Nos Vies Numériques - 8
Alors qu'il s'énonce partout que les "data", les données personnelles, sont le nouvel or noir que s'arrachent les super prédateurs de la planète, on observe leur trafic avec un oeil circonspect, et l'on persiste à vouloir communiquer dans un relatif secret avec les partenaires de nos échanges : sites institutionnels, réseaux sociaux, tous ces espaces nous offrent des zones semi-privatisées auxquelles on n'accède qu'avec un pass, nos fameux codes secrets censés nous mettre à l'abri des indiscrétions et des hackers. C'est peu dire qu'on ne croit guère à leurs vertus préservatives... et que ça ne nous empêche pas de continuer d'avoir sur la toile toutes sortes de rapports.
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Derniers commentaires
Les technologies que vos marelles exploitent participent à votre nudité . Vous avez toujours le choix, en deux mots : courrier traditionnel.
Vous utilisez une technologie que vous en comprennez pas, vous en faites cependant commerce, pourquoi un informaticien quelquonque viendrait un jour fouiller dans votre activité numérique, hein ?
Tous les outils de surveillance sont mis en place par les services que vous utilisez, le vilain pirate n'a qu'à se servir chez eux.
Vos mignons messages codés sur les réseaux sociaux ne vous protègent que d'une clientèle potentiellement dangeureuse certes, mais très limitée.
Le vrai danger récurent est plutôt de confier vos données à des réseaux centralisés. Gardez en conscience qu'un ordinateur est fait pour copier et un réseau pour diffuser. Vouloir modifier cela, c'est nier la technologie que vous utilisez pour vous afficher à votre corps défendant (enfin si peu).
Tips ! Apprenez à créer des phrases de passe mnémotechniques qui respectent la procédure élémentaire de sécurité. Vous n'aurez plus honte.
NB: Vous publiez votre billet sur un site qui traque (au moins à titre personnel) ses lecteurs.
http://harmoniques-nuances.blogspot.fr/2013/12/il-na-rencontre-personne-meconte-de-noel.html
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Votre texte/commentaire est très beau, abracadabra, désespérément beau. Cependant, votre désespérance n'est pas à l'abri du soupçon de complaisance, car après tout, qui vous oblige à accepter ce destin de fenêtre que vous nous prédisez ?
Une fenêtre, ça se ferme, ça s'occulte. On peut aussi enjamber la fenêtre, au pire.
Sur la toile anonyme,
J'essaime
Mille fragments d’intime"
Cette chronique est un symptôme : les éléments que le texte associe à l'intimité sur Internet, compte bancaire, consommation, bilan de santé, dévoilent en creux la dissolution progressive qui s'opère, révèlent une dérive encore largement impensée. Loin de la vie intérieure d'un être, l'intimité dans notre monde technologique se désagrège en une étrange notion extérieure et digitale, alors que sa nature était jadis d'être précisément impénétrable à l'analyse, insondable, inaccessible, toujours rebelle à la "capture". Ce glissement de sens n'est pas anodin, il reflète, à mon sens, une évolution profonde du rapport à soi-même. Ce que nous protégeons n'est qu'un ersatz d'intimité, une intimité au rabais faite de données quantifiables et de petits secrets dérisoires et prosaïques. Comme si la connexion devenue permanente réduisait le champ de cette intimité, ne réservait plus qu'un espace réduit au dialogue intérieur. La distance de soi à soi s'accroit, l'écran s'interpose, et, à proprement parler, fait écran. L'introspection devient exception, la diversion opère et soulage.
Car, évidemment, les "prédateurs" ne s'intéressent pas à nos intimités, ce ne sont pas des hackers des cœurs. Tant pis pour notre orgueil : nos individus, nos êtres profonds ne craignent rien, il n'y a d'ailleurs presque plus rien à dérober, ce ne serait que l'effraction d'un entrepôt vide. La paranoïa augmente à proportion de l'insignifiance du danger. Il faudrait au contraire nous voir inconsolables, solitaires accrochés à des claviers, tentant de jeter par la fenêtre de nos navigateurs des fragments de nos vies, des tessons de nos êtres, essayant vainement d'égratigner le virtuel, dans l'espoir de l'obole d'une attention, d'un like anonyme. Comme une plongée au milieu de la foule, à la quête d'un regard qui briserait nos dérélictions connectées, et qui nous révélerait vivants. Plus grave qu'être étranger à soi-même, être mort à soi-même.
Ce que nous pourrions perdre dans cette évolution est infime et précieux. Le monde devient impasse, la fuite n'est plus possible. Nous nous faisons barrage. Notre solitude change de nature, elle s'aggrave en s’appauvrissant, devient à la lettre désespérée, dénuée d’espoir, plus accablante. Le soi n’est plus un moi. Nous ne sommes plus que des ombres du web, des fantômes du réseau, aux identités empruntées, marionnettes sans âme, avatars déstructurés. La rêverie est un vieux rêve, le sable gagne nos imaginaires et l'intériorité s'atrophie, se morcelant en profils numériques. La monade de Leibniz était sans fenêtre, je crains que notre destin soit de n'être plus que fenêtres.
Mais c'est très beau. Comme certains poèmes (ou certains tableaux) où l'on n'est pas sûr de bien comprendre mais que l'on trouve irrésistiblement magnifiques.
;-)
Merde.
Par contre il y a un vrai problème de structure, besoin d’un nouveau rôle, d’une « sphère privée »/compte pour les données clés, et séparation des rôles. Et clairement aucune loi uniquement « défensive sur l’existant » ne fonctionnera à ce sujet.
Et surtout ---aucun besoin d'ID unique par utilisateur partagé entre tous les "services"---, pour que les choses fonctionnent "sans friction" (leitmotiv MZ), il serait vraiment pas mal que ce ne soit pas oublié dans le contexte IDéNum :
http://iiscn.wordpress.com/2011/06/29/idenum-une-mauvaise-idee/
Le rapport "Colin/Collin" représente surtout le summum de la fainéantise intellectuelle à ce sujet.
Sans parler de la capacité à mesurer la chose et à toutes les niaiseries allant avec "données personnelles nouveau relai de croissance etc".
On nage vraiment en plein DÉLIRE (et ignorance crasse du fait que cela fait fuir énormément de personnes), d'ailleurs sans doute les mêmes personnes incapable de savoir que la crise actuelle est aussi voir surtout un monstrueux choc pétrolier, et que les "données" n'ont jamais remis du pétrole en terre :
http://blogs.mediapart.fr/blog/yt75/030713/transition-energetique-crise-actuelle
Rien à voir ? Vous pouvez trouver un ou des discours de Nellie Kroes où elle déclare sans rire que les données (je sais plus si spécifiquement personnelle dans ce cas) sont le nouveau pétrole de l'économie.
Les données personnelles des réseaux sociaux servent à vendre un meilleur produit aux annonceurs (quand elles ne sont pas vendue directement), c'est à dire comme Le Lay parlait du fait qu'il vendait du temps de cerveau disponible, exactement la même chose ici, avec en plus le fait de choisir la bonne pub en fonction de la cervelle en question.
Au moins savoir qu'il n'y a aucune "fatalité technique" dans ce business model, et qu'autre chose serait possible.
Autre chose, et précisément la même chose, est d'ailleurs aussi nécessaire dans le contexte du contenu sur le net et de l'évolution de l'offre légale actuelle :
http://iiscn.wordpress.com/2013/10/16/contenu-sur-le-net-piratage-offre-legale-resume/
A moins que l'on considère le fait que tout cela se termine chez 2 ou 3 monstres de la techno n'ai aucune importance, et aussi comme parfaitement normal que les deux ou trois monstres en question aient aussi la liste des oeuvres/publication de votre bibliothèque personnelle (disco, video, ludo, sito, etc, thèque).
Mais revenons à la marelle et à ses innombrables combinaisons censées protéger nos jardins secrets.
En effet les mots de passe et autres artifices que nous avons péniblement inventés résistent aux hackers et autres intérimaires des agences dites de sécurité aussi bien que le nœud Gordien a résisté à Alexandre.
Merci donc pour ce « vade-mecum de cryptage » poétique, éternel et solidement installé sur la connivence.
Cave, amicorum optime, ne vividius patefacias…
Jules Romains, les Copains, le discours de Broudier
Tant mieux, pour le désamour de "Mona" et tant mieux pour la surveillance rapprochée.
Sur ce, bonne continuation.
yG
Je cherche une chute. La voilà.
Y a des fois, comme ça, où j'entrave que dalle à c'que jaspine Strumfenberg (Aloys von).
depuis toujours...
à voté
gamma
- adresse mail valide et vérifiée (tiens tiens!)
- nom, prénom, age, sexe, code postal...
Et facebook et la NSA, c'est toute notre activité et nos contacts qui circulent et qui passent au crible du data mining. Le data mining ou l'art de découvrir l'information en plus grâce à l'information que l'on a.
Bon pour les sites avec codes par sudoku, c'est surtout destiné afin d'éviter les keyloggers, spywares volontaires ou involontaires
(n'importe qui peut surveiller ce qui est tapé sur son ordinateur > en édition libre qui plus est <
Sinon, il y a toujours le bon vieil historique :)