"On ne voulait pas se payer Match !"
C'est avec un reportage sur la précarité des étudiants que, le 24 juin dernier, deux étudiants de l'Ecole supérieure des Arts décoratifs de Strasbourg ont remporté le Grand Prix Paris Match du photoreportage étudiant. Mais surprise : lors de la remise des prix, ils ont révélé avoir construit de toutes pièces leur reportage qui, s'il expose des situations potentiellement réelles, donne "une interprétation de la réalité". Leur démarche soulève de nombreuses questions sur le photojournalisme : qu'est-ce qu'une photo d'information ? Peut-on croire une photo ? Comment une photo retranscrit-elle le réel ?
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Derniers commentaires
je ne savais pas ou publier ce lien d'Acrimed, qui m'a beaucoup interpellé ce matin http://www.acrimed.org/article3503.html.
Ca pose beaucoup de questions sur la propagande, les images fabriqués,...
bref bonne lecture
Généstar, un menteur habituel (pourquoi le tyran l'a t-il fait virer, c'est son frère jumeau ?)
Bien que le mot "politique" n'ai pas été prononcé une seule fois, quel plaisir de le voir inscrit en permanence dans les sourcils des deux étudiants.
La perle (Généstar) : "Je n'aime pas tellement le mot "éduquer".
Tous ces aveux de sottise ça fait du bien de voir les cyniques se les asséner.
MAIS ....
asi doit rester une émission de débat et non un tribunal. La position est difficile, peut être mais elle est nécessaire car sinon les représentants des médias ne viendront plus s'expliquer, NOUS expliquer leur démarche. ils sont déjà peu nombreux à venir. Sans eux, l'émission et le site rempliront plus difficilement leur rôle. C'est déjà le cas, car le plateau est souvent "pauvre" et c'est la qualité des intervenants qui fait la qualité du débat
Genestar et Robert sont honnêtes dans leurs explications. On peut considérer qu'ils se trompent; et eux pensent certainement que nous nous trompons. mais ils sont honnêtes, ne leur faisons pas de procès d'intention.
Pour ma part, au delà de ce constat, Daniel S. a raté une occasion de "vendre" son émission et son site à deux représentants des médias, en leur expliquant la démarche : comprendre, essayer de convaincre de notre position : oui ce n'est pas un "détail" de truquer une légende (la prof dans le métro est une parfaite illustration). Nous avons compris leur position, et malgré cela , non nous ne pensons pas que ça n'est qu'un détail. Ont ils compris pourquoi c'est important (pour nous puisque pas pour eux?)? Non, et c'est dommage. Car à défaut d'explication sur notre avis, vos interlocuteurs ne comprennent pas pourquoi on remet en question leur position donc ils le prennent personnellement et se sentent jugés (ce que confirmera la lexture du forum s'il y ont accès). Donc ils ne viendront plus : en effet pourquoi "perdre son temps" à s'expliquer auprès de personnes qui vont retourner leurs arguments contre eux? - ça n'a aucun sens. Et pour leur collègues non plus. Et ça c'est vraiment dommage.
J'ai un ami journaliste télé, à qui je parlais d'asi dont l'existence est pour moi (qui n'évolue pas dans le monde des médias), salutaire; il est lapidaire : c'est nul de condamner ses collègues. Il pense que la vocation d'asi est de condamner. Or ce n'est pas ça la vocation d'asi il me semble, c'est de comprendre. Et pour pouvoir continuer à le faire, il faut que les journalistes continuent à venir, donc qu'ils ne se sentent pas condamnés, qu'ils comprennent qu'on a besoin d'explication, de comprendre la fabrication des images, et aussi qu'on n'adhère pas forcèment à leur démarche. En ce sens, l'émission était grâce à la présence de cet étudiant, délicieuse au moment où tout le monde était d'accord qu'il faut expliquer les images et que ces explications font défaut. le débat est important : qui doit nous expliquer à comprendre les images : ASI? l'école? les journaux eux mêmes? Acceptons qu'ils ne veulent pas le faire. C'est comme ça. et expliquons leur qu'en l'absence d'explication, ils doivent faire un effort pour que leur démarche soit plus lisible et qu'elle peut susciter débat. C'est important pour eux de le comprendre aussi je pense.
En attendant, merci à eux d'être venus s'expliquer honnêtement et d'avoir livré leur pensée non travestie. Je leur suis reconnaissante car j'ai mieux compris comment en toute bonne foi il peut y avoir des erreurs (techniquement insignifiantes, au contraire de ses conséquences) et aussi compris pourquoi les journalistes sont manipulables (à leur dépends/en toute bonne foi : Timisoara).
Restons vigilants et ne condamnons pas ceux qui acceptent de venir! C'est le "système", la logique qu'on peut parfois (pas systèmatiquement) remettre en question, pas les personnes qui nous l'expliquent (même de l'intérieur).
Merci Asi! Merci Genestar et Robert, revenez nous expliquer chez asi comment ça marche! Merci aux étudiants !
et je ne comprend pas pourquoi Daniel S. n'a pas plus réagi pendant l'émission, vu le peu de crédit qu'il a l'air de porter à
cette source d'information :
- pourquoi est ce que ce n'est pas le photojournaliste qui fait la légende ? cela me semble indispensable. et le fait qu'il doive retourner
à l'autre bout du monde pour continuer son travail est une mauvaise raison. pour un autre reportage, il "blaclerait" ou ne finirait
pas son reportage précedent ?
- comment le fait de faire une fausse légende peut etre
une "petite erreur" selon Patrick Robert, lui qui proclame la vérité comme la seule justification de son travail ( puisqu'à ses yeux,
une mise en scène n'a pas de valeur ) ? les lecteurs n'ayant la plupart du temps pas de reguard critique sur les photos, toute leur
opinion se fait à la lecture de la légende ( et c'est là que les photos du photojournalisme n'apporte pas vraiment d'informations, pour moi elles
apportent un sentiment, qui est remis dans un contexte par la légende ). c'est pour ca que la légende est très importante. et c'est pour
ca que du fait de son métier de journaliste ( journaliste par les photos mais journaliste d'abord, c'est à dire chercheur d'information ) il
ne devrait pas admettre qu'une fausse légende, inventée qui plus est, n'est pas grave. pour moi c'est la preuve que le photojournalisme
n'apporte que des informations que l'on connait déja un peu un minimum. comment peut on etre informé sur un sujet avec quelques photos et
un texte trop géneral et trop imprécis par une personne qui n'a pas été sur les lieux avec le photojournaliste ? pour moi c'est quasiment
comme si le rédacteur du texte, qui plus est different de celui des légendes, puisait dans une banque d'image.
_ troisiemement, je reproche aussi à ces journaux de quelques fois esthetiser les evenements. et c'est flagrants dans le reportage de paris
match sur les "prostitudiantes" quand la 1° double page de l'article ressemble exactement à une pub de lingerie ( ce qui est renforcer par
le fait qu'elle ait un masque, objet coquin, qui permet de la regarder sans recevoir son regard à elle ). un visage flouté aurait èté plus
approprié à mon avis.
et pour reprendre la colère de Genestar : est ce qu'elle a accepté de se faire photographier "pour se payer Paris Match" ? belle publicité !
pour finir, je suis assez triste de voir que pour un photographe professionel, tout ca est normal.comme si dès le depart
rien n'etait fait pour transmettre une information, et qu'au contraire tout était basé sur l'émotion. ce qui est contraire au journalisme.
de plus P.Robert est apparement considéré comme un grand photographe ( je ne sais pas,je ne connais pas ces photos ) mais pour ce qui est
de sa facon de rendre compte et de selectionner les faits auquels il assistent, vu son obstination pendant le débat, je n'ai pas envie de
me fier à ce qu'il rapporte d'Irak ou d'ailleurs.
malgré mon gout pour la photo, je continue de rester dubitative à propos de cette facon de l'utiliser.
c
et c'est dommage, malgré les étudiants qui avaient plein de choses à dire, le débat a tourné en rond, à cause des invités venus sans
grande volonté de débattre réellement, contents que le débat se fasse à arret sur image, avec moins de publicité ( désolé de le dire ASI )
que sur un vrai plateau télé.
J'imagine "oui oui c'est quelqu'un de sérieux avec qui nous aurions pu travailler sans mettre en doute son travail" (à l'époque).
Et v'lan La célèbre photo de Robert Capa serait un montage (si c'est confirmé…)
L'honnêteté dont ils se revendiquent devrait entrainer cette annotation puisqu'il semblerait qu'il est parfois inévitable d'avoir recours à une mise en scène !!!
Pour moi le débat est vite clos: la différence entre un étudiant en art et un journaliste c'est la déontologie liée au métier de journaliste. Je m'étonne d'ailleurs que personne n'ai jamais prononcé ce mot... Voire je m'inquiète !!! Seule l'honnêteté été évoquée...
Mais il est très intéressants de soulever ce sujet dont la réponse ne semble pas être si limpide que cela !!!
C'est très grave, car ça entre chaque jour dans la tête de gens comme un poison, ce poison du racisme et des préjugés qui intoxique la société française actuellement.
Néanmoins j'ai senti une espèce de vide : où était Alain Krokos???? C'était une émission dans laquelle il aurait pu exceller! dommage... en tout cas la prochaine fois que vous faites une émission sur la photo, oublie pas de l'appeler!
Dommage aussi que les étudiants n'aient pas plus parlé, on les sent bien sûr bien moins à l'aise que les journalistes, ce qui est toujours un problème dans les émissions d'ASI, les journalistes étant tellement plus à l'aise devant une caméra, ils monopolisent la paroles. DS aurait du plus solliciter les édutiants à réagir et leur donner la parole. Il l'a d'ailleurs bien fait mais pas assez.
réellement vôtre.
Finalement, on pourrait penser que les étudiants (qui ne sont pas des professionnels) ont montré ce que n'importe quels professionnels sait (ou fait ...) mais il ne faut pas le dire.
Celui qui dit que le Roi est nu est souvent, surtout s'il a raison, cloué au pilori par ceux qui profitent de la situation.
Tout le monde sait et voit, mais personne ne doit dire !
C'est peut-être cela la raison du comportement de nos dinosaures..
C'est.. esthétique!
Je crois que, définitivement, il n'existe aucune image du "réel". L'image est une "écriture" qui peut servir soit à illustrer un propos, soit à témoigner d'un moment. Il ne peut y avoir aucune objectivité.
Maintenant que la photo soit "brute" avec une légende qui l'explique ou qu'elle soit mise en scène pour parler d'une réalité qui n'est pas ou plus "photographiable" ne me gêne pas.
D'autre part, il est important, en ce qui me concerne, et ce quelque soit le domaine journalistique photo ou écrit, de savoir "d'où on parle". Je ne donnerais pas le même sens à un texte ou à une photo suivant d'où elle vient.
Un reportage sur les émeutes de 95, dirigé par le même photographe mais qui ne fait pas le commentaire, sera traité différemment par TF1 ou par @si, vous l'avez maintes fois démontré.
Ainsi, ce "faux" reportage des étudiants, même s'il est bidonné n'en est pas moins l'illustration d'une certaine réalité qui, toute minoritaire qu'elle soit, existe. Ces images "fabriquées" illustrent un propos et peu importe que ce soit les véritables protagonistes ou pas, puisque, finalement, les étudiants ont expliqué leur démarche.
Ce qui m'ennuie le plus c'est que, même s'il est nécessaire de conserver de la distance avec les images, l'émission fait planer une espèce de suspicion généralisée sur l'image, son interprétation et son utilisation.
Parce qu'aujourd'hui n'importe qui peut prendre des photos ou témoigner d'un événement, des photojournalistes se voient soupçonnés de "bidonnage" ou de montage. Imaginer que Patrick Robert puisse sciemment mettre un ours en peluche sur une scène de bombardement illustre parfaitement mon propos. D'abord sur "qui parle", en l'occurrence un photographe qui jamais n'a été pris en défaut ni sur son intégrité ni sur son honnêteté à témoigner des conflits dans le monde. D'autre part sur, effectivement, la nécessité "d'éduquer" en matière de lecture photographique.
Lorsque je visite les expositions du festival "Visa pour l'image" parfois je ne lis même pas les textes qui accompagnent les photos tant ce que l'on voit dans un regard, dans un geste rendent les mots superflus.
Tout comme l'écriture, le cinéma ou la musique, la photographie est l'expression d'UNE histoire. Celle de celui qui tient le stylo, celui qui tient la caméra, celui qui tient le micro ou celui qui tient l'appareil.
C'est son interprétation, son prisme, sa réalité. Que je partage ou pas. Il m'offre à regarder ce que lui voit. Le regard d'Elliott Erwitt sur le Vietnam pourrait être aux antipodes de celui de Phillip Jones Griffiths. C'est la même guerre vue par deux photographes aux philosophies différentes.
Mais c'est consternant de voir la faiblesse de ses arguments. Mentir sur une légende pour témoigner de la potentielle terreur des usagers face aux jeunes de banlieue, est aussi grave que de falsifier une photo, ou de faire comme l'ont fait les étudiants pour le jeu concours (selon lui). On ne peut pas condamner les gens qui illustrent la réalité par des photos bidonnées, et de l'autre défendre des journalistes qui font passer des messages "bidons" en légende et qui travestissent la réalité. Il n'a donc aucune cohérence dans son argumentation.
En outre, je regrette que D. Shneidermann n'ai pas eut l'envie de s'expliquer sur la tribune qui l'avait écrit dans "libération". On constate beaucoup de tenssions mais hélas pas de débat. On a beau dire que sur internet il y a du temps, je trouve parfois que vous ne l'exploitez pas à bon usage. Débattre de vos arguments face aux gens concernés c'est aussi intéressant. J'ai vu hélas, un débat parfois superficielle, avec des arguments de la part des journalistes, qui étaient selon moi très faible, et des contradicteurs qui n'étaient pas assez persistants, dommage.
Autres articles sur http://www.acturevue.com
Si j'ai bien compris le récit de Patrick Levieux, le démarrage de son sorytelling intervient en cours d'affaire, lorsqu'il reçoit sa citation à comparaître. Il met d'ailleurs sa phrase au futur : « Il s'agira de construire une histoire… ». L'idée lui vient en cours de route. Ce qui relativise votre critique.
Cordi@lement.
dommage que je ne puisse pas voté 2 fois aujourd'hui après avoir voter pour ligne jaune
Bravo, mille fois...
Son texte, mi récit, mi analyse, révèle l'intelligence et la pertinence avec laquelle il a géré "son affaire", par rapport à la police, par rapport à la justice mais également par rapport aux médias et donc à l'opinion public. Car lui aussi a des choses à dire à propos de l'image.(*)
Du coup, il a rompu l'anonymat derrière lequel il se protégeait jusqu'ici. Et, ce genre de "détail" ne s'invente pas, il s'appelle Levieux ! Comme quoi la jeunesse et la vivacité d'esprit n'a rien à voir avec les apparences.
;-)
(*) un invité potentiel pour une prochaine émission peut-être ?
En effet, je trouve que l'on peut tout aussi bien, et même peut-être plus, critiquer la démarche de DS qui consiste à faire le procès de Paris-Match avec des erreurs exceptionnelles d'édition : l'erreur de légende sur la femme dans le RER remet-elle en question la qualité globale du journal (que je ne lis pas d'ailleurs, je ne cherche donc ici à ne défendre personne)? Les autres journaux aussi font des erreurs, Le Monde y compris, et ont également du mal à accepter les rectificatifs! Je n'aime pas ces critiques qui consistent à dire que là où il y a eu un problème c'est tout un système qui ne fonctionne pas!
Ensuite, il faut que DS arrête avec ses pics qui sont loin d’être pertinentes. Par exemple, quand il parle de Polka et qu'il répond à Genestar « Je laisse aux téléspectateurs le soin de savoir s’il s’agit d’une photo plutôt esthétique ou plutôt informative » --> La couverture ne nous dit pas tout ce qu’il y a dans le magazine ! Polka cherche beaucoup l'esthétisme, mais ce que dit Genestar est que ce n'est pas seulement ça!
Par rapport à l'éducation à la critique de l'image, je suis d'accord avec les étudiants mais je pense comme Robert que c'est le rôle de l'école. Je vais maintenant citer Jean-Noël Jeanneney dans Une histoire des médias: "L'école, surtout, a un rôle capital à jouer. Longtemps, l'explication de textes fut [...] une épreuve reine. A présent, il est urgent qu'à tous les niveaux du savoir on enseigne à lire la télévision, donc que les maîtres des différents degrés soient formés pour le faire."
énervant de mauvaise foi
le pire étant le détail de la photo avec la prof entouré de jeunes noirs
pour moi c'est tout sauf un détail puisque cette photo raconte le strict inverse et du coup elle stigmatise les jeunes qui sont forcément des racailles. le photographe a la peluche m'as bien fait marrer a nous expliquer chaque photo et le pourquoi de la peluche, j'avais l'impression qu'il inventait un truc crédible en même temps qu'il parlait...
et genestar qui arrete pas de dire qu'il est content de ce débat mais qui n'arrete pas de le refermer, le bal des faux culs ...
quand a ses attaques sur Daniel Schneiderman c 'est une posture pour décridibiliser Ds, "regardez ce qu'il a écrit dans libé, il veux forcément se payer match"
une des meilleures émissions pour moi même si on en a appris beaucoup plus par les non dits , non non pas de mise en scéne on recadre la réalité ...
le fameux détail, le droit a l'image, et les procés d'intention de ces gens qui sont critiques mais ils ne peuvent pas avaler la patée qu'on leur sert sans se poser de questions ? et je parle pas de l'éducation a l'image ...
je vais ici en profiter pour faire une petite pub pour une expo photo que je m'étais amusé à faire il y a quelques années... ma petite pierre pour rendre attentif ce qu'est une photo, ce que ça nous montre... parce que les photographies sont coupées du photographe, déjà rien que ça, on a de la peine à le sentir....
donc pour voir le photographe en vrai, c'est [large]ici[/large]
bien sûr sur arrêt sur image ce sont des vérités que tout le monde connaît... la photographie peut-elle prétendre à être la réalité... :) nous sommes un public critique ...
mais j'apprécie beaucoup quand il y a un souci pédagogique dans une démarche
ces étudiants avaient ce souci...
dans le site d'arrêt sur image on pourrait peut-être avoir un jour un endroit plus pédagogique, plus orienté apprentissage, les dossiers sont bien mais toujours orienté actualité ... à quand les grandes tromperies de la photographie...
Robert, c 'est toi le détail
Sans compter les commentaires des télérameurs qui, pour la grande majorité, rejoignent les @sinautes dans leurs analyses et remarques. Certains mêmes les complètent merveilleusement.
J'en reviens à l'affirmation des deux étudiants en début d'émission : la réalité et la fiction ne sont pas à renvoyer dos à dos lorsqu'il s'agit de cerner, d'appréhender, de faire sienne une réalité dont on est éloigné : je me souviens de cette séance de cinéma, en 1993, au Max Linder à Paris, lors de la projection de "La Liste de Schindler" (je mets à part les innombrables polémiques qui ont souvent, au fil du temps, occasionné débat autour de ce film pour ne parler que de mon impression, et même de ma sensation d'alors, au moment de quitter la salle et dans les temps qui ont suivi). Ce film est une fiction... non seulement il traite d'un moment d'histoire, donc d'une réalité, mais il le fait par la narration (forcément partiale, parcellaire, celle d'un créteur) de la vie d'un homme qui a existé... mais encore, les 15 dernières minutes du films sont constituées d'une séquence organisée, montée, "concoctée" par Spielberg qui nous montre les survivants venant déposer leur petite pierre sur la tombe d'Oskar Schindler. Tous les ingrédients sont là : la réalité, l'image, la mise en scène, le vrai protagoniste, le faux, avec en toile de fond, une histoire que je ne peux pas appréhender : j'ai 25 ans à l'époque et je ne PEUX PAS faire mienne une histoire qui s'est déroulée 25 ans avant ma naissance. Hé bien, malgré les nombreux documentaires, de "Nuits et Brouillard" à "Shoa", malgré les cours à l'école, malgré ce que j'ai lu, vu et entendu sur le sujet pour tenter de comprendre cet évenement pour moi incompréhensible à savoir l'élimination dans des proportions démesurées d'hommes par d'autres hommes, c'est ce film qui m'a fait toucher du doigt la REALITE de l'évenement. Au sens conceptuel le plus profond... je ne comprenais pas, ma sensibilité se refusait à comprendre, à "sentir", mon intélligence renâclait à intégrer l'événement dans l'histoire parce qu'il était trop grand, trop improbable pour que je puisse l'envisager... et ce film est parvenu à intégrer cette monstruosité dans le champs de mon "possible" à moi. Ca s'est passé, je le savais, mais maintenant, je le "sens" à défaut de totalement le comprendre. Il a fallu un mélange d'histoire, de fiction, de réalité cru et de réalité mise en scène. Tout ce qui permet de nous faire comprendre, permet de nous grandir. Que ce soit l'expression la plus au près possible d'un réel ou sa transposition dans une fiction, peu importe. Il reste un seul élément : journaliste, quand tu parles, dis-moi qui tu es, et dis-moi d'où tu parles.
Allez, à demain au piknik !!!
Là où cela pose problème, c’est quand ces photos veulent se substituer au réel et qu’elles se présentent comme la « vraie » réalité. Là, on est dans la tromperie. Ces deux étudiants auraient pu se taire, mais ils ont choisi de ne pas le faire, donc il n’y a pas supercherie.
Ce sont d'ailleurs de très beaux clichés.
l'allusion à maintes reprises de Genestar à ce qu'on pouvait "couper au montage" en dépit des multiples explications de DS sur la logique de l'émission
"Venez faire un stage chez nous, on va vous former au vrai boulot, ça vous changera de l'univers éthéré de votre école. tenez, voilà un exemple du produit fini auquel on doit aboutir."
Quant à Patrick Robert, son discours et son attitude m'ont paru fortement marqué par le fait qu'étant un professionnel (donc je défends ma croûte) et connaissant parfaitement le métier et son milieu, il peut tout "justifier", les excès comme les insuffisances, par des explications techniques, pragmatiques voire corporatistes.
Bref, vive les jeunes qui font trembler les vieux chênes sur leur base ! ça fait tomber les glands... et ça remet les pendules à l'heure.
Une émission sur la photo de presse qui agit comme un "révélateur"... où est le problème ?
J'en viens maintenant a l'argument que j'aurais aimé entendre sur le plateau (et j'avoue c'est une grosse frustration). J'ai entendu l'explication de Genestar, magnifiquement reprise par Robert pour se remettre de son fiasco, et que ce dernier résume ainsi : "on ne peut pas tout faire, on ne peut pas être photographe, et journaliste, et éditorialiste, ce sont trois métiers différents..."
D'accord. C'est défendable. Mais pour être certain de ne pas diffuser de contre-vérités, pourquoi ne pas envoyer sur place les deux ? Je sais pas c'est peut être parce que je lis du Chase en ce moment et que les deux héros sont un journaliste et un photographe envoyés en binôme couvrir une enquête par le journal auquel ils appartiennent, mais ca me parait assez évident comme argument a retorquer... Pourquoi ne pas avoir côte a côte, sur une même enquête, le type qui sait prendre des photos et le type qui sait écrire ? Plutôt que de recevoir la photo, de demander a un journaliste d'écrire un accompagnement si besoin est, et de mélanger le tout en essayant d'être le plus fidèle a la réalité, ce qui est forcément compliqué quand on a pas vécu l'évènement dont on traite ?
Que Robert soit un mauvais écrivain, je ne le lui reproche absolument pas on ne peut pas savoir tout faire et son talent de journaliste photo ne saurait être remis en question par ça, mais pourquoi ne travaille-t-il tout simplement pas avec quelqu'un dont, lui, c'est le métier d'écrire, tout simplement ?? Et au lieu d'envoyer ses photos avec un texte dont tel journal voudra des extraits et les agencera au milieu de compléments fournis par un autre journaliste, tel autre journal réécrira tout, eh bien de proposer aux différents éditorialistes leur travail commun... Il en résulterait de bons reportages sur le terrain, nourris par une image et un écrit complémentarisés plutôt que modulés avec plus ou moins de justesse... A l'éditeur d'agencer tout ça comme il le souhaite, d'utiliser tel ou tel extrait du récit, telle ou telle photo du dossier, ou de mettre en valeur telle ou telle phrase ou tel ou tel détail d'une image... Mais qu'au moins l'image et le "son" viennent d'un même endroit. (car pour moi l'écriture est un son... Je pense que Judith ne me contredirait pas)
Il est en effet très surprenant d'imaginer se superposer a l'image un cadre sonore qui n'est pas le sien... Notre perception est essentiellement due a ces deux sens : ouie, vue. Souffrir du défaut d'un de ces sens, contrairement aux trois autres, est considéré comme un handicap... Je ne comprends donc pas comment on peut, en tant éditorialiste, décider de publier des photos, d'y adjoindre une partie plus ou moins importante du texte qui y est joint, de faire si besoin est combler les vides par un journaliste n'étant pas présent sur les lieux, et d'agencer le tout selon la formule propre au journal... La, Genestar sort du cadre de son travail... Son travail est un travail d'éditorialiste, il est d'agencer texte et image de manière a faire ressortir l'information qui lui parait la plus essentielle (ou qui conviendra le mieux au type de lectorat qu'il vise, a chaque éditorialiste de se faire son opinion la dessus) mais il ne devrait pas faire plus que ça. En nous privant du discours, de l'environnement sonore, qui accompagne cette image, il nous prive du sens de l'image, il nous prive de l'ouïe, il empêche notre "bonne compréhension" de l'image...
Bien entendu, la nécessité d'un éveil et d'une éducation au regard sur l'image et sur l'information en général n'en serait pas moins nécessaire. Qui déjà évoquait que malgré tous les points de vue possible sur un sujet, jamais on ne pourra dire "c'est la vérité" ? Ça me rappelle quelque chose... Un adage peut être, ou un philosophe je ne m'en souviens plus... Mais je l'ai beaucoup entendu... "La vérité c'est un rocher"... On peut voir un bout du rocher. Jamais le rocher dans sa globalité. On pourra être 100 a voir ce rocher on sera toujours 100 a voir 100 bouts du rocher bien distincts et qui ne se ressemblent pas... Pourtant malgré qu'il soit entendu que jamais journaliste ou photographe ne pourra dire LA vérité, si l'éditorialiste nous prive de l'un ou de l'autre des deux sens nécessaires a notre compréhension, il nous brouille le point de vue qu'il essaie de nous offrir... Et quand même, pour s'approcher le plus possible de cette fameuse vérité "absolue"... Le mieux c'est d'une part de multiplier les points de vue, d'autre part que ces points de vue soient aussi sonores que visuels...
Parce que la par exemple, dans un cas comme celui de l'institutrice, si l'éditorialiste avait eu en même temps que ces photos un texte pour les expliquer, engageant la bonne foi et le sérieux d'un journaliste, vous ne verriez pas se produire ce genre d'incidents... La vous avez un type qui doit faire un texte pour encadrer des photos prises six mois avant, par un type avec qui il a jamais bossé, alors qu'il a jamais foutu un pied la ou ça s'est passé et qu'il connait rien du contexte, et qui se dit "bon elle a l'ait inquiète... Je vais mettre ça en légende". Peut être même qu'il appelle le photographe et lui demande si elle avait l'air inquiète... Mais comme le photographe s'en souvient surement même plus et n'a peut être même pas eu la présence d'esprit a l'époque de demander a la dame si elle était rassurée ou non, parce que sans doute il pensait même pas que son image allait inspirer ça, et être interprétée comme ça, du coup notre bon petit pigiste se dit "bon ben tant pis toutes façons ça passera sans problème et ça rentre bien dans le sujet"... Et paf ça passe pas !
Je comprends même pas la démarche de faire les choses comme ça. C'est quand même l'éditorialiste après qui se prend le procès... Ça multiplie les risques de plaintes, ça vous fait voir par tout le monde comme une marque ou l'info est mauvaise, malgré toute la bonne foi qui peut être la votre, ça provoque une remise en question des infos que vous publiez, bref, c'est un choix qui ne tient pas la route... Tandis que si on se retrouve avec un "accident" et une plainte sur les bras, en ayant eu face a soi un binôme qui a fourni une information image + photo qu'on a fait que publier en croyant en leur honnêteté, on peut très bien se retourner contre eux, leur dire que leur travail a été mauvais, qu'ils ont livré une information fausse, et mettre une grosse tache sur leur dossier... En plus de leur faire indemniser les plaignants, plutôt que ce soit le journal qui le fasse ! Est-ce que c'est si compliqué que ça a mettre en place, pour un journal, de faire des équipes de deux journalistes ? Est-ce que c'est si compliqué pour un photo-reporter de prendre un coéquipier "scripto-reporter" ? Franchement ?
Enfin voila. Mis a part cette grosse frustration de pas avoir entendu la bête réponse "pourquoi ne pas avoir les deux ?", je ne regrette pas une miette de l'émission, le débat était intéressant, et les interlocuteurs bien choisis. La mise en scène assumée est effectivement pour moi LA véritable solution aux problèmes actuels de la presse et aux doutes qui sont versés contre elle par le public, ce qui tue la presse papier comme l'information télévisuelle... Soyez plus francs. Dites le nous, simplement, quand, pour des problèmes bêtement techniques, vous n'avez pas pu saisir l'instant mais avez été obligé d'en donner une interprétation... Ce sera vraiment plus clair pour tout le monde, la confiance dans les médias, quels qu'ils soient, reviendra, et vous y gagnerez vraiment. Enfin si on met de côté l'autre problème des affiliations politiques un peu trop tournées d'un seul côté sans l'officialiser et en se proclamant neutre et objectif... Mais c'est un autre débat.
Ah si un petit bémol a Daniel pour avoir coupé Genestar en lui disant qu'il était plus dans le sujet... Si si, il y était. Et heureusement qu'il a pu quand même aller au bout de son raisonnement. S'il ne l'avait pas pu c'aurait été une seconde grosse frustration... Vous en serez quitte pour une tape sur les doigts ^^
et Genestar a un je ne sais quoi de B. Tapie .
Le même ton , la même gouaille , le côté donneur
de leçon quand à Robert il est pénible aussi dans ses jugements
à l'emporte pièce . Pauvre petit lui qui ne peux pas faire de photo en
France sans risqué un procès .
Je trouve les 2 étudiants forts sympathiques et assez réactifs
comparé aux 2 pros égocentriques .
Daniel vous avez gardé un calme olympien sans cédé à la provoc.
de Genestar (on dirait un nom de boisson énergisante) et c'est
tout à votre honneur .
Je n'ai pu que rire quand en évoquant Timisoara , Robert dit
qu'il croyait que les journalistes des pays de l'est était des bons
comme à l'Ouest et pas des truqueurs !!!
Il n'y a pas de truqueurs à l'Ouest , vraiment ??? Mdr
Le premier affirme "En Australie, tous les moutons sont noirs",
Le second dit "La seule chose que l'on peut conclure est qu’il y a, en Australie, quelques moutons noirs",
Le troisième estime "Tout ce quel l'on peut dire est qu'il y a au moins un mouton noir en australie",
Le quatrième regarde plus attentivement la photo puis déclare, "La seule conclusion possible est qu’en Australie, il y a au moins un mouton dont au moins un côté est noir…"
(Je ne sais plus de qui est cette histoire, qu'il m'en soit pardonné)
***
Vous devinerez tout de suite qui, parmi eux est abonné à @si
Vous noterez que le choix de la couleur du mouton n'a pas été influencé par celle des jeunes qui terrorisent les passagers du RER. C'est un détail me direz vous, à coté de l'existence supposée de la webcam.
***Variante: On pourrait en ajouter un cinquieme qui dirait "Il est possible qu'il n'y ait aucun mouton en Australie,...un coup de photoshop..."
Si l'image illustre le texte, elle peut très bien être artistique. Ai-je besoin de voir la photo d'une "vraie" prostituée pour croire ce que le journaliste m'affirme et qui, bien sûr, a été vérifié ?
Si le texte illustre l'image, il peut, de la même manière, être poétique, pourquoi pas. J'imagine un livre fait de "vraies" photos issues de grands reportages et de poèmes les illustrant... perdrait-on vraiment la force du témoignage humain ? Je suis sûre que non. Bien au contraire.
La vraie question n'est d'ailleurs pas de savoir si l'image est "vraie" ou "fausse". Cette opposition semble même dénuée de sens. Une image reste précisemment une "image" : elle n'est ni vraie ni fausse, elle montre, elle nomme. Elle est tout au plus authentique ou artificielle. Mais l'artificiel n'est pas forcément le faux...
La question, finalement, est peut-être de savoir avec quel(s) moyen(s) je décide d'exprimer le réel. Mais, à ce titre, le langage et les images sont tous deux potentiellement trompeurs. Car si les images peuvent leurrer, les mots peuvent trahir eux aussi !
Je crois que la question de ces deux étudiants en art (en art : ce n'est pas indifférent) est aussi la suivante : l'art peut-il dire le réel au même titre que le réel ? Je pense que oui. Car l'art n'est pas d'un autre monde.
Toutefois, il persistait une forte tension sur le plateau entre Généstar, Robert et DS et, quoique j'approuve la démarche de DS, je voudrais quand même défendre le point de vue de Génestar. En fait, je trouve que DS eût mieux fait d'éclaircir la problématique de son sujet: voulait-il démasquer quelles sont grosso modo les règles de base du photojournalisme qui permettent d'établir la justesse d'un regard et d'un rapport au réel ou déduire de l'expérience intéressante des étudiants strasbourgeois une radicale impossibilité de croire à la vérité des photos? Dans le premier cas, il y avait un terrain d'entente avec Génestar et Robert, dans le second cas une incompréhension totale qui à mon avis expliquait les moments de tension du plateau...
Généstar semble avoir eu du mal à avaler la conclusion de la dernière chronique de DS... Je la reproduis ici:
Les étudiants mettent Match devant la cruelle réalité de son métier : construire des histoires de toutes pièces, et leur donner l’apparence trompeuse d’un innocent reflet de la réalité.
Je subodore que Génestar n'a pas dû apprécier les mots "de toutes pièces" et "trompeuse"... De fait, j'approuverais sans réserve la phrase de DS sans ces termes — mais en les utilisant il jette un doute général sur toute la profession. Les photojournalistes construisent des histoires et leur donnent l'apparence d'un innocent reflet de la réalité.... Mais il me semble exagéré d'extrapoler à partir du travail des étudiants que tout photoreportage serait trompeur et construit de toutes pièces. Certes il y a des codes, voire des lieux communs, des règles, des techniques dans le photo-reportage, mais je ne pense pas qu'on puisse à partir de leur existence déduire la fausseté de tout reportage.
Bref, la radicalité de la position de DS et de son questionnement a à mon sens nui à une plus cordiale et apaisée discussion...
Un regret: que n'ait pas vraiment été abordée un aspect du discours de Guillaume Chauvin et Rémi Hubert, quand ils déclarent vouloir remettre en question "les rouages d'un discours médiatique qui a pour ingrédients la complaisance et le voyeurisme dans la représentation de la détresse". Car il aurait été intéressant de voir si oui ou non la détresse, la misère nous sont aujourd'hui montrés et racontés via une série de lieux communs, de ficelles éculées, de techniques répétées, et de chercher à les lister. Mais cela en effet mériterait une émission à part entière (et puis après tout il y avait déjà eu sur ce sujet l'émission autour du voyeurisme de Delarue).
Bon allez, à dimanche...
http://www.auxdelicesducalice.com/sons/dewplayer.swf?son=http://s250563134.onlinehome.fr/xlf/histoires.mp3
Ces deux étudiants sont épatants et les deux autres invités font figure de vieux croutons à côté (vieux beau pour Genestar) pas contents de risquer d'être dévissés de leur piedestal.
Cela me rassure de voir arriver cette relève.
Au début Genestar se déclare plusieurs fois ravi de pouvoir débattre, mais dès que quelqu'un amorce une critique des pratiques des journalistes photo, il assène que c'est pas un problème, ça devient vite agaçant.
L'explication sur le choix de la photo de la peluche dans les décombres fait inévitablement penser à la chronique d'Alain Korkos sur la photo d'enfant à Gaza, il est assez parlant de comparer ces deux photos.
Et puisqu'il est aussi question de mise en scène et d'effet produit, j'ai trouvé amusant que les deux vedettes soient venues en chemises blanches, bien-sûr que c'est par hasard, mais ça produit un effet quand-même.
Personne pour évoquer la différence entre le "réel" et le "vrai".
Personne pour convoquer des genres connus - le symbole, l'allégorie (l'étudiante en sous vêtements devant son PC en est une).
Personne pour faire la différence entre "vérité" et "objectivité".
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ainsi :
http://blogs.alsapresse.com/index.php?2007/03/07/1041-prostitution-enquete-bidon-a-la-fac-de-belfort
"Un magazine à scandale publie une supposée enquête sur la prostitution dans les facultées. Mais "l'étudiante" photographiée à la fac de droit de Belfort est inconnue dans l'établissement."
Une exagération qui a été repris par des médias en 2007 : 40 000 étudiantes se prostitueraient, alors qu'on chiffre habituellement à 20 000 au total le nombre de prostitué(e)s en France
http://www.bankexam.fr/actualite/article/128-Prostitution-etudiante-du-mythe-a-la-realite
Pour l'Institut national de la prostitution, le mythe de la prostitution étudiante relève plus de la « légende urbaine » que de la vérité :
« Il n'y a pas un phénomène de prostitution étudiante spécifique en France. Il y a par contre un phénomène de prostitution occasionnelle, favorisé par le web.
“Parmi ces occasionnelles, il y a évidement une part d'étudiantes, mais nous ne pensons pas que cette proportion soit supérieure à la proportion d'étudiantes dans la population.”
Ceci rappelle un autre fantasme des médias : l'explosion de la prostitution en Allemagne à l'occasion de la coupe du monde de football.
Là aussi, des chiffres délirants avaient été repris par la presse, et les médias s'étaient empressés de faire des reportages dans les bordels allemands de Berlin, leur faisant une grande publicité à cette occasion.
http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=31401
Genestar qui reproche à Scheinerdman au début d'avoir écrit que " Match raconte des histoires" et qui lorsque le débat avance parle d'éditing ( la mode des mots anglais) pour donner la traduction juste après en disant de son propre journal "nous devons raconter une histoire".
Et bien oui la bible aussi est une histoire et il n'y a rien de mal à la considere comme telle apart pour les "croyants". Bref Genestar croit sans doute à ses histoires !
Quand à Mr Patrick Robert, drôle de photographe qui se fout de l'utilisation de ses images et de l'éditing mais condamne la démarche de ces 2 jeunes. Ils ont pourtant bien compris le rapport de la photographie à la réalité et son utilisation pour raconter une histoire. Bref des jeunes plus mature qu'un photographe pro sur le rapport à l'image, dommage qu'ils étaient un peu timides dans l'émission et n'aient pas su argumenter suffisamment.
Les lecteurs de Match aiment qu'on leur montre des jeunes filles qui se prostituent, alors Match leur donne ce qu'ils aiment. C'est une forme soft de porno. C'est en tout cas LA VERITE qui intéresse Match. Les autres vérités de toute façon seront rejetées parce que pas intéressantes.
Si j'ai bien compris si les étudiants avaient pris le temps de chercher une 'vraie' illustration de cette vérité là, et pas d'une autre, tout aurait été OK.
C'est simplement le fait qu'ils aient un peu accéléré la recherche (de toute façon, ils auraient bien fini par trouver) qui pose problème.
Ou plutôt c'est le fait que ça soit connu du public.
Pour moi le problème c'est que Match recherche systématiquement une certaine sorte de VERITE, qui convient bien pour être vendue à ses acheteurs (ou à ceux qui lui achètent de la pub). C'est ce fait qui qui génère la suspicion et constitue pour moi le bidonnage fondamental.
Présenter cette vérité choisie par Match sous forme de photographies, censées représenter LA REALITE, ne trompe personne d'autres que ceux qui le souhaitent en achetant ce canard.
les uns abordant la question théorique qu'une photo ne dit rien en soi, qu'on peut tout lui faire dire et que l'éditing procure la clef de compréhension, en fait un angle, un "certaine" vérité parmi mille autres, et donc pourquoi pas carrément de fausses photos, dans l'échelle des à-peu-près ce n'est jamais que l'autre rive.
Tandis que les autres arguent du métier, des difficultés de la chaine de l'écrit, quand ce n'est pas le photojournaliste lui-même qui fait de l'éditing en mettant un symbole sur la photo ou en écrivant sa vision des choses, bref chacun dans sa logique
Sauf que nos photojournalistes vivent encore sur l'illusion de la Vérité, de la Réalité, de l'Emotion, parce que c'est le casse-croûte et que pour ça ils sont prêts à tout, même à en faire des tonnes pour toucher le lecteur. C'est cela la vieille école, ceux qui n'ont pas compris que la photo n'est pas le récit d'une aventure, mais l'aventure d'une construction d'image : à notre époque, ils gagneraient à l'intégrer dans leur pratique, en faisant le reportage sur la réalisation de la photo.
et puis tout à coup, DS montre la photo des ouvriers et réconcilie tout le monde, car finalement les étudiants ont raison, il n'y a pas d'image vraie, il n'y a que du storytelling assumé (c'est ma version) et des photos qu'on met au service du sujet.
http://anthropia.blogg.org
Jon stewart et CNN
Des photos de manifestants prises il y a plusieurs années à Madagascar présentées comme montrant des manifestants en Guadeloupe, c'est n'est donc pas grave puisqu'il y a effectivement une crise en Guadeloupe.
Des images de combats prises au Liberia présentées comme scènes de guerre en Somalie, ce n'est pas grave puisqu'il y plein de guerres civiles en Afrique et ça c'est vrai.
Des images d'un concours d'imitation de cochons en Grande Bretagne présentées comme montrant des gens qui moquent Mahomet, ce n'est pas grave puisqu'il y a eu des vraies caricatures de Mahomet...
Des photos d'une foule applaudissant un spectacle de Bozo le Clown présentées comme étant celles d'un public de chef d'État ce n'est pas grave parce que les chefs d'État se font toujours applaudir....
Comme d'habitude quoi :)
Au détour de l'émission d'aujourd'hui, je lis ceci...
"Daniel Schneidermann, dont la chronique de la semaine sur le sujet dans Libération lui a paru exagérée. "
Vous avez toujours une chronique à Libé ? Savez-vous alors que cette chronique n'est plus en page d'accueil du site de Libé le jour de sa sortie ? Il a fallu que je lise ceci pour découvrir tous vous écrits en faisant une recherche sur Libé.fr avec votre nom.
On vous laisse écrire mais on ne le dit pas, pas terrible...
rien
gamma
Les vidéos ne s'affichent pas.