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Mourir ensemble
Faute d'arriver toujours à vivre ensemble, arrivera-t-on un jour à mourir ensemble ?
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Derniers commentaires
La France la plus rétrograde, la plus archaïque, la plus réactionnaire, la plus conservatrice, bref, en un mot, la France la plus bête, celle de Boutin, par exemple... Elle va continuer à nous les briser longtemps, cette France rance ? Qu'est-ce qu'elle nous apporte, cette (partie de la) France qui freine des 4 fers ? A part nous tirer TOUS en arrière... Valeurs actuelle, mon cul. Valeurs antédiluviennes, plutôt.
Paraît que des bouts de papier ont été envoyés sur les parlementaires de gauche par des visiteurs à l'Assemblée, paraît que sur l'un d'eux il y avait écrit "Non a l'euthanasie", sur un autre "R comme résistance". R comme Ridicule, plutôt. R comme Pauvre Débile, même. (comment ça, ça marche pas ?)
Si le Ridicule tuait, y aurait un sacré paquet de [s]croyants[/s] théoriciens inhumains qui n'en auraient pas besoin, d'aide.
Paraît que des bouts de papier ont été envoyés sur les parlementaires de gauche par des visiteurs à l'Assemblée, paraît que sur l'un d'eux il y avait écrit "Non a l'euthanasie", sur un autre "R comme résistance". R comme Ridicule, plutôt. R comme Pauvre Débile, même. (comment ça, ça marche pas ?)
Si le Ridicule tuait, y aurait un sacré paquet de [s]croyants[/s] théoriciens inhumains qui n'en auraient pas besoin, d'aide.
A quand un grand débat national sur la corruption politique et l'oligarchie financière ?
J'ai laissé passer la nuit, mais le titre "mourir ensemble" je n'ai pas compris. Sur la question, je n'ai pas d'avis "tranché", c'est extrêmement difficile .... J'ai vu mourir une amie à l'hôpital, qui ne souhaitait pas d'acharnement thérapeutique, atteinte d'un cancer en phase terminale, elle a étouffé pendant des heures et des heures, elle était dans le coma, m'avait-on dit, et elle savait que sa mort était imminente. Je l'ai vu juste avant qu'elle ne sombre complètement, elle a fait le signe de se débrancher, regards appuyés sur "les tuyaux". Je n'ai rien fait. Je l'ai veillée une nuit entière, elle est morte dès que j'ai été partie .... Je ne tire aucune conclusion, une infirmière m'a dit qu'elle a attendu d'être seule ???? Je ne sais toujours pas quoi penser de cette remarque. Ce dont je suis presque sûre, c'est qu'elle a souffert trop longtemps même dans le coma. J'ai dit à l'infirmière, ce n'est pas ce qu'elle voulait, mais elle a fait semblant de ne pas entendre .... Elle ne pouvait rien faire d'autre ..... Ni moi .... C'était il y a une dizaine d'années. On devrait ouvrir beaucoup plus d'unités de soins palliatifs.
Ouais, l'euthanasie, c'est bien.
Mais c'est quand même important que tout le monde soit d'accord dans la famille, pour éviter des problèmes.
Je vois, pour ma grand-mère, tout le monde était d'accord, sauf elle. Ça a fait des problèmes.
Mais c'est quand même important que tout le monde soit d'accord dans la famille, pour éviter des problèmes.
Je vois, pour ma grand-mère, tout le monde était d'accord, sauf elle. Ça a fait des problèmes.
Le problème, c'est justement que la mort est un acte intime, qu'on ne peut en aucun cas partager.
Personne ne peut vivre pour nous ni nous donner le goût de la vie si ce n'est pas un désir intérieur, mais personne ne peut vraiment nous aider à mourir. On peut nous donner l'apaisement devant la mort, mais c'est notre vie, notre mort, et notre chemin. Ce passage, ou cette absence de passage, parce que ce n'est qu'un pas vers le néant d'où nous sommes issus, nous détestons en parler. C'est un tabou de notre société.
Nous le confions aux religieux ou à des rapporteurs du parlement eux-mêmes phagocytés dans des certitudes chrétiennes ou parachrétiennes (mot que je viens d'inventer pour dire que certaines pensées sécularisées sont calquées sur celles des chrétiens, mais n'ont pas donné lieu à une réflexion supplémentaire) d'un autre âge.
Mais peut-être vaudrait-il mieux la regarder en face.
Il y a trois ans, je me suis trouvée aux urgences de l'hôpital avec une cheville cassée. Il y avait à côté de moi une très vieille dame sur son chariot, et la façon dont elle était décharnée, elle était en fin de vie.
Elle était là en attente d'une radio et était arrivée d'une maison de retraite, parce que probablement, elle s'était fait une fracture du bassin. Et à aucun moment, cette dame ne s'est réveillée. Elle a été déposée par des ambulanciers sur le chariot, a été envoyée à la radio, en est revenue. Puis d'autres ambulanciers l'ont appelée pour la récupérer. Comme personne ne répondait, j'ai indiqué que cette dame n'avait pas repris connaissance, et que j'ignorais son nom. Ils ont regardé sur son bracelet médical, et l'ont emmenée.
Je ne dis pas qu'ils l'ont en aucune façon maltraitée, mais le fait d'être ainsi traitée comme un paquet, sans identité, sans conscience, m'a beaucoup choquée. La vie et la mort, c'est une chose, mais le droit à la dignité, c'est fondamental.
Je me suis jurée que ça ne m'arriverait jamais. Non que cette dame avait perdu une quelconque dignité, mais je n'ai en aucune façon envie que ce genre de chose m'arrive. J'estime que je dois avoir le droit de mourir auparavant, dans la dignité. Parce que j'estime que le droit de disposer de sa vie et de sa propre mort, c'est cela la dignité et la liberté.
J'ai fait connaître mes vœux si le cas se présentait, et mon entourage le sait, et disposera en conséquence. Car c'est moi qui suis en mesure de décider de ma vie et de ma mort.
Ma mère, qui elle est croyante, a adhéré à l'ADMD depuis qu'elle a eu une alerte médicale, et y a entraîné sa grande copine qui est catholique pratiquante. Elles ont une carte sur elles qui interdit l'acharnement médical. Et j'ai promis à ma mère que je m'occuperais du nécessaire, en espérant que je trouverai une équipe médicale humaine. Mais j'espère surtout que le problème ne se posera pas, que nous mourrons tous paisiblement dans un bon sommeil. Où comme mon père dont le cœur a lâché un des plus beaux jours de sa vie.
Mais personne ne peut être sûr de mourir dans de bonnes conditions. Il n'est pas de dieu pour nous préparer une mort juste.
C'est pour cela que nous devons regarder notre propre mort en face. Par chance, nous pouvons nous rendre en Suisse pour avoir le droit de mourir dans de bonnes conditions, mais encore faut-il ne pas être trop dégradés. C'est pour cette raison que ces tergiversations idiotes en France, c'est secondaire.
Il est certain que dans ces pays, Suisse, Pays Bas, Belgique, ce droit à la mort fait émerger des problématiques scabreuses et étranges.
Mais je le répète, le droit à sa propre mort est fondamental.
Et c'est parce que je suis athée, que de ce fait, je suis responsable de ma vie, de ma mort, et de la dignité de mes proches, que pour moi ce droit est imprescriptible, Et que c'est important d'en parler avec ses proches, avant que le problème ne se pose.
Personne ne peut vivre pour nous ni nous donner le goût de la vie si ce n'est pas un désir intérieur, mais personne ne peut vraiment nous aider à mourir. On peut nous donner l'apaisement devant la mort, mais c'est notre vie, notre mort, et notre chemin. Ce passage, ou cette absence de passage, parce que ce n'est qu'un pas vers le néant d'où nous sommes issus, nous détestons en parler. C'est un tabou de notre société.
Nous le confions aux religieux ou à des rapporteurs du parlement eux-mêmes phagocytés dans des certitudes chrétiennes ou parachrétiennes (mot que je viens d'inventer pour dire que certaines pensées sécularisées sont calquées sur celles des chrétiens, mais n'ont pas donné lieu à une réflexion supplémentaire) d'un autre âge.
Mais peut-être vaudrait-il mieux la regarder en face.
Il y a trois ans, je me suis trouvée aux urgences de l'hôpital avec une cheville cassée. Il y avait à côté de moi une très vieille dame sur son chariot, et la façon dont elle était décharnée, elle était en fin de vie.
Elle était là en attente d'une radio et était arrivée d'une maison de retraite, parce que probablement, elle s'était fait une fracture du bassin. Et à aucun moment, cette dame ne s'est réveillée. Elle a été déposée par des ambulanciers sur le chariot, a été envoyée à la radio, en est revenue. Puis d'autres ambulanciers l'ont appelée pour la récupérer. Comme personne ne répondait, j'ai indiqué que cette dame n'avait pas repris connaissance, et que j'ignorais son nom. Ils ont regardé sur son bracelet médical, et l'ont emmenée.
Je ne dis pas qu'ils l'ont en aucune façon maltraitée, mais le fait d'être ainsi traitée comme un paquet, sans identité, sans conscience, m'a beaucoup choquée. La vie et la mort, c'est une chose, mais le droit à la dignité, c'est fondamental.
Je me suis jurée que ça ne m'arriverait jamais. Non que cette dame avait perdu une quelconque dignité, mais je n'ai en aucune façon envie que ce genre de chose m'arrive. J'estime que je dois avoir le droit de mourir auparavant, dans la dignité. Parce que j'estime que le droit de disposer de sa vie et de sa propre mort, c'est cela la dignité et la liberté.
J'ai fait connaître mes vœux si le cas se présentait, et mon entourage le sait, et disposera en conséquence. Car c'est moi qui suis en mesure de décider de ma vie et de ma mort.
Ma mère, qui elle est croyante, a adhéré à l'ADMD depuis qu'elle a eu une alerte médicale, et y a entraîné sa grande copine qui est catholique pratiquante. Elles ont une carte sur elles qui interdit l'acharnement médical. Et j'ai promis à ma mère que je m'occuperais du nécessaire, en espérant que je trouverai une équipe médicale humaine. Mais j'espère surtout que le problème ne se posera pas, que nous mourrons tous paisiblement dans un bon sommeil. Où comme mon père dont le cœur a lâché un des plus beaux jours de sa vie.
Mais personne ne peut être sûr de mourir dans de bonnes conditions. Il n'est pas de dieu pour nous préparer une mort juste.
C'est pour cela que nous devons regarder notre propre mort en face. Par chance, nous pouvons nous rendre en Suisse pour avoir le droit de mourir dans de bonnes conditions, mais encore faut-il ne pas être trop dégradés. C'est pour cette raison que ces tergiversations idiotes en France, c'est secondaire.
Il est certain que dans ces pays, Suisse, Pays Bas, Belgique, ce droit à la mort fait émerger des problématiques scabreuses et étranges.
Mais je le répète, le droit à sa propre mort est fondamental.
Et c'est parce que je suis athée, que de ce fait, je suis responsable de ma vie, de ma mort, et de la dignité de mes proches, que pour moi ce droit est imprescriptible, Et que c'est important d'en parler avec ses proches, avant que le problème ne se pose.
La réponse est connue. Elle s'étalait, voici quelques jours, à la Une du Monde, dans un texte signé par cinq dignitaires assurant représenter la plupart des religions pratiquées en France (sur la représentativité réelle de ces organisations, voir l'une de nos dernières émissions), et fortement titré "l'interdit de tuer doit être préservé".
sauf à partir du moment où l'individu concerné est affublé d'un uniforme et est accompagné d'un aumonier,rabbin ou imam
sauf à partir du moment où l'individu concerné est affublé d'un uniforme et est accompagné d'un aumonier,rabbin ou imam
Je vous retranscris une phrase du serment d'hippocrate. Prononcé par tous les médecins au moment de l'obtention du diplome de docteur:
"Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément."
Pourquoi demande-t-on aux medecins de se charger de ca? Là est la vrai question à mon avis.
"Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément."
Pourquoi demande-t-on aux medecins de se charger de ca? Là est la vrai question à mon avis.
Cet article me remet en mémoire ceci :
"Ce remarquable hôtel (l'Hôtel-Dieu) est très vieux, on y mourait déjà dans quelques lits du temps du roi Clovis. Aujourd'hui on y meurt dans cinq cent cinquante-neuf lits. Naturellement en série, comme à l'usine. Dans cette énorme production, la mort individuelle n'est pas aussi bien réussie, mais ce n'est pas cela qui importe. Ce qui compte, c'est la masse. Qui se soucie encore d'une mort bien faite ? Personne. Même les riches, qui pourraient cependant se permettre de mourir comme il faut, commencent à devenir négligents et indifférents ; le désir d'avoir sa propre mort est de plus en plus rare. Encore un moment et ce deviendra aussi rare que d'avoir une vie qui vous soit propre. Car on a, mon Dieu, tout ce qu'il faut sous la main. On arrive, on trouve une vie sur mesure, il ne reste plus qu'à l'enfiler. On veut s'en aller ou bien on est contraint de s'en aller : surtout pas d'effort - voilà votre mort, monsieur. On meurt au petit bonheur ; on meurt de la mort qui correspond à la maladie que l'on a (car, depuis que l'on connaît toutes les maladies, on sait aussi que les différentes conclusions fatales dépendant des maladies et non des gens ; la maladie n'a, pour ainsi dire, rien à faire)."
Rainer Maria Rilke, Les Carnets de Malte Laurids Brigge, 1911, page 26 de ma version chez folio.
"Ce remarquable hôtel (l'Hôtel-Dieu) est très vieux, on y mourait déjà dans quelques lits du temps du roi Clovis. Aujourd'hui on y meurt dans cinq cent cinquante-neuf lits. Naturellement en série, comme à l'usine. Dans cette énorme production, la mort individuelle n'est pas aussi bien réussie, mais ce n'est pas cela qui importe. Ce qui compte, c'est la masse. Qui se soucie encore d'une mort bien faite ? Personne. Même les riches, qui pourraient cependant se permettre de mourir comme il faut, commencent à devenir négligents et indifférents ; le désir d'avoir sa propre mort est de plus en plus rare. Encore un moment et ce deviendra aussi rare que d'avoir une vie qui vous soit propre. Car on a, mon Dieu, tout ce qu'il faut sous la main. On arrive, on trouve une vie sur mesure, il ne reste plus qu'à l'enfiler. On veut s'en aller ou bien on est contraint de s'en aller : surtout pas d'effort - voilà votre mort, monsieur. On meurt au petit bonheur ; on meurt de la mort qui correspond à la maladie que l'on a (car, depuis que l'on connaît toutes les maladies, on sait aussi que les différentes conclusions fatales dépendant des maladies et non des gens ; la maladie n'a, pour ainsi dire, rien à faire)."
Rainer Maria Rilke, Les Carnets de Malte Laurids Brigge, 1911, page 26 de ma version chez folio.
J'ai un triste exemple dans ma vie qui est celui de ma mère. C'est une femme qui a toujours été dépressive. Et qui l'est encore plus en vieillissant. Elle est à présent en maison de retraite, car elle s'est bien rendu compte qu'elle ne pouvait plus vivre seule. Et y fut heureuse les deux premières années, ensuite et depuis, elle se plaint de vouloir mourir, en permanence, en boucle, mais personne ne s'en préoccupe plus que ça, personne ne la prends au sérieux. Ma mère perd la mémoire, mais reste hélas très consciente de son état qu'elle ne supporte pas. Elle veut mourir.
Elle ne supporte plus la vie. Elle en parle chaque jour, dès qu'elle a quelqu'un pour l'écouter. Mais quelle écoute ? Pourquoi à 90 ans ne permet-on pas à quelqu'un qui le demande de mourir en paix ? Pourquoi en d'autres pays cela est-il permis ?
Normal, ce n'est pas une décision très simple pour une famille. Le sujet est tabou. On est impuissant.
Ma maman a une santé de fer. Elle va peut être continuer à souffrir longtemps. C'est cela que je déplore.
Elle ne supporte plus la vie. Elle en parle chaque jour, dès qu'elle a quelqu'un pour l'écouter. Mais quelle écoute ? Pourquoi à 90 ans ne permet-on pas à quelqu'un qui le demande de mourir en paix ? Pourquoi en d'autres pays cela est-il permis ?
Normal, ce n'est pas une décision très simple pour une famille. Le sujet est tabou. On est impuissant.
Ma maman a une santé de fer. Elle va peut être continuer à souffrir longtemps. C'est cela que je déplore.
96% de gens d'accord ?
Mais pour faire quoi ?
Aider QUI, et dans QUELLES conditions ?
On va aider les patients en phase terminale, les accidentés, les souffrants d'une affection psychologique grave (ça s'est fait en belgique), les prisonniers à perpétuité sans espoir d'élargissement (ça s'est fait en Belgique itou) ?
A quelle maladie ou traumatisme mettra-t-on un terme et suivant quelles modalités ?
Comment s'assurer de l'irréversibilité d'une pathologie, surtout quand elle touche des hommes ou des femmes sains et jeunes, avant un évènement traumatique par exemple ?
Parler d'euthanasie c'est penser à des individus prisonniers de leurs corps, ou très très vieux, et que la médecine ne peut plus sauver.
Mais la question touche tous ceux qui pour des raisons diverses et variées souhaitent qu'on les aide à mourir, bien qu'ils marchent, qu'ils parlent, aient encore une vie sociale voire ne soient pas malades, mais simplement en ont marre de vieillir (voir l'affaire Gross contre Suisse, actuellement renvoyée devant la grande chambre de la Cour européenne des droits de l'homme - la requérante est une suissesse d'environ 80 ans qui ne supporte plus sa vie et s'est vue refuser par les médecins du canton de Zurich où elle vie l'accès au penthotal parce qu'elle n'était pas "malade". Elle allègue que sa fatigue de vivre implique une aide au suicide).
On fait quoi dans ces cas là ?
Il ne s'agit pas de nier le fait que les médecins aient besoin d'un cadre sécurisant pour accompagner les gens en train de mourir à l'hôpital sans risquer la taule et dans la plus grande humanité possible.
Mais affirmer 96% d'accord sans poser tous les problèmes qu'implique l'euthanasie, concrètement (qui, pour quoi et par qui à quel moment et sans quel cadre) est tout simplement de la malhonnêteté intellectuelle.
En Belgique ils en sont quand même à se demander si l'euthanasie ne devrait pas être ouverte aux incapables et aux mineurs, la question ne choque plus ni ne perturbe.
Je ne veux pas agiter l'argument de la pente fatale à tour de bras mais il faut garder à l'esprit que la loi, que l'on pense aujourd'hui comme faite pour des cas particuliers, bien circonscris et bien précis, est en fait par nature abstraite, normative et générale... En somme, elle concernera demain mille autres situations non anticipées, par paresse intellectuelle ou pseudo désir d'ouverture et de soit disant tolérance et préservation de la dignité d'autrui.
Mais pour faire quoi ?
Aider QUI, et dans QUELLES conditions ?
On va aider les patients en phase terminale, les accidentés, les souffrants d'une affection psychologique grave (ça s'est fait en belgique), les prisonniers à perpétuité sans espoir d'élargissement (ça s'est fait en Belgique itou) ?
A quelle maladie ou traumatisme mettra-t-on un terme et suivant quelles modalités ?
Comment s'assurer de l'irréversibilité d'une pathologie, surtout quand elle touche des hommes ou des femmes sains et jeunes, avant un évènement traumatique par exemple ?
Parler d'euthanasie c'est penser à des individus prisonniers de leurs corps, ou très très vieux, et que la médecine ne peut plus sauver.
Mais la question touche tous ceux qui pour des raisons diverses et variées souhaitent qu'on les aide à mourir, bien qu'ils marchent, qu'ils parlent, aient encore une vie sociale voire ne soient pas malades, mais simplement en ont marre de vieillir (voir l'affaire Gross contre Suisse, actuellement renvoyée devant la grande chambre de la Cour européenne des droits de l'homme - la requérante est une suissesse d'environ 80 ans qui ne supporte plus sa vie et s'est vue refuser par les médecins du canton de Zurich où elle vie l'accès au penthotal parce qu'elle n'était pas "malade". Elle allègue que sa fatigue de vivre implique une aide au suicide).
On fait quoi dans ces cas là ?
Il ne s'agit pas de nier le fait que les médecins aient besoin d'un cadre sécurisant pour accompagner les gens en train de mourir à l'hôpital sans risquer la taule et dans la plus grande humanité possible.
Mais affirmer 96% d'accord sans poser tous les problèmes qu'implique l'euthanasie, concrètement (qui, pour quoi et par qui à quel moment et sans quel cadre) est tout simplement de la malhonnêteté intellectuelle.
En Belgique ils en sont quand même à se demander si l'euthanasie ne devrait pas être ouverte aux incapables et aux mineurs, la question ne choque plus ni ne perturbe.
Je ne veux pas agiter l'argument de la pente fatale à tour de bras mais il faut garder à l'esprit que la loi, que l'on pense aujourd'hui comme faite pour des cas particuliers, bien circonscris et bien précis, est en fait par nature abstraite, normative et générale... En somme, elle concernera demain mille autres situations non anticipées, par paresse intellectuelle ou pseudo désir d'ouverture et de soit disant tolérance et préservation de la dignité d'autrui.
Ce qui est certain, c'est qu'en aucun cas la Science ( la médecine moderne) ne délivre de l'angoisse. L'hopital moderne, aseptisé et rationnel, pue la mort infiniment plus qu'une église où elle s'exhibe à tous les vitraux.
Il faut, pour éviter les bavardages intempestifs, avoir vécu de choisir
entre prolonger l'existence et l'interrompre
pour quelqu'un qui vous regardait sans rien dire et vous disait adieu.
"Mourir ensemble", écrivez-vous… Ouais… Facile…
entre prolonger l'existence et l'interrompre
pour quelqu'un qui vous regardait sans rien dire et vous disait adieu.
"Mourir ensemble", écrivez-vous… Ouais… Facile…
C'est peut-être pas plus mal. Que ça reste un tabou : c'est peut-être plus sain comme ça. Ça évite peut-être la sensation de pouvoir donner la mort, ou en tout cas, ça la diminue. Je ne suis pas psy, ni anthropologue, ni quoique ce soit ; je vois cependant les choses comme ça.
Et puis, je crois qu'ils ont moins peur des religions que de réveiller la bête LMPT.
Et puis, je crois qu'ils ont moins peur des religions que de réveiller la bête LMPT.
Sédater quelqu'un et l'euthanasier n'est pas du tout la même chose. L'intention n'est pas la même. Dans un cas on administre des médicaments dont le but premier est de calmer la douleur (avec pour effet indésirable une espérance de vie abrégée) dans l'autre on administre un poison pour mourir.
La différence paraît anodine mais ne l'est pas, dans un cas on s'en remet à la nature pour reprendre ses droits sur notre vie dans l'autre la profession médicale et la société prends pouvoir sur l'extrémité de la vie.
La différence paraît anodine mais ne l'est pas, dans un cas on s'en remet à la nature pour reprendre ses droits sur notre vie dans l'autre la profession médicale et la société prends pouvoir sur l'extrémité de la vie.
Ca ne peut que faire débat, mais a partir du moment on la personne n'est plus capable de boire ou de s'alimenter par elle même, lui couper ses vivres puis l'endormir a exactement le même effet que lui injecter du poison dans les veines. Le geste est le même, l'intention est la même, le resultat est le même. S'il fallait "laisser faire la nature" croyait bien que les hôpitaux seraient beaucoup moins surchargés.
C'est peut être hypocrite en effet de la part du corps médical de juger que la non alimentation d'une personne en fin de vie est plus éthique que l'euthanasie (injecter un produit qui donne la mort). Ceci dit cette différence me paraît essentielle d'un point de vue morale. Pour un homme dont le métier est de soigner les autres injecter un produit de mort (que l'on pourrait appeler médicament) pose quelques problèmes de conscience ou du moins une redéfinition du métier, il faudrait alors remplacer soigner les autres par ne pas faire souffrir les autres et cela change beaucoup de choses.
Ces petites différences sont très importantes car elles changent totalement les orientations du metier.
Ces petites différences sont très importantes car elles changent totalement les orientations du metier.
hum. Un des théorèmes de base, en médecine, depuis Paracelse, c'est que c'est la dose qui fait le poison... il n'y a pas de produit "bon" et de "produit qui donne la mort", il y a des produits, et pour chacun ou presque, une dose létale...
produit de mort = produit qui donne la mort. Mais j'ai pas dit c'était pas bien. Appelons cela un hyperhypoxémique pour plus de convenance.
Pourquoi ne pas directement euthanasier la France puisque trop de souffrance, pas de remède et que les Français sont d'accord pour renoncer à eux-mêmes?
Bonjour
Merci pour avoir écrit dans la seconde partie du 2ème paragraphe votre (et notre) vécu de la situation face à la douleur.
Après, tout n'est qu'hypocrisie du paraître.
Merci pour avoir écrit dans la seconde partie du 2ème paragraphe votre (et notre) vécu de la situation face à la douleur.
Après, tout n'est qu'hypocrisie du paraître.
France: Etat Laïc.
Cinq religions main dans la main...Tous ensemble, tous ensemble...Hop!
" "l'interdit de tuer doit être préservé. "
Vendons des armes!
Hypocrisie en lettres majuscules.
Cinq religions main dans la main...Tous ensemble, tous ensemble...Hop!
" "l'interdit de tuer doit être préservé. "
Vendons des armes!
Hypocrisie en lettres majuscules.
Le secret des familles et des équipes soignantes l'emportera toujours sur la Loi. Mais faudra jamais le dire. Faites comme vous pouvez, pourvu qu'on ne le sache pas.