Profs en confinement : la grande débrouille
Cours enregistrés en vidéo ou en podcast, classes virtuelles, applications d'aide à l'apprentissage... Pendant le confinement, les outils numériques, officiels ou bricolés, se sont diversifiés pour maintenir la "continuité pédagogique" des élèves et des étudiants. Avec des succès... variables.
Abonnez-vous pour pouvoir commenter !
si vous êtes déjà abonné Connectez-vous Connectez-vous
Commentaires préférés des abonnés
Merci pour cet article qui montre l'impréparation du ministère au moment du confinement.
J'ajouterai deux ou trois choses :
- Les ENT sont censés être mis en place par les régions pour les lycées et lycées pros et des départements pour les (...)
Un grand merci pour ce rappel utile ! Le démantèlement de Canopé a commencé par celui du CNDP, Centre National de documentation pédagogique, qui fournissait des ressources pédagogiques de qualité, et à moindre coût, aux enseignants. L'Etat a décidé s(...)
Concernant l'outil de visio-conférence avec les élèves, il faudrait préciser que celui recommandé par l'éducation nationale (Via) n'était même pas téléchargeable tellement les serveurs étaient saturés. Quant à celui dont vous parlez "Ma classe virtue(...)
Derniers commentaires
D'autres solutions plus respectueuses de la vie privée ont aussi été prise d'assaut, notamment Framasoft et tous ses Framaoutils ont vu tellement d'etudiant utiliser les framaboard, framapad et autre framacolibri qu'ils ont du demander aux enseignant de ne pas les utiliser pour laisser association et PME en profiter...
Ils ont cependant, avec des chatons et des benevoles, mis en place enormement de serveur et d'outils pendant le confinement
Mais c'est dommage que le travail d'une association comme Framasoft, qui justement montre que l'open source est tr♪8s efficace, ne soit pas plus repris dans le cadre d'ENT ou autre (et que les Gafam soit la solution vers laquelle les ministères se tournent en premier... )
Pas du tout d’accord avec le point de vue final :
« aucune amélioration notable des résultats de leurs élèves en compréhension de l’écrit, en mathématiques et en sciences; ces technologies ne sont pas d’un grand secours pour combler les écarts de compétences entre élèves favorisés et défavorisés".
Le problème n’est pas là. De toutes façons la loi des grands nombres stabilisera toujours la moyenne tandis que les inégalités sociales seront toujours un frein puissant à l’égalité scolaire.
Les avantages du numériques sont ailleurs :
* dans le confort de travail pour le prof (celui qui a déjà scanné 90 copies manuscrites puis rentré les chiffres dans pronote comprendra tout de suite).
* dans le confort de travail des élèves (et accessoirement le poids du cartable)
* dans l’adéquation et l’ouverture vers le reste de la société
* et peut être aussi une meilleure réactivité aux nouveaux contenus, nouveaux programmes, etc,
Avec aucune formation sur aucun outil, nos inspecteurs ont été cruellement absents lorsqu'on avait besoin d'aide au début du confinement. Le premier mail que j'ai reçu de leur part était que les logiciels qu'on utilisait étaient pas très RGPD... On a les chefs qu'on mérite :/
Des outils numeriques de merde que blanquer sous traite aux gafam pour une fortunr alors qu'il pourrait affecter ces budgets aux labos universitaires pour developper des solutions open source gratuites et accessibles a tous. Et qui marchent, ce qui n,est pas le cas de toute cette daube commercial dont le but est de recuperer des donnees personnelles et les revendre au mepris des droits de l'homme. Aux chiottes leur start up nation importee Qui coute un bras a la collectivite et qui pille la vie privee.
Dans votre conclusion « le débat est ouvert » . Ah bon, où? Sur les réseaux sociaux? Au ministère ? Sur le terrain, où la formation professionnelle est indigente?
Concernant l'outil de visio-conférence avec les élèves, il faudrait préciser que celui recommandé par l'éducation nationale (Via) n'était même pas téléchargeable tellement les serveurs étaient saturés. Quant à celui dont vous parlez "Ma classe virtuelle", disponible sur le site du CNED, un œil attentif vous aurait permis de constater qu'il s'agit en fait de "BlackBoard" un outils d'une société américaine, leader aux U.S. et aux Émirats, gracieusement (? - le tarif est de 100$ par étudiant en principe) mis à disposition de notre système scolaire en crise. C'est aussi via cet outil que tous les conseils de classe et réunions administratives ou pédagogiques ont pu se tenir.
J'attendais une enquête sur les outils de visio depuis longtemps : les zoom, skype et autres teams, whatsapp... Fait en partie ici, merci !
Vous avez entièrement raison pour pronote, etc. Mais qu'en est-il des données des adultes qui travaillent à distance ? Qu'utilisez-vous chez ASI ?
Chronique de Ch. Van Hoenecker sur le sujet : https://www.franceinter.fr/emissions/le-billet-de-charline-vanhoenacker/le-billet-de-charline-vanhoenacker-19-mai-2020
Et un chouette court métrage, qui montre bien ce qu'est l'enseignement à distance (à l'université ici) et pourquoi beaucoup ont choisi le métier de prof :
Merci pour cet article qui montre l'impréparation du ministère au moment du confinement.
J'ajouterai deux ou trois choses :
- Les ENT sont censés être mis en place par les régions pour les lycées et lycées pros et des départements pour les collèges, suite aux différentes étapes de décentralisation. Les difficultés de connexion et de fonctionnement des ENT montrent toutes les limites au transfert de compétence de l'État vers les collectivités. Un ministère comme l'éduc devrait être capable de fournir au moins une application à ses établissements.
- les ministres successifs ont affaibli les établissements du ministère qui auraient pu développer des applications d'enseignement à distance ou de gestion des notes et des élèves. Je pense entre autre au réseau Canopé, dont la référence est absente de l'article, c'est dommage (voir point suivant). Au contraire, les ministres ont laissé se développer Pronote, solution privée, qui est en situation de monopole et qui place l'EN en situation de dépendance vis-à-vis de ce logiciel, avec les risques pointés dans l'article.
Le réseau Canopé est capable de développer BCDI, qui gère les bases de données des CDI et est utilisé dans une grande majorité d'établissements. Il devrait être capable de développer une application comparable à Pronote. Encore faudrait-il qu'un ministre passe la commande...
Les solutions proposées par le CNED sont néanmoins performantes, même si elles demandent effectivement beaucoup de ressources aux PC. Le problème, c'est que l'enseignement à distance demande une formation spécifique et ne peut pas se faire comme en présentiel. C'est pour cela que le CNED est organisé différemment d'un établissement scolaire et que les personnels du CNED sont spécialisés dans l'enseignement à distance. Les professeurs des écoles, collèges et lycées n'ont reçu aucune formation pour cela.
- sur le réseau Canopé (ex CNDP/CRDP) : le ministère est en train de le démanteler. (Voir le site des personnels mobilisés http://rcendanger.fr/ ). Au cours du confinement, les personnels du réseau ont su montrer toute l'utilité de Canopé. C'est d'ailleurs le réseau qui a produit un certain nombre de programmes diffusés sur Lumni. La période a donc démontré l'utilité d'un réel service public de documentation pédagogique que Blanquer a décidé de liquider dans l'indifférence presque générale. Ce n'est toutefois pas trop tard pour essayer de sauver le réseau. Je me permets un lien vers le site de la FSU qui pointe vers une lettre ouverte au ministre envoyée pendant le confinement.
Enfin et malgré l'engagement et le travail des personnels de l'EN, il ne faut pas oublié que la période a développé de nombreuses inégalités et a montré toutes les limites d'une utilisation massive du numérique hors de l'école.
Merci pour ces précisions; perso je ne savais même pas que Pronote était privé.
Cela se fait progressivement, mais le peu qu'il reste de ce service devrait avoir totalement disparu dans très peu de temps. Pour l'Etat, c'est tout bénéfice : il transfère la totalité des dépenses sur le compte... des enseignants eux-mêmes. Qui devront payer au prix fort, de leurs propres deniers, toutes leurs ressources pédagogiques, ainsi que leurs outils de travail. En matière de formation continue (autre offre jadis gratuite du réseau Canopé), là aussi, ce sont les règles du privé qui s'imposent : appels d'offre, formations payantes pour les établissements qui veulent en proposer à leurs personnels. Ainsi, sous couvert de faire les économies réclamées par la Cour des Comptes (qui semble être devenu le pouvoir - non élu - de facto, ses "préconisations" prenant valeur d'obligations), on va donc dépenser davantage. Mais cela se verra moins, d'autant que les établissements devront faire des choix, et donc parfois, se passer de formations utiles, mais trop onéreuses.
Voilà donc ces enseignants paresseux et surpayés (voir le "matinaute" d'aujourd'hui) réduits à payer toujours plus cher des outils toujours aussi indispensables, mais de moindre qualité, car fabriqués dans un but plus commercial que pédagogique. Et, une fois de plus, un service public jeté à la poubelle.
Sans parler, comme le souligne le commentaire ci-dessus, des problèmes de confidentialité et de sécurité posés par des acteurs privés comme Pronote ou Microsoft.
Petit à petit, sans faire de bruit, l'enseignement se privatise. A quand, les enseignants "auto-entrepreneurs" ?
l’education nationale ressemble de plus en plus à l’hôpital public. Mais je ne sais pas quel virus viendra donner l’occasion de tout refonder et pas seulement colmater.
.
Quand on voit que les profs n’ont pas d’adresse mail professionnelle. Ou plutôt qu’ils n’utilisent que leurs adresses personnelles pour communiquer entre eux et avec leur direction, qu’ils utilisent leur ordinateurs perso, leur connexion internet perso, leur licences logicielles perso, leur cartouche d’encre perso pour leurs imprimantes perso, leur téléphone portable perso, ....