Protocole sanitaire : Blanquer préfère les médias aux profs
Depuis le début de la pandémie, Jean-Michel Blanquer communique beaucoup par voie de presse. Au grand dam du corps enseignant, qui reçoit les informations sur les protocoles sanitaires après les médias. Il en profite aussi pour communiquer sur son nouveau livre, opportunément titré "École ouverte".
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Merci de cet article.
Je n'ai pas envie de consacrer beaucoup d'énergie à détailler une fois de plus à quel point Blanquer, en plus d'être foncièrement nocif à l'école, et menteur pathologique, a mis en danger élèves, familles et personnels tout au lo(...)
Bon, j'ai vu l'article hier soir, mais pour ne pas me gâcher le sommeil, je ne l'ai pas lu (j'ai préféré mon cher Damasio et ses Furtifs, lecture plus revigorante).
Ce matin je m'y colle mais je n'ai pas le courage d'aller au bout de l'article.&(...)
Va encore pour acheter un journal à un ou deux euros et connaître le projet de l'année du ministre mais devoir acheter son livre à plusieurs euros, tout ça pour n'y rien lire d'intéressant !!!!
Quand j'écoute les nouvelles sur certains postes de radio(...)
Derniers commentaires
De quoi les représentants des enseignants se plaignent-ils ? Le ministre les snobe, mais ils arrivent quand même à s'exprimer dans les médias.
Je rappelle qu'il existe des sous catégories d'enseignants dont ni les ministres, ni les médias ne semblent connaître l'existence : 1/ l'enseignement privé sous contrat 2/ l'enseignement agricole.
En tant qu'enseignante, je souscris à ce qu'expose l'article et je m'étonne de la mansuétude des media grand public face à ce Ministre. Cela en dit long sur l'indépendance de la Presse française vis à vis des pouvoirs. J'ajouterai l'information suivante, qui illustre et prolonge cet article :
j'ai découvert par hasard (grâce au site du Café pédagogique, qui ne dépend pas du Ministère) que le Ministère a rompu brutalement le contrat passé avec la BRNE, plateforme de ressources numériques en place depuis 2016, sans en avertir les utilisateurs que nous sommes, et cela dans un contexte de crise sanitaire et d'enseignement en distanciel. Certaines disciplines sont concernées, d'autre pas ( les personnels n'ont pas été consultés. Je doute même que les inspecteurs soient au courant, car il n'y a aucune information sur mon site académique ou mes mails académiques). Par exemple : supprimé pour l'anglais, qui est enseigné du primaire au secondaire et au-delà, mais pas pour les langues rares (le contrat devait coûter moins cher ...) et les LV2 ont jusqu'à mars 2022 pour s'organiser (on peut télécharger des ressources). https://www.pedagogie.ac-nice.fr/dane/accueil-drane-de-nice/fin-des-brne-2016
Nombre d'enseignants vont se retrouver en difficulté quand ils vont s'apercevoir qu'ils ont construit des séquences autour de ressources auxquelles ils n'ont plus accès. Certains s'en émeuvent déjà : https://forums-enseignants-du-primaire.com
C'est sans doute ça la start-up nation.
Par ailleurs peu de gens savent (même dans le milieu enseignant) que Blanquer a économisé 200 millions d'euros par an sur le budget de l'Education Nationale depuis qu'il est en poste :
http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2021
Extrait : Ce point de vue semble partagé par les inspecteurs (IA IPR) du SIA. Le numéro de mars de la revue de ce syndicat d'inspecteurs, revient sur ces reports. "Les 600 millions rendus à Bercy n'auraient ils pas pu servir à financer les remplacements", demande le SIA. Il relève que "les éléments de langage qui sont mobilisés par les rectorats font porter la responsabilité (des difficultés pour assurer les remplacements) sur le manque de vivier. Or les remplacements le plus souvent ne sont pas mis en oeuvre faute de moyens budgétaires".
Le SIA pousse le raisonnement plus loin : "Bien d'autres emplois de ces 600 millions auraient été envisageables : un meilleur équipement informatique des professeurs, la sécurisation sanitaire de certains établissements par l'achat de purificateurs d'air. Sans parler de la question de la revalorisation salariale des personnels". 600 millions et 400 millions ça faisait un milliard pour un million de personnels. De quoi dépasser la revalorisation de 2017..."
Tout cela est démoralisant, à un moment où l'on aurait au contraire besoin de mobiliser toutes les énergies ...
Merci pour l'article.
Sur la récupération du terme "école ouverte", c'est plus profond qu'une simple référence à un dispositif ministériel. L'expression est assez ancienne et vient de l'éducation nouvelle, ce qui permet à Blanquer de s'inscrire (pour un public averti) de fait dans une tradition pédagogique et intellectuelle. Laurence de Cock, qui a travaillé sur l'éducation nouvelle, en parle mieux que moi : https://twitter.com/debatdecole1/status/1428709899651977222
Bon, j'ai vu l'article hier soir, mais pour ne pas me gâcher le sommeil, je ne l'ai pas lu (j'ai préféré mon cher Damasio et ses Furtifs, lecture plus revigorante).
Ce matin je m'y colle mais je n'ai pas le courage d'aller au bout de l'article.
Je suis enseignante dans le primaire, dans un département rural, dans une zone fragile: des parents isolés, précaires, largués, en difficulté face à l'école et à leur vies... Et à chaque prise de parole de M. le ministre je dégoupille, une furieuse envie de monter jusqu'au ministère lui coller mon poing dans la gueule, lui casser plusieurs dents et le nez, histoire de lui enlever un peu de son assurance arrogante et de son mépris. Histoire de lui faire tâter un peu de la colère d'en bas.
Depuis le début de cette crise (en fait depuis qu'il est ministre), rien n'est fait sur le terrain , nous découvrons les dernières lubies du Minion placé au ministère par voie de presse. BFM a remplacé nos messageries académiques, les inspections sont prises de court, et n'ont souvent aucune réponse à nous apporter tellement tout est verrouillé d'en haut, géré comme une simple campagne de com. Le ministre annonce, le reste doit suivre.
Exemple? Il a décidé que "le contractuel serait la norme", que le Bac changerait de forme...Et il a décidé de refonder le fonctionnement des affectations des enseignants. Il a annoncé un jour, comme ça, qu'il y aurait un algorithme pour gérer les affectation, zéro intervention humaine, et un seul "mouvement", tout poste devenant "définitif". (pour l'info, chaque année nous pouvons participer au "mouvement" pour demander une autre affectation que la nôtre. Avant on faisait le "premier mouvement", pour avoir le graal: un poste à titre définitif dans une école qu'on aurait choisi. Si on obtenait rien, notre demande passait au "second mouvement", et on nous donnait les miettes en essayant d'être le plus arrangeant possible, les miettes étant attribuées pour l'année seulement). Personne ne le savait, personne ne comprenait comment c'était possible, et au moment des affectations nous avons tous découvert (les inspections également) comment le bidule fonctionnait.
Blanquer ne communique jamais avec le terrain, tout se passe "en haut", dans les sphères médiatiques, et nous découvrons médusés que le BAC change de forme, que le contrôle continu est finalement la règle, que le protocole sera ou ne sera pas. C'est une marque de fabrique chez lui: il décide, fait le malin dans le JT, et le reste suivra (puisque, pense-t-il sûrement, nous sommes là pour ça). Le facteur humain n'existe pas chez lui.
Depuis le début de cette crise, nous n'avons à aucun moment été informés en amont des protocoles, des décisions du ministre. Nous avons à chaque fois attendu, et à chaque fois nous avons constaté avec colère que l'info se trouvait dans une interview sur BFM, LCI, Europe 1 ou dans le JDD... Depuis un an et demi, tout est géré par voie de presse, à coup de grandes annonces sans rapport aucun avec la réalité du terrain. Les annonces sont faites à quelques jours, voire quelques heures de la rentrée, dans la presse. Les "ordres" (nous sommes fonctionnaires, on obéit donc à des ordres venant d'en haut, écrits, dans une circulaire, une note, un ordre de mission, un texte de cadrage quelconque); les ordres donc n'arrivant souvent que plusieurs jours à plusieurs semaines après. En attendant démerde toi.
Pas de classes fermées??Scandale! Ils ont imposé le recours à des remplaçants, en masse, à des contractuels, pour remplacer les enseignants isolés et ne pas fermer de classes. Les pauvres découvraient souvent en arrivant dans une école que c'était pour remplacer un covid, rien ne leur était dit avant. Pas de classes fermées, oui, mais à quel prix: des remplaçants sollicités jusqu'à la corde, obligés d'aller d'une école à une autre, parfois loin et dans la même journée. Des effectifs à bout de nerfs, qui ont porté l'école à bout de bras pendant tout ce temps, pour que les élèves aient classe, ne soient pas largués, pour écouter leurs peurs et leurs angoisses, leur tristesse aussi (avez-vous vu des psy de l'éducation nationale? espèce en voie de disparition).
Aucun moyen supplémentaire sur le terrain, de la bidouille avec des fenêtres (quand y en a, on remercie les architectes contemporains et leurs bunkers-écoles aux vasistas aussi étroits que rares), des masques en tissu, même pas assez pour le nombre de jours de travail, des élèves inquiets, stressés, malheureux de ne plus voir leurs copains, des parents largués...
Blanquer n'est pas ministre de l'éducation, il est vaguement le communiquant officiel de l'Elysée. Je le vomis, lui et sa morgue, son assurance froide dans le mensonge (les lycées vaccinés ne sont pas contagieux?). Nous le haïssons autant qu'il nous hait. Il rêve d'une école libéralisée, profit-able, hiérarchisée jusque dans les moindre recoins.
Alors pour ma santé mentale je ne l'écoute plus, je fais mon travail avec mes tripes et mon coeur, parce que j'aime mes élèves, j'aime être avec eux, les aider à grandir, à apprendre, à prendre (confiance). Et lui, là haut dans son ministère il peut toujours parler, nous ne l'entendons plus.
Je vous livre un poème, écrit par une poignée de mes CM2 de cette année. Dans leur sincérité, elles m'ont touchée, j'en ai eu les frissons, et ça en dit long:
la covid est arrivée alors qu'on n'y avait rien demandé
elle nous a d'abord contaminés, puis elle nous a confinés
moi tous les jours je dis à ma mère
t'inquiète pas je respecte les gestes barrières
la covid est hyper dangereuse, hyper contagieuse
on était confinés sans vraiment le mériter
la covid on en peut plus, on la supporte plus
le couvre-feu est limité, on peut pas le dépasser
le vaccin était à trouver, on se demande quand on va se faire vacciner
à notre école, les classes sont séparées
on ne peut pas se mélanger, risque de se contaminer
et le masque sert à nous protéger, on doit toujours le porter
il y a un an je m'ennuyais, l'école était fermée
les fêtes de fin d'année ont été compliquée, c'était pour notre sécurité
pendant le confinement, on avait quand même des devoirs
qu'on pouvait faire en retard
le gel hydro, on en a jamais trop
les mains il faut se les laver pour se protéger
si personne respecte ça on le punira
sinon tout va rester fermé pour l'éternité
D'accord c'est un menteur patenté incompétent doté d'une capacité de mépris impressionnante.
Mais quand même, la barbe le rend tellement sympathique!
Il est en cours d'edouarphilipisation.
Je pense que s'il réussit sa transition, il pourra prétendre au droit de paraître compétent et posé, quelle que soit la merde qu'il fait.
Putain neuf mois ....
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Merci beaucoup pour votre article, mais reste un mystère : comment JM Blanquer peut-il à ce point passer à travers les gouttes et bénéficier d'un effet Téflon qui fait que rien n'adhère malgré toutes les casseroles !?
Je me permets de renvoyer à ces deux billets argumentés :
BLANQUER : UN BÊTISIER A PLEURER DE RAGE !
Encore des mots, toujours des mots, les mêmes maux… Le constat actuel est terrible pour l’Éducation. Médiatiquement, nos écoles ne vivent plus dans la réalité de constats avérés mais dans la virtualité des annonces répétées. Jean-Michel BLANQUER peut dire n'importe quoi, une chose et son contraire, il sait que le zapping permanent de l'info rend amnésique le spectateur médusé. Petit florilège.
https://blogs.mediapart.fr/sylvain-grandserre/blog/220321/blanquer-un-betisier-pleurer-de-rage
Et
AMIS JOURNALISTES, SI VOUS CROISEZ NOTRE MINISTRE...
Plus que jamais, le temps du confinement aura été celui d'une proximité quotidienne et précieuse avec les médias. Chacun aura mesuré la chance de bénéficier d'une telle qualité d'analyses et de contenus, si on s'éloigne des plus bruyants et des moins indépendants. Pourtant, la clémence dont bénéficie le ministre de l'Éducation nationale, suscite un agacement que je vais expliquer très clairement.
https://blogs.mediapart.fr/grandserre/blog/140520/amis-journalistes-si-vous-croisez-notre-ministre
Sylvain GRANDSERRE, auteur et maître d'école
@GrandserreSylv1
Va encore pour acheter un journal à un ou deux euros et connaître le projet de l'année du ministre mais devoir acheter son livre à plusieurs euros, tout ça pour n'y rien lire d'intéressant !!!!
Quand j'écoute les nouvelles sur certains postes de radio étrangers Européens occidentaux (l'avantage de parler plusieurs langues), et que je reviens à la politique française, la première chose qui m'étonne c'est le côté "royaliste" des ministres (sans parler d'Emmanuel) : c'est du Je à toutes les sauces. J'ai décidé, je veux que, je je je à l'infini comme s'il s'agissait de leur chasse gardée, comme s'ils n'étaient pas autres choses que des désignés du peuple des citoyens et de simples citoyens auxquels une tâche a été confiée et qu'ils doivent remplir au service de ces citoyens
Et voilà qu'en plus ce Blanquer utilise son poste pour vendre ses ouvrages. N'a t il pas autre chose à faire ?
Sur le décalage entre le discours médiatique de ce ministre et le mépris ressenti sur le terrain, une lettre ouverte
https://blogs.mediapart.fr/sylvain-grandserre/blog/260721/ecole-acheve-bien-les-choyes
Merci de cet article.
Je n'ai pas envie de consacrer beaucoup d'énergie à détailler une fois de plus à quel point Blanquer, en plus d'être foncièrement nocif à l'école, et menteur pathologique, a mis en danger élèves, familles et personnels tout au long de la pandémie.
Je voulais en revanche souligner que vous êtes quasiment les seuls à donner la parole et la possibilité de développer leurs propos aux personnels enseignants , contrairement à la majorité des médias qui laissent le ministre s'épancher sans jamais lui opposer le moindre contradicteur ou même simplement souligner les mensonges éhontés qu'il profère, même lorsqu'ils sont évidents.
Ce n'est pas surprenant venant des officines Macrono-Sarkozyste que sont le JDD ou BFM, mais les médias audio-visuels, y compris publics, sont coupables de lui donner une tribune sans contradiction, et à ce titre ont une part de responsabilité quant aux effets de son action délétère.
Bref, votre article est à recommander chaudement et j'espère que le plébiscite des abonnés le fera passer en consultation libre.