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Mitterrand : glasnost, vingt ans après
Effrayé. Angoissé. Flippé, presque. Evidemment, personne n'ose encore l'écrire ainsi,
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Derniers commentaires
Nicolas y était !
Avec Alain. Et avant tout le monde...
Avec Alain. Et avant tout le monde...
Daniel, vous considerez comme acquis que la these du nouvel obs represente la réalité.
Cela conforte votre idée (souvent exacte cependant) que les journalistes ne disent pas tout ce qu'ils savent sur le pouvoir, que le off reste off pendant des années.
Pour autant, dans le cas présent, en est-on sur de cette thèse ? Quelques bribes de conversations rapportées suffisent-elles à la démontrer ?
Pour un homme paniqué, Mitterand a fait preuve d'une maitrise de soi contradictoire avec l'état de panique : on ne l'a pas entendu prendre des positions inspirées par l'urgence, on ne l'a pas vu agité ou fébrile.
Cette théorie ressemble davantage à une reécriture de l'histoire qu'à une these fondée sur une analyse historique.
Cela conforte votre idée (souvent exacte cependant) que les journalistes ne disent pas tout ce qu'ils savent sur le pouvoir, que le off reste off pendant des années.
Pour autant, dans le cas présent, en est-on sur de cette thèse ? Quelques bribes de conversations rapportées suffisent-elles à la démontrer ?
Pour un homme paniqué, Mitterand a fait preuve d'une maitrise de soi contradictoire avec l'état de panique : on ne l'a pas entendu prendre des positions inspirées par l'urgence, on ne l'a pas vu agité ou fébrile.
Cette théorie ressemble davantage à une reécriture de l'histoire qu'à une these fondée sur une analyse historique.
http://www.arte.tv/fr/Comprendre-le-monde/La-chute-du-Mur/Les-mercredis-de-l-histoire-/2923764.html
diffusé ce mardi, on peut encore le voir en streaming quelques jours.
Oui, Mitterrand n'était pas chaud pour une réunification si rapide; mais il a su l'accepter et faire avancer du coup une garantie de poids pour la paix et la stabilité en Europe : la construction européenne. La monnaie unique s'est décidée au moment de la réunification !
Mitterrand et Dumas ont au moins obtenu ça de Kohl - le renoncement au Mark - ainsi que la garantie de la frontière Oder-Neisse (ce qui avait déjà été souligné à l'époque). D'habitude je n'admire pas beaucoup ces deux-là, mais en l'occurrence il faut reconnaître qu'ici ils ont bien joué dans l'intérêt des Européens. (ce ne fut pas la même chose à Sarajevo quelques années plus tard)
ça explique rétrospectivement peut-être qu'une fois cette période ardente passée, le souvenir des totalitarismes effacé (maintenant on accepte les caméras de vidéosurveillance dans nos villes parce que c'est pour notre "sécurité"), l'idée d'Europe vacille et n'intéresse plus grand monde ?
diffusé ce mardi, on peut encore le voir en streaming quelques jours.
Oui, Mitterrand n'était pas chaud pour une réunification si rapide; mais il a su l'accepter et faire avancer du coup une garantie de poids pour la paix et la stabilité en Europe : la construction européenne. La monnaie unique s'est décidée au moment de la réunification !
Mitterrand et Dumas ont au moins obtenu ça de Kohl - le renoncement au Mark - ainsi que la garantie de la frontière Oder-Neisse (ce qui avait déjà été souligné à l'époque). D'habitude je n'admire pas beaucoup ces deux-là, mais en l'occurrence il faut reconnaître qu'ici ils ont bien joué dans l'intérêt des Européens. (ce ne fut pas la même chose à Sarajevo quelques années plus tard)
ça explique rétrospectivement peut-être qu'une fois cette période ardente passée, le souvenir des totalitarismes effacé (maintenant on accepte les caméras de vidéosurveillance dans nos villes parce que c'est pour notre "sécurité"), l'idée d'Europe vacille et n'intéresse plus grand monde ?
Une glasnost pas très clair ?
Un @sinaute peut-il m’éclairer sur ce relookage [ou censure] de la petite histoire de l'Histoire ?
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Version actuelle à 13:30 GMT :
« La chute du Mur (3,60 mètres de haut, 160 kilomètres de long et 300 miradors) met fin à cinquante ans de séparation et d'antagonismes entre les deux parties de l'Allemagne, la République Fédérale Allemande (RFA) et la République Démocratique Allemande (RDA).
Dans l'enthousiasme général, personne ne s'inquiète encore des lendemains difficiles de la réunification.
[large]De la réunification à la monnaie unique[/large]
Sans perdre de temps, le chancelier fédéral Helmut Kohl impose une unification monétaire puis politique des deux parties de l'Allemagne. L'unité est officielle le 3 octobre 1990, un jour qui devient la fête nationale allemande.
Le président français François Mitterrand, prenant acte du caractère inéluctable de la réunification, va négocier en contrepartie le sacrifice du deutsche Mark sur l'autel de l'union monétaire européenne. Ce projet débouchera sur la signature du traité de Maastricht le 7 février 1992. »
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Version en cache de Google de la page telle qu'elle était affichée le 5 nov 2009 21:23:03 GMT. :
« La chute du Mur (3,60 mètres de haut, 160 kilomètres de long et 300 miradors) met fin à cinquante ans de séparation et d'antagonismes entre les deux parties de l'Allemagne, la République Fédérale Allemande (RFA), sous influence occidentale, et la République Démocratique Allemande (RDA), sous domination soviétique.
Les idéologies chavirent dans un enthousiasme débridé.
Personne ne s'inquiète encore des lendemains difficiles de la réunification.
Sans perdre de temps, le chancelier fédéral Helmut Kohl impose une unification monétaire puis politique des deux parties de l'Allemagne. L'unité est officielle le 3 octobre 1990. Ce jour est depuis lors fête nationale en Allemagne.
En 1999, le chancelier Kohl laissera à son successeur l'honneur d'inaugurer l'installation des pouvoirs publics à Berlin, qui fut déjà la capitale de l'Allemagne de 1871 à 1945.
[large]Mitterrand et la réunification allemande[/large]
Le 3 novembre 1989, dans une conférence de presse donnée en Allemagne, le président français déclare : «Je n'ai rien contre la réunification». Mais, comme tout un chacun, il songe alors à une réunification très progressive. Après la chute du Mur, François Mitterrand cache mal son irritation et ne donne aucun signe d'encouragement à son ami Helmut Kohl. Il craint que l'avènement d'une Allemagne unie et puissante au coeur de l'Europe ne marginalise la France.
Début décembre, il rencontre Mikhail Gorbatchev à Kiev. Il échoue, semble-t-il, à le convaincre de freiner les ardeurs du chancelier ouest-allemand. Le 19 décembre, comme si de rien n'était, le président français effectue auprès du gouvernement moribond de Berlin-Est un voyage officiel qui était prévu de longue date.
Non content de cette maladresse, François Mitterrand exige du chancelier ouest-allemand, en préalable à la réunification, une reconnaissance formelle de la frontière germano-polonaise issue de la dernière guerre. Pour les Allemands de l'Ouest en général, et Helmut Kohl en particulier, cette attitude qui met en doute leur pacifisme est ressentie comme une provocation.
Ces nuages sur les relations franco-allemandes ne ralentissent en rien la course à la réunification. Ils témoignent simplement du décalage entre la réalité et la diplomatie française, qu'incarnent à ce moment-là François Mitterrand et son ministre Roland Dumas.
Le président français , prenant acte plus tard du caractère inéluctable de la réunification, va négocier en contrepartie le sacrificedu deutsche Mark sur l'autel de l'union monétaire européenne. Ce projet débouchera sur la signature du traité de Maastricht le 7 février 1992 »
Pour ceux que ça intéressent, j’ai fait une copie PDF de ces deux versions.
Un @sinaute peut-il m’éclairer sur ce relookage [ou censure] de la petite histoire de l'Histoire ?
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Version actuelle à 13:30 GMT :
« La chute du Mur (3,60 mètres de haut, 160 kilomètres de long et 300 miradors) met fin à cinquante ans de séparation et d'antagonismes entre les deux parties de l'Allemagne, la République Fédérale Allemande (RFA) et la République Démocratique Allemande (RDA).
Dans l'enthousiasme général, personne ne s'inquiète encore des lendemains difficiles de la réunification.
[large]De la réunification à la monnaie unique[/large]
Sans perdre de temps, le chancelier fédéral Helmut Kohl impose une unification monétaire puis politique des deux parties de l'Allemagne. L'unité est officielle le 3 octobre 1990, un jour qui devient la fête nationale allemande.
Le président français François Mitterrand, prenant acte du caractère inéluctable de la réunification, va négocier en contrepartie le sacrifice du deutsche Mark sur l'autel de l'union monétaire européenne. Ce projet débouchera sur la signature du traité de Maastricht le 7 février 1992. »
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Version en cache de Google de la page telle qu'elle était affichée le 5 nov 2009 21:23:03 GMT. :
« La chute du Mur (3,60 mètres de haut, 160 kilomètres de long et 300 miradors) met fin à cinquante ans de séparation et d'antagonismes entre les deux parties de l'Allemagne, la République Fédérale Allemande (RFA), sous influence occidentale, et la République Démocratique Allemande (RDA), sous domination soviétique.
Les idéologies chavirent dans un enthousiasme débridé.
Personne ne s'inquiète encore des lendemains difficiles de la réunification.
Sans perdre de temps, le chancelier fédéral Helmut Kohl impose une unification monétaire puis politique des deux parties de l'Allemagne. L'unité est officielle le 3 octobre 1990. Ce jour est depuis lors fête nationale en Allemagne.
En 1999, le chancelier Kohl laissera à son successeur l'honneur d'inaugurer l'installation des pouvoirs publics à Berlin, qui fut déjà la capitale de l'Allemagne de 1871 à 1945.
[large]Mitterrand et la réunification allemande[/large]
Le 3 novembre 1989, dans une conférence de presse donnée en Allemagne, le président français déclare : «Je n'ai rien contre la réunification». Mais, comme tout un chacun, il songe alors à une réunification très progressive. Après la chute du Mur, François Mitterrand cache mal son irritation et ne donne aucun signe d'encouragement à son ami Helmut Kohl. Il craint que l'avènement d'une Allemagne unie et puissante au coeur de l'Europe ne marginalise la France.
Début décembre, il rencontre Mikhail Gorbatchev à Kiev. Il échoue, semble-t-il, à le convaincre de freiner les ardeurs du chancelier ouest-allemand. Le 19 décembre, comme si de rien n'était, le président français effectue auprès du gouvernement moribond de Berlin-Est un voyage officiel qui était prévu de longue date.
Non content de cette maladresse, François Mitterrand exige du chancelier ouest-allemand, en préalable à la réunification, une reconnaissance formelle de la frontière germano-polonaise issue de la dernière guerre. Pour les Allemands de l'Ouest en général, et Helmut Kohl en particulier, cette attitude qui met en doute leur pacifisme est ressentie comme une provocation.
Ces nuages sur les relations franco-allemandes ne ralentissent en rien la course à la réunification. Ils témoignent simplement du décalage entre la réalité et la diplomatie française, qu'incarnent à ce moment-là François Mitterrand et son ministre Roland Dumas.
Le président français , prenant acte plus tard du caractère inéluctable de la réunification, va négocier en contrepartie le sacrificedu deutsche Mark sur l'autel de l'union monétaire européenne. Ce projet débouchera sur la signature du traité de Maastricht le 7 février 1992 »
Pour ceux que ça intéressent, j’ai fait une copie PDF de ces deux versions.
Après le neveu, l'oncle ? Reste-t-il encore du monde à salir dans cette famille ?
Vous déraillez un peu, Daniel.
Vous allez chercher Védrine en défense de cette thèse d'un Mitterrand dépassé, apeuré par l'évènement. En réalité, Védrine défend exactement la thèse inverse. Il s'en est longuement expliqué. D'après lui, Tonton avait prévu les grandes lignes de l'évennement et cherchait avant tout à ménager une transition en douceur.
Vous dites :
[quote=DS]Le plus frappant, c'est qu'il ait fallu vingt ans, pour appeler par son nom cette peur présidentielle.
Non, il n'a pas fallu 20 ans pour que la question soit posée. Ca a été immédiat. Je vous renvoie à cette émission du 10 décembre 1989.
http://www.ina.fr/economie-et-societe/vie-sociale/video/CAB89052130/francois-mitterrand.fr.html
C'est le sens de la première question crapuleuse d'Elkabach.
Essayez un peu de vous rappeler le contexte. On a en 89 un Mitterrand dominant la politique internationale de la France, en quasi cohabitation avec un Rocard qui s'y verrait bien. Dès cette époque, ce scénario du Président qui freine des quatre fers est distillé par le Nouvel-Obs et Libé par tropisme Rocardien et par Le Monde, dirigé par André Fontaine chaud partisan de ce qu'on appellera plus tard la mondialisation.
Cette polémique, la façon dont est traitée l'évènement en France date de cette époque. L'historien Frédéric Bozo, sur Rue 89, qualifie le fait que Mitterrand aurait mis des bâtons dans les roues de la réunification de légende. Son contre-argumentaire me parrait tout-à-fait valable.
[quote=Bozo]Il est vrai que les morceaux savamment choisis et distillés dans la presse (surtout, au départ du moins, dans la presse britannique) ont de quoi frapper les esprits : selon le résumé d'une conversation du 20 janvier 1990 entre Mitterrand et Thatcher, le président français se serait inquiété du retour des « mauvais » Allemands, n'hésitant pas à comparer Helmut Kohl à Adolf Hitler.
Nul besoin pourtant d'un historien patenté pour constater, à la lecture du document complet, que ces phrases ont été purement et simplement sorties de leur contexte.
Cette polémique est un fantôme qui ressurgit.
D'abord, il y a vraiment des gens qui ont eu peur en 1989 que l'Allemagne réalise un anshluss. Je me souviens que ma Grand-Mère, Polonaise de Russie, chassée de chez elle en 1921, voyait cette réunification d'un très mauvais œil. Je me souviens aussi de mes parents, sincèrement inquiets que tout cela se passe mal. Ca, c'est l'ambiance chez nous, mais j'imagine que cette angoisse était partagée par la plupart des gens.
Et puis il y a les polémiques de l'époque. D'abord la droite qui s'en tient à dénoncer le socialo-communisme. Pour eux à l'époque, Mitterrand, c'est l'allié des communistes en France donc il est pour les staliniens du rideau de fer. Leur thèse, à l'époque, je vous le rappelle, c'est que la Perestroïka est un leurre, Chirac ne dit pas autre chose lors du débat Présidentiel de 1988. En 89, ils n'ont pas compris que Gorbatchev a décidé de larguer la RDA. Ils s'attendent à une réaction violente de l'armée rouge et dénoncent dans la position d'accompagnement de Mitterrand un futur ralliement à l'URSS.
Les acteurs de l'époque ont tous flippé. Rien ne permet d'affirmer que c'est cette trouille qui a guidé l'action du Président de l'époque. Je crois surtout que c'est cette flippe de l'époque, qui les a marqué, que tous ces gens projettent sur l'action diplomatique de la France. Ca rencontre opportunément l'ambiance d'aujourd'hui.
Il faut quand même souligner le contraste entre la geste mitterrandienne et la peu flateuse image que renvoie son prédécesseur et ses deux successeurs. Giscard s'invente des histoire de coucheries avec Lady Diana, Chirac prend le chemin de la correctionnelle et Sarkozy enchaine polémiques sur polémiques, EPAD, Frédéric M, contestation dans son camp) : des nains. Par contraste, il y a de quoi bâtir une statue de commandeur au Président Mitterrand, ça semble logique qu'on cherche aujourd'hui à le couvrir de boue.
Vous allez chercher Védrine en défense de cette thèse d'un Mitterrand dépassé, apeuré par l'évènement. En réalité, Védrine défend exactement la thèse inverse. Il s'en est longuement expliqué. D'après lui, Tonton avait prévu les grandes lignes de l'évennement et cherchait avant tout à ménager une transition en douceur.
Vous dites :
[quote=DS]Le plus frappant, c'est qu'il ait fallu vingt ans, pour appeler par son nom cette peur présidentielle.
Non, il n'a pas fallu 20 ans pour que la question soit posée. Ca a été immédiat. Je vous renvoie à cette émission du 10 décembre 1989.
http://www.ina.fr/economie-et-societe/vie-sociale/video/CAB89052130/francois-mitterrand.fr.html
C'est le sens de la première question crapuleuse d'Elkabach.
Essayez un peu de vous rappeler le contexte. On a en 89 un Mitterrand dominant la politique internationale de la France, en quasi cohabitation avec un Rocard qui s'y verrait bien. Dès cette époque, ce scénario du Président qui freine des quatre fers est distillé par le Nouvel-Obs et Libé par tropisme Rocardien et par Le Monde, dirigé par André Fontaine chaud partisan de ce qu'on appellera plus tard la mondialisation.
Cette polémique, la façon dont est traitée l'évènement en France date de cette époque. L'historien Frédéric Bozo, sur Rue 89, qualifie le fait que Mitterrand aurait mis des bâtons dans les roues de la réunification de légende. Son contre-argumentaire me parrait tout-à-fait valable.
[quote=Bozo]Il est vrai que les morceaux savamment choisis et distillés dans la presse (surtout, au départ du moins, dans la presse britannique) ont de quoi frapper les esprits : selon le résumé d'une conversation du 20 janvier 1990 entre Mitterrand et Thatcher, le président français se serait inquiété du retour des « mauvais » Allemands, n'hésitant pas à comparer Helmut Kohl à Adolf Hitler.
Nul besoin pourtant d'un historien patenté pour constater, à la lecture du document complet, que ces phrases ont été purement et simplement sorties de leur contexte.
Cette polémique est un fantôme qui ressurgit.
D'abord, il y a vraiment des gens qui ont eu peur en 1989 que l'Allemagne réalise un anshluss. Je me souviens que ma Grand-Mère, Polonaise de Russie, chassée de chez elle en 1921, voyait cette réunification d'un très mauvais œil. Je me souviens aussi de mes parents, sincèrement inquiets que tout cela se passe mal. Ca, c'est l'ambiance chez nous, mais j'imagine que cette angoisse était partagée par la plupart des gens.
Et puis il y a les polémiques de l'époque. D'abord la droite qui s'en tient à dénoncer le socialo-communisme. Pour eux à l'époque, Mitterrand, c'est l'allié des communistes en France donc il est pour les staliniens du rideau de fer. Leur thèse, à l'époque, je vous le rappelle, c'est que la Perestroïka est un leurre, Chirac ne dit pas autre chose lors du débat Présidentiel de 1988. En 89, ils n'ont pas compris que Gorbatchev a décidé de larguer la RDA. Ils s'attendent à une réaction violente de l'armée rouge et dénoncent dans la position d'accompagnement de Mitterrand un futur ralliement à l'URSS.
Les acteurs de l'époque ont tous flippé. Rien ne permet d'affirmer que c'est cette trouille qui a guidé l'action du Président de l'époque. Je crois surtout que c'est cette flippe de l'époque, qui les a marqué, que tous ces gens projettent sur l'action diplomatique de la France. Ca rencontre opportunément l'ambiance d'aujourd'hui.
Il faut quand même souligner le contraste entre la geste mitterrandienne et la peu flateuse image que renvoie son prédécesseur et ses deux successeurs. Giscard s'invente des histoire de coucheries avec Lady Diana, Chirac prend le chemin de la correctionnelle et Sarkozy enchaine polémiques sur polémiques, EPAD, Frédéric M, contestation dans son camp) : des nains. Par contraste, il y a de quoi bâtir une statue de commandeur au Président Mitterrand, ça semble logique qu'on cherche aujourd'hui à le couvrir de boue.
NON, Daniel ne déraille absolument pas.
Tout ceci est très connu en Allemagne, les médias français se sont bien gardés de dire la vérité, comme pour Tchernobyl et le sang contaminé...
Tout ceci est très connu en Allemagne, les médias français se sont bien gardés de dire la vérité, comme pour Tchernobyl et le sang contaminé...
Voilà deux comparaisons tout-à-fait pertinentes.
Si des hommes politiques français avaient quelques inquiétudes à l'égard de la réunification de l'Allemagne, ils n'étaient pas les seuls. Je me souviens d'un voisin, allemand vivant en France, marié à une française, qui me disais que cette réunification ne l'enchantait pas. J'ai encore dans l'oreille sa phrase : "Je connais les allemands, ils se croient toujours plus forts que les autres. La réunification m'inquiète un peu".
Récemment j’ai entendu cette phrase :
« Si la question que vous me posez, c’est : ‘‘Est-ce que vous en avez parlé au Président ?’’, non. Est-ce que j'en ai parlé avec mon père ? Oui. »
Qui m’a rappelé celle-ci de François Mitterrand :
« J’honore simplement la mémoire de l’homme de Verdun et nullement celle du chef de l’État français. »
Pendant la présidence de François Mitterrand, la tombe du Maréchal Pétain est fleurie chaque 11 novembre entre 1987 et 1992.
Cette pratique ne cesse qu’après de nombreuses protestations dont celles de la communauté juive.
« Laurent Fabius fit remarquer que lorsque l’on juge un homme, on le fait sur l’ensemble de sa vie.
L’historien André Kaspi, souligna l’artificialité de cette distinction :
« Le Pétain collaborateur de 1940-1944 n’a pu égarer les Français et en convaincre bon nombre de le suivre que parce qu’il bénéficiait du prestige du Pétain de 1914-1918. L’un n’aurait pas existé sans l’autre. »
François Mitterrand fleurit la tombe de Philippe Pétain ...
« Si la question que vous me posez, c’est : ‘‘Est-ce que vous en avez parlé au Président ?’’, non. Est-ce que j'en ai parlé avec mon père ? Oui. »
Qui m’a rappelé celle-ci de François Mitterrand :
« J’honore simplement la mémoire de l’homme de Verdun et nullement celle du chef de l’État français. »
Pendant la présidence de François Mitterrand, la tombe du Maréchal Pétain est fleurie chaque 11 novembre entre 1987 et 1992.
Cette pratique ne cesse qu’après de nombreuses protestations dont celles de la communauté juive.
« Laurent Fabius fit remarquer que lorsque l’on juge un homme, on le fait sur l’ensemble de sa vie.
L’historien André Kaspi, souligna l’artificialité de cette distinction :
« Le Pétain collaborateur de 1940-1944 n’a pu égarer les Français et en convaincre bon nombre de le suivre que parce qu’il bénéficiait du prestige du Pétain de 1914-1918. L’un n’aurait pas existé sans l’autre. »
François Mitterrand fleurit la tombe de Philippe Pétain ...
La légion du déshonneur…
« Je fais don de ma personne au maréchal Pétain comme il a fait don de la sienne à la France.
Je m’engage à servir ses disciplines et à rester fidèle à sa personne et à son oeuvre. »
« une jeunesse française »
« Mitterrand avec Pétain, Mitterrand dans la Résistance.
Les deux photos de couverture illustrent l'audacieux pari de Pierre Péan : raconter sans juger. Le personnage de François Mitterrand, aussi complexe que contradictoire, s'est construit dans des décennies troubles. On découvre l'étudiant, le prisonnier de guerre puis le fonctionnaire de Vichy avant qu'il ne rejoigne la résistance en 1943. Mais quel est alors le bon camp ? Quand le maréchal seul incarne encore un pays terrassé, Mitterrand se met à son service. Il s'en éloigne quand la montée de Laval transforme le vieux soldat en otage des Allemands. Devenu Morland dans la Résistance, il tissera d'autres liens et croisera de Gaulle outre-Manche. »
http://www.evene.fr/livres/livre/pierre-pean-une-jeunesse-francaise-12349.php
Et encore ce n’est pas une affaire [s]d’observation[/s] d’observatoire .
« Je fais don de ma personne au maréchal Pétain comme il a fait don de la sienne à la France.
Je m’engage à servir ses disciplines et à rester fidèle à sa personne et à son oeuvre. »
« une jeunesse française »
« Mitterrand avec Pétain, Mitterrand dans la Résistance.
Les deux photos de couverture illustrent l'audacieux pari de Pierre Péan : raconter sans juger. Le personnage de François Mitterrand, aussi complexe que contradictoire, s'est construit dans des décennies troubles. On découvre l'étudiant, le prisonnier de guerre puis le fonctionnaire de Vichy avant qu'il ne rejoigne la résistance en 1943. Mais quel est alors le bon camp ? Quand le maréchal seul incarne encore un pays terrassé, Mitterrand se met à son service. Il s'en éloigne quand la montée de Laval transforme le vieux soldat en otage des Allemands. Devenu Morland dans la Résistance, il tissera d'autres liens et croisera de Gaulle outre-Manche. »
http://www.evene.fr/livres/livre/pierre-pean-une-jeunesse-francaise-12349.php
Et encore ce n’est pas une affaire [s]d’observation[/s] d’observatoire .
Mon Dieu, quel angélisme (et quelle méconnaissance) de la part des médias français en ce qui concerne la chute du mur de Berlin et la soi-disant réunification allemande. Je pense que François Mitterand avait raison quant à la manière dont s'est faite la réunification allemande (par le § 23 de la Loi Fondamentale d'Allemagne de l'Ouest et sans la consultation des Allemands). Toutes les structures de l'Allemagne de l'Est ont été détruites sans foi ni raison, les entreprises d'Allemagne de l'Ouest ont cherché et trouvé de nouveaux marchés, les partis politiques et les organisations de l'Ouest ont envoyé leurs représentants les plus malhabiles à la reconquête de l'Est (ce n'était plus le Wild West, mais le Wild East dans les années 90 en Allemagne). Le tout dans un contexte où le nationalisme fêtait une renaissance - c'est vrai, les vrais Allemands étaient de retour. N'oubliez pas Hoyerswerda, Rostock, Mannheim, Mölln et Solingen (en avez-vous déjà parlé?). Et à Leipzig, on voyait se transformer le slogan "Wir sind das Volk" (Nous sommes le peuple) en "Wir sind ein Volk" (Nous sommes un peuple). Il y avait de quoi avoir peur. Le jour de l'union monétaire (juillet 1990), qui tombait avec la victoire de l'équipe de l'Allemagne de l'Ouest en foot, les premières exactions contre les étrangers eurent lieu.
La désillusion à l'Est n'en fut que plus forte. Après la satisfaction des besoins de consommation immédiate (produits électroniques, voitures et bananes), les citoyens de l'Est se sont retrouvés devant la destruction complète des structures économiques (menée par la Treuhandanstalt) et de leurs emplois.
J'ai passé la nuit du 9 novembre 1989 avec des Roms qui demandaientt un droit de séjour en Allemagne dans l'ancien camp de concentration de Neuengamme près de Hambourg. Et ma première réaction fut de dire "Merde". Et cette réaction, je ne l'ai jamais regrettée.
Voila, un premier coup de colère...
La désillusion à l'Est n'en fut que plus forte. Après la satisfaction des besoins de consommation immédiate (produits électroniques, voitures et bananes), les citoyens de l'Est se sont retrouvés devant la destruction complète des structures économiques (menée par la Treuhandanstalt) et de leurs emplois.
J'ai passé la nuit du 9 novembre 1989 avec des Roms qui demandaientt un droit de séjour en Allemagne dans l'ancien camp de concentration de Neuengamme près de Hambourg. Et ma première réaction fut de dire "Merde". Et cette réaction, je ne l'ai jamais regrettée.
Voila, un premier coup de colère...
déjà dans le Siné-Hebdo N° 57 du 7 octobre, Michel Onfray nous expliquait comment l'occident, y compris Mitterrand, avait laissé tombé
Gorby lors du putsch de l'équipe à eltsine.
c'est vrais qu'on risquais d'avoir un communisme à visage humain et çà c'était pas bon du tout pour la bonne marche du capitalisme
mondialisé.
Gorby lors du putsch de l'équipe à eltsine.
c'est vrais qu'on risquais d'avoir un communisme à visage humain et çà c'était pas bon du tout pour la bonne marche du capitalisme
mondialisé.
C'est marrant comme on peut lire les mêmes évènements, ou les mêmes archives de manières différentes. Mercredi soir, un documentaire sur cette période montrait, me semble-t-il, un Mitterrand ( président de l'Europe), soucieux de laisser les Allemands accomplir leur destin, mais en même temps soucieux de protéger la paix.
En ne déstabilisant pas Gorbatchef. Et en ne rallumant pas des risques de conflit avec les frontières issues de la guerre entre l'Allemagne et la Pologne.
Quelle naïve je fais !
En ne déstabilisant pas Gorbatchef. Et en ne rallumant pas des risques de conflit avec les frontières issues de la guerre entre l'Allemagne et la Pologne.
Quelle naïve je fais !