Mort de Brisseau : oublis, embarras et déchirements de la presse
Agresseur sexuel, génie, les deux, l'un grâce à l'autre? Dans cette époque post #MeToo, l'embarras des médias au moment de rendre hommage au cinéaste Jean-Claude Brisseau est manifeste, et le fossé entre les articles des critiques de cinéma et les nécros factuelles est patent. Revue de presse commentée.
Abonnez-vous pour pouvoir commenter !
si vous êtes déjà abonné Connectez-vous Connectez-vous
Commentaires préférés des abonnés
J'adore comment les chroniqueurs et chroniqueuses ciné parlent de séparer l'oeuvre de l'homme, en expliquant son origine prolétaire, l'enfance de fils de femme de ménage.
Blanche Gardin aux "Molières" sur ce sujet :
https://www.youtube.com/watch?v=fxdROcLj0Ww
Derrière chaque femme violée ou harcelée, il y a une être humaine qui souffre, qui peut parfois mettre fin à ses jours, ou voir des dizaines d'années de sa vie et parfois sa vie entière démolies par ce qu'elle a vécu. Or, on dirait que certains(...)
Derniers commentaires
Derrière chaque femme violée ou harcelée, il y a une être humaine qui souffre, qui peut parfois mettre fin à ses jours, ou voir des dizaines d'années de sa vie et parfois sa vie entière démolies par ce qu'elle a vécu. Or, on dirait que certains commentateurs et commentatrices s'en moquent. Ce qui compte c'est que ce vicelard ait fait une oeuvre qui leur plait. A la souffrance de ces femmes s'ajoute d'ailleurs le fait qu'il y ait des admirateurs et des admiratrices de ce type de comportement. Au point qu'on se questionne pour savoir si cela n'a pas permis son oeuvre.
Alors, si un tueur en série écrit une oeuvre intéressante, il y aura des gens pour s'esbaudir de ses meurtres ? Revenue la vieille scie selon laquelle les artistes sont exemptés de jugement moral au nom de leur génie. Dans ce cas, délivrons-leur un permis de violer et de tuer, ce sera plus simple. L'art est censé nous permettre justement d'explorer et de sublimer nos névroses, nos fantasmes et non pas servir de prétexte pour les nourrir. Ceux et celles qui excusent Brisseau au nom de ses films considèrent les femmes qu'il a concrètement harcelées, voire pire, comme de simples objets, des couleurs pour un peintre, des touches de piano pour un musicien. Ces femmes qui souffrent sont pour eux et elles à peine des réalités virtuelles.
Grumpy Cat est morte mardi des suites d'une infection urinaire. Elle avait 7 ans.
Sa fortune est estimée à 100 millions de dollars.
J'adore comment les chroniqueurs et chroniqueuses ciné parlent de séparer l'oeuvre de l'homme, en expliquant son origine prolétaire, l'enfance de fils de femme de ménage.
invitez valerie Rey-robert au sujet de son livre : culture du viol à la française
Bof, il est mort. Si sa défense par une partie du monde du cinéma et de la presse était abusive ce serait absurde et lâche qu'elle se mette maintenant à cracher sur ce qu'il reste de lui (son œuvre).
Par contre l'explication de la qualité de certains artistes par leurs déviances est un sujet intéressant, bien plus que le navrant récurrent débat "on peut / ne peut pas séparer son œuvre de la vie d'un artiste".
D'un coté c'est certainement en partie vrai, d'un autre coté à partir du moment où on reconnait qu'on ne fait pas certaines omelettes sans casser des œufs, ça ouvre la porte au n'importe quoi excusé au nom de l'Art et a des raisons de vraiment inquiéter.
Blanche Gardin aux "Molières" sur ce sujet :
https://www.youtube.com/watch?v=fxdROcLj0Ww
Moi j'aime bien les films de Jean- Claude Brisseau . C'est assez radical ,assez déroutant .Je signale qu' Anna Cigalevitch qui tient la chronique musicale sur France -inter le dimanche matin dans le 7-9 a dit ( dimanche 12 mai vers 8 h 45) qu'elle avait tourné avec Jean-Claude Brisseau et qu'il avait toujours été parfaitement respectueux avec elle
Toujours la question récurrente : peut-on ( doit-on ) séparer l'artiste de l'être humain ?
C'est valable pour beaucoup et dans de nombreux domaines...
Et c'est passionnant je trouve !
Je connais pas Jean-Claude Brisseau, j'y connais rien en basket.
Et le marquis de Sade ? Comment sa nécro serait-elle commentée par les féministes s'il mourrait aujourd'hui ? Les donneurs de leçon et les moralistes passent, mais les génies et les grands créateurs restent dans l'Histoire et la mémoire collective. La seule question qu'il est légitime de se poser au sujet de Brisseau, c'est de savoir s'il était un grand réalisateur, pas de nous faire connaître les aboiements des chiennes de garde du féminisme qui sévissent sur Twitter ! Qui se souviendra de Schiappa ou de Haas dans cent ans ? Probablement personne, contrairement à Polanski ou Woody Allen, auxquels l'Histoire rendra, espérons-le, justice....