Luz : "Dessiner de la beauté au milieu de la merde"
On attend ce mercredi 16 décembre 2020 le verdict dans le procès des attentats de Charlie Hebdo, de l'Hyper Cacher et de Montrouge. Dans le fracas de cette année marquée par le Covid et le terrorisme, gardons-nous un espace de cerveau disponible pour cet événement. Nous vous proposons une émission remarquable, enregistrée quelques mois après l'attentat, avec le dessinateur Luz, à propos de son album Catharsis. Il fait notamment le point sur les risques de l'icônisation de Charlie, sur certains dessins plus difficiles à défendre parus dans son journal, et sur ce qu'un corps et un cerveau de dessinateur cristallisent après un tel massacre. Il a vu les frères Kouachi sortir de l'immeuble : "Je les vois arriver en marche arrière, dans une espèce de danse, avant de comprendre ce qu'il se passait. C'étaient les planches les plus difficiles à faire mais ça fait du bien de dessiner de la beauté au milieu de la merde. On peut trouver matière à continuer à s'émerveiller même au milieu d'un massacre comme celui-ci". À voir.
Abonnez-vous pour pouvoir commenter !
si vous êtes déjà abonné Connectez-vous Connectez-vous
Derniers commentaires
Folon: "je ne dessine que des choses belles."
Brassens: "..mourir pour des idées,? d'accord mais de mort lente."
Ca serait une cool initiative de pouvoir diffusez cette interview,
Luz s'exprime très mal, il bafouille, ne finit pas ses phrases, on a souvent du mal à savoir où il veut en venir.
Ses explications sur la couv' dégueulasse "ne touchez pas à nos allocs" sont vraiment symptomatiques (autour d'1H07 dans la vidéo)...
Sans parler du fond, la prestation d'Emmanuel Todd était d'un tout autre niveau :-)
J'en déduis que personne ou presque n'a été surpris par l'usage que fait Luz de la personne de Vladimir Poutine, ou plutôt de l'image associée. Dans son esprit, manifestement, Poutine est à classer dans la même vitrine qu'Hitler au Musée des Dictateurs sanguinaires, puisqu'il les cite en enfilade (Poutine en tête si mon souvenir est fidèle, mais je ne garantis pas) au détour d'une phrase où il évoque le mal absolu.
On pardonnera à notre brave dessinateur ses jugements à l'emporte-pièce, même si on attend un peu plus de discernement de la part de quelqu'un qui est sensé commenter l'actualité sans a priori. On ne peut pas briller dans tous les domaines.
C'est pourtant clair dans l'à propos :
« Le site d’@rrêt sur images prolonge l’émission [...] de télévision France 5 [...] supprimée en 2007. »
« Le site élargit le champ d’intervention de l’ancienne émission ».
J'imagine ce que choron ou cavanna auraient pensés de leur rejetons en les voyant se compromettre partout où c'est possible.
Emission très ennuyeuse.
"on debarque das ce show mediatique, on a pas compris tout de suite" Luz découvre l'eau chaude, caricaturiste de l'actu il ne savait pas que les médias sont "méchants" et récupèrent tout, quelle naiveté, j'en chialerais tiens..
Merci Luz de savoir exprimer si bien la vie, l’amour, et aussi, même, la beauté douloureuse, mortifère et fascinante de l’ombre la plus noire.
Merci d’être assez fort et solide pour nous faire si bien ressentir la duplicité de l’humain.
Vous montrez admirablement combien de l’horreur peut naître aussi la force, la créativité, l’énergie et l’humanisme.
Merci de savoir donner un visage de frères à ces hommes perdus dans la psychose de notre époque, ce fanatisme qui nie le plaisir, l’art, la chair, l’humour, l’amour, et avec tout cela la vitalité même.
Merci de faire ce travail de lumière et conscience dont nous avons tous cruellement besoin après ces terribles événements.
Merci d’avoir osé ce chemin de catharsis alchimique qui vient du plus profond de vous mais nous concerne tous.
Vous m’avez fait pleurer et ça fait du bien.
Vous dites « merci » à vos dessins et ça me touche profondément.
Vous dites aussi, à la fin, « ça donne envie de travailler sur l’inconscient »
Votre immense énergie de vie et votre créativité sont contagieuses.
Bravo, DS, c' était une des plus belles émissions d' ASI
marie
Willem : Oui. Être entouré jour et nuit par des policiers, il y a de quoi devenir fou. Je crois qu’il a besoin de quitter Paris pour un petit bout de temps.
http://www.iconovox.com/blog/2015/06/01/willem-sur-charlie-hebdo/ http://www.leparisien.fr/espace-premium/culture-loisirs/il-y-a-forcement-de-grosses-tensions-21-05-2015-4788417.php
. J'ai apprécié aussi beaucoup la retenue de Daniel S. signe de respect je pense devant la sincérité sans détours de son interlocuteur et l'analyse lucide qu'il fait du rôle des médias qui vissent leurs victimes (terme o combien juste) et stoppent leur mouvement.
J'ai très envie de ce livre. Merci Luz pour qui vous êtes. emmanuelle k.
www.emmanuelle-k.net
Ce portrait m'a permis de mieux comprendre une chose qui, en tant qu'ancien lecteur désabusé de Charlie, m’échappais complètement jusque la : la stupéfiante innocence de ces dessinateurs.
Pour que l'on comprenne mieux je reproduis un texte que j'avais écris sous l'émotion, juste après les attaques, c'était le 9 janvier :
« Pourquoi je ne peux pas être Charlie :
J'ai longtemps été un lecteur assidu de Charlie, j'ai donc développé un certain attachement à ce journal et à son ton irrévérencieux. En fait, il a même joué un rôle non négligeable dans mon éducation politique.
Val était déjà rédacteur en chef, mais heureusement à l’époque Charb, Cavanna et Siné venaient interrompre la nausée que me donnait le premier. Je me souviens de la discorde sur le port du voile qui les avaient opposé, je me souviens du discours humaniste d'un Charb contre la haine et la bêtise crasse de Philippe Val. Puis peu à peu j'ai senti que quelque chose se perdait sans vraiment parvenir à mettre le doigt dessus, Val gagnait du terrain... Fourest est arrivé et la c'était trop.
J'ai arrêté de lire ce Canard, mais je le suivais de loin, j'ai suivit le licenciement de Siné en espérant une réaction... mais rien.
Puis j'ai appris le départ de Val et la nomination de Charb en redac chef... je me suis remis a espérer, mais le changement attendu ne s'est pas vraiment produit. C'est comme si Val en avait tué l’âme. Je ne lui pardonne pas et encore moins maintenant. Sa douleur est certainement authentique, mais il me révulse plus que jamais. Je ne lui pardonnerait jamais. Il a tué mon Charlie.
A l'annonce des noms des dessinateurs tués j'ai été envahi d'une profonde tristesse qui ne m'a pas quitté depuis. Je ne lisait plus Charlie depuis longtemps, mais le rapport affectif que j'entretenais avec eux était un peu celui que l'on aurait avec un membre de sa famille ou un ami avec lequel on est fâché depuis des années. Leur mort m'attriste peut-être plus encore que d'autre, parce que nous ne pourront plus jamais nous réconcilier... Parce que cette discorde j'aimerais continuer à l'avoir avec eux. Parce que c'était important pour moi que ces mecs comprennent que selon moi ils se trompaient étaient pris dans le piège dans lequel Val les avaient mené. Parce que je ne comprenais pas qu'il puisse ainsi se rapprocher du discours des chiens de garde, des dominants.
Je ne supporte pas les larmes de Val et de Fourest a cette heure, ils me dégouttent. A ceux qui m'accuseront de ne pas jouer le jeu du rassemblement et de l'union, je leur répondrait que précisément ces deux la sont des agents de la discorde. En bon toutous du pouvoir, ils cultivent le diviser pour mieux régner avec leurs appels à la guerre.
Non je ne suis pas en guerre!
Je suis triste, je suis dégoutté, tout ça est tellement absurde... Mais je refuse de jouer le jeu de ces pourris. »
La raison pour laquelle l'équipe de Charlie n'a jamais mis la clique Val/Malka/Fourest a distance serait donc cela : leur innocence. Ce serait cette naiveté qui ne leur pas permis de voir qu'au moment de la publication des caricatures, lorsque eux pensaient pratiquer une effronterie innocente, Val, qui a clairement fait son coming out néoconservateur depuis et qui était tout sauf naïf et innocent s’inscrivait lui (en les entraînants au passage) dans une logique de guerre de civilisation.
J'étais convaincu de leur complicité à l'époque et je leur en voulait pour cela, mais dans cette interview, Luz m'a stupéfait par son innocente... sa naiveté.
Il m'apparait du coup encore plus humain et touchant... evidement il est difficile d'attendre d'un rescapé qu'il produise une analyse (peut-etre que cela viendra avec le temps), mais il semble qu'il y a une chose qu'il n'a toujours pas compris : la symbolisation de Charlie Hebdo ne date pas du soir du 7 janvier, elle a commencé bien avant sous l'implulsion de Philipe Val.
Au moment de la publication des carricatures, luz, Cabu, Wolinsky et les autres ne percevaient peut-etre pas a quel jeu on les faisaient jouer, il ne pervecavaient peut-etre pas que Val avait fait d'eux des symboles de l'occident éclairé en guerre contre l'orient obscurantiste, ils ne perceaient pas que de l'autre coté Al Quaida les avaient erigé en symbole du mépris de l'occident impérialiste. Evidement que dans leur esprit ils n'ont jamais été ni l'un, ni l'autre. Eux pensaient (naivement) poursuivre une tradition et un « geste voltairien » pour reprendre l'expression de Judith Bernard dans l'émmission d'ASI qui a suivit les attentats.
Je leur reprochais leur complicité à l'époque, car il m'était simplement inconcevable qu'ils ne puissent percevoir tout ces enjeux.
Inconcevalbe qu'ils ne puissent ignorer l'atmosphere islamophobe qui regnait en France et qui produirait imanquablement une mésintertréptation de leur geste.
Et pourtant...la suite n'a été qu'incompréhensions, malentendus, recupération pour finir en un drame absurde.
Eux n'étaient pas en guerre et luz le confirme dans cette interview en critiquant la demarche de Plantu, en revanche Val l'était bien lui, j'en suis convaincu et son dernier bouquin en est la preuve a mon avis.
Luz l'admet a demi mot en désignant le petit nombre de ceux qui « montaient sur les chaises »... mais quelle euphémisme ! Plus grave : quel manque de conviction !
Je ne peux m'empecher de lui (leur) en vouloir de ne pas s'etre positionné plus franchement contre eux lorsqu'il aurait fallut le faire, ne serait-ce que pour sauver leur cannard ! Car, en effet, les Kouachi n'ont pas tué Charlie, ils ont tué des enfants. Charlie c'est Val qui l'a tué avant eux.
Je n'imagine pas un Reiser rester amorphe devant le spectacle de cette prise d'otage et seul le film de Denis Robert m'a permis de comprendre l'abscence de réaction d'un Cavanna.
Luz s'en va pour vivre loin de Charlie et il a raison, c'est la chose la plus sensé a faire. Je pari sur la mort de ce cannard qui n'est pour moi de tout facon plus qu'un Zombie, si un autre Charlie devait voir le jour (ce que je souhaite), il faudrait qu'il soit porté par des personnes a la conviction trempée dans de l'acier et les yeux grands ouvert.
Pour le reste, a mon avis, Todd et Luz ne se comprennent pas mais ils ont raison tout les deux.
Serein, contemplatif, ténébreux, bucolique...
Refusant d'acquitter la rançon de la gloir',
Sur mon brin de laurier je dormais comme un loir.
Les gens de bon conseil ont su me fair' comprendre
Qu'à l'homme de la ru' j'avais des compt's à rendre
Et que, sous peine de choir dans un oubli complet,
J' devais mettre au grand jour tous mes petits secrets.
Trompettes
De la Renommée,
Vous êtes
Bien mal embouchées !
Manquant à la pudeur la plus élémentaire,
Dois-je, pour les besoins d' la caus' publicitaire,
Divulguer avec qui, et dans quell' position
Je plonge dans le stupre et la fornication ?
Si je publi' des noms, combien de Pénélopes
Passeront illico pour de fieffé's salopes,
Combien de bons amis me r'gard'ront de travers,
Combien je recevrai de coups de revolver !
Trompettes
De la Renommée,
Vous êtes
Bien mal embouchées !
A toute exhibition, ma nature est rétive,
Souffrant d'un' modesti' quasiment maladive,
Je ne fais voir mes organes procréateurs
A personne, excepté mes femm's et mes docteurs.
Dois-je, pour défrayer la chroniqu' des scandales,
Battre l' tambour avec mes parti's génitales,
Dois-je les arborer plus ostensiblement,
Comme un enfant de ch?ur porte un saint sacrement ?
Trompettes
De la Renommée,
Vous êtes
Bien mal embouchées !
Une femme du monde, et qui souvent me laisse
Fair' mes quat' voluptés dans ses quartiers d' noblesse,
M'a sournois'ment passé, sur son divan de soi',
Des parasit's du plus bas étage qui soit...
Sous prétexte de bruit, sous couleur de réclame,
Ai-j' le droit de ternir l'honneur de cette dame
En criant sur les toits, et sur l'air des lampions :
" Madame la marquis' m'a foutu des morpions ! " ?
Trompettes
De la Renommée,
Vous êtes
Bien mal embouchées !
G.B.
Trop douleureux pour lui ou bien il n'aime pas trop Luz ?
Il aurait été plus simple de dire : "cette une est dégueulasse, c'était une erreur, on aurait pas dû la sortir".
Courage à ce bon dessinateur quand même!
http://www.liberation.fr/chroniques/2015/05/29/une-deesse-francaise_1319438
Restent maintenant les gars qui ne regardent pas les autres gars, les patrons, juchés sur des tabourets. Ils dessinent, eux, papier crayon, yeux sur la feuille. Triste métaphore qui dépasse le cas Charlie ; elle raconte 90% de la presse papier en France.
A Charlie, il n'y a jamais eu de dessins racistes, ça se saurait, et il n'y a évidemment pas plus de bite sur le dessin incriminé que de tête de chameau crépue sur celui-ci:
http://i.ebayimg.com/00/s/MTYwMFgxMjAw/z/ZZ0AAOSw-7RVEaOo/$_57.JPG
Ceci dit j'ai arrêté le visionnage de cette émission au bout d'une trentaine de minute alors que j'ai écouté avec délice la totalité de celle consacrée à E Todd comme à celle de P. Joxe
J'aime bien ce "branquignole"-là tout de même. J'aime beaucoup, c'est un tendre pas un politique. Deux qualités, entre autres.
Daniel a été parfait, vraiment, là, chapeau ! Très belle interview digne, intelligente et pudique.
Les @sinautes qui regrettent que Ginette ait volé la vedette à Jeannette pourront se reporter à cette chronique de Charline Vanhoenacker sur France Inter.
[Teasing]
La chronique fait état de vilaines rumeurs selon lesquelles l'ex-ministre conserverait dans son congélateur des préservatifs usagés comme preuve de sa liaison avec l'un des malheureux dessinateurs ...
[/Teasing]
Y'aurait pas un "bon client" chez Charlie ? Je ne sais pas moi, quelqu'un qui arrive à faire des phrases complètes, sans bafouiller. Bon, c'est peut-être arrivé, je n'ai suivi que les trois premières minutes, après Rrrr zzzz.
Tiens, pourquoi ne pas avoir invité Philippe Val ? Un authentique irresponsable, lui. Il pousse ses potes à la déconne complète, puis se tire avec la caisse et les laisse se débrouiller avec les ennuis.
Rock'n'Roll attitude, Yeah !!!
/ OO>
Je crois que la Une vient de l'actualité sur la modulation des allocations familiales : http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/10/21/modulation-des-allocations-familiales-une-pente-glissante_4509901_3224.html et des esclaves sexuelles de boko haram : http://fr.novopress.info/177525/femmes-otages-boko-haram-esclaves-sexuelles-chair-canon-present-8219/
bloc qui pèse une tonne mais qui comme une chaise dessinée, est à deux doigts de s'envoler. Magie d'ASI. Merci DS. Merci Luz. Oui, Luz, «à bientôt».
complétement
"Cette responsabilité qu'on,nous impose"
[Charlie Hebdo]... c'était une équipe de branques avant, c'est une équipe de branques après",
"Ginette a moins peur de se faire buter dans la rue que d'entendre le téléphone sonner pour une demande d'interview..."
"...une équipe de branquignols"
"je suis déjà un peu parti" [de Charlie]
Voici un extrait d'une interview de Zineb El Rhazoui, la journaliste de Charlie qui a failli être licencièe récemment, qui rejoint l'opinion de Luz :
"Il ne faut pas que les événements qui se sont passés qui ont fait du journal un énorme symbole le détournent de son identité première qui est celle d'un journal saltimbanque, libertaire, audacieux et provocateur" (c'est moi qui souligne).
Concernant Val et Fourest, Luz dit assez clairement qu'il les a toujours considérés comme des étrangers à la rédaction et souligne que Fourest n'a collaboré que quelques mois au magazine. Manifestement, il les classe parmi "ceux qui montent sur le tabouret" en se situant lui-même dans le camp de "ceux qui donnent des coups de pieds dans le tabouret".
Il faut avouer que Fourest collaborant à un journal d'humour, c'est assez surréaliste et l'ultraconservateur Val à la tête d'une publication anar tout à fait saugrenu.
En fait, cette trajectoire de Val, c'est un peu représentatif de l'évolution d'une certaine gauche, ou d'une certaine catégorie de personnes. ça part sans doute (ou au moins on peut laisser lui bénéfice du doute sur ce point) d'une interrogation légitime sur la question de l'ingérence, sur le plan moral, qui finit par faire accepter de plus en plus d'ingérence, à faire s'éloigner de plus en plus d'autres valeurs de gauche en raison du sentiment d'urgence sur un péril international, jusqu'à en arriver à droite, dans la police de la pensée et avec des points de vue quasi néoconservateur.
Justement, c'est cette trajectoire que pourraient suivre les "Charlie" sur tabouret et il faut l'éviter, parce que le mélange d'impératifs moraux, d'amalgames et de logiques de combat qui en résulte est assez explosif.
A laquelle appartient Fourest et ses comparses. Et c'est vraiment un drame que le bellicisme de Val n'ait pas entraîné de rupture claire et définitive ce type se fait encenser par valeurs actuelles, le figaro et le point. Il a cherché ses derniers mois à reprendre le flambeau charlie.
On est obligé de deviner, d'interpréter, lire entre les ligne pour saisir le pourquoi de cette anomalie philippe Val.
Il y a incompatibilité entre Val qui est de droite et Charlie hebdo ils sont de gauche mais il n'y a jamais eu de rupture (avec Siné par contre), et Richard Malka reste l'avocat du journal.
Je suis stupéfait du décalage entre la peur qu'inspirait Val aux membres de Charlie et l'insouciance qui semblait être la leur (du courage si on considère qu'ils avaient raison) lorsque des manif étaient organisées et des ambassades brulaient.
L'homme de réseau, le patron qui parle à l'oreille de l'oligarchie française les terrorisait plus que les terroristes.
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
Je crois que leur absence de dénonciation tient plus à la prise en compte d'amitiés passées ou d'amitié toujours présentes. Beaucoup des membres de Charlie Hebdo se sont éloignés de Val, mais j'ai un peu l'impression qu'ils n'ont pas trop voulu le tacler eu égard à ce qu'il avait représenté. Par ailleurs, il était resté très ami avec certains des membres de la rédaction, si je ne me trompe pas (je pense à Cabu) et ça devait forcément avoir une incidence sur la deuxième génération de dessinateurs, qui devait beaucoup à Cabu et qui l'admirait énormément (cf l'interview de Charb dans Charles, à nouveau).
Je ne sais pas si des tacles contre Val n'ont pas quand même eu lieu dans les pages du journal, par contre. Un lecteur régulier comme Ulysse M pourrait peut-être nous le dire.
Pour la différence entre leur acceptation de Val malgré ses crasses et leur indifférence face aux réactions et aux menaces causées par leurs dessins, ça me fait penser à ce que dit Cavanna dans le documentaire fait par Denis Robert, qui dit qu'il n'a jamais voulu faire d'action pour protester contre la situation pourrie dans laquelle la refondation de Charlie Hebdo l'avait mis, parce que c'était un "combat de papier", un combat sale et qu'il n'aimait pas.
Je pense qu'il y a de ça. Te positionner pour des idées, contre des menaces, quand tu crois à ta cause, c'est simple, on se sent droit dans ses bottes. Te positionner publiquement contre des anciens amis ou au risque de te fâcher avec des amis actuels, sur des points où des choses personnelles vont forcément ressortir, c'est compliqué, c'est casse-gueule et salissant.
(A ceux qui diraient "mais c'est du copinage !", j'indiquerai la nuance qu'il s'agit là de questions d'amitié réelle, et non pas d'échange de bons procédés)
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
J'ai écrit sur ce forum comment j'ai découvert Hara-Kiri et en suis devenu un lecteur régulier.
Charlie Hebdo, je l'ai lu longtemps, puis j'ai laissé tomber lorsque Val s'en est emparé et nous a infligé ses éditos moralisateurs. Ces derniers temps, les nouveaux abonnés étant nombreux parmi mes proches, j'ai la possibilité de le lire par l'intermédiaire d'au moins trois d'entre eux.
A ma connaissance, les membres de Charlie ne se sont pas exprimés sur Val dans les pages du journal, mais en tant que lecteur épisodique, je ne suis sûr de rien.
D'après ce que j'ai retenu de l'esprit du journal, le fait qu'il y ait eu des chroniques contre Val dans Charlie ou le fait qu'il n'y en ait pas eu me paraissent également plausibles.
Au vu de cette interview, on comprend mieux le grotesque de toutes les polémiques des extrémistes du je suis / je ne suis pas Charlie : Valls, Le Pen, Todd, Berruyer, ... Des torrents de boue déversés sur des dessinateurs qui ne demandaient rien à personne. Non Charlie n'était pas le symbole du monde libre contre la barbarie, non Charlie n'était pas le poste avancé des bourgeois chrétiens contre l'islam, Oui Charlie c'était quelques vieux dessinateurs anar lus par une poignée de lecteurs qui ont été instrumentalisés de toute part dans des médias qui ne connaissent plus que les raisonnements manichéens (voici au moins une victoire nette des religieux et des extrémistes de tout bord : on doit désormais choisir son camp et on ne peut plus avoir de raisonnement nuancé).
Les vieux anars lus par une poignée de lecteurs n'ont pas su pas voulu pas pu expliquer clairement qu'ils n'étaient pas le symbole du monde libre contre la barbarie et qu'ils refusaient ce rôle.
Quand il y a un malentendu la meilleure des attitudes consiste a essayer de le dissiper.
Un bon coup pied au cul de Val ou une caricature de ce dernier en train de se faire enfiler par un patron du Medef aurait aidé. J'en ai jamais vu. Ou truc dans ce genre : http://www.leplacide.com/document/07-02-08-sarkozy-cabu-philippe-val.jpg
Les gars de Charlie l'ont-ils brocardé quand il fut promu par Sarkozy?
Après, sur le dessin de Riss, vachement gêné aux entournures...
Il n'a rien à dire sur Val, Fourest, et la ligne idéologique qu'ils ont impulsées. On est solidaire de la ligne éditoriale de son journal. Faut assumer.
Et sur le Mahomet en forme de bite, d'une totale mauvaise foi.
Au final, maitrise totale de la situation par Daniel. Emission passionnante.
Quel beau duo! Chapeau, Capitaine !
Du coup, il ignore les implications sociales et politiques de son travail.
Sur la réaction de Todd : « qu'est-ce qu'il avait mangé avant ? » Ah ah, très drôle.
Sur la récupération médiatique internationale de Charlie : rien. 5 mois plus tard, incapable de produire une analyse.
Sur le renvoie de sa collègue : « J'en sais rien ».
En fait, c'est simplet au pays du dessin.
Le fait que Todd évoque l’inconscient de Luz pour expliquer que Luz prétende ne pas avoir eu l’intention de dessiner une bite me fait penser que quand Todd évoque l’inconscient islamophobe des manifestants du 11 janvier sa thèse débile aurait du être accueillie par le même éclat de rire incrédule et ne pas être prise au sérieux plus que ça….
Mais c’est pas grave, je suis sûr qu’avec le temps au petit coup de pub à base de provoc de Todd sera accordé le même crédit que sa thèse sur le Hollandisme révolutionnaire...
Emouvant comme la lecture de Catharsis. Ouvrage à lire et à relire...
Pas sure que notre société est fait sa propre catharsis de ces évènements !
Il faudrait tous nous mettre au dessin...
désolé
Je viens d'acheter Catharsis, j'étais en train de me dire "bon, comment vais-je caser cette lecture ce soir sachant que j'ai des trucs urgents à faire", et là, pouf, je vois qu'@si viens de sortir une émission avec Luz !
Mais quand est-ce que je vais dormir, moi, hein ?
Sinon bon courage à tous ceux qui vont se jeter dans la mêlée...
Toute petite.