"Les femmes violées du Kivu, c'est un marronnier"
Les organisations non gouvernementales façonnent-elles la vision des conflits proposée par les médias ? C'est le sujet d'une enquête de Justine Brabant, que vous lirez ici. C'est aussi le sujet de notre émission de cette semaine, dans laquelle nous recevons Christophe Ayad, journaliste à Libération, spécialiste du Proche-Orient et de l'Afrique, Jean-Hervé Bradol, ancien président de Médecins sans Frontières, et Pascal Dauvin, auteur de La communication des ONG humanitaires (L'Harmattan, 2010).
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Derniers commentaires
Il y est aussi question du Kivu ;o((.
En ce qui me concerne, en tant que femme, je peux dire que je déteste faire le ménage, je déteste repasser, je déteste faire la bouffe tous les jours... mais que j'aime distribuer des tracts pour le FdG, que j'ai aimé "jouer les assistantes de journaleux mâles" sur des terrains assez dangereusement en guerre (pendant qu'ils étaient "embedded" avec l'armée française, que j'aime voyager seule dans des pays inconnus, mais que je n'aime pas sortir seule la nuit dans ces mêmes pays (en l'occurrence le Mexique), que j'ai aimé aller faire la bringue tous les soirs avec des copines, et que, depuis que j'ai été agressée par deux abrutis mâles visiblement bourrés comme des barriques, en pleine journée, sur le chemin côtier (qui m'ont traitée de grosse salope, qui ont enc... ma mère entre autres) eh bien je n'y vais plus !
Pourriez-vous expliquer pourquoi les mecs bourrés s'acharnent sur les femmes qui marchent seules sur une plage à marée basse, en leur envoyant de lourdes branches coupées trouvées sur le chemin, 6m au-dessus, et comment ils trouvent le courage de se planquer derrière des arbres afin qu'on ne soit incapable de les décrire si on va porter plainte ? Ou pourquoi, toujours sous l'emprise de l'alcool, ils veulent absolument "sauter" leurs compagnes ou même une femme enceinte de 6T mois (comme samedi dernier à St Nazaire), inconnue d'eux, qui a dû aller accoucher tout de suite après le viol.
- vous avez pris le temps
- les 3 invités et Christophe Ayad tout particulièrement ont enrichi le discussion
Je n’ai pas regardé vos émissions d’été, parce que je m’attendais aux poncifs de type « bébé noir dans les mains d’une femme blanche », au lieu de ça un débat qui sort de l’émotionnel.
Assez bizarrement, je croyais que le misérabilisme, l’absence d’analyse des reportages décrivant les drames de Sierra Leone, Liberia, ex Zaïre etc … était le fait d’un tropisme plus ou moins conscient – Un reflet de la condescendance des occidentaux pour suivant les cas : les bons ou les méchants sauvages que nous sommes – je l’avais accepté comme un mal nécessaire, mieux valait qu’on parle des damnés de la terre, même en leur enlevant toute dignité, si ca pouvait alléger leurs souffrances. Je comprends à quel point je me suis trompée sur ce point.
Pour le reste il y a de nombreuses sources pour les personnes qui veulent aller plus loin. La violence d’un des témoignages de victime en fin d’émission, me rappelle l’horreur que j’avais éprouvée début des années 90, lorsque j’avais lu dans des hebdomadaires américains les premiers reportages sur les conflits en Sierra Leone, Liberia, ... avec description des crimes de guerre et quand j’avais constaté il faut bien le dire l’indifférence de la sacrosainte «communauté internationale»
Arrêt sur images continue de me surprendre, à casser mes repères, brouiller mes balises – Je vais regarder l’ensemble des émissions que vous avez consacrées à la guerre l’été dernier. Je regrette de ne pas l’avoir fait plus tôt.
Emission exceptionnelle, encore une fois chapeau bas.
J'ai l'impression qu'il n'a pas osé finir sa phrase ou bien que le son est haché juste sur ce mot !
Excellente, excellente émission
La qualité d'une émission étant inversement proportionnelle au nombre de commentaires qu'elle déclenche (+ un effet "cœur d'été"), cette émission est exceptionnelle!
Merci aux participants et à Justine, qu'on a plaisir à retrouver
L'émission était extraordinaire et j'ajoute également ma voix à celle ayant souligné l'excellence de la prestation de Justine Brabant.
Merci à l'équipe.
je viens de découvrir arrêt sur images cet après-midi même, cette émission a été la première que j'ai regardé et c'est parfait !! exactement le média que je cherchais, tant par le fond que la forme, et je peux enfin du haut de mon jeune âge me réconcilier avec les médias télévisés (un au moins!) que j'évite depuis que je suis née ^^
évoluant moi aussi dans ce vaste champ de la solidarité internationale (dont la branche humanitaire fait partie), je suis agréablement surprise par l'excellente qualité de cette émission! On aimerait bien sur, soulever d'autres questions à la fin et creuser d'autres points, mais il me semble que lorsqu'on commence à s'interroger et à débattre (au sens noble du terme), on termine bien souvent avec une multitude d'autres points à aborder ! c'est la magie de l'échange!!
j'ai hate de découvrir la suite !!
Donc, mon regret est général!
"Médias, guerres et humanitaire, en débat" me semble le vrai titre. J'ai l'impression que vous avez un peu essayé de vendre votre émission, que l'on aurait regardé de toutes façons. Moi j'aime bien @rret sur images, surtout quand elle laisse au médias traditionnels (oui, je vous flaaaatte) le monopôle du slogan.
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Et en particulier merci à Justine dont on reconnaît la patte dans le choix d'illustrer la thématique par des conflits africains (Excellent ! Continuez !) et dont la préparation est impeccable.
Les trois invités étaient très intéressants, Christophe Ayad en particulier.
Des discours fins et de salubrité publique qu'on aimerait entendre plus souvent...
Comme l'ont dit d'autres asinautes, effectivement la fin est un peu abrupte, on en aurait bien écouté encore davantage (je tirais la tronche en voyant qu'il ne restait que cinq minutes d'émission, quand j'entendais les choses nouvelles et extrêmement pertinentes qui étaient dites à ce moment)
Juste pour info, pour ceux que ça intéresse, Ryszard Kapuscinski, journaliste polonais, parle très bien des conflits africains, de la pertinence discutable de la grille ethnique qui leur est souvent appliquée, et de l'occultation de leur dimension politique dans son livre Ebène (qui avait fait du bruit à sa sortie).
On part d'un extrait d'@si TV, avec un reportage sur un journaliste au Rwanda, qui reprend des infos de l'UNICEF. Vous qualifiez alors l'UNICEF d'ONG. Or, l'UNICEF est une agence de l'ONU. Voir ici : UNICEF - qui sommes nous. On est donc loin de la définition du terme d'ONG, celle de Wikipedia par exemple : Définition ONG, soit "une organisation qui ne relève ni d'un Etat ni d'une organisation internationale". D'ailleurs, vous noterez que les invités parlent ensuite "d'organisations humanitaires", terme plus général, qui englobe un peu tout le monde.
L'UNICEF est directement financée par l'ONU, a qui elle rend des comptes. C'est l'ONU qui définit sa politique d'intervention. En général, les agences de l'ONU sont chargées sur le terrain d'assurer une coordination des ONG, en plus de leur propre travail. Ces agences ont un rôle "officiel".
Ce n'est absolument pas neutre, dans le débat qui nous occupe ici : si un journaliste reprend une info d'une telle agence, il s'appuie sur les données "officielles", celles qui seront reprises par les autorités, les Etats. S'il obtient une info d'une ONG (une "vraie"), ce n'est pas du tout la même chose, c'est une "source" du terrain, d'origine "privée".
Félicitations à Justine Brabant pour le travail de préparation.
Une ou deux émissions comme ça par an, plus les belles analyses d'Alain Korkos de temps à autre, et ça suffit pour que je renouvelle mon abonnement !
Décryptage sur la source d'info syrienne
Nous avons tous les jours un bilan des morts lors des manifestations en Syrie, mais d'où viennent ces informations ?
Si l'on remonte vers la source de l'information on arrive à Rami Abdel Rahmane, directeur de l' "Observatoire syrien des droits de l'homme", qui est t'il ?
Une chose est sûre son organisation n'a rien à voir avec la Ligue des droits de l'homme. Des internautes aimeraient en savoir plus et ont commencé à chercher, voir cet article et les commentaires :
Rami Abdel Rahmane, fournisseur (quasi) exclusif de fausses nouvelles
Ce débat a fait d'ailleurs l'objet d'un article dans le monde hier :
Faut-il douter des chiffres de la révolte syrienne ?
En attendant, merci encore pour vos émissions dont je ne peux plus me passer!
Pour prolonger ce débat, notamment sur l'utilisation des chiffres, un entretien sur le blog issues de secours avec Rony Brauman sur la "famine" dans la "corne de l'Afrique".
Et ça fait plaisir de revoir Justine Brabant.
par contre, nous ici, on était au courant, on savait. mais on n'est pas sur place, ou dans ces organisations, à agir ou ne pas agir par rapport à ça. les journalistes ont fait leur boulot, en tout cas, j'ai toujours "su" par les médias qu'il y avait des viols en masse. mais je croyais, dans ma naïveté crasse, que les gens sur le terrain faisaient quelque chose. ben non.
De nouveau, merci beaucoup à @SI et aux trois excellents intervenants, pour leur clarté, pour leur sincérité et pour la qualité de leurs analyses.
C'est bizarre : je me sens comme un peu traumatisé.
Des reportages dans les jités sur l'appropriation du coltan comme enjeu économique et élément perturbateur, j'en ai déjà vu pour info.
Dommage que Christophe Ayad n'ait pas davantage été contredit car pour ma part, je perçois certains raccourcis :
Les victimes sont parfois les bourreaux (Y a pas mort de femme, pourrait-on ajouter en caricaturant)
Comparaison douteuse avec la médiatisation de la pédophilie
Le prétexte du manque de place pour couvrir certains sujets
La mentalité des combattants relève de la psychiatrie ce qui les rend quasi-infréquentables, les victimes décrivent leurs agressions de manière stéréotypée.
Alors quelles alternatives subsistent ?
Très bon l'angle de la reproductive health comme illustration de l'inadéquation de la communication officielle des ONG.
Notamment la teneur du livre de Pascal Dauvin aurait mérité plus de développements. Pourquoi pas un "Dans le Texte" à ce sujet ?
(Pour des extraits, c'est par ici)
Il est bien évident que tout travail d'"observation" au sens large du terme (journalistique, sociologique, ethnographique...) court le risque d'influer sur la réalité.
Ainsi, un journaliste, même s'il interroge des personnes de manière très ouverte, dirigera un projecteur sur les personnes qui auront accepté de témoigner plutôt que sur celles qui n'en avaient pas le courage (elles peuvent parfois être menacées de mort si elles le font ; je n'arrive pas à retrouver les références exactes, mais il me semble que dans un film de Pierre Carles, il était question de populations dans un tel cas : on leur disait, et cela était 'mis dans la boîte", qu'on les tuerait si elles parlaient).
Sur la question de la mise en lumière, il me semble que l'on aurait pu s'attarder sur l'action politique que peuvent produire les médias de masse : pensons au Darfour (évoqué dans l'émission), dont la cause a été défendue par des célébrités (cf. article du Monde Diplomatique d'août 2009 "Qui veut sauver le Darfour ?") ; pensons aussi (mais on quitte le domaine de la guerre) au militantisme anti-chinois, fréquemment sans réflexion mais le plus souvent démonstratif (ah! les si délicates campagnes aux menottes, si constructives et enrichissantes sans du tout bloquer la réflexion ni le dialogue éventuel avec 1,3 milliard de personnes forcément toutes décervelées...) Soyons-en d'accord, l'"objectivité" est seulement à approcher, mais prenons garde à ce qu'il est possible de faire avec le flot d'images sans entrer dans la propagande (en ce sens, ASI remplit très bien le cahier des charges).
Une dernière remarque : les victimes qui témoignent, même si elles reprennent un récit générique (un "marronnier"), ne doivent-elles pas simplement être respectées, en émettant l'hypothèse que l'histoire qu'elles portent (le contenu) est moins important pour elles que le fait de témoigner (cf. justement l'émission la plus longue, avec Henri Maler, sur le bidonnage des témoignages de chômeurs)...?
Tout cela n'empêche pas qu'il s'agissait d'une très bonne émission.
les victimes qui témoignent, même si elles reprennent un récit générique (un "marronnier"), ne doivent-elles pas simplement être respectées, en émettant l'hypothèse que l'histoire qu'elles portent (le contenu) est moins important pour elles que le fait de témoigner .
L'intervenant a répété plusieurs fois qu'elles disaient vrai et qu'il s'agissait d'un effet de groupe. Au contraire il fallait les croire en dépit du fait qu'on ne pouvait pas vérifier leurs dires (travail de base à faire pour un bon journaliste) car ils étaient stéréotypés pour les raisons expliquées, et que ça n'empêchait en aucune façon qu'il fallait leur accorder crédit.
Comme pour l'émission précédente, réunissant des photo-reporters, il faut saluer le très remarquable travail de Justine Brabant, très pro.
De plus, présentation des sujets + questions aux invités + diffusion en direct des images, ça ne doit pas être simple...
Et surtout, lors des 2 émissions, cette jeune journaliste est restée calme alors qu'elle se fait parfois rabrouer un peu sèchement par DS.
La qualité de sa préparation documentaire et sa connaissance de ses dossiers sont un plaisir pour le spectateur.
Bien sûr, il faut ajouter à cela, le niveau des invités, leur courage intellectuel et leur analyse de questions complexes en situation de conflit.
Dommage que l'émission se termine abruptement ; il y avait dans les dernières minutes, de quoi souhaiter encore quelques précisions...
Mais quoi qu'il en soit : passionnant débat.
Mais ça valait le coup, c'est une des meilleures aussi, à mon sens.Bien équilibrée, avec des intervenants qui sont bien placés pour parler du sujet, et qui ne se voilent pas la face.
Merci
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mais la fin est vraiment brutal
Bon, ben, va falloir aller travailler quand même (dommaâââge.)