Les Flamands osent !
Les vacances remontent à la plus haute Antiquité, plus précisément depuis qu'on a inventé le travail forcé. Ainsi, l'homme contraint de travailler pour un plus puissant que lui rêve de vacances. Il imagine sa chaîne s'allongeant en été jusqu'aux Antilles, au Maroc, à la Corse ou à Capbreton dans les Landes. Et ses rêves deviennent de plus en plus présents dès que le printemps revient. Car alors surgissent dans les magazines, les stations de métro et les abri-bus d'accortes réclames vantant le charme des Antilles, du Maroc, de la Corse, ou de Capbreton dans les Landes.
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Derniers commentaires
Au moins l'un d'entre eux, en tous cas, car il s'agit de Fu'ad Aït Aattou, acteur et mannequin français aperçu notamment dans Ce que le jour doit à la nuit d'Alexandre Arcady, adapté du livre de Yasmina Khadra. Je me disais bien que cette tête aperçue dans le métro me disait quelque chose, jusqu'à ce que je remette un nom dessus !
C'est donc de la publicité mensongère : on n'a pas besoin d'aller jusqu'en Flandre pour voir ces flamands si entreprenants : on les a déjà en France !
Quel tortionnaire ce Schneidermann.
Avec internet, il doit être possible au serf Korkos d'allier retraite à Cap-Breton et nouvelles chroniques, non ?
Les parkings de supermarchés de Fort-de-France n'ont rien à envier à ceux de la métropole. Le Samedi après midi, je dirais même qu'on y cuit plus qu'ailleurs !
Malgré mes vingt-trois berges,
je me coiffe comme à quinze
quand j’ai appris avec la Kierejeugd
l’impureté.
Je porte un pantalon flanelle flasque ton très clair,
un blazer gris ciel de Belgique
avec des boutons dorés et deux passe-pets
ad liberandum l’épaisseur de mon cul ; et sur mon nez,
l’inévitable binocle à fine monture dorée.
Autour de moi, sur les banquettes, d’affreux postiers wallons
parlent femmes, saucisse, visite médicale du pantalon,
il est temps, il est grand temps,
qu’on mette fin à tout cela.
Je lis (c’est pénible, mais il faut, je dois)
le Psychologische investigatie
der pubertaire evolutie
par Dr J.K. van der Put O.S.B.
et Prof. Dr K.J. Kaekevoet S.J.
Leur prose flamande est plus lourde que nos cageots de witloofs,
mais il faut, je dois.
Je suis dans le chapitre III :
« De kwestie van de masturbatie »
et j’attends avec impatience le chapitre IV :
« Het probleem van de homosexualiteit ».
Sans objectivation et conscientification
de toutes ces questions,
pas de possible libération.
Ah qu’il fait chaud dans ce train,
et que les faubourgs de Bruxelles sont horribles !
Mes examens n’ont pas été trop mal.
J’ai surtout brillé dans l’explication textuelle
de Kerkhofblom de Guido Gezelle,
notre plus grand poétaillon national
qui s’il n’a pas eu son prix Nobel,
c’est bien à cause d’une cabale
de la francophonie européenne.
Il est temps, il est grand temps,
qu’on mette fin à tout cela.
Concentrons-nous, concentrons-nous.
Le train empesté par le bétail en navette,
l’industrie qui dresse partout ses cheminées et ses tuyaux,
ces lignes de maisons sans gaieté ni recherche,
tout est si triste et ennuyeux.
Je décroise mes jambes,
soulage un peu mon sexe,
pudiquement le couvre d’un pan de veste,
et me replonge en soupirant dans ma lecture
dont je traîne les mots et avec eux les phrases
comme un grand filet rempli de cailloux.
Le pays est noyé dans la brume,
mon teint est pâle comme la cire
et mes yeux sont gris rêve de mer.
J’ai un petit nez qui-pleut-dedans.
Toute ma chair est chaude et douce
à force de tartines et de café au lait.
Voilà le train qui s’arrête.
Je prends mes affaires et je descends.
William Cliff
Né à Gembloux (Belgique). Études de lettres et de philosophie. Ses poèmes, remarqués par Queneau, furent d’abord publiés chez Gallimard.
C'est décidé, le mois prochain je pars en vacances en Italie.