Non non ! @SI a rajouté un autre épisode qui ne prête pas trop à discussion dans la mesure où ça se passe après les élections, mais ce dont je parle, c'est un moment où sans le nommer, avant les élections, le docteur Lesermann explique pourquoi il ne faut pas voter pour Sarko.
C'est un deus ex machina total, ça ne s'intègre pas du tout dans le scénario, ça a été rajouté sciemment.
Et Thomas et son mari ne peuvent se marier avant le mariage homo, et le programme intègre les nouveautés. Mais on les voit s'embrasser, on les voit au lit, assez souvent. Et personne ne s'en offusque.

Le propos du commentaire, c'était de montrer que personne dans les classes dominantes ne regarde. C'est extraordinaire comme un vent d'homophobie a soufflé lors des débats lors du mariage pour tous, des maires de droite ont fait des histoires à cause d'affiches, alors qu'à la télé, tous les soirs, des homos s'embrassent de façon tout-à-fait naturelle devant tous les enfants de France. Et personne n'y trouve à redire.

Je ne prétends pas que Plus Belle la Vie est un programme révolutionnaire. Il fait beaucoup mieux, un peu comme les programmes anglo-saxons des années 70 .
La série installe dans une vie quotidienne les minorités telles qu'elles sont, dans la normalité du monde. Les noirs, les blancs, les roms, les juifs, les arabes, les homos, les gros, les délinquants, tout le monde a le droit de vivre à côté des héros et d'en être.
C'est un militantisme qui ne se présente jamais ainsi. C'est comme ça, point...

Après, ça vous intéresse ou pas. Mais ça a un impact sur le regard des gens qui suivent.

Sur la question de l'homosexualité, PBLV a été assez avant-gardiste comparativement aux autres fictions françaises. Si le mariage de Thomas et Gabriel surfe sur le mariage pour tous, l'homoparentalité a été évoquée dès la deuxième année de la série. Il y a deux ans, la série évoquait clairement l'adoption par les couples homosexuels et le problème posé quand un seul des parents était reconnu comme tel. Quand Gabriel avait quitté son compagnon précédent, il n'avait plus pu voir son fils adoptif pendant plus d'un an car seul son ex compagnon était reconnu comme père.

La série essaie de coller le plus possible à l'actualité et est clairement orientée politiquement. En plus des gitans et du gaz de schiste, la série a évoqué plusieurs fois le problème des sans papiers, les réductions budgétaires dans les hôpitaux, les patrons voyous, l'avortement...
Par contre, si la série est plutôt de gauche, elle reste très "consensuelle" et met en garde contre les comportements "excessifs". Il y a une critique du gaz de schisme et les pollueurs, mais dans le même temps, la série nous montre un ado tellement sensibilisé à la question écologique qu'il va arrêter de se laver pour ne pas gaspiller l'eau ou une autre qui va jeter toute la nourriture de ses parents pour passer au bio avant de revenir tous deux à la raison et de reprendre pour l'un le chemin de la salle de bain pour l'autre celui du supermarché.
De même, lors d'une intrigue sur les marchands de sommeil, on va voir un militant pour le droit au logement se révéler être un terroriste. Il y aura une légère critique des lois antiterroristes à cette occasion, mais le message général reste qu'il ne faut pas remettre en question l'ordre social.
De façon assez frappante également, on peut noter que quasiment tous les personnages évoquant des thérapies alternatives se sont révélés dangereux : un hypnotiseur psychopathe, un couple voulant développer des thérapies issues de la médecine amérindienne se révélant être des escrocs, une ostéopathe recrutant pour une secte, un acupuncteur assassin, un masseuse ayurvédique droguant les patients à leur insu... L'accumulation est assez troublante.

En outre, la question des conditions de travail interroge également. Le cas le plus emblématique est celui d'Hélène Médigue virée sans ménagement au retour de son congé maternité qui a gagné son procès contre la production.