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McDo, Zara : "On s'indigne davantage sur les pauvres"

Mais qu'ont-ils donc dans la tête, ces voyageurs qui s'agglutinent dans les RER et les TER sans respecter les marquages au sol, se regroupent à Paris sur les bords du Canal Saint-Martin, parfois en consommant de l'alcool, ou qui se précipitent dès les premières heures du déconfinement dans les magasins de prêt-à-porter ? Les pauvres et leurs comportements sont-ils aberrants ? Intitulé provocateur de notre émission, avec deux invités : Denis Colombi, sociologue et auteur de "Où va l'argent des pauvres" (Payot) ; et Laura Varlet, cheminote à la SNCF, syndiquée Sud Rail et militante au NPA.

Commentaires préférés des abonnés

Deux observations. 

Un soir de confinement parisien à 20h alors que les confinés applaudissaient à leur fenêtre j'ai compté en 5mn, 23 livreurs à vélos  ou scooter passer dans la rue (ça n'a pas valeur de statistique, mais c'était tout de mê(...)

Pendant le confinement lui-même il y a eu des surcharges dans les métros et trains de Paris. Cédric Gentil, conducteur du RER A, a montré des photos. Il y a eu des métros de la ligne 13 trop remplis, de plus.


Pour ce qui concerne Zara, j’avais spontan(...)

Je suis manager en restauration rapide. Le weekend qui a précédé l'annonce du confinement, les clients se sont rués chez nous. En hordes. Nous servions jusqu'à 70 commandes à la demie heure. Entre deux et trois commandes par minute. Des commandes, no(...)

Derniers commentaires

Denis Colombi est un intervenant passionnant et pertinent. Ses analyses sonnent justes, elles nous aident à décrypter et à comprendre le système dans lequel nous baignons. Avec lui on se sent moins bête. Merci de l'avoir invité.

Emission très intéressante grâce à Denis Colombi !

Invité ultra juste et pertinent bravo !

Le fait de qualifier les consommateurs de Zara et Mac Do de « pauvres » est déjà un problème, car c’est faux, stigmatisant et infantilisant, encore plus dans la bouche de celui qui pense les défendre.


Les raisons qui nous poussent à consommer sont multifactorielles, notre comportement est d’abord culturel (donc en partie lié à notre niveau de ressources économiques mais pas seulement) 


Le coVid a changé nos vies, mais de là à penser qu’à la sortie du confinement la France entière serait devenu anti capitaliste c’est quelque peu naïf.


Changer de paradigme c’est difficile, et ça ne peut venir que d’une conviction personnelle. 

Tout comportement réprobateur ou infantilisant est non seulement vain mais contre productif.


Les gens au bord du canal Saint Martin prenaient-ils des risques en étant proches par groupes de 3 ou 4? Pas plus que s'ils avaient été chez eux me semble-t-il. Les images diffusées ne disent pas quels sont les risques pris. Tout est une question de réseaux mais on l'explique si peu qu'il y a peu de chances que les gens gèrent au mieux leurs contacts sociaux.

Et prendre des risques parce qu'on n'est pas à risque est-ce égoïste? Probablement oui. Mais pour que la jeunesse soit solidaire, il faudrait peut-être aussi s'interroger plus clairement sur ce qu'on demande de sacrifier aux jeunes. N'est-il pas terriblement égoïste également de priver tant d'enfants de leur enfance (pas d'école ou, maintenant, dans des conditions ubuesques, pas de copains, pas de parc...) pour protéger les plus âgés? Il faut trouver un équilibre social et protéger ceux qui en ont besoin mais on dit très peu qu'en effet les plus âgés (ou les gens présentant des risques) doivent se confiner plus étroitement pour eux et pour la société, pour arrêter de voler leur enfance aux enfants par exemple. La société doit protection à ceux qui sont le plus en danger et ceux qui sont le plus en danger  doivent à la société de se contraindre davantage. Je ne peux m'empêcher de penser que notre société est dominée par des gens plutôt âgés et qui ne veulent pas s'entendre dire qu'ils le sont, la violence des réactions quand il a été proposé de prolonger la période de confinement obligatoire pour les plus de 70 ans en témoigne. Je suis de toutes façons plus favorable à un confinement intelligent qu'à des règles infantilisantes; je ne plaiderai donc pas pour une telle mesure mais je suis choquée de la disproportion entre un discours très peu axé sur un confinement différencié et l'arrêt ou le bouleversement radical des activités destinées à la jeunesse qui n'est pas à risque.

Réaction primaire de ma part pour Franceschi évoquant la Somalie... J'y étais quand il "manageait" la délégation française à Mogadiscio. Il était moins choqué de voir les journalistes français se bousculer à sa table (pendant que les Somaliens mouraient encore de faim mais surtout d'état de guerre) pour dévorer des langoustes mayonnaises,  le tout arrosé de whisky et d'eau minérale. Il ne s'indignait pas non plus, tout comme les journalistes, du fait que les présences des armées U.S. et française contribuaient à faire monter les prix des aliments dde base à Mogadiscio... Tout aliment coûtait un bras... sauf les langoustes car "haram" pour les gens du pays... 

Enfin,  le jour où je devais rentrer sur Paris via un vol militaire sur Djibouti, refus du commandant de bord de prendre des civils. J'ai donc été frapper à la porte de la délégation française... pour trouver une solution. M. Franceschi était en train de négocier un vol sur Nairobi pour lui et une autre personne avec le pilote d'une ONG internationale basé au Kenya. M. Franceschi s'est beaucoup indigné que j'ai le culot de demander au pilote s'il pouvait m'emmener à bord. J'imagine que les grouillots dans mon genre venant lui piétiner ses plate-bandes de retour au pays l'agaçaient. Il m'a dit "non, c'est pas possible, c'est un petit avion et il est plein"... sauf que le pilote m'a dit : "c'est moi qui décide, tu as des bagages ?". Moi : non, un sac et la valise du téléphone satellite. J'étais moins encombrante que Franceschi et sa nana... Du coup, c'est moi qui suis allée à Nairobi. Plus tard, sur le tarmack de l'aéroport, j'ai vu Franceschi embarquer (avec une femme qui lui semblait très très proche) à bord d'un Antonov de l'armée italienne qui partait pour Rome. 

Donc, les leçons de morales du sieur F. non merci ! Il remplaçait Kouchner qui s'était déjà bien fait remarquer avec ses sacs de riz... en fait, ils sont les mêmes.

"Qu'est ce que vous retenez de ces images ?" "Qu'est ce que vous voyez dans ces images ?"

C'est qu'elles sont quand même très parisiano-parisiennes. Et quand on parle des plages, c'est pour mieux parler des Parisien·ne·s qui y viennent.

Tous ces animateurs télé manipulent directement la pression sociale en modelant une "morale publique" quelque peu "puritaine" contre des groupes, des catégories de personnes, traitées en minorité, comme boucs émissaires. Il y a quelque chose de démesuré, d'hystérique, de désespéré et peut-être même de criminel, dans cet empressement à innocenter les responsables évidents de tout ce gâchis que sont les autorités à la tête de l'Etat avec tout leur attirail répressif policier semi-léthal...
Peut-être ces animateurs espèrent-ils faire oublier leur rôle essentiel de manipulateurs d'opinion dans les crimes commis contre les populations, pendant cette catastrophe ? Ont-ils peur d'une "épuration" ?
La menace d'un reconfinement comme celui qu'on a connu, ne risque pas de se réaliser, et si on continue à laisser fermer les parcs et jardins, les cafés et les restaurants, les théâtres et les lieux de sociabilités, Il faut s'attendre à d'autres émeutes et à ds batailles contre la police. Il n'est pas exclu que d'autres menaces soient brandies contre les lieux du pouvoir en attendant les prochaines élections...


Je suis manager en restauration rapide. Le weekend qui a précédé l'annonce du confinement, les clients se sont rués chez nous. En hordes. Nous servions jusqu'à 70 commandes à la demie heure. Entre deux et trois commandes par minute. Des commandes, non pas des couverts. Des chiffres à multiplier par deux ou par trois pour avoir une idée du nombre de corps entassés dans ma salle de restauration. 


Nous venons de rouvrir le drive depuis une semaine. Chaque soir de la semaine, chaque soir, au moment de la fermeture les clients déplacent les barrières que je mets en place à l'entrée de la piste et du parking pour s'engager. Ou bien ils remontent la piste à l'envers, défont la chaîne qui bloque l'accès et invectivent mes équipes: "Comment vous êtes déjà fermés à 22H?!"


Oui monsieur, oui nous sommes déjà fermés. Ça permettra à la gamine de 17 ans que vous rudoyez, qui n'a rien demandé, qui bosse et qui court depuis déjà quatre heures de rentrer chez elle à partir de 23H15 un dimanche soir plutôt que vers 1H15 du matin en temps normal. Excusez nous.


Je ne sais pas si mon indignation est de gauche ou de droite. En fait je ne pense pas qu'il s'agisse d'indignation mais plutôt de sidération. 

Ces gars, tous de moins de 25 ans, ont l'air terrorisé...   pourquoi?

Les riches sont dans exactement le meme bateau que les pauvres, ils tentent juste de distancier.


Haneke le dit très bien pour la reception publique de son 7eme continent :  https://youtu.be/VaAbH9Wnelg?t=835

Excellente émission.

Je découvre Denis Colombi et j'ai beaucoup apprécié d'avoir été remis en question (schémas ou réflexes de pensée bousculés) plusieurs fois.

Oui il est difficile de montrer et même de décrire le "système", mais je suis surpris que Guy Debord et son "La société du spectacle" n'ait pas été mentionné.... pour ne parler que de ce titre car il en existe tellement qui montrent la manipulation des pensées, des désirs, des normes, des "obligations morales".
Sur ce, je vais aller regarder la bibliographie de Denis Colombi ;-)

y avait cet "ouvrez les guillemets" sur l'affaire nutella qui était très pertinent sur le sujet:

https://www.youtube.com/watch?v=6ZBJI4uNf3o

Alors oui, riches et pauvres unis dans une même consommation irrationnelle : le pot de Nutella ou l'iPhone permettant un accès à une norme sociale, (Zara étant surement quelque part entre les 2) ; oui, il vaut mieux manger un burger que de les fabriquer à la chaîne (idem pour le téléphone).


Mais cette commiseration : nous riches ne devons pas juger les pauvres car nos habitudes de consommation reposent finalement sur les memes mécanismes et il y a d'ailleurs encore plus pauvres : ceux que l'on force à travailler pour nous permettre d'assouvir ces habitudes, ne fait-il pas manquer une question (plus ?) intéressante : à savoir, pourquoi succombons-nous tous à l'irrationnel ? Ce que la comparaison avec les émeutes de la faim en Somalie semblait ouvrir : "des gens plus préoccupés de leur liberté plutôt que de leur façon de consommer ne se prêteraient pas à ce jeu".


Réfléchir sur l'orchestration de la peur du manque (vecteur bien connu de l'hystérie collective) et la promotion de normes sociales nous poussant à ces modes de consommation a commencé à être abordé par Laura Varlet et je me demande si cela n'a pas été un peu vite écarté.


Je crois d'ailleurs que le redémarrage de la consommation a été martelé sur les plateaux et il n'en est (je crois) pas du tout fait mention.


@ laeila


Serait-il possible d'avoir le lien vers le dictionnaire qui mentionne "les pauvretés" comme organe sexuel. Mon pauvre dictionnaire de référence, le cnrtl.fr,  ne donne pas cette entrée, j'en suis fort marri :-(


EmIssion bien intéressante dans ses contenus. Elle ouvre entre autres des perspectives quant à l'approche des comportements à priori jugės comme "inadaptés" par rapport aux normes sociales du moment.

Comme j'en ai raz le bol des ces histories de virus c'est ma dizième semaines sans émission... vous me manquez @si !

Selon Denis Colombi, le pauvre n'est pas responsable de grand chose., une simple victime du marketing du néolibéralisme. Le nécessiteux ne possède même pas ses désirs qui ne sont qu'une injonction des lois du marché. Involontairement, le discours de Colombi épouse point par point la stratégie de communication des Zara, McDo, grande distribution, marchands du black Friday, etc.  à savoir que cette ruée sur des produits et services inutiles n'est qu'une décompensation face aux frustrations accumulées au quotidien. Les sophismes théoriques aboutissent a une telle dissonance cognitive, pour le dire simplement à jouer contre son camp. Cela pose une première question. 

Et Laura Varlet d'acquiescer à chacune des assertions du sociologue.  Avec ces masses manipulées , l'horizon du changement serait loin, bien loin, improbable. Car le prochain grand défi, celui du changement climatique, suppose, entre autres, une diminution drastique de  la consommation. Comment l'expliquer à un peuple qui ne remet nullement en cause le modèle actuel ?

Pour le libéralisme, il n'y a pas de société, il n'y a que des individus. Il n'est pas difficile de démontrer l'inconsistance de ce postulat. Pour les sociologues et une partie de la gauche, la société est responsable de la plupart des maux des individus. Je ne souscrit à aucune de ces explications, la réalité ne peut être saisie à travers de grilles de pensées théoriques, bien que le poids d'une société dominée par la capitalisme soit considérable.

Lors de l'élection de Trump, Serge Halimi directeur de la rédaction du Monde Diplomatique expliquait  son élection de 2016 dans un édito commenté dans ce billet  par la théorie de Bourdieu du "racisme d l'intelligence". Les plus défavorisés se vengeraient ainsi des humiliations des puissants. Que dire alors de l'élection de Bolsonaro, inculte et dangereux président du Brésil, élu par des masses incultes et en partie manipulées par les théories fumeuses des évangélistes ?

La vérité n'existe pas, elle n'est pas un territoire parfaitement balisé et confortable pour la pensée, validée en boucle par ceux qui pensent comme nous. 

En bref, Colombi, décrit des masses anesthésiées par le marketing, élément clé du capitalisme et qui n'ont plus aucun libre arbitre. Cela ne donne pas un portait flatteur de notre humanité.

Cette émission a au moins le mérite de bousculer nos certitudes, de mettre en doute nos vérités.

Le sociologue a pas l'air d'aimer l'utilisation de métaphores sexuelles dans l'humour... Je vais pas lui recommander Barré, il en ferait une crise cardiaque.


Pour moi Zara c'est un non sujet, si le magasin est autotisé à ouvrir, je ne vois pas pourquoi on emmerde ceux qui s'y rendent (accessoirement, l'habillement enfants après deux mois et un changement de temps est devenu une urgence, je le sais pour en avoir toute une portée).


On parle de consommation, on critique les consommateurs, ces balourds qui achètent pas bio,  de la viande de batterie, des fringues confectionnées par des gosses, des voituress diesel. 


On parle dans le vide, ça sert à rien, c'est juste une distraction pour reporter la critique d'un système de production sur des individus, les populaires de préférence. Ils sont nombreux et mal éduqués, il t a toujours de bons clients. Alors que le SUV BMW de mes voisins friqués, lui, il est crit'air 1, et la porsche sort que le week end, ces gens sont raisonnables et preservent notre environnement. Leurs slips sont sûrement Made in France comme on dit.


Parlons de ce sýstème de production, dont on pense qu'il est l'ordre naturel divin, d'auto régulation vertueuse et ne nécessitant la politique que pour lui permettre de multuplier et canaliser les profits, un nouveau circuit du Trésor, mais bien planqué celui-là. Parlons de la propriété, parlons de la succession. 


Supprimons les kinder surprises, et tant pis si ça fait pas plaisir aux gosses, de toutes façons, quand il y en aura plus, on se rendra compte qu'ils s'en foutent. Mais que d'autres ne s'en foutent pas du tout.



Vous auriez pas pu faire des tests de son avec Denis Colombi? La mauvaise qualité sonore a rendu son écoute encore plus difficile. 

"Elle voit des nains partout ! " Philippe Bruneau de La Salle dit Philippe Bruneau


Très bonne émission @SI !


Ayant décidé à l'adolescence d'être, à perpétuité, un jeune con en marge, tous les jours je suis surpris par le non sens du système et des personnes que je côtoient.


Cependant, Denis Colombi m'apporte des réponses décadrées du contexte habituel.


Grand merci à Daniel Schneidermann d'avoir invité ce sociologue non dépourvu d'un humour très discret.




Sur la représentation : Le cinéma russe des années 1920 a su filmé les forces sociales sans incarnation individuelle par des personnages. 

Potemkin, Octobre.

Sur la pauvreté des gens et la pauvreté des grandes entreprises :


D’ailleurs : pourquoi les plus pauvres doivent supporter de perdre tout ou partie de leurs revenus avec très peu d’aides pour subvenir à leurs besoins de base pour certains, alors que de grandes compagnies ne supportent pas 2 ou 3 mois d’inactivité  - ou un peu plus, le temps de se relancer (Airfrance, Latam par exemple), et alors que des syndicats de patrons affirment avoir besoin d’un soutien sur 5 ans pour pour s’en sortir ?


Questions naïves : Où est allé l’argent qu’ont gagné ces entreprises pendant des années et décennies ? Pourquoi ne pas aller le récupérer ? Pourquoi les top managers, surhommes du néo-libéralisme, ne sont-ils pas publiquement disqualifiés et sanctionnés pour mauvaise gestion ?

Il est dommage que l'on n'ait pas traité l'aspect moral qui transparaît dans ces discours, autant du côté des twittos, des télé-spectateurs ou que de vos invités en plateau. On assiste en fait à l'entrechoque de conceptions morales différentes et l'émission, au lieu de prendre un recul analytique sur cette bataille, ajoute une autre considération morale sous couvert d'apporter simplement une analyse descriptive de la situation. 


Les discours de Denis Colombi et Laura Varlet forment en sous-texte la critique d'un système moral, j'imagine corollaire d'un système économique et moral libéral, qui distribue individuellement les responsabilités en lui opposant un autre système holistique qui concentre la responsabilité sur une autorité toute puissante et déresponsabilise les individus. 


L'un et l'autre de ces considérations ont leurs apories, toutes deux sont naïves. La conception holistique revient à considérer les individus comme des pantins irresponsables de leurs actes et dont on peut finalement considérer que les conséquences sont imputables à l'impéritie des autorités. Ce que les deux invités ne se privent pas de faire : c'est rien que la faute de l'Etat et du gouvernement dont les impératifs - se confiner et en même temps continuer à travailler - sont contradictoires. 


A cette conception morale, Denis Colombi ajoute un axiome socio-culturel : le pauvre est bon. Le pauvre est l'objet des jugements moraux des riches/bourgeois/journalistes de BFM. Si ces "salauds" lui oppose un discours moral réprobateur - du type ils sont inconscients ou superficiels dans leur consommation chez Zara - c'est qu'ils ignorent la vraie vertu de ses actions : faire sortir les petits au McDo, se détendre après le travail, etc. Et s'il y a quelqu'un à blâmer pour les conséquences potentielles de ses actions vertueuses, ce sont encore les autorités (ou remplacer par l'Etat, le gouvernement, les entreprises, le CAC40, ...). 


Qui, un tant soit peu rigoureux intellectuellement, pourrait se contenter d'une telle lecture? Je suis même très surpris de la trouver chez un chercheur. On peut s'amuser au jeu de la déconstruction d'un discours, mais si on ne prend pas un moment pour questionner sa propre perspective, c'est dans le pire des cas qu'on est dupe de son propre discours et donc d'une naïveté coupable pour un chercheur, soit qu'on a pris un parti politique mais dans ce cas on ne peut ne plus se cacher derrière le développement d'une analyse descriptive. 

Je ne vois pas bien le rapport entre zara, Mc Do et les "pauvres" ? ou il faudra me définir ce qu'est un pauvre ?


https://www.youtube.com/watch?v=rWKGrS8M-DA


Consommateurs et salariés de ces grandes chaines...même combat !! alors ?

Très intéressante émission, en gros les riches ont le droit d'être des individus rationnels, les pauvres sont des masses idiotes... Sinon sur les biais de jugement la chaîne youtube Horizon Gull a je trouve très justement traité ce sujet, à voir Ici

Un sujet peut être : La variation des publicités "après confinement" , certains slogans ont changé je crois , d'autres secteurs sont apparus , je pense au "télé-enseignement" par exemple.


Trouver du "rationnel" dans un Etat "irrationnel" relève plus que du défi , un collègue me disait avoir vu passer un train de voitures allemnades devant son poste d'aiguillage pendant le confinement , il est donc clair que l'avant , le pendant et l'après revendiquent une identité de société ...à quelques variables (sanitaires) près. La succession d'injonctions contradictoires que nous vivons rend toute personne 1. perdue ou obtuse 2. à minima un peu schyzo ! Il n'est qu'à se souvenir de Blanquer ou Véran et du " c'est dommage" !


Deux observations. 

Un soir de confinement parisien à 20h alors que les confinés applaudissaient à leur fenêtre j'ai compté en 5mn, 23 livreurs à vélos  ou scooter passer dans la rue (ça n'a pas valeur de statistique, mais c'était tout de même étonnant et aurait pu être une image illustrative de cette période)... l'intervieweur de l'émission de tf1 remerciant le livreur uber eats dans le rer est semble t'il un de ces clients. Ces remerciements m'ont paru très gênant, mais on s'en sort tous moralement par un hommage à peu de frais.

Sinon sur le reportage des gens "aisés" sur la plage de l'ile de Ré, une chose assez marquante c'est qu'on ne lui demande pas seulement sa profession, mais on lui donne la parole et un espace pour s'expliquer. Une vraie différence avec toutes les autres situations.

Pendant le confinement lui-même il y a eu des surcharges dans les métros et trains de Paris. Cédric Gentil, conducteur du RER A, a montré des photos. Il y a eu des métros de la ligne 13 trop remplis, de plus.


Pour ce qui concerne Zara, j’avais spontanément pensé que les femmes avaient utilisé les vêtements pour faire des masques qui servent à rien (ce fut le cas dans mon entourage). Par ailleurs,pour un zoeil observateur, la femme au premier plan dans la vidéo du Zara rue de Ravioli est... enceinte. Et, une vendeuse dans un magasin de vêtements a écrit sur Touitteur que les premières clientes venaient (effectivement) pour leurs enfants.


Concernant BFM qui jugent les gens au bord du canal parisien, Marianne a écrit un article sur leur rôle dans l’intervention de la police.

https://www.marianne.net/medias/reunion-de-jeunes-alcoolises-paris-pour-le-deconfinement-bfm-devient-auxiliaire-de-police


Le rapprochement que fait l’intervenant avec le SIDA est judicieux, je trouve.

Je pense à cette épidémie depuis le début du SARS-CoV-2 sur plusieurs points, dont celui : il y a la même indifférence au sort d’autrui. Le SIDA, c’est l’épidémie des homos (c’était même pour certains un message de Dieu). Le SARS-CoV-2, c’est l’épidémie des vieux. Jusqu’au jour où le SIDA ne fut plus que l’épidémie des homos...


Dans la catégorie des ceux qui se battent pour un pot de Nutella, je pense aux assureurs et autres financiers qui continuent à y aller au rouleau compresseur sur la tête des plus pauvres. Aucun scrupule, soutirer un sou, c’est toujours ça de gagné. C’est comme le Nutella, quand on a commencé, on ne s’arrête plus. Mais ça fait grossir...


J’avais aussi noté que je dois vous parler de ma voisine qui a sans aucun doute fait une surconsommation de sopalin. Pour quoi, déjà ? Ah oui ! La pénurie ! Les pénuries peuvent effectivement se créer très vite. Si tout le monde fait comme ma voisine, c’est à dire nettoie gentiment toutes les poignées de l’immeuble qu’elle a touché, il y aura rupture de stock de sopalin.

Les pénuries sont quand même incroyables. Quand je discute avec des expatriés, j’ai un peu honte de vivre en contrée sous-développée. La dernière fois, j’ai appris qu’il n’y avait plus d’alcool à 90 par chez moi. Déjà qu’il n’y a pas de savon depuis un moment. (Je ne demande même plus où trouver des masques. Je vois des gens qui en ont, mais je n’ose pas demander par quel réseau mafieux ils les ont trouvés. J’imagine des distributions dans des caves sombres, avec des dealers de masques chirurgicaux produits en Colombie, et il faut donner un mot de passe.)

Heureusement qu'il existe des pauvres pour permettre aux riches d'avoir un sujet de discussion sur lequel ils peuvent s'indigner ensemble quand ils se retrouvent au Carlton, au Ritz, au Negresco, au Crillon, ... Les soirées seraient sinon hoorrribbbleeement ennuyeeeeuuuuses.

En écoutant le docteur au début expliquer que si l'épidémie repartait, on serait reconfiné, habitant en Ile-de-France, ma première réaction a été de me dire : Comme l'épidémie va très probablement redémarrer vu qu'on remet des foules dans des lieux clos, il faut que je profite au maximum du peu de temps de liberté dont je peux disposer pour acheter ce dont j'ai besoin.

Je me demande donc si une partie des gens qui se sont pressés dans les magasins (et effectivement, comme l'a dit Denis Colombi, les médias ont choisi de mettre l'accent sur l'ouverture des zara alors que beaucoup d'employés de Décathlon ont rapporté une ouverture très problématique avec des foules) ne l'ont pas fait en se disant qu'ils n'auraient pas forcément l'occasion de faire ces achats là dans quelques semaines, le confinement risquant fort de reprendre.


Plus largement, sur notre propension à juger les comportements, cette vidéo m'a paru très éclairante : Pourquoi voyons-nous des cons partout ?

Parmi les raisons de la queue chez Zara, ce magasin n'a-t-i-il pas fait, comme de nombreux autres (j'ai reçu plus d'un mel dans ce sens), des promotions qu'ils disent, bien sûr, intéressantes. Le réflexe normal des gens est d'en profiter.

Oui, je me suis fait la réflexion à midi en regardant le journal de France 2, qui présentait les personnes qui faisaient un peu moins de 100 km pour aller sur la plage (en Loire Atlantique de mémoire). La présentation était positive, l'envie de s’évader considérée comme normale, et même souhaitable pour faire un peu marcher les boutiques du front de mer. alors qu'au fond, ce sont les même motivations qui animaient aussi celles et ceux du canal Saint Martin, qui j'en suis persuadé étaient pas très loin de leur immeuble, eux.

Chouette ! Denis Colombi. Comme je recommandais son ouvrage dans les commentaires il y a quelques semaines, je m'attribue bien évidemment le crédit de cette émission que je vais m'empresser de regarder.

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