliché dans les qualifications positives ou négatives qui vont avec le commentaire.
- c'est quoi cette histoire de pub payante de Jégo dans la presse locale ?
* détail:
après Pujadas, je m'étonne à nouveau des différences d'aspect physique quand une "star du JT" sort de son aquarium: Audrey semble plus jouflue, a un accent, et a de léger tics (mais comment s'en debarrasse-t-elle au JT?); Pujadas semblait lui aussi différent lors de son pasage, quant a PPDA (jamais vu chez vous :-) ), on sait combien il contrôlait son cadrage et angles de vues au JT.
Bref, j'ai beau avoir des chapitres cadrage et maquillage dans ma conf sur la manipulation par l'image, c'est amusant à constater.
Pour Pujadas un peu et pour Audrey beaucoup, c'est étonnant de les voir se décoincer chez vous: comment vivent-ils donc l'exercice sportif et contraint de leur JT, et a quoi ça tient ?
Ainsi les propos du BK Hugues Despointes ou ceux du syndicaliste n'ont pas la même résonnance "de scandale" écoutées par une oreille antillaise ou par un métro (un Z'oreille). Les guadeloupéens et les martiniquais n'en seront pas outrés sur le même mode que les hexagonaux.
Oui, tout est imbriqué aux Antilles, ce sont des îles avec un passé qui affleure dans les modes d'expression et dans le vocabulaire des différents protagonistes, un passé colonial, mais également une histoire post-coloniale complexe.
Imbrication entre couleur de peau et situation de classe sociale (relire Peau noire et masques blancs de Fanon) ; imbrication entre dureté des luttes et résistance à l'esclavage / imbrication entre la présence de l'Etat (départementalisation) et fonctionnarisation d'une grande majorité de Domiens mélangé avec la montée d'une bourgeoisie locale de notables mûlatres et du fait de l'insularité une proximité de tout et de tous. Ce qui crée un "pot pourri" où les différentes strates de la société se juxtaposent dans le même "mille feuilles" où tout s'interpénètre-
La situation me fait penser pour grande partie à ce mélange et cette complexité des Banlieues d'île de France où se cotoient des riches, des classes moyennes et des pauvres avec les nombreuses histoires et les temps d'immigration, (provinciaux déruralisés, italiens, espagnols, portugais, polonais, maghrebins, africains ) d'intégration et de crise subie. La différence étant que dans une île l'isolement ou l'éloignement social ou racial est tout relatif.
Les auteurs Antillais doivent être lus pour mieux percevoir tout ce passé ou ce passif et la réalité actuelle :
Joseph Zobel et "Rue Case négre" -- sur la réussite par le scolaire et les débuts de la départementalisation/
André Schwartz-Bart pour La mula^tresse Solitude et la lutte et la résistance à l'esclavage /
Patrick Chamoiseau pour la description des différentes types de peaux et donc de cohabitation de communautés /
Raphaêl Confiant ( mulâtre) qui pour moi est le meilleur decrypteur de toute cette histoire de sang mêlé et d'histoire (plutôt de la Martinique) -
De plus tous ces auteurs, usent pour les deux derniers notamment d'une langue fleurie mâtinée d'expressions créolophones qui sont les meilleures images de l'imbrication là encore des vieilles expressions de patois français mélangées aux différentes langues qui sont arrivées selon les modes de peuplement antillais - Il ne faut pas oublier non plus que vivent dans ces territoires densément peuplés des indiens venus des anciens comptoirs de l'inde recrutés pour cultiver la terre délaissée par les noirs "affranchis" ; des "syriens" venus du Proche orient ...et pas seulement des noirs ou des blancs créoles et des métros venus soit dans les valises de la départementalisation, soit parce que la crise ^semblait être plus vivable au soleil.
MErci en tout cas aux 3 invités d'avoir donné les pistes de ces sujets.
Dommage qu'en 73 minutes d'émission on n'ait pas entendu le mot "colonialisme" (à part une évocation du "passé" colonial" par Luc Laventure et de l'époque de RFO "télé colonialiste" par Audrey Pulvar)
C'est d'ailleurs l'opinion de ce dernier sur l'aspect "colonial" de ce conflit que j'aurais aimé avoir comme
il l'a donnée avec brio sur l'aspect "psychologico-raciste" (Daniel Schneidermann), sur l'aspect économico-social et sur
l'aspect "identitaire".
Nous avons bien là un problème économique et social avant même un problème "racial" même-si celui-ci existe. Mais je me dit que si la redistribution salariale, des prix indexés équitablement étaient pratiqués l'éventualité d'une dimension "raciale" ne se poserait peut-être pas...
Le traitement des médias métropolitains a vraiment été médiocre et j'ai envie de dire "comme d'hab' "
Comme le dit la pertinente Audrey Pulvar les Antilles sont loin dans la tête des gens. Mon boulot me fait voyager tout le temps également aux Antilles, et souvent dans la bouche même de mes collègues qui voyagent autant que moi j'entends ceci alors que nous sommes en Guadeloupe où en Martinique : " En France etc..."
On a tendance en métropole à oublier que les Antilles sont tout autant la France que l'est l'Alsace...
Le sujet des Antilles doit être traité en profondeur et avec nuances, ce qui a été fait à mon avis lors de cette émission. Les interlocuteurs n'ont pas tentés de réduire la tension uniquement à la Guadeloupe (car elle est présente aussi en Martinique, en Guyane... et en métropole... et en dehors de la France) mais ils ont élargis le débat sur les aspects économiques, la domination du capitalisme et du pouvoir centralisé, puis les préjugés racistes qui existent dans tous les camps. Magnifique. Merci !
Cela change vraiment d'un Sarkozy qui parle "aux gens des Antilles" et presque uniquement à eux en passant sur RFO, au lieu d'aborder, même rapidement le sujet, lors de sa grande messe télévisée française sur la crise (mais je me demande s'il ne considérait pas cette messe comme uniquement métropolitaine en réalité). Sarkozy est malin et il continue de vouloir diviser pour mieux régner : en gros, en Martinique, c'est réglé (alors que l'on comprend bien que ce n'est pas réglé mais que les Martiniquais ont simplement moins recours à la violence actuellement mais que leurs revendications sont à peu près les mêmes). En Guadeloupe, ce sont des sauvages et il faut envoyer des compagnies de CRS pour calmer ces rebelles à l'ordre établi (alors qu'il suffit d'aller discuter avec les représentants du LKP par exemple et surtout de satisfaire leurs demandes, ce qui n'empêche pas de demander des contre parties). Cela me rappelle sa position sur les banlieues... Sarkozy est tout à fait conscient de ces frontières qu'ils imposent aux français (plus d'excuses !). Il dit même qu'il faut régler le confit Guadeloupéen par des états généraux dans chaque département d'outre mer. La bonne blague ! Il faut que le président français donne une ligne directrice globale (donc française) à ces conflits. Une sorte de code moral permettant de donner un peu de sens et de justice dans le capitalisme. Évidemment il faut aborder les spécificités locales (en Guadeloupe par exemple, mais aussi en Corse, en région parisienne...) mais son rôle à lui est d'avoir une vision globale de la situation. Il en a une, j'en suis persuadé mais ce n'est sans doute pas celle qu'attendent les français : diviser pour mieux régner.
Ceci dit, cette émission est intéressante à plusieurs titres, ne serait-ce qu'en montrant comment est traitée l'information sur certaines chaînes comme TF1 qui, selon sa bonne habitude, remplace l'analyse par l'anecdote très orientée, comme ici le malheur de ces "pauvres touristes" qui se trouvent bloqués dans leur hôtel et ne peuvent pas "aller à la rencontre des habitants"!
Pourquoi çà a bien fonctionné :
- des invités qui ont des choses à dire,
- qui ne sont pas en opposition de principe,
- qui ne sont pas en position d'accusés.
En gros, une ambiance de collaboration plus que de débat, pour un but commun : faire comprendre ce qui se passe, au-delà de (ou malgré?) ce qu'en disent lémédia.
J'ai aussi apprécié le rappel du "doute méthodologique" dont doit faire preuve le Journaliste lorsqu'il rapporte la parole d'un témoin. Je souhaite simplement que ce doute ne soit pas réservé à la parole des syndicalistes.
Une vieille requête de forum exaucée :-)
Bref, comme Fandasi pour clavier; Gamma GT et Alain B. ci-dessus, un "grand cru d'@si".
À consommer sans modération.
pourquoi personne, et en tout cas pas un média, dans les divers développements qui commencent à fleurir sur la complexité de la question, pourquoi personne ne parle de la façon dont sont traités les métros qui vivent sur place pour raison professionnelle (pas les békés, pas les touristes) par les Guadeloupéens ?
Personne n'y a vécu ?
personne ne connait qqun qui y a vécu ?
Moi, si. Et les récits qu'on m'en a faits font parfois froid dans le dos.
Serait-ce par trop politiquement incorrect ?
Même pour @si ?
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
On ne saura jamais (ou plutôt si : c'est non) si RFO a passé les témoignages des commerçants obligés de fermer manu militari; c'est tellement évident qu'il n'y a pas besoin de le montrer (c'est une pratique courante dans les DOM même si ça relève du délit pénal) d'autant plus que ce ne serait pas possible si la grève n'était pas immensément populaire (comprendre ceux qui veulent ouvrir sont soit des salauds soit des mecs qui n'ont pas les moyens de faire grève et les gros bras syndicaux sont heureusement là pour leur permettre de céder à leurs inclinations profondes)
et puis comme les gens se considèrent propriétaires de leur télé, et qu'ils sont tous favorables à la grève, si RFO montrait cela ils envahiraient la station et la fermerait aussi
cela relativise un tout petit peu l'objectivité des reprotages de RFO qui prétendent que Jégo s'est contredit non? d'autant plus qu'on a cru comprendre qu'il s'agissait d'un projet d'accord (amis des antilles je ne connais pas le droit créole mais en droit français un projet d'accord n'est pas un accord)
grand moment aussi la plausibilité des injures racistes proférées par les gendarmes; possible certes mais plausible? parce qu'il y a confrontation physique et que les forces de l'ordre sont composées de racistes (en vla un beau préjugé raciste)? Quant à symétriser l'absence de plaintes pour injures racistes et pour diffamation, c'est un peu fort de café (au lait): ce n'est pas parce que je me tais que je reconnais le bien fondé de la diffamation (surtout avec une contrainte politique d'apaisement); en revanche, ne pas porter plainte sur des injures racistes, alors qu'elles se multiplient et débouchent, cela justifie un certain scepticisme dont seul le type de france antilles a eu le courage.
Les Antilles c'est un groupe de pression (journaliste, syndicaliste, fonctionnaire) tout entier orienté à traire la métropole
à voir aussi http://www.rue89.com/2009/02/20/taubira-pour-sarkozy-loutre-mer-cest-terra-incognita.
Une anecdote : un journaliste de RFO passait à Pointe-à-Pitre pat hasard et vit ces confrères de la presse nationale qui faisait des photos du secrétaire d'État assis en train de discuter avec les clients d'un bar. ( Le truc très organisé). Lorsqu'il a commencé à filmer, le secrétaire d'État lui a fait signe de couper.
Concernant cette histoire de débat, je rappelle que RFO est en grève. Il y a des points d'informations dans la matinée, vers 11 h jusqu'à midi, et le soir 19 h journal national et de 19 h 30 jusqu'à parfois 21 h 30.
Durant ces tranches d'heures, tout le monde parle. On entend les avis de tous les partis, de ce qui sont pour, contre…
Quand les journaux se transforment en débat à coup de téléphone, je ne vois pas l'utilité d'avoir en plus un débat.
Les réponses sur le rimbusblog !
Continuez comme ça !
(je me suis réabonné exprès pour la voir)
Comme disait quelqu'un :
"S'il pouvait exister dans le monde 1000 Audrey Pulvar, au lieu d'une seule"
PS. J'engage l'équipe d'@si à réinviter Audrey Pulvar au moins une fois l'an (pendant la période des réabonnements par exemple).
debrouillage assez convaincant, notamment sur l'affaire de la negociation des 200 euros, ca donne un tres bon eclairage
bon evidemment ca reste consensuel;
ft pas s'attendre a des scoops
mais on effleure quand meme plus le sujet que sur les chaines hertziennes!
L'épisode parlant du documentaire Les Derniers maîtres de la Martinique a tourné court et pour cause ! Comme le susurre Audrey Pulvar "pas touche à nos annonceurs" !
Et pourtant, ces békés, héritiers des familles de colons blancs sont toujours les vrais maîtres de la Martinique bien que représentant aujourd’hui moins de 1% de la population martiniquaise. Les descendants des colons ont toujours entre les mains 20% du PIB de l’île. Le cœur de leur puissance est la propriété foncière et leur sens des affaires : ils possèdent 52% des terres agricoles, ils contrôlent 40% de la grande distribution en Martinique, ils sont en situation de quasi monopole dans l’industrie agroalimentaire et de monopole dans la distribution pétrolière et les transports, tous des secteurs vitaux pour une île.
Les autres atouts des patriarches békés, ce sont leurs connexions politiques, à Paris et à Bruxelles, où ils défendent leurs affaires familiales au plus haut niveau. La connivence entre les grandes familles béké et le pouvoir politique a été mise au jour en 2007 avec l’affaire du chlordécone. Un pesticide interdit aux États-Unis et en France à l’origine d’une catastrophe sanitaire majeure aux Antilles françaises.
Ceci peut expliquer cela. Le quasi silence médiatique pendant les 3 premières semaines de grève, les reportages sur les pauvres touristes ne pouvant plus circuler, les vilaines bandes de jeunes qui mettent la ville à feu et à sang la nuit (toujours selon les dires de télélysée) et enfin l'assassinat d'un syndicaliste - dont vous n'avez même pas fait allusion à @si - par des soit-disant "jeunes" (encore eux ?!!!), mais avec une arme de guerre et 3 balles à ailettes !!!
Oui, vraiment, j'aurais souhaité que cette émission ait un peu plus de c.... enfin soit moins consensuelle, moins lénifiante.
La vidéo sur les békés Les Derniers Maîtres de la Martinique :
http://www.lacausedupeuple.com/documentaires/2009/02/19/esclavage-moderne-derniers-maitres-martinique
Ceci tient également à la qualité de vos invités... espérons que ce soit un bon tremplin pour la suite !!! (je suis effectivement de ceux qui attendaient sans doute que les émissions vidéos du site d'@si soit quasi identiques à l'émission de france5....).
Je viens de vous retrouver (j'avoue, je n'avais pas encore cherché bien bien fort..), et j'ai lâchement profité du fait d'être étudiant pour m'abonner au tarif réduit..
Pitié, continuez vos émissions et autres, vous êtes aussi utiles qu'un bon canard, ou qu'un bakchich.info..
Cette émission ci me rabiboche avec ASI, avec un DS agaçant dans le bon sens, et des invités qui se prêtent au jeu avec franchise, même dans leurs moments de gêne. Au final, on voit une autre vérité, "moins simpliste" comme le rappelle à plusieurs reprises Audrey Pulvar, sur les DOM-TOM. C'est rafraichissant d'introduire des nuances, car comme le dit Laventure "La vérité est comme le diamant elle a plusieurs facettes".. et c'est dans cet esprit-là que j'aimais, et recommencerai à aimer ASI. Donc bonne émission qui rattrape le désastre de Péan, avec en sus une dernière pique de Laventure envers DS!
Last but not least, je redoute le pire pour Audrey Pulvar, compétente, charmante, et insolente (hein Nicolas?) si elle devait travailler sous la houlette d'Arlette Chabot. J'ai bien peur que croiser les doigts ne suffise pas.
Ca divague sec sur le service public.
je tiens à vous féliciter et en particulier Sophie, pour l'emploi du nom de Tananarive au lieu de Antananarivo, que les chaines de télé emploient à tout bout de champ.
En effet, viendrait-il à l'idée de ces "grands-journalistes-des-chaines-nationales" de nous parler de "London" ou de "Bucaresti", pour citer dans leurs commentaires, les capitales de la Grande-Bretagne et de la Roumanie ?
Ce serait si simple de rester cohérent !!!
L'une des meilleurs émissions.
Acte 3 - Les Békés.... ; 2ème alinéa : .....elles "forcissent" le trait..... pour "elles forcent le trait". "Forcir" signifie devenir plus fort, grandir ; s'appique surtout à un enfant. Allez-vous vous mettre à massacrer le français comme 80% des journalistes le font, y compris ceux de qui on pourrait en attendre une meilleure connaissance, comme ceux du MONDE ou d'@si ?
J'ai un peu décrocher d'@si ces jours-ci, je suis occupée ailleurs, j'ai l'impression du coup via ma phrase précédente, de faire du sur place.
Le sujet de l'émission je pense que nous étions nombreux à l'attendre. Je me ferai mon idée plus tard. D'avance merci @si
PS: Beau lapsus Daniel : le "g" de Jégo débarque dans Parisot , que vous appelez "Laurence Parigot" ..J'aime !
Je pense qu'on peut dire que la mission est accomplie pour @si qui nous fournit un microscope bien pratique pour décrypter ces événements lointains et mal traités par les média nationaux.
Audrey Pulvar est géniale...
Bon, une pique de hérisson pour DS : c'est quoi "un trait qui forcit" ?
Sinon émission passionnante parce que les trois regards étaient différents sur la réalité antillaise, très mal connue des métros (moi en l'occurrence).
Bien apprécié le débat entre le plausible et le réel sur les propos tenus par le syndicaliste. J'ai quand même vu une certaine gêne d'Audrey Pulvar quand DS a noté que les images n'étaient pas celle de France 3 mais de RFO et que donc : ce ne sont pas les journalistes France 3 qui les ont tournées. Alors dire, ce n'est pas grave si ce qu'il dit ne s'est pas passé parce que de toutes les façons, cela est une réalité ... ça coince sur le plan de la rigueur journalistique, non ?
Mais bon, visiblement, cela arrangeait France 3 d'utiliser des propos douteux pour dénoncer des faits auxquels ils auraient assistés. J'aurais tout de même préféré un papier du journaliste sur place qui nous le dise lui-même.
Voilà,mais Audrey Pulvar est une journaliste de grand talent quand même (amonavi).
J'étais tres étonné de voir qu'uncun média (de ceux que j'écoute), ne se donnait la peine de nous expliquer ce qu'il y avait derrière cet expression "vie chère", que je trouvais tres confortable pour les médias. Je n'arrivais pas à savoir si c'était le slogan rééel des manifestant, ou si c'était une façon confortable de resumer une situation sans l'analyser, mais dans les deux cas, cela méritait d'être creusé, tout de suite. (d'ailleurs, j'ai été étonné qu'@si ne réagisse pas à ce mot valise de "vichère" ).
Je n'imagine pas une manifestation en métropole contre la vichère sans que des journalistes ne cherchent à comprendre ce que ce mot recouvre, ou sans que les hommes politiques n'expliquent pourquoi c'est anormal ou au contraire normal..
Voila, je regarderais l'emission ce week-end, pour comprendre ce qu'Hélène Jouan à decrit sur France Inter ce matin, cet aveuglement journalistique.
L'économique n'est pas ici le sujet d'@si . Je pense que les Antillais n'ont pas inventé un concept de vie chère par hasard , comme ça , pour le plaisir de râler...
Bonjour,
Je ne suis pas totalement sûr que les Antillais aient inventé l'expression. Je l'ai en effet entendue à de nombreuses reprises lors d'un séjour au Sénégal l'été dernier, pas très longtemps après les fameuses "émeutes de la faim". Un Sénégalais m'avait alors expliqué que "manifestation contre la vie chère" était simplement un synonyme de "manifestation pour le pouvoir d'achat". Il n'a par contre pas sur me dire pourquoi ce choix de "vie chère" plutôt que de "pouvoir d'achat" (que je n'ai à peu près jamais entendu là-bas). Peut-être cette différence pourrait-t-elle faire l'objet d'une chronique d'Anne-Sophie? Il y a peut-être quelque chose d'intéressant à analyser dans cet usage de deux points de vue sémantiques opposés (le pouvoir d'achat renvoie à une capacité personnelle, la vie chère correspond plutôt à une contrainte externe) pour désigner le même concept?
Par ailleurs, j'ai personnellement l'impression que cet usage exclusif de "vie chère" pour parler des Antilles relève d'une part du fait que c'est effectivement l'expression employée par les Antillais, mais également peut-être une volonté de freiner l'identification du téléspectateur métropolitain? Après tout, ce n'est pas comme si ce genre de choses n'arrivait jamais, n'est-ce pas?