Ça me fait doucement rigoler la fable des journaux régionaux issus de la Résistance. Je connais très bien l'histoire de "La Voix du Nord" et de "Sud-Ouest", où j'ai travaillé. Pour "La Voix du Nord", Frédéric Lépinay a très bien raconté comment les R(...)

La Marseillaise n'est plus ce qu'elle fut, mais elle publie une tribune de l'économie sociale et solidaire

Ça me fait doucement rigoler la fable des journaux régionaux issus de la Résistance. Je connais très bien l'histoire de "La Voix du Nord" et de "Sud-Ouest", où j'ai travaillé. Pour "La Voix du Nord", Frédéric Lépinay a très bien raconté comment les Résistants ont été spoliés. C'est la même chose à "Sud-Ouest", quand Jacques Lemoine, qui était propriétaire de "La Petite Gironde", l'ancêtre de "Sud-Ouest", a récupéré le journal des mains d'autenthiques Résistants. Il faut savoir que Jacques Lemoine faisait partie du même réseau bidon que Maurice Papon, le réseau Jade Amicol, et que son journal, "La Petite Gironde", était contrôlé par la Propaganda Staffel. Le jeune Henri Amouroux y était journaliste, à l'époque à l'époque. Il avait été mis en cause lors du procès Papon par l'avocat Gérard Boulanger.
Un autre journal, où j'ai également travaillé, "La Dépêche du Midi", se vantait régulièrement, lui aussi, d'être issu de la Résistance. Ça n'a pas empêché la famille Baylet de recruter comme administrateur René Bousquet, le responsable de la rafle du Vel' d'Hiv. Jean Baylet, qui dirigeait Le journal de Toulouse, ancêtre de "La Dépêche", était un ami de Bousquet pendant la guerre. Ce qui lui a valu des ennuis à la Libération. Ça ne l'a pas empêché de faire partie du jury de la Haute Cour de justice qui a acquité René Bousquet. Un verdict qui a fait scandale.
Par la suite, à la mort de Jean Baylet, dans les années 50, sa veuve, Évelyne Baylet, s'appuiera sur René Bousquet pour diriger le journal des radicaux cassoulet.