"Les Antilles sont loin dans les têtes"
Il a fallu que le secrétaire d'Etat à l'outre-mer Yves Jégo arrive à la Guadeloupe, puis en reparte précipitamment pour que la crise sociale aux Antilles s'impose à la Une, deux semaines après le début de la grève générale. Aujourd'hui, le thème est largement couvert, et Nicolas Sarkozy vient de s'en emparer. Pourquoi les médias nationaux ont-ils été lents au démarrage ? En donnent-ils une image exacte, ou déformée par les clichés ? Et sur place, les journalistes sont-ils libres de traiter tous les sujets ?
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Derniers commentaires
Certe elle est très jolie.Mais vous n'allez pas me dire que vous tombez dans ce genre de Facilité. Quand à Monsieur Laventure, ses axes de programme sont essentiellement musique/ ti'punch, beautés noires et belles plages. L'opportunisme ya que ça de vrai !...et ce genre de personnage est passé maître dans ce domaine. Vous ne regardiez pas souvent RFOetmoi non plus du reste, trop dégoutée...
Je suis quand même étonnée de votre emballement....
Bon comme j'ai des nouvelles en direct du Front (Je suis antillaise entre autre...) je vous fais suivre la dernière mouture, j'en ai d'autres si vous voulez. Ne lâchez pas le Front DOM-TOM, je ne suis pas toujours d'accord avec ce qui s'y passe, Notamment le racisme extrêmement développé contre les haïtiens, dominicains et Sainte-Lucien et les autres. Une île, c'est un monde (voir la Corse) mais les nouvelles retransmises sont vraiment trop partielles. Essayez une autre fois d'inviter autre chose sur votre plateau que "La mûlatraille" martiniquaise.
Je vous aime quand même
Claude
Message de Sadi Sainton, Etudiant à l'Université Antilles/Guyane de la Guadeloupe
Je vous envoie ce mail un peu long, certes, mais je voudrais vous dire deux ou trois choses, que vous ne voyez pas trop dans les JT de canal+, France Télévision, TF1, M6, LCI... à propos de la grève en Guadeloupe puisque je la vis de l'intérieur. J'espère sincèrement que vous prendrez le temps de lire ces quelques lignes. Lisez tout, si vous le pouvez. Et une partie si c'est trop long. Je tiens au paragraphe en violet car c'est cette question qui m'a poussé à écrire un si long mail, mais je crois que tout comporte son intérêt...
Pourquoi? Parce que j'imagine que vous entendez comme tout le monde les infos et que je les trouve très partielles (et partiales). Parce que je pense qu'il peut y avoir méprise. Vous pouvez diffuser à votre guise au sein de PMP6.
N.B: Je soutiens cette grève. Ce mail comporte donc une dose de subjectivité, mais je ne fais ni dans la propagande, ni dans le mensonge. Je reste objectif sur des faits dont vous n'entendez probablement pas parler.
Let's go!
En effet, la Guadeloupe connait depuis bientôt 4 semaines une grève générale contre les profits abusifs (de grâce, cessez de parler de grève contre la vie chère car il ne s'agit pas tout à fait de cela).
Je vais simplement, sans organisation donner quelques faits (j'écris à mesure que ça vient et je m'excuse d'avance des fautes d'orthographe que ma vigilance laissera passer).
Une grève contre la vie chère?
Non. Pas vraiment.
Le collectif qui mène la grève est un ensemble de 49 associations syndicales, politiques, associations de consommateurs et associations culturelles. Elle a déposé (un mois avant le début de la grève générale, et personne n'a jugé bon de s'en préoccuper) un cahier de 146 revendications réparties sur 10 chapitres. Parmi ces chapitres, un (un seul !) concerne la vie chère.
Mais alors qu'est-ce que cette grève?
Le collectif à l'initiative de cette grève s'appelle "LKP" : Lyannaj kont pwofitasyon (C'est du créole). Traduction "alliance contre le vol et les profits abusifs". C'est une mobilisation sans précédant. Le LKP parle de 100 000 personnes dans les rues (sur une population de 460 000, soit près du quart de la population). Au delà de la bataille des chiffres, une chose est sure: c'est historique. C'est la plus grande mobilisation de l'histoire de la Guadeloupe et chaque sortie du LKP crée un nouveau record. Depuis une semaine, la Martinique emboite le pas, la réunion depuis deux jours, et la Guyane s'y prépare.
Qu'est-ce que la "pwofitasyon"?
Surtout, ne pas traduire par "profit" (c'est un faux amis).
La "pwofitasyon", ici peut se traduire comme je viens de dire par "profits abusifs". Dans le langage courant, "pwofitasyon" désigne l'abus de pouvoir qu'un puissant exerce sur quelqu'un dont il sait déjà qu'il est pus faible que lui, pour le rendre encore plus subordonné.
L'exemple type, est celui des enfants dans la cours de récréation d'une école primaire. Les "grands" de CM2 peuvent exercer dans la cours des "pwofitasyon" sur les "petits" de CP, qui n'auront que leur yeux pour pleurer. (N'est-ce pas mignon, notre cher et tendre enfance?)
Les domaines de "pwofitasyon" sont multiples chez nous:
Le constat est le suivant. En Guadeloupe, les prix sont beaucoup plus élevés qu'en France et donc parmi les plus élevés d'Europe et du monde. On constate (pour les mêmes enseignes et les mêmes produits) des écarts de plus de 100% que l'éloignement (il faut bien payer le transport) n'explique pas (exemple : 84% sur les pâtes alimentaires). Selon tous les experts, après analyse de la chaine, de la production au cadie du consommateur, en passant par le transport, le surcoût par rapport à l'hexagone ne devrait pas dépasser 10%. Les différences de prix constatées ressemblent donc fortement à.... du vol organisé.
Quelques exemples de "pwofitasyon" dénoncés par le LKP :
-L'essence que payait les guadeloupeéns était l'une des plus chère au monde. Il y a une crise internationale qui a fait exploser le cours du pétrole, certes, mais cela n'explique absolument pas le cours des prix en Guadeloupe (dans les DOM de manière générale). Aujourd'hui qu'un début lumière commence à être fait sur la question, plus personne ne le conteste.
-Le LKP a présenté à l'état son expertise des méthodes de fixation des prix, résultat: tout le monde est d'accord sur le constat qui consiste à dire que les prix sont anormaux (même ceux qui sont contre la grève générale comme forme choisie pour le dénoncer) . Le secrétaire d'état aux DOM, monsieur Yves Jego envisage même une action en justice de l'Etat contre la SARA (Société Anonyme de Raffinage Antillaise) dont l'actionnaire principal (70%) est TOTAL. Vous m'accorderez sans doute que ce ne sont pas des nécessiteux. Et Jego (lui même), a dit que si après enquête, il est démontré que la SARA a perçu des sommes indues (ce sera probablement le cas), cette somme devra être remise aux guadeloupéens sous la forme d'un fond pour la formation professionnelle.
N.B: La SARA est en situation de monopole en Guadeloupe, pas de concurrence. C'est elle qui distribue l'essence.
-Quant aux prix de la grande distribution... une des pistes est de créer "un panier de la ménagère" constitué d'environ 100 produits sur lesquels la grande distributions n'aurait plus le droit de dépasser les prix de l'hexagone de plus de 10%, avec la création d'un organe bi-mensuel de contrôle des prix pour éviter de nouvelles dérives.
N.B: Les géants de la distribution sont en situation de quasi monopole. Il s'agit principalement du groupe Hayot (Bernard Hayot est dans le top 120 des fortunes françaises). En plus ils détiennent l'importation et ont le monopole de la distribution sur plusieurs grandes marques. Pour accentuer le problème, les quelques concurrents existants sont des groupes amis (cousins, alliancés...) puisque ce circuit est aux mains d'une ethno-classe compacte et réduite(**).
(**) voir reportage assez édifiant de canal + "Les derniers maitres de la Martinique" voici un lien ou on peut voir l'émission :
http://www.megavideo.com/?v=1Q1M01NV
-Autre détail intéressant. Parmi les revendications sur le coup de la vie, il y a la baisse des tarifs des prestations bancaires. Et que s'est-il passé? Dès que les banques en Guadeloupe (pourtant les mêmes que dans l'hexagone) ont pris connaissance des revendications les concernant, avant même que cette question ait été négociée, les banques ont adopté une baisse de leurs tarifs !! Permettez moi de penser que ça signifie que les tarifs étaient effectivement abusifs.
Le reste des revendications?
Elles traversent TOUS les domaines de la société. Vraiment tout. Les 9 autres chapitres : Education, Formation professionnelle, Emploi, Droits syndicaux et liberté syndicales, Services publics, Aménagement du territoire et infrastructures, Culture, et enfin "pwofitasyon" (il s'agit de réclamer des mesures pour contrôler désormais les prix).
J'appelle ça un mouvement sociétal. Si certains persistent à parler de vie chère...je n'y peux rien. C'est un véritable cahier de Doléances. Il parcourt l'ensemble des domaines de la société.
Rappelons que ces revendications sont au nombre de 146 et que le LKP a défini parmi ces 146, 19 à négocier immédiatement, puis d'autres qui demandent des réponses plus purement politiques voire institutionnelles, qui devront être débattues à long et moyen terme.
Je peux, si vous le souhaitez, vous envoyer ce cahier de revendications.
Mais alors... Pourquoi ne parle-t-on que de ces foutu 200€ que le LKP demande?
Parce que cela fait partie effectivement des revendications et comme tout le monde s'y attendait, c'est le point qui bloque les négociations. Le LKP ne démord pas. Le patronat ne démord pas. Les positions se radicalisent.
Commentaire personnel : Je trouve ça dommage qu'un si beau mouvement bloque sur un point que je considère comme étant secondaire en terme de portée sociétale sur le futur de la Guadeloupe.
N.B: Il s'agit d'une augmentation de 200€ des bas salaires
Les guadeloupéens sont asphyxiés et meurent de faim alors?
Mais pas du tout !!
C'est cette question qui m'a poussé à écrire ce mail. Un ami métropolitain m'a appelé aujourd'hui pour me demander si on tenait le coup. Au début j'ai commencé à répondre que malgré la durée du conflit, la mobilisation était toujours de mise. Il me coupe :
"Non, je voulais dire...Arrivez vous à remplir le réfrigérateur" !!
La Guadeloupe est en grève générale depuis bientôt 4 semaines. Les hyper marchés et super marchés sont fermés. En revanche les petits commerces de proximités sont ouverts, mais les rayons des magasins sont de plus en plus vides...
MAIS : La Guadeloupe s'organise. L'UPG (Union des Producteurs Guadeloupéens) ainsi que les pêcheurs font parti du LKP. Les poissons ne sont pas en grève : les pécheurs continuent à pêcher et à vendre leur poisson. Les animaux ne sont pas en grève : les éleveurs continuent à s'en occuper et à vendre leur viande. La terre n'est pas en grève : les cultivateurs continuent à travailler leurs exploitations et vendent leur denrées. Notre réfrigérateur n'a jamais été aussi plein.
Les hyper marchés sont fermés, mais les marchés sont ouverts. Il y a mieux: des marchés populaires sont organisés devant les piquets de grève et un peu partout. Les producteurs y vendent leur denrées aux prix auxquels ils ont l'habitude de vendre aux super marchés. Conséquence : ils ne perdent pas leur récolte ni leur revenus, et le porte feuille du consommateur apprécie puisque les marges exorbitantes de la grande distribution ne sont plus là.
Nous mangeons à notre faim et -fait intéressant- nous n'avons jamais autant consommé local !!
Je n'ai pas de purée mousseline, je n'ai plus de pâtes panzani... et alors? J'ai des tubercules, des légumes, de la viande, du poisson, des fruits frais, des fruits secs, des fruits de mer... Et ça coûte moins cher que d'habitude.
En fait, je crois que je n'avais jamais mangé aussi équilibré de ma vie.
Si vous n'avez jamais entendu tout ça, est-ce que la presse nationale fait de la désinformation?
Je n'irai pas jusqu'à dire qu'on vous ment. Disons que parmi tout ce que les envoyés spéciaux des média nationaux voient, ils choisissent 5%, et le choisissent d'une manière assez surprenante.
La première semaine, ils n'en parlaient pas. La deuxième semaine, ils n'ont montré que des images de touristes dont les vacances ont été gachées par cette grève (je suis sincèrement désolé pour eux, mais c'est la vie). Ils ont montré des rayons de super marché vide et ont semblé vouloir dire que la rupture des stocks créait le plus grand désarroi... Ils ont fustigé une grève qui - dit-on - pénaliserait de manière irrémédiable l'économie Guadeloupéenne.
Puis Le secrétaire d'état aux DOM est arrivé en Gaudeloupe. Il y a carrément déplacé son cabinet et son staff. La presse ne pouvait plus se contenter des mini sujets baclés. Ils ont commencé à en parler un peu plus. Aujourd'hui, l'information que vous recevez est de plus en plus conforme à ce qui se passe.
Les "vrais" reportages font leur apparition. France inter a fait une longue émission dessus, j'ai pu voir un long article sur Elie Domota, porte parole du LKP dans je journal Le Monde. Libération a publié un long texte d'Enest Pépin (écrivain Guadeloupéen)... Ca commence à changer. Pourtant, je suis persuadé que ceux qui ont tout lu de ce mail ont appris beaucoup de choses.
Pour les plus courageux, j'ajoute encore quelques points importants. Je quitte la description pour rentrer dans l'analyse (mais vous pouvez vous arrêter là).
Xénophobie? Racisme? Les slogans?
Non, non, et trois fois non!
Le slogan principal repris depuis le 20 janvier en coeur par les manifestants :
"La Gwadloup sé tan-nou, la Gwadloup sé pa ta yo. Yo péké fè sa yo vlé, adan péyi an-nou"
Traduction littérale : " La Guadeloupe est à nous, La Guadeloupe n'est pas à eux. Ils ne feront pas ce qu'ils veulent dans notre pays"
Traduction plus usuelle : "La Guadeloupe nous appartient, elle ne leur appartient pas. Nous ne les laisserons pas faire ce qu'ils veulent dans notre pays."
La question qui inquiète certains : Mais qui est ce nous et ce eux?
Nous = noirs?
Eux = blancs? Si oui, lesquels? Les blancs en général (métropolitains) ou les "béké", descendants des maitres d'esclaves et qui ont su conserver leur domination économique et d'influence grâce aux héritages de génération en génération depuis l'époque esclavagiste, jusqu'à présent (sans la diluer dans le reste de la population car le béké fait souvent attention à "conserver la race" (**)
(**) voir reportage assez édifiant de canal + "Les derniers maitres de la Martinique" voici un lien ou on peut voir l'émission
http://www.megavideo.com/?v=1Q1M01NV
Selon moi, il ne s'agit pas de ça. Moi qui vit ce mouvement de l'intérieur, moi qui reprend ce refrain avec joie depuis 4 semaines, je n'ai jamais désigné le blanc par ce "eux" et tous les gens de mon entourage sans exception sont du même avis.
Mais alors qui?
Eux...mais bien sur, cela désigne les "profiteurs". Les responsables de la pwofitasyon. La Guadeloupe n'est pas un simple tube digestif, une sorte de terre de consommation, un simple marché ou tout le monde peut venir faire ce qu'il veut, comme dans une zone de non droit. Or les "pwofitasyon" révélées par ce collectif, et que plus personne ne conteste donne bien l'impression que c'est le cas depuis déjà trop longtemps. Avec la complicité de l'Etat, volontairement ou par négligence (je veux bien croire que c'est par négligence).
On en est à une situation ou il a fallu qu'un collectif de 49 association déclenche une grève générale et déclenche les plus grandes manifestations de l'histoire de la Guadeloupe pour que l'Etat, enfin joue son rôle d'arbitre et de répression des fraudes. De nombreuses voix en Guadeloupe avaient déjà dénoncé ces faits, mais de manière isolées et sans réel résultat. Aujourd'hui, la tendance semble s'inverser. C'est ce eux là que nous dénonçons depuis 4 semaines (27 jours)
Quant au nous, il est prometteur de quelque chose de tout à fait nouveau, qui peut être enfin dépassera les clivages de race (ou en tous cas tendra vers ça). La première personne à m'avoir envoyé un sms pour me dire de venir en meeting est une Guadeloupéenne...blanche!
Pour moi, un Guadeloupéen est quelqu'un qui lit son destin au destin de la Guadeloupe. Il est souvent noir (question de chiffre), mais il est aussi blanc, indien (de nombreux indiens ont débarqué en Guadeloupe après l'abolition de l'esclavage). Il pourrait même être vert pomme que cela ne dérangerait pas les dizaines de milliers de manifestants qui chantent ce slogan.
Surtout, nous ne sommes pas prêts à échanger sous prétexte de la race, une pwofitasyon blanche contre une pwofitasyon noire. Ce Nous-Eux est moral, bien plus que racial.
Cela ne signifie pas qu'il n'y a pas de problème de racisme en Guadeloupe. Il est clair que la société est pyramidale et que plus on monte vers le sommet de la pyramide, plus les peux sont claires. Les races n'existent pas, c'est une vérité qu'il faut répéter sans cesse... Mais le racisme existe et le poids de l'histoire esclavagiste et coloniale est palpable. Nous voila avec ce mouvement face à un formidable défi qui consiste à poser les problèmes tels qu'ils sont, pour les régler, et les dépasser. Permettez moi d'ajouter que je suis assez optimiste sur cette question.(*)
(*) Pour ceux qui voudraient, je peux envoyer un extrait de discours du porte parole du LKP abordant ce sujet d'une manière que je trouve assez fine, de manière forte, mais sans haine.
Scolarité en péril?
J'étais à Paris 6 lors de la grève contre le CPE et sur les 12 semaines prévues du semestre, on a pu faire 11 semaine (moyennant le sacrifice des vacances scolaires). Il y a fort à parier que nous ferons la même chose. Tout le monde est prêt à voir disparaitre les vacances de pâques, pentecôte et les jours fériés. D'ailleurs les cours sont mis en ligne par les enseignants dans de nombreux établissement. Et RFO, la télé locale (une branche de france télévision) va bientôt commencer à diffuser des cours faits par des enseignant sur les plateau de télévision, afin que tout le monde puisse regarder, à chaque niveau, à chaque matière. La petitesse de l'île le permet, nous ne nous priverons pas de ce moyen!
Evolution statutaire?
Peut être. En tous cas la question est posée. Le débat est ranimé. Le mouvement s'exprime sous forme de grève mais la densité du cahier de revendications montre clairement que tous les fondements de la société sont remis en question.
Parmi les meneurs du LKP, nombreux sont ceux qui sont "au moins" autonaumistes. Pourtant, après 4 semaines, aucun membre (sans exception) n'a jamais prononcé les mots "évolution statutaire". C'est un débat qui déchaine les passions et pour le bien du mouvement, il convient de rappeler que ce n'est pas le but du mouvement. Ce mouvement pose des questions et met en avant ce que veulent les Guadeloupéens.
Si les hommes politiques apportent parmi leurs réponses une question institutionnelle, elle fera de toutes les façons objet de débats, et de référundum.
Mon avis sur la question :
Les lois françaises sont conçues pour répondre à une réalité géopolitique précise. Celle d'une France au coeur de l'Europe, société post-industrielle. Elle n'ont jamais convenu ni aux colonies, ni plus tard aux DOM-TOM et COM. Si bien que pour pallier le "handicap", nous sommes toujours passé par des lois, qui mettent en avant de nombreuses spécificités. Aujourd'hui, le systême d'intégration montre ses limites. Ceux qui jadis s'en accommodaient, aujourd'hui soutiennent massivement un mouvement social, qui -bien que ce ne soit pas son objectif- attire l'attention sur le fait que rien ne va bien et qu'il faut peut être songer à changer les choses en profondeur.
N.B: Quelque soit ce qui arrive, l'indépendance n'est absolument pas à l'ordre du jour. Ni l'Etat, ni le LKP, ni les nombreux manifestants qui soutiennent le LKP, ni même les organisations anciennement indépendantistes des années 60, 70 et 80 ne considèrent que la question est à l'ordre du jour. Les organisations "anciennement indépendantistes" continuent à énoncer le principe moral du droit des peuples à l'autodétermination qui est un droit inalliénable inscrit dans la charte de l'ONU; mais s'accordent pour dire qu'il faut aller pas à pas, sans bruler les étapes.
Les pistes avancées sont plutôt celles d'une évolution statutaire dans le cadre de la République Français (genre article 73 et 74 de la constitution) vers plus de pouvoir décisionnel local, plus de pouvoir législatif et douanier, afin de répondre à la réalité géopolitique (nous sommes européens, mais nos îles baignent dans le bassin caraïbéen!).
Voila un lien vers la constitution française. Vous pourrez donc consulter les articles 73 et 74.
http://www.legifrance.gouv.fr/html/constitution/constitution2.htm#titre12
Voila mon constat et mon point de vue sur cette grève générale en Guadeloupe.
Je vous remercie d'avoir bien voulu lire un aussi gros pavé. Je rappelle que je ne suis ni politologue, ni sociologue... vous excuserez les approximations et la lourdeur du style. Je suis simple étudiant guadeloupéen, solidaire du mouvement et j'expose là, ce que je comprends de ce mouvement.
P.S: : J'ai commencé ce mail hier. Aujourd'hui, la situation a un peu évolué. La repression policière et militaire est désormais en marche.
Le mouvement a une dimension internationale. Hier, c'est le révérend Jessy Jackson en personne qui a envoyé son soutien au peuple de Guadeloupe et au LKP. Les organisations syndicales du monde entier (je n'exagère pas) rentrent en contact avec le LKP pour leur demander comment ils arrivent à mobiliser 100 000 personnes, sans un débordement (c'est le service d'ordre du LKP qui organise la sécurité générale).
La Guadeloupe vient de connaitre ses 27 jours les plus calmes niveau violences domestiques. Jamais il n'y a eu si peu d'agressions et de faits divers. 0u d'accidents de voitures (pas d'essence, tout le monde roule à 70 km/h).
Les Guadeloupéens sont vraiment fiers de ce mouvement. Mais ce matin, la repression a commencé face a un mouvement pacifiste depuis 27 jours. Il y a eu une soixantaine d'arrestations de gens qui étaient simplement sur les barrages pacifiques. Une des tête du LKP a été blessée. Il a subi des injures racistes venant des forces de l'ordre (toux ceux qui s'y connaissent un peu en histoire de la Guadeloupe savent que c'est monnaie courante lors des repressions de mouvement sociaux aux DOM).
Je ne fantasme pas sur le poids de l'histoire. Tout au long de la seconde moitié du 20è siècle, tous les grands mouvements sociaux ont été réprimés par les mitraillettes, lorsqu'à Paris, le gaz lacrimogène suffisait largement. C'était le cas en 1910, en 1952, en 1967, en 1975, en 1985. Chaque répression a apporté son lot de mort, même si celle de mai 1967 accapare toutes les mémoires puisque le nombre de morts a dépassé peut être la centaine de personnes.
Evidemment, de l'eau a coulé sous les ponts. 1967 et 2009 sont différents. Mais le prefet et l'état jouent à un jeu dangereux. Car l'ensemble des mobilisés connait le poids de l'histoire et la tension est à son comble et beaucoup ont déjà averti que cette fois ci, les guadeloupéens ne mourront pas...
Le LKP a appelé au calme. Il appellent à la mobilisation massive et pacifiste pour faire reculer la répression. L'immense majorité des interpellés aujourd'hui ont été relachés ce midi grâce (une fois de plus) à la pression populaire de la foule, massée pacifiquement devant la police et et le tribunal de Pointe-à-Pitre. La tension redescend petit à petit.
Le préfet avait promi que les environ 4000 CRS débarqués en Guadeloupe dès le début du conflits étaient juste une sécurité qu'il souhaitait de tous coeurs ne pas utiliser. Depuis que les négociations sont bloquées, d'autres ont débarqué...
Sadi SAINTON
Skype: mulata972
www.bienvenuechezrapha.spaces.live.com
Ce commentaire de GD m'a éclairé sur de nombreux points, mais je ne retrouve pas trace d'une quelconque évocation à une prétendue ignorance des journalistes, Jane, même si au début on lit un avis un brin définitif sur les deux invité d'@si (et que je ne partage pas).
Rappelez-moi grâce à qui nous pouvons nous informer au jour le jour (avec plus ou moins de bonheur certes selon certains sujets et/ou certains supports bien spécifiques) et du coup être un peu moins ignorants que la veille... juste comme ça.
Salutations.
Je viens d'imprimer le commentaire de georges DIANE pour le lire tranquillement.
1) S'il n'y a pas de racisme anti-blanc en Guadeloupe pourquoi tous ces blancs qui fuient la Guadeloupe et la Martinique en disant, non pas "on m'a traité de sale profiteur", mais "on m'a traité de sale blanc" ? Je sais, je sais, lémédias nous désinforment, nous montre que ce qu'ils veulent nous montrer, mais les témoignages sont là et j'ai d'autant plus envie de les croire que de mes proches ont été confronté à la même attitude.
2) Un blanc métropolitain qui possède un commerce ou une petite entreprise et qui n'est pas béké, est-ce un profiteur (fait-il partie des fameux EUX) ?
Les Guadeloupéens ne veulent pas l'indépendance. On les comprend, d'autres avant eux s'y ont essayé pour un résultat assez calamiteux. Je pense, PERSONNELLEMENT, que le slogan utilisé est contre-productif pour ce que veulent obtenir les antillais. Les forumers sur ce site sont loin de représenter le sentiment des métropolitains. C'est un constat. On pourra me dire que j'ai tort.
Mais à trop jouer avec le feu (avec des slogans racistes, arrêtons de jouer sur les mots, nous savons très bien comment certains vont interpréter la phrase, tout le monde n'est pas féru de dissection textuelle comme cette chère Judith et les boeufs ça existe de toutes les couleurs), la petite avancée sur la reconnaissance de la situation outre-mer risque fort d'aboutir à un désintérêt encore plus grand. N'oubliez pas comment la métropole traite les zones de non-droit en banlieure parisienne. La ghettoisation est d'autant plus facile pour une île. La cause semble a priori juste, mais les relents raciaux sous-jacents la desservent. Et les dénégations n'y feront pas grand chose, car certains (si c'est la majorité, bingo, c'est foutu) savent pertinemment qu'il y a beaucoup des paroles aux actes.
D'ailleurs, ne dit-on pas que généralement ce sont les plus racistes qui prétendent avec le plus de force ne pas l'être.
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
Mais la réponse est venue d'ailleurs. Les boeufs commencent à interpréter les propos bien réels (et pas fumeux) de M. Domota qui, je le maintiens, dessert plus la cause de la Guadeloupe qu'autre chose. Maintenant que ses propos sont oficiellement suspectés d'incitation à la haine, le métropolitain de base va pouvoir ancrer son désintérêt sur du concret.
http://www.france-info.com/spip.php?article262561&theme=9&sous_theme=11
jego se dit choqué par les propose domota : "Soit vous appliquez cet accord-là, soit vous quittez la Guadeloupe" aurait dit le chef LKP.
pourtant le béké de l´Elysée , patron de jego, a repris à son compte en 2007 un slogan d´extrême droite " la France, tu l´aimes ou tu la quittes".
pas choquant ?
http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5gtSaKbc7qIgvSjhmtVgpzvtysfkQ
M'étonnes pas.
se trouvant bien ancré à droite du ps, valls avait été approché par sarko. entre temps le vent a tourné, et il n´est plus à la mode de "s´ouvrir".
L'ouverture c'est la mort, comme celle de l'huître ou de la moule !
Ouvres-toi que j't'bouffe !
Je sens comme une certaine incohérence dans vos propos. A force d'aduler certaines idéologies on en arrive à adopter leurs travers.
Pour votre gouverne, sachez que je n'adule aucune idéofolie.
Le fait qu'ils soient passes a l'ouverture prouve sasn doute que leurs convictions etaient beaucoup moins fortes que d'autres desirs plus ... personnels
PJLSM : Est-ce à dire qu'il faudrait fermer les frontières, faire du protectionnisme, stopper toute immigration ?
Quel est le rapport avec l'ouverture politico-politique a petite echelle definie par le Monsieur Le President Nicolas Sarkozy comme une bienvenue franco-francaise a toute personalite politique de gauche dans les rangs de son parti avec des concepts economiques et geopolitiques ???
Au moins comme ca votre vie n'est pas trop compliquee.
Encore un nouveau passionné des forums dynamiques.
À ce rythme-là, vous allez en avoir pour votre argent ^^
J'explique alors.
On peut ne pas avoir le temps à un moment donné, et en avoir un peu à un autre. Mais j'imagine que comprendre cela vous demande trop d'efforts neuronaux. Laissez tomber, je crois que c'est mieux ainsi.
C'est étonnant cette obsession de vous adresser à des gens qui vous sont inférieurs au niveau de l'intellect. Hein, comment, où j'ai dit ça - me répondrez-vous ?
Et là bam les citations de vous-même. Extraits choisis:
"des propos incohérents" que vous expliquez scientifiquement par "les idéologies que l'on adule et dont on adopte les travers"
"les intégristes de la pensée qui circulent dans le forum". C'est vrai que par opposition, vous êtes d'une telle ouverture...
N'oublions pas d'évoquer "les vacances" que vous voudriez bien avoir (en prenant à partie des @sinautes qui dans votre imaginaire partagent votre point de vue à ce moment précis) grâce au silence dont vous voudriez bien que certains de vos contradicteurs fassent vœu...
Sans oublier que rien que le fait d'être gouverné par un imbécile nous classe de facto comme étant "plus imbécile que lui"
L'un des moments les plus formidables ? Celui où, après avoir ferraillé avec yG (celui que vous taxez d'être enclin à la "bêtise", vu son "QI" sur lequel vous ironisez, et avant que par indulgence et d'un ton patient, vous ne déploriez faire de la "pédagogie toutes les deux phrases"), vous déclarez sans rire à Balthaz qu'il est hors-sujet pile dans un moment où il vous recadre justement... dans le sujet de l'article afférent !
Ah, et puis les multiples sentences comme quoi vous vous adressez à des "ânes". Mais heureusement, face à tous ces faibles d'esprit "de mauvaise foi" (cette étiquette-là vous l'aimez bien, vu la fréquence avec laquelle vous l'employez), vous savez "vous adapter à votre interlocuteur". Ceux qui sont "affligeants de mauvaise foi" ?
Bysonfutée vous répond néanmoins avec gentillesse en vous donnant un lien: la malheureuse, que n'avait-elle pas fait là ! Un seul lien pour Son Excellence ! Byson, à quoi pensais-tu ? Donner la main, quand il est si facile de donner le bras entier ! Castoramette, va {*_~}
Alors moi, c'est même pas la peine, avec toutes ces citations toutes hors-contexte qui dénaturent totalement les propos de PJLSM (*), alors qu'il est facile de voir que les recontextualiser font ressortir une réelle compréhension et un total respect de l'interlocuteur en cours.
Ah là là, ce que c'est que de ne pas pouvoir "comprendre faute d'efforts neuronaux".
C'est marrant, quand même, PJLSM, que vous n'obteniez pas les réponses que vous désirez - ou plutôt, qui vous arrangeraient bien.
À vous lire et à vous comprendre, on a tellement envie de vous satisfaire.
Vous faites comment, quand vous demandez l'heure à quelqu'un, vous lui mettez une bonne baffe ?
"Votre serviteur"...
(*) (l'accusation classique quand on tente de réfuter ses propres propos, voire d'opérer à un vaste rétropédalage - Vais-je y avoir droit ? quel suspense)
Je garde donc ma férocité sous le coude pour ce soir ou plus tard.
P.S.: qui a agressé le premier ?
c'est déjà vous faire un grand honneur que de vous répondre. Le temps m'est compté, aussi n'irai-je pas par quatre chemins.
Oui ! vous êtes un malfaisant, et de la pire espèce, de celle qui se retranche derrière une posture indignée alors qu'elle ferait mieux de se livrer à une instrospection qui lui serait des plus salutaires.
Si je vous dis la paille et la poutre, évidemment vous jouerez les étonnés. Et pourtant, c'est bien l’un d’entre vous, M. F, qui enflamma ce forum, de ses quolibets dont l'insignifiance n'a d'égal que la longueur de son ridicule pseudonyme.
Alors que je ne le connaissais ni d'Eve ni d'Adam, il se permit ce commentaire déplacé pour ne pas dire imbécile :
"Je vous proposerai bien de décrypter le forum du Figaro, mais vous devez connaitre...".
Eh bien non, je ne le connais pas ! Ne lui en déplaise. Si je me suis abonné à @si, ce n'est pas pour parcourir le forum du Figaro. Et quand bien même. Je lui fis remarquer à cette occasion, que lui, en revanche, semblait être un fervent arpenteur du dit forum, par masochisme ou voyeurisme ? J'attends toujours son explication (au fond, elle ne m'importe guère).
Bref, on ne se connaît pas et il se permet de me prêter certaines accointances avec les plus hautes instances de l'Etat, sous prétexte qu’il ne partage pas mes idées et que par conséquent je fais obligatoirement partie du camp opposé au sien. Une vision manichéenne, pour ne pas dire simpliste du monde. Les bons et les méchants. Les cons et les intelligents. Les Sarkosystes et les génies. Et bien évidemment, comme souvent dans ce genre de situation, la meute à laquelle vous appartenez, s’est senti obligée d’apporter son soutien à cet infâme.
Seulement voilà, si les rouages du cerveau de ce cher M. F ne lui permettent qu'un spectre limité de combinaisons, il n'en est pas nécessairement de même pour la grande majorité des autres êtres humains avec lesquels il lui faut composer. Nous sommes désolés de ne pas rentrer dans son superbe édifice théorique et revendiquons le droit de ne pas être des crétins de fachos, même si nous trouvons que l'attitude de M. Domota est contestable dans sa forme et dans son objectif. Et cette remarque vaut pour tous ses coreligionnaires de la pensée uniformisée qui hantent, je maintiens, ce site.
Quant aux prétendus recadrages, permettez-moi de doucement me gaussez. Botter en touche ou digresser à la manière de M. K., ce n'est pas pour moi du recadrage, mais je n'essaierai pas de vous en convaincre. Je passerai aussi sous silence, la méthode qui est la vôtre, et qui consiste à composer un florilège de mes réponses, en omettant, bien sûr, de citer les attaques déplacées auxquelles elles répondaient. Décontextualisons, ce sera plus simple pour prouver ce que l’on veut prouver.
Voilà, voilà. Enfin, pour ce qui est de mes interpellations asiniennes, je n'aurais qu'une phrase : on est tous l'âne de quelqu'un, on n'y échappe pas, mais il se trouve, et vous m'en voyez fort ravi, que vous faites partie, avec ce cher M. F, de mes ânes à moi.
Et puis, ça m’amuse…
Bien cordialement.
"Ça vous amuse", alors qu'il est visible que vous êtes en train de bouillir et sans génie*
Très intéressant votre façon de nier l'évidence, surtout que vous utilisez les mêmes rouages dans votre réponse: "malfaisant de la pire espèce" (sans déconner ?).. vous me faites "un grand honneur de me répondre"... ça va, les chevilles se portent bien chez vous.
Et je suis un de vos "ânes" pour finir ! et encore une fois, ce sempiternel problème de "temps" en deux posts... en plus cette fois il vous est "compté".**
Vous êtes le lapin d'Alice ?
Cerise sur le gâteau, je gagne mon pari sur la contextualisation. Le suspense a été court ^^
Je résume:
quand vous rabaissez vos interlocuteurs: c'est de la pertinence, de l'à-propos, un argument incisif et qui plus est bienveillant.
quand je vous mets face à votre propre sémantique (et sans même l'employer contre vous-même, notez-bien), cela devient "une attaque véhémente, une agression".
Amusant que vous parliez d'introspection dans ce contexte. Voyez, moi je vous donne le conseil inverse: celui de ne pas trop aller farfouiner en vous-même sans solide préparation au départ.
Mais ce n'est que le conseil d'un âne, Votre Supériorité...
Mes très humbles remerciements éternels d'avoir eu l'avantage de pouvoir vous lire, monsieur Le Plus Fort De La Terre.
Ce fut un grand moment.
Si si ^^
Cordialement aussi (cela va sans dire!)
* facile mais approprié (calembour emprunté à un célèbre chroniqueur de haine ordinaire, qui plus est).
** j'espère que vous ne parlez pas au sens propre. Si c'est le cas, dites-le moi et je vous ferai de sincères excuses pour vous avoir fait perdre votre temps. Parole.
La sagesse m'intime donc de céder le premier et de conclure par ce superbe coup pied de l'âne.
@mitiés @sinautesques, PJLSM.
Vous me faites beaucoup d'honneur, votre excellence. Il semble qu'au lieu d'enflammer un forum ( mon rêve secret ), je n'aie réussi qu'à enflammer votre esprit mégalo.
Bien qu'elle ne vous importe guère, mais que vous l'attendez, je vous livre mon explication ( c'est vrai, c'est pas facile à comprendre, ce que j'écris^^) : Votre commentaire m'a fait furieusement penser à ceux du forum du Figaro, que je parcours à l'occasion parce que j'aime à connaitre mes ennemis. J'ignorais cependant que le dit forum faisait partie, je vous cite " des plus hautes instances de l'état ", merci pour l'info.
Bien que mes " rouages cervicaux ne me permettent qu'un spectre limité de combinaisons " ( z'avez fait l'ENA ou quoi ? ), j'ai ensuite essayé de débattre avec vous, ce que vous avez refusé en vous défaussant par l'ironie et certainement parce que vous ne disposez d'aucun argument pour étayer le soi-disant " racisme anti-blanc " des guadeloupéens, ou le fait que le LKP ait précipité la Guadeloupe vers le gouffre économique.
J'en profite pour rappeller que vous vous comportez ainsi avec TOUS vos contradicteurs, ce qui dénote, outre un ego surdimensionné, une rare mauvaise foi.
Dommage, vous écrivez bien, vous avez certainement autre chose à dire et comme je le dis souvent, j'aime à discuter avec des gens d'un avis contraire au mien...
Votre âne dévoué.
En revanche, pour le racisme anti-blanc, je vous invite à en parler avec des habitants blancs de la Guadeloupe ou de la Martinique (encore faut-il en connaître, je vous l'accorde. C'est mon cas.).
Enfin, le gouffre économique dont je serais le sinistre annonciateur, je suis preneur de la citation où vous le contemplâtes. Il m'est avis, une fois de plus que vous vous adonnez à votre penchant favori : l'exagération. A moins que ce ne soit un peu de mauvaise foi ? Un tout petit peu ? Caricaturer les propos d'autrui pour les décrédibiliser, c'est une technique, non ? Mais je suis certain que jamais vous n'oseriez utiliser de tels artifices, vous dont l'argumentation reste si pertinente que je n'ai pour seul recours que de me défausser par l'ironie. Une autre technique, celle-là, mais plus proche de la vérité, d'où mon attrait. Je touche où ça fait mal, vous atomisez alentour. Chacun son style, je préfère le mien.
Non seulement je connais des habitants blancs de la Guadeloupe actuellement, mais j'y ai moi-même passé dix ans et je peux vous assurer que le racisme anti-blanc n'existe pas.
Comme je le disais sur un autre fil, certains habitants blancs de l'ïle ne sont pas très aimés parcequ'il restent exclusivement entre eux, sans se mêler à la vie locale et aux habitants noirs. On ne va quand même pas leur tresser des colliers de fleurs...
C'est pareil pour certains touristes qui se comportent de manière offensante, probablement sans même s'en rendre compte. j'en ai vu parler " petit-nègre " à des chauffeurs de bus ou des employés d'hotel... Je vous laisse imaginer ce que les guadeloupéens peuvent penser d'eux ( et moi aussi ) après ça.
Ces deux exemples ne sont pas du racisme anti-blanc, c'est évident. Pour la grande majorité des blancs qui y vivent, ils sont considérés tout à fait normalement par les guadeloupéens et sont d'ailleurs souvent amis.
Je ne dis pas qu'il n'y a pas deux ou trois abrutis qui se basent sur la couleur de peau pour juger les gens, mais moi, je n'en ai pas vu. ( y compris dans des milieux plutôt " radicaux ". ) ce qui me gêne, c'est l'amalgame fait entre des situations ou des personnes données avec l'ensemble des guadeloupéens qui seraient racistes. C'est faux et réducteur.
Pour l'économie, c'est pareil. Quand on y habite, après chaque grève, c'est la même musique... Le patronat pleure sur son sort et dit que c'est fini, que les touristes et les bateaux de croisière ne reviendront plus, qu'ils vont mettre la clé sous la porte, etc... Mais sur plusieurs années, on se rend bien compte que c'est faux et que la situation redevient normale assez rapidement. ( les grêves longues avec blocages et pénuries d'essence ou coupures d'electricité ne sont pas rares.)
Mon seul reproche allait à Domota qui ne mesure pas bien l'impact de ses agissements et propos sur le métropolitain moyen (que je suis moi-même). Je le suspecte (c'est mon intime conviction, un peu à la manière de DS) de revendiquer plus qu'il ne le prétend. C'est très subjectif, certes, mais nous ne sommes pas non plus des naifs.
Il aurait d'ailleurs mauvais jeu d'être indépendantiste, étant lui-même fonctionnaire.
Cependant, lors de ce mouvement, il a été assez exemplaire en mettant ses propres opinions de côté pour servir le collectif LKP, composé en grande majorité de personnes ou de courants qui ne soutiennent pas ses idées...
Pour ses derniers propos, il n'attaquait pas les " métropolitains moyens ", dont je fais partie également depuis peu ( et qui sont d'ailleurs noirs ou blancs ), mais les patrons refusant d'appliquer l'accord signé... Ceux-ci sont effectivement en majorité blancs et surtout békés ( donc, pas métropolitains ).
Certains de ces békés refusent encore aujourd'hui l'égalité de traitement entre noirs et blancs, enfermés dans un schéma colonialiste et dépassé.
J'ai vu sur France 2, l'interview de Monsieur Damoiseau, béké, planteur de canne et distilleur depuis plusieurs générations et celui-ci, bien que revendiquant haut et fort avoir des amis noirs, n'a pu s'empêcher de déclarer que certains sont fait pour entreprendre et que d'autres n'en sont pas capables... ( je vous laisse deviner qui sont les " certains " et qui sont " les autres " )
La tension ne date pas de deux mois, mais elle s'accumule depuis des dizaines d'années et mène forcément à la radicalisation au bout d'un moment...
Pour ce qui est du MEDEF, il est fidèle à lui-même en métropole ou dans les DOM et refuse toute avancée qui mettrait ses précieux profits et ceux de ses adhérents en péril. Après avoir joué le pourrissement pendant un mois ( au moins ), il ne trouve d'autre solution que de diaboliser les méthodes et les propos de ses opposants, en commençant par leur leader... Très classique en somme.
Je suis subjectif aussi, étant donné mes nombreuses connaissances qui ont manifesté et tenu bon, mais je considère cette lutte comme un exemple, indépendamment des personnes... Un tel rassemblement d'opinions ou de partis différents est le seul moyen d'avancer et en métropole, on n'y arrive pas.
Cela dit, content qu'on se rejoigne sur la question du racisme.
Une affaire à suivre en tout cas, nos bons médias ayant unanimement délaissé la Guadeloupe pour partir là ou ça chauffe un peu plus... ( si pas d'images ou de propos choc, pas d'info, ainsi va la vie...)
Je reçois très bien votre argumentaire, mais je ne voudrais pas donner l'impression d'y souscrire les yeux fermés. En effet, j'ai quelques points de divergence qui méritent que nous nous y arrêtions. Vous comprendrez mieux ainsi pourquoi Domota me semble si suspect.
1) les Békés. Ce ne sont pas les blancs qui sont visés, ce n'est qu'une catégorie de blancs : les descendants des anciens esclavagistes. Ils sont visés, non pas pour leur couleur de peau, mais parce qu'ils ont obtenu leur situation de rente du fait de leur origine esclavagiste. Voilà, en substance l'argument de M. Domota. Il est parfaitement recevable, à condition que la plus grande partie des rouages économiques de la Guadeloupe soient détenus par ces descendants d'anciens esclavagistes. C'est justement sur ce point que j'ai un doute, et même un gros doute. Tout le monde s'accorde à dire qu'il reste très peu de descendants d'esclavagistes, des vrais békés, en Guadeloupe. La situation est différente en Martinique, mais en Guadeloupe, dire que 80% de l'économie est détenue par des descendants d'esclavagistes, n'y a-t-il pas exagération. Si oui, ce que je pense, j'ai bien peur alors que par un amalgame douteux, on désigne par Békés tout entrepreneur blanc, venu s'installer depuis une ou plusieurs générations et dont les affaires prospèrent. Si c'est le cas, la défense de M. Domota devient bien faible.
2) Votre témoignage personnel est évidemment imparable (tout comme le mien, mais qui date d'une dizaine d'années tout de même) : j'y étais et j'y ai vécu 10 ans. Et je n'ai jamais rencontré de racisme anti-blanc (personnellement j'y suis resté 10 jours, j'ai quand même était "victime" d'attitudes très limites une ou deux fois, mais sans conséquence). Derrière cette affirmation, il y a un implicite qui malheureusement est faux : j'y étais, je n'ai rien vu donc je suis bien placé pour vous dire qu'il n'y a pas de racisme anti-blanc. Vous y étiez, certes ! Mais où ? avec qui ? quelles étaient vos fréquentations ? êtes vous blond aux yeux bleus ? Dans le livre de Péan sur K., il est bien expliqué que le "french doctor" fut convaincu d'avoir visité les restes d'un massacre perpétré par les Hutus, alors qu'il s'agissait en réalité d'un massacre perpétré par les Tutsi (c'est prouvé aujourd'hui). Il faut dire que ce sont des Tutsis qui lui servaient de guide. Tout ça pour dire que l'on peut être abusé. Enfin, si vous dites que vous étiez ces 10 dernières années aux Antilles, vous ne deviez pas être en métropole au moment des émeutes dans les banlieues. Si à cette époque, vous m'aviez demandé mon avis sur ces émeutes, j'aurais pu vous répondre que je vivais en banlieue parisienne, que je traversais Paris tous les jours en transport en commun pour aller dans une autre banlieue et que durant tous les événements, je n'ai pas vu une agression, un cocktail molotov, une invective, quoique ce soit qui ait pu donner à penser qu'il y avait des émeutes qui se déroulaient à quelques kilomètres de l'endroit où je me trouvais. Mon témoignage est-il alors suffisant pour dire : j'y étais, je n'ai rien vu donc les émeutes n'ont pas eu lieu, ou alors il ne s'agissait que de quelques escarmouches entre CRS et jeunes ? Si la presse ne nous avait pas surinformé sur le sujet, imaginez l'impact de mon témoignage.
3) Dernier point. Celui-là me tient particulièrement à cœur il dénonce une pratique fréquente qui confère à la sophistique. Je m’explique :
vous nous dites, en 10 ans en Guadeloupe, je n’ai jamais rencontré de racisme anti-blanc. Que doit-on en déduire : rien, vous pourriez avoir eu de la chance. Quand, en revanche, on voit des témoignages (sur TF1 et dans le Figaro, mais aussi sur @si) de blancs non békés qui fuient car victimes d’actes plus que répréhensibles et clairement affichés comme racistes, que doit-on en déduire : qu’il existe des cas de racisme anti-blanc en Guadeloupe. Ca ne donne pas le droit de généraliser à l’ensemble de la population non blanche, mais il y a des cas. Moralité : d’un côté je ne prouve rien (surtout si on se réfère à mon point 2), de l’autre, je prouve l’existence de cas isolés, reste à creuser pour voir s’ils sont généralisés.
Je suis particulièrement chatouilleux sur cette pratique sophistique parce que pendant de nombreuses années, il m’a été demandé dans le cadre de mon travail de convaincre les gens des bienfaits de l’utilisation de méthodes de gestion de projet et que fréquemment il m’était donné d’entendre cet argument : « Nous, on a essayé d’utiliser ce genre de méthode et on a jamais réussi à les faire marcher » auquel je répondais en citant les projets pour lesquels, moi, j’avais des exemples de succès. Mes interlocuteurs partaient du principe que n’ayant jamais vu un exemple de réussite, on ne pouvait pas réussir. Eh bien, de n’avoir jamais vu de cas de racisme anti-blanc ne prouve pas qu’ils n’existent pas. D’autant plus que d’autres témoignent du contraire.
Voilà. Vous comprendrez peut-être mieux pourquoi ce que je peux lire sur ce forum ne me convainc que très moyennement. Et si vous deviez me prouver que j'ai tort, alors faites-le pour chacun de ces points (ou taisez-vous à jamais, comme on peut l'entendre dans certains films).
Me taire à jamais, je ne sais pas faire comme peuvent en témoigner certains forumeurs... Je ne veux pas prouver à tout prix que vous avez tort, mais je vais vous répondre.
1) Effectivement, les békés guadeloupéens ne sont pas légion, étant donné que la plupart ont été " raccourcis " suite à la révolution française, ce qui n'a pas été le cas en Martinique. Mais il en reste, notamment dans la canne ( comme ce bon M. Damoiseau que j'ai cité plus haut ) ou la banane, qui constituent une bonne part de l'économie de l'île.
Pour le reste, les békés martiniquais ne se sont pas privés de faire le voyage pour implanter leurs groupes en guadeloupe ( Hayot est le plus connu ). Ce qui fait que la plupart des grandes enseignes sont bien tenues par des békés qui ont leurs entrées à l'Elysée, contrairement à Domota.
Quand Domota dit béké, il ne dit rien de plus, connaissant parfaitement l'histoire de son île.
Après, le fait que certains gros entrepreneurs métros avec les mêmes méthodes que les békés puissent être qualifié de descendants d'esclavagistes n'a rien d'étonnant, car si les békés dirigeaient les esclaves sur place ( avec l'énergie que l'on connait ), ceux qui amenaient ces esclaves étaient bien des métropolitains, dont certaines familles qui profitent encore de l'héritage que ça a rapporté ( du côté de La Rochelle, par exemple ). Les békés ne sont rien de plus que des esclavagistes " restés sur place ", qui sont devenus guadeloupéens ou martiniquais au fil des générations.
2) Pour mon témoignage, vous pouvez me croire ou pas, je ne vais pas sortir l'album photo, mais je vous donne quelques précisions :
J'ai passé une bonne partie de ces dix ans dans la riante station balnéaire du Gosier. Cependant, n'étant pas invité par quelque narcotrafiquant ( Nico, si tu m'entends...), je résidais dans un quartier populaire ou les blancs n'étaient qu'une poignée. ( oui, je suis blanc, presque blond et j'ai les yeux verts^^)
Au bout d'une semaine, la majorité des habitants vous saluent comme si ça faisait un an que vous étiez là ( je n'exagère pas ). A leur voisinage et de fil en aiguille, je me suis mis à comprendre le créole, puis à le parler, bien après. ( le créole sans l'accent n'est pas très compréhensible ).
Je me suis mis à la pêche sous-marine et me suis naturellement rapproché des pêcheurs locaux avec qui j'ai travaillé souvent. Je n'ai fréquenté que très peu de blancs à l'exception de quelques amis et de touristes, féminines pour la plupart^^
Evidemment, quelques " jeunes " peuvent être un peu vifs au départ, mais quand ils voient que vous êtes ami avec leurs parents ( pêcheurs ou pas ), ça se tasse.
Sinon, je serai bien incapable de reconnaitre un hutu d'un tutsi et ce n'est pas la première fois que Kouchner aura raconté n'importe quoi...
Pour les émeutes en métropole, je n'y étais pas, mais comme vous dites, la surinformation m'en a donné une petite idée. dans un sens ou dans l'autre, c'est de la propagande et je n'y ai aucun intérêt sur ce forum.
3) Je comprends bien ce que vous voulez dire dans ce point, mais je n'y souscris pas du tout. En dix ans, j'ai traversé l'île en long, en large et en travers, vous imaginez bien. La Guadeloupe n'est pas très grande et doit compter à peu près 400 000 habitants. Il m'aurait fallu une bonne dose de " chance " pour passer à côté des racistes sans les voir, non ?
En ce qui concerne les " cas isolés ", ( je n'en ai d'ailleurs vu qu'un à la télé ), si ils avaient été plus nombreux, je ne doute pas que l'inénarrable Jean-Pierre Pernaut nous en aurait fait part jusqu'a plus soif.
Comme je l'ai dit, ces cas existent, mais touchent pour ce que j'en ai vu, des blancs métros aisés, qui sont venus se la couler douce en Guadeloupe sans faire un seul effort d'intégration et qui vivent entre eux dans des quartiers quasi retranchés. ( Comme celui de Dampierre, à Gosier, précisemment ).
En ce qui me concerne, je maintiens que le racisme existe bien, mais venant de certains blancs au détriment des noirs, comme l'histoire le démontre. Que ceux-ci fassent l'objet de propos insultants me semble être un juste retour des choses.
Au moins, là-bas, on ne se fait pas contrôler par la police tous les jours, juste parce qu'on est blanc.
Voilà, désolé pour le pavé, mais ce sujet me tient à coeur, comme vous aurez pu vous en rendre compte...
Si vous voulez d'autres précisions, ou si vous avez d'autres contradictions à apporter, n'hésitez pas.
[large]vers les 10 très bonnes émissions de Daniel Mermet sur place. Vous allez en avoir pour votre argent, et pas de temps à passer[/large].
Si mon lien ne vous convient pas, (pas d'étonnement), c'est pourtant une mine de renseignements sur les énèvements aux Antilles. Je pense que vous êtes assez grand pour trouver vos réponses vous-même.
Castochmardesque, c'est bien aussi. ;o))
Un débat consiste à répondre aux arguments de vos contradicteurs et pas à les dédaigner par l'ironie, ou en répondant à côté.
Si vous voulez débattre, vous êtes le bienvenu. Sinon, vous prêcherez dans le désert, c'est inévitable.
Un peu de modestie, que diantre !
Vous me répondez à la fois avec dédain et à côté de la plaque. je ne vous ai pas entendu dire ici que vous ne vouliez des réponses que d'une seule personne... Mais si c'est le cas, continuez à l'attendre, pas de souci. :-)
De plus, le témoignage n'est pas de l'asinaute en question, mais de Sadi Sainton, étudiant guadeloupéen, comme il est spécifié au début du message. Il n'est pas forcément abonné à @si...
Sinon, la réponse à votre deuxième question est oui. Pour la première, croyez qui vous voulez ou allez voir par vous-même.
Canard je n'arrête pas d'être stoctchée par tes analyses-synthèses des forums. :o))
Ca vaut toujours mieux que de n'en apporter aucune ( de réponse ) et de refuser le débat... Si vous avez d'autres questions ( ou des arguments, on ne sait jamais ), n'hésitez pas, c'est un plaisir que de converser avec vous. :-)
A la fin de l'envoi, je touche.
Et nous, notre rôle c'est? :
Acclamations. Applaudissements dans les loges. Des
fleurs et des mouchoirs tombent. Les officiers entourent
et félicitent Cyrano. Ragueneau danse d'enthousiasme. Le
Bret est heureux et navré. Les amis du vicomte le
soutiennent et l'emmènent.
"Aux Français des tropiques qui veulent travailler à l'antillaise et consommer à la métropolitaine... Je vous laisse découvrir la suite, le temps d'aller vomir...
"Les Français des Tropiques", à l'instar de leurs frères Africains d'Afrique, jamais ne s'élancent vers l'avenir.
Avec un petit coup de brosse à reluire à Jégo, au passage, histoire de resserrer de précieux liens d'amitié.
Triste laquais du pouvoir.
http://frenchcarcan.com/2009/02/21/eric-zemmour-sur-la-crise-en-guadeloupe/
surement l'une des meilleures depuis le début du site !
Et peu de temps après l'une des pires en plus ! (avec Péan)
Comme quoi, faut jamais désespérer ! (et inviter Audrey aussi, oui...)
Pas trop le temps de dire plus en ce moment, mais je vous lis avec assiduité, et avec avidité !!
merci @si !
http://www.outre-mer.gouv.fr/?jego-tres-optimiste-sur-son-dialogue-en-guadelooupe-malgre-les-manifs.html
Il me semble important de rappeler cette spécificité. Ainsi, la façon dont TF1 a couvert l'événement est édifiante, en traitant les effets plutôt que les causes, des micros-trottoirs plutôt que des enquêtes. Les images et aussi le son : en évoquant le problème en 10 seconces en voix off, et J. P Pernault bien sûr et sa façon de s'intéresser de manière récurrente aux pauvres gens "pris en otage" par les mâchants grévistes. Alors le thème des émissions hebdomadaires doit être porteur de cette problématique de l'image. Par exemple, on pouvait émettre l'hypothèse que dans ce conflit, les jt solidaires, ont fait la grève de l’information !!
Alors bien sûr, tout ceci a un "caractère" politique, mais à la limite ASI c'est d'abord une émission didactique, sur la technique journalistique et la façon dont l'information est distillée, calibrée, orientée vers le grand public audio visuel. Asi doit donner les clés de lecture de l'information, sur tel ou tel événement (comme ce fut le cas pour Gaza) dire le non dit, s'arrêter sur les images pour mieux analyser leur puissance d'évocation, aller interroger les responsables des rédactions pour leur tirer les vers du nez, pointer la guerre des images, dévoiler les résistances, les pressions, etc...Le rôle de l'animateur, loin de toute obsession idéologique comme ce fut le cas avec Péan, doit être un levier supplémentaire dans le décryptage, l'analyse, le décodage de l'information. Il ne s'agit pas de transformer ASI en une émission politique de plus, mais faisons en sorte qu'elle reste seulement une émission de décryptage des images.
On n'attend pas que ce soit une émission qui explique "le fond" des problèmes mais la manière dont ces problèmes sont présentés au grand public via les images (et le son). Asi doit rester Asi. De mon point de vue, ASI c'est ça, tout ça, mais que ça.
J'aimerai revenir sur la remarque de DS sur le "débat" qui n'a pas eu lieu avant 10 jours.
Je ne peux pas parler de comment ça se passe aux Antilles, mais comment ça s'est passé lors du dernier conflit à La Réunion, totalement invisible de la Métropole, pour n'avoir duré que 5 jours.
Quand RFO dit donner la parole à tous, ce n'est pas un vain mot. Dans les JT, on a vraiment la sensation d'avoir entendu toutes les parties. Les bloqueurs, ceux que ça emmerde, ceux que ça arrange, les acteurs principaux (syndicat ds transporteurs, syndicat des pompistes, syndicat du commerce, préfecture, région (rappel, il s'agissait d'un bloquage des routes et stations services pour obtenir une baisse du prix de l'essence).
On s'intéresse aux causes, aux conséquences. Alors c'est vrai dans un premier temps, ce sont des micros tendus et des reportages. Puis on invite dans les JT un acteur, on fait des plateaux à deux ou trois contradicteurs. Chacun s'exprime. C'est parfois un peu "couillus", si si. Ici chacun garde son koseman comme on dit. On ne le change pas parce qu'on passe à la télé.
A l'usage, ça fait un peu tampon et ça évite aux tensions de grimper inutilement . Nos médias sont dans la crise. Actif, par la parole qu'ils donnent à tous. Peut-être instrumentalisé par instant, mais par chaque camps. Donc match nul ;-)
A la fin du conflit, et seulement à la fin, il y a eu un grand débat sur le prix de l'essence à la Réunion, avec une grande table et plein d'intervenants. Il y a avait là la région, les transporteurs, la chambre de commerce, les agriculteurs. Je ne pense pas qu'il y avait le Préfet - on l'avait pourtant beaucoup vu les temps d'avant. Et les pétroliers s'étaient dégonflés. A ce que je m'en souvienne, ils n'ont jamais participé à aucun plateau de tout le conflit de toute manière.
Dans ces débats organisés par la rédaction de RFO juste après le journal du soir, les téléspectateurs peuvent intervenir par téléphone pour poser des questions. Je ne sais pas comment ça se passe en amont (s'il y a des sélections au téléphone, par exemple). Mais on sent une certaine liberté dans les interventions. Il arrive que le cadrage se fasse directement en plateau (ex : quelqu'un qui ne pose pas de question, et part en considérations personnelles - c'est pas que ce soit interdit, chacun glisse sa petite opinion au passage, mais faut faire bref pour que d'autres coup de fil puissent passer).
La rédaction de France 2 organise-t-elle des plateaux, au moment ou à l'issu des conflits, où tous les acteurs peuvent s'exprimer et être confronté aux interrogations la population, en direct ?? Et pas via une ribambelle de SMS qui défilent en bas de l'écran ...
Parce que nos débats, ils ont peut-être pas le timing de l'immédiateté, mais il ont lieu, et sans montage.
http://www.bondamanjak.com/guadeloupe/27-a-la-une/6756-a-laffiche-aux-antilles.html#josc138131
Je suis navrée d'apprendre cette nouvelle marginale (quoique, peut-être pas tant que ça...) par rapport au sujet principal : la direction de l'information sur l'ensemble France Télévision sera peut-être confiée à Arlette Chabot. Récompensée sans doute pour sa loyauté et sa proximité avec le pouvoir ?
On pourrait faire la liste de ses faits d'armes, pendant la campagne électorale et après. On peut aussi constater comment elle choisit "ce qui, selon elle, intéresse les français".
Pour ma part, je regretterai beaucoup la qualité des infos de France 3.
Une seule solution : fuir les infos construites sous la direction de cette dame, et inciter à le faire !
Les sources d'infos alternatives ne manquent pas, n'est-ce pas ?
On peut voir la télé locale ici: Canal 10
Tout ce qui est dit ici, c'est au fond : DSK n'aurait pas dû réagir, c'est ça qui a créé le buzz.
Pas d'accord ! Et pourtant j'achète de temps en temps Siné-Hebdo…
Car on peut beaucoup pardonner à l'humour… quand IL Y A de l'humour, et – c'est encore mieux – quand il y a un propos (Voir Guignols, voir Groland)… Or là, qu'entend-on dans la chronique de "l'humoriste" en question ? Une accumulation lourdingue de clichés graveleux et attendus, c'est Tonton Robert au mariage des Bidochon. Et qui plus est, sur un sujet pipeule dont on se tamponne un peu quand même le coquillard…
Pas drôle, gratuit, méchant. Comme la plupart de ce qui m'a d'ailleurs été donné d'entendre des prestations dudit "humoriste", d'ailleurs. Une exception, cependant : sa chronique sur le supposé antisémitisme de Péan (mais là, il a quelque chose à dire). Vous le trouverez facilement sur Daily-truc ou You-machin. Mais ne remuons pas le couteau dans la plaie asienne…
Voilà, c'est tout : Le meussieu ne m'a jamais fait rire, et cette fois c'est DSK que j'aurais tendance à défendre dans l'histoire… Les hommes publics ne sont pas censés devoir tout avaler "pour éviter de créér le buzz".
Merci de votre attention.
Sinon la pub dont on parle vers la 50e minute c'est pour la "Générale d'optique" à voir ici...
c'était une émission très agréable à regarder et très enrichissante.
Merci aux invités et à toute l'équipe d'@si.
pour moi l'une des meilleures émissions que j'ai pus voir sur le site!
Je dois vous avouer que, n'ayant aucune descendance de marin breton, je ne connaissais rien de ses îles lointaines, ni du lent et progressif glissement des plaques tectoniques.
Comme cette homme cannelle ne manquait pas d'humour, nous avons fini par déjeuner ensemble, et longuement discuté tout l'après midi de son île paradisiaque.
Or, il est parfois des impressions fugaces, à effet idiopathique, qui vous envahissent d'un coup sans avertir :
je me vis alors, un bref instant, déguisé en un stupide Robinson Crusoë qui, un vendredi, (oui, oui, un vendredi maigre et non pas un mardi gras) voit débarquer sur d'étonnantes pirogues Yves Jego, avec des CRS qui vont au club med. gratos, et Ségolene Royal à la nage. Quant à Besancenot, parti sans couverture médiatique, il dériverait à ses risques et périls, et selon RFO vers Cuba.
Que faut-il décrypter-là?
merci de n'en rien penser.
Elle me disait aussi qu'elle ne comprenait pas ces références au racisme, parce ni ses parents ni ses grands-parents ne l'ont connu, et qu'il faut en sortir. Par quels mécanismes les Békés tiennent-ils aujourd'hui la majorité des richesses ? Les causes sont probablement multiples. Il me semble en tout cas que l'on ne peut pas séparer l'étude de la forme (ce qu'en disent les médias) du fond...
Un abonné qui commence à douter, après l'affaire Péant, de l'analyse de fond des sujets et du rôle même de ce site...
Audrey Poulvar est vraiment sympa, à la pseudo-ville comme à la scène du JT.
Et pour DS, Sophie et Dan, c'était pro, impeccable.
http://anthropia.blogg.org
Taubira : "Pour Sarkozy, l'Outre-mer c'est terra incognita"
c'est ici dans l'émission "Parlons net" de David Abiker
étonnant, non?
Attendre d'Audray Pulvar qu'elle flingue Arlette Chabot ou qu'elle dise que les gendarmes antillais sont raciste est aberrant, appeler cela "pousser l'invité dans ses retranchement", comme l'a dit un @sinaute, c'est se foutre du monde. Aucune information pertinente n'en serait ressortie, mais @si aurait eu droit à un joli coup de pub pour avoir diffusé le "suicide professionnel" de la journaliste.
Je ne trouve pas ça très honnête, le débat s'est montré effectivement très intéressant, les cris et insultes n'apportent souvent rien de bon, les sujets ont pu être creusés, la sémantique détaillée utilement, et ces tentatives de pousser un invité à la faute professionnelle ne sont guère estimable. D'autant plus que ce n'est pas la première fois que je surprends DS les doigts dans la confiture.
Comme l'ont dit beaucoup d'@sinaute la situation de la rédaction de France 3 place AP sur le grill. Je crois utile de rappeler ici que c'est également une de très rare journaliste de France Télévision à avoir participé aux manifestations contre la réforme de l'audiovisuel public. Vouloir la pousser ainsi à la faute me parait pour le moins déplacé.
Ceci dit, l'émission a vraiment éclairé utilement la situation en Guadeloupe, de même que la faible marge de manœuvre dont bénéficie actuellement France Télévision pour traiter ces sujets. La finesse rhétorique des invités dévoile en creux les trésors de diplomatie qu'ils doivent quotidiennement employer pour faire à peu près correctement leur boulot. C'est tout à leur honneur, un discours plus vif n'aurait pu que les faire disparaitre au profit de ceux, plus dociles, qui hante les rédactions de chaines à plus gros budget. Car, au final, l'essentiel sur leur travail et comment il le fond a été dit, libre à nous de les croire.
Je crois que c'est la meilleure émission de ASI. En plus Pulvar et les autres ont joué le jeu du décryptage de l'info.
C'est tout ce qu'on veut: une émission comme on en avait connue et qui nous a poussé à nous abonner sur ASI.
Pourquoi y a-t-il eu un retard à l'allumage dans l'information sur cette grève générale ? (la réponse est tellement évidente : parce qu'il faut taire l'événement en France , elle même secouée en ce moment !) au lieu de cela des "explications vaseuses" sur l'identité insulaire différente de la réalité sur le continent....
Pourquoi pas de débat demandé par les syndicats ? (car les arguments des patrons ou des politiques ne tiennent pas la route face à l'injustice que vivent les Antilles !)au lieu de ça on s'engouffre sur une terminologie du mot "débat"...
Les béquets sont-ils majoritairement racistes ? (il y a une forte aversion contre les ex. colons qui détiennent les richesses, cette aversion entrainant également une aversion des "blancs" contre les "noirs" dans un mouvement de réciprocité classique) au lieu de cela A. Pulvar tente une différence subtile entre une explication "caricaturale" vraie et "simpliste "fausse"...
La même Audrey Pulvar qui a du mal à avouer que le projet de réorganisation de France 3, sous la houlette de la touche puissante A. Chabot, serait catastrophique pour l'identité même de la chaine régionale, (mais on peut comprendre que si elle en dit trop, elle ira rejoindre la chaine privée de ses débuts, dans l'île de son enfance )etc...
On peut leur accorder comme crédit d'avoir bien voulu s'expliquer dans une émission de décryptage (ce qui est tout à leur honneur de la part de journalistes généralement frileux sur ce sujet) ... Sauf qu'ils ont été eux aussi décryptés !!
Moi aussi je crains pour elle , elle va être dans la ligne de mire du chef Sarko et d'une de ses affidés Arlette Chabot.Alors , bonne chance Audrey Pulvar et à vous entendre encore longtemps sur France 3.
Audrey P et Luc L nous en font un large florilège, dont on n'avait vraiment plus l'habitude dans le monde du journaliste TV:
différences entre caricature et simplisme, entre se méfier et être vigilant, "propos parfois pas dits mais arrogance présente", "là on force le trait", "certains mais pas tous".
Et ce recul sur la question de DS "le pb est économique & social, ou psycho-raciale?": "de toutes façons c'est lié. il y a des 2, mais ce serait trop facile de se cacher derriere le seul second aspect. c'est aussi une surillustration de ce qu'il se passe en métropole."
La veille, j'avais entendu sur le 20h de France2 Véronique St Olive interviewver Bayrou uniquement avec les questions stupides et enfermantes de journaliste sur le thème "allié ou opposant qui critique tout", "pensez vous que vous serez un bon président" (c'est dans combien d'annees les presidentielles ?); et Aubry n'avait pas mieux été traitée la semaine précédente (sur l'angle obligé de Ségolène, etc).
Avec Audrey et Luc, c'est vraiment un autre calibre, un recul, une capacité de la nuance, de vraie réflexion, d'analyse, voire d'auto-remise en cause, qu'on aimerait voir dominer le service information du public.
* Du coup, plusieurs de ces points liés au journalisme auraient mérités de poursuivre et approfondir, alors que ça n'était pas le coeur du sujet du jour (mais des sujets bien ASI quand même): on espère qu'ils seront réinvités quand ces sujets de fond sur le journalisme reviendront (meme si ca ne traite pas de DOMitude on peut les inviter, hein :-) ).
- par ex, sur la question de censurer ou non le syndicaliste qui accuse la police: si l'on applique un "principe de précaution préventif" sur la véracité à prouver des propos des interviewvés alors on supprime tout propos contestatoire avant d'avoir enquèté ? (aurait on cette idee pour Bernard Thibeau ?) et on ne montre que la vérité d'Etat ? mais comme elle-meme est parfois suspecte, alors on supprime tout interview ? il y a quand meme une difference entre laisser parler quelqu'un (acteur légitime, qui plus est), et reprendre ses propos par le journaliste ou en voix off ! Mais en même temps le débat est réel, car laisser parler est aussi permettre de manipuler (mais s'applique aux 2 camps... et à 90% de ce qui passe au JT).
- Ou sur le sarcastique "vous faite la these et l'antithese dans la meme phrase, vous etes donc un bon journaliste" de Luc, qui fait allusion à la mode de la pseudo-neutralité (=1 témoignage pour + 1 contre) et du dégout de l'analyse/édito/prise de position ou tout bêtement de l'enquête pour éclairer et non juste illustrer.
- Ou encore sur l'évolution que peux amener la présence d'un média privé comme ATV (écho inattendu et un poil iconoclaste au débat actuel sur l'audiovisuel, non ?)
* sur les éléments d'argumentation:
quelques lacunes de DS, si l'on applique systématiquement le principe "quid si c'etait en métropole" qu'il énonce mais a du mal à suivre:
- "vous n'avez pas fait de débat". Et combien de débats sur les chaines nationales, ces derniers mois, a propos de tous les sujets ayant conduit à conflits sociaux (ecole, recherche, sncf, santé, retraites, etc) ? (c'est malheureux, mais Delarue et les soirees presidentielles semblent les derniers avatars de debats télévisés sur les grandes chaines !).
- "fallait il diffuser ses propos non vérifiés ?": et si c'etait Thibeau ou Parisot, l'auriez vous pensé ?
- "la télé a surtout traité le point de vue des touristes usagers": vrai, mais quid lors de plusieurs des derniers conflits en France: la veille de la grande manif oecuménique partout en France, le JT de France2 ne traitait... que de comment les parents d'enfants et les usagers SNCF allaient s'organiser ! donc en plus du colonialisme (mais est-il distinct du parisianisme?), c'est aussi une tendance.
- rideaux baissés forcés: ça existe aussi dans les petites villes de métropole, ça a existé à l'epoque des grands mouvements sociaux durs, c'est une variante du concept de piquet de grève qui lui est bien vivant (tout aussi illégal, tactique, et débatable moralement).
- couper ou laisser parler en créole: l'option du sous-titrage n'a pas été évoquée, ne laissant qu'un faux dilemne (pas inintéressant à traité, mais du coup faussé).
* sur le fond:
- la guadeloupe n'est pas la martinique. un invité des matins de France Culture il y a qq jours avait eu a reprendre l'animateur à répétition: "non pas de climat général d'émeute à la Martinique, non pas que des noirs mais des voisins solidaires et pacifiques, à la Guadeloupe je ne sais pas", et de dire qu'il trouvait inquiétant et orienté le fait de ne vouloir voir que des dégradations, voire du noir, dans le conflict. DS cite le fait qu'il n'y a que le spectaculaire qui attire l'oeil, ce qui est vrai, mais on aurait pu aller plus loin, notamment par ce que produit la présentation du spectaculaire comme étant significatif et général, et aussi le rôle du cliché dans les qualifications positives ou négatives qui vont avec le commentaire.
- c'est quoi cette histoire de pub payante de Jégo dans la presse locale ?
* détail:
après Pujadas, je m'étonne à nouveau des différences d'aspect physique quand une "star du JT" sort de son aquarium: Audrey semble plus jouflue, a un accent, et a de léger tics (mais comment s'en debarrasse-t-elle au JT?); Pujadas semblait lui aussi différent lors de son pasage, quant a PPDA (jamais vu chez vous :-) ), on sait combien il contrôlait son cadrage et angles de vues au JT.
Bref, j'ai beau avoir des chapitres cadrage et maquillage dans ma conf sur la manipulation par l'image, c'est amusant à constater.
Pour Pujadas un peu et pour Audrey beaucoup, c'est étonnant de les voir se décoincer chez vous: comment vivent-ils donc l'exercice sportif et contraint de leur JT, et a quoi ça tient ?
Ainsi les propos du BK Hugues Despointes ou ceux du syndicaliste n'ont pas la même résonnance "de scandale" écoutées par une oreille antillaise ou par un métro (un Z'oreille). Les guadeloupéens et les martiniquais n'en seront pas outrés sur le même mode que les hexagonaux.
Oui, tout est imbriqué aux Antilles, ce sont des îles avec un passé qui affleure dans les modes d'expression et dans le vocabulaire des différents protagonistes, un passé colonial, mais également une histoire post-coloniale complexe.
Imbrication entre couleur de peau et situation de classe sociale (relire Peau noire et masques blancs de Fanon) ; imbrication entre dureté des luttes et résistance à l'esclavage / imbrication entre la présence de l'Etat (départementalisation) et fonctionnarisation d'une grande majorité de Domiens mélangé avec la montée d'une bourgeoisie locale de notables mûlatres et du fait de l'insularité une proximité de tout et de tous. Ce qui crée un "pot pourri" où les différentes strates de la société se juxtaposent dans le même "mille feuilles" où tout s'interpénètre-
La situation me fait penser pour grande partie à ce mélange et cette complexité des Banlieues d'île de France où se cotoient des riches, des classes moyennes et des pauvres avec les nombreuses histoires et les temps d'immigration, (provinciaux déruralisés, italiens, espagnols, portugais, polonais, maghrebins, africains ) d'intégration et de crise subie. La différence étant que dans une île l'isolement ou l'éloignement social ou racial est tout relatif.
Les auteurs Antillais doivent être lus pour mieux percevoir tout ce passé ou ce passif et la réalité actuelle :
Joseph Zobel et "Rue Case négre" -- sur la réussite par le scolaire et les débuts de la départementalisation/
André Schwartz-Bart pour La mula^tresse Solitude et la lutte et la résistance à l'esclavage /
Patrick Chamoiseau pour la description des différentes types de peaux et donc de cohabitation de communautés /
Raphaêl Confiant ( mulâtre) qui pour moi est le meilleur decrypteur de toute cette histoire de sang mêlé et d'histoire (plutôt de la Martinique) -
De plus tous ces auteurs, usent pour les deux derniers notamment d'une langue fleurie mâtinée d'expressions créolophones qui sont les meilleures images de l'imbrication là encore des vieilles expressions de patois français mélangées aux différentes langues qui sont arrivées selon les modes de peuplement antillais - Il ne faut pas oublier non plus que vivent dans ces territoires densément peuplés des indiens venus des anciens comptoirs de l'inde recrutés pour cultiver la terre délaissée par les noirs "affranchis" ; des "syriens" venus du Proche orient ...et pas seulement des noirs ou des blancs créoles et des métros venus soit dans les valises de la départementalisation, soit parce que la crise ^semblait être plus vivable au soleil.
MErci en tout cas aux 3 invités d'avoir donné les pistes de ces sujets.
Dommage qu'en 73 minutes d'émission on n'ait pas entendu le mot "colonialisme" (à part une évocation du "passé" colonial" par Luc Laventure et de l'époque de RFO "télé colonialiste" par Audrey Pulvar)
C'est d'ailleurs l'opinion de ce dernier sur l'aspect "colonial" de ce conflit que j'aurais aimé avoir comme
il l'a donnée avec brio sur l'aspect "psychologico-raciste" (Daniel Schneidermann), sur l'aspect économico-social et sur
l'aspect "identitaire".
Nous avons bien là un problème économique et social avant même un problème "racial" même-si celui-ci existe. Mais je me dit que si la redistribution salariale, des prix indexés équitablement étaient pratiqués l'éventualité d'une dimension "raciale" ne se poserait peut-être pas...
Le traitement des médias métropolitains a vraiment été médiocre et j'ai envie de dire "comme d'hab' "
Comme le dit la pertinente Audrey Pulvar les Antilles sont loin dans la tête des gens. Mon boulot me fait voyager tout le temps également aux Antilles, et souvent dans la bouche même de mes collègues qui voyagent autant que moi j'entends ceci alors que nous sommes en Guadeloupe où en Martinique : " En France etc..."
On a tendance en métropole à oublier que les Antilles sont tout autant la France que l'est l'Alsace...
Le sujet des Antilles doit être traité en profondeur et avec nuances, ce qui a été fait à mon avis lors de cette émission. Les interlocuteurs n'ont pas tentés de réduire la tension uniquement à la Guadeloupe (car elle est présente aussi en Martinique, en Guyane... et en métropole... et en dehors de la France) mais ils ont élargis le débat sur les aspects économiques, la domination du capitalisme et du pouvoir centralisé, puis les préjugés racistes qui existent dans tous les camps. Magnifique. Merci !
Cela change vraiment d'un Sarkozy qui parle "aux gens des Antilles" et presque uniquement à eux en passant sur RFO, au lieu d'aborder, même rapidement le sujet, lors de sa grande messe télévisée française sur la crise (mais je me demande s'il ne considérait pas cette messe comme uniquement métropolitaine en réalité). Sarkozy est malin et il continue de vouloir diviser pour mieux régner : en gros, en Martinique, c'est réglé (alors que l'on comprend bien que ce n'est pas réglé mais que les Martiniquais ont simplement moins recours à la violence actuellement mais que leurs revendications sont à peu près les mêmes). En Guadeloupe, ce sont des sauvages et il faut envoyer des compagnies de CRS pour calmer ces rebelles à l'ordre établi (alors qu'il suffit d'aller discuter avec les représentants du LKP par exemple et surtout de satisfaire leurs demandes, ce qui n'empêche pas de demander des contre parties). Cela me rappelle sa position sur les banlieues... Sarkozy est tout à fait conscient de ces frontières qu'ils imposent aux français (plus d'excuses !). Il dit même qu'il faut régler le confit Guadeloupéen par des états généraux dans chaque département d'outre mer. La bonne blague ! Il faut que le président français donne une ligne directrice globale (donc française) à ces conflits. Une sorte de code moral permettant de donner un peu de sens et de justice dans le capitalisme. Évidemment il faut aborder les spécificités locales (en Guadeloupe par exemple, mais aussi en Corse, en région parisienne...) mais son rôle à lui est d'avoir une vision globale de la situation. Il en a une, j'en suis persuadé mais ce n'est sans doute pas celle qu'attendent les français : diviser pour mieux régner.
Ceci dit, cette émission est intéressante à plusieurs titres, ne serait-ce qu'en montrant comment est traitée l'information sur certaines chaînes comme TF1 qui, selon sa bonne habitude, remplace l'analyse par l'anecdote très orientée, comme ici le malheur de ces "pauvres touristes" qui se trouvent bloqués dans leur hôtel et ne peuvent pas "aller à la rencontre des habitants"!
Pourquoi çà a bien fonctionné :
- des invités qui ont des choses à dire,
- qui ne sont pas en opposition de principe,
- qui ne sont pas en position d'accusés.
En gros, une ambiance de collaboration plus que de débat, pour un but commun : faire comprendre ce qui se passe, au-delà de (ou malgré?) ce qu'en disent lémédia.
J'ai aussi apprécié le rappel du "doute méthodologique" dont doit faire preuve le Journaliste lorsqu'il rapporte la parole d'un témoin. Je souhaite simplement que ce doute ne soit pas réservé à la parole des syndicalistes.
Une vieille requête de forum exaucée :-)
Bref, comme Fandasi pour clavier; Gamma GT et Alain B. ci-dessus, un "grand cru d'@si".
À consommer sans modération.
pourquoi personne, et en tout cas pas un média, dans les divers développements qui commencent à fleurir sur la complexité de la question, pourquoi personne ne parle de la façon dont sont traités les métros qui vivent sur place pour raison professionnelle (pas les békés, pas les touristes) par les Guadeloupéens ?
Personne n'y a vécu ?
personne ne connait qqun qui y a vécu ?
Moi, si. Et les récits qu'on m'en a faits font parfois froid dans le dos.
Serait-ce par trop politiquement incorrect ?
Même pour @si ?
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
On ne saura jamais (ou plutôt si : c'est non) si RFO a passé les témoignages des commerçants obligés de fermer manu militari; c'est tellement évident qu'il n'y a pas besoin de le montrer (c'est une pratique courante dans les DOM même si ça relève du délit pénal) d'autant plus que ce ne serait pas possible si la grève n'était pas immensément populaire (comprendre ceux qui veulent ouvrir sont soit des salauds soit des mecs qui n'ont pas les moyens de faire grève et les gros bras syndicaux sont heureusement là pour leur permettre de céder à leurs inclinations profondes)
et puis comme les gens se considèrent propriétaires de leur télé, et qu'ils sont tous favorables à la grève, si RFO montrait cela ils envahiraient la station et la fermerait aussi
cela relativise un tout petit peu l'objectivité des reprotages de RFO qui prétendent que Jégo s'est contredit non? d'autant plus qu'on a cru comprendre qu'il s'agissait d'un projet d'accord (amis des antilles je ne connais pas le droit créole mais en droit français un projet d'accord n'est pas un accord)
grand moment aussi la plausibilité des injures racistes proférées par les gendarmes; possible certes mais plausible? parce qu'il y a confrontation physique et que les forces de l'ordre sont composées de racistes (en vla un beau préjugé raciste)? Quant à symétriser l'absence de plaintes pour injures racistes et pour diffamation, c'est un peu fort de café (au lait): ce n'est pas parce que je me tais que je reconnais le bien fondé de la diffamation (surtout avec une contrainte politique d'apaisement); en revanche, ne pas porter plainte sur des injures racistes, alors qu'elles se multiplient et débouchent, cela justifie un certain scepticisme dont seul le type de france antilles a eu le courage.
Les Antilles c'est un groupe de pression (journaliste, syndicaliste, fonctionnaire) tout entier orienté à traire la métropole
à voir aussi http://www.rue89.com/2009/02/20/taubira-pour-sarkozy-loutre-mer-cest-terra-incognita.
Une anecdote : un journaliste de RFO passait à Pointe-à-Pitre pat hasard et vit ces confrères de la presse nationale qui faisait des photos du secrétaire d'État assis en train de discuter avec les clients d'un bar. ( Le truc très organisé). Lorsqu'il a commencé à filmer, le secrétaire d'État lui a fait signe de couper.
Concernant cette histoire de débat, je rappelle que RFO est en grève. Il y a des points d'informations dans la matinée, vers 11 h jusqu'à midi, et le soir 19 h journal national et de 19 h 30 jusqu'à parfois 21 h 30.
Durant ces tranches d'heures, tout le monde parle. On entend les avis de tous les partis, de ce qui sont pour, contre…
Quand les journaux se transforment en débat à coup de téléphone, je ne vois pas l'utilité d'avoir en plus un débat.
Les réponses sur le rimbusblog !
Continuez comme ça !
(je me suis réabonné exprès pour la voir)
Comme disait quelqu'un :
"S'il pouvait exister dans le monde 1000 Audrey Pulvar, au lieu d'une seule"
PS. J'engage l'équipe d'@si à réinviter Audrey Pulvar au moins une fois l'an (pendant la période des réabonnements par exemple).
debrouillage assez convaincant, notamment sur l'affaire de la negociation des 200 euros, ca donne un tres bon eclairage
bon evidemment ca reste consensuel;
ft pas s'attendre a des scoops
mais on effleure quand meme plus le sujet que sur les chaines hertziennes!
L'épisode parlant du documentaire Les Derniers maîtres de la Martinique a tourné court et pour cause ! Comme le susurre Audrey Pulvar "pas touche à nos annonceurs" !
Et pourtant, ces békés, héritiers des familles de colons blancs sont toujours les vrais maîtres de la Martinique bien que représentant aujourd’hui moins de 1% de la population martiniquaise. Les descendants des colons ont toujours entre les mains 20% du PIB de l’île. Le cœur de leur puissance est la propriété foncière et leur sens des affaires : ils possèdent 52% des terres agricoles, ils contrôlent 40% de la grande distribution en Martinique, ils sont en situation de quasi monopole dans l’industrie agroalimentaire et de monopole dans la distribution pétrolière et les transports, tous des secteurs vitaux pour une île.
Les autres atouts des patriarches békés, ce sont leurs connexions politiques, à Paris et à Bruxelles, où ils défendent leurs affaires familiales au plus haut niveau. La connivence entre les grandes familles béké et le pouvoir politique a été mise au jour en 2007 avec l’affaire du chlordécone. Un pesticide interdit aux États-Unis et en France à l’origine d’une catastrophe sanitaire majeure aux Antilles françaises.
Ceci peut expliquer cela. Le quasi silence médiatique pendant les 3 premières semaines de grève, les reportages sur les pauvres touristes ne pouvant plus circuler, les vilaines bandes de jeunes qui mettent la ville à feu et à sang la nuit (toujours selon les dires de télélysée) et enfin l'assassinat d'un syndicaliste - dont vous n'avez même pas fait allusion à @si - par des soit-disant "jeunes" (encore eux ?!!!), mais avec une arme de guerre et 3 balles à ailettes !!!
Oui, vraiment, j'aurais souhaité que cette émission ait un peu plus de c.... enfin soit moins consensuelle, moins lénifiante.
La vidéo sur les békés Les Derniers Maîtres de la Martinique :
http://www.lacausedupeuple.com/documentaires/2009/02/19/esclavage-moderne-derniers-maitres-martinique
Ceci tient également à la qualité de vos invités... espérons que ce soit un bon tremplin pour la suite !!! (je suis effectivement de ceux qui attendaient sans doute que les émissions vidéos du site d'@si soit quasi identiques à l'émission de france5....).
Je viens de vous retrouver (j'avoue, je n'avais pas encore cherché bien bien fort..), et j'ai lâchement profité du fait d'être étudiant pour m'abonner au tarif réduit..
Pitié, continuez vos émissions et autres, vous êtes aussi utiles qu'un bon canard, ou qu'un bakchich.info..
Cette émission ci me rabiboche avec ASI, avec un DS agaçant dans le bon sens, et des invités qui se prêtent au jeu avec franchise, même dans leurs moments de gêne. Au final, on voit une autre vérité, "moins simpliste" comme le rappelle à plusieurs reprises Audrey Pulvar, sur les DOM-TOM. C'est rafraichissant d'introduire des nuances, car comme le dit Laventure "La vérité est comme le diamant elle a plusieurs facettes".. et c'est dans cet esprit-là que j'aimais, et recommencerai à aimer ASI. Donc bonne émission qui rattrape le désastre de Péan, avec en sus une dernière pique de Laventure envers DS!
Last but not least, je redoute le pire pour Audrey Pulvar, compétente, charmante, et insolente (hein Nicolas?) si elle devait travailler sous la houlette d'Arlette Chabot. J'ai bien peur que croiser les doigts ne suffise pas.
Ca divague sec sur le service public.
je tiens à vous féliciter et en particulier Sophie, pour l'emploi du nom de Tananarive au lieu de Antananarivo, que les chaines de télé emploient à tout bout de champ.
En effet, viendrait-il à l'idée de ces "grands-journalistes-des-chaines-nationales" de nous parler de "London" ou de "Bucaresti", pour citer dans leurs commentaires, les capitales de la Grande-Bretagne et de la Roumanie ?
Ce serait si simple de rester cohérent !!!
L'une des meilleurs émissions.
Acte 3 - Les Békés.... ; 2ème alinéa : .....elles "forcissent" le trait..... pour "elles forcent le trait". "Forcir" signifie devenir plus fort, grandir ; s'appique surtout à un enfant. Allez-vous vous mettre à massacrer le français comme 80% des journalistes le font, y compris ceux de qui on pourrait en attendre une meilleure connaissance, comme ceux du MONDE ou d'@si ?
J'ai un peu décrocher d'@si ces jours-ci, je suis occupée ailleurs, j'ai l'impression du coup via ma phrase précédente, de faire du sur place.
Le sujet de l'émission je pense que nous étions nombreux à l'attendre. Je me ferai mon idée plus tard. D'avance merci @si
PS: Beau lapsus Daniel : le "g" de Jégo débarque dans Parisot , que vous appelez "Laurence Parigot" ..J'aime !
Je pense qu'on peut dire que la mission est accomplie pour @si qui nous fournit un microscope bien pratique pour décrypter ces événements lointains et mal traités par les média nationaux.
Audrey Pulvar est géniale...
Bon, une pique de hérisson pour DS : c'est quoi "un trait qui forcit" ?
Sinon émission passionnante parce que les trois regards étaient différents sur la réalité antillaise, très mal connue des métros (moi en l'occurrence).
Bien apprécié le débat entre le plausible et le réel sur les propos tenus par le syndicaliste. J'ai quand même vu une certaine gêne d'Audrey Pulvar quand DS a noté que les images n'étaient pas celle de France 3 mais de RFO et que donc : ce ne sont pas les journalistes France 3 qui les ont tournées. Alors dire, ce n'est pas grave si ce qu'il dit ne s'est pas passé parce que de toutes les façons, cela est une réalité ... ça coince sur le plan de la rigueur journalistique, non ?
Mais bon, visiblement, cela arrangeait France 3 d'utiliser des propos douteux pour dénoncer des faits auxquels ils auraient assistés. J'aurais tout de même préféré un papier du journaliste sur place qui nous le dise lui-même.
Voilà,mais Audrey Pulvar est une journaliste de grand talent quand même (amonavi).
J'étais tres étonné de voir qu'uncun média (de ceux que j'écoute), ne se donnait la peine de nous expliquer ce qu'il y avait derrière cet expression "vie chère", que je trouvais tres confortable pour les médias. Je n'arrivais pas à savoir si c'était le slogan rééel des manifestant, ou si c'était une façon confortable de resumer une situation sans l'analyser, mais dans les deux cas, cela méritait d'être creusé, tout de suite. (d'ailleurs, j'ai été étonné qu'@si ne réagisse pas à ce mot valise de "vichère" ).
Je n'imagine pas une manifestation en métropole contre la vichère sans que des journalistes ne cherchent à comprendre ce que ce mot recouvre, ou sans que les hommes politiques n'expliquent pourquoi c'est anormal ou au contraire normal..
Voila, je regarderais l'emission ce week-end, pour comprendre ce qu'Hélène Jouan à decrit sur France Inter ce matin, cet aveuglement journalistique.