Les assises de Strasbourg excluent les journalistes... sauf un
La cour d'assises de Strasbourg a accordé aux parties civiles le huis clos dans une affaire de violences sexuelles sur mineurs, tout en dérogeant à la règle pour un journaliste des "Dernières nouvelles d'Alsace", le quotidien régional. Indignation des journalistes et médias exclus. Ils dénoncent cette décision inédite, comme l'Association de la presse judiciaire et le SNJ, principal syndicat de journalistes.
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Le seul tri que j'ai rencontré dans ma pratique professionnelle lorsque je couvrais des audiences, c'est au procès Papon. Parce que la salle était trop petite, vu le nombre de parties civiles et l'importance des demandes d'accréditation. Mais personn(...)
Si vraiment ils n'en sont pas a l'initiative , ils doivent refuser par déontologie .Et puis arrêtez de parler de démocratie s'il vous plais , c'est très désobligeant pour notre intelligence .
Vu comme ça, ça ressemble ni plus ni moins à une manipulation des avocats des parties civiles qui veulent contrôler l'opinion public en choisissant la seule source qu'elle aura pour s'informer sur le procès. Ce serait un précédent extrêmement dangere(...)
Derniers commentaires
C'est dégueulasse, c'est les journalistes qui font le plus de travail sur le terrain qui ont les infos ! Si on vient d'un journal avec peu de moyen, on ne peut pas correctement faire le boulot donc il faut s'aligner sur les journaux les plus merdiques qui ne font jamais de travail d'enquête !
lol
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De ce que je comprend ce sont les parties civiles, donc les plaignants qui ont réclamé le journaliste. On peut imaginer qu'elles ont confiance en lui pour rapporter le débat en toute "équité".
Ça crée un précédent, mais à une époque où la Justice se fait sur les réseaux sociaux, on peut comprendre que des victimes tiennent à avoir un minimum de contrôle sur ce qui se dira dans la presse à leur sujet.
C'est aux journalistes de s'interroger sur les raisons de l'absence de confiance manifestée ici.
Honnêtement, je ne vois pas où est le problème. Les journalistes qui protestent font comme si cela concernait potentiellement tous les procès mais il s'agit là d'un cas d'exception à la publicité (au sens premier) des débats judiciaires. C'est la nature des victimes qui détermine la possibilité du huis-clôt au bon vouloir des partis civiles. La décision du juge me paraît parfaitement logique. Du fait que l'esprit de la loi est la protections des parties civiles et que la lettre de la loi leur laisse le choix de la publicité ou non des débats, le juge serait effectivement "plus royaliste que le roi" en interprétant la loi comme un huis-clôt total ou une publicité totale sans alternative. Comme quoi, son commentaire se comprend parfaitement.
Si les partis civiles de ce genre d'affaire peuvent faire exception pour un journaliste qui le demande, elle peuvent faire exception à leur bon vouloir. Cela ne fait qu'accroître la liberté des partis civiles sans nuire aux débats. Ils ont ainsi la possibilité de laisser un journaliste qui aurait participé au sujet en le levant par exemple, assister au procès tout en maintenant les autres à distance comme ils ont le droit de le demander. En ce sens, c'est bien une diminution du droit des partis civiles que demandent les journalistes mécontents.
Il ne reste plus à ces journalistes blackboulés et frustrés qu'à faire leurs petits Altice mesquins en attaquant les partis civiles au tribunal de commerce pour concurrence déloyale, parce que j'ai bien l'impression que c'est ce qui les dérange le plus dans l'affaire. Tout le discours offusqué sur le "tribunal qui choisirait ses journalistes accrédités" est d'une terrible mauvaise foi et sert de cache-sexe à des atermoiements de charognards accourus en nombre pour suivre un procès de viols sur mineures dont le huit-clôt était prévisible.
Cela ne me parait pas grandir la profession, loin de là.
"Ils ont ainsi la possibilité de laisser un journaliste qui aurait participé au sujet en le levant par exemple, assister au procès tout en maintenant les autres à distance".
Vous présumez une noble motivation des parties civiles. On peut aussi imaginer qu'elles veulent la présence de ce journaliste - et de ce seul journaliste - parce qu'il a épousé étroitement le point de vue des parties civiles dans ses compte-rendus.
En tout état de cause, ce n'est jamais bon d'entendre un seul son de cloche.
Tant que ça ne nuit pas au débat judiciaire dans le prétoire, ce qui est l'intérêt de tous, je préfère en effet considérer que les parties civiles demandent le huit-clos dans l'intérêt des victimes mineures, et si elle y déroge pour un journaliste que c'est aussi dans leur intérêt. C'est le travail de leurs avocats après tout.
De plus, il y a d'autres personnes au procès qui sont capables de nous dire dans le cadre de ce qui sera diffusé par ce journaliste si la relation des faits est correcte, avocats de la défense et ministère public. Et eux, comme les parties civiles, peuvent parler à d'autres journalistes tant que ce qui doit demeurer secret le reste.
Dans votre hypothèse il faudrait que la totalité des acteurs, avocats, parents des victimes, victimes, prévenus, témoins, procureur et journalistes accrédités soient de collusion pour que cela pose problème. Je veux bien concéder que je prête de nobles motivations aux parties civiles, convenez que vous prêtez de bien sombres desseins à la totalité des participants.
Et au final, nous aurons quelques jours plus tard le jugement qui viendra lui aussi apporter un éclairage sur les éventuels articles qui seraient parus. Vos craintes, selon moi injustifiées pour les raisons que j'ai données, ne suffisent pas à demander de restreindre un droit des parties civiles qui est garanti par la loi.
Cela ressemble beaucoup, de la part des journalistes qui se sont présentés en nombre à un procès de viols sur mineures alors que je le répète le huit-clôt était prévisible, a une méchante crise de jalousie professionnelle. Et si, sous une pression que je n'approuve pas, le journaliste accrédité "à l'insu de son plein gré" s'est senti obligé de partager gratuitement les articles, c'est bien que le problème de la concurrence était bien celui qui échauffe les esprits.
Conclusion : Cela ne me parait pas grandir la profession, loin de là.
Désolé, mais la publication des attendus d'un jugement sera loin, très loin d'avoir l'importance du compte-rendu d'audience fait par un journaliste en situation de monopole. Encore une fois, en matière de journalisme il est essentiel d'entendre plusieurs sons de cloches.
Ah mais je compte sur les autres journalistes pour interroger les participants au procès comme ils l'auraient fait s'il était à huit-clôt complet, pas vous ?
Pour chercher à savoir pourquoi ce journaliste et pas un autre ?
Quels sont les risques de distorsion ?
Et quid des autres intervenants pouvant parler dans la presse ?
Parce que là vous prenez l'exemple du jugement, mais le reste des témoignages ?
Vous cherchez à nous faire croire que sous le prétexte qu'un journaliste n'y rentre pas, il ne saura rien de ce qui se passe dans l'audience. Les journalistes du canard n'ont pas de chaise au conseil des ministres.
De plus vous postulez la malhonnêteté ou l'incompétence du ou des journalistes accrédités mais il n'y a pas moyen de lui parler à celui-là ? D'évaluer sa crédibilité, d'en parler ?
Allons. Je protesterais avec vous s'il était possible de mettre à huit-clôt un procès pour protéger le secret des affaires, des politiques ou des policiers. Mais dans les circonstances de la loi de protection des victimes mineures, soyez raisonnable.
Mais surtout que pensez-vous des conséquences de votre demande sur la contrainte que cela imposerait aux parties civiles ? Huit-clôt absolu ou ouverture à tous. Nous parlons d'affaire délicates là. Êtes-vous sûr que vous êtes dans le bon camp ?
Ne seriez-vous concerné en tant que journaliste et donc pas tout à fait objectif sur le sujet ? N'aurions-nous pas affaire à du corporatisme mal placé teinté de concurrence plutôt qu'à une saine défense du droit à l'information.
J'ai toujours des doutes.
Je crois que je ne serais pas sincère si je devais qualifier votre réflexion. Je serais obligé d'utiliser des qualificatifs désobligeants. Je me contenterais de dire qu'Interroger l'avocat de la défense et celui des parties civiles ne remplacera jamais une observation directe pour se faire un point de vue. Or, c'est ça qu'on demande à un journaliste qui couvre un procès : apporter son regard. Et ce sont les regards croisés qui permettent à l'opinion publique de se forger une opinion.
Vous êtes malhonnête (voyez, moi je n'hésite pas).
La question n'est pas de savoir si c'est mieux ou pas. Vous faites semblant pour ne pas parler du fond et vous draper dans le droit à l'information.
Ai-je jamais soutenu que le fait d'être dans la salle est équivalent à interroger les personnes présentes à la sortie ?
(par parenthèse je ne sais pas pourquoi vous ne parler que des avocats, les procureurs parlent, les témoins, les victimes. Ah si je sais, vous vous limitez à eux car cela renforce l'aspect de manipulation possible. Dans votre roman, un avocat c'est fourbe)
Ben non. Je vous ai juste dit que dans le cadre d'un huit-clôt total les journalistes ne sont pas non plus aveugles et sourds, ils arrivent quand même à informer. Pas autant que quand ce n'est pas un huis-clôt, mais quand même.
Pourquoi ne parlez-vous que de ça dans vos messages alors qu'il y a bien d'autres aspects dont j'ai parlé ?
Donc, là, nous avons un huit-clôt. De toute manière, ça aurait été le jeu de tourner autour des participants. Sinon, pourquoi les journalistes s'étaient-ils déplacés en nombre alors que le huit-clôt était annoncé ? C'est donc qu'il y a bien quand même quelques trucs à collecter. Mais qu'apprennent-ils ? Un journaliste a un avantage sur eux. Alors là, c'est le scandale, c'est injuste, on nous cache tout, le tribunal accrédite les journaliste.
Oui, la présence des journalistes pour la relation du procès c'est mieux.
Après on pourrait discuter de l'intérêt d'aller s'agglutiner à la sortie d'un procès à huis-clôt qui concerne des viols de mineurs pour "l'information du citoyen". Mais c'est une autre histoire.
La vrai question est : A partir du moment où le procès est un huis-clôt de toute manière, est-ce mieux au point de justifier le fait de diminuer le droit de la partie civile ?
Sinon, soyez honnête. Vous êtes journaliste, non ?
C'est vous qui êtes malhonnête. On parle d'un huis clos et vous nous racontez que les journalistes n'ont qu'à interroger le procureur et les participants. Ben non, ils ne le peuvent pas, puisque c'est à huis clos. Vous racontez vraiment n'importe quoi.
Vu l'état des finances de la Justice, bientôt les journalistes devront payer leur place
L'anonymat du président de la cour d'assises, est bien respecté. Donc les journalistes sont des gens fiables. Alors pourquoi?
Si c'est pour éviter un emballement médiatique, tout en n'étant pas suspecté de vouloir dissimuler un peu l'affaire, c'est réussi. Il est bien content, celui qui a la responsabilité, car c'est peut-être un qui a fait pression sur le président, on ne sait pas.
On se demande bien pourquoi on ne veut pas trop parler de ce gus?, qui cumule la protection de toutes les institutions possibles (enseignement, maire-adjoint, scoutisme, famille).
Cette décision, parce qu'elle est sans précédent, pour moi ne peut être interprétée que comme une complicité, très malvenue car ayant l'air d'un protectorat de plus, envers une d'elles au moins, ou complicité avec toutes les institutions de l'histoire. Couvrir, c'est être un peu complice, dans ces affaires, on est d'accord?
Vu comme ça, ça ressemble ni plus ni moins à une manipulation des avocats des parties civiles qui veulent contrôler l'opinion public en choisissant la seule source qu'elle aura pour s'informer sur le procès. Ce serait un précédent extrêmement dangereux, imaginez qu'on n'autorise que Valeurs Actuelles à couvrir un procès pour violences policières ou sexuelles.
Le seul tri que j'ai rencontré dans ma pratique professionnelle lorsque je couvrais des audiences, c'est au procès Papon. Parce que la salle était trop petite, vu le nombre de parties civiles et l'importance des demandes d'accréditation. Mais personne n'était exclu. Une salle vidéo avait été créée. Le gratin des journalistes avait droit à la salle d'audience et la piétaille (dont je faisais partie) à la salle vidéo.
Rien à voir donc avec la décision scandaleuse (fort bien) rapportée ici.
Si vraiment ils n'en sont pas a l'initiative , ils doivent refuser par déontologie .Et puis arrêtez de parler de démocratie s'il vous plais , c'est très désobligeant pour notre intelligence .