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Nicolino : "comment j'ai perdu le combat contre les biocarburants"
Il a suffi d'un article du Monde, pour que resurgissent les souvenirs. Apprenant que les palmiers à huile sont responsables de 40% de la déforestation des pays tropicaux, Fabrice Nicolino se remémore son vieux combat contre les biocarburants (ces plantes alimentaires transformées en carburant automobile). Vieux combat, auquel il a eu bien du mal à intéresser les grandes ONG écologiques et...les médias.
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On peut être pour ou contre les biocarburants, les deux positions ont des arguments sérieux qui se respectent. Par contre, ce qui n'est pas acceptable, c'est de raconter n'importe quoi sous prétexte de sujet technique complexe.
Vous commencez votre chronique en faisant le parallèle entre biocarburants et la déforestation, sous-entendant que les premiers sont responsables de la seconde. Mais en Europe, c'est faux : de fait, les biocarburants issus des "changements d'affectation des sols" (i.e. la déforestation) ne sont pas éligibles au titre de biocarburant. Première intox.
Vous assurez ensuite que les biocarburants émettent plus de gaz à effet de serre que le pétrole. Là aussi, c'est inexact : pour être éligible au titre de biocarburant, l'Europe exige des certificats prouvant qu'ils réduisent au moins de moitié les émissions de gaz à effet de serre par rapport au pétrole. Et la façon de calculer ces certificats fait l'objet d'une norme, certes critiquable, mais qui fait l'objet d'un consensus scientifique qui va bien au-delà d'une publication isolée. 2ème intox.
Vous attaquez ensuite, avec raison, les biocarburants sur l'angle de la compétition avec l'alimentaire. Mais là aussi, l'Europe prend cette problématique en compte en limitant actuellement les biocarburants en compétition à l'alimentaire à 7% (après un objectif initial à 10%), le plafond étant porté à environ 3.5% après 2020. En compensation, l'Europe promeut les biocarburants de 2nde génération (à base de déchets de bois, de paille...) qui ne sont pas en compétition à l'alimentaire. Une précision que vos auditeurs auraient peut-être appréciée.
Dernière chose : le carburant distribué à la pompe dont vous ne connaissez même pas le nom : il s'agit du SP95-E10. Et il ne contient pas au minimum 10% de biocarburant "voire davantage", mais c'est un maximum de 10%. 3ème intox, ça commence à faire beaucoup !
Surtout, vous oubliez volontairement tous les avantages procurés par les biocarburants. Outre la réduction des émissions de gaz à effet de serre donc, ceci crée un débouché supplémentaire à l'agriculture, avec des emplois à la clé, ceci permet de réduire les importations de gazole en provenance de Russie et de rééquilibrer la balance commerciale de la France... Des choses qui ne sont pas tout à fait inintéressantes non plus.
On peut très bien être "pour" ou "contre" les biocarburants. Mais la question la plus intéressante, plutôt que d'éditorialiser à tout va sur leur caractère prétendument "bon" ou "mauvais", c'est de se demander si la somme des avantages qu'on leur confère dépasse (ou non) les inconvénients qui y sont liés. Il n'y a pas de réponse unique à cette question. Mais c'est à la société de la trouver, pas à un éditorialiste qui méconnait le sujet. Et puis ça relève un peu le débat, non ? (notons qu'on peut se poser la même question pour tous les débats sur l'énergie : nucléaire, éolien, gaz de schiste...)
Vous vous plaignez de ne pas avoir été écouté sur les biocarburants. Et si vous commenciez par potasser le dossier avant ?
PS pour l'équipe d'@SI : ce n'est pas joli de diffuser des intox... A quand le rectificatif ?
Vous commencez votre chronique en faisant le parallèle entre biocarburants et la déforestation, sous-entendant que les premiers sont responsables de la seconde. Mais en Europe, c'est faux : de fait, les biocarburants issus des "changements d'affectation des sols" (i.e. la déforestation) ne sont pas éligibles au titre de biocarburant. Première intox.
Vous assurez ensuite que les biocarburants émettent plus de gaz à effet de serre que le pétrole. Là aussi, c'est inexact : pour être éligible au titre de biocarburant, l'Europe exige des certificats prouvant qu'ils réduisent au moins de moitié les émissions de gaz à effet de serre par rapport au pétrole. Et la façon de calculer ces certificats fait l'objet d'une norme, certes critiquable, mais qui fait l'objet d'un consensus scientifique qui va bien au-delà d'une publication isolée. 2ème intox.
Vous attaquez ensuite, avec raison, les biocarburants sur l'angle de la compétition avec l'alimentaire. Mais là aussi, l'Europe prend cette problématique en compte en limitant actuellement les biocarburants en compétition à l'alimentaire à 7% (après un objectif initial à 10%), le plafond étant porté à environ 3.5% après 2020. En compensation, l'Europe promeut les biocarburants de 2nde génération (à base de déchets de bois, de paille...) qui ne sont pas en compétition à l'alimentaire. Une précision que vos auditeurs auraient peut-être appréciée.
Dernière chose : le carburant distribué à la pompe dont vous ne connaissez même pas le nom : il s'agit du SP95-E10. Et il ne contient pas au minimum 10% de biocarburant "voire davantage", mais c'est un maximum de 10%. 3ème intox, ça commence à faire beaucoup !
Surtout, vous oubliez volontairement tous les avantages procurés par les biocarburants. Outre la réduction des émissions de gaz à effet de serre donc, ceci crée un débouché supplémentaire à l'agriculture, avec des emplois à la clé, ceci permet de réduire les importations de gazole en provenance de Russie et de rééquilibrer la balance commerciale de la France... Des choses qui ne sont pas tout à fait inintéressantes non plus.
On peut très bien être "pour" ou "contre" les biocarburants. Mais la question la plus intéressante, plutôt que d'éditorialiser à tout va sur leur caractère prétendument "bon" ou "mauvais", c'est de se demander si la somme des avantages qu'on leur confère dépasse (ou non) les inconvénients qui y sont liés. Il n'y a pas de réponse unique à cette question. Mais c'est à la société de la trouver, pas à un éditorialiste qui méconnait le sujet. Et puis ça relève un peu le débat, non ? (notons qu'on peut se poser la même question pour tous les débats sur l'énergie : nucléaire, éolien, gaz de schiste...)
Vous vous plaignez de ne pas avoir été écouté sur les biocarburants. Et si vous commenciez par potasser le dossier avant ?
PS pour l'équipe d'@SI : ce n'est pas joli de diffuser des intox... A quand le rectificatif ?
Roland DAUPHIN écrit :
- Vous commencez votre chronique en faisant le parallèle entre biocarburants et la déforestation, sous-entendant que les premiers sont responsables de la seconde. Mais en Europe, c'est faux
- Il n'y a pas de réponse unique à cette question. Mais c'est à la société de la trouver, pas à un éditorialiste qui méconnait le sujet. Et puis ça relève un peu le débat, non ?
- Vous vous plaignez de ne pas avoir été écouté sur les biocarburants. Et si vous commenciez par potasser le dossier avant ?
Vos précisions sont intéressantes.
Concernant votre première phrase citée, elle rappelle a contrario que les biocarburants sont responsables de la déforestation ailleurs qu'en Europe. Dans quelle proportions ? En quoi l'argument selon lequel l'Europe ne déforesterait pas dévaluerait-il la lutte contre cette pratique ailleurs dans le monde, coeur du débat dont parle Nicolino, qui touche non seulement à la question du climat mais à celui de la santé ?
En tant que membre de "la société", l'envie me vient de m'assurer de l'exactitude de vos affirmations, mais si je potasse le sujet, plus que Nicolino cela va sans dire, je devrais pouvoir me faire une opinion définitive d'ici peu. Je ne saurais à l'instant mesurer le niveau de connaissances et la compétence de Nicolino, mais je découvre qu'il est possible de douter assez radicalement de ces qualités.
Et puis le mot "intox" fait un peu "vu à la télé", et cadre assez mal avec le débat que semblent vouloir nourrir Nicolino et ASI, renforcé par les éléments que vous lui apportez et dont vous nous assurez de la validité.
Au fait, qui est "la société" ? L'éditorialiste et ses pairs, je vois à peu près, et la pratique est relativement bien délimitée et reconnaissable. En combien de temps pensez-vous que "la société" aura acquis suffisamment de compréhension au sujet des bio-carburants et de pouvoir de décision pertinent et reconnu sur ce sujet pour imposer les bonnes décisions et renvoyer Nicolino à ses études et ASI à un effort d'élévation du débat qui donne plus de sens à sa démarche ?
Ceci dit sans hostilité de ma part.
- Vous commencez votre chronique en faisant le parallèle entre biocarburants et la déforestation, sous-entendant que les premiers sont responsables de la seconde. Mais en Europe, c'est faux
- Il n'y a pas de réponse unique à cette question. Mais c'est à la société de la trouver, pas à un éditorialiste qui méconnait le sujet. Et puis ça relève un peu le débat, non ?
- Vous vous plaignez de ne pas avoir été écouté sur les biocarburants. Et si vous commenciez par potasser le dossier avant ?
Vos précisions sont intéressantes.
Concernant votre première phrase citée, elle rappelle a contrario que les biocarburants sont responsables de la déforestation ailleurs qu'en Europe. Dans quelle proportions ? En quoi l'argument selon lequel l'Europe ne déforesterait pas dévaluerait-il la lutte contre cette pratique ailleurs dans le monde, coeur du débat dont parle Nicolino, qui touche non seulement à la question du climat mais à celui de la santé ?
En tant que membre de "la société", l'envie me vient de m'assurer de l'exactitude de vos affirmations, mais si je potasse le sujet, plus que Nicolino cela va sans dire, je devrais pouvoir me faire une opinion définitive d'ici peu. Je ne saurais à l'instant mesurer le niveau de connaissances et la compétence de Nicolino, mais je découvre qu'il est possible de douter assez radicalement de ces qualités.
Et puis le mot "intox" fait un peu "vu à la télé", et cadre assez mal avec le débat que semblent vouloir nourrir Nicolino et ASI, renforcé par les éléments que vous lui apportez et dont vous nous assurez de la validité.
Au fait, qui est "la société" ? L'éditorialiste et ses pairs, je vois à peu près, et la pratique est relativement bien délimitée et reconnaissable. En combien de temps pensez-vous que "la société" aura acquis suffisamment de compréhension au sujet des bio-carburants et de pouvoir de décision pertinent et reconnu sur ce sujet pour imposer les bonnes décisions et renvoyer Nicolino à ses études et ASI à un effort d'élévation du débat qui donne plus de sens à sa démarche ?
Ceci dit sans hostilité de ma part.
> elle rappelle a contrario que les biocarburants sont responsables de la déforestation ailleurs qu'en Europe. Dans quelle proportions ?
Effectivement. Mais les biocarburants sont utilisés principalement en Europe, Amérique du Nord et Brésil. De ces 3 zones géographiques, seul le Brésil pratique la déforestation à grande échelle pour planter de la canne à sucre à la place (destinée aux biocarburants). Cela fait partie d'une grande politique énergétique de leur part (avec ses avantages... et plein d'inconvénients)
> En combien de temps pensez-vous que "la société" aura acquis suffisamment de compréhension au sujet des bio-carburants et de pouvoir de décision pertinent et reconnu sur ce sujet pour imposer les bonnes décisions
Vaste question ! C'est aussi la question de la démocratie : on demande bien aux gens de voter alors qu'ils maitrisent probablement très peu les enjeux de gouvernement d'un pays... Je suis peut-être naïf, mais je crois qu'il est toujours possible de s'appuyer sur l'intelligence collective pour peu qu'on prenne le soin d'expliquer les enjeux.
Il y a quelques années on parlait de lutter contre la faim dans le monde en fabriquant du bifteck avec du pétrole,maintenant on fait l'inverse...Chaque auto rejette au moins 150 grammes de CO2 pour chaque KM parcouru (voir V9 sur votre certificat d'immatriculation/carte grise) mais ce n'est pas grave.
Quid de la piste des biocarburants uniquement fabriqués par les déchets issus d'une production alimentaire (biomasse), elle même raisonnée (ex: déchets liés à la canne à sucre - bagasse - piste envisagée dans les DOM-TOM) ?
J'avoue que j'ai du mal à comprendre que les bio-carburants soient "pires que le pétrole" en ce qui concerne la production de gaz à effet de serre, vue que les bio-carburants n'en produisent pas.
Plus exactement, le dioxyde de carbone produit par la combustion de l'éthanol n'est que la restitution du dioxyde de carbone pris dans l'atmosphère par les palmiers. Tandis que le dioxyde de carbone produit par les combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz de shistes) s'ajoute au dioxyde de carbone présent naturellement dans l'atmosphère.
Quant à l'argument : "Comment peut-on brûler de la nourriture alors que certaines populations sont sous-alimentées?", il me parait tout à fait loufoque. Quel rapport ?
Plus exactement, le dioxyde de carbone produit par la combustion de l'éthanol n'est que la restitution du dioxyde de carbone pris dans l'atmosphère par les palmiers. Tandis que le dioxyde de carbone produit par les combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz de shistes) s'ajoute au dioxyde de carbone présent naturellement dans l'atmosphère.
Quant à l'argument : "Comment peut-on brûler de la nourriture alors que certaines populations sont sous-alimentées?", il me parait tout à fait loufoque. Quel rapport ?
L'écologiste britannique G. Monbiot avait dénoncé les biocarburants dès 2004 :
Feeding cars not people
avec cette observation :
"The market responds to money, not need. People who own cars have more money than people at risk of starvation. In a contest between their demand for fuel and poor people’s demand for food, the car-owners win every time."
soit , peu ou prou :
"Le marché se préoccupe de la solvabilité, et non des besoins. Les gens qui ont des voitures sont plus solvables que les personnes menacées par la famine. En cas de course entre les besoins de carburant des premiers et les besoins de nourriture des pauvres, ceux qui possèdent une voiture gagneront toujours."
Feeding cars not people
avec cette observation :
"The market responds to money, not need. People who own cars have more money than people at risk of starvation. In a contest between their demand for fuel and poor people’s demand for food, the car-owners win every time."
soit , peu ou prou :
"Le marché se préoccupe de la solvabilité, et non des besoins. Les gens qui ont des voitures sont plus solvables que les personnes menacées par la famine. En cas de course entre les besoins de carburant des premiers et les besoins de nourriture des pauvres, ceux qui possèdent une voiture gagneront toujours."
J'ai pas trop cherché mais, perso, j'avais souvenir de Greenpeace positionné plutôt contre les biocarburants.
Sur leur site :
- 2008, relais d'une dépêche AFP : Les biocarburants responsables de la crise alimentaire
- 2016 : La fausse bonne idée des agrocarburants
Sur le 2nd, faudrait voir ce qu'est ce rapport de la Cour des comptes mentionné dans ce passage : "Le groupe agro-industriel Avril, en situation de quasi-monopole sur le biodiesel, a bénéficié d’un « effet d’aubaine » et d’une « rente de situation ». Ce ne sont pas les ONG qui le disent mais la Cour des comptes."
Sur leur site :
- 2008, relais d'une dépêche AFP : Les biocarburants responsables de la crise alimentaire
- 2016 : La fausse bonne idée des agrocarburants
Sur le 2nd, faudrait voir ce qu'est ce rapport de la Cour des comptes mentionné dans ce passage : "Le groupe agro-industriel Avril, en situation de quasi-monopole sur le biodiesel, a bénéficié d’un « effet d’aubaine » et d’une « rente de situation ». Ce ne sont pas les ONG qui le disent mais la Cour des comptes."
Amer et triste, hein. Mais pas assez pour avoir soutenu le programme le plus écologiste de ceux présentés au premier tour. Voilà, chacun ramasse ses billes, et insulte ceux qui n'ont pas de candidat au deuxième tour. Pardon, je m'avance, peut-être que M. Nicolino a soutenu le candidat en question, finalement. Mais si tel a été le cas, il ne l'a pas ménagé dans une émission d'ASI, ce productiviste qui n'avait rien compris. Amer et triste, c'est cela.
En passant, je ne sais pas vraiment d'où vient le titre de cette chronique, mais c'est gonflé (j'ai perdu le combat...). Si ça se trouve, il faut déposer la formule, que cela ne serve pas à des candidats présidentiels déchus.
En passant, je ne sais pas vraiment d'où vient le titre de cette chronique, mais c'est gonflé (j'ai perdu le combat...). Si ça se trouve, il faut déposer la formule, que cela ne serve pas à des candidats présidentiels déchus.
Il faut vraiment que cette vidéo soit portée sur youtube, qu'on puisse la partager !
En attendant, j'ai voté pour l'article.
Travaillant à l'INRA il y a quelques années, j'ai souvenir d'avoir vu une très belle brochure en papier glacé, montrant que l'INRA se convertissait à l'écologie, et vantant les mérites des biocarburants !
J'étais le seul que ça choquait.
En attendant, j'ai voté pour l'article.
Travaillant à l'INRA il y a quelques années, j'ai souvenir d'avoir vu une très belle brochure en papier glacé, montrant que l'INRA se convertissait à l'écologie, et vantant les mérites des biocarburants !
J'étais le seul que ça choquait.
Souvenirs , souvenirs
Dans les années 70, je terminais mes études de médecine et je m'ouvrais au monde en lisant Le Monde (justement) chaque jour et le Monde Diplo chaque mois.
En ces temps bénis, il n'y avait pas mieux pour faire le tour de la terre à moindre frais.
Je me souviens encore d'avoir lu qu'une multinationale (UNILEVER ) pouvait planter en Malaisie des palmiers à huile sur des milliers d'ha et entretenir ces plantations pendant 15 années avant de pouvoir en tirer ses premiers bénéfices.
J'ai retrouvé l'article dans les archives du Diplo.
Février 1979 Evelyne Le Garrec
De l'agriculture coloniale à l'impérialisme alimentaire. La grande bataille des oléagineux.
« En attendant que les plantations de palmiers d'Unilever (5), la première multinationale agroalimentaire du monde, qui contrôle l'industrie alimentaire du bétail et le marché de la margarine, soient parvenues à maturité en Malaisie, au Brésil, en Afrique. Alors l'huile de palme, l'huile de l'avenir, sera imposée au consommateur comme ce qu'il y a de meilleur. »
Mais hormis cette impressionnante capacité financière des multinationales, il y avait autre chose qui m'intriguait.
A cette époque on connaissait bien la relation entre les mauvaises graisses alimentaires et le dépôt de cholestérol sur la paroi des artères.
Plus le corps gras était riche en acides gras (a.g) saturés, plus il était mauvais pour le cœur et les artères.
L'huile de palme était, de loin, la plus riche en a.g saturés (51%)
Pour comparaison : Tournesol et colza (12%), olive (15%), soja (15%), arachide (19%).
Bien sûr, à l'époque, on ne parlait pas encore de biocarburant. Cette huile était destinée à notre alimentation...
Je comprenais que la parole des médecins, des physiopathologistes et des nutritionnistes ne feraient jamais le poids face à la force de frappe financière des multinationales.
Et effectivement, après un silence médiatique de plusieurs années, on a vu apparaître l'huile de palme dans les produits de l'industrie alimentaire, puis dans la composition des biocarburants.
Et j'ai repensé alors à cet article du Diplo.
Dans les années 70, je terminais mes études de médecine et je m'ouvrais au monde en lisant Le Monde (justement) chaque jour et le Monde Diplo chaque mois.
En ces temps bénis, il n'y avait pas mieux pour faire le tour de la terre à moindre frais.
Je me souviens encore d'avoir lu qu'une multinationale (UNILEVER ) pouvait planter en Malaisie des palmiers à huile sur des milliers d'ha et entretenir ces plantations pendant 15 années avant de pouvoir en tirer ses premiers bénéfices.
J'ai retrouvé l'article dans les archives du Diplo.
Février 1979 Evelyne Le Garrec
De l'agriculture coloniale à l'impérialisme alimentaire. La grande bataille des oléagineux.
« En attendant que les plantations de palmiers d'Unilever (5), la première multinationale agroalimentaire du monde, qui contrôle l'industrie alimentaire du bétail et le marché de la margarine, soient parvenues à maturité en Malaisie, au Brésil, en Afrique. Alors l'huile de palme, l'huile de l'avenir, sera imposée au consommateur comme ce qu'il y a de meilleur. »
Mais hormis cette impressionnante capacité financière des multinationales, il y avait autre chose qui m'intriguait.
A cette époque on connaissait bien la relation entre les mauvaises graisses alimentaires et le dépôt de cholestérol sur la paroi des artères.
Plus le corps gras était riche en acides gras (a.g) saturés, plus il était mauvais pour le cœur et les artères.
L'huile de palme était, de loin, la plus riche en a.g saturés (51%)
Pour comparaison : Tournesol et colza (12%), olive (15%), soja (15%), arachide (19%).
Bien sûr, à l'époque, on ne parlait pas encore de biocarburant. Cette huile était destinée à notre alimentation...
Je comprenais que la parole des médecins, des physiopathologistes et des nutritionnistes ne feraient jamais le poids face à la force de frappe financière des multinationales.
Et effectivement, après un silence médiatique de plusieurs années, on a vu apparaître l'huile de palme dans les produits de l'industrie alimentaire, puis dans la composition des biocarburants.
Et j'ai repensé alors à cet article du Diplo.
quand on arrêtera d'appeler ces carburants des bio carburants, alors que ce sont des agro-carburants, on aura déjà franchi un pas.
Brûler de la nourriture, alors que la famine frappe 1 milliard d'humains, c'est un non sens.
Brûler de la nourriture, alors que la famine frappe 1 milliard d'humains, c'est un non sens.
Merci à vous M. Nicolino, on devrait plus mettre en valeur les porteurs d'avenir plutôt que...
Dans un monde ou les ONG se partagent aussi un marché, se financent aux mêmes sources, et ou la plupart des commentateurs s'énervent contre un Todd ou un NDA, il est utile de laisser ces repères et ces références.
Dans un monde ou les ONG se partagent aussi un marché, se financent aux mêmes sources, et ou la plupart des commentateurs s'énervent contre un Todd ou un NDA, il est utile de laisser ces repères et ces références.
C'est un vrai plaisir que d'écouter F. Nicolino aussi régulièrement. J'en profite pour dire que l'émission sur France Culture qui a remplacé "Terre à Terre" de Ruth Stégassy est, la plupart du temps, devenu une sorte de "C dans l'air" de l'environnement, émission de plateau pour "experts" auto-proclamés, dépolitisant tous les sujets, cherchant le consensus à la mode publicitaire de l'optimisme à tout crin "grâce aux chercheurs on va s'en sortir", bref une petite catastrophe écolo-radiophonique. J'en apprécie d'autant plus les chroniques de Nicolino dans ASI.
IL est dans une boite ? Laissez le sortir !!!!
Je suis très ignare en la matière, et je découvre avec intérêt.
Peut-on imaginer, lorsque le sujet s'y prête, que des liens ou références biblio figurent sous la vidéo ?
Merci pour vos chroniques et votre ton.
Peut-on imaginer, lorsque le sujet s'y prête, que des liens ou références biblio figurent sous la vidéo ?
Merci pour vos chroniques et votre ton.
J'avais lu cette histoire dans votre livre "qui a tué l'écologie ?" en 2011, merci de me la rappeler avec tous les détails.