Nathalie Heinich, couronnée par France Culture et Le Monde, accusée d'homophobie
Lauréate du Prix Pétrarque de l'essai 2017 pour son dernier ouvrage, la sociologue Nathalie Heinich est sous le feu d’une vive controverse. Plusieurs intellectuels marqués à gauche, ainsi que des militants anti-discrimination l’accusent d’homophobie. Et demandent dans une pétition que le prix, décerné par Le Monde et France Culture, soit retiré à la sociologue. En cause : un article de 2014 dans lequel elle prenait ouvertement position contre la PMA et le mariage pour les couples homosexuels. La sociologue, elle, dénonce une "prise en otage" du débat d'idées.
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Derniers commentaires
LE peuple de gauche, a compris en 2005 que la démocratie etait finie, et les classes moyenne elle en 2017, et les bobos , journalistes et chercheurs, quand Macron mettra les femmes voilé et les homos dans des camps ?
Et donner une aide financière directement à ceux qui élèvent un enfant.
(C’était la conclusion collégiale d’une petite conversation d’un vieux pique-nique asien. ;))
Et reconnaitre la parenté de ceux qui s’occupent bien d’eux, rajouterais-je.
Bien. Comme un parent aimant.
Pas comme des bourreaux tous-puissants.
A dégager.
Qu’est-ce que ça peut bien lui foutre que deux péquins et trois tondus homos se marient ?
En revanche, ni ces intellectuels, ni les Eugénie Bastié ne semblent se soucier de problèmes
de notre société autrement plus tragiques :
la maltraitance infantile, par exemple.
Sujet manifestement tabou, parfois éclairé au travers d’un fait divers spectaculaire (bébé dans le frigo).
Mais de nombreux enfants souffrent sans que personne ne le remarque.
Société perverse, oui.
Je pense, contrairement à ce qui est défendu, qu’il ne peut y avoir d’opposition au mariage pour tous les couples que fondamentalement homophobe.
Et l'on verra que dans certains contextes passés, ce texte était tout aussi fondé et que Nathalie Heinich aurait pu combattre aux côtés des défenseurs de l'Apartheid.
"Dans ce texte, Heinch épingle "l’égalitarisme", cette "confusion entre égalité et équité" et pointe cette "extension du domaine de l’égalité" qui, selon elle, "constitue une multiple perversion : perversion de la valeur d’égalité par l’égalitarisme, qui vide l’égalité de son appui sur l’équité ; perversion du droit, tordu afin de répondre aux désirs des individus ; perversion de la notion d’institution, qui se trouve réduite à une simple contractualisation (le mariage comme enregistrement contractuel de deux désirs individuels), alors même qu’est réclamée l’institutionnalisation, par le mariage, du contrat moral entre deux personnes [s]unies par un lien charnel[/s]." Derrière la poussée de "l’égalitarisme", Heinich pointe "une extension du domaine de l’individualisme". Elle écrit: "Assimiler un désir à un droit, une impossibilité à une inégalité et une inégalité à une injustice susceptible de motiver une accusation, relève d’un mode de fonctionnement psychique qui ne connaît d’autre modalité de transaction avec le réel que le fantasme infantile de toute-puissance opposé à une autorité forcément maléfique, et forcément coupable.""
Eh bien tout fonctionne à merveille et l'on doit interdire le mariage entre personnes de "races" différentes.
Madame Heinich a sa place au Panthéon des salauds avec Céline qui savait écrire mais été un antisémite invétéré et quelques autres racistes et homophobes dont on aurait espéré que la France se passa pour construire sa gloire en matière de littérature.
La cohérence voudrait que la France d'avant 2013 soit également qualifiée d'homophobe.
Ainsi, de ces hommes politiques (et ceux qui les ont élus) qui n'ont pas eu le "courage" d'instituer ou de promouvoir le "mariage pour tous", avant cette date : les Jaurès, Clemenceau, Blum, De Gaule, Mitterrand, etc.
Tous des homophobes !
Tous nos hommages vont à l'information en continu et, bien sûr, à nos gardiens de la paix.
Et cette phrase est impeccable, mais un peu trop subtil pour les libéraux de mœurs ou d'économie (qui sont toujours l'un et l'autre à la fois) : "Assimiler un désir à un droit, une impossibilité à une inégalité et une inégalité à une injustice susceptible de motiver une accusation, relève d’un mode de fonctionnement psychique qui ne connaît d’autre modalité de transaction avec le réel que le fantasme infantile de toute-puissance opposé à une autorité forcément maléfique, et forcément coupable."
à part ça, j'aimerais savoir si on a rétabli de délit de pensée et le délit d'opinion en république jupitérienne et quasi bananière (quant au prix FQ, franchement, je suis d'accord avec un commentaire : qui s'en étonne ? des gens qui écoutent pas FQ, faut croire. je viens de couper le sifflet à finky - mais je le loupe jamais à cause de la goldberg avant ;-) comme quoi, sur FQ, faut savoir zapper et/ou faire son choix en podcast)
Il y a longtemps que j'ai coupé le sifflet à Finkie, en particulier parce qu'il allait me faire prendre les variations Goldberg en horreur.
Quant à l'évolution de France-Culture, ...hélas !
On peut ne pas être d'accord avec les propos de Nathalie Heinich, mais dans de cas on répond à ses arguments par d'autres arguments. Le procédé consistant à tenter de la discréditer comme ayant des propos indicibles relève à mon sens d'une forme de totalitarisme. Une faction a décidé des idées qui peuvent se dire, et ceux qui sont en dehors de leur foi doivent disparaître du débat public.
J'ai compris (tout seul comme un grand) que la montée en volume de la protestation des discriminés tenaient de l'air du temps social et de la facilité à communiquer actuelle.
Je suis passé de "Mais bon sang! mais on s'en fout qu'ils soient pédés!" à " Mais bon sang! Appliquez les Principes de la République (Égalité en particulier) dans la Loi et foutez leur la paix".
Mais je m'interroge sur cette propension fanatique de la recherche de la "p'tit bête" dans le tout et le n'importe quoi de l'attitude quotidienne de gens, que la recherche de sensationnel de l'opinion et des media met en lumière, parfois à l'insu de leur plein gré.
Certains le cherche et en font métier (Zemmour par exemple) ça participe du Spectacle, d'autres j'en suis sûr aimeraient ne pas en faire partie.
En tout cas la question est y a-t-il des phobies interdites par la Loi et l'Opinion Publique et quel en est la liste?
Bon ça fait deux questions...
Le mot perversion figure 4 fois dans l'extrait cité, et bien davantage encore dans son article, si j'ai bien compris. Quoi qu'elle dise, et sans verser dans la psycho de bazar, le choix de ce mot en dit long sur ses représentation mentales.
"choix d’identité" et "choix de pratique homosexuelle" : on comprend surtout qu'être homo c'est très bien à condition de rester au placard.
Le paragraphe sur le "fantasme infantile de toute puissance" est aussi un grand moment (elle devrait vraiment s'en tenir à la sociologie).
Je peux comprendre une certaine critique de gauche du PACS ou du mariage qui dans ce contexte sont perçus comme un embourgeoisement, surtout quand on pense à Guy Hocquenghem, raison pour laquelle je pencherais pour le mariage pour personne. Car si on recherche l'égalité, ou même la simple équité, il est injuste, par exemple, que des personnes célibataires ou en concubinage non officiel paient plus d'impôts, et donc quelque part sponsorisent les couples déclarés, tout comme je ne vois pas pourquoi l'État devrait être informé de ce que je fais de mon cul (comme disait Arletty). Maintenant, il y a aussi la réalité, les problèmes d'héritage, etc. Pour la PMA et la GPA, franchement, il y a bien des façons de s'arranger entre amis, comme Gérard Filoche l'a fait pour un couple de copines. Do it yourself !
Merci d'avoir résumé et éclairé les tenants de cette polémique.
J'ai été intéressé par la prise de position concernant le PACS :
"...Faut-il faire comme s'il allait de soi qu'un choix de vie sexuelle doive faire l'objet d'une reconnaissance institutionnelle ?", questionnaient les signataires qui poursuivaient : "Doit-on trouver normal que toute différence soit traitée comme une discrimination et que ceux qui choisissent ou assument de vivre une différence exigent en même temps que celle-ci soit neutralisée au nom de l'égalité ?"
Je me sens toujours blessé par ce type de discours. La plupart des gays et lesbiennes que je fréquente ont, à un moment donné de leur existence et pour des durées très variables (une journée --> leur vie entière), vécu avec une autre personne de leur sexe. Comme pour les hétéros cette envie/volonté/besoin/désir était naturel. Ça m'est arrivé plusieurs fois (3 pour être précis). À chaque fois je ne voyais aucune différence quand le même cas de figure se présentait chez mes amiEs hétérosexuelLEs.
Je n'arrive pas à comprendre que des intellectuels, des chercheurs en sociologie, n'arrivent toujours pas à imprimer que l'homosexualité n'est pas un choix !
À chaque fois je me sens rejeté par la société, humilié, rabaissé. Sans tenter une auto-analyse je n'ai jamais considéré mon homosexualité comme un "douloureux problème". Elle est une part non négligeable de mon identité mais je ne suis pas réduit à cela non plus.
À mon avis tant qu'on mettra en opposition hétérosexualité et homosexualité il y aura un taux de suicide beaucoup plus élevé chez les adolescents homosexuels, nombre de LGBT seront "répudiés" par leur famille et jetés à la rue (Le Refuge ne peut tous les accueillir), les familles homoparentales seront stigmatisées et "Sale Pédé" restera à jamais l'insulte ultime.
Alors excusez-nous d'être légèrement agacés de voir remettre sans cesse en question notre vie (pas notre choix de vie).
À mon humble avis tant que de tels discours pollueront la sphère intellectuelle et politique l'homophobie reculera beaucoup plus lentement et pour ma part j'aurai toujours l'impression de vivre dans un monde qui nie une part essentielle de mon identité.