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Meurtre d'Agnès : dérive sensationnaliste dans les JT ?

Emballement sur un fait-divers ? Le syndicat national des journalistes CGT dénonce "la dérive sensationnaliste" dans les médias audiovisuels, après l'assassinat d'une collégienne en Haute-Loire. Le SNJ-CGT considère que ce sensationnalisme fait le lit du "parti de la haine". Retour sur un week-end à forte teneur informative.

Derniers commentaires

c'est fou, maintenant le nom du présumé meurtrier circule sur Internet ... à quoi cela va-t-il conduire pour ses proches et notamment pour ses soeurs
dessin

"Combien de violences dont on ne dit pas le nom: «SEXISTES» ! qui ne font pas la «Une» mais qui blessent et tuent spécifiquement des filles ou des femmes, parce qu’elles sont des filles ou des femmes, ici ou ailleurs.
Elle demande : "Combien de temps faudra-t-il, après l’assassinat d’une personne de sexe féminin par une personne de sexe masculin, pour intégrer dans le champ de la réflexion qu’il se peut que nous ayons affaire à un mécanisme ?""
il est vraiment scandaleux que tous ces journaux fassent du fric sur des viols et des meurtres qui sont parfaitement bénévoles!!!
Je regrette de ne pas avoir appris le droit, lorsque je vois des journalistes qui viennent piller l'intimité de familles sous le choc afin de faire du deuil un spectacle qui précède le prime-time.
Ou lorsque je vois les politiques tels que Sarkozy qui plus souvent qu'à son tour a souhaité exacerber l'émotion d'un peuple dont il se fout afin de lui faire oublier qu'il ne s'occupe pas de ses intérêts.

Je me demande si cela ne serait pas qualifiable en abus de faiblesse. User de la détresse d'une famille pour qu'elle devienne un moyen de servir ses intérêts, qu'il soient financiers pour un JT ou bien politiques pour les politiques qui utilisent les tragédies comme des preuves qui étoffent leur discours sécuritaires ne relèvent ils pas du droit pénal ?

Personnellement, je n'aime pas la judiciarisation du débat publique et la criminalisation des propos quels qu'ils soient. Je n'aime pas la judiciarisation des propos racistes ou homophobes car mêmes si ces propos sont prononcés par des porcs, il faut mieux y faire face et les réfuter sur pièces plutôt que laisser la haine moisir sous le tapis. Car accepter ce principe ouvre ainsi la porte à la judiciarisation de l'opinion.

Parler d'un fait divers ne me choque pas en soi,on peut le faire avec du recul et de la dignité, mais venir monétiser l'image d'un deuil n'est pas une opinion, c'est l'exploitation de la misère humaine sous une de ses formes les plus tragique, c'est une dérive dangereuse de la société moderne.
Et si je doute très sincèrement du bien fondé de la judiciarisation de ce genre d'actes, il me plairait de voir le cul du nain sur le banc des accusés.
Les medias ont fait preuve d'indécence et ce n'est pas la première fois.
A ce sujet, et concernant la présomption d’innocence, les médias font des exploits sémantiques assez "burlesques" :

Titre du Midi Libre :

"L’avocate de la jeune fille violée en 2010 par le tueur présumé d'Agnès parle pour la première fois"


La présomption d’innocence est respectée pour l'affaire en cours (tueur présumé)... mais pas pour la première affaire de 2010 (qui rappelons le n'a pas été jugée).

Dur dur le journalisme sensationnaliste...
Le blog d'Apathie.

"Mettre l'accent sur le côté...", je comprends ce que ça veut dire.

Mais "mettre l'absent sur le côté...", ça signifie quoi ?
Ils y sont peut-être allé plus fort que d'habitude, mais ces faits divers qui cachent des événements plus importants (plusieurs morts sur la place Tahir...) ou des sujets qui fâchent (jours de carence...), c'est quelque chose de récurrent. Et à chaque fois (et cette fois-ci plus encore), ça m'énerve au plus haut point.
On donne la parole à la famille, aux amis ou voisins de la victime, qui évidemment disent à quel point ils sont bouleversés, et témoignent de leur colère envers le criminel et le système qui a permis ça (ex: le directeur accusé de complicité d'assassinat par une personne de la famille ; on lui pardonne bien sûr car c'est sous le coup de l'émotion et de la colère, mais "assassinat" me semble complètement déplacé, car ça sous-entend une préméditation).
On ressort le "débat" sur la peine de mort (alors qu'ici, même si la peine de mort n'avait pas été abolie, je ne suis pas sûr que le criminel, mineur, aurait été concerné).
Et on reparle surtout de la RECIDIVE. "Comment a-t-on pu laisser un tel homme dangereux en liberté ?!" Certes, on peut se poser la question : un violeur dans un pensionnat mixte... Mais cette question de la récidive, on la retrouve à chaque fois ou presque, car, à chaque fois ou presque, le criminel a des antécédents (viol...). Et c'est l'occasion d'accuser la justice ou les psychiatre qui ne font pas leur boulot. Certes, mais tous les violeurs, loin de là, ne finissent pas par tuer une jeune fille ou un enfant, et un psychiatre n'est pas Madame Soleil, il évalue à un temps donné le profil d'une personne en fonction des éléments qu'il a et de ses antécédents, mais ne peut pas prédire l'avenir, ni percevoir toujours, dans ces antécédents, que l'individu va aller plus loin (comme si tout était déjà écrit...).
Bref, on relance toujours et toujours le débat sur la récidive, puis le gouvernement court derrière, et, comme le montre un article de Rue89 (http://www.rue89.com/2009/03/20/methode-sarkozy-un-fait-divers-une-loi), adopte le principe : un fait divers, une loi. Sauf que, dans aucun sujet, et c'est ce qui m'énerve le plus, je n'ai pu avoir ce qui me semble pourtant un élément indispensable pour ce débat : les chiffres, les statistiques. Combien de personnes condamnées pour viol violent à nouveau une fois leur peine purgée ? Combien de personnes condamnées pour viol ou agression sexuelles vont jusqu'au meurtre par la suite ? Si c'est 0.001%, il n'y a pas de quoi changer le système. Si c'est 10%, il faut vraiment améliorer ça. SI c'est 50%, c'est le système est vraiment à revoir... Mais étonnamment, alors qu'on nous rabat les oreilles avec la récidive, on n'entend jamais ces chiffres-là. Existent-ils, d'ailleurs ?

Mais non, on reste au fait divers, à l'émotion, et on oublie de rappeler à quel point les médias focalisent sur les choses les plus sordides. Non, tous les violeurs ne deviennent pas assassins. Mais oui, la plupart des violeurs assassins se retrouvent dans les médias. D'ailleurs, avec tous les criminels, tueurs en série, violeurs, délinquants, etc... qu'on voit à la télé, si le monde ressemblait à ce qu'on y voit, je n'oserais plus sortir de chez moi.

Le traitement des faits-divers sordides et la sempiternelle question bâclée de la récidive méritent plus qu'un article d'@SI. Ca mériterait au moins toute une émission. Voire aussi une émission de "D@ns le texte" ou "D@ans le film", car autant les faits divers m'horripilent dans les JT et chaînes d'information, autant je trouve que c'est du domaine, plus fin, plus mâché, plus construit, du roman ou du film ("L'adversaire", "Les blessures assassines", Dostoïevski...).
Cité par Cohen sur France inter en début de semaine (dans son billet d'avant l'édito de Th. Legrand) et pointant la surenchère politique (plus que médiatique) :

(blog de Mucchielli sur lemonde.fr) : Mort d’Agnès : combien de cas similaires chaque année ?
http://insecurite.blog.lemonde.fr/2011/11/21/mort-dagnes-combien-de-cas-similaires-chaque-annee/

Cohen évoquait également l'édito d'Yves Thréard, pointant notamment l'illusion d'une sécurité absolue (je fais de mémoire).
Scène 5: ARNOLPHE, LE CHAT


ARNOLPHE
La promenade est belle.

LE CHAT
Fort belle.

ARNOLPHE
Le beau jour!

LE CHAT
Fort beau.

ARNOLPHE
Quelle nouvelle?

LE CHAT
La petite Agnès est morte.
Pour les journalistes, c'est du bonheur les 3 à 4 meurtres par an de mineure par un mineur aprés viol. Par contre, les femmes battus, violée mineures ou non, la violence tranquille etc c'est pas vendeur.

La hiérarchie de l'information spectacle n'a t'elle pas été respecté? un fait exceptionnel considéré comme ne résultant qu'une d'une imperfection de notre système. Bien sur qu'un certain nombre de question sont posé, et doivent trouver des réponses.

Mais combien de temps, si la mesure de garder un suspect en attente de jugement en centre éducatif fermé soit cassée juridiquement? Plus d'un an après son premier acte, 4 mois de prison préventive, et toujours pas de jugement? Pas sur que le problème soit la préventive.

Mettre au courant l'équipe éducative? Oui, sauf qu'étant humain, ils diront sous le sceau de la confidentialité a autrui ce qu'ils auraient du garder pour eux. Pour les représentant de parent d'élèves, qui pourraient garder le silence? Autant dire publiquement que tout suspect n'a plus sa place en liberté, on gagnera du temps.

Et l'on peut multiplier longtemps les interrogations, mais du coup, actuellement, la prise de décisions c'est du flan, qui ne mènera nul part, n’empêchera rien, et des mineures violées puis tuées y compris par des récidivistes, ça va continuer un moment. Quand à mettre sereinement, autant que faire ce peut, l'organisation de la chaine judiciaire depuis le policier jusqu’à la réinsertion, faut pas y compter.

Et au final, l'émotion ça occupe effectivement sans se casser le cul, 10 bonne minute par JT, deux à trois pages par journaux.
Quand aux familles, des victimes passées et à venir, elle ne servent au mieux que de totem pendant un temps aux politiques.
ET @SI qui en remet une louche

'j'ai pas lu' j'ai la gerbe de toute cette presse moutonne
au risque de faire un hors sujet, c'est moi ou il y a une étrange loi des séries ??

l'année 2011 marque une double série

d'abord pour le GARD dont on n'aura jamais autant parlé au niveau national

Gazage d'Anduze
Classement au patrimoine de l'UNESCO des Cévennes
rassemblement européen anti gaz de schistes à Lézan
Visite de Sarkozy au musée du désert de Mialet et à Alès
Françoise Larribe otage au Niger et habitante de Mialet libérée
explosion sur le site nucléaire de Marcoule
meurtre d'Océane à Bellegarde
le meurtrier d'Agnès : les JT se sont même rendus dans ce mystérieux village du Gard où vivait Matthieu auparavant

mais aussi pour les profs avec pas mal d'inédits :

un gamin retrouvé pendu dans le couloir de son école à un porte manteau parce que la maitresse lui avait dit de rejoindre les manteaux puisque eux non plus ne travaillent pas
des profs qui se déshabillent dans un calendrier et lors d'une manifestation à Paris
auto - immolation d'une prof de maths à Béziers
un prof de SVT qui découpe une fliquette au sabre japonais dans une préfecture
le prix goncourt attribué à un professeur de SVT
le meurtrier d'Agnès : un fils de prof
Journaliste télé = pornographe émotionnel.
Déjà que cette histoire est horrible, alors l'hystériser comme cela, ça doit être encore pire pour les proches.
absence de casier du présumé coupable .
Il n'y a pas de guillemets dans le texte. Je suppose donc que le susdit "présumé coupable" a été écrit par "la rédaction d'ASI". Qui est donc contaminée par le maljournalisme (copyright Eolas) de ses confrères : il n'y a pas de "présumé coupable", il y a - en droit - un "présumé innocent" (tant qu'il n'a pas été jugé coupable).
Ce qui n'empêche pas qu'il est suspecté ou accusé par la police, la justice, les témoins éventuellement.
Ce n'est pourtant pas compliqué.

Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

Aucun rapport avec le sujet de l'article, mais depuis quand Power Point est un nom commun ? ("à l'aide d'un power point qui déroule en direct")
Vous dites "je vais écrire un Word" au lieu de "je vais écrire un texte" ? "Je t'envoie un Thunderbird" au lieu de "je t'envoie un courriel/e-mail" ? "Je vais acheter un TF1" au lieu de "je vais acheter une télévision" ?
le présumé coupable est un vrai français pur sucre toussi toussa, apparemment, vu la teneur des discours du pouvoir.....pas de Rroms, pas de gitans, pas de roumains ni d'arabes mis en cause.
Jerisback, Apathie parle-t-il autant de la série Bettencourt-Woerth ou de l'affaire Karachi, exceptionnelles, pleines de suspens, pleines de rebondissements ?
On dirait qu'Apathie parle d'une série US, eceptionnelle, pleine de suspens, pleine de rebondissement.
C'est pourtant parce que cette affaire pourrait faire un bon èpisode, que voir ce déballage est consternant.
C'est bien le cas particulier, le cas atypique du gars qui semble réinsérable et qui ne l'est pas. Se pencher des reportages durant, c'est penser que la psychiatrie ou toute autre méthode d'analyse ne pourrait avoir de failles. Il y aura toujours des profils indectectables, ce n'est pas pour ça qu'il faille enfermer tout le monde définitivement sans chance de réhabilitation.
Ce cas parcequ'il est exceptionnel, parce que la société ne saurait réfléchir sur des cas particuliers, comme le lègislateur ne devrait légiférer sur un cas particulier, ce cas ne devrait mériter qu'une brève au bénéfice des cas gènéreaux de violence faites aux femmes, de tabassage à mort par leur conjoint.
Mais nous sommes en campagne, il faut du spectacle, un show, une sèrie à suspens.
Cette dérive médiatique relayée par le politique ou vice-versa trouve encore des défenseurs. C'est consternant ...Passe pour le FN ou l'UMP qui remuent la mousse en espérant les retombées électorales comme si l'empilement de lois inapplicables et inappliquées pouvaient exorciser l'horreur. Mais que ce mauvais spectacle et ce remugle populiste soit défendu par un "journaliste" comme Apathie relève de la faute professionnelle ...
C'est exactement le même cirque (cirque, en arriver là...) qu'en début d'année avec le cas de la petite Lætitia Perrais.
Virons la télévision : plus de redevance, ne dépensons plus d'argent en journaux, revues, laissons-les crever, ces médias sensationnalistes, bon débarras.

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