Liberté de la presse : succès d'une soirée très politique
Comme un fait exprès, ils ont coupé le sifflet à Nicolas Sarkozy. Lorsque Jean-Michel Ribes, directeur du théâtre du Rond Point, à Paris, s'avance pour lancer le "débat public pour une presse libre" organisé par Mediapart et Reporters sans frontières, des petits films retracent sur écran géant l'historique des relations compliquées entre médias et pouvoir. A 19h10, en pleine péroraison du chef de l'Etat, tout occupé à se moquer de Laurent Joffrin lors de sa conférence de presse du 8 janvier, l'image disparaît. Et la soirée commence.
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Derniers commentaires
pas trop de comm' pour un si bel article
je repose la question du premier comm' : quels sont les critères du classement de la liberté de la presse ?
DEMOCRATIE Au secours Décidément, les autorités ministérielles et préfectorales
de ce pays n'aiment pas les instances démocratiques.
- Xavier Darcos boude toutes les occasions de rencontre : Conseil supérieur
de l'Education, Congrès des maires de France, Salon de l'Education….
- Nous apprenons ce matin que le Préfet de Loire Atlantique repousse à une date
non définie, le Conseil Académique de l'Education Nationale qui devait se tenir
cet après midi.
- Sur ordre, les chefs d'établissements interdisent toute réunion dans les établissements,
allant jusqu'à annuler les réunions parents-professeurs prévues cette semaine
!
- Les lycéens, dans l'incapacité d'organiser des assemblées générales dans leur
établissement, se voient renvoyés dans la rue et se font cueillir par la police
lors de rassemblements pacifiques et silencieux.
- Des pressions sont faites par l'inspection d'académie pour empêcher les enseignants
de s'exprimer sur les ondes radiophoniques.
- Des parents d'élèves se voient interdire des postes de travail, sous prétexte
qu'ils sont militants FCPE.
Mais de quoi ou de qui ont-ils peur ? Sous quel régime vivons nous ? Si le
régime qui préside aux destinées de la France ne s'appelle désormais plus DEMOCRATIE,
autant le dire tout de suite.
Ces mesures sont inadmissibles. Dans un pays démocratique, le jeu consiste
à réunir, écouter et entendre les différents acteurs de la vie publique, afin
de prendre des décisions, engageant l'avenir du pays dans le plus large consensus
possible. Nous constatons que depuis plusieurs mois les règles du jeu ne sont
plus respectées, aucune concertation, aucune écoute, les décisions sont prises
unilatéralement par un gouvernement et un président de la République, certes
élu à la majorité lors d'un suffrage universel, mais qui n'est pas exonéré pour
autant de se plier aux exigences de la vie démocratique. Cela ne peut plus durer.
Au-delà des réformes de l'Education nationale, c'est tout un fonctionnement
étatique inadmissible, que lycéens, parents, enseignants dénoncent aujourd'hui
dans la rue.
Nos dirigeants , en passant outre les étapes de concertation, ne laissent à
leurs concitoyens que la rue pour exprimer frustration, colère, angoisse. Attention
que la grogne, circonscrite à l'éducation nationale ne fasse tache d'huile.
il ne suffira pas de museler opinion publique, télévision et presse écrite pour
mettre en place tranquillement une politique dont nous ne voulons pas. A ce
titre, la FCPE, en tant que membre reconnu de la communauté éducative, exige
d'être associée aux réunions de travail qui auront lieu à partir du mois de
Janvier. La FCPE a des propositions à faire, de la maternelle au lycée, et qu'elle
veut pour la réussite de tous les jeunes. Ces propositions, que le Préfet et
le Recteur n'ont pas voulu écouter aujourd'hui dans la salle du CAEN, ils les
entendront dans la rue et la FCPE n'est pas certaine que l'école et les enfants
aient tout à y gagner. Mais la responsabilité de cet état de fait incombe uniquement
à Mr. Hagelsteen, Préfet de Loire Atlantique.
Contact Presse : Christiane ALLAIN Présidente FCPE44 02 40 69 79 62
France presse ont publié mercredi des communiqués pour protester après que deux
de ses journalistes ont été empêchés de travailler, mardi, par des CRS et des
policiers. Les deux photographes suivaient une manifestation lycéenne de faible
ampleur dans le centre de Lyon. "Dès le début, raconte Jean-Philippe Ksiazek,
des gradés nous ont dit qu'on ne pouvait pas faire de photos cette fois, que
c'était interdit. J'ai montré une carte de presse et une policière a pris toute
mon identité, très longuement, puis elle m'a dit de me tenir à l'écart car c'était
interdit de photographier, pour des questions de droit à l'image des policiers"...
La cinquantaine de lycéens se trouvant place Bellecour a ensuite été chargée
par les CRS. "J'ai alors fait mon métier", poursuit le photographe. Mais
un policier lui aurait fait une clef de bras pour le conduire à une voiture.
Le deuxième photographe, Frédéric Dufour, également salarié de l'AFP, s'est
retrouvé dans le même temps bloqué contre un mur, une matraque sous le cou.
"Ils m'ont demandé mon appareil, continue Jean-Philippe Ksiazek. J'ai bien sûr
refusé. Ils me l'ont arraché et ont effacé les photos et la disquette". Pour
l'intersyndicale (CFDT, CGC, FO, SAJ-Unsa, SNJ, CGT et Sud) de l'AFP, il s'agit
d'un "acte de censure intolérable dans une démocratie" et d'une "atteinte grave
à notre mission et au droit à l'information pour tous les citoyens". (...) Le
comportement des policiers, juge-t-elle, "n'est que le reflet d'une volonté,
au plus haut niveau, d'étouffer les mouvements sociaux et leur retransmission
dans les médias". L'intersyndicale appelle la direction de l'AFP à "déposer
une plainte contre ces agissements qui portent atteinte à la liberté de travailler".
Dans un communiqué séparé, la SDJ "s'inquiète de ces énièmes entraves à la liberté
de la presse, à un moment où s'accumulent les pressions de responsables politiques
de tous bords envers les journalistes".
http://libelyon.blogs.liberation.fr/info/2008/12/quand-la-police.html
Est-ce que, actuellement, les journalistes marocains et tunisiens peuvent raisonnablement exercer leur profession au Maroc ou en Tunisie ?
Elle a un drôle de relent cette petite phrase...
- le classement publié concerne l'année 2006 (en fait, à partir de septembre 2005) : donc, on ne peut pas (hélas) imputer à NS le recul de la France dans ce classement.
- les critères sont parfois étonnants.
Exemples :
- 41. Limitation abusive des investissements étrangers dans le secteur de l’information (qu'est-ce que c'est "abusive"?)
- 44. Menaces sérieuses sur le pluralisme de l’information, en raison notamment d’une concentration excessive des médias (c'est quoi "sérieuses" pour des menaces? "excessive" pour la concentration?)
- les critères sont curieusement non pondérés (sauf erreur de ma part), ainsi, par exemple, le " Nombre de cas de journalistes tués où l’Etat serait impliqué" vaut autant que "Surveillance de certains journalistes (mises sur écoutes, filatures, etc.)".
Pour moi, ce "classement" est du pur "bullshitting", aussi valable que le palmarès des 100 meilleures chansons du siècle : on devrait en faire un prime time sur TF1!
La france en 37ème position, et qui se targue d'être une démocratie. Je ris (jaune).
Le fait est que ce n'est pas/plus le cas, et il est grand temps de l'admettre.
Et quand j'entends que la liberté, c'est d'être en sécurité (entendu ça sur ARTE, il y a quelques mois, du ministre de l'intérieur il me semble), je comprends les mécanismes qui nous entraînent.
Au fond, nous méritons ce qui nous arrive, puisque nous ne nous y opposons pas directement.
photographes de l'AFP qui couvraient une manifestion de lycéens, mardi à Lyon,
ont été, selon leur récit, empêchés de prendre des photos par des CRS et des
policiers qui ont saisi l'appareil de l'un d'eux pour effacer les prises de
vue déjà effectuées. Alors que le photographe Jean-Philippe Ksiazek suivait
des lycéens qui avaient bloqué une voie de circulation longeant la place Bellecour,
en plein centre-ville, deux membres des forces de police se sont approchés de
lui, l'ont ceinturé et conduit jusqu'à un véhicule de la police, bien qu'il
leur ait présenté sa carte de presse. Le photographe a refusé de monter dans
la voiture, son appareil lui a été arraché des mains, et des agents ont effacé
les photos déjà présentes sur la carte mémoire, a-t-il raconté. Un policier
présent a invoqué une "interdiction" légale de prendre des agents en photo pour
expliquer ce geste. Frédéric Dufour, autre photographe de l'AFP qui couvrait
également cette manifestation, mais à l'opposé de la place Bellecour, a, lui
aussi, été empêché de prendre des clichés d'une équipe de policiers qui poursuivaient
un jeune afin de l'interpeller. Usant de leur matraque comme d'une barrière,
ils l'ont repoussé jusqu'au mur, lui affirmant qu'il n'avait pas le droit de
faire de photos, alors qu'il avait lui aussi fait état de sa profession, a raconté
le photographe. L'identité des deux journalistes a été relevée par les policiers,
qui les ont ensuite laissés repartir. Informé par l'AFP, le bureau de communication
de l'Hôtel de police de Lyon a, après avoir écouté par téléphone le récit des
deux photographes, suggéré d'adresser un courrier à la Direction départementale
de la sûreté publique.
Comme un fait exprès, ils ont coupé le sifflet à Nicolas Sarkozy. Lorsque Jean-Michel Ribes, directeur du théâtre du Rond Point, à Paris, s'avance pour lancer le "débat public pour une presse libre" organisé par Mediapart et Reporters sans frontières, des petits films retracent sur écran géant l'historique des relations compliquées entre médias et pouvoir. A 19h10, en pleine péroraison du chef de l'Etat de l'Etat, tout occupé à se moquer de Laurent Joffrin lors de sa conférence de presse du 8 janvier, l'image disparaît. Et la soirée commence.
Jean-François Julliard, secrétaire général de RSF, et Edwy Plenel, fondateur de Mediapart, arrivent des coulisses sous les applaudissements. Tous deux donnent le ton - très politique - de la soirée. Julliard s'alarme qu'en six ans, la France ait perdu 30 places dans le classement annuel de la liberté de la presse de RSF. Elle est aujourd'hui 35 e, "derrière le Mali et le Ghana"...
Si la situation n'était pas aussi dramatique, on rirait de voir le beau linge se précipiter, comme le marquis de Couille-Verte, dans ce genre de raout alors que la messe est dite depuis longtemps.
Reporters sans frontières ne s'est jamais préoccupé de la situation de la presse en France. Robert Ménard ayant choisi d'abandonner la critique des médias dès la création de RSF pour de ne pas se fâcher avec les patrons de presse, Jean-Claude Guillebaud et Rony Brauman lui ont laissé les clefs de la maison.
Médiapart, de sont côté, va aux États généraux de Sarkozy pour y négocier en solo des aides à la presse pour son site, sous le prétexte qu'il embauche des journalistes professionnels. Et c'est en solo qu'il quittera la table, comme tous ceux qui feront le même cinéma ensuite.
Et c'est ce beau monde qui prétend se battre pour le pluralisme !
Aujourd'hui chacun y va de son appel, chacun de son côté. Entre l'appel du moustachu ancien complice de Minc, celui de Marianne (signé par Val, Joffrin et tous les socialos qui ont favorisé les concentrations de la presse, etc), on ne sait plus où donner de la tête. Ça devient d'un ridicule achevé.
Personne, parmi ces people, ne s'est bougé le cul quand une petite association comme Acrimed lançait il y a quelques années avec les syndicats de journalistes, les médias du tiers secteurs, les associations d'usagers, des mouvements sociaux, etc, les États généraux pour le pluralisme. Les relais dans la "grande" presse peuvent se comper sur les doigts de la main.
Et aujourd'hui, les guignols réunis par l'appel de la taupinière semblent découvrir la lune alors que Sarkozy avait annoncé la couleur d'entrée de jeu. Et le journaliste d'ASI de s'enthousiasmer en parlant de succès. Quel succès ?
L'AFP est dans la gueule du loup, en cause la très prochaine réforme qui prévoit une ouverture du capital (en fait une création de capital pour cette société au statut unique) susceptible de remettre en cause son indépendance comme je l'explique ICI (article validé par un responsable de l'AFP) et comme l'avait expliqué Christophe Beaudufe de l'AFP sur @si. Pour cette raison, le personnel de l'AFP ouvre une pétition à signer ICI, pour sauvegarder la liberté de la presse.
voir dans les "Vite-dit" :
3h22 buzz
Aphatie contre Montebourg et Marianne
Par Gilles Klein le 15/12/2008
On pourrait avoir des détails? Merci, @si.
Juste pour faire mon intéressant à propos de Gaston Deferre et du journal "Le Provençal" : à l'époque, Gastounet était également propriétaire du Méridional, solidement ancré à droite (au moins dans les pages "politique")
J'habite à quelques km de l'Allemagne .La presse allemande est mille plus courageuse que la nôtre .Chez nous, ils sont les rois de la chatche .Paroles, paroles ......
Juste une question : je suis un peu confus, et ne connais pas les criteres utilises pour ce classement : est-ce que RSF prend en compte le journalistes travaillant sur Internet ? il est interessant de voir que sur le lien du classement, une des tetes de chapitre indique que Les Etats-Unis, le Japon et la France ont perdu des points alors que ce sont des pays emergeants qui en ont gagnes.
Or j'ai l'impression que dans les pays ou l'acces a Internet est plus aise, le gens ,de plus en plus,* comme nous tous ici, par exemple *, recherchent l'information de preference sur Internet. Et comme par hasard, ce sont egalement dans ces pays que depuis qulques decenies les grand patrons de presse sont essentielement des marchands d'armes ou en tout cas dans leur grande majorite des industriels proches du pouvoir, s'ils ne sont pas eux-meme au pouvoir comme en Italie.