"Mais oui, pour les riches, l'argent fait le bonheur !"
Omniprésente dans les médias depuis le mois de juin, l'affaire Woerth-Bettencourt a eu comme effet collatéral d'offrir une vue plongeante sur l'univers des super-riches : leur langage, leurs caprices, leurs loisirs, leurs stratégies sociale et fiscale, ont été dévoilés comme rarement auparavant. Pour décrire et analyser ces révélations, nous avons invité deux spécialistes des très riches, le couple de sociologues Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, auteurs d'une quinzaine de livres sur les héritiers, la haute bourgeoisie et la noblesse. Ils viennent de publier Le Président des riches (éditions Zones).
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Derniers commentaires
Pourtant c’est à tout un bouleversement social auquel nous allons assister et faire les frais. Ne pas réagir aujourd’hui – et pas n’importe comment – c’est rouler vers l’abîme. Le spectre des années trente commence à effrayer – à juste titre - les plus conscients.
LA RECONQUÊTE
Avec sa mondialisation, le Capital est entré dans une phase de « reconquête ».
Reconquête d’un rapport de force idéologique.
L’effondrement de l’expérience lamentable du « socialisme » et le retour au capitalisme des états dits « ouvriers » lui assure une assise idéologique incontestable, depuis 1989. Aucune alternative n’apparaît pouvoir le remplacer.
Reconquête d’un rapport de force économique.
La dispersion du Capital à l’échelle mondiale, sa réorganisation sous forme de groupes, sociétés multinationales, transnationales, la libéralisation du commerce et des circuits financiers en fait un ensemble insaisissable pour ses victimes, nous.
Reconquête d’un rapport de force stratégique.
La lutte des salariés s’apparente à une partie de « colin maillard » ou celui qui a les yeux bandé n’arrive plus à trouver l’autre. Les vielles méthodes de luttes des salariés sont relativisées et facilement contournées dans le cadre d’une "transnationalité".
Reconquête d’un rapport de force historique.
L’évolution de ces rapports de forces en faveur du Capital lui permet, aujourd’hui, dans les pays où il avait été obligé de « lâcher », de revenir sur les concessions faites aux salariés – autrement dit sur leurs acquis sociaux.
Stabilité de l’emploi, protection des salariés, hygiène et sécurité dans l’entreprise, salaire garanti, congés payés, protection sociale, retraites, services publics… tout est soumis à révision. Rien n’est épargné et rien ne sera épargné,… et les salariés, en position de faiblesse ne pourront que voir filer un à un ces acquis si chèrement acquis.
Depuis des années nous assistons à une attaque en règle contre les services publics, démantelés, aussi bien par la droite que par la gauche. Attaque contre la santé de plus en plus marchandisée : remboursement des médicaments, démantèlement de l’hôpital,…
L’attaque contre les retraites n’est qu’un épisode de cette logique, il y a fort à parier que la prochaine grosse étape va être le démantèlement de la Sécurité Sociale.
« Ils n’oseront pas » disent certains. C’est être bien naïf que de le croire… Et que va-t-on faire ? Comment allons nous nous y opposer ? En manifestant ? En pétitionnant ?... Comme pour les retraites ?
Peut-on faire une fois encore confiance aux syndicats ?
Peut-on faire confiance aux partis politiques qui trépignent d’impatience à la veille des élections ? Pensez vous sérieusement que l’on puisse faire la moindre confiance à celles et ceux qui s’apprêtent à aller au pouvoir ?
La réponse est évidente.
Est-ce à dire qu’il n’y a plus rien à faire, sinon à se laisser déposséder, et que le Capital a définitivement gagné la partie ?
En réagissant comme on l’a fait pour les retraites, on aura implicitement répondu positivement à cette question.
Reconnaître que l’on est battu – comme pour les retraites - est indicible. De même qu’est indicible le fait que l’on ne sait pas/plus quoi faire, comment s’y prendre, quelles actions entreprendre.
Syndicats et partis politiques refusent de poser le problème en ces termes,… et pour cause. Ils n’ont aucune alternative et n’en veulent aucune. Ils se satisfont de la situation présente.
AGIR, MAIS COMMENT ?
Lutter contre cette « reconquête », c’est repenser les choses autrement, envisager une stratégie de lutte autre que celle qui a été utilisée jusqu’à aujourd’hui et qui n’a plus aucun effet sur le système. Pour cela, inutile de faire la moindre confiance aux partis et syndicats qui se satisfont parfaitement de la situation actuelle.
S’affronter directement à celui-ci est suicidaire. L’histoire des 19 et 20e siècle nous a montré qu’il était capable de tout, et du pire, pour se tirer d’affaire. Il a institutionnellement tout verrouillé, y compris, et surtout, le système politique qu’il présente comme démocratique et qui ne sert qu’à le pérenniser.
L’affronter directement peut paraître héroïque, mais parfaitement vain et irréaliste. De même que déclencher une grève générale est parfaitement aléatoire, aussi bien dans les conditions de son déclenchement – il ne suffit pas de dire pour que ça se fasse – que dans ses prolongements – combien de temps et que fait-on après ?
Le seul accès que nous ayons se situe dans ses parties faibles,… celles où il ne nous attend pas, celles qui constitue l’essence même de son existence : les rapports sociaux de production et de distribution.
On n’attaque pas le char du capitalisme avec le lance pierre des élections ou même de la grève (même générale), mais en minant le pont sur lequel il va passer autrement dit en construisant un pratique et une stratégie collective une alternative asséchant, peu à peu, ses circuits de distribution.
La décadence même de ce système nous montre la voie. Face à la crise généralisée, des structures se mettent en place, des initiatives fleurissent, des expériences sont tentées.
Dispersées géographiquement, ignorées par les politiciens et les médias, elles n’en constituent pas moins des « amorces de solutions » locales, des situations pour recréer du « lien social », du sens à la vie collective, autre que les rapports mortifères générés par le système marchand.
Développées, généralisées et fédérées, ces pratiques peuvent constituer le creuset dans lequel émergeront les rapports sociaux solidaires que nous appelons de nos vœux.
Comparées aux grands circuits économiques du capitalisme mondial elles peuvent paraître, à son échelle, dérisoires… Pourtant elles peuvent exister, elles existent encore timidement, elles se développent, elles peuvent, et doivent, devenir même une stratégie politique de construction d’un monde nouveau.
Nous pouvons dès à présent soustraire des pans conséquents de l’économie des griffes du capitalisme marchand et financier. Nous ne pouvons certes pas investir tous les secteurs en même temps… Commençons par là où nous le pouvons : l’agriculture par exemple,… et faisons preuve d’invention et d’initiative sur les autres secteurs… Lors de liquidation d’entreprises par exemple (prenons l’exemple des Argentins).
Tout ne se fera pas tout de suite, spontanément. Tout ne réussira pas du « premier coup ».
Avec cette nouvelle stratégie nous pouvons créer un nouveau rapport de force avec les formes marchandes du Capital… Une telle stratégie peut être le socle social et politique à partir duquel mener des combats comme celui sur les retraites, l’intégration et la Sécurité Sociale. Les gestionnaire du Capital ne nous prendrons plus alors pour de simples contestataires incapables de mener leurs actions jusqu’au bout.
Ne forçons pas nos syndicats et organisations de « gauche » à mener ce combat,… c’est perdre notre temps. Changeons de terrain de lutte, allons sur un terrain qui leur est totalement étranger et autrement plus déterminant que leurs petites et grandes manœuvres politiciennes.
Le temps nous est compté et les expériences du 20e siècle doivent nous éclairer. Le capitalisme nous conduit une fois encore au désastre. En l’absence d’une stratégie, cette fois efficace, les dégâts, à tous les niveaux sociaux économiques, politiques, écologiques, moraux risquent d’être sans commune mesure avec ceux du siècle passé. Les problèmes qui se posent à nous sont, pour la première fois dans l’Histoire de l’humanité, non plus locaux, mais globaux, à l’échelle de la planète.
La barbarie nous guette.
Décembre 2010 Patrick MIGNARD
Les impôts des riches n'ont pas la même valeur que les impôts des pauvres. Leur argent ne vaut pas la même chose. En cela je m'explique :
Un pauvre (classe moyenne qui paie ses impôts, cadres, fonctionnaires, ouvrier, artisan... Oui, je parle de pauvres pour eux, les riches, ne nous y trompons pas, nous ne sommes rien, seulement les pauvres imposables...) lorsqu'il verse la somme due à l'état, c'est la somme qui aurait pu lui payer un canapé pour remplacer le vieux tout troué, usé ou pour s'installer, racheter une voiture (pas grosse, plutôt petite et souvent d'occasion) pour remplacer celle qui passe sa vie au garage, une activité pour son gamin à l'année ou simplement des vacances qu'il ne peut se payer une fois l'impôt, que dis-je, les impôts payés... bref...
L'argent versé par un français moyen, c'est la somme de quelque chose dont il aurait peut-être vraiment besoin ou d'un petit quelque chose dont il a une folle envie mais qu'il n'aura pas, pas cette année, peut-être dans deux ou trois ans en économisant bien... chaque fois que les petites gens, les "riens" vus par la France d'en haut, paient, c'est un peu d'eux mêmes et de leur qualité de vie qu'il donnent... et ils le font.
Est-ce que l'impôt des riches, même si la somme nous semble énorme, leur coûte en terme de qualité de vie ? Est-ce qu'ils mangeront plutôt des patates ? est-ce qu'il rouleront dans une mauvaise voiture ? Est-ce que la scolarité et l'éducation de leur enfant en sera moins bonne ? etc. Rien de tout cela... C'est juste ce qu'il n'investiront pas dans un palace (qu'ils n'auront acheté que sur photo t où ils n'iront peut-être jamais), une île ou autre...
L'argent que l'on demande aux riches ne leur coûte rien. Savoir que Mme Bettencourt (et tous les autres) a, ne serait-ce que des conseillers pour moins payer, cela relève d'une sacrée mesquinerie, totalement acceptée et pourtant totalement inacceptable. Cela ne les ampute pas autant que le petit français moyen, mais que d'énergie et d'organisation pour ne pas payer. Ce sont leurs biens, nous les volons... je suppose que tant de volonté pour ne pas payer est justifié par cela. Mais aiment-ils leur pays. Non, ils sont bien au-dessus de cela.
Il y a un vrai problème de valeurs dans notre société. Il faudrait apprendre aux gosses de riches, que sans les manants, ils ne s'enrichiraient pas. Qu'ils leur doivent au moins cela pour maintenir leur propre richesse.
Ou bien il faudrait leur apprendre tout simplement à souhaiter le meilleur pour l'homme et pour la société. C'est comme si ces gens-là devenaient contre nature. Comme s'ils étaient d'une autre espèce que celle d'humaine. Comme si, nous autres, étions des bêtes, tout juste bonnes'à les nourrir, indirectement.
Si l'on veut changer les choses, cela se fait à la base de la vie hélas, c'est l'éducation qui change tout, apprendre à regarder autrui, à le respecter ou à le mépriser, cela s'apprend. A le considérer comme son égal en tant qu'homme... ça. Non ce n'est pas encore acquis.
Depuis quelques années déjà, je me sens régulièrement insultée par ceux qui nous gouvernent dès qu'ils s'adressent à nous.
Mais pour en revenir au problème :
L'argent des riches vaut moins que l'argent des petites gens. Et bien des personnes oublient qu'elles font partie des petites gens... ceux-là sont encore plus à plaindre car elles sont d'autant plus leurrées par nos gouvernants qui comptent sur leurs voix pour passer la ligne d'arrivée et faire encore plus de lois pour enrichir les riches. A quoi tout cet argents leur sert-il ? A quoi tout cet argent pourrait-il servir ?
Un milliard pour madame Bettencourt n'est rien. Mais cette somme servirait à financer le passage à 20 semaine de congé maternité pour les mamans. Et à ce sujet : Non, madame la ministre aux affaires familiales, toutes les femmes n'ont pas leur congé pathologique même lorsqu'elle allaitent car c'est illégal de le leur donner juste parce qu'elles allaitent, et cela depuis peu. A tel point que les gynécologues n'en donnent plus de peur des contrôles. Mais on peut toujours et encore raconter des salades afin de permettre d'autres choix quant aux dépenses.... Quand on pense au nombre de milliards que l'on a perdu pour favoriser les riches (heures supplémentaires pour les entreprises, charges sociales, taxes, bouclier fiscal etc.) M Sarkozy nous en a fait perdre de l'argent. Une perte qu'il attribue aux français, à la crise, mais qui n'en est que la pointe de l'iceberg. Encore un an et demi de lois pour les riches et de pauvres à genoux... Après ?
Désolée pour cet aparté.
L'histoire de l'affaire Bettencourt, le silence qui se referme dessus progressivement, la fausse prise en main par le procureur général de Versailles dénoncée par Eva Joly, est nécessaire au président pour être réélu. De plus... il faudra bien financer la campagne.
qui a écrit
"Tout pour nous-mêmes et rien pour les autres" semble avoir été à toutes les époques du monde la vile maxime des maîtres de l'humanité »
j'ai aussi posé la devinette ailleurs mais finalement elle est mieux ici :p
c'est vrai que nous les petits, nés pour trimer jour après jour en espérant pouvoir vivre une retraite sans souci du lendemain, ben on se plait à croire (à fantasmer ?) que les riches ont sinon des scrupules, au moins la conscience de leur chance ??
mais on apprends dans l'émission qu'il semblerait bien que non : non seulement ils sont nés riches, vivent riches et mourront riches mais en plus ils trouvent ça normal et ne se posent aucune question existentielle à ce sujet....damned !!!
continuons de croire qu'ils ne sont pas heureux dans leur petit monde de riches sinon c'est trop inzuste c'est vraiment trop inzuste !!!!
(et perso je continuerai à rêver d'un monde qui obligera les riches à venir payer leurs impôts dans leur pays pour une loyale redistribution des richesses.....)
bonne émission, avec un Parrat qui semble tout prêt de finir conseiller du suprême !
Bien que sympathique, fatiguant à écouter le sociologue. Quoique l'optimisateur de fortune m'a énervé encore plus.
Comme disait Coluche :" Si l'argent ne fait pas le bonheur, rendez-le!"
Ce qui est omis, c'est que ce qui relie André Bettencourt, Mitterand et Eugène Schueller (le père de Liliane et fondateur de l'Oréal) c'est l'extrème droite, la collaboration et la cagoule. Si vous vous frottez les yeux, je vous comprends : moi aussi quand je l'ai appris. Car on n'en parle absolument jamais, même en ces temps où le nom « Bettencourt » fait l'actualité comme rarement. Seulement voilà, il ne s'agit pas ici de rumeur mais bien de fait documentés sur wikipedia. Quelques extraits :
Article André Bettencourt
Étudiant en droit dans les années 1935-1937, résidant à l’internat des pères maristes, situé au 104, rue de Vaugirard à Paris, il fréquente alors des membres de La Cagoule en compagnie de ses amis Pierre Bénouville, Claude Roy et François Mitterrand4. Il rencontre aussi Eugène Schueller, fondateur de L'Oréal et financier principal de l'organisation d'extrême-droite5. C'est le début d'une longue carrière politique et d'une longue carrière dans le groupe L'Oréal.
Article Eugène Schueller
Ami intime d'Eugène Deloncle, Eugène Schueller met ses moyens personnels à sa disposition lors de la formation du groupe d'extrême droite Comité secret d'action révolutionnaire (CSAR), plus connu sous le surnom de La Cagoule. En 1941, en accord avec les autorités allemandes, il crée le Mouvement social révolutionnaire avec le même Deloncle, dont il est le mécène. Il participe ensuite à la direction du RNP de Marcel Déat1.
Après la guerre et grâce aux témoignages de [...] François Mitterand [...] ce dernier est relaxé de toute accusation de collaboration et obtient la Croix de guerre et la Légion d'honneur2.
À la fin de l'année 1945, il engage François Mitterrand comme président-directeur général des éditions du Rond-Point (et directeur du magazine Votre Beauté) et André Bettencourt rejoint la direction du groupe L'Oréal.
Article Rassemblement National Populaire (RNP)
Le Rassemblement national populaire (RNP) (1941-1944) était un parti collaborationniste français fondé par Marcel Déat en février 1941. Se disant d'inspiration socialiste et européen, il se destinait à « protéger la race », et à collaborer avec l’Allemagne nazie.
Le RNP fut l'un des trois principaux partis collaborationnistes avec le Parti populaire français (PPF) de Jacques Doriot et le Parti franciste de Marcel Bucard.
Article François Mitterrand
À partir de novembre 1934, François Mitterrand milite pendant environ un an aux Volontaires nationaux, mouvement de jeunesse de la droite nationaliste des Croix-de-feu du Colonel de La Rocque2. Il participe aux manifestations contre « l'invasion métèque » en février 1935 puis à celles contre le professeur de droit Gaston Jèze, après la nomination de ce dernier comme conseiller juridique du Négus d'Éthiopie, en janvier 19363. Il cultive par la suite des relations d'amitiés ou de famille avec des membres de La Cagoule4.
Lire aussi l'Article sur la Cagoule.
Attention, malgré mes citations tronquées par soucis de lisibilité du propos sur les parties sulfureuses (enfin, une partie d'entre elles), je ne dis pas ça pour juger en bloc des comportements qui sont à replacer dans une continuité et un contexte. Ce qui m'inquiète, en revanche, c'est l'omerta manifeste sur le sujet. J'interpeller donc @si : j'aimerais bien savoir pourquoi les auteurs des articles sur les liens Bettencourt Mittérant font l'impassent sur la seconde guerre mondiale ?
En tout cas le journaliste du Monde étale proprement ce qui me rend malade tous les jours lorsque je fais le tour de la presse écrite et autres. Il y a de quoi être vraiment dégoutté. J'avais déjà, au moment des dernières élections qui ont porté Sarkozy au pinacle, des doutes quand à l'honnêteté du Monde...
Personnellement je ne ferais pas campagne pour M. Carles, pour son invitation sur @si, ou quoi que ce soit d'autre.
Ce dont je souhaiterais seulement parler se trouve sur Dailymotion, "Volem Rien Foutre Al Pais 2", time code 12 : 06 — 14 : 05. On y trouve des interventions de haut cadres du CNPF/MEDEF. C'est un exemple tout à fait symptomatique de ce que racontent ces deux sociologues, une illustration claire, sans appel : la classe dominante est constituée en classe sociale, conscience de classe et intérêt de classe, et toute prête à se défendre dans ce que l'on ne peut nommer autrement que "la lutte des classes". Ce qui est intéressant, c'est que cette lutte est à l'oeuvre sous nos yeux, non pas comme guerre armée, mais comme confrontation de consciences : exalter sa propre conscience en affaiblissant celle de l'adversaire afin de le mieux dominé.
Tout d'abord on peut voir un ex-dirigeant du CNPF dire "puisque la méthode qui consiste à négocier, à convaincre ne marche pas, il faudra se battre". Cette phrase en tant que telle, avec son petit accent guerrier, ne veut pas dire grand chose. Il faut la replacer dans le contexte plus général.
Vient ensuite le rocambolesque Baron Seillière qui motive ses troupes. On entend répondre à ses appels de gutturaux "C'est nous !". Ces exclamations dénotent alors une véritable conscience de classe. La classe supérieure se sait être une classe sociale, donc possède une conscience de classe, animée nécessairement par un intérêt de classe. Le "c'est nous !" dénote bien que c'est aussi un intérêt singulier (ce n'est pas "eux", "les autres", "les pauvres", "tous les autres"). Ainsi, l'intérêt de classe (quelque soit la classe d'ailleurs) se découvre en opposition ou en décalage avec l'intérêt général. L'intérêt de la classe dominante n'est pas l'intérêt général, c'est une évidence, mais c'est une évidence qui est assumée dans le discours.
Procèdent alors deux mouvements qui forment ensemble un paradoxe ;
Tout d'abord le "qui représente la France en Europe ? — C'est nous !". Donc d'une certain façon, la France, c'est eux. L'intérêt de classe assumé en tant qu'intérêt particulier détaché de l'intérêt général vient recouvrir ce dernier, dans leur vision. Justification idéologique se faisant morale objective" afin de sublimer la Morale elle-même, qui pourrait encore entraver par l'exposition du cynisme et de la vacuité du propos, une conscience individuelle un peu faible.
Bref, on voit ici comment opère une conscience collective sur une conscience individuelle.
Le deuxième point intéressant vient ensuite dans l'intervention de M. Rocard. "M. Rocard, votre présence au MEDEF... — est une affaire de vieille complicité — c'est à dire ? — c'est à dire que la lutte des classes a fait un peu son temps, même s'il reste des antagonismes (...)"
Pour M. Rocard, "la lutte des classes a (un peu) fait son temps". Tout le piquant est dans le "un peu". Mais surtout, on voit par-là une collusion évidente entre classe politique et classe économique au sein de ce qu'il est forcé de nommer une "classe sociale". Et aussi, que le but affiché par cette classe est la suppression systématique du concept de lutte des classes.
Or, on l'a vu, cette classe a conscience d'être une classe, avec un intérêt particulier, et prête à défendre cet intérêt particulier ("il faudra se battre").
Dès lors, pour supprimer la lutte des classes, il faut nécessairement supprimer une classe ; la classe dominée, puisque la dominante s'affirme en tant que telle dans le même temps. Mais une classe sociale est incompressible, pour la supprimer il faut alors supprimer la conscience de classe — d'une part morceler en intérêts divers et indépendants l'intérêt de classe, d'autre part supprimer le concept de lutte qui fonde à la fois qu'il est fondé par le concept de classe ; s'il n'y a pas de lutte des classes, pourquoi y aurait-il des classes ?!
Tout l'objet du discours est alors une domination par l'organisation de la classe supérieure et par la suppression de la conscience de classes des dominés.
L'objet du débat interne à la classe dominante, au-delà de son affermissement en classe, conscience de classe et intérêt de classe, c'est l'affaiblissement de la classe adverse, jusqu'à sa suppression en tant que conscience et intérêt.
Cela passe en outre par la fonte de la Morale et de l'intérêt général qui lui est associé, dans la morale et l'intérêt de classe.
Il y a là un devenir-totalitaire de la classe dominante qui, se confondant avec La France, confondant son intérêt avec l'intérêt général, et sa morale avec la Morale, tend à supprimer l'idée de classe, l'idée de leur lutte, sans pour autant perdre pour elle-même ces notions.
La classe dominante est parfaitement consciente de la réalité des concepts dont elle use, son véritable objet étant, on pourrait dire "comme toujours", de faire oublier à l'adversaire que lui aussi se trouve dans une telle relation, une telle configuration de classe.
Enfin, je vous laisse savourer toute l'ironie de l'énoncé de Gautier-Sauvagnac (mis en cause dans l'affaire hautement morale de l'IUMM) ; "le capitalisme est moral, il faut simplement qu'il soit organisé"....
Le MEDEF est donc en quelque sorte un organe marxiste qui aimerait bien nous faire croire le contraire, et même, que tout cela n'est que fumisterie, la lutte des classes c'est dépassé, mais nous la pratiquons, et dès lors, les classes sociales ça n'existe pas, mais nous en sommes une.
J'adore ce qu'il fait et visiblement il a besoin de soutient pour sortir son nouveau film. C'est le moment de l'inviter à ASI et peut-être pour DS de discuter (de façon contradictoire bien sûr ;)) avec PC.
ASInautes, soutenez cette proposition d'émission qui ne manquera pas d'intérêt!!
Et si vous vouliez voir la bande annonce, voir participer financièrement à sa production, c'est par là:
http://www.touscoprod.com
La bise les amis!
J'avoue cependant avoir été surpris par les dernières interventions du couple de sociologues, après la vidéo montrant Banier photographiant les manifestants et s'extasiant devant de telles solidarités humaines...
Alors que DS s'attendait à ce qu'on compare Banier venu photographier le prolo, à un badaud parti faire un safari pour voir des espèces rares; il se retrouve face à une Monique Pinçon-Charlot qui prend la défense du photographe fortuné.
Par la suite, elle va même jusqu'à vanter toutes les qualités de ces castes supérieures.
Je n'ai pas pu m'efforcer de penser au Syndrome de Stockholm, qui a pu en partie se développer durant tout ce temps passé aux côtés de nos riches (bien que les Pinçon ne furent en rien des otages).
Je sais, c'est une expression trop forte, trop peu nuancée, et totalement infondée...
Mais il n'empêche que c'est l'impression que ça me laisse...
Les chroniques de DS sont bien, mais déjà accessibles par Rue89, et quand même franchement moins abouties ou utiles. Là, on a de l'intelligence pure, diffusons-la !
Ce serait bien de faire une émission sur les différentes générations de jeunes : Banlieue, Classe Moyenne, Jeunesse dorée...etc !
Une autre sur la déviation du système économique dans son fonctionnement, comme on a pu le voir avec l'exemple des entreprises qui finissent maintenant la bourse alors que cela devrait être l'inverse.
Si je comprend bien, on travail pour financer les riches... et on veut de plus en plus nous retirer nos acquits : protection sociale, éducation...etc
Veut t'on faire des Ghettos de riches entourés de bidonvilles ? Si l'accumulation des richesses par les richesses alliés à des politiques libérales continues on peut accentuer tous les traits actuels pour obtenir un futur bien noir...
Ce serait donc intéressant d'analyser le système économique actuel avec une prospective sur les anticipations du future.
Merci pour ces émissions intéressantes !
Cela permet d'expliquer son discours, sa langue de bois, sa mauvaise foi sur la cas Woerth et ses éléments de langage sur la compétitivité de la France.
Tu auras une confirmation de cette stratégie le soir du 2ème tour en 2012 quand, le riche bourgeois Melanchon, au patrimoine conséquent, prendra la parole à 21h15 et appelera devant toutes les télévisions à se rassembler à gauche
Surtout, vous n'avez plus de croissance (1% en 2011 après avoir fait - 4% en 2009) et vous n'en ferez pas de sitôt. Voir à ce sujet la chute des créations d'entreprises. Il n'y a plus que des auto entrepreneurs dans ce pays !
Pays ruiné, croissance économique durablement anémique, classe politique incompétente et corrompus, immigration massive, islamisation, délinquance qui explose, ouverture des frontières à tous les vents, délocalisations industrielles, montée en puissance de la Chine et de l'Inde qui vont vous bouffer tout cru...
Continuez à aduler vos maîtres politiques de gauche qui vous manipulent. Savez vous que Julien Dray a reconnu, lors de son audition devant un magistrat dans l'affaire des fonds provenant de SOS Racisme, gagner 15.000 euros nets par mois ? Voilà ce que gagnent vos politiques. Savez vous que tous vos maîtres socialistes, qui tiennent un beau discours de gauche, sont richissimes grace à votre betise (Lang, Fabius, DSK...).
Vous êtes des idiots totalement manipulés. J'attends avec impatience de voir la suite. Vous expliquerez à vos enfants ce qui s'est passé dans quelques années quand tout sera perdu
Or, depuis un an (durant lequel j'ai suivi assez régulièrement), il y a des gens du Diplo, Mermet, Acrimed et maintenant les Pinson-Charlot qui se succèdent sur son plateau.
Il y a un épisode que je n'ai pas suivi ? ça ressemble un peu à un échange de bon procédés entre frères qui ne s'apprécient pas beaucoup mais condamnés à se côtoyer, je me trompe ?
Personnellement, je serais ravi que cette collaboration s'approfondisse. Je ne saisi pas très bien le cœur du débat, mais il semble un peu stérile vu de loin (ou bien il est essentiel ?).
Bref, si ASI invite plus de gens du Diplo (par exemple sur le traitement de l'Amérique Latine), ou mieux encore de CQFD (sur comment ne jamais citer un mensuel qui vit depuis plus de 5 ans -avec quelque "scoops" à son actif-, par exemple), moi ça me va carrément. Et puis si on m'explique exactement quel a été le conflit (l'émission avec ACRIMED était plein de sous-entendus que je n'ai pas compris), c'est pas de refus non plus.
Ciao,
Mais m'sieur l'avocat, ça s'appelle un sondage............en direct!
De plus moi, j'ai toujours cru que la prostitution venait de l'Est, la Roumanie, l'Albanie, la Russie etc. Eh bien non! ça existe aussi chez nous.Ainsi, (reprendre à la premiére ligne)
Je sais bien que c'est dur, mais "ça s'est toujours fait", tout convaincant que cet argument puisse paraître, n'est pas une excuse valable. Si quelque chose a toujours été là, ça n'est pas pour ça que c'est légal, excusable, ou éthique de quelque façon que ce soit. Donc par pitié, quand un invité comme monsieur Parrat commence sur "Mais y'a machin qui…" STOP ! On s'en fout, ok ils le faisaient, ça ne répond pas à la question.
Quant au sujet de "on devrait lancer des fleurs à Woerth parce qu'il est bien gentil d'être venu dans le public alors qu'il pourrait gagner plus ailleurs." C'est risible. D'autant qu'avec ce qu'il a fait, on eut préféré qu'il reste dans le privé. D'autant qu'on entre rarement en politique pour faire de l'argent, mais étrangement, on en sort souvent plus riche qu'on y est rentré. Et si ça n'est pas pour soit, c'est pour ses amis.
Unité de consommation
Pour comparer le niveau de vie des ménages, il faut prendre en compte le nombre de personnes composant chacun d’entre eux. Mais on ne peut s’en tenir à diviser le revenu par ce nombre. En effet, lorsque plusieurs personnes vivent ensemble, il n’est pas nécessaire de multiplier tous les biens de consommation (en particulier, les biens de consommation durables) par le nombre de personnes pour garder le même niveau de vie. Aussi, pour comparer les niveaux de vie de ménages de taille ou de composition différente, on utilise une échelle d’équivalence. L’échelle actuellement la plus utilisée (dite de l’OCDE) retient est la suivante :
1 UC pour le premier adulte du ménage ;
0,5 UC pour les autres personnes de 14 ans ou plus ;
0,3 UC pour les enfants de moins de 14 ans.
Ainsi pour un ménage composé de deux adultes et de deux enfants de 10 et 15 ans, on divisera le revenu par 1+(2x0,5)+0,3 = 2,3 unités de consommation. (source : INSEE)
les "très hauts revenus", soit les 1 % les plus riches, à partir de 7000 euros/mois environ de revenu déclaré par unité de consommation
et parmi eux
les "aisés" jusqu'à 20 000 Euros/ mois environ
les "très aisés" de 20 000 à 60 000 Euros/ mois
les "plus aisés" à partir de 60 000 Euros/ mois (0,01 % les plus riches)
cette dernière catégorie des "plus aisés" est très hétérogène : elle va de 60 000 à 1 million d'euros par mois, pour un revenu moyen de 120 000 euros.
à comparer au revenu médian 1500 euros/ mois, et aux 90 % de la population qui gagnent moins de 3000 euros par mois ...
Le sempiternel argument "si on fait ça, ils vont partir!" commence à me gonfler sévère. Il croit qu'il s'adresse à des benêts ici ou quoi? Ca fait des années qu'on nous la sort celle-là, et qu'est ce qu'ils font, les riches? Des qu'ils le peuvent, ils se tirent à l'étranger : cherchez un peu, pas besoin de faire une liste. Je ne généralise pas, mais une bonne partie le font, ou l'ont fait.
Et ça n'est pas cette saloperie de bouclier fiscal qui y changera quoi que ce soit : comment se fait-il que personne ne donne les VRAIS chiffres, le résultat concernant ce bouclier? Combien de riches sont "retournés au bercail" depuis sa mise en place? Cherchez et vous verrez là aussi : rien, quedalle.... Onous enfume sur toute la ligne!
Dernier point : et même si le riche part, et alors? Il va embarquer ses possessions avec lui...ce Mr Parrat nous menace qu'il va fermer ses usines, qu'il va délocaliser, etc. etc. les pires maux. Ahhh bon, parce que ça n'est pas déjà le cas? Ca n'est pas ce qui se fait en France, ce genre de chose? En vérité ils n'ont pas attendu pour délocaliser, et mettre des millions de gens au chômage. Ils le font déjà, bouclier fiscal ou non. Et même si l'Oréal passait sous contrôle de Nestlé, ok on perdrait peut-être quelques millions en recettes d'impôts, mais tout ce qui est emplois, tout ça nada : il existe un marché intérieur et cette demande-là, il sera toujours nécessaire d'y répondre. On continuera à répondre à la demande intérieure, donc à maintenir des emplois ici. Pas mieux, pas pire que ce qu'on a en ce moment.
Dernier exemple : J'ai une connaissance qui tient une agence immobilière, il me raconte que ce qui fait vraiment décoller son affaire, c'est la défiscalisation, pas les ventes ou les locations, mais la défiscalisation. En gros la fraude fiscale "l'optimisation" réservée à ceux qui en ont les moyens. Et ceci depuis début des années 2000, ça date pas d'hier.... Pour nous les pauvres cons de la classe moyenne, pas moyen : on devra payer, parce qu'on a pas le choix ni les moyens de s'offrir les services d'un Mr Parrat ou de s'acheter un appart à chamonix, histoire de le déduire de nos impots. Je suis un petit cadre dans une administration et je paie largement plus de 10% d'impots..... Liliane paie moins que moi, comparativement. Ce Mr Parrat est vraiment méprisable : un laquais servile, voilà ce qu'il est.
Qu'ils arrêtent de nous prendre pour des cons, ou bien un jour ça va vraiment péter et je ne donne pas cher de leur peau
Premier amendement : 200% d’augmentation pour le prix d’un paquet de cigarettes.
Deuxième amendement : 10 euros d’augmentation pour tout gramme d’alcool ingurgité avec ou sans délectation.
Troisième amendement : tout consommateur de narcotique sera pénalisé à chaque fois qu’il subira un contrôle positif. Il devra régler trois fois le prix de sa funeste prise.
Quatrième amendement : tout joueur devra régler avant de miser le moindre centime, 33% au trésor public. Il se contentera des 67 % restants pour perdre sa chemise.
Cinquième amendement : tout adepte à un groupe sectaire devra régler une taxe de 25% de son salaire mensuel pour résorber le déficit d’intelligence qui caractérise les imbéciles heureux.
NPA dit Oui aux plus pauvres, non aux plus faibles… qui sont souvent les plus riches !
http://www.tueursnet.com/index.php?journal=Balle%20du%20NPA
Plus sérieusement, si les riches admettent des politiques dans leurs cercles, même ceux qui ne sont pas issus de leur milieu, c'est qu'ils ont besoin d'eux pour obtenir les décisions qui servent leurs intérêts: dégrèvements fiscaux, vente des biens de l'état (terrains, immeubles, entreprises) à des prix très intéressants, indulgence pour leurs escroqueries, etc ... C'est un problème pour eux que la démocratie, d'où les multiples tentatives de la contourner en créant des instances de décisions internationales qui échappent au contrôle démocratique.
Merci pour cet échantillon merveilleux de chantage à l'emploi chimiquement pur ! D'où un problème politique majeur : comment arrêter cette destruction de nos économies par la dynamique du dumping fiscal et social?
Non, rien ni personne dans l'univers ne peut l'égaler.
http://www.sarkocescu.com
Le chroniqueur propose un résumé de l'affaire Bettencourt assez cocasse : et voilà.
Michel Pinçon a évoqué à justre titre la part de l'acquis sur l'inné dans le positionnement et la tenue des rôles "dominant" et "dominé" au sein des sociétés, or, sur ce point, il aurait très bien pu s'appuyer sur L'analyse d'Henri Laborit qui est fort intéressante car son explication neurobiologique ne laisse que peu de place, comme l'a décrit M. Pinçon, à la "liberté" que l'on peut croire posséder, du moins selon la définition communément admise.
En d'autres termes, selon H. Laborit, le principe fondateur de notre comportement, c'est l'instinct de survie (associé à un stimulus de plaisir qui va évoluer au fur et à mesure de sa vie).
Etre reconnu dans un groupe, se sentir aimé, procréer sont des expressions de l'instinct de survie.
Finalement, on passe sa vie à répondre à un "conditionnement" différent pour chaque individu car basé sur un acquis fait de toutes les expériences vécues, qui a pour but inavoué ou plus réellement inconscient, d'assurer sa survie dans le milieu dans lequel on évolue.
Le film "Mon oncle d'Amérique" d'Alain Resnais propose une assez jolie mise en images du principe et mériterait très certainement, dans le contexte sociologique actuel décrit dans l'émission d'asi, de figurer dans un "dans le film": cela donnerait toujours plus d'outils pour aider au décryptage car la neurobiologie apporte aussi son lot d'explications en la matière.
En tous cas, merci pour cette émission très intéressante !
Bref j'ai appris plein de choses, le couple pinçon-charlot était charmant (je ne les connaissais pas du tout). Concernant le "Mais oui, pour les riches, l'argent fait le bonheur !", il faut bien entendu , si je comprend bien, se placer en tant que sociologue pour ça et ne pas regarder les cas particuliers. Leur vision est alors assez intéressante : Il n'y a que dans la classe dominante que l'on peut déployer son habitus, de vivre de la manière dont on a été préparé dès le départ, et ainsi de faire ce qui nous parait donc le plus "naturel" (on revient alors à leur exemple de la langue maternelle, avec laquelle on se sent plus "libre").
Concernant l'étonnement à voir que les livres de ce couple puissent aider les classes dominantes à dominer encore plus: il me semble qu'il y avait déjà cette idée chez Bourdieu. Dans "sur la télévision" il en parle assez clairement, d'un côté c'est le risque du travail du sociologue de donner des clés supplémentaires, mais d'un autre côté il ne considère pas que les dominants (les journalistes dans le cas de ce livre) sont pourris à la racine, juste que leur "champs" agit sur eux, et fait se répéter des habitudes et des inégalités. Il considère que le travail du sociologue peut les aider à dépasser leur "champs"... J'ai trouvé la même idée chez les pinçons-charlots.
Je finirai en jetant quelques fleurs à Daniel : quel professionnalisme pour tenir votre plan de départ ! Bravo :)
L'Oréal est en effet en forte croissance et dégage une très forte rentabilité avec un résultat net de près de 2 milliards d'euros sur le seul premier semestre de l'année.
Et plus loin :
L'Oréal emploie plus de 65 000 salariés, paie chaque année plus de 3,5 milliards d'euros de frais de personnel et le seul impôt sur les sociétés rapporte à l'Etat près de 1 milliard d'euros...
2 milliards d’euros en un semestre, ça fait 4 milliards d’euros à l’année…4 milliards de bénéfice net ! Les frais de personnel… les salariés de l’Oréal apprécieront l’expression, dans laquelle ils ne sont assimilés qu’à des dépenses, comme si, d’après notre mercenaire néo libéral, les salariés de l’Oréal touchaient une généreuse rente de la part de la famille Bettencourt.
Les frais de personnels, donc, sont inférieurs au bénéfice net, en gros, si au lieu de gaver les actionnaires de l’Oréal, on redistribuait les bénéfices au salariés, on doublerait leurs salaires... les salariés de l’Oréal apprécieront une fois de plus.
Petite parenthèse à l'attention de Rambo, oui, les salariés de l’Oréal travaillent et sont même les seuls à y créer des richesses, Liliane, étant assez peu productive à son âge si tant est qu’elle l’ait été au long de sa longue et difficile vie d’héritière milliardaire.
Dans ce contexte, si le gestionnaire de fortune, Patrick de Maistre, a de près ou de loin contribué à ce que la famille Bettencourt reste fiscalisée en France, il n'est pas illégitime qu'il reçoive la Légion d'honneur.
Ben voyons…nous devrions récompenser toute personne qui ne commet pas de délit. Dites M Woerth, je n’ai jamais volé chez Carrouf, je peux l'avoir ma breloque ? Et si M de Maistre avait eu sa légion d’honneur en tant que vache à lait de l’UMP ? nanjdeconne…
Après tout, cette décoration a été donnée, sans que cela suscite la moindre indignation, à des animateurs télé, des artistes ou des sportifs français, dont nombre sont... expatriés fiscaux.
Si si, on est beaucoup d'indignés, mais une indignation n'en chasse pas une autre
Les Français doivent comprendre que le monde a changé. Qu'ils sont en pleine guerre économique, et que dans un tel contexte, tous les coups sont permis. Partout dans le monde, les politiques essaient d'attirer les entrepreneurs et les groupes industriels créateurs d'emplois et de richesses. Nous faisons tout le contraire !
Terminator du tiers provisionnel devrait savoir que le Monde et les français ont changé et qu’ils vont finir par ne plus avaler ces conneries dont on les gave depuis trop longtemps. Tous les coups sont permis, oui, on s’en rend compte en vous lisant. Méfiez vous tout de même que la vindicte populaire ne finisse pas par appliquer cet adage à votre endroit et à celui de vos congénères.
On notera que ce n’est pas la guerre pour tout le Monde, dans, « Les hauts revenus en France (1998-2006) : une explosion des inégalités ? », document École d’Économie de Paris, juin 2007, Camille Landais nous explique que le revenu fiscal déclaré de 90% de la population française augmente de 4,6% entre 1998 et 2006, celui du 1% supérieur augmente de 19,4%, celui des 0,1% du haut de 32% et celui du 0,01% de 42,6%.
C'est pas la guerre économique, c'est la guerre des classes.
On pourrait rappeller au légionnaire optimisateur d'impots, bien qu’il sente bon le sable chaud, que la loi de dérèglementation financière qui autorisait la libre circulation des capitaux voté sous un gouvernement ... socialiste… theu, theu.. (vilaine toux) où Pierre Beregovoy était ministre des finances en 1986, avait également comme louable intention d'attirer les entrepreneurs et les groupes industriels créateurs d'emplois et de richesses, comme vous dites. Et a eu... exactement l’effet inverse. On a fait rentrer tous les rapaces comme les fonds d’investissement qui ont dépecé le tissu industriel français en le restructurant pour maximiser les profits à court terme et en le délocalisant.
Il y a comme une confusion dans l’esprit de notre taliban hayekien entre possesseur et créateur de richesse. Par exemple, Mme Bettencourt, Mme Parisot ou le baron Seilliere appartiennent tous à la première catégorie. Les vrais entrepreneurs à quelques exceptions près, celles qu’on met en avant pour se cacher derrière, gagnent normalement leur vie (2, 3 fois le salaire médian) et même ceux la n’auraient dans l’ensemble rien entrepris du tout sans le travail des autres, ceux qu’on appelle des salariés.
Quand à la chute de Parrat (bon, ça c’est fait), elle touche au sublime :
Ils (les français) penseront alors, peut-être avec nostalgie, à ce 14 juillet 2007 où un ministre du budget, aujourd'hui vilipendé de toute
part, a décoré de la Légion d'honneur le gestionnaire de fortune de Liliane Bettencourt pour lui dire à quel point notre pays était fier que L'Oréal soit français.
Quand on vous lit, ce n’est pas au même 14 juillet que l’on pense avec une certaine nostalgie, bien que, plus que la Bastille, c’est de leur entreprise dont les salariés de l'Oréal (et les autres) feraient bien de s’emparer.
La première tient à la personnalité même de Sarkozy, sa mauvaise éducation, sa misère culturelle pour l'essentiel, en un mot la vulgarité du bling bling..
La seconde est conjoncturel: 2007 est un sommet dans la courbe de rayonnement du néo libéralisme ou capitalisme financiarisé dans le Monde, jamais il n'a autant prospéré, l'Angleterre et les États Unis où il est le plus développé, sont les exemples à suivre.
Mais, cruelle ironie, simultanément se déclenche le début de la crise qui va, un an après, mener le système financier et accessoirement nous avec, à deux doigts de l'effondrement total. Et cette crise, au moins autant révélatrice que les frasques présidentielles, nous ouvre le deuxième œil en nous faisant prendre conscience que le système dans lequel nous vivons est de plus en plus inégalitaire, injuste, inefficace et dangereux.
Amusant, quand les « affaires », en marge mais hautement symboliques du sarkozysme et de la crise financière se rejoignent quand Bettancourt perd des millions d’euros chez Madoff. La boucle est bouclée.
Enfin, le monopole des médias de masse dont l'essence est de perpétuer l'ordre établi, de propager l'idéologie dominante tout en maintenant le voile sur la véritable nature du système, est en train de voler en miettes. Internet peut nous ouvrir grand les oreilles et délier les langues.
On ne sait pas si les yeux, les oreilles et la langue suffiront à nous faire agir pour que cela cesse, on ne sait pas mais il est grand temps.
ce que font également la plupart des grands groupes financiers qui utilisent une partie de l'argent gagné/volé, pour s'offrir une image
éthique, humaniste. C'est un sujet à traiter, je pense par Arrêt sur Image.
he oui daniel , "ils" ne s'ennuient pas et sont construits pour jouirs de leurs ailes deployees...grandes ouvertes...
un des plus beau debats d'asi , avec melenchon/attali
encore bravo
Parrat illustre à merveille le théorème selon lequel la caste dominante vit sur une autre planête et ne se rend même plus compte des réalités.
Aucun rapport, mais je tiens à dire que le pull d'Anne-Sophie lui va à merveille.
le boulot de la gauche , on y comptait plus dessus. on est au cœur de la vrai motivation du peuple de France . remettre à l'ordre du jour la révolution française et la mort des privilèges qui repoussent dru comme du chiendent .
Je me pose une question: c'est qui l'héritière de l'Oréal? La fille de Madame (qui est déjà très vieille...) non?
Alors dans l'intérêt du pays, on nationalise la boite ou on fait ami-ami avec la plus jeune.
Par pitié ne racler pas les fonds de tiroir pour avoir a tout pris un débat !!!!
En plus vous voyez que tous les deux ne sont pas toujours à l'aise vocalement pour être pertinent dans ce débat , j'avoue que l' émission de Daniel Mermet avec eux était plus pédagogique et plus ASI avec des illustrations sonores .... il ne manquait que les images qui ne sont pas venues dans ASI ..... dommage
S'il vous plaît, faites revenir bientôt ces 2 sociologues. Ils font du bien à la démocratie !
Isabelle
Et l'argument, le voici : Ne faisons rien pour détourner les entreprises de notre pays : elles sont créatrices de richesses, cette création étant la condition de la redistribution desdites richesses... Ca sonne effectivement comme un argument qui tombe sous le sens. Ce qui le chiffonne, c'est que ni le charmant couple de Pinsons, ni Daniel, ni Sophie, ni Dan ne se sont arrêté un instant sur cet argument pour pousser Monsieur Parrat dans les recoins de sa doxa... par des arguments forts simples.
Par exemple, le fait qu'en 10 ans, le nombre des millionnaires et sutout de milliardaires a littéralement explosé dans le Monde entier (Forbes s'en fait l'écho régulièrement dans son fameux classement)... et il reste à démontrer que cette richesse croissante dont ce constat fait montre fut tant soit peu redistributive.
Vous pouviez même en apporter la preuve : depuis deux ans, le Monde traverse une crise profonde du point de vue économique... partout, le chomage s'en est trouvé grandissant. Partout, le problème des déficits occasionnés a poussé les dirigeants à rogner et amputer les aides sociales. Partout, l'effort demandé aux classes moyennes a été lui aussi grandissant... bref, partout, les 90% de population du bas de l'échelle ont, soit été grandement mis à contribution, soit ont été déclassés et fortement fragilisés (voire carrément plongés dans la misère)... s'il y a vraiment un vase communicant appelé "système redistributif" dans notre monde, on pourrait penser que les classes hautes, les grands entreprises, les pourvoyeurs et créateurs de richesses on dû souffrir de la même manière au point que les classes plus fragiles s'en sont trouvées affectées par interruption des redistributions. Mais il n'en est rien : les profits engrangés par les grandes entreprises de toutes les places boursières du Monde sont florissants... le nombre de milliardaires continue de quasi-doubler chaque année... la conclusion s'impose d'elle-même : toutes les communication de transfert de richesse entre le haut et la base ont bel et bien été coupés ! Permettre aux hautes classes de poursuivre leur ascension au motif que la condition de la redistribution y est subordonnée est un mensonge énorme. Ce fut le cas. Ca ne l'est plus. Et j'aurais aimé que Monique et Michel le lui démontrent afin de voir ce qu'il aurait eu à répondre, (et quelle place occupe sa charmante profession dans la mise en place de ce phénomène).... comme j'aimerais que Chabot le balance un soir de folie à Fillon ou Copé.... on peut toujours rêver...
« Les riches c'est facile à amuser, rien qu'avec des glaces par exemple, pour qu'ils s'y contemplent, puisqu'il n'y a rien de mieux au monde à regarder que les riches. Pour les ravigoter, on les remonte les riches, à chaque dix ans, d'un cran dans la Légion d'honneur et les voilà occupés pendant dix ans encore. C'est tout. »
Omniprésente dans les médias depuis le mois de juin, l'affaire Woerth-Bettencourt a eu comme effet collatéral de nous offrir une vue plongeante sur l'univers des riches, et des très riches : leur langage, leurs caprices, leurs loisirs, leurs stratégies sociale et fiscale, ont été dévoilés comme rarement auparavant. Pour décrire et analyser ces révélations, et cartographier ce mystérieux univers, nous avons invité deux spécialistes des très riches, le couple de sociologues Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, qui ont écrit une quinzaine de livres sur les héritiers, la haute bourgeoisie et la noblesse. Ils viennent de publier Le Président des riches (éditions Zones).
Notre autre invité, Frédéric Parrat est avocat fiscaliste et enseignant à Paris-V. Il estime qu'à l'occasion de cette affaire, les Français, et en particulier leurs médias, crient leur haine et leur mépris à la famille Bettencourt et à leur entourage. C'est ce qu'il a affirmé dans une retentissante tribune publiée par Le Monde.... > Lire l'intégralité du texte
j'ai toujours été subjugué par la facilité qu'ont les Pinçon-Charlot à exprimer de façon concise leur travail en mots simples.
Tocqueville (page 71)
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http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/14034-11.09.2010-ITEMA_20241561-0.mp3 ( fichier MP3 )
D'accord ce ne sont pas des saints non plus mais quand même.
Quant aux gens qui "font tourner l'économie", effectivement quand ils se contentent comme beaucoup de gens bien connus actuellement de ne rien créer mais de profiter de ce qu'on créé leur paternel ou grand-paternel, ça suffit aussi.
En ce qui concerne les fameux "contrats" et les "chefs d'entreprises qui accompagnent le chef de l'état lors des voyages"... Bidon! Un article récent a montré qu'aucun des fameux contrats n'a été réellement signé.
Quand on sait qu'on a massacré les services d'expansion économique à l'étranger (notamment auprès des ambassades) qui faisaient le boulot sur place en tissant les fameux réseaux mais à l'international avec des fonctionnaires compétents en poste sur place, par pure idéologie de destruction de service public, ça fait rager (on en a vu le résultat avec la France qui s'est fait souffler le contrat du nucléaire dans le Golfe).
"Répétez un mensonge mille fois, il devient vérité" Signé... Goebbels, un pro de la com'
"les dominants"
"les riches"
"les élites économiques"
"les politiques"
...
On mélange un peu tout dans cette émission. Curieux de la part de sociologues pour qui les termes utilisés devraient être clairement définis.
Mettre tout ça dans le même panier c'est penser que hors de ce panier de crabes, il y aurait les bons qui regrouperaient la gauche, les dominés, les pauvres, les employés et les simples citoyens, c'est plus que discutable.
Alors où on met : les stars de cinéma, les footballeurs, les chefs de moyenne et petites entreprises, les élus municipaux de droite, les élus de gauche, les cadres d'entreprises, tous les français qui jouent au loto pour espérer être riche, ceux qui ont gagné au loto, etc. etc.
Qu'on puisse dire que tout individu s'identifie à des groupes sociaux, c'est sur. Mais cette appartenance sociale est bien plus complexe que classer d'un coté les bons citoyens pauvres de gauche et les méchants riches de droite. Là on est dans l'idéologie absolue.
Les résidents américains doivent payer des impôts sur leur revenus quelque soit leur lieu de résidence et la source de ces revenus. en résumé , en detail
et plus juste: Il existe des abattements pour les résidents qui gagnent des broutilles (moins de $100K ) on laisse les états de résidence collecter les taxes, Pour ceux qui gagne vraiment de l'argent hors de question de laisser passer cela.. et pour obtenir la collaboration des pays de résidence on partage une partie des recettes.).
Il est vra,i on s'en serai douté que de bonnes âmes charitables se spécialisent dans l'optimisation (lire euphémisme pour contournement), temporaire de cette imposition et il est aussi vrai que ce système de taxation cela conduit de façon marginale un une centaine d'américains (sur 300 millions) à changer de nationalité (seule moyen d'échapper à cette imposition à long terme).
Néanmoins, il appartient au législateur de se prévenir au mieux contre le contournement et le choix de la solution ultime qui est l'abandon de la nationalité est un choix et non une "punition" (accessoirement c'est aussi plus facile à mettre en oeuvre). Je pense par ailleurs que changer de nationalité est une démarche plus contraignante plus impliquée que l'achat d'un domicile de complaisance. Enfin et même c'est futile: "visiblement" il n'y aura plus de Français évitant l'impôt.
Par contre pour des sociologues et @si c'est un bon client bien "décomplexé" et bien typique de sa classe sociale. Gerbant.
La meilleure pour le ministre, ça devrait être celle qui rapporte le plus à l'état, non? Donc, ce n'est pas l'état que le ministre sert?
De son côté, Parrat a très bien joué le rôle du contradicteur caricatural, et si je n'avais pas franchement envie de l'entendre ressasser ad vitam aeternam que rien ne le choquait tant que ça n'était pas illégal, j'ai trouvé qu'on aurait pu lui couper la parole moins souvent.
Un regret : j'aurais aimé que le thème de la composition de ce groupe hétéroclite que constitue l'élite soit mieux abordée : entre les financiers, les héritiers, les politiques et j'en passe, il y a sûrement des divergences considérables, même si la communauté d'intérêts joue le rôle de ciment social.
Je signale, à tout hasard, qu'ils seront le 25 septembre à 16h, à la librairie de Bourg-la-Reine, "Le verger des Muses", pour une séance de signature de leur dernier opus, dont il est question dans l'émission.
C'est vrai, qu'une émission avec Mélenchon et ce couple de sociologues, ne manquerait pas de sel.
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Frédéric Parrat a bien du mal à répondre sur la question de Daniel, et tourne en rond : pourquoi Woerth n'utilise pas cet argument ? Bah l'Oréal c'est un fleuron français (ah ?) et puis si on les critique ils boudent (ah...) et Nestlé délocalisera en Suisse plein d'emplois (ah ! ... bah didonc je ne savais pas que les Suisses étaient une main-d'œuvre si bon marché).
L'assertion suivante "en France on a une méconnaissance totale des concepts économiques" est battue et rebattue, n'est pas étayée, et fait partie de ces antiennes stupides, répétées à longueur d'émissions débiles, qui visent à naturaliser un propos de droite dure : la gauche est angélique, l'impôt fait fuir les riches, et l'immigration est directement corrélée à l'insécurité. Si "la France", généralité intéressante, est si nulle en économie, comment a-t-elle pu devenir l'un des pays les plus développés de la planète, devant le Royaume-Uni et les États-Unis, dont je suppose Frédéric Parrat ne dira pas qu'il y règne "une méconnaissance totale des concepts économiques" ? Peut-être parce que la France sait que "économie" ne signifie pas "finance" et que, jusqu'aux années 2000, c'était le solidarisme de Léon Bourgeois qui tenait sa doctrine ?
L'anecdote sur les commentaires du Monde me laisse pantois par ce qu'elle dévoile : qu'il ne comprenne pas que sa violence en entraîne une autre, voire qu'il ne comprenne pas que son article était violent ! Par contre je suis étonné qu'il lise les commentaires, et j'espère qu'il lira ceux de ce forum. L'argument qui clôt son propos aurait dû être immédiatement botté en touche, et Anne-Sophie, puis Daniel, puis les Pinçon ont à mon grand étonnement raté l'occasion : [large]la France est le 3e pays qui attire le plus d'IDE dans le monde ![/large]
La question de savoir si l'Oréal restera français ou non, franchement, on s'en fout pas mal. Et j'adore le sourire narquois de Mme Pinçon.
L'intervention de M. Pinçon est salutaire mais je pensais qu'il dirait d'abord ce que j'ai mis en gros ci-dessus. Sa question est tout à fait bonne mais je ne suis pas sûr que ce soit la meilleure façon de parler à ce genre de personnages, on sent qu'il ne peut qu'y avoir une opposition frontale. Pour le reste, d'accord avec lui !
J'aime bien la piqûre de rappel avec Woerth : le désormais célèbre "j'ai une tête" (de pas fraudeur, d'honnête homme), l'individualisation, la contre-attaque qui veut que ceux qui le critiquent sont des salauds mais lui non, l'idée que l'épouse doit partir non pas parce que conflit d'intérêts mais parce qu'elle veut se casser. La "bulle" évoquée par Mme Pinçon est tout à fait vraie. Qu'on pense que ces gens-là créent la richesse me stupéfait : ce ne sont pas des petits entrepreneurs ou des médecins qui se tuent à la tâche ! Intéressante citation sur la capacité d'acteur de Woerth, et le bon rappel de la lutte des classes évoquée par Warren Buffet et Guillaume Sarkozy. Pour le reste je connais bien cela (voir là-bas si j'y suis) mais c'est bien dit et ça portera chez ceux qui n'ont jamais étudié les élites.
J'adore comme Mme Pinçon sourit, à la limite du foutage de gueule, à la réponse de Parrat qui n'utilise que des gens du PS encore en activité, dit que ça existe partout et toujours, et que c'est bien. Il est fruste, on voit qu'il ne comprend pas non plus ce qui lui est reproché... Pour les contrats, ça me rappelle Boris Boillon se félicitant des 600 milliards de dollars de dégâts en Irak, et des morts liés, qui donnent beaucoup de travail potentiel aux entrepreneurs français qui plaisaient sous Saddam. Sa réaction "mais mobilisé au service de la France", me fait à la fois très peur et beaucoup rire. Si on tue tout l'monde, tant pis, on est plus riches !
Ce qu'il dit encore ensuite : "jeter en pâture, cracher à la figure" me donne très envie de le rencontrer "en chair et en os" ...
Le mélange public-privé évoqué par Dan me rappelle l'évergétisme antique. Les riches n'ont pas changé de ce côté et conservent un fonctionnement mafieux.
C'est marrant la confusion "ministre de l'Industrie" (Estrosi) - "ministre du Budget" (Woerth). Un lapsus révélateur ?
La suite du discours de Parrat est aussi nulle que son discours précédent. Je rejoins des commentateurs plus haut : il est mieux que Lancar mais encore faible. Il parle toujours de "la France" sans qu'on comprenne l'intérêt qu'ont pour au moins 90% des citoyens ces pratiques tout à fait inégales et injustes. La "transaction", gloups ! Puis le lever de doigt "l'optimisation fiscale ce n'est pas la fraude fiscale", suivi d'un rire et d'un toussotement satisfaits... hallucinant ! De nouveau l'envie de "rencontrer" monsieur. Dix minutes après, je le trouve encore plus stupide, il me fait vraiment peur. Et il pense qu'il fait partie de "l'élite" ?!
Content d'entendre la citation de Warren Buffet, à laquelle j'avais pensé avant ! Heureusement elle n'a pas choisi la citation de Guillaume Sarkozy, Parrat aurait grogné.
J'aime bien la question malicieuse de Daniel ensuite, et on sent qu'il se sent malin, mais Mermet avait la même idée ! =) L'allusion à DSK est discrète =).
La suite sur le bouclier fiscal est un peu ennuyeuse aussi, j'aurais bien aimé qu'on oppose à cet avocat qui aime tant la France, la croissance économique, et le travail, que les moments de plus grande croissance et de meilleur emploi étaient ceux durant lesquels les taux d'imposition étaient les plus élevés. Pour la fuite à l'étranger afin de frauder le fisc, c'est une profonde escroquerie et une contradiction majeure : cet avocat nous recommande de favoriser les riches pour qu'ils restent en France, et il faudrait faire cela pour aider la France, parce qu'on aime la France ; or si ces riches quittent la France, c'est qu'ils ne l'aiment pas, ne veulent pas l'aider. Qu'on saisisse leurs biens sur le territoire français, notamment pour ceux qui changent de nationalité (coucou le cavalier Rothschild !) et qu'on redistribue cette richesse entre ceux qui la créent. D'ailleurs je ne comprends pas comment Parrat peut dire sérieusement que les riches créent la richesse, quand on parle de personnes qui ne manipulent que du capital, et notamment des plus oisifs d'entre eux dont les loisirs sont extraordinairement coûteux et inutiles à la société.
Finalement ce qui ressort de cette émission, comme de beaucoup d'autres très bonnes émissions d'@si, c'est que si elle avait été diffusée à la place du Grand Journal, ou d'autres émissions du genre, les citoyens français changerait drastiquement d'opinion. Idem pour l'émission avec Filoche et des dizaines d'autres... C'est chiant.
J'aurais envie d'opposer à Frédéric Parrat, comme a beaucoup d'autres riches, tricheurs, menteurs, qui exigent l'inégalité, ce court extrait de Pierre. Ou ce plus long.
Daniel, si vous me lisez, pourriez-vous garder le premier sous la main, qui est court et extraordinairement ramassé, pour le passer au prochain luron de ce genre ?
en plus le système qui s'autojustifie énorme aussi, aujourd'hui on a besoin de gens qui ont des réseaux dans les CA d'entreprises, ben c'est bien ça l'oligarchie justement :p
Pourtant la phrase de Warren Buffet est relativement connue: "La guerre des classes existe, c’est un fait, mais c’est la mienne, celle des riches, qui mène cette guerre et nous sommes en train de la remporter."
c'est tout de même un tour de force énorme d'avoir réussi à faire passer pendant des années pour des conspirationnistes des gens qui parlaient simplement de lutte des classes. Même à l'heure actuelle, sorti du cercle des asinautes qui auront écouté ces sociologues et accepté leurs propos, n'y aura-t-il pas une majorité de gens qui réagiront encore en évoquant la théorie du complot?
bon on résume: les riches se concertent pour nous pomper toujours plus
si on veut se défendre il faut se concerter et les obliger à cesser de nous pomper, bref il faut plus les laisser faire leur guerre seuls sans nous défendre. Il ont la conscience de classe, nous ne l'avons plus.
quelques pays ont mené leur guerre contre l'oligarchie, mais bon parait qu'il faut pas trop parler de révolution bolivarienne. N'empêche ça nous montre bien jusqu'où les riches peuvent aller quand ils mènent la guerre des classes, comme disait Lordon chez Mermet: il défendront leurs privilèges jusqu'à la dernière goutte de leur sang.
Il y a fort longtemps, un certain Paul écrivait dans une lettre restée célèbre " si je n'ai pas l'amour, je ne suis rien". Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit : on peut très bien être heureux, être aimé (sincèrement) avec beaucoup d'argent mais de mon point de vue, c'est plus difficile que quand on a juste l'argent dont on a besoin.
Et quand elle dit que l'argent fait le bonheur et que les riches sont heureux avec leur argent, il aurait fallu lui demander si la causalité est réciproque (est-ce que le manque d'argent empêche d'être heureux ?)
Maslow, avec sa pyramide, nous donne une piste : on a besoin d'un minimum pour satisfaire nos besoins physiologiques (manger, boire, se vêtir, se protéger des intempéries), mais une fois atteint ce minimum (qui n'est pas le même pour tout le monde ...), on a besoin d'autres choses et là à mon avis, Paul n'est pas très loin.
Pour finir, cette définition que je laisse à votre sagacité :
les riches ont besoin des pauvres pour être (riches !) et les pauvres ont besoin des riches pour avoir (des miettes !).
En tout cas, c'est sur, je ne rêverai plus de gagner une grosse fortune au Loto !
Non on m'aurait menti ??
Parrat devrait se recicler dans l'insecticide du
même nom !! Il pourrait tester le produit sur la
vermine qu'il est et qu'il défend .
Anne Sophie tu es superbe !!
Bref j'ai bien aimé l'émission .
honnêtes, pointus, drôles, pas dupes
J'ai aussi trouvé que Parrat représentait fort bien un des sujets typiques que rencontrent les deux sociologues pendant leurs études, complètement incapable de voir que la raison économique ne devait pas être prioritaire par rapport à la politique ou au droit, répétant à n'en plus finir l'antienne des "entrepreneurs" coeur d'un pays et seuls créateurs de richesses, exactement comme dans son article du Monde, ce qui rendait à n'en pas douter ses propos très intéressants. Son flottement quand à la proximité des milieux d'affaires et des politiques (allant jusqu'à se contredire à quelques minutes d'intervalle, comme Daniel Schneidermann lui fait remarquer) était ainsi assez révélateur, et permet de comprendre en partie l'incompréhension qui semble saisir Woerth ( Quoi ? Moi ? Quels conflits d'intérêt ? Tout le monde le fait ! ) depuis le début de l'affaire.
Quand aux Pinçon-Charlot, ils sont le plus intéressants lorsqu'ils parlent de sociologie (et n'étaient pas vraiment nécessaires face à Parrat en première partie, Daniel Schneidermann suffisait à mon sens) , la seconde partie en particulier a vu des propos captivants, notamment lorsqu'ils parlent de la dichotomie entre l'individu et sa position au sein des champs sociologiques (ici, les "possédants jugés sévèrement par ceux qui les étudient) , ou lorsqu'ils mentionnent les particularités du champ sociologiques des "élites" (comme leur grande conscience d'eux-mêmes en tant que groupe social) .
J'ai été plus sceptique face à la chronique étymologique, qui à mon sens ressemblait bien trop à une chronique TV classique en abordant un sujet très complexe (comme l'évolution des attributs moraux du mot comme du groupe désigné par ce mot au cours de l'histoire et l'influence du christianisme au Moyen-Age, sans même mentionner les questions purement étymologiques qui sont pourtant profondes) de manière "légère" et surtout très très superficielle, le tout "plaqué" au moment voulu...
Allez, pour finir, voici une sélection naissante sur le sujet : Les élites considérées comme groupe social | Pearltrees
Frédéric Parrat !
J'ai eu l'impression de retrouver les émotions d'un enfant
écoutant avec attention sa maitresse lui raconter une histoire ! :-)
et la morale ?
Ma connaissance de la philosophie d'Hegel étant très fragmentaire, je fais peut-être de grossières erreurs d'analyse, les philosophes lecteurs de ce forum voudront bien m'en excuser et rectifieront au besoin.
La liberté est avant tout un progrès du droit. Un ensemble de règles (propriété de sois, rejet de la coercition, etc.) qui "permettent à chacun d'utiliser au mieux l'information dont il dispose" (1). La liberté de chacun est un bien pour tous, notamment pour permettre l'innovation et une meilleure coordination de tous. La liberté est de nature institutionnelle.
Rien à voir avec une espèce de conscience supérieure éthérée que l'individu de lui-même. Une personne n'est pas plus libre parce qu'elle a eu ou non telle ou telle éducation, qu'elle se revendique "libre penseur" ou "adorateur de".
Cela dit cette incompréhension de ce qu'est la liberté est malheureusement assez populaire.
(1) Hayek: "Droit législation et liberté."
à partir d'un certain seuil, l'argent soit disant gagné est en fait gagné aux détriments des plus pauvres. Chomsky l'explique de façon lumineuse dans ses livres...L'argument de la droite disant "c'est leur argent, ils en font ce qu'ils veulent" n'est pas vrai à l'échelle des grandes fortunes, mais le croire est beaucoup plus simple et faire passer ce message est simple aussi...malheureusement!
J'ai bien aimé l'avocat fiscaliste qui est le cliché parfait de la personne enfermée dans ses convictions concernant le bien fait du système économique actuel. Il nous a sorti un des plus beaux arguments du néo-libéralisme : "Oui mais vous comprenez, si vous touchez aux entreprises et aux capitaux, ils vont partir. Et nous avons besoin d'eux pour créer de la richesse". Quel argument fourre tout !! Sérieusement, qu'ils partent ces chers messieurs qui pensent plutôt au rendement de leurs capitaux plutôt qu'au bien être de la population. Mais réfléchissez bien à ce que vous faites messieurs, car sans consommateurs (qui ne sont rien d'autre que vos employés que vous payez au lance pierre) vous n'êtes rien ! J'espère que votre système - a base de crédit à la consommation et autres artifices financiers afin de contrer les effets néfastes de la contraction des salaires - va définitivement vous éclatez à la figure !
Je te tiens, tu me tiens par la barbichette, le premier qui craquera...
étudier désormais la classe des semblables de Monsieur Parrat.
Si la classe sociale des "riches" s'est mise à accentuer les inégalités, elle n'a pu le faire que parce qu'une autre classe la cautionne et la soutient... la classe des aspirants.
émission passionnante !
gamma
La liste noire est vide.
D'ailleurs j'espère que cet homme lira les forums... ou que Le Monde accordera un droit de réponse à des militants pour la réduction des inégalités.
Et on sent que vous vous êtes bien éclaté Daniel.
Plein d'interview comme ça, c'est un régal.
Dans une étude publiée lundi 6 septembre par la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, ils expliquent que l'argent ne fait pas forcément le bonheur... sous réserve de gagner au moins 75 000 dollars par an (58 000 euros), soit quelque 6 200 dollars par mois. C'est aujourd'hui la situation d'un ménage américain sur trois.
Au-dessous de ce seuil, mieux-être et satisfaction au jour le jour sont clairement liés à la progression du salaire. Mais au-delà, "de nouvelles augmentations n'améliorent plus ce qui compte le plus pour le bien-être émotionnel tel que passer du temps avec ceux que l'on aime, échapper à la douleur et à la maladie et profiter de ses loisirs", écrivent-ils.]..."
C'est le début d'un article de Marie de Vergès dans le Monde daté du 10/9/10. L'article est intitulé : "Hauts revenus ne riment pas avec bonheur"
Info ou intox ?
Que de conneries à démonter... Ca me fout le moral à zéro avant le week-end.