Blanquer et les neurosciences : "Une pédagogie magique, pour une école malade" ?
La connaissance intime des mécanismes du cerveau peut-elle aider les élèves à mieux apprendre ? Depuis l'arrivée au ministère de l'Education nationale de Jean-Michel Blanquer, les neurosciences sont à la mode. Pour l'apprentissage de la lecture, de l'écriture, des langues, pour les apprentissages en général, les neurosciences sont-elles utiles, nuisibles ou simplement sans aucun effet ? Débat en cette semaine de rentrée avec Gurvan Le Guellec, journaliste éducation à l'Obs ; Laurence de Cock, historienne spécialiste des sciences de l'éducation ; et Philippe Champy, ancien éditeur et auteur de "Vers une une nouvelle guerre scolaire. Quand les technocrates et les neuroscientifiques mettent la main sur l'Education nationale".
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Le débat est intéressant, mais vraiment je trouve que DS est extrêmement désagréable avec Philippe Champy qui, sans être coupé systématiquement aurait pu dire la même chose, beaucoup plus rapidement, juste en suivant sa logique de pensée.
c'est juste insupportable d'avoir la réponse d'un invité coupé toutes les 2 phrases et demi...
M. DS soignez vous, ça rend certaines de vos émissions d'une pénibilité extrême...ou arrêtez d'inviter des gens à qui vous ne voulez pas donner la parole...
(...)
Cher Daniel, si vous deviez préparer une émission sur les greffes de coeur, j'imagine que vous inviteriez des chirurgiens cardiaques pour en parler, et non pas des spécialistes de l'oeil ou des charcutiers.
Donc pourquoi diable avoir fait une ém(...)
Derniers commentaires
je m etais reabonné pour visionner l emission avec melenchon; à bien y regarder, je prefere melenchon dans thinkerview, au moins l interviewer ne dit pas trop de conneries , bon, pour en revenir à cette emission sur blanquer, c est ni plus ni moins des conversations de bistrot; j en parle en connaissance de cause pour avoir participer à un labo de recherche en sciences de l educ, je joins un lien ou je parle vu veau blanquer http://daniel-pacault.over-blog.com/2018/04/blanquer-devot-a-la-methode-syllabique.html à propos, connaissez vous l effet hawthorne, bref, je demande mon desabonnement
J'ai pas bien compris à quel moment on parle de neurosciences.
Sujet hyper intéressant, d'ailleurs très bien traité par Arte dans le docu "demain l'école"... dommage parce que sur l'émission d'ASI, c'est vraiment parti dans tous les sens pour finalement être super creux ! Less intervenants coupés en permanence, l'invitée qui s'exprime le plus qui ne maitrise pas du tout le sujet... Laurence de Cock est super critique alors qu'elle ne maitrise visiblement pas les concepts de base des neurosciences, notamment le role des fonctions exécutives. Elle n'a à priori pas connaissance non plus des résultats des expérimentations de Céline Alvarez, c'est ridicule quand elle dit qu'un enfant de 4 ans qui sait lire ne fait que déchiffrer et n'accède pas au sens de ce qu'il ou elle lit... Bref, émission à coté de la plaque !
Comme je suis u pauvre con, dès que j'entends parler de neurosciences, j'ai peur.
Peu que l'on s’aperçoive, preuves irréfutables à l'appui que je suis un pauvre con.
Et ça m'inquiète.
Pas vous ?
Un débat sur les apprentissages des élèves sans avoir invité au moins un enseignant? Je ne comprends pas trop la démarche. Oui, les enseignants sont absents de ce grand débat sur l'avenir des pratiques pédagogiques....et il serait temps Daniel d'inviter des enseignants quand on parle à leur place...Un enseignant en colère.
Merci pour ce débat.
Il faut savoir que le fameux "Projet Lecture" d'Agir pour l'École est en fait l'adapation française d'un plan américain lancé par l'administration W. Bush qui s'est avéré avoir été un échec cuisant.
Nous avons été choqués de découvrir ce genre de détails et beaucoup d'autres choses encore sur le blog d'une institutrice belge chez qui cette méthode commence aussi à être imposée.
Avec son compagnon, elle a fait un incroyable travail de recherche pour creuser au plus profond de l'idéologie qui a fait naître ces méthodes.
À lire de toute urgence :
https://enecartdeperformance.blogspot.com/2018/08/il-est-prouve-scientifiquement-que-la.html
Pourquoi dans une émission concernant l'école aucun enseignant ?
Un instit de CP pourrait peut-être mieux expliquer les différentes méthodes d'apprentissage de la lecture,
pour qu'enfin, les parents, les médias ....les ministres arrêtent de dire que la méthode globale est la cause de tous les échecs scolaires !
La méthode la plus pratiquée depuis des décennies est la méthode mixte (départ global en prolongement
de ce qui se fait en maternelle, puis synthèse avec une progression rigoureuse ).
Un très grand nombre de Français ont appris à lire avec cette méthode et probablement même...le ministre !
La méthode uniquement synthétique ( b-a ba ) est une régression car lire ne se limite pas au déchiffrage,
lire c'est comprendre. La motivation est essentielle pour acquérir le goût de lire !
J'ai regardé cette émission juste après celle sur l' éloquence....BRAVO à Juliette pour sa discretion et sa pertinence. Si certaine autres intervenantes pouvaient s'en inspiré ce ne serait pas du luxe.
Assez peu convaincu par l'argument du chrono comme quoi ce ne serait pas de la concurrence entre les élèves. C'en est assurément. Ce n'est pas parce que les élèves ne sont pas mis officiellement en concurrence sur un classement que les petits camarades qui feront 15 seconde 34 pour lire la phrase seront moins bon et derrière celui qui a fait 12 seconde 27. La logique concurrentielle est inscrite au coeur de l'école de la république, c'est son cancer, son arbitraire le plus répugnant.
Et la méthode naturelle de lecture ?
Respectueuse de ce que chaque enfant a déjà acquis, respectueuse de son rythme, respectueuse du groupe puisqu'on chemine en coopérant.
Mais c'est vrai, pas de manuel a acheter ou à renouveler avec le (souvent maigre) budget alloué par la municipalité.
Lorsque j'étais à l'Ecole Normale, on m'a formée pour l'utiliser.
Plus tard, légèrement adaptée , elle m'a servi dans des séances d’alphabétisation destinées à des personnes adultes, venant de loin ou revenant de parcours scolaires chaotiques.
Émission décevante.
Les quelques éclairages très intéressants sur des propagandes sont noyés dans de la discussion qui ne m'a pas semblé pertinente. J'ai eu l'impression de ne pas rentabiliser mon temps, c'est la première fois que je ressens cela, dommage.
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"Il ne faut pas mettre tous les enseignants dans le même panier" (P. Champy). Je suis d'accord et remarque par la-même que les medias se focalisent toujours sur l'élémentaire et le l'enseignement général, au lycée tout particulièrement. Quid du privé ? Quid de l'agricole ? Je suis prof en agricole privé (sous contrat avec l'Etat je précise avant de me faire taxer de sectaire), j'enseigne à 6 niveaux différents (4e / 3e / CAP 2 / 2nde pro / 1ere pro / term pro), je laisse imaginer le boulot induit pour proposer des choses de qualités....
Moi j'aurais bien aimé que l'on nous explique pourquoi on est si mal classé. Est ce juste un problème de méthode? On voit bien que l'on a pas besoin d'un IRM pour savoir que l'on apprend mieux quand on est bien dans sa tête et on a le ventre plein. J'ai pas trop compris ça sert à quoi les neurosciences. Pour le privé c'est simple il faut éliminer le 'key man risk' facteur qui est l'enseignant. Ça coûte moins cher d'envoyer juste quelqu'un qui va juste excuter les instructions de formation. Franchement le chrono c'est rien ils le verront tous et toute la journée dans les entrepôts de Amazon ou de la Redoute. Je crois que l'on a répondu à aucune question posée par l'émission. Dommage. Le vrai problème est l'appauvrissement de l'éducation nationale : locaux pas à la hauteur, enseignants mal payés en comparaison des collègues des autres pays. On va aussi vers une médicalisation de tous les problèmes de scolarité pour justifier la non compatibilité des élèves avec le système scolaire. On est plus un élève turbulent on est un élève qui a déficit d'attention. Le traitement ne marche pas donc exclusion. Conclusion : future is bright!
Merci pour cette émission... qui me laisse pourtant sur ma faim. J'ai eu l'occasion de participer en 2014-2015 à un groupe de travail sur l'apprentissage de la lecture avec des formateurs de futurs enseignants (formateurs d'ESPE qui a remplacé l'IUFM). J'ai été très choquée de leur dogmatisme. Le groupe de travail a été interrompu mais j'ai mis en ligne son rapport intermédiaire ici . Ces formateurs n'ont pas voulu reconnaitre par exemple la valeur d'une enquête française de 2013 spécialement conçue pour mesurer "l'effet manuel" dans l'apprentissage de la lecture. Les conclusions de cette enquête montrant que la méthode syllabique est beaucoup plus efficace que la méthode semi-globale ne correspondaient pas à leur façon de voir... Cette enquête est présentée en annexe 2 du rapport intermédiaire mis en ligne.
Mon article sur le sujet (ici) , évoque aussi le cas de l'Angleterre qui a su depuis longtemps maintenant remettre en place la méthode syllabique.
Cher Daniel, si vous deviez préparer une émission sur les greffes de coeur, j'imagine que vous inviteriez des chirurgiens cardiaques pour en parler, et non pas des spécialistes de l'oeil ou des charcutiers.
Donc pourquoi diable avoir fait une émission traitant de l'enseignement de la lecture (parce que c'est quand même de ça que vous avez parlé quasiment tout le temps) sans même avoir invité un seul spécialiste de l'enseignement de la lecture, à savoir un professeur d'école ?!!!
Par exemple vous auriez pu inviter l'excellent Jean-Pierre Lepri, auteur de "Livre se livre" : https://www.youtube.com/watch?v=RKYqCM6W8Dg
Parce que dans ce cas, dès le départ ce spécialiste du terrain, qui sait de quoi il parle, vous aurait sans doute expliqué qu'il n'existe aucune "méthode globale", que c'est un mythe et un mensonge.
Il vous aurait également expliqué que certains politiciens et lobbies rétrogrades ont tout intérêt à dévaluer et critiquer l'école publique, afin de mieux pouvoir la démanteler.
Et c'est sous leur influence qu'au XXIème siècle l'immense majorité des enseignants suivent toujours des méthodes d'apprentissage dépassées et inefficaces du XIXème siècle... ce qui suffit largement à expliquer la baisse de niveau des élèves français dans les études internationales.
Pourquoi ne pas avoir non plus invité Eveline Charmeux ou Bernard Collot ? Ils vous auraient démontré l'absurdité des manuels, et en particulier des méthodes lecture industrielles, qui sont véritablement toxiques, à la fois pour les élèves et pour les profs.
"Les manuels sont un moyen d’abrutissement. Ils servent, bassement parfois, les programmes officiels. Quelques-uns les aggravent même, par je ne sais quelle folie de bourrage à outrance. Mais rarement des manuels sont faits pour l’enfant. Ils déclarent faciliter, ordonner le travail du maître ; ils se vantent de suivre pas à pas... les programmes. Mais l’enfant suivra, s’il peut. Ce n’est pas de lui qu’on s’est occupé.
[...]
Même, les manuels seraient-ils bons, il y aurait tout intérêt à en réduire le plus possible l’emploi."
Célestin Freinet (Clarté n°73 - "Vers l’école du Prolétariat" - avril 1925)
"Un manuel de lecture est une arnaque. Il est vrai que c’est une des plus juteuses sources de profit qui soit. Pas facile de s’en priver pour ceux qui touchent les dividendes.
D’où appel à la rescousse de la science, des imageries cérébrales (qui font grosse impression) et des plus hautes personnalités, tous unis, pour soutenir et protéger les bénéfices de ceux qui les touchent, et qui ne sont certainement pas les enfants."
Eveline Charmeux (Le Café Pédagogique, 05/09/2014)
Vous auriez également pu inviter Roland Goigoux, qui bien que n'étant pas lui-même enseignant du terrain, a mené des recherches importantes sur la pédagogie Freinet.
Il vous aurait sans doute expliqué que "léneurossiences" auxquelles se réfère Blanquer se résume en réalité à une seule et unique personne : S. Dehaene, dont vous avez malheureusement trop peu parlé.
Car de la même manière que vous avez dénoncé (pas assez à mon goût) l'escroquerie d'Alvarez, il faut absolument parler des mensonges de ce dangereux individu :
1 - Les conclusions de Dehaene concernant l'enseignement de la lecture n'ont pas de rapport avec ses travaux : en gros, il découvre que le cerveau a une activité analytique même en regardant rapidement une image, et il en déduit (sans aucun autre argument) que la lecture devrait être enseignée exclusivement de manière syllabique, et qu'une imaginaire "méthode globale" (qui n'a jamais existé !) serait très nocive.
2 - Les conclusions de Dehaene concernant l'enseignement de la lecture n'ont à ce jour jamais été confirmées par d'autres équipes, donc en réalité il ne s'agit que de son opinion personnelle, qui n'est étayée par aucun argument rationnel, ni par l'expérience du terrain dans les classes avec les élèves.
3 - Les conclusions de Dehaene concernant l'enseignement de la lecture n'ont jamais été publiées dans aucune revue sérieuse à comité de lecture.
Elles ne figurent que dans l'un de ses livres grand public. Ça n'a rien de scientifique, sinon il aurait soumis son hypothèse à ses pairs ! Mais il avait sans doute trop peur qu'on se moque de lui...
4 - Dehaene, présenté partout comme "neuroscientifique", n'est pas neurologue ni médecin, et au vu de sa démarche on peut également douter de sa qualité de scientifique : il est juste psychologue.
Et donc lorsqu'il se permet de publier des conclusions pédagogiques et de dire aux vrais professionnels de l'enseignement comment ils doivent travailler, il est totalement en dehors de son champ de compétence, qui est la psychologie.
Il s'agit d'un bel exemple d'argument d'autorité, où Dehaene agite sa blouse blanche et son CV pour justifier des thèses fantaisistes en dehors de son domaine de compétence.
Ce qu'il aurait dû faire, s'il avait un minimum de rigueur scientifique, c'était publier ses travaux sur le fonctionnement du cerveau dans des revues sérieuses à comité de lecture, afin de permettre à ses pairs de les analyser et de les reproduire, et laisser aux professionnels de l'enseignement le soin de tirer les conclusions pédagogiques correspondantes, si nécessaire.
"Chacun sait que les neurosciences [...] n’ont pas vocation à prescrire le travail enseignant"
Roland Goigoux
Il semblerait que les neurosciences cognitives ont rencontré certains succès dans la rééducation spécialisée .
Certains enfants souffrent de dyslexie, dyscalculie, dyspraxie, dysphasie ou de troubles de l'attention .
Une neuropsychologue canadienne, Francine Lussier, présente ici un programme mis en place pour un groupe d'enfants de 6 ans "en risque d'éprouver des difficultés d'apprentissage de la lecture" .
"une attention particulière était accordée au contrôle des structures syllabiques des stimuli présentés, pour les rendre très similaires à celles de la langue française (CV, CVCV, CVCCV…)."
Les résultats pour ce groupe d'enfants furent satisfaisants .
La question qui nous est donc posée dans l'émission , est donc peut-être la suivante : les progrès issus de la recherche dans les troubles de l'apprentissage peuvent-ils (doivent-ils) être transférés à l'ensemble des enfants en situation d'apprentissage initial ?
Dire que la France est "le mauvais élève des classements internationaux" en prenant la moyenne de son rang dans les diverses catégories est aussi absurde que de dire qu'un élève est mauvais parce qu'il a 10 en maths et en physique alors qu'il est au-dessus de 12 ailleurs.
Le dernier classement PISA évoqué en début d'émission indique qu'il n'y a pas de différence statistique significative dans le score moyen de lecture entre la France et : les Pays-Bas, la Suède, le Danemark, le Royaume-Uni, la Suisse... Nous sommes sixièmes en termes d'élèves au-dessus du seuil de maîtrise de la lecture (avec, il est vrai, un nombre d'élèves au-dessous tout aussi important).
La situation est beaucoup plus contrastée qu'on veut le croire. La rigueur scientifique, ce n'est pas s'affoler sur un vague chiffre monté en épingle par les médias, partir à la recherche de méthodes magiques (de préférence "neuro" ou "digitales") pour l'améliorer et les appliquer aveuglément sans mesurer les effets pervers sur tous les autres aspects éducatifs à plus ou moins long terme.
A la démarche scientifique doit aussi s'associer une dimension éthique : quels citoyens veut-on former pour quel type de société ? Question jamais abordée ni par le gouvernement ni par les média autrement que par un usage immodéré du couple cache-misère "républicain" et "vivre ensemble".
L'étude PISA a, elle, clairement choisi sa ligne de mire : celle de la citoyenneté mondialisée et de l'efficacité économique. La déclaration de mission de la nouvelle section "évaluation de compétence globale" à paraitre fin 2019 en dévoile un peu plus sur l'état d'esprit des concepteurs du programme :
- Vivre harmonieusement dans des communautés multiculturelles
- S'épanouir dans un marché du travail changeant
- Utiliser les plateformes média de manière efficace et responsable
- Soutenir les objectifs de développement durable
On a affaire à un schéma de pensée binaire "libéral-progressisme contre populisme" qui est désormais de bon ton au sommet des organisations internationales. Les particularités de chaque pays sont peu ou pas prises en compte et des aspects importants de l'apprentissage comme l'histoire de son pays et de son continent, la pensée critique ou l'épanouissement créatif, ne sont visiblement pas des priorités de l'OCDE.
Les neurosciences, oui, mais au service de quels buts et avec quels garde-fous ? On ne peut pas les diriger entièrement vers l'objectif de performance d'un classement international aussi fondamentalement orienté et dont le reflet public est aussi caricatural.
Ha! Toujours les mêmes invités "spécialistes" sur l'école, ceux qui pérorent sur l'enseignement que font les autres... Pourquoi ne pas inviter les vrais professionnels, ceux qui font l'école (sans doute pour ne pas fausser les débats ??) A ASI on s'attendait à autre chose, mais hélas difficile de ne pas reproduire les mêmes schémas. Du coup, on tourne en rond et on sort de cette émission sans en avoir beaucoup appris.
C'est un débat intéressant qui mériterait d'être approfondi. La partie sur les inégalités sociales devant l'apprentissage est à peine effleuré par exemple.
C'est dommage que vous n'ayez pas questionné des chercheurs en neurosciences ou en psychologie cognitive sur ce qu'ils pensent des déclarations de Blanquer. Ca aurait mis en évidence l'instrumentalisation ou non de la science par Blanquer.
Cela partait un peu dans tous les sens, mais j'ai appris beaucoup de choses.
Et donc faire de vraies écoles pour les instits et les profs, cela faciliterait beaucoup les choses, si ce n'est en résoudre une partie.
Et merci de ne pas avoir parlé de la méthode globale comme si elle était employée communément dans les écoles en France. Cela fait au
moins vingt ans que ce n'est plus le cas.
c'est juste insupportable d'avoir la réponse d'un invité coupé toutes les 2 phrases et demi...
M. DS soignez vous, ça rend certaines de vos émissions d'une pénibilité extrême...ou arrêtez d'inviter des gens à qui vous ne voulez pas donner la parole...
je précise que je ne connais pas Philippe Champy(donc je suis pas un de ses fans) mais malgré sa présence sur le plateau, je ne sais toujours pas quel est son propos tellement il a était coupé voir envoyé chier tout au long de cette émission...
c'est un invité qui ne reviendra probablement plus chez vous et je vois pas comment on pourrait l'en blâmer...
Je pense que si l'on avait une compréhension profonde de l'apprentissage de l'Enfant, ça se saurait.
Ce que l'on réussit à faire, c'est identifier des phénomènes, mettre en avant des pratiques qui marchent (parfois) et dénoncer les problèmes engendrés par d'autres pratiques. Mais, outre le fait que l'on ne connait pas de recette miracle qui marcherait tout le temps et pour tout le monde (et qui n'existe très probablement pas), je trouve qu'une grande partie des pédagogues (à moins qu'il s'agisse d'une minorité bruyante) se contente de bricoler une théorie et d'y faire rentrer la réalité à grands coups de pompes dans son postérieur. Michel Delord utilise l'expression "élixir du docteur Chevallard" dans le domaine des maths et elle n'est pas exagérée : certains considèrent les travaux de ce monsieur comme l'alpha et l'oméga de la pédagogie (c'était très net dans mon IUFM).
Mon avis, qui est tout de même partagé par un tas de gens, est qu'il existe une multitudes de méthodes. Que certaines méthodes marchent pour certains élèves - et certains profs ! - et ne marchent pas avec les autres. La pédagogie devrait donc consister, selon moi, à exposer (1) ces différentes méthodes et le point de vue qui les sous-tend, et (2) les différentes réactions que peuvent avoir les élèves, de telle façon que l'enseignant puisse identifier et dissiper les malentendus.
Parce que tout enseignement est donné avec une dose d'implicite. Parfois ça marche très bien (les élèves adoptent naturellement les implicites du professeur) mais le plus souvent il y a une part de mécompréhension/incompréhension qui peut ou peut ne pas se régler. Il me parait évident qu'une grosse proportion du travail de l'élève, actuellement, consiste à essayer de deviner ce que le professeur veut dire ou ce qu'il attend comme réponse.
C'est pourquoi je suis convaincu qu'il faut laisser la liberté pédagogique aux enseignants, parce qu'une liberté pédagogique entraîne une diversité pédagogique, et donc plus d'occasions pour les élèves de comprendre les notions. Il faut également que les enseignants aient plus de temps pour cerner leurs élèves, pour pouvoir dissiper les malentendus qui naissent à cause de l'implicite. Ça signifie en particulier plus d'heures d'enseignement et des programmes plus cohérents (ce dernier point est d'ailleurs un cheval de bataille de l'UPPC, l'union des profs de physique, il me semble).
Tout ça pour dire (et il me semble que c'est l'un des messages importants qui sont donnés dans cette émission) que je ne pense pas que l'on puisse dire de grosse bêtise en terme de pédagogie avec un discours modéré. Les grosses bêtises sortent inévitablement lorsque l'on veut faire croire qu'on a tout compris à l'enseignement et que si les gens font exactement ce qu'on leur dit, tout ira bien.
Bonne nuit.
Je vous rejoins tout à fait sur le fait que c'est à l'enseignant de décider de ce qu'il fait dans la classe et que la pédagogie peut lui fournir un panel de méthodes / d'outils / de connaissances. La bonne nouvelle est que ce point de vue me semble aussi consensuel dans la communauté des didacticiens du français où je gravite un peu depuis quelques années. Les chercheurs y ont parfaitement conscience qu'il est absurde de dire à un praticien (l'enseignant) ce qu'il doit faire. Ce que peut faire un chercheur c'est mesurer ce qui marche, ce qui marche moins, essayer de fabriquer des outils en coopération avec des enseignants, faire progresser les connaissances sur le dévelopepment des apprentissages... et mettre tout cela au service des enseignants pour les aider dans leur pratique. On utilise parfois l'image de la boite à outils et je la trouve très juste.
J'ai par ailleurs beaucoup de mal à accepter que Blanquer prétende se fonder sur la science car son discours n 'a rien de scientifique et ignore splendidement la majorité des recherches en sciences de l'éducation.
Je rajouterai que si l'enseignant n'est pas convaincu par la méthode qu'il applique cela m'étonnerait qu'il puisse la transmettre de façon efficace donc indispensable d'avoir le choix entre différentes méthodes
Je suis assez en ligne avec votre commentaire et j'applaudis à votre conclusion.
Etonnant que A@I n'ait pas invité Stéphane Bohler, non ?
Lire , écrire , compter , certes ; mais comprendre imaginer , comparer , projeter et conceptualiser , quid ?
Du coup, les neurosciences ne servent à rien : seules comptent les expérimentations pratiques et leurs résultats positifs ou négatifs au jour le jour, en fonction des différents types de professeurs et d'élèves.
En Allemagne, le choix de la carrière de professeur se fait après le bac : 3 ans minimum de pédagogie en plus de la future matière enseignée. Rien à voir avec un concours à préparer en 1 ou 2 an pour assurer une fois pour toute son salaire et sa retraite.
Avec la méthode syllabique,les élèves savaient lire en décembre,ce qui permettaient par la suite de faire de la compréhension de texte. Avec la méthode semi-syllabique(ou semi-globale,c'est la meme) les élèves savent lire en juin. Avec la méthode,globale(la vraie!),on apprend en 5 ans. Il faut bien savoir que les pays où il y a les meilleurs résultats,ils ont une langue écrite où chaque signe correspond à un son: exemple rare français "Léo lave le lavabo.",par contre on a plus souvent ce type de phrases "Les poules couvent dans le couvent."
Par contre,pitié,gardons de jolies classes bien décorées où les enfants ont envie de se retrouver avec de beaux livres pleins de couleurs, de dessins,de tableaux,de photos,c'est l'éducation du bon gout. Pourquoi leur faire subir l'école ennuyeuse d'autrefois? Ca ne donne guère de résultat,sauf l'envie de fuite. Il faut penser à l'imagination,la création,la culture. Les 3h auxquelles avaient pensé Hollande auraient pu combler un chouia d'inégalité si cela avait été bien pensé:sorties culturelles etc...
Je n'ai pas encore regardé l'émission mais j'ai lu les différents paragraphes. Je sens que comme d'habitude l'apprentissage de la lecture est politisé; il ne devrait y avoir ni gauche ni droite dans ce domaine: la syllabique serait de droite, les autres de gauches ! Enseignante en CP pendant de nombreuses années, j'ai eu l'occasion de pratiquer les méthodes dites mixtes et la méthode syllabique: oui , je peux certifier que la méthode syllabique est extrêmement efficace surtout dans les milieux défavorisés, là où j'exerce. Rien n'empêche par ailleurs de travailler l'implicite, les inférences etc. sur des albums en lecture offerte en attendant l'acquisition d'une lecture fluide. En mathématiques il y a un ordre logique d'apprentissage, il en est de même pour la lecture. Les sons doivent être appris dans un certain ordre, parlez en aux orthophonistes, et dans de nombreux manuels, l'ordre est aberrant. La liberté pédagogique ne doit pas se faire sur le dos des enfants ! D'autre part aucune formation, digne de ce nom, à l'apprentissage de la lecture n'est fait edans les ESPE. C'est un scandale…..
Petie précision à 30 minutes : le placement de produit existe déjà en ce qui concerne les outils informatiques. Quand tous les élèves d'un lycée public ont un accès gratuit à Windows 365, on leur place un produit de façon beaucoup plus puissante qu'en plaçant du Coca Cola dans un exercice de grammaire. En effet, quand on a l'habitude d'utiliser la suite office de Windows, c'est celle-là qu'on va chercher à installer sur son ordinateur. Autrefois il m'arrivait d'expliquer à un élève qu'il pouvait très facilement récupérer une suite office efficace sur Libreoffice. Maintenant c'est un savoir que je ne transmets plus. La loi Peillon avait tenté d'obliger les établissements scolaires à privilégier les solutions logicielles libres. Les éditeurs propriétaires ont réussi à obtenir l'abrogation de cette partie de la loi. Étant donnée la susceptibilité du corps enseignant sur ces histoires de publicité à l'école, je n'ai de cesse de m'étonner du peu de réactions que cela avait provoqué... Je suppose que l'asepct technique de la question, et le fait que peu d'enseignants utilsient des logiciels libres, les amène à fermer facilement les yeux sur cette question. Quant à moi, j'ai affiché un petit pingouin sur mon casier en salle des profs... on fait ce qu'on peut.
Le débat est intéressant, mais vraiment je trouve que DS est extrêmement désagréable avec Philippe Champy qui, sans être coupé systématiquement aurait pu dire la même chose, beaucoup plus rapidement, juste en suivant sa logique de pensée.