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petit précis d'anamorphose au saké

Derniers commentaires

En lisant tous ces posts je pensais à Maurits Cornelius Escher et ses escaliers sans fin,aux trompe l'oeil qui ornent les palais de Venise mais aussi,comme c'est bizarre,à cette "Sainte Face" de Claude Mellan titrée "formatur unus unica" (parce que formée d'une seule spirale plus ou moins accentuée)
Juste édifiant!!!
ôô
100 messages!!?!
On ferme le fil, i presume? Ça devient illisible. :-)
Géniale chronique, augmentée d'excellents commentaires.
L'occasion d'écouter ce tout jeune groupe picard https://www.youtube.com/watch?v=DwCns9qT3MM
Ajouterait-on le travail sur la perspective de Gondry : http://www.youtube.com/watch?v=wYb3qyKBTS0
RÉPONSES EN VRAC DU LUNDI MATIN. COMME UN LUNDI, HEIN…


AURELIO : Je n'ai jamais dit que les peintres du Moyen Âge étaient maladroits ou si je l'ai dit, c'était du second degré. Les gens qui me lisent depuis longtemps savent que ma période préférée de l'Histoire de l'art est le XVe siècle flamand. Et donc je peux défendre becs et ongles l'absence de perspective, avec force arguments. Mais dans cette chronique, il était question d'anamorphose alors forcément, je me devais de célébrer la perspective.

L'anti-perspective, ou plutôt la perspective inversée, est une caractéristique de l'art des icônes byzantines. L'icône est une fenêtre qui s'ouvre vers le sacré, vers Dieu, renvoie l'homme à l'humilité qui ne devrait jamais le quitter. La fenêtre albertienne, en revanche, s'ouvre sur le monde et l'appétit de l'homme à le comprendre mais aussi le conquérir, à le posséder. C'est l'humanisme, mais c'est aussi le capitalisme. Deux manières de voir le monde, deux philosophies.

Quand je parle de ces Japonais qui se moquent de la perspective maladroite de Van Eyck, c'est pour rire ! Je sais bien que les impressionnistes (pour ne citer qu'eux) ont beaucoup emprunté au Japon, je sais aussi que Hokusai s'est essayé à la perspective européenne sans véritable succès car il ne connaissait pas le mode d'emploi et c'est tant mieux. Il faut parfois me lire en souriant…

JULOT : Bruegel et Vermeer exigent un droit de réponse, ils vont ouvrir une pétition sur internet, Velasquez et Rembrandt sont d'accord.

POISSON : Les Japonais sont de gros rustres, c'est bien connu. Y'a qu'à lire leur poésie. Des haiku, qu'ils appellent ça. En voici deux :

Le mince trou
fait en pissant
dans la neige devant la porte


Kobayashi Issa


Quel est le con qui est allé
Pisser
Sur cette neige fraîche ?


Kikaku

Il paraît qu'à l'été, les Japonais pissent dans la glycine. Scandaleux !
Très intéressante, cette chronique. J'ai voté !
Très intéressant, merci.
Trois modestes remarques qui proviennent d'études hélas lointaines en iconologie, sur les mêmes sujets:

- les peintres et autres artistes du Moyen-Age n'étaient en aucune façon maladroit, ou de piètres artisans, même s'ils ignoraient sans doute la règle géométrique de construction d'une perspective. Leur "maladresse" apparente venait surtout du fait que la représentation, le signifiant avait moins d'importance pour eux que le signifié (parallèle entre l'art médiéval et l'art contemporain), de là par exemple ces vues bizarres d' "anti-perspective", de perspectives à l'envers. Ce n'est pas par hasard que la perspective naît avec l'humanisme de la renaissance, le point de vue passe à hauteur humaine.

- A ma connaissance, si les artistes japonais ont été peut-être inspirés par l'occident quand leur pays s'est lui aussi occidentalisé, ce sont des peintres occidentaux comme Van Gogh, Gauguin, Cézanne, Degas et d'autres qui ont été complètement bouleversé par la vision des plans superposés que pratiquaient les japonais pour représenter la profondeur, cela leur offrait soudain un échappatoire à cette vieille perspective poussiéreuse, et on en voit la trace dans la peinture contemporaine de cette époque.

- Une autre question abordée et très intéressante est la limite de la perspective. Appliquée bêtement et vous avez une vue montrueuse, par exemple un intérieur d'église ou une forêt avec des colonnes ou des troncs qui occupent la moitié du panneau. Souvent pour éviter ça les peintres de cette époque évitent ou ignorent la règle dans les bordures, ou bien utilisent d'autres subterfuges comme par ex. Paolo Uccello dans ces panneaux de batailles, où il se sert des lignes des étendards pour créer une profondeur.

Bizes amicales.
Remarquons qu'il y a une paire d'années que les @sinautes ont l'occasion de voir des anamorphoses.
Très précisément depuis la création de l'émission D@ns le texte.
RÉPONSES EN VRAC DU DIMANCHE APRÈME APRÈS LE POUSSE-CAFÉ


POISSON : C'est vrai que l'identité des zépoux est sujette à discussion, aussi bien celle de l'homme que celle de la femme. On doute même de la nature de la scène représentée, s'agit-il vraiment d'un mariage (morganatique en plus) ?

LPR
: Stay tuned…

A part ça j'ai changé dans la chronique le dessin soi-disant original de Leon Battista Alberti conservé au musée des Offices de Florence, représentant sa manière de dessiner en perspective un carrelage. Ce n'était qu'un faux grossier, j'ai retrouvé la véritable estampe, alleluia.
Saké conique !
Messie Monsieur Kokos !
Autres exemples d'anamorphoses :

Une petite fille dessinée sur le bitume pour faire ralentir les conducteurs (à Vancouver je crois).
Des anamorphoses sur gazon au château de Saint-Germain en Laye.

Enfin une oeuvre de mon cru que j'ai sobrement intitulée ANAL-MORPHOSE (après avoir hésité avec NANA-MORPHOSE) : c'est ici et .
Le tout réalisé avec Blender.

PatriceNoDRM
Heu...j'ai pas compris le rapport entre anamorphose et saké.

Purement gratuit ?

En tout cas, jolie chronique

Comme d'hab.
Et on peut en faire soi-même, avec un ordinateur (sous Windows), et sans Photoshop : http://www.anamorphosis.com/software.html

Un mode d'emploi ici : http://www.animage.org/ateliers/anamorphose/anamorphe-me-guide-utilisateur-fr.pdf.
C'est à dire que pour montrer que Van Eyck, il sait pas faire la perspective, il a mis des traits rouge et blanc sur Van Eyck. Des traits rouge et blanc, il a mis sur Van Eyck.
Sur Van Eyck, mis il a, des traits rouges et blancs.
Gnnnegnieeee…
RÉPONSES EN VRAC DU SAMEDI SOIR



LPR : Il y aura, cet été, une expo avec Felice Varini (mais pas seulement), en voici les détails : "Marcher dans la couleur" avec Daniel Buren, Ann Veronica Janssens, Mai-Thu Perret, Veit Stratmann, James Turrell, Felice Varini et Jessica Warboys.
Du 1er juillet au 28 octobre 2012 au MRAC à Sérignan.

ALAIN G. : Brunelleschi n'a pas construit le baptistère de Florence, qui existait déjà. Il l'a peint sur une plaque de métal faisant office de miroir et c'est comme ça qu'il a inventé la perspective mais là je renonce à expliquer le processus parce que c'est vraiment compliqué à piger dans une démonstration écrite. Il faudrait refaire son expérience !

POW WOW : Je voulais citer Kurt Wenner dans un lien final et puis j'ai oublié, honte à moi car c'est le seul gugusse de cette espèce dont je supporte le travail, avec celui de Beever.

DELPHES : Il y a plusieurs techniques possibles pour construire une anamorphose plane. La plus académique consiste à utiliser le second schéma pour anamorphose plane de Jean-François Niceron. On dessine un truc sur une grille composée de carrés, on dessine ensuite le second schéma en lui donnant la fuite qu'on veut (ne pas oublier la diagonale qui va servir à tracer les rectangles qui seront alors déformés), et on reproduit dans les pseudo-rectangles de cette figure le dessin original qui va se retrouver étiré, déformé. C'est une simple méthode de carroyage, en somme.
Super chro ! Vraiment !!!!
LES AMOURS DE LA RÈGLE ET DU COMPAS (ET CEUX DU SOLEIL ET DE L'OMBRE)

De Charles Perrault à M. le Cardinal Duc de Richelieu

(...)

Le Compas glorieux se réveille en sursaut,
Ému de cette vue et d'un espoir si haut.
Il rend grâce au Soleil, et ferme comme un Aigle
Le regarde et s'en va : Puis rencontre la Règle ;
Droite, d'un grave port, pleine de majesté,
Inflexible et surtout observant l'équité.
Il arrête les yeux, la contemple et s'étonne.
Aussitôt pour l'aimer son âme s'abandonne,
Perdant le souvenir des propos du Soleil,
Il chérit ce miracle, et le croit sans pareil,
Il l'aborde, et rempli d'une honnête assurance,
Tournant la jambe en arc lui fait la révérence
Pour rendre le salut, qu'il donnait humblement,
Elle ne daigne pas se courber seulement.

Pour vaincre ses rigueurs il lui tint ce langage,
Ô vous dont la beauté dans ses chaînes m'engage,
Soulagez par pitié mes désirs véhéments,
Et mille biens naîtront de nos embrassements.
Perdix ce vaste esprit me donna la naissance,
N'ayez pas à mépris mon utile alliance.
La Règle pour régler ses voeux ambitieux
Lui dit : Mon origine est même dans les Cieux
Celui dont je tiens l'être entre les dieux se nombre
Je naquis des baisers du Soleil et de l'Ombre
(...)
Le Compas ressentit un plaisir non pareil,
La connaissant alors pour fille du Soleil.
Il vit naître l'espoir d'acquérir sa maîtresse
Roulant en son esprit la divine promesse.
Donques rempli d'audace il lui tint ce discours
Et ce même Soleil m'a promis vos amours.
Quoi ? dit-elle en riant, je serais la conquête
D'un amant qui n'aurait que les pieds et la tète ?
Toutefois nos amours, répliqua le Compas,
produiront des enfants qui vaincront le trépas.
De nous deux sortira la belle Architecture,
Et mille nobles arts pour polir la nature

Ne pense pas, dit-elle, ébranler mon repos,
ou pour autoriser tes étranges propos
Tâche à plaire à mes yeux par quelques gentillesses ;
Et montre des effets pareils à tes promesses.
Le Compas aussitôt sur un pied se dressa,
Et de l'autre, en tournant un grand cercle traça
La Règle en fut ravie, et soudain se vint mettre
Dans le milieu du cercle, et fit le diamètre.
Son amant l'embrassa, l'ayant à sa merci,
Tantôt s'élargissant et tantôt raccourci,
Et l'on vit naître alors de leurs doctes postures
Triangles et carrés, et mille autres figures.

(...)
Superbe chronique, merci.

Une question cependant : "Filippo Brunelleschi invente la perspective à deux points de fuite en peignant le baptistère de Florence." Il l'a peint ou il l'a construit ? Il l'a construit d'après une peinture ?
Moi pas comprendre.
Génial ! J'ai voté !

Pour ceux qui veulent s'amuser sans se fatiguer, vous pouvez facilement créer une anamorphose conique avec l'effet "coordonnées polaires" sur Photoshop.
Merci alain, tu aurais pu mentionner avec Beever le travail de perspective complètement époustouflifiant de Kurt Wenner.

Comme son Dies irae par exemple.
Chronique Sakément intéressante !!! :-)
Moins con ce soir je serai

[sub]mais il y a encore du boulo[/sub]
C'est du solide ! je vais encore grossir...
Chouette kro.
gamma
On signale un long mail de l'ambassade du Japon; en cours de traduction.
Il peut bien se foutre de la gueule de Van Eyk, le Yamada, mais il oublie que son compatriote Hokusai s'est inspiré des peintres occidentaux pour la perspective de ses vues du Mont Fuji (j'ai lu ça sur Ouiqui).
Décidément, entre ces Chinois fourbes qui trichent sur tout, comme l'a noté très justement Notre Nouveau Président, et ces Japonais narquois qui font rien qu'à tout copier (nos autos, nos centrales nucléaires...), les Asiatiques ne font pas grand chose pour se faire apprécier.
Encore que perso, j'aime beaucoup les nanas de Formose (le samedi, c'est jeux de mots pourris).
Passionnant!
Merci pour le lien sur Julan Beever, c'est une découverte.

Abe
et hop, un point de QI supplémentaire.
Merci Alain :-)
Bonjour,
François Abelanet propose des anamorphoses vertes :
http://www.francois-abelanet.com/landart.html
Maître, ta chronique est une merveille. Je me prosterne à tes pieds.
J'adore cette chronique.
Mais j'ai fait mon cours sur la perspective y a deux semaines, elle aurait pu sortir plus tôt cette chronique ;-))

Et, sinon, on fait comment, en pratique, une anamorphose ?
La technique la plus simple que j'ai appris en prépa consiste tout simplement a prendre une plaxe de plexi ( transparente, donc ), y dessiner la ou les formes souhaitées dessus et maintenir la plaque face à soi pour redessiner la forme sur le support voulu ( ici le plus simple sera une feuille de papier posée à plat sur une table ). C'est artisanal, mais avec un peu de concentration et de patience c'est faisable :)
Je me réjouis de voir (enfin) Alain Korkos se réclamer des travaux innovateurs et pionniers de Jurgis Baltrusaitis. Et à ce propos, peut-être convient-il de rappeler que la première version de son ouvrage sur les anamorphoses a paru chez Olivier Perrin... en 1955 ! Si un @sinaute possède la vidéocassette de l'interview de Baltrusaitis autrefois commercialisée par ARTE, merci de m'en informer (prêt ou achat !).
wow.
j'ai pas de saké sous la main.
chais pas si je vais tenter le coup quand même.
:)

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