Quand Harry (Potter) tue sa maman
Abonnez-vous pour pouvoir commenter !
si vous êtes déjà abonné Connectez-vous Connectez-vous
Commentaires préférés des abonnés
Je trouve que les arguments avancés dans l'émission sont assez vagues sans toujours être pertinents sur la controverse autour de JK Rowling. Il aurait été à mon sens plus intéressant d'utiliser JK Rowling comme point de départ pour parler des mouveme(...)
Bien que j'ai encore la totalité de la collection, achetée au fur et à mesure à la demande de mon fils, dans ma bibliothèque, je n'ai jamais lu Harry Potter. J'ai vu seulement le 2e film en tant qu'accompagnant. Je l'avais trouvé plaisant.
Aussi je ne(...)
Les terfs sont deja de sortie sur le forum, ca fait plaisir a voir (non)
Donc pour rappel (source: SVT Egalite, un site animes par des enseignants et professionels des luttes contres les inegalites et discriminations).
Le « genre », qu’est-ce(...)
Derniers commentaires
C'est quand même laborieux. Vraiment un sujet qui reste très en surface, bon si les intervenants ne sont pas formés sur les questions trans et gender critical au uk c'est pas leur fautes, mais ça reste pénible vu que de simple recherche google JKR Transphobe peuvent relativement être plus éclairante en utilisant même des sources de premières mains. Mais niveau lecture de l'univers y'avait quand même des choses a creuser, aka le libéralisme. Vu que Harry Potter c'est quand même une œuvre qui prend place dans ce qui semble être du privé anglais et on trouve dans l'œuvre plusieurs avatars de ce libéralisme à l'anglaise. Pour finir sur un autre thème à la fin le héros devient aussi quand même un super flic de la magie donc niveau défense du statu quo ça se pose aussi la mine de rien. Sur ce bonne journée à tout le monde !
C'est scandaleux ! On ne dit pas « Dji-Keï » mais « Djeï-Keï » ! C'est le G qui se prononce « Dji » !
À part ça très bonne émission comme d'hab ;-) :-*
Merci Delphine Chedaleux d'avoir tiré le débat vers le haut !
Ca aurait été quand même bien plus intéressant si vous aviez tous les trois bossé le sujet plus en profondeur, là on sent qu'il y a quand même beaucoup d'hésitations, de suppositions sur des faits qui sont vérifiables facilement, ou bien sur des théories sur lesquelles il n'est pas très compliqué de se renseigner.
Si vous savez que vous allez parler des débats sur la transidentité, pourquoi ne pas mieux se renseigner avant? Eventuellement faire un entretien avec un.e activiste trans? Pourquoi Daniel S. se retrouve quand même à utiliser le mot "transsexuels"? (Heureusement que Delphine l'a repris!)
Pour prolonger le sujet (en anglais, avec des sous-titres en français): https://www.youtube.com/watch?v=6Avcp-e4bOs
Merci pour cette émission qui permet de mieux saisir les problématiques que soulèvent les récentes interventions de Rowling quant à la transidentité. Et il y aurait encore beaucoup de choses à dire (loin de moi l'idée de vous reprocher de ne pas avoir approfondi certains points, au contraire vous avez proposé un résumé de la polémique et de la position de l'autrice bien utile pour les "moldus" qui n'auraient pas entendu parler de tout cela), et je pense que ce qui suscite un profond malaise dans les propos de l'autrice n'est pas étranger au contexte politique de la Grande-Bretagne.
En effet, depuis quelques années, on voit surgir dans le débat politique anglais (un peu en France, mais beaucoup moins) des positions pas vraiment majoritaires mais très bruyantes à l'encontre des personnes transgenres. Parmi les tenants de discours transphobes, on trouve parfois des personnes se réclamant d'un féminisme essentialiste (comme vous l'avez évoqué dans votre émission), qu'on présente parfois sous le sigle TERF (Trans-exclusionary radical feminist) et qui militent à l'encontre des droits trans (par exemple, en voulant rendre plus difficile d'accès les parcours de transition).
Cette ambiance est particulièrement délétère:
- Les premières ciblées, les personnes trans, voient de nouveaux obstacles apparaître, une possible régression quant à leur droit alors qu'il y a encore beaucoup à faire; et ce qui est d'autant plus violent c'est que ces attitudes et comportements transphobes se font sous couvert du féminisme (ce qui touche encore plus les femmes trans, ce que je peux témoigner étant moi-même concernée et déjà attaquée sur les réseaux sociaux par ces militants/militantes uniquement parce que j'existe au grand jour, et je suis loin d'être la seule). Soulignons au passage que ces tenants transphobes sont aussi sexistes, car comme d'habitude ce sont les femmes (ici trans) qui sont accusés de tout et de n'importe quoi, très peu les hommes trans (attention toutefois, ils subissent aussi des violences et discriminations, mais dans les polémiques médiatiques, c'est dans la majorité des cas les femmes trans qui sont pointées du doigt).
- Ce féminisme essentialiste vient jeter le trouble sur les luttes féministes, et ce n'est pas pour rien si on l'on voit de véritables ruptures un peu partout, avec la transidentité comme sujet de discorde, non pas parce que la transidentité est l'enjeu principal, mais plutôt parce que la transidentité illustre la grande différence entre féminisme essentialiste et féminisme non essentialiste (mais quand dérapage il y a, d'où qu'elles viennent, nous sommes toute désignée, on porte toujours le mauvais rôle).
- Ces polémique et escalades sur les Réseaux sociaux participent à caricaturer les questions tournant autour de la transidentité, rendant encore plus difficile pour les personnes concernés de pouvoir se faire entendre ou tout simplement respectées.
- Enfin, derrière tout cela, il y a malheureusement des points de passages avec des positions politiques réactionnaires d'extrême droite (la question de la transidentité étant reprise par différents acteurs politiques et autres médias, comme Valeurs Actuelles en France par exemple, pour créer des paniques morales en déformant, voire en inventant des faits).
Dans ce contexte donc, les différentes positions de Rowling ne sont pas qu'une simple opinion sans contexte ni conséquence, car ces positions s'inscrivent dans des attitudes politiques qui pour le coup sont souvent assez éloignés des valeurs qu'elle a voulu mettre en avant dans ses romans, et soutenant des militants transphobes, et sans jamais apporté de soutien concret à celles et ceux qui subissent la discrimination transphobe. Sur ce point, je vous remercie d'avoir bien souligné qu'elle est militante, car malheureusement les tenants de propos transphobes arguent souvent qu'ils sont "neutres", "apolitiques" et "non militants" afin de pouvoir pointer du doigts leur contradicteurs comme étant, eux, militants partisans (sous-entendus: biaisés et non objectif, donc suspects). De toute évidence, il y a là des désaccords politiques de fond. Cela étant dit, n'oublions pas qu'il y a d'abord des personnes, de différentes possibilités politiques, qui doivent prendre tout cela de plein fouet uniquement parce qu'elles sont trans, que leur genre vécu ici et maintenant ne correspond plus à leur genre assigné de naissance. Et croyez-moi, on se passerait bien de ces montées en épingle et carricature.
Doit-on ainsi canceller J.K Rowling (pour reprendre le sujet de l'émission) ? Bien sûr que non, mais puisqu'on parle de cancel et d'invisibilisation, je constate tristement que c'est encore les personnes trans qui sont silenciées et/ou stigmatisées, je regrette qu'on ne retienne dans la polémique de Rowling que les conséquences autour de la "cancel culture" ou du rôle de l'auteur par rapport à son œuvre ou ses fans (la mort de l'auteur) et qu'encore une fois on passe au second plan (voire qu'on déni) la violence réelle, concrète, et destructrice de la transphobie (c'est une remarque général à propos des polémiques qui tournent autour de la transidentité, aucunement un regret à l'encontre du traitement de ASI, qui comme je le disais à fait le taff <3 ).
Bien à vous
Encore une émission mal préparée (à mon humble avis - sans référence à Dumbledore). Heureusement que DS est là ! Il semble plus au fait que les 2 autres intervenant.e.s. Désolé mais ces Post-pop me semblent très souvent très mal préparés et peu pédagogiques (quid des différents féminismes ?). Bref très déceptif voire vain.
En ce qui concerne Dumbledore, il est homosexuel. Il suffit de regarder ce qui se passe avant la période Harry Potter avec les films Les animaux fantastiques. Dumbledore et le "méchant" Grindelwald ont entretenu une relation, c'est très clair. C'est intéressant là aussi et peut nous renvoyer à certains points de l'émission puisque ces deux personnages sont totalement antinomiques.
J.K. Rowling est une orfèvre des mots, ceux qui ont lu ses livres ne peuvent que le reconnaître. Donc pas de hasard ni de gaffe maladroite dans ceux qu'elle emploie.
A part ça, elle a bien le droit d'exprimer ses positions sur tel ou tel sujet, comme tout le monde.
OK pour considérer qu'elle ne peut pas contrôler l'interprétation que ses lecteurs font de sa prose.
Pas OK pour considérer que désormais, comme elle a écrit tel ou tel bouquin qui a eu un immense succès, elle n'a plus le droit de dire ce qu'elle pense.
Ses fans sont libres, et elle aussi.
Je trouve que les arguments avancés dans l'émission sont assez vagues sans toujours être pertinents sur la controverse autour de JK Rowling. Il aurait été à mon sens plus intéressant d'utiliser JK Rowling comme point de départ pour parler des mouvements politiques impliqués dans la cause trans, en particulier au Royaume-Uni.
On n'en entend pas beaucoup parler dans le débat public en France (à moins de s'y intéresser explicitement), mais au Royaume-Uni, le sujet de la place des trans dans la société, leurs droits etc. est extrêmement médiatisée (pour donner une idée, voir ici ou là).
JK Rowling n'invente rien, elle s'inscrit dans un discours déjà très présent, elle habite en Écosse où des lois sur le sujet sont discutées et votées au parlement. Il n'y a rien de fortuit dans ses paroles ou dans ses actes. Elle prend partie dans ce débat politique. Sur le sujet des droits des personnes trans, elle n'est pas une autrice, mais une politicienne.
Je suis une très grande fan de Harry Potter (y compris du monde de ses fanfictions), et cela m'a poussée à essayer de mieux comprendre les griefs des personnes trans à l'égard de JK Rowling. De fait, elle se bat contre les droits des femmes trans, qu'elle assimile à des hommes pervers et des prédateurs (cf. son dernier polar où la subtilité meurt dans d'atroces souffrances). Elle qualifie les hommes trans de lesbiennes en proie à la confusion dans ce fameux billet de blog mentionné dans la vidéo - c'est-à-dire qu'elle nie jusqu'à leur existence ! Elle justifie ainsi les violences portées à la communauté trans par la société. La difficulté d'accès à la santé, à la fois sur l'affirmation du genre et dans le domaine généraliste, le décuplement du risque d'agression et de meurtre, du risque de suicide, la discrimination, partout, tout le temps, la fétichisation... Je pense que ça aurait été une bonne idée d'aborder tout ça. Si vous parlez anglais, je vous conseille les excellentes vidéos sur le sujet de ContraPoints, Jessie Gender ou encore Lindsay Ellis (un peu plus générale sur la transphobie dans les médias).
...
Pour finir, petite digression sur Harry Potter, parce que je n'ai pas pu m'en empêcher. Il est tout à fait évident que Dumbledore est homosexuel dans les livres. Si on est censé le comprendre tout seul sans que le mot "homosexuel" apparaissent explicitement pour qualifier Dumbledore, c'est que l'autrice a construit son personnage avec nuance et subtilité, et on ne peut pas le lui reprocher. Je pense en particulier que Dumbledore s'est interdit d'avoir des relations amoureuses ou même intimes avec qui que ce soit après la mort de sa sœur et le combat qu'il a mené contre Grindelwald. Il associe la soif de pouvoir (la sienne et celle de Grindelwald) à son expérience amoureuse et a peur des conséquences que pourraient avoir une nouvelle expérience amoureuse. Sa relation avec Grindelwald, c'est le pivot de sa vie, où il a failli basculer dans le fascisme magique (représenté par l'expression "For the Greater Good"), en partie à cause de son attachement à l'un des plus noirs mages du XXe siècle. Il est complètement obsédé par ses erreurs de jeunesse, au point d'antagoniser Tom Jédusor (le futur Voldemort) dès sa rencontre avec lui, quand il est encore enfant. On peut dire qu'il a "essentialisé" Tom, en lui faisant bien comprendre qu'il était mauvais, et même si Tom avait déjà pas mal de problèmes à 10 ans, il aurait pu suffire de l'influence de Dumbledore pour modifier sa trajectoire. Au passage, on ne sait pas à quel point l'homosexualité est acceptée dans la société sorcière, et pour une figure aussi proéminente que celle du directeur de Poudlard et sauveur de l'Europe, est-ce que c'est facile de faire un coming out public ? Bref. Dumbledore est homosexuel, pas besoin des tweet de JK Rowling.
Les terfs sont deja de sortie sur le forum, ca fait plaisir a voir (non)
Donc pour rappel (source: SVT Egalite, un site animes par des enseignants et professionels des luttes contres les inegalites et discriminations).
Le « genre », qu’est-ce que c’est ?
On utilise souvent le terme « genre » pour désigner le sexe dit « social », et le distinguer du sexe dit « biologique ».
Dans ce sens, le sexe « social », ce sont des caractéristiques (comportements, aptitudes, etc.) ou des normes reconnues comme « féminines » et « masculines » par une société à un moment donné : elles varient dans le temps et l’espace, en fonction des époques et des cultures.
Par exemple, la répartition des métiers, quand elle existe, varie d’un pays à l’autre : alors qu’en France le tissage et la couture sont des activités principalement féminines (ce qui n’est plus vrai quand il s’agit de haute couture), elles sont l’apanage des hommes au Mali. Les stéréotypes sexuels changent également : au XVIIe siècle, on disait que les femmes avaient plus de « besoins » sexuels que les hommes. Aujourd’hui on entend l’inverse.
Soulignons un point fondamental : le fait de distinguer genre et sexe a tendance à faire passer la notion de sexe pour « objective » parce que biologique. Or l’étude biologique des sexes nous montre que quel que soit le caractère que l'on étudie (chromosomique, génétique, gonadique, hormonal, phénotypique), la délimitation entre masculin et féminin n'est pas nette (c'est ce qu'on appelle, dans des cas flagrants ou invisibles, l'intersexuation, qui remet en question la catégorisation binaire actuelle des personnes en sexe « féminin » et sexe « masculin »). Finalement, l’assignation du sexe dit biologique est elle-même subjective et relève de normes sociales. Autrement dit, le sexe est déjà du genre.
Le genre est, comme la race, au fondement d'un rapport de pouvoir : masculin et féminin sont définis l’un par rapport à l’autre et hiérarchisés, liés à des stéréotypes (voir « Les stéréotypes ») qui sont à l’origine de discriminations (voir « Les inégalités de genre »). Le concept de genre permet donc d'étudier les mécanismes de la représentation des sexes, et les conséquences qui en découlent. Il permet de remettre en cause le caractère « naturel » ou « biologique » de ce qui est en réalité le résultat de constructions sociales.
http://svt-egalite.fr/index.php/foire-aux-questions#le-genre-qu-est-ce-que-c-est
Un peu déçue de lire que vous mettiez transphobie entre guillemets. L'explication de JKR dont vous mettez le lien contient des éléments qui sont transphobes, qu'ils soient volontaires (JKR explique en long, en large et en travers qu'elle soutient les personnes trans, mais en même temps aligne des arguments niant leur souffrance et/ou leurs combats) ou non. On peut être blessant et porter un discours opressant sans en avoir conscience... mais tout de même, de la part d'une autrice mondialement connue, on peut penser qu'elle connait la valeur des mots. Une personne trans a-t-elle été invitée pour évoquer la question ?
Je n'ai pas terminé de regarder l'émission. Mais je n'ai jusqu'ici toujours rien compris au problème soulevé, ni en quoi "abracadaba" y renvoie (c'est là où j'ai interrompu ma lecture pour écrire ce commentaire).
Entre hésitations, retours en arrière ou rectifications de l'une via l'autre (ou de l'un via l'autre, au choix), cette cabale (même problème que pour abracadabra ?) est-elle le prémisse d'une future interdiction de rédiger un roman, lequel devrait a priori se conformer à n'importe quelle stupidité de n'importe quelle personne ? En outre, cette polémique est-elle uniquement francophone, voire française, ou pas ? Parce que, franchement, si c'est le cas, dites-le !
Et si on parlait de Peter Pan ? pour rester dans le même genre (d'imaginaire) ?
Cela dit, il y a beaucoup trop d'hésitations, de rectifications, d'ajouts ou de retraits, de "heu" "heu" "heu" dans cette discussion de la part des deux intervenants (qui ne désirent pas trop se contrarier, me semble-t-il), mais dont l'une est moins affirmée dans sa réflexion que l'autre.
Bref, je vais reprendre la lecture de l'émission, mais franchement, s'il faut que chaque écrivain(e) se conforme à l'idée que se sont chacun des 7 milliards d'êtres humains (d'ailleurs, c'est masculin "êtres humains", quel genre ???), il est largement temps de jeter/brûler tous les écrits, quels qu'ils soient encore existants.
Et est-ce vraiment un "service" rendu aux personnes réellement concernées que cette fronde ?
Ah oui bien sûr, le fameux "féminisme" dit "matérialiste" basé sur absolument rien de matériel. Marx en sueur.
Rafik a raison d'insister sur l'importance primoridiale des mots pour JK Rowling, quand dans le monde magique du wokisme, les mots "woke", "transexuel" ou "femme" peuvent un mois sur d'eux être réactionnaires ou progressistes. Ca rappelle fortement un autre auteur anglais du nom de George Orwell.
Je trouve ça dommage de ne pas avoir abordé la question du plagiat (flagrant) de l’œuvre de Jill Scott. La série des Amandine Malabul / The worst witch a clairement servi de point d'appui aux premiers tomes de la saga, ce qui rediscute la place de l'autrice dans la création d'Harry Potter. C'est un exemple assez fou d'une oeuvre qui s'est progressivement décorrélé de sa créatrice d'origine tandis que celle-ci cherche à maintenir une forme de contrôle (en donnant des clés sur l'homosexualité de Dumbledore, en s'en prenant aux communautés de fans, en créant d'autres œuvres dans le même univers, etc.). Mais Harry Potter ne lui appartient plus vraiment.
Pour apporter un point de vue nuancé sur ce qu'implique la transphobie de J. K. Rowling, on peut lire le post de Clémentine Beauvais, traductrice française de l'Ickabog : http://clementinebleue.blogspot.com/2020/07/sur-ma-traduction-de-lickabog-dans-le.html
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
Vraiment pas sûr de regarder l'émission, un sujet comme ça dans ses mains là. Je m'attends au pire...
Sur l'importance des mots, j'aurais pensé surtout à Voldemort qui a créé son nom de méchant en anagrammant son propre nom et que la plupart des personnages n'osent pas prononcer en l'appelant "tu-sais-qui" ou "celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom".
Et il y a tout un narratif autour de cela sur le fait qu'il ne faut pas avoir peur du nom, car cela augmente la peur de la chose elle-même.
Sur l'antisémitisme de l'oeuvre, si je ne me trompe, Jon Stewart n'a pas dit que JK Rowling était antisémite.
Et quand même, le dernier tome où le monde magique est devenue une dictature où les nés-moldus sont traqués et envoyés dans des camps est une critique claire du nazisme.
Mais bon nombre de lecteurs ont souligné que si JK Rowling a présenté des enfants issus de multiples minorités à Poudlard, aucun n'est un personnage principal, que ce soit les jumelles Patil, Cho Chang... sans parler de Lavander Brown qui est noire dans les premiers films et devient blanche quand elle devient la petite-amie de Ron. Certes, ce dernier point n'est pas le fait de JK Rowling, mais ça ne lui a pas posé de problème non plus.
Je ne pense pas que l'argument du parallèle avec les grands lycées britanniques soit pertinent, parce que les sorciers sont censés être un reflet de la société anglaise (avec notamment la question de classe avec les tensions entre les Malfoy qui représentent l'aristocratie et les Weasley les classes populaires).
Par contre, dans les Animaux fantastiques, les 3 personnages qui entourent le héros sont très clairement juifs (les sœurs Goldstein et Jacob Kowalski), mais ce n'est jamais dit explicitement.
Or contrairement à Harry Potter où on est dans le domaine de l'allégorie, la saga des Animaux fantastiques fait des renvois à l'histoire réelle des années 20 à 40. A terme, je crois que si la judéité des personnages reste un non dit, ça sera un peu problématique.
Sur le non-dit, il y a aussi la question de l'homosexualité de Dumbledore. JK Rowling en a parlé en interview et il est sous-entendu dans les Reliques de la mort que la relation Dumbledore/Grindelwald était plus que de l'amitié.
C'est aussi sous-entendu dans le dernier film. On reproche à JK Rowling de ne pas être plus explicite.
Sur la transphobie, il est aussi reproché à Rowling la représentation des personnages trans dans sa série policière, les enquêtes de Cormoran Strike. Le 2e tome, le ver à soie, présente un personnage de femme trans assez grotesque. Mais surtout le dernier tome, Sang trouble présente un tueur en série qui se déguise en femme pour tuer. Ce n'est pas un personnage trans, mais cela reprend l'idée que les trans soient un danger pour les "vraies femmes".
« La domination masculine ne s’appuie pas sur les caractéristiques biologiques des uns et des autres », dixit D. Chedaleux. Mais alors : pourquoi qualifier ladite domination de masculine ? (Et accessoirement : pourquoi changer de sexe s’il n’a aucune signification, voire s’il n’existe pas ?)
Le corps féminin est source d’inégalités et bien souvent réduit à l’état d’objet, comme l’a brillamment montré, entre autres, S. de Beauvoir qui n’était certainement pas essentialiste, elle qui parlait de la malédiction de la maternité. On lui doit d’ailleurs la définition du genre (« on ne naît pas femme, on le devient »), autrement dit le sexe social qui renvoie aux attributions, attentes, injonctions (évolutives) de tous ordres envers les deux sexes précisément identifiés sur le plan biologique. Sexe biologique et genre sont donc étroitement liés, sinon comment expliquer par exemple que les femmes (historiquement discriminées) gagnent moins d’argent que les hommes et non l’inverse ? Si la biologie est le point de départ, elle ne justifie cependant rien.
Ce qui me parait en jeu finalement dans le conflit qui oppose J.K. Rowling à ses fans, c’est la définition de la liberté d’expression. Et j’aurais plutôt tendance à partager l’avis de R. Djoumi quand il évoque le caractère inquisiteur (au sens le plus inquiétant du terme) des fans de l'autrice vers la fin de l’émission.
Il y a un conseil que devrait recevoir tous les gens qui écrivent : ne jamais se mettre entre son œuvre et son électorat. Il faut entretenir le mystère sur sa personne. Il faut parler le moins possible.
Par exemple, il est très agréable de lire du Victor Hugo sans avoir à se le farcir sur tous les plateaux télé :-)Car le bonhomme était un sacré bon client pour faire la claque.
Plus sérieusement, ce qui est fantastique avec la littérature, quand l’œuvre nous fascine, c’est quand on ne connaît rien de celui ou celle qu’il a écrit. Pourquoi ? Parce que l’œuvre nous appartient alors. Elle nous appartient complètement. Nous réfléchissons sur elle, nous lui prêtons des intentions. Et de toute façon, toute auteur devrait savoir que le livre une fois édité, ne lui appartient plus. C’est ce que n’a pas compris J. K. Rowling qui n’a pas su lâcher prise, passer à autre chose, qui s’est surexposée sur Twitter jusqu’à la caricature.
Bien que j'ai encore la totalité de la collection, achetée au fur et à mesure à la demande de mon fils, dans ma bibliothèque, je n'ai jamais lu Harry Potter. J'ai vu seulement le 2e film en tant qu'accompagnant. Je l'avais trouvé plaisant.
Aussi je ne discuterai de rien des livres ou films.
Mais ce qui me frappe ce sont les extraordinaires précautions de langage des trois intervenants.
Ceci montre le niveau de totalitarisme dans lequel nous baignons complaisamment.
Parce que si on ne peut plus dire simplement un "chat", mais qu'on doit dire un truc comme un "félidé dont certains membres vivent dans la communauté des humains et qui se distingue - en l'état actuel de nos connaissances - par une division en deux genre "femelle et mâle", on est mal barré...
Ça craint.
merci pour l'émission, intéressante comme toujours. J'en profite pour faire mon premier fact-checking : )). Jon Stewart a clarifié après la polémique qu'il avait dit ça pour rigoler et qu'il ne pensait en aucun cas que J.K était antisémite. https://www.youtube.com/watch?v=OiI2mJS-VIs&ab_channel=StandWithUs
""La domination masculine ne s'appuie pas sur les critères biologiques des un et des autres.""
Bon, celui qui n'a jamais vu un mahu/raerae de 80kg envoyer valdinguer une femme avec qui il se prennait le choux, puis exploser la tronche du petit ami qui voulait défendre sa copine, n'a rien vu... :-)
Et ?
Dans une société qui n'exalte QUE la valeur individuelle - Minimisation/atomisation sociétale du 3e étage de la pyramide de Maslow - n'importe quel critère sert à cette mise en valeur. Et la plus commune dans le monde "Occidental" est la force physique*
Dans une société policée ET réellement égalitaire les critères de mise en valeur tendent à être intellectuels. Les deux derniers étages de la pyramide de Maslow.
Quand les critères intellectuels sont moins pertinents devant les difficultés effectives de la (sur)vie - les deux premiers étages de la pyramide - et les inégalités devant le traitement social de ces difficulté, la force physique est un argument concret dans les conflits.
L'organisation de la Société étant un perpétuel réarrangement des relations, l'exaltation de la violence comme réponse aux conflits ne peut que mener à son expression. Et quand on se prend la tête avec un musclé bas du front la bonne attitude si on veut le convaincre n'est pas de le défier.
* Pour illustrer, les productions de la propagande Netflix (Woke/LGBTQBLM/++/"Progressiste"/ETC ): quand on veut montrer une femme "forte", on montre une femme "singeant" les pires côtés macho/mâle.
A croire que les patrons de Netflix sont des misogynes œuvrant en douce pour l'expansion de la détestation des femmes. :-)
Où donc l'instinct primaire de survie va-t-il se nicher? MDR :-)
Si vous n'avez pas compris, demandez. :-)
Je ne vois pas ce que la pyramide de Maslow vient faire là-dedans (qui est d'ailleurs largement contesté et dénué de fondements scientifiques sur la question de besoins, mais bon passons), et ce que vous en faites tient d'une tentative de rationalisation où l'on vient à perdre de vue le sujet de départ (=> la transphobie).
Peut-on parler de transidentité, être trans, sans qu'on nous accuse d'individualisme (sous entendu d'égocentrisme, au passage valeur individuelle et égocentrisme/égoïsme n'ont rien à voir, mais il me semble que c'est bien ce que vous sous-entendez dans votre message), ou qu'on aille encore chercher l'épouvantail de la "woke culture" ou que sais-je ?
Les personnes trans ne sont pas des chimères, ne sont pas des totems politiques, des épouvantails politiques, ou autre bouc-émissaire. Et lutter contre la transphobie, en rappelant juste que la biologie ne définit pas fatalement le genre, ce n'est pas faire de l'idéologie provocatrice, c'est expliquer que les personnes trans peuvent s'épanouir comme n'importe qui sans qu'on vienne les rabaisser en allant sur le terrain de l'intime (ce qu'ils/elles ont entre les jambes par exemple, car ça ne viendrait à l'idée de personne de poser la question à une personne cis, or c'est une question qu'on nous pose fréquemment quand on est trans) ou sur le terrain de la norme social.
La question est finalement assez simple: est-ce que les personnes trans peuvent vivre dignement ? Est-ce qu'ils/elles peuvent faire leur transition de manière autodéterminée ? Fonder une famille comme tous les autres couples? Pouvoir comme n'importe qui être anonyme si c'est son choix et ne plus avoir à rendre compte de son genre (c'est à dire être une femme comme une autre, ou un homme comme un autre, quand on est trans; ou non-binaire sans que cela soit considéré là encore comme une provocation ou une sorte de caprice égotique comme cela est encore trop souvent tristement perçu)?
"la transphobie "
Sérieux!?
M'enfin!
Avez vous une petite idée de combien on se contrefout de l'orientation, l'aspiration sexuelle de la minorité de personne qui se sent mal dans la peau de sa naissance?
L'idéologie occidentale a mis les gens dans une telle exaltation individualiste qu'ils sont poussés non seulement à se sentir/s'estimer être le centre du monde, avec pour effet que, plus on se sent différent, plus il faut le clamer et l'imposer à la face du monde. A des degrés divers mais totalement inconsciente (l'exaltation individualiste)
Personne n'est fondamentalement différent des autres.
D'autre part :
"c'est expliquer que les personnes trans peuvent s'épanouir comme n'importe qui sans qu'on vienne les rabaisser en allant sur le terrain de l'intime "
Attendez! dans quel monde pensez vous vivre?
Parce que vous pensez que c'est différent pour les "autres" ? Sérieux?
Parce que vous pensez que les conflits/relations entre personnes n'utilisent pas les mêmes arguments (à la con) pour obtenir gain de cause?
Vous n'êtes pas différents; et on vous attaque là où on pense que ça vous fait mal. C'est comme pour tout le monde et partout. Peut importe qui est le "vous"
Si vous pensez devoir mériter un traitement particulier de fait de votre sentiment de différence, vous donnez des cibles à ceux qui entrent en conflit avec vous.
"est-ce que les personnes trans peuvent vivre dignement ? "
Heu... Est ce les personnes chauves peuvent vivre dignement?
Je veux dire il y a des chauves qui s'en foutent, il y a des chauves qui le prennent mal, il y en a même qui traumatisent. Et vous savez quoi, ce sont ceux qui le prennent le plus mal et qui traumatisent qui se font le plus charrier.
Bon et alors? Le monde n'est pas gentil... :-)
Enfin.
Sinon les Lois, elle existent? Donc qu'elles s'appliquent. Ni plus ni moins.
En vrai? on s'en fout!
PS:
Vous savez, j'ai exercé avec succès plusieurs métiers bien différents, dont certains en "représentation et relationnel" en gardant la même "gueule" et le même "look".
Dans les 30 secondes d'interaction, mes interlocuteurs oubliaient ma gueule, mon look et se concentraient sur le sujet. :-)
Si je m'étais attardé à la réaction des gens autour de moi, je serais déjà mort et je n'aurai rien fait de ma vie. :-)
Vis ta vie et laisse parler les cons...
"Vis ta vie et laisse parler les cons... "
Ca marche !
Concernant les valeurs progressistes véhiculées par la saga, on pourrait penser à quelques autres enjeux :
- Les relations entre les sorciers et d'autres êtres humanoïdes : gobelins, elfes de maison et géants notamment. Avec des personnages particulièrement en pointe sur la question, comme Dumbledore et Hermione Grander, et d'autres qui peinent à déconstruire leurs représentations, comme Harry et Ron.
Les parallèles avec le racisme sont souvent limpides, bien que la métaphore soit discutable, car il s'agit moins d'égalité entre semblables que de respect envers des êtres foncièrement différents, biologiquement et culturellement.
- Les relations avec les animaux magiques non humanoïdes : on peut penser que le personnage d'Hagrid, garde-chasse de Poudlard puis prof de soins aux créatures magiques, porte un propos antispéciste, vu qu'il pense qu'on peut aimer à peu près tous les animaux, surtout les plus effrayants ou rebutants a priori. Et parfois, il s'avère que l'histoire lui donne raison.
- La construction du grand méchant et de ses partisans, qui multiplie les références au fascisme et au nazisme, avec y compris des chemises noires ou brunes, des munichois, des collabos, des résistants, des Justes... Ce n'est probablement pas l'aspect le plus subtile, mais je suis surpris que vous n'en parliez pas davantage.
D'autant plus que la presse joue un rôle assez décisif dans cette histoire, à travers la Gazette du Sorcier, et ce n'est pas sans rappeler "Berlin 1933" !
L'hypothèse d'un Dumbledore gay repose notamment sur son histoire de jeunesse avec un autre sorcier, Grindelwald, une relation fusionnelle au plan intellectuel, magique et politique, avant une rupture sur fond de drame familial.
Dans des interviews, Rowling avait parlé d'une histoire d'amour, mais comme le dit Delphine, ça ne sera jamais clair dans l'oeuvre elle même. Ni dans les livres, puisqu'il me semble que la saga est entièrement écrite et publiée quand elle commence à en parler, ni dans la trilogie de films "Les animaux fantastiques", prequel/spin-off dans lequel on voit Dumbledore et Grindelwald plus jeunes.
Cela lui valu des accusations pinkwashing (utiliser des thématiques LGBT au service d'une image ou d'un produit) et de queerbaiting (laisser planer une ambiguïté pour attirer les spectateurs LGBT, mais ne pas l'assumer pour garder quand même les homophobes).
Cette interrogation autour de Dumbledore a été largement appropriée par le public, notamment dans les fan-fictions et les "encyclopédies" et "journaux" sur le monde magique qu'on trouve à foison sur internet.
Mais d'autres personnages sont concernés par ces hypothèses et appropriations, et ce sont généralement des personnages "queer" au sens premier du terme : des gens considérés comme bizarres par les autres personnages, parfois stigmatisés, qui sont souvent des anti-héros dont la valeur se révèle au fil des tomes : un loup-garou précaire dans le camp des gentils, le parrain de Harry qui a rompu avec sa famille d'héritiers-fachos et été injustement en prison, sa cousine sang-mêlé qui peut changer d'apparence à volonté, une élève excentrique et décalée qui se fout des conventions et qui subit du harcèlement scolaire...
La Conjuration des Imbéciles (bis).
hahaha j'ai une mégafan à la maison ! elle a eu très peur en voyant le titre xD
on regardera l'émission ensemble ^^