Nuit debout : "Ce n'est pas Periscope qui va foutre la trouille à Valls !"
Et maintenant, que va devenir La Nuit debout ? Que va devenir ce mouvement social imprévu, inclassable, hyper-connecté, et qui s’est étendu ces derniers jours à plusieurs villes de province et d’Europe ? Faute de boule de cristal, on peut néanmoins tenter de comprendre le mouvement en le comparant à d’autres rassemblements similaires mais aussi à des mouvements revendicatifs plus traditionnels avec nos trois invités : Jean-Pierre Mercier, délégué syndical CGT de PSA Peugeot Citroën, Arnaud Contreras, producteur pour RFI et France Culture et Judith Bernard, fondatrice du site Hors-Série et partie prenante du mouvement.
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Derniers commentaires
je me permets de poster ici (en mon nom propre, bien évidemment) la vidéo du plateau radio organisé par nuit debout toulouse, FMR radio, et campus fm, avec la participation de plusieurs invités a l'occasion de Global Debout , (commémoration du 15M)
Le sujet étant "la relation entre la presse et les mouvements sociaux", l'émission me paraît faire écho aux problématiques d'arrêt sur image, et de cette émission.
L'idée était d'inviter des journalistes en tant qu'invités, et des participants à nuit debout. Préparée par la commission animation et des journalistes, le plateau a été possible grâce à la collaboration de nombreux partenaires, merci à eux.
C'est aussi l'occasion de découvrir un peu comment cela se passe à Toulouse.
Suite à cela, la commission communication travaille à reproduire ce genre de dispositif, n'hésitez donc pas à donner vos avis .
https://www.youtube.com/watch?v=BGkiFbZ6_Iw
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Je ne comprends pas, vue de ma lointaine province, cette manifestation.
J'imagine une place Tahrir avec ses tentes... ses conséquences...
Voilà pourquoi Jean-Pierre Mercier ne voulait pas participer à Nuit Debout !
http://www.lutte-ouvriere-journal.org/2016/04/13/nuit-debout-lambiguite-dun-mouvement_67221.html
- d'un côté twitt de la préfecture qui exhibe une vitrine cassée pour faire haro sur les manifestants,
- et de l'autre côté des twitts de gens qui filment et qui disent avoir le plan du gars qui casse et qui ensuite tape la discute avec les CRS, alors qu'il devrait être en train de courir, coursé, et de se faire balancer au sol face la première (vu à la télé) par ces mêmes CRS.
[blogs.mediapart.fr]
Excellent!
https://blogs.mediapart.fr/swank/blog/110416/daniel-schneidermann-l-homme-qui-savait-tout
Je ne crois pas en la grève générale en l'état des choses. En l'état de crainte générale de chacun pour son emploi.
Mais il est une arme plus adaptée et plus terrible qui demanderait par contre une discipline de fer : la grève de la consommation, autre que celle des produits de première nécessité.
Et cette forme de grève aurait un impact décisif sur les Peugeot, Valls et Macron.
http://www.clicanoo.re/518517-greve-du-btp-des-jeunes-de-la-riviere-des-galets-s-en-melent.html#forum1094931
Faut dire que le medef y est allé fort en provocation: la federation du BTP a donné un ultimatum aux syndicats pour accepter leur proposition d'augmentation de 0,8% dans le cadre des NAO sous peine de passer à 0,4% a compter du 12 avril midi. Une provocation gratuite de la part de l'un des représentant de la federation du BPT qui part à la retraite la semaine prochaine...
Et dire que je lis régulièrement le blog de LO où s'écrit toujours des analyses pertinentes de l'état de notre société. Ha ! oui une dernière chose : le compromis n'est pas forcément une compromission.
Le PIR(e) est à voir chez HS et payer pour ça en plus ? Non mais vous rigolez madame Bernard ?
tout se perd, ma bon' dame !
Judith Bernard pose des vraies questions à Houria Bouteldja, qui donne des vraies réponses, avec lesquelles on n'est pas obligé d'être d'accord, mais qui peuvent faire réfléchir.
Mais bon, on est à l'ère du buzz hein. C'est mieux de s'en tenir à 3 phrases sorties de leur contexte, et rassemblées dans une séquence youtube de 3 minutes.
Pile poil de quoi ne pas renouveler son abonnement après des anti Mélenchonades à répétition . Lassant .Ciao .Abonnés de la première heure...
"Les races, on le sait, n’existent pas ; le racisme pourtant existe, mais cela on ne le sait que variablement, selon qu’on en fait soi-même l’expérience, ou pas. Peut-être est-ce d’avoir enseigné dans les lycées du « 9-3 » depuis quinze ans ? D’avoir côtoyé des ados « non-blancs » gorgés d’offense, infiniment blessés et bouleversants ? La révolte des racisés me prend à la gorge : elle m’interpelle, elle me convoque, elle réclame justice et je veux lui faire droit.
Le livre d’Houria Bouteldja vient donner une forme à cette révolte, et je veux les accueillir (le livre, son auteure), quitte à me les prendre en pleine face. Dès le titre, ça claque : Les Blancs, les Juifs et nous – ces catégories suspectes, trop séparées, froidement mises à distance – et la gifle aussitôt change de courbe, le geste se métamorphose en sous-titre : Vers une politique de l’amour révolutionnaire. Tout le livre tient dans l’ambivalence de ce geste qui tout ensemble accuse et appelle, geste qu’il faut attentivement regarder et, me semble-t-il, accepter de recevoir.
C’est un exercice difficile. Houria Bouteldja appartient au Parti des Indigènes de la République, que sa réputation sulfureuse a rendu « infréquentable » aux yeux d’une large frange de la gauche pourtant officiellement soucieuse d’antiracisme. Les autoproclamés Indigènes seraient « racistes » (anti-blancs) et même « antisémites » (puisqu’il sont antisionistes). Regrettables contresens qui confondent la violence avec la haine ; qui oublient qu’on ne s’émancipe jamais d’une domination sans une lutte révolutionnaire, laquelle n’est pas un pique-nique. Mais un combat, si vigoureux soit-il, exige aussi beaucoup d’exactitude pour ne pas virer au massacre : si la lutte est justifiée, elle ne paraît pas toujours juste et l’on voudrait souvent l’ajuster pour pouvoir la rejoindre tout à fait. C’est décidément un exercice difficile, car Houria Bouteldja ouvre le dialogue comme on ouvre le feu.
Sa rhétorique est celle des offensés qui ne consentent plus à l’offense : elle puise dans la provocation, cherche l’affrontement, veut inspirer la crainte – qui permet d’être enfin respecté, quand les autres voies ont invariablement échoué. Le PIR fait peur, et ça lui convient : c’est une dimension de sa tactique, qui passe par des transgressions faussement désinvoltes parmi les totems et les tabous de notre époque. Nulle inconséquence dans cette audace blasphématoire ; il s’agit de « leur faire peur ». A qui ? Aux Blancs. Oui, les Blancs, ça existe, quoi qu’il nous en coûte de l’admettre. Non comme essence, mais comme condition sociale. Une condition de dominants historiques qui a constitué, dès la découverte du "Nouveau Monde" en 1492, les non-Blancs en dominés, selon une hiérarchie raciale que le droit prétend interdire, mais que les faits, têtus comme on sait, persistent à prouver.
Il importe d’en finir avec cette hiérarchie raciale, ce qui suppose d'en reconnaître d’abord les effets, bien réels, et d’entendre ce que les racisés ont à en dire, fût-ce dans une langue trempée à la colère. Il faut les entendre, car ils ont beaucoup à nous dire, et à offrir aussi : des alliances, un combat à mener de front, et même : « l’amour révolutionnaire ». Révolutionnaire, parce que c'est le capitalisme qu'il s'agit de renverser ; comme il a bati son empire sur la colonisation, il n'est pas absurde de mettre la cause décoloniale au coeur de la lutte. Quant à l'amour, c’est moins suave que ça n’en a l’air : ça suppose à la fois de se prendre la main et de se prendre des baffes. Mais le jeu en vaut la chandelle : selon Houria Bouteldja c’est la dernière option, juste avant la fin du monde, pour en changer in extremis, et l’arracher à la barbarie. A moins qu'il ne soit, déjà, trop tard ?"
Tremblez tristes blafards, le jihad de l'amour révolutionnaire est là ! (oui, Merle vient de me convertir à l'Islam, c'est la panique, panique, panique).
Merci Faab pour votre travail de pédagogie vis à vis des exaltés islamophobes.
Sur d'autres sujet nous sommes en désaccord mais vous résistez intelligemment à la lame de fond anti musulmane.
Je fourni ce lien aux Martagon , M.Pat, Yannix, Munstead, Fan de Canard et tous ceux qui s'évanouissent à chaque fois qu'on tend le micro à des figures comme Bouteldja et qui pestent contre les indivisbles ou LMSI en les trouvant dangereux.
J'aimerai qu'ils acceptent de s'interroger sur les dispositif médiatiques iniques et injurieux auxquels tout arabe ou tout musulman est confronté en France depuis 20 ans. ( Pour ça qu'ils rugissent à chaque fois qu'on traite correctement un Médine, un Ramadan ou une Bouteldja )
Cet interview de Marwan Muhammad du CCIF est un modèle du genre pour moi car la personne [s]soumise à la question[/s] interrogée réussi l'exploit de déconstruire en direct le dispositif dans lequel le journaliste essaie de l'enfermer. A visionner avec bienveillance https://www.youtube.com/watch?v=gMptf3il1no
Je me régale quand ce genre de moment de vérité vient bousculer le train train de la stigmatisation systémique du musulman.
Mes adversaires du forum aurons-t-ils l'humanité et l'empathie nécessaire pour interpréter les choses de la même façon que moi? j'en doute mais je remet une pièce dans la machine en précisant que le doute m'habite.
Je ne sais pas quoi faire pour leur dire qu'ils se trompent de combat et qu'ils sont les agresseurs.
Face à ces hordes de petit bourgeois soit disant de gauche mais complètement arque-boutés sur des sujets aussi insignifiant que l'habillement des femmes et la question religieuse je suis de plus en plus séduit par la radicalité tout aussi intransigeante du type indigènes de la République ou brigade antinégrophobie.
A l'époque des black panthers ou de la nation of islam on sait pour qui ils aurait roulés. Tant de figures que j'admire : Césaire, Fanon, Huey Newton, Agela Davis, Malcolm X, Cheikh Anta diop ou Fela Kuti ont été cloués au pilori pour les même raisons exactement.
En tant que métis je n'aime pas le communautarisme car je sais que c'est une illusion qui peut mener à la désillusion mais on atteint un tel niveau de communautarisme blanc laïc (complètement inconscient ) chez les personnes qui encourage à ce qu'on traite les musulmans qui ne baissent pas la tête et qui ne se flagellent pas comme des merdes.
Ces donneurs leçons me foutent en rogne. Notre premier ministre tue la laïcité en s'en prenant aux femmes voilées au nom de la laïcité. C'est le comble du comble.
Pour vous rassurer la dernière prestation de Bouteljah chez Taddei et l'extrait que j'ai vu de hors série ne me font pas changer d'avis : cette femme est une ordure.
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Je vais voir si je trouve un endroit dans le forum où en parler sans que ce soit trop hors-sujet.
Mais pour combiner Nuit Debout et les thématiques de l'entretien, une question, par curiosité : a-t-on vu des femmes en hijab dans les prises de parole à République ? Quelqu'un a parlé de l'"apartheid" selon Valls ? On se limite à dire qu'on diffuse du rap comme preuve qu'on s'intéresse "aux-banlieues" (le sauvageon viendra-t-il à l'appel de la beatbox...) ?
Oui
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"Très intéressante émission. Une pénétration approfondie et intelligente dans le texte d' Houria Bouteldja que je ne connaissais que par quelques échos plutôt défavorables.
Par ses questions subtilement extérieurement référencées, Judith Bernard met en évidence des faiblesses dans une rhétorique à priori séduisante.
Elle nous laisse un peu sur notre faim en ne poussant pas son avantage comme dans le cas du colonialisme arabo-musulman. Cette émission m'a permis de réévaluer mon opinion mal documentée sur Houria Bouteldja. Merci Hors-Série. "
Et par la même vous pourrais peut être me dire ce que vous en pensez.
Ou pas?
En même temps, Houria Bouteldja a son rond de serviette dans une émission du service public. On a vu pire, comme ostracisme.
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Mais (quand même, comme Boueldja avec Lordon) l'islam (ou l'islamisme) est au centre d'un certains nombre de problématiques en ce moment... Se poser des questions à ce sujet transforme tous ceux qui s'interrogent en ignobles racistes... C'est sur que les propos de Bouteldja sont exempt de tout racisme (sans parler de sa tolérance pour les homosexuels...)
Mais j'avoue que je n'ai pas lu son livre, je crois que le courage (et l'envie aussi) va (vont) me manquer...
Je vous laisse à votre radicalité bourgeonnante... A mon niveau je continue ma radicalisation de blanc laïc... Un peu contraint et forcé.
Méfiance, Dion est un Blanc. Il est donc raciste. Probablement athée, sa responsabilité est engagée dans cette "impiété collective" qui menace la France.
Pauvre fille.
Pour rappel "blanc" = condition sociale (cf présentation de l'émission plus haut).
Vous savez, ce genre de truc qui fait que certains ont droit à un contrôle policier et pas d'autres ou qu'on a testé les CV anonymisé pour éviter l'effet produit par le fait de s'appeler "Mohammed".
D'autres part, "race" est utilisé avec le terme "racisé" (perso, j'eus préféré que ce soit "racialisé" mais c'est "racisé" qui s'est imposé dans les milieux militants), c'est-à-dire le fait d'être assigné à une de ces catégories créées par les européens, le genre Zemmour pour qui "Noir" concerne des gens de Chicago à la Nouvelle-Calédonie, qui est aussi myope qu'un gars du XIXe siècle, ne voit pas de différence.
Au moins, ce que Dion a réussi à voir, c'est que Bouteldja s'appuie sur Genet, et sur Sartre : elle en parle avec Judith Bernard qui lui demande pourquoi elle ne s'est pas appuyé sur les figures classiques des combats anti-coloniaux ou pour les droits civiques des noirs américains (Césaire, Fanon,, Malcom X, Luther King, Angela Davis etc.). D'après vous ? Pourquoi Sartre et Genet ?
Les abonnés d’ASI ne l’ont pas vue. Et ce n’est pas le sujet de l’émission ci-présente.
Du coup, les commentaires ressemblent à du charabia.
Causez-en sur Hors-Série, siouplait. Merci.
On peut au moins faire remarquer que le bouquin de Bouteldja mérite sans doute d'être lu si on s'intéresse au sentiment d'"apartheid" en France et ce que ça implique pour les luttes sociales.
Dans les mots de Bouteldja reprenant Raffarin, ça donne en gros : il y a la France d'en haut, la France d'en bas et la France d'en-dessous d'en bas, celle à qui on dit "rentre chez toi".
On sent bien depuis quelques années que c'est un problème à gauche à cause de l'Islam, ça a été évoqué lors des attentats de novembre avec le ciblage des "terrasses", quand le mouvement #onvautmieuxqueca fait sa vidéo, Usul explique qu'il prend soin d'y inviter Naya qui traite de ces sujets (moyennement à mon goût) et lorsque l'émission de Hors-série est présentée sur @si c'est avec le titre "Lordon ne dit rien sur l'offensive contre les musulmans" (Bouteldja, PIR).
Pour ma part, je verrais bien la question comme : où sont "les-banlieues" dans tout ça ? Quelle différence entre Nuit Debout et les révoltes de 2005 ? Aurait-on d'un côté un prolétariat/bourgeoisie (au moins en capital culturel pour parler bourdieusien) politisé et de l'autre un sous-prolétariat sans conscience politique ? Ou bien le politique ne peut pas s'exprimer de la même manière selon qu'on soit à République ou à la cité des 4000, au centre ou dans les marges, "blanc" ou "non-blanc" ?
"Blanc" comme condition sociale, ça veut dire "normal", caractéristique associée au prototype de Français, qu'on ne met pas dans une minorité. En cela, Bouteldja dit par exemple qu'elle est "blanchie", dans un entre-deux des conditions socio-politiques, ce qu'elle voit notamment en Algérie où elle est vue française tandis qu'en France on la dit "arabe".
Enfin bon, difficile d'exposer toutes ces thématiques qui renvoient aux études et langages de l'anti-colonialisme ou des luttes pour les droits civiques américains.
Recommandation de lecture au passage : "Orphée noir" préface de Sartre à "Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache" de Senghor.
"Ecoutez le monde blanc
horriblement las de son effort immense
ses articulations rebelles craquer sous les étoiles dures,
ses raideurs d'acier bleu transperçant la chair mystique
écoute ses victoires proditoires trompeter ses défaites
écoute aux alibis grandioses son piètre trébuchement
Pitié pour nos vainqueurs omniscients et naïfs."
Cahier d'un retour au pays natal, Aimé Césaire
. Après nous sommes tellement habitués aux forums des émissions d'asi qu'il est parfois frustrant de ne pas pouvoir discuter des émissions de Hors-série (qui ne possède pas de forum).
Et j'en suis d'autant plus frustrée qu'étant en train de lire le bouquin en question et après avoir vu l'émission, je ne suis pas du tout, du tout emballée par la proposition amoureuse de l'auteur !
Ce n'est pas un texte émancipateur, à aucun point de vue. Aux blancs, elle dit "l'Islam ne vous appartient pas, vous ne pouvez ni le commenter ni le comparer ni le critiquer, il vous est tabou; démantelez, détruisez Israël; ne vous souciez ni des femmes, ni des homosexuels ni des apostats indigènes, ils sont à nous et en aucun cas vous ne devez vous en mêler, l'individu indigène devant céder le pas à la communauté souffrante ; vous pouvez faire des enfants avec nous à nos conditions, c'est à dire par la conversion (ça ce n'est pas dans le texte mais les références "biologiques" qui affleurent dans son bouquin trouvent un étrange écho à son entretien à Vacarme); ainsi nous serons quitte de l'esclavage et de la colonisation et alors, en échange nous vous aiderons à détruire le capitalisme. Sinon c'est la guerre civile"
Quel beau contrat social !
Mais j'ai encore la chance de ne pas être juive car là c'est carrément "Luttons ensemble contre tous les états-nations (c'est proposé aussi aux blancs) mais en premier lieu Israël. Attention, pas dans une idée anarchiste (dépassement de la famille, de la tribu, de la patrie puis enfin de la nation), non, pour revenir à ce que Dieu a donné aux Hommes, c'est à dire des terres d'essence arabe ou occidentale et qui ne peuvent donc être juives (ni rrom du coup) en aucun cas. Sinon, c'est la haine et ça sera de votre faute."
Alors là, y a même pas de contrat, juste une obligation morale (elle qui fustige le racisme moral, c'est assez cocasse) assortie d'une franche menace.
Bref, et promis, je ne parlerais plus de ça Oblivion ici, mais réfléchir sur les banlieues "non-blanches", leur absence dans le mouvement Nuitdebout et dans la prise de parole politique avec le texte de Bouteldja me semble pernicieux.
En tout cas, elle va peut-être en faire un best-seller si on l'achète pour mieux l'aimer ou le détester...
Les Blancs disent...
Les Blancs disent que c'était un bon nègre, un vrai bon nègre, le bon nègre à son bon maître.
Je dis hurrah !
C'était un très bon nègre,
la misère lui avait blessé poitrine et dos et on avait fourré dans sa pauvre cervelle qu'une fatalité pesait sur lui qu'on ne prend pas au collet ; qu'il n'avait pas puissance sur son propre destin ; qu'un Seigneur méchant avait de toute éternité écrit des lois d'interdiction en sa nature pelvienne ; et d'être le bon nègre ; de croire honnêtement à son indignité, sans curiosité perverse de vérifier jamais les hiéroglyphes fatidiques.
C'était un très bon nègre
(...)
le négrier craque de toute part... Son ventre se convulsé et résonne... L'affreux ténia de sa cargaison ronge les boyaux fétides de l'étrange nourrisson des mers !
Et ni l'allégresse des voiles gonflées comme une poche de doublons rebondie, ni les tours joués à la sottise dangereuse des frégates policières ne l'empêchent d'entendre la menace de ses grondements intestins.
Aimé Césaire, Cahier d'un retour au pays natal, éd. Présence africaine, 1947
Sa posture de radicalité est extrêmement séduisante pour des personnes qui, j'en fais partie, se sentent appartenir (malgré eux) au groupe des non blancs.
Mais c'est une pensée adolescente, irrationnelle et racialiste qui propose de diviser pour rassembler.
Mais les opérations de comm antimusulmane du gouvernement me rendent extrêmement sensible aux personnes qui proposent, comme le fit Malcolm X en son temps, d'inverser le dispositif. De ne plus baisser la tête de ne plus s'excuser.
Que l'interviewé indigène ne se retrouve plus dans une position d'accusé, de délinquant devant se justifier de ces actes mais au contraire qu'il accuse l'intervieweur (blanc comme toujours) et lui demande des comptes
J'ai une branche de ma famille musulmane très pratiquante en mode voile pélerinage prosélytisme et tout l'attirail ce sont des gens comme les autres ils ne menacent en rien le vivre ensemble et sont très humbles. Très peu éduqués pas de livre pas d'accès à la culture immigrés récent arrivés en France après le génocide.
Ils vivent dans un ghetto fançais cité HLM de Tours aux côté des fils et filles d'immigrés africains arrivés bien avant eux car c'est le seul endroit ou on trouve a se loger quand on est noir et pauvre. Et culturellement ils sont à des années lumières des forum d'ASI. 15 ans en France à vivre entourés d'autres non blancs.
Que tout ces donneurs de leçons qui les insultent à longueur de temps aillent se faire voir! Ceux qui veulent empêcher à ma tante de monter dans un bus pour une sortie scolaire ou a ma cousine de trouver du travail.
Qu'un seul de ces privilégiés qui n'ont connu ni la guerre ni le racisme ni la discrimination touche à un de leur cheveux et ils me trouverons sur leur chemin pour les défendre .
S'ils savaient ce que ça fait de se faire chier dessus sans arrêt ils ne traiterai pas d'ordure Bouteldja il lui tendrai la main en lui demandant de se calmer un peu.
Je navigue dans les deux mondes et je constate de jour en jour le repli sur soi de certains blancs charlie catho zombie petit bourgeois de gauche intellectuelle .
Leur couroux est provoqué par une découverte soudaine de l'altérité qui leur était cachée du temps ou le noir et l'arabe était un être exotique dépourvu de toute pensée autonome et qu'on pouvait le convoquer comme une figure de l'opprimé sans qu'il puisse parler de sa condition.
Du temps ou les niqab étaient cantonnés au XVIe et au champs Élisée il n'y avait aucun souci d'ailleurs il n'y a pas vraiment de souci les amitiés franco saoudiennes se portent bien.
Quand il ne correspond pas à l'image de bon sauvage qu'on lui prêtait la déception est si grande que l'amour se transforme en haine les bataillons de françaises de la troisième génération voilée et les rappeur façon Médine sont des agression pour le regard de cette vieille gauche moisie.
Je place cette gauche dans le même panier que les indigènes de la République ils sont également excessifs ce sont des extrémistes et s'il faut sermonner un des deux pôles je choisi de m'en prendre au fort plutôt qu'au faible.
P.S. : et du coup, je n'entends pas là une pensée adolescente mais une pensée de combat, encore en recherche (elle le dit dans l'entretien) mais adulte.
Ça se discute. Je gère des ados et je constate qu'ils ont du mal a prendre du recul à se distancier de leur condition pour appréhender celle des autres.
Son différentialisme à un côté rebelle en pacotille et la condition d'indigène en 2016 c'est quand même autre chose qu'en 1966.
Mais c'est parce que je suis en profond désaccord sur sa hiérarchie des luttes pour moi la condition sociale prime sur la condition ethno raciale elle ne devrait pas demander au Klur de faire un effort ils sont déclassés et relégués pas à cause de leur couleur mais ça change pas grand chose.
Et puis je vis en Martinique ici la bourgeoisie mulâtre (capital financier et culturel au top) a été biberonnée aux écrits de Césaire et Fanon ce que je vois c'est qu'ils ne veulent pas mettre fin à la domination mais être eux aussi de légitime dominants. Rentrer dans les cercles de pouvoirs sans barrières.
Adolescente au sens ou elle fait ce qu'elle reproche aux autres. Ils sont européocentrés elle est européocentrée. Elle croit parler pour les damnés de la terre mais en réalité elle parle surtout pour les damnés de la France (et encore les asiatiques qui ont connu le colonialisme ne sont pas dans son univers)
Malcolm X avait mis de l'eau dans son vin (ah ah) après son pélerinage à la Mecque Bouteldja gagnerait à voyager davantage et à pénétrer un monde ou on se fout d'Hitler mais on se fout aussi de l'Islam des arabes des noirs.
Tiens au Japon par exemple? Échange de regard avec Merle dans l'avion coup de foudre et métissage.
Je suis fatigué...
J'attendrais d'avoir lu son bouquin pour me faire une idée plus précise de là où elle en est mais de ce qu'elle dit dans l'entretien, elle me semble consciente de tout ça.
Par exemple, quand elle se dit "blanchie", elle exprime sa position dans un entre-deux : vue comme française, "blanche", en Algérie, comme "arabe" en France. Quand Judith l'interroge sur le rapport à sa base parce qu'on reproche au PIR d'être un groupe peu représentatif et assez intellectuel, elle ne nie pas que c'est compliqué pour eux, ne serait-ce que parce qu'ils sont mal vus des pouvoirs publics et que les associations subventionnées les évite, mais elle défend l'importance de l'intellectuel, de penser la décolonisation, sans croire que tout a été fait une fois qu'on a dit "le racisme c'est mal", "touche pas à mon pote", à bas l'esclavage" etc.
De Zemmour au jihadisme en passant par les trucs genre Kemi Seba, le moins qu'on puisse dire c'est qu'on n'a pas réglé les problèmes et que les polarisations sont des réalités de fait.
En France, ces formes de militantisme sont peut-être nouvelles, il n'y a pas comme aux USA tous ces milieux universitaires axés sur ces questions vu l'état de la ségrégation là-bas et l'historique des luttes. Certains leur reprocheront de "communautariser" à l'américaine, d'intensifier les ségrégations, et ça peut en effet se discuter, mais il ne faut pas non plus confondre le discours militant qui s'autorise d'être tranchant, polarisant, et l'objectif de ce discours.
Au demeurant, c'est l'horreur pour certains, mais en France, on a des Médine et Tariq Ramadan dont le discours hérite d'autre chose que du blanc/noir, une pensée islamique qui voit les choses dans des rapports culturels ("Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez", Coran 49:13.).
Je ne sais pas ce que tout ça peut donner, il y a aussi tout le poids des luttes anti-coloniales à prendre en compte, des luttes par les armes (cf hymne algérien, la France désignée comme ennemi...) mais ça reste pour moi des radicalités positives sur le fond, cherchant à faire bouger les choses sans qu'on ait à choisir entre les jihadistes, les délires suprémacistes blancs, noirs, arabes etc. et les chantres de l'expulsion d'Europe des "arabo-musulmans".
Deux liens (en anglais, désolé) pour illustrer le genre de chose qu'on entend là-bas :
- Why do white people insist race doesn't matter ?, dr Robin DiAngelo, PhD en Multicultural Education ("multicultural education", qui penserait à ça en France ?)
- pour rire un peu : compilation de Louis CK sur le thème de ce que c'est que d'être blanc
C'est pour ça que les haut le cœur et les condamnations surjouées (Comme Guenolé chez Taddéi) sont ridicules et dangereuses.
Quand à Ramadan sa diabolisation est un scandale raciste il est mille fois plus modéré que Bouteldja qui en rajoute peut être pour faire bouger les choses comme vous dîtes mais c'est aussi je pense une façon de dissimuler un manque de consistance intellectuelle.
Difficile de savoir quoi penser de telle ou telle idéologie quand les cris d'orfraie et les crachats vous empêchent de les appréhender sereinement merci à Hors Série de me permettre de penser de faire confiance à mon intelligence.
J'ai jeté un coup d’œil au programme de la nuit debout République les questions soulevées par les indigènes de la république en sont absentes ( dommage ?) Si les commissions féministes non mixtes sont possibles une parole noire ou arabe qui se passerait (pour les même raisons ) d'intermédiaires non noirs ou non arabe a peut être sa légitimité je me pose la question.
( sinon autant parler d' "intermédiaires"blancs ça serait plus simple quoique ça incluait peut être les chinois aussi je me pose la question)
Ca, c'est le genre de truc qui choque l'anti-racisme ne voulant pas voir que le discours est conditionné par d'où on parle. L'idée qu'il y ait une réunion où on demande au "blanc" de se mettre en position d'écouter seulement, où il peut tout au plus poser des questions après que ce soit développé un discours "non-blanc", est perçu comme entériner un apartheid alors qu'il s'agit de laisser s'exprimer une pensée et une parole liées à un vécu qu'il n'aura pas.
Tout un travail à faire sur le dépassement de la conception abstraite du débat public entre citoyens égaux/identiques en droit, pour que soient prises en compte les réalités socio-politiques. Au demeurant, comme vous dites, la question est sans doute mieux comprise dans le cadre du féminisme mais aussi dans les relations "marxistes" : laisser parler le prolo, que le sympathisant bourgeois, notamment celui ayant le capital culturel facilitant la chose (prof, chercheur etc. habitué à ça), ne monopolise pas la parole.
Citation:d'intermédiaires non noirs ou non arabe a peut être sa légitimité je me pose la question.
Ca, c'est le genre de truc qui choque l'anti-racisme ne voulant pas voir que le discours est conditionné par d'où on parle. L'idée qu'il y ait une réunion où on demande au "blanc" de se mettre en position d'écouter seulement, où il peut tout au plus poser des questions après que ce soit développé un discours "non-blanc", est perçu comme entériner un apartheid alors qu'il s'agit de laisser s'exprimer une pensée et une parole liées à un vécu qu'il n'aura pas.
Tout un travail à faire sur le dépassement de la conception abstraite du débat public entre citoyens égaux/identiques en droit, pour que soient prises en compte les réalités socio-politiques. Au demeurant, comme vous dites, la question est sans doute mieux comprise dans le cadre du féminisme mais aussi dans les relations "marxistes" : laisser parler le prolo, que le sympathisant bourgeois, notamment celui ayant le capital culturel facilitant la chose (prof, chercheur etc. habitué à ça), ne monopolise pas la parole.
Mince ! Je n'ai pas beaucoup de temps aujourd'hui...C'est dommage parce que c'est passionnant (désolée Oblivion)
Mais dans ce cas, comment Bouteldja et le PIR en général peuvent-ils se dirent la voix des "indigènes" dans leur ensemble? Ils se disent le voix de tous les non-blancs (noirs, descendants d'esclaves, rroms, enfants de l'immigration maghrébine; les juifs, les asiatiques, les réfugiés du Moyen-Orient sont ou absents ou un problème parce que artificiellement blanchis).
Le PIR s'inspire du marxisme pour conceptualiser sa vision du monde: luttes des classes sociales=luttes des classes racialisées.
ok, je veux bien l'entendre; elle, porte-parole des racialisés, propose une alliance à la classe moyenne (ou supérieure mais pas dominante) blanche une alliance. Comme la société a pourvu ma classe sociale d'avantages dont la sienne est dépourvue, il faut donc que la mienne fasse un effort.
Effectivement, on est pas loin de Guérin dans Fascisme et grand capital où l'auteur propose une alliance de la classe moyenne tentée par le fascisme avec la classe des prolétaires. Sauf que là où le bat blesse, c'est le contrat social qui en découlerait (ce qui répond à votre message sur les guillemets de mon dernier message: oui, c'est mon interprétation de ce qu'elle me propose, maintenant les mots "terres arabes", le champs lexical de la biologie pour évoquer le corps social et la terre, la religion comme tabou/ciment de l'alliance,la primauté de la communauté indigène sur l'individu, l'antisionisme radical comme pré-requis est d'elle, pas de moi).
Elle m'en demande beaucoup, elle m'en demande trop et le contrat social qui en découlerait ne m'enchante pas du tout.
Il n'y aucune réflexion sur la représentation des non-blancs par communauté, issue de l'Histoire (et pourtant elle se place dans une perspective historique); les rroms, les juifs, les asiatiques non-musulmans et issus de la colonisation française peuvent-ils vraiment se sentir liés par le tabou religieux et la lutte contre Israël ? Si la destruction des états-nations peut parler aux rroms, n'est-ce pas anxiogène pour les juifs français surtout si son dépassement est accompagné par une conception essentialiste des sols habités ? Ce ne sont que des exemples.
A votre question pourquoi a -t-elle choisi Genet et Sarte ? C'est pour avoir des références françaises à la lutte décoloniale; ce qui est une bonne chose à mon sens. Les références des luttes pour les droits civiques américaines peuvent parfois mener à une impasse dans un contexte français. Les noirs américains ne sont considérés comme allogènes dans la société américaine raciste mais comme intrinsèquement inférieur; lorsqu'elle même reçoit des phrases comme "rentre en Algérie", elle est vue comme pas à sa place; ce sont deux perspectives différentes; raciste certes, mais du coup les réponses ne peuvent être les mêmes. Dans un cas, il y a un refus de nationalité, dans l'autre de citoyenneté. Les luttes qui en découlent ne peuvent être les mêmes.
16 février 2009-- lors des émeutes en Antilles "françaises".
Un article paraît dans Le Monde de neuf intellectuels antillais.
Manifeste pour "des sociétés post-capitalistes".
Je l'ai dégusté et le déguste encore.
http://www.lemonde.fr/politique/article/2009/02/16/neuf-intellectuels-antillais-contre-les-archaismes-coloniaux_1156114_823448.html
Ca concerne d'ailleurs d'autres pans de la société : les ouvriers comme évoqué dans l'émission mais aussi des marges activistes, les "soraliens", les "dieudonnistes", les "chouardiens", les fascisants etc. vont-ils se sentir concernés, seraient-ils exclus des places publiques, le mouvement va-t-il s'affirmer dans un style "gauche citoyenne", propre sur elle, un rien bourgeoise, mal à l'aise avec les marges plus ou moins sauvages ou même le monde ouvrier ?
Pour le PIR, je crois qu'ils se voient surtout comme une sorte d'avant-garde/think-tank sur ces sujets, un mode d'action militant assez classique et pas forcément pour tous les "indigènes" : l'intérêt pour le sujet doit pas mal dépendre de sa condition sociale, quand on a accédé à la classe moyenne, on se sent moins concerné, on est "blanchi", le costume-cravate et la carte bancaire effacent pas mal de différences...
Et ce n'est pas pour rien que le titre est "Les blancs, les juifs et nous", que "juif" n'est pas "blanc" parce que leur problématique est proche de celle des Juifs face à l'antisémitisme. A l'époque de l'affaire Dreyfus, pas mal de gens demandaient aux Juifs de disparaître en tant que Juifs, de "s'assimiler", c'était d'ailleurs un débat entre juifs assimilationnistes, juifs du type "Bund" voulant garder une spécificité en Europe et sionistes pensant à se barrer vite fait.
On a un peu la même chose aujourd'hui avec "les-noirs-et-les-arabes" et le PIR pourrait être rapproché du positionnement du Bund : anti-capitaliste mais sur la base de l'affirmation d'un droit à ne pas être "comme-tout-le-monde", à garder des spécificités culturelles si on a envie, sans que ça n'implique discrimination (pas positive...) voire répression d'Etat.
Ca n'intéresse pas forcément tout le monde, je pense même (sans données chiffrées, de ce que je ressens dans la société), que la majorité "des-noirs-et-des-arabes" veut surtout être traité "comme-tout-le-monde", sans envie particulière d'affirmer une spécificité. Il n'en reste pas moins que les affirmations minoritaires sont aussi à entendre.
Et puis, si on reprend l'historique juif, n'oublions pas qu'il a été rappelé aux "assimilés" que pour nombre de "blancs", ils restaient juifs. Pour le coup, c'est les sionistes qui avaient raison et le Bund a sous-estimé le péril, ils n'auraient sans doute pas cru que les "civilisés" feraient Auschwitz, que les pogroms n'étaient pas qu'un truc de campagnes arriérées.
Mais bon, à par Merle sur le forum, qui penserait que l'Europe pourrait revenir à ses vieux démons ? Nous sommes civilisés aujourd'hui, démocrates, anti-racistes, tout ça, un peu sur la défensive vis-à-vis de ces étranges étrangers qui abordent nos côtes, disant qu'on ne peut pas accueillir toute la misère du monde, mais pas méchants, pas comme nos grands-parents (la génération de mes grands-parents a fait la 2nd Guerre Mondiale).
P.S. : j'ai laissé un long commentaire sur Hors-serie où j'abordais aussi la question intériorité/extériorité et celle de la ré-adaptation des discours des années 60 ou des USA à la situation européenne. Mais je crois que Bouteldja a conscience de tout ça, work in progress.
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Mention spéciale à "Voici le texte fondateur de "Nuit Debout", digne de n’importe quelle "révolution colorée". Il fait expressément référence aux révolutions colorées organisées par la CIA, avec les Frères Musulmans, vassaux des USA."
C'est typique de la communauté d'Agoravox actuelle ou c'est le nom "Chouard" qui attire ce public ?
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Les "chouardiens", "dieudonniste" etc. sont les gens qui sont attachées à ces personnes-là, les suive, se sentent en accord avec eux et en reproduisent les discours comme les "aristotéliciens", les "spinoziens", les "nietzschéens" etc.
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L'occasion d'un développement plus général (désolé si ça ne vous intéresse pas trop) :
Du côté cartésien, le "Cogito", "Je pense", le personnel, l'individu et son libre-arbitre, la conscience, le bon sens, l'évidence, l'égalité de droit des opinions, la récusation des étiquettes,, faire des choix/jugements en toute indépendance en n'appartenant qu'à soi-même
Du côté spinozien, la "Cogitatio", l'impersonnel, la pensée comme champ avec des courants, affects inconscients, mouvements d'opinion convergeant, divergeant, un sens se forgeant dans un travail de forces, sans libre-arbitre réel, dans l'interdépendance, où on ne s'appartient que pour autant qu'on est dans un saisie réflexive de ce dans quoi on est pris.
Ca peut sembler abstrait mais concrètement, ça renverrait à deux attitudes conditionnant deux approches de la liberté politique :
- chercher à échapper au pouvoir pour être libre, "électron libre",
- chercher dans quel pouvoir, dans quel champ, courant, on pourra s'exprimer sans se sentir contraint parce qu'on en partage le mouvement.
Du coup, je vais passer mon temps à chercher à quel(s) courant(s) appartient ceci ou cela, ceux auxquels je peux moi-même joindre mes forces et porter les étiquettes tandis que de votre côté, vous défendriez la valeur intrinsèque d'une individualité s'enlevant les étiquettes dès qu'on lui en colle une, voulant échapper aux courants.
Et je crois qu'on comprend mieux toutes ces choses floues qu'on appelle "confusionnisme", "complotisme" etc. si on les voit comme un effort pour échapper aux pouvoirs de contrainte, effort de libération qui en soi n'a rien de négatif mais qui devient problématique quand on cherche à constituer des forces sociales de changement, des forces effectives demandant une (auto-)discipline, un positionnement déterminé dans le champ socio-politique.
Le milliardaire sénateur vendeur d'arme peut se permettre le pouvoir solitaire, le leader d'opinion, mainstream ou des marges, peut se permettre de refuser les étiquettes, mais si le "peuple", la multitude, veut éviter de rester sur place à force d'aller dans tous les sens, il faut bien une orientation commune, déterminée, positionnée, et l'acceptation de porter au moins une étiquette, et autant que possible en évitant qu'elle soit définie par quelque leader charismatique qui n'aurait pour but que de voir les forces de chacun renforcer son pouvoir personnel (de l'ambivalence de la gloire, entre honneurs pour service rendu et jouissance personnelle des honneurs ...).
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Le futur, c'est construire une alternative plus efficace que celle du Front de Gauche en 2012, une, pour parler un langage marxiste, qui puisse rapprocher une part de la bourgeoisie et des prolétaires, y compris des prolétaires qui ont voté F.N., ex-communistes etc.
Je crois que Ruffin dit un peu la même chose ces temps-ci.
Et si il n'y a pas d'alternative qui monte suffisamment vite pour 2017, eh bien pour ma part, je serais patient, j'ai même un plan B par le biais du numérique pour un parlement parallèle préparant l'alternance. En tout cas, le FN restera pour moi ce qu'il ne faut surtout pas avoir en gouvernement, en pouvoir exécutif, maître de la police et de l'armée (comme force parlementaire minoritaire, ça me dérange moins).
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Je ne sais toujours pas ce que vous proposez comme alternative concrète, buts et moyens...
J'ai cru comprendre que la violence n'était pas votre truc et donc, vous avez une idée de quoi faire, vraiment concrètement, sur le terrain, dans les mois et années qui viennent ?
Vous savez vous-même ce que vous ferez ou ne ferez pas (pour certains, ne rien faire et attendre le pourrissement total est aussi un geste politique) ?
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Certains ont déjà essayé, ça n'a pas été très concluant, et il se dit (chez Spinoza...) que les affects l'emportant sur la raison, l'éducation raisonnée n'est pas suffisante, qu'il faut un gros travail sur soi, par soi-même, pour ne pas en rester à du conditionnement par apprentissage susceptible de s'effondrer devant le premier Iphone alléchant ou une blague d'Hanouna.
Même les communautés hippies avec peace & love écrit partout ont explosé. Ou alors, si, il y a le style Amish, qui ont résisté tant bien que mal par une norme sociale rigoureuse et le catéchisme obligatoire.
C'est un peu le problème de nos luttes sociales depuis 150 ans : elles se font sur fond de "matérialisme historique", un Progrès de l'estomac et une revendication qui devient celle d'un... pouvoir d'achat.
Disons qu'à court terme, c'est pas gagné.
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A quelle condition la libido (c'est-à-dire le désir) peut-elle être canalisée en libido sciendi, voilà la question qui paraît fondamentale. Or ce désir est d'abord, chez l'enfant et plus tard chez l'adulte, un désir identitaire. Lorsque l'enfant apprend, ce n'est pas pour le plaisir d'apprendre mais parce qu'il souhaite recevoir de la part de ses modèles identificatoires, en retour de son acte d'apprentissage, une gratification narcissique qui le conforte dans sa construction identitaire.
C'est sur ce mécanisme qu'il faut bâtir nos pédagogies"
Présentation de
Education et identité - De Piaget à Spinoza
Pourquoi tant de gens désirent plus rigoler devant Hanouna qu'aller à un cours du soir d'éducation populaire ?
Qui pense que les cours du soir ne sont pas pour lui, que c'est un truc pour intellos et retraités ?
Cas d'étude : la catégorisation socio-professionnelle avec des termes comme "Cadres et professions intellectuelles supérieures", expression de cette horreur intellectualo-scolaire qu'est la production d'une segmentation identitaire manuel/intellectuel, demander au gens de se dire "non-intellectuel", quasiment de se définir par un rejet du savoir et de la pensée.
Will Hunting, bon film sur le sujet, comment l'image de soi dont l'identité sociale peut inhiber l'accès aux études.
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Pour les écoles à la Summerhill, difficile de dire ce que ça donnerait en éducation de masse et surtout, le fait que ce soit de la pédagogie minoritaire montre que le problème est plus vaste que l'école, que ce sont les mentalités qui sont en jeu. Les parents mettant leurs enfants dans des écoles "expérimentales" sont déjà dans une dynamique différente de la plupart des gens qui restent dans l'esprit d'une école faite pour l'insertion économique : orientation professionnelle, débouchés, salaire à la fin, comment "s'en sortir" etc.
Pas facile pour des parents d'engager leur enfant dans une voie originale, de lui faire risquer un hors-norme pouvant se transformer en marginalisation.