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"Quand je parle de séries télé à certains rédacteurs en chef, j'ai l'impression de leur parler chinois"
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Rooh moi qui rêvait qu'on parle plus de séries sur @si, ben c'est fait, quand je ne suis pas là. Sûr c'est exprès.
Du coup j'ai du retard, mais c'est pô grave, ça fait un bail que suis suis en mode désynchronisé ici ;)
Je ne remercierai jamais assez canal+ qui grâce à sa politique tarifaire abusive - à La Réunion, ailleurs je ne sais pas - m'a jeté dans les bras de mon fournisseur d'accès internet pour la télévision, j'ai nommé "Orange". J'ai suis donc une heureuse abonnée de OCS, et des séries US + 24
Relativisons : il y a des loupés. Les deux derniers épisodes de The Newsroom ont eu deux semaines de retard, j'espère que pour les deux suivants qui seront les deux derniers de la saison 2, on ne nous fera pas le même coup. Pour Enlightened, il a fallu attendre plusieurs semaines pour avoir - enfin - le dernier épisode de la saison 2 et de la série. Un moment j'ai pensé que la chaine n'avait pas obtenu les droits pour ce dernier épisode et qu'on ne le verrait jamais avant la diffusion de la version doublée - genre vous avez le droit de voir la série avant tout le monde, mais faut tout de même pas pousser, vous n'aurez pas la fin. Oui, j'ai une assez mauvaise opinion des gens qui détiennent le droits de diffusion. Je les ai cru capables de ça ;)
En ce moment, je suis accroc à deux séries : une qui termine sa deuxième saison : The Newsroom, et une qu fête bientôt ses 50 ans, Dr Who.
Dr Who, c'est particulier. Au départ, je me suis demandée "mais qu'est-ce que c'est que ce truc" ? Et aujourd'hui, quand je tombe dessus, c'est l'arrêt immédiat du zapping. Je me prends ma dose de Tardis. Et pour être allée jeter un oeil à l'article de Monsieur Korkos, je me disais bien que les Dallek me rappelaient quelque chose (parce que chronologiquement, moi je les ai vu après) : D2R2, en moins rase-motte.
J'adhère complètement sur ce qui a été dit ici ou là sur les sujets de société ou l'actualité traitée par les séries. Si j'ai parfois grincé des dents avec New-York District, j'ai quand même adoré cette série pour la diversité et l'actualité des sujet qui y étaient traités. Accroc je l'ai aussi été à Boston Justice, enfin à tout ce qui se passait après qu'Alan Shore ait boutonné sa veste, geste rituel avant chaque plaidoirie.
Les séries dans ce qu'elles montrent peuvent effectivement nous offrir un autre regard sur la société, nous donner à voir ce qu'on ne verrait jamais autrement, multiplier les points de vue, mais pas seulement. Le dépaysement peut suffire (dépaysement au sens d'inhabituel, pas une simple question de paysage), ou juste pouvoir se marrer un bon coup.
Une série comme "The Newsroom", quand on nous met sous le nez ce dont on rêve - une chaine qui ferait du journalisme et laisserait de coté le sensationnalisme et le superficiel - et qu'on la fait chuter comme ça en deuxième saison sur une big boulette (je parle des éléments de scénario et de ce qui se passe dans la série, pas de la série elle-même), je me dis "ouah, très fort". Et je me dis aussi "dommage", que ça ne passe - pour le moment - que sur OCS.
Une des raisons possibles d'une frilosité pour les médias de parler des séries est peut-être aussi ça : l'éclatement du public. Il y a les regardeurs de Canal, les regardeurs d'OCS, ceux de la simple TNT. On n'est plus à l'époque des trois chaines, où tout le monde avait vu le même film au dossier de l'écran la veille au soir ou le même épisode de Chapeau Melon et Bottes de Cuir le week-end.
Moi j'ai jamais vu un épisode de The Wire, j'ai pas du tout accroché aux Sopranos (les série mafieuses, ça me gave aussi), et il y a plein d'autres séries que je ne verrai pas - de suite - car chasse gardée de Canal. En gros, dans un monde très jaloux de son audience pour la télédiffusion, de ses tirages et de ses ventes pour la presse, c'est juste le sujet casse gueule à laisser aux spécialistes de l'internet. Chacun ira s'abreuver là où il se reconnait le plus armé de sa souris et de ses préférences.
Du coup j'ai du retard, mais c'est pô grave, ça fait un bail que suis suis en mode désynchronisé ici ;)
Je ne remercierai jamais assez canal+ qui grâce à sa politique tarifaire abusive - à La Réunion, ailleurs je ne sais pas - m'a jeté dans les bras de mon fournisseur d'accès internet pour la télévision, j'ai nommé "Orange". J'ai suis donc une heureuse abonnée de OCS, et des séries US + 24
Relativisons : il y a des loupés. Les deux derniers épisodes de The Newsroom ont eu deux semaines de retard, j'espère que pour les deux suivants qui seront les deux derniers de la saison 2, on ne nous fera pas le même coup. Pour Enlightened, il a fallu attendre plusieurs semaines pour avoir - enfin - le dernier épisode de la saison 2 et de la série. Un moment j'ai pensé que la chaine n'avait pas obtenu les droits pour ce dernier épisode et qu'on ne le verrait jamais avant la diffusion de la version doublée - genre vous avez le droit de voir la série avant tout le monde, mais faut tout de même pas pousser, vous n'aurez pas la fin. Oui, j'ai une assez mauvaise opinion des gens qui détiennent le droits de diffusion. Je les ai cru capables de ça ;)
En ce moment, je suis accroc à deux séries : une qui termine sa deuxième saison : The Newsroom, et une qu fête bientôt ses 50 ans, Dr Who.
Dr Who, c'est particulier. Au départ, je me suis demandée "mais qu'est-ce que c'est que ce truc" ? Et aujourd'hui, quand je tombe dessus, c'est l'arrêt immédiat du zapping. Je me prends ma dose de Tardis. Et pour être allée jeter un oeil à l'article de Monsieur Korkos, je me disais bien que les Dallek me rappelaient quelque chose (parce que chronologiquement, moi je les ai vu après) : D2R2, en moins rase-motte.
J'adhère complètement sur ce qui a été dit ici ou là sur les sujets de société ou l'actualité traitée par les séries. Si j'ai parfois grincé des dents avec New-York District, j'ai quand même adoré cette série pour la diversité et l'actualité des sujet qui y étaient traités. Accroc je l'ai aussi été à Boston Justice, enfin à tout ce qui se passait après qu'Alan Shore ait boutonné sa veste, geste rituel avant chaque plaidoirie.
Les séries dans ce qu'elles montrent peuvent effectivement nous offrir un autre regard sur la société, nous donner à voir ce qu'on ne verrait jamais autrement, multiplier les points de vue, mais pas seulement. Le dépaysement peut suffire (dépaysement au sens d'inhabituel, pas une simple question de paysage), ou juste pouvoir se marrer un bon coup.
Une série comme "The Newsroom", quand on nous met sous le nez ce dont on rêve - une chaine qui ferait du journalisme et laisserait de coté le sensationnalisme et le superficiel - et qu'on la fait chuter comme ça en deuxième saison sur une big boulette (je parle des éléments de scénario et de ce qui se passe dans la série, pas de la série elle-même), je me dis "ouah, très fort". Et je me dis aussi "dommage", que ça ne passe - pour le moment - que sur OCS.
Une des raisons possibles d'une frilosité pour les médias de parler des séries est peut-être aussi ça : l'éclatement du public. Il y a les regardeurs de Canal, les regardeurs d'OCS, ceux de la simple TNT. On n'est plus à l'époque des trois chaines, où tout le monde avait vu le même film au dossier de l'écran la veille au soir ou le même épisode de Chapeau Melon et Bottes de Cuir le week-end.
Moi j'ai jamais vu un épisode de The Wire, j'ai pas du tout accroché aux Sopranos (les série mafieuses, ça me gave aussi), et il y a plein d'autres séries que je ne verrai pas - de suite - car chasse gardée de Canal. En gros, dans un monde très jaloux de son audience pour la télédiffusion, de ses tirages et de ses ventes pour la presse, c'est juste le sujet casse gueule à laisser aux spécialistes de l'internet. Chacun ira s'abreuver là où il se reconnait le plus armé de sa souris et de ses préférences.
et il me semble (mais j'ai pas lu tous tous tous les posts, malgré le logiciel génial de gemp, merci à lui) qu'il y a UNE série, THE série française dont on parle pas ici, et qui mérite une thèse de doctorat en humour, montage, jeu sur les formats, créativité, actorat, génie du dialogue, bande de potisme, et tout ça : c'est KAAMELOTT. qu'astier et sa bande soient ici et maintenant et partout en ville et dans les champs remerciés et loués. j'en connais même des qui connaissent des épisodes entiers par coeur (bon, du temps où on avait à peine le temps de crier ENCORE ENCORE). et qui n'a pas rêvé de jouer un jeu du pays de galles..., sloubi ou cul de chouette, hein ??
Dans ma série sur les séries, j'avais oublié ce Vite dit sur la mort de J.R. :
QUI A TIRÉ SUR J.R. ?
Et cette chronique sur le Docteur Wilson, pote du Docteur House :
LE DISCRET VERTIGE DU DOCTEUR WILSON
QUI A TIRÉ SUR J.R. ?
Et cette chronique sur le Docteur Wilson, pote du Docteur House :
LE DISCRET VERTIGE DU DOCTEUR WILSON
une série qui m'a semblé initier cette nouvelle ère des séries, c'est six feet under. en tout cas je me rappelle qu'à l'époque, j'avais l'impression de voir une vraie nouvelle forme de récit filmé sur le long terme.
comme j'ai dit là (là donc), jane campion a réalisé et écrit une fabuleuse série (top of the lake), et dit ceci : " si l'on veut trouver aujourd'hui des regards décalés, une exploration intime de nos existences, voire des styles visuels très marqués, c'est vers les séries qu'il faut se tourner. Chez moi, comme dans la plupart des pays, les salles d'arts et d'essai ont quasiment disparu et les producteurs sont de plus en plus inquiets, frileux, obnubilés par les études de marché"
pour l'instant (encore que), c'est pas encore "noble", la série, mais c'est un format tellement souple qu'il devrait attirer, une fois passé le traumatisme dallas ou la petite maison dans la prairie, les plus grands metteurs en scène et les meilleurs scénaristes.
pour l'instant (encore que), c'est pas encore "noble", la série, mais c'est un format tellement souple qu'il devrait attirer, une fois passé le traumatisme dallas ou la petite maison dans la prairie, les plus grands metteurs en scène et les meilleurs scénaristes.
Je ne suis pourtant pas rédac.chef d'un magazine de téloche ou culturel...
Mais j'ai un mal fou à m'intéresser aux séries diverses et variées...
1°) Tout d'abord parce que je n'achète plus aucun journal mainstream pour m'informer des "dernières sorties" ...
2°) Parce que, mal informée (peut-être en raison de ces mêmes rédac.chefs mais je ne crois pas car j'ai des amis proches, @sinautes de surcroît, qui sont des férus de séries et qui en parlent), si j'en vois une, c'est le N° x de la série, que j'ai raté le début, et que je ne verrai probablement pas la suite car je suis tout sauf fidèle à la télé...
3°) Parce que je leur préfère le format 90 mn, brèfles, parce que je préfère un bon film qui se tient bien plutôt que des séries qui vous tiennent en haleine, me speedant gravement juste avant d'aller dormir, où les méchants sont vraiment des salopards...
4°) Parce que je suis probablement dépassée vu que la dernière série que j'ai vaguement suivi, c'était la fin de "desperate housewives" qui, souvent, m'agaçaient parce que justement traitant de "valeurs" qui m'étaient étrangères (piquer le mec de la copine, vouloir se caser, faire des enfants, être bonne cuisinière, réussir en affaires) et qui, pourtant, me laissaient collée devant cette p... de télé
5°) Parce qu'on a toujours droit à la VF vu que ceux qui regardent la téloche sont des décérébrés incapables de lire des sous-titres...
Donc voilà...
Moi, larguée grave niveau séries.
Mais j'ai un mal fou à m'intéresser aux séries diverses et variées...
1°) Tout d'abord parce que je n'achète plus aucun journal mainstream pour m'informer des "dernières sorties" ...
2°) Parce que, mal informée (peut-être en raison de ces mêmes rédac.chefs mais je ne crois pas car j'ai des amis proches, @sinautes de surcroît, qui sont des férus de séries et qui en parlent), si j'en vois une, c'est le N° x de la série, que j'ai raté le début, et que je ne verrai probablement pas la suite car je suis tout sauf fidèle à la télé...
3°) Parce que je leur préfère le format 90 mn, brèfles, parce que je préfère un bon film qui se tient bien plutôt que des séries qui vous tiennent en haleine, me speedant gravement juste avant d'aller dormir, où les méchants sont vraiment des salopards...
4°) Parce que je suis probablement dépassée vu que la dernière série que j'ai vaguement suivi, c'était la fin de "desperate housewives" qui, souvent, m'agaçaient parce que justement traitant de "valeurs" qui m'étaient étrangères (piquer le mec de la copine, vouloir se caser, faire des enfants, être bonne cuisinière, réussir en affaires) et qui, pourtant, me laissaient collée devant cette p... de télé
5°) Parce qu'on a toujours droit à la VF vu que ceux qui regardent la téloche sont des décérébrés incapables de lire des sous-titres...
Donc voilà...
Moi, larguée grave niveau séries.
"Ce numéro hors-série des Cahiers (voir ci-contre) permet à Joyard et ses compagnons de route (Erwan Higuinen, Clélia Cohen, Jean-Marc Lalanne) d'exprimer pour la première fois un geste critique alors inédit en France"
Un geste critique inédit ? Vous plaisantez ? Ou bien vous n'avez aucune idée de l'existence à l'époque des ouvrages des éditions 8ème art ou de la revue Génération Séries ?
Un geste critique inédit ? Vous plaisantez ? Ou bien vous n'avez aucune idée de l'existence à l'époque des ouvrages des éditions 8ème art ou de la revue Génération Séries ?
"A la télévision, aucune émission, que ce soit sur le câble ou sur la TNT, n'y est consacrée. Mais pourquoi donc ?"
Je suis tout de même étonné que l'article n'évoque pas une raison qui est évidente. A cause de la seule question des droits de diffusion et de la concurrence, il est évident que M6 ne produira pas un magazine sur les séries où ils parleraient de CSI ou de Dr House. Je reste aussi circonspect sur deux choses :
- Aucune mention de la presse séries des années 90 et 2000 qui fut tout de même historiquement importante et qui je pense a formée des générations de spectateurs
- Encore (mais dans une moindre mesure) cette idée d'un saut qualitatif ahurissant. Pas forcément faux mais d'une part quand on se penche sur la question on constate avant tout une évolution logique et surtout cela n'explique en rien le changement de mentalité. J'attribue ce changement avant tout à une certaine évolution graphique des séries les faisant rapprocher de certaines oeuvres cinématographique d'où une certaine légitimité auprès de certains cercles dans un pays qui ne jure que par le cinéma et le réalisateur-roi. Rien que ce dogme fait qu'on a eu beaucoup de mal à accepter un art dont le réalisateur n'est qu'un des rouages et on le scénariste est le maître d'oeuvre.
Je suis tout de même étonné que l'article n'évoque pas une raison qui est évidente. A cause de la seule question des droits de diffusion et de la concurrence, il est évident que M6 ne produira pas un magazine sur les séries où ils parleraient de CSI ou de Dr House. Je reste aussi circonspect sur deux choses :
- Aucune mention de la presse séries des années 90 et 2000 qui fut tout de même historiquement importante et qui je pense a formée des générations de spectateurs
- Encore (mais dans une moindre mesure) cette idée d'un saut qualitatif ahurissant. Pas forcément faux mais d'une part quand on se penche sur la question on constate avant tout une évolution logique et surtout cela n'explique en rien le changement de mentalité. J'attribue ce changement avant tout à une certaine évolution graphique des séries les faisant rapprocher de certaines oeuvres cinématographique d'où une certaine légitimité auprès de certains cercles dans un pays qui ne jure que par le cinéma et le réalisateur-roi. Rien que ce dogme fait qu'on a eu beaucoup de mal à accepter un art dont le réalisateur n'est qu'un des rouages et on le scénariste est le maître d'oeuvre.
A lire tous ces commentaires unanimement enthousiastes, on comprend mieux l'extraordiinaire engouement dont bénéficie le genre depuis quelques années. Apparemment, les séries, c'est le nec plus ultra de la représentation de la vie. Comme l'art, mais en vachement mieux, car beaucoup plus réaliste.
Pas de questions, donc, sur le fait que 99% des séries citées comme de qualité soient d'origine Etatsunienne (ou à la rigueur anglaise, canadienne ou australienne). Ailleurs dans le monde, personne ne fait de séries, ou plutôt ne sait en faire. Des sous-développés, en somme. A moins qu'on considère que seules les sociétés anglophones méritent d'être montrées. Pas de questions non plus sur l'influence culturelle, et un éventuel (je dis éventuel, pour ne pas me faire trop taper dessus) effet assimilateur. (Pour ne pas dire néocolonialiste, mais là, ça va taper encore plus fort !) Toujours pas de questions sur le modelage des esprits, puisque les séries, c'est forcément positif. (Même "Plus belle la vie" qui fait dans le progressisme à tout crin, si j'ai bien suivi !). Pas de questions non plus sur l'abrutissement du spectateur devenu accro, et qui se met au boulot à causer des personnages comme s'ils existaient dans la réalité. On jettera un voile pudique sur le temps passé devant les écrans à boire du café en gobelet d'un litre avec les infirmiers d'Urgence, à bouffer des MacDo avec les Experts, ou à apprendre à dire "Votre honneur" au président du tribunal avec les magistrats de "New York Police judiciaire".
Pour reprendre le titre de l'article, pas de danger de parler chinois en regardant les séries.
Si j'en crois la citation de Bouteille plus haut, l'ambition de David Simon, créateur de "The wire", aurait été de "montrer ce qui arrive une fois qu'un pays s'est offert au veau d'or du capitalisme", "d'ouvrir les yeux des gens". Cette série aurait-elle donc été à ce point boycottée au Etats-Unis ? SI je n'avais, pour ma part, qu'une seule question à poser, ce serait celle-ci : ne surestime-t-on pas un poil l'influence positive des séries ?
Pas de questions, donc, sur le fait que 99% des séries citées comme de qualité soient d'origine Etatsunienne (ou à la rigueur anglaise, canadienne ou australienne). Ailleurs dans le monde, personne ne fait de séries, ou plutôt ne sait en faire. Des sous-développés, en somme. A moins qu'on considère que seules les sociétés anglophones méritent d'être montrées. Pas de questions non plus sur l'influence culturelle, et un éventuel (je dis éventuel, pour ne pas me faire trop taper dessus) effet assimilateur. (Pour ne pas dire néocolonialiste, mais là, ça va taper encore plus fort !) Toujours pas de questions sur le modelage des esprits, puisque les séries, c'est forcément positif. (Même "Plus belle la vie" qui fait dans le progressisme à tout crin, si j'ai bien suivi !). Pas de questions non plus sur l'abrutissement du spectateur devenu accro, et qui se met au boulot à causer des personnages comme s'ils existaient dans la réalité. On jettera un voile pudique sur le temps passé devant les écrans à boire du café en gobelet d'un litre avec les infirmiers d'Urgence, à bouffer des MacDo avec les Experts, ou à apprendre à dire "Votre honneur" au président du tribunal avec les magistrats de "New York Police judiciaire".
Pour reprendre le titre de l'article, pas de danger de parler chinois en regardant les séries.
Si j'en crois la citation de Bouteille plus haut, l'ambition de David Simon, créateur de "The wire", aurait été de "montrer ce qui arrive une fois qu'un pays s'est offert au veau d'or du capitalisme", "d'ouvrir les yeux des gens". Cette série aurait-elle donc été à ce point boycottée au Etats-Unis ? SI je n'avais, pour ma part, qu'une seule question à poser, ce serait celle-ci : ne surestime-t-on pas un poil l'influence positive des séries ?
The Wire n'a pas maché aux USA, trop exigeante, elle n'a survécu que grâce aux excellentes critiques et son coût raisonnable. Elle ne doit son influence que grâce au bouche à oreille sur internet. Croyez moi, quiconque regarde The Wire a envie de tout sauf de l'American Way of Life.
Le nombre de séries de qualité made in US a une explication, le réseau de chaînes payantes de type Canal+ est plus développé. Sur les chaînes gratuites les série doivent rapporter de l'argent par la pub, même problème qu'en France. En revanche les chaînes du câble (HBO, Showtime, FX, AMC, etc.) doivent attirer un public plutôt aisé qui va avoir à débourser de l'argent pour accéder aux programmes. Il faut donc de bonne séries pour attirer un public plus exigeant et avoir une belle image de marque. Et qui plus est, elles doivent avoir des séries meilleures que celles des autres concurrents payants. Ajoutez le savoir faire indéniable des USA en matière de production cinématographique et vous avec le cocktail gagnant.
De plus d'autres pays se développent à l'international dans les séries. Le Danemark est de plus en plus présent sur le devant de la scène ou encore Israël. Il faut attendre que le savoir-faire s'étende internationalement, l'âge d'or des série est encore récent. En France on rame, combien d'échecs ambitieux (au niveau de la qualité) de Canal+ avant d'obtenir Les Revenants (qui comme par hasard se vend tout d'un coup bien à l'international).
Par contre il effectivement faut se méfier des gens qui crient aux chef d'oeuvre à chaque nouvelle série de qualité. De toute les séries que j'ai vu (beaucoup trop), je ne garde que deux réels chefs d'oeuvre : Les Sopranos et The Wire. Et dans les deux cas ce sont des séries USA qui ne vendent pas le modèle américain.
Le nombre de séries de qualité made in US a une explication, le réseau de chaînes payantes de type Canal+ est plus développé. Sur les chaînes gratuites les série doivent rapporter de l'argent par la pub, même problème qu'en France. En revanche les chaînes du câble (HBO, Showtime, FX, AMC, etc.) doivent attirer un public plutôt aisé qui va avoir à débourser de l'argent pour accéder aux programmes. Il faut donc de bonne séries pour attirer un public plus exigeant et avoir une belle image de marque. Et qui plus est, elles doivent avoir des séries meilleures que celles des autres concurrents payants. Ajoutez le savoir faire indéniable des USA en matière de production cinématographique et vous avec le cocktail gagnant.
De plus d'autres pays se développent à l'international dans les séries. Le Danemark est de plus en plus présent sur le devant de la scène ou encore Israël. Il faut attendre que le savoir-faire s'étende internationalement, l'âge d'or des série est encore récent. En France on rame, combien d'échecs ambitieux (au niveau de la qualité) de Canal+ avant d'obtenir Les Revenants (qui comme par hasard se vend tout d'un coup bien à l'international).
Par contre il effectivement faut se méfier des gens qui crient aux chef d'oeuvre à chaque nouvelle série de qualité. De toute les séries que j'ai vu (beaucoup trop), je ne garde que deux réels chefs d'oeuvre : Les Sopranos et The Wire. Et dans les deux cas ce sont des séries USA qui ne vendent pas le modèle américain.
quand je parle des échecs de Canal+, je parle d'échec au niveau qualitatif, je ne sais pas si elles marchent bien d'un point de vue commercial.
L'article n'en parle pas, mais la Scandinavie (et notamment le Danemark) a produit quelques excellentes séries ces dernières années. Mais, au final, cette question n'est pas forcément pertinente. L'accusation qui est faite ici montre bien les mécanismes à l'origine du déficit culturel de pays comme la France.
Sous prétexte que la plupart des meilleurs séries actuelles sont anglo-saxonnes, on regarde le média avec méfiance, source d'abrutissement, de colonisation, d'idéologie. Et bien sûr, on ne propose rien en retour. On se contente de critiquer le bas-peuple qui regarde ces idioties au lieu de s'éduquer. Et après, on se demande pourquoi la culture française n'intéresse plus personne...
Sous prétexte que la plupart des meilleurs séries actuelles sont anglo-saxonnes, on regarde le média avec méfiance, source d'abrutissement, de colonisation, d'idéologie. Et bien sûr, on ne propose rien en retour. On se contente de critiquer le bas-peuple qui regarde ces idioties au lieu de s'éduquer. Et après, on se demande pourquoi la culture française n'intéresse plus personne...
En effet, je regarde avec circonspection les séries américaines. Elles sont une vitrine de la culture "anglo-saxonne" (comme on dit), et ne sont pas pour rien dans la domination tout de même assez évidente de la dite-culture de par la planète mondialisée. On peut d'ailleurs trouver cette domination formidable et s'en satisfaire pleinement. Moi, je réclame juste le droit à la diversité des cultures, et je prétends qu'elles ont toutes le droit d'exister. Je trouve que la télévision telle qu'elle évolue tend à l'uniformisation, en faveur d'une seule culture dominante, et je le déplore. Mais un, ce n'est pas à moi de "proposer quelque chose en retour" (je ne suis ni scénariste, ni producteur, ni patron de chaîne, ni rien de ce qui décide du PAF, et deux, je ne critique pas "le bas-peuple qui regarde des idioties", tout simplement parce que je ne dis pas que les séries sont idiotes. Et trois, je ne vois pas le rapport avec la culture française qui, à ce que je comprends, n'intéresse plus personne. Elle n'est, hélas, pas la seule dans ce cas.
Ceci dit, je me doutais bien qu'en attaquant ici la domination culturelle étatsunienne, je me ferai renvoyer dans les cordes.
Ceci dit, je me doutais bien qu'en attaquant ici la domination culturelle étatsunienne, je me ferai renvoyer dans les cordes.
Eh oh ne vous posez pas en position victimaire hein, vous avez quand même traité d'abrutis les amateurs de série quand même :o) Et puis quand vous parlez du temps perdu à regarder des séries, c'est aussi abruti (moi aussi je vais utiliser ce mot) que de parler de temps perdu à lire des livres par exemple. Il y a de bonnes séries, de mauvaises séries, de bon livres et de mauvais livres (c'est un fait validé par des recherches très sérieuses).
Et ne soyez pas défaitiste, la série française Les Revenants a fait un carton en Angleterre sur Channel 4 où elle était, qui plus est, diffusée en français sous-titré anglais, un première depuis 20 ans sur cette chaine (hein c'est pas nous qu'on diffuserait en autre chose que la vf). Ca a mieux marché que la série phare de la chaîne Skins qui s'exporte pourtant mondialement. Il y a donc une place à prendre, tous les jeux ne sont pas faits. Les USA ont pris de l'avance et ils seront toujours les champions à l'exportation il faut pas se faire d'illusions. Mais d'autres pays peuvent tirer leur épingle du jeu.
Et ne soyez pas défaitiste, la série française Les Revenants a fait un carton en Angleterre sur Channel 4 où elle était, qui plus est, diffusée en français sous-titré anglais, un première depuis 20 ans sur cette chaine (hein c'est pas nous qu'on diffuserait en autre chose que la vf). Ca a mieux marché que la série phare de la chaîne Skins qui s'exporte pourtant mondialement. Il y a donc une place à prendre, tous les jeux ne sont pas faits. Les USA ont pris de l'avance et ils seront toujours les champions à l'exportation il faut pas se faire d'illusions. Mais d'autres pays peuvent tirer leur épingle du jeu.
Ceci dit, je me doutais bien qu'en attaquant ici la domination culturelle étatsunienne, je me ferai renvoyer dans les cordes.
Je comprends, ça doit être décevant.
En vous voyant attaquer ici la domination culturelle étatsunienne, je m'attendais à ce qu'elle abdique. Il n'y a aucune justice.
Je comprends, ça doit être décevant.
En vous voyant attaquer ici la domination culturelle étatsunienne, je m'attendais à ce qu'elle abdique. Il n'y a aucune justice.
La raison pour laquelle vous vous faites renvoyer dans les cordes, c'est que le discours sur la méchante domination américaine, ça fait au bas mot vingt ans qu'il existe (on pourrait même sans doute dire trente) et ça fait autant de temps qu'il est stérile.
D'une part, parce qu'il se résume à une critique extrêmement superficielle à base d'épithètes comme "américain" ou "hollywoodien", comme si il y avait une réelle uniformité dans les buts et dans les modes de production d'une industrie extrêmement complexe. Mais il est tellement plus facile de tout passer au crible d'une lecture idéologique, où il suffit qu'un film ou une série ait été produit par un studio ou une chaîne américaine pour qu'il soit le cheval de Troie d'une quelconque propagande libérale, militariste, puritaine ou autre... je vous laisse faire votre choix, au pire, vous pourrez vous rabattre sur la tarte à la crème du film "post-11 septembre". La critique de la domination américaine a donc cela de remarquable qu'elle entend critiquer un objet dont elle s'enorgueillit d'ignorer presque tout.
D'autre part, ce discours est stérile car, comme vous venez d'en donner l'exemple, il ne s'intéresse pas à l'échec des cultures "dominées" à proposer des alternatives attractives. Entre certains cinémas européens, délabrés par des mauvais choix artistiques et un cinéma français sous perfusion constante qui ne parvient pas à rentabiliser la grande majorité de ses films (ce qui pose des questions concernant la légitimité de cette perfusion d'argent public) et qui peine à produire des séries qui remplissent des critères minimes en terme de qualité d'écriture, de mise en scène ou de direction artistique, la "domination américaine" a bon dos. Le principal intérêt des aides comme celles du CNC est d'avoir maintenu à flot une industrie cinématographique en France, avec des techniciens compétents, alors plutôt que de pointer du doigt les méchants étasuniens, il faudrait peut-être se demander pour quelles raisons le niveau des films et des séries produits ici est aussi médiocre. Mais il est probable que cela obligerait à revenir sur certaines conceptions à propos du médium visuel, et notamment de l'importance de la technique, qui semblent partagées aussi bien par des réalisateurs que des critiques.
Donc haro sur l'hégémonie amerlocaine... avec éventuellement une séance au Cinéma d'Art et d'Essai du coin pour vanter les mérites de la diversité. Bien sûr, on se gardera bien souvent d'appliquer aux films qu'on y voit des quelconques exigences en terme de réalisation, d'écriture, de découpages, bref, toutes ces techniques que les cinéastes du passé ont élaboré parce qu'elles leur permettaient de toucher leur public. Et s'il n'y a pas plus de diversité, c'est forcément la faute des étasuniens...
Je sais que ce petit tableau est forcément un peu généralisateur, mais malgré tout, il me semble toujours plus pertinent que le genre de critique monolithique dont vous vous étonnez qu'après plus de vingt ans, elle ne fasse plus vraiment illusion !
D'une part, parce qu'il se résume à une critique extrêmement superficielle à base d'épithètes comme "américain" ou "hollywoodien", comme si il y avait une réelle uniformité dans les buts et dans les modes de production d'une industrie extrêmement complexe. Mais il est tellement plus facile de tout passer au crible d'une lecture idéologique, où il suffit qu'un film ou une série ait été produit par un studio ou une chaîne américaine pour qu'il soit le cheval de Troie d'une quelconque propagande libérale, militariste, puritaine ou autre... je vous laisse faire votre choix, au pire, vous pourrez vous rabattre sur la tarte à la crème du film "post-11 septembre". La critique de la domination américaine a donc cela de remarquable qu'elle entend critiquer un objet dont elle s'enorgueillit d'ignorer presque tout.
D'autre part, ce discours est stérile car, comme vous venez d'en donner l'exemple, il ne s'intéresse pas à l'échec des cultures "dominées" à proposer des alternatives attractives. Entre certains cinémas européens, délabrés par des mauvais choix artistiques et un cinéma français sous perfusion constante qui ne parvient pas à rentabiliser la grande majorité de ses films (ce qui pose des questions concernant la légitimité de cette perfusion d'argent public) et qui peine à produire des séries qui remplissent des critères minimes en terme de qualité d'écriture, de mise en scène ou de direction artistique, la "domination américaine" a bon dos. Le principal intérêt des aides comme celles du CNC est d'avoir maintenu à flot une industrie cinématographique en France, avec des techniciens compétents, alors plutôt que de pointer du doigt les méchants étasuniens, il faudrait peut-être se demander pour quelles raisons le niveau des films et des séries produits ici est aussi médiocre. Mais il est probable que cela obligerait à revenir sur certaines conceptions à propos du médium visuel, et notamment de l'importance de la technique, qui semblent partagées aussi bien par des réalisateurs que des critiques.
Donc haro sur l'hégémonie amerlocaine... avec éventuellement une séance au Cinéma d'Art et d'Essai du coin pour vanter les mérites de la diversité. Bien sûr, on se gardera bien souvent d'appliquer aux films qu'on y voit des quelconques exigences en terme de réalisation, d'écriture, de découpages, bref, toutes ces techniques que les cinéastes du passé ont élaboré parce qu'elles leur permettaient de toucher leur public. Et s'il n'y a pas plus de diversité, c'est forcément la faute des étasuniens...
Je sais que ce petit tableau est forcément un peu généralisateur, mais malgré tout, il me semble toujours plus pertinent que le genre de critique monolithique dont vous vous étonnez qu'après plus de vingt ans, elle ne fasse plus vraiment illusion !
Et vive les séries FRANCAISES ! Vive Joséphine Ange-gardien, vive le Commissaire Navaro. Ca, c'est de la fiction bien de chez nous.
"il me semble toujours plus pertinent que le genre de critique monolithique dont vous vous étonnez qu'après plus de vingt ans, elle ne fasse plus vraiment illusion !"
Ho 70 même. 70 ans. On criait déjà haro sur le cinéma américain et sa domination dès l'après-guerre. L'industrie du cinéma français n'était pas relancée qu'on discutait déjà de quotas, de lois, d'aides et tous ces artefacts qui nous donnent un cinéma si libre (et si dépendant de l'Etat - non rien, continuez).
Comme le dit NonooStar, attaquer la "domination culturelle étatsunienne" quand on ne connaît pas réellement le sujet est assez contre-productif (mais on sait bien que les ricains ne sont qu'un prétexte ; quand on décide qu'une domination n'est plus un fait mais une injustice, le réel sujet est ailleurs). Cela l'est d'autant plus quand ceux qui brandissent haut la baïonnette contre le vil Oncle Sam ne cherchent pas vraiment à en savoir plus sur l'histoire de leur propre "culture" de ces soixante dernières années. Au-delà des mythes et lieux communs, qui cherche à creuser, à comprendre ce qui s'est joué pour que nous n'ayons comme unique horizon que "d'attaquer la domination culturelle étatsunienne" ?
France Télévision répète à chaque rentrée depuis dix ans que "ça y est, c'est bon, on va mettre le paquet sur la fiction", et rien. Rien si ce n'est le relais poli des médias qui se gardent année après année de demander à l'audiovisuel public de rendre des comptes sur son fonctionnement interne, véritable usine kafkaienne à saborder les projets ambitieux.
Quand de jeunes cinéastes français se réclament de la Nouvelle Vague, les revues spécialisées trouvent ça "frais". Frais. Se réclamer d'un mouvement qui date de cinquante ans, c'est frais. A partir de là, on peut comprendre que s'intéresser aux autres cultures qui ne sont pas bloquées sur leurs acquis donne le vertige.
Un réalisateur français célébré (Xavier Beauvois) déclare que la technique au cinéma s'apprend en vingt minutes, et ça ne soulève d'émotion qu'une centaine de cinéphiles. Les autres cinéphiles sont eux peut-être trop occupés à "attaquer la domination culturelle étatsunienne" sur les forums ou dans les colonnes des journaux.
Je me souviens d'une cinéaste (Julie Bertucelli) qui avait répondu lors d'une interview qu'elle avait vu et aimé Avatar. Elle s'en excusait, évidemment, car "beaucoup de gens l'ont trouvé nul". Pas assez vu que c'est toujours le plus gros succès du cinéma à l'international, mais il est intéressant de noter que pour une cinéaste française, la réception d'un film se mesure à l'aune de ce qu'en pense sa seule sphère personnelle. Et de s'excuser de ne pas penser comme elle.
Lors de la mise en place d'Hadopi, des directeurs de cinémathèques, de salles, des auteurs, se montraient bien plus préoccupés par le fait que la culture pouvait se déverser maintenant directement dans les salons des français sans aucun contrôle qualité de leur part que par les risques économiques directs du téléchargement illégal ! Et personne de tiquer sur cette hiérarchisation des risques !
Lors du Maraval-gate de l'hiver dernier, toute la grande famille du cinéma français s'est écharpée durant deux semaines sur des questions annexes car tous étaient d'accord sur un principe, LE principe : le cinéma populaire peut être de mauvaise qualité tant qu'il génère assez d'entrées pour financer le cinéma auquel goutent les professionnels de la profession. On constatera que les périodes de conflits au sein de la grande famille ne naissent que lorsque les gros films demeurés ne jouent plus leurs rôles économiques (leur qualité ? on s'en fout. La qualité et l'audience du cinéma dit d'auteur ? Cette question n'existe pas) (puis il suffit de citer la NV dans le dossier de presse et ce sera "frais").
Je pourrai citer le cas du studio français Gribouille qui avait tout en main pour être Pixar à la place de Pixar, mais c'est long et il est tard, je vous renvoie vers ce papier dont l'auteur devrait vous être familier : http://rafik.blog.toutlecine.com/1165/Destins-animes-partouane/
On pourrait même continuer toute la nuit comme ça, avec l'histoire de la critique ciné (comment des courants se sont imposés, des approches théoriques censurées...), les occasions ratées (des cinéastes ou producteurs mis en marge du système pour x raisons, d'autres qui fuient, ou ne rencontrent pas un succès nécessaire à leur survie), la frilosité, que dis-je, la frousse des médias sur le sujet (il est effrayant de voir la nouvelle génération régurgiter le même catéchisme sans se poser deux ou trois questions essentielles) et évidemment sur les orientations politiques de la vie culturelle...
Bref, tout ceci pour montrer qu'à chaque niveau (médiatique, corporatif, productif, intellectuel...), on n'a pas vraiment besoin de la "domination intellectuelle étatsunienne" pour ne voir que ce que l'on désire bien voir.
D'ailleurs, même sans cette "domination culturelle étatsunienne", on peut se demander ce qu'il y aurait de bien différent au sein de notre production actuelle, coupée (protégée, pardon) de tout soubresaut du monde réel.
Ho 70 même. 70 ans. On criait déjà haro sur le cinéma américain et sa domination dès l'après-guerre. L'industrie du cinéma français n'était pas relancée qu'on discutait déjà de quotas, de lois, d'aides et tous ces artefacts qui nous donnent un cinéma si libre (et si dépendant de l'Etat - non rien, continuez).
Comme le dit NonooStar, attaquer la "domination culturelle étatsunienne" quand on ne connaît pas réellement le sujet est assez contre-productif (mais on sait bien que les ricains ne sont qu'un prétexte ; quand on décide qu'une domination n'est plus un fait mais une injustice, le réel sujet est ailleurs). Cela l'est d'autant plus quand ceux qui brandissent haut la baïonnette contre le vil Oncle Sam ne cherchent pas vraiment à en savoir plus sur l'histoire de leur propre "culture" de ces soixante dernières années. Au-delà des mythes et lieux communs, qui cherche à creuser, à comprendre ce qui s'est joué pour que nous n'ayons comme unique horizon que "d'attaquer la domination culturelle étatsunienne" ?
France Télévision répète à chaque rentrée depuis dix ans que "ça y est, c'est bon, on va mettre le paquet sur la fiction", et rien. Rien si ce n'est le relais poli des médias qui se gardent année après année de demander à l'audiovisuel public de rendre des comptes sur son fonctionnement interne, véritable usine kafkaienne à saborder les projets ambitieux.
Quand de jeunes cinéastes français se réclament de la Nouvelle Vague, les revues spécialisées trouvent ça "frais". Frais. Se réclamer d'un mouvement qui date de cinquante ans, c'est frais. A partir de là, on peut comprendre que s'intéresser aux autres cultures qui ne sont pas bloquées sur leurs acquis donne le vertige.
Un réalisateur français célébré (Xavier Beauvois) déclare que la technique au cinéma s'apprend en vingt minutes, et ça ne soulève d'émotion qu'une centaine de cinéphiles. Les autres cinéphiles sont eux peut-être trop occupés à "attaquer la domination culturelle étatsunienne" sur les forums ou dans les colonnes des journaux.
Je me souviens d'une cinéaste (Julie Bertucelli) qui avait répondu lors d'une interview qu'elle avait vu et aimé Avatar. Elle s'en excusait, évidemment, car "beaucoup de gens l'ont trouvé nul". Pas assez vu que c'est toujours le plus gros succès du cinéma à l'international, mais il est intéressant de noter que pour une cinéaste française, la réception d'un film se mesure à l'aune de ce qu'en pense sa seule sphère personnelle. Et de s'excuser de ne pas penser comme elle.
Lors de la mise en place d'Hadopi, des directeurs de cinémathèques, de salles, des auteurs, se montraient bien plus préoccupés par le fait que la culture pouvait se déverser maintenant directement dans les salons des français sans aucun contrôle qualité de leur part que par les risques économiques directs du téléchargement illégal ! Et personne de tiquer sur cette hiérarchisation des risques !
Lors du Maraval-gate de l'hiver dernier, toute la grande famille du cinéma français s'est écharpée durant deux semaines sur des questions annexes car tous étaient d'accord sur un principe, LE principe : le cinéma populaire peut être de mauvaise qualité tant qu'il génère assez d'entrées pour financer le cinéma auquel goutent les professionnels de la profession. On constatera que les périodes de conflits au sein de la grande famille ne naissent que lorsque les gros films demeurés ne jouent plus leurs rôles économiques (leur qualité ? on s'en fout. La qualité et l'audience du cinéma dit d'auteur ? Cette question n'existe pas) (puis il suffit de citer la NV dans le dossier de presse et ce sera "frais").
Je pourrai citer le cas du studio français Gribouille qui avait tout en main pour être Pixar à la place de Pixar, mais c'est long et il est tard, je vous renvoie vers ce papier dont l'auteur devrait vous être familier : http://rafik.blog.toutlecine.com/1165/Destins-animes-partouane/
On pourrait même continuer toute la nuit comme ça, avec l'histoire de la critique ciné (comment des courants se sont imposés, des approches théoriques censurées...), les occasions ratées (des cinéastes ou producteurs mis en marge du système pour x raisons, d'autres qui fuient, ou ne rencontrent pas un succès nécessaire à leur survie), la frilosité, que dis-je, la frousse des médias sur le sujet (il est effrayant de voir la nouvelle génération régurgiter le même catéchisme sans se poser deux ou trois questions essentielles) et évidemment sur les orientations politiques de la vie culturelle...
Bref, tout ceci pour montrer qu'à chaque niveau (médiatique, corporatif, productif, intellectuel...), on n'a pas vraiment besoin de la "domination intellectuelle étatsunienne" pour ne voir que ce que l'on désire bien voir.
D'ailleurs, même sans cette "domination culturelle étatsunienne", on peut se demander ce qu'il y aurait de bien différent au sein de notre production actuelle, coupée (protégée, pardon) de tout soubresaut du monde réel.
Pour épargner à DS la nécessité de faire son AK, il en a parlé ici (un peu en retard parce que c'était le deuxième saison, mais arte rediffuse la première saison depuis vendredi dernier, au rythme à peine bourratif de 4 épisodes à la fois)
La rediffusion des DEUX premières saisons est très tard se termine vers 2 h 30 arghh, en attendant la troisième fin septembre ou début octobre.
L'article commence par :
dans les médias [...] les séries ne jouissent pas du même statut que le cinéma ou la littérature.
Et se termine par :
Les séries télévisées, bientôt à la une du Monde ?
Si l'idée c'est de donner aux séries un statut médiatique comparable à celui des films ou des livres, il ne faut pas s'attendre à ce que le Monde fasse sa Une sur une série. Le Monde ne fait jamais sa une avec un film ou un livre. Pourquoi le ferait-il avec une série ?
On peut regretter (ou pas, d'ailleurs) la faible présence de la culture en une du Monde, mais ça n'a rien de spécifique aux séries.
dans les médias [...] les séries ne jouissent pas du même statut que le cinéma ou la littérature.
Et se termine par :
Les séries télévisées, bientôt à la une du Monde ?
Si l'idée c'est de donner aux séries un statut médiatique comparable à celui des films ou des livres, il ne faut pas s'attendre à ce que le Monde fasse sa Une sur une série. Le Monde ne fait jamais sa une avec un film ou un livre. Pourquoi le ferait-il avec une série ?
On peut regretter (ou pas, d'ailleurs) la faible présence de la culture en une du Monde, mais ça n'a rien de spécifique aux séries.
J'ai moi aussi parfois causé séries dans des Vite dits ou des chroniques non référencés dans le dossier Séries (mystère mystère), voici une liste peut-être pas exhaustive :
THE BORGIAS : DÉCORTICAGE D'UN GÉNÉRIQUE
BORGIA, VITRAUX ET BIÈRES
DEXTER, LE CHIEN ANDALOU ET PSYCHOSE
HATUFIM : MAIS NON, CE N'EST PAS DE L'HÉBREU !
DES ROBOTS HUMAINS, TROP HUMAINS
THE BORGIAS : DÉCORTICAGE D'UN GÉNÉRIQUE
BORGIA, VITRAUX ET BIÈRES
DEXTER, LE CHIEN ANDALOU ET PSYCHOSE
HATUFIM : MAIS NON, CE N'EST PAS DE L'HÉBREU !
DES ROBOTS HUMAINS, TROP HUMAINS
Rarement évoquée, superbe mini-série, Angels In America, tirée de la pièce de Tony Kusher.
Rappelons le titre complet de la pièce : Angels in America : A Gay Fantasia on National Themes
Al Pacino, Meryl Streep, Marie-Louise Parker, Emma Thompson, Justin Kirk, Jeffrey Wright...
N'a pas eu les "honneurs" d'une chaîne publique...
Rappelons le titre complet de la pièce : Angels in America : A Gay Fantasia on National Themes
Al Pacino, Meryl Streep, Marie-Louise Parker, Emma Thompson, Justin Kirk, Jeffrey Wright...
N'a pas eu les "honneurs" d'une chaîne publique...
Cette révolution souterraine était en effet à l'oeuvre depuis le début des années 90. En faisant du réel sa matière première, des séries comme Urgences, Oz,et bien entendu The Sopranos ont fait basculer la télévision dans une nouvelle dimension.
A ce sujet à écouter et/ou réécouter, l'interview de Martin Winckler par Rafik Djoumi, en octobre 2012.
Grâce à eux 2, on a découvert le monde merveilleux de Oz et the Wire, appris sur la détention, corruption, drogue, politique. J'ai lu les Bienveillantes cet été, et cela m'a fait le même effet. Apprendre la vie de l'autre bord, apprendre et arriver à comprendre un peu, les petites gens, leur grandeur parfois et leurs renoncements souvent, pris dans la grande histoire. Ce n'est pas que les bandits ou les petites frappes de banlieue deviennent sympathiques, pour ça je trouve que les scénaristes arrivent à garder la bonne distance. On comprend juste d'où ils viennent, pourquoi ils en sont arrivés là, les perches qu'ils n'ont pas su saisir... Avec un sentiment d'abattement au générique de fin, car il y a bien peu d'espoir dans tout cela. C'est souvent dur à regarder aussi, Oz, il a fallu s'accrocher pour supporter la violence de la première saison, ça ne peut pas être une série mainstream.
Yanne évoque l'homosexualité dans un autre post, il y aurait un sujet d'émission à lui tout seul. Des séries de HBO que nous avons regardées (Oz, The wire, 6 feeth under), pas une qui ne mette un couple homo en personnages principaux, dans leur intimité, leur vie de tous les jours, la question de l'adoption, etc... Dans 6 feeth under, la première scène de roulements de patins entre David et Keith a été presque un choc, filmée en gros plan, on n'était tout simplement pas habitués!
Et puis ces séries reposent sur de grands acteurs, des incarnations époustouflantes (je pense à Oz, surtout) pendant 50 à 60 heures, à coté desquels tout le reste est bien fade désormais... (même Sherlock, ce bijou certes, mais ultramonté).
A ce sujet à écouter et/ou réécouter, l'interview de Martin Winckler par Rafik Djoumi, en octobre 2012.
Grâce à eux 2, on a découvert le monde merveilleux de Oz et the Wire, appris sur la détention, corruption, drogue, politique. J'ai lu les Bienveillantes cet été, et cela m'a fait le même effet. Apprendre la vie de l'autre bord, apprendre et arriver à comprendre un peu, les petites gens, leur grandeur parfois et leurs renoncements souvent, pris dans la grande histoire. Ce n'est pas que les bandits ou les petites frappes de banlieue deviennent sympathiques, pour ça je trouve que les scénaristes arrivent à garder la bonne distance. On comprend juste d'où ils viennent, pourquoi ils en sont arrivés là, les perches qu'ils n'ont pas su saisir... Avec un sentiment d'abattement au générique de fin, car il y a bien peu d'espoir dans tout cela. C'est souvent dur à regarder aussi, Oz, il a fallu s'accrocher pour supporter la violence de la première saison, ça ne peut pas être une série mainstream.
Yanne évoque l'homosexualité dans un autre post, il y aurait un sujet d'émission à lui tout seul. Des séries de HBO que nous avons regardées (Oz, The wire, 6 feeth under), pas une qui ne mette un couple homo en personnages principaux, dans leur intimité, leur vie de tous les jours, la question de l'adoption, etc... Dans 6 feeth under, la première scène de roulements de patins entre David et Keith a été presque un choc, filmée en gros plan, on n'était tout simplement pas habitués!
Et puis ces séries reposent sur de grands acteurs, des incarnations époustouflantes (je pense à Oz, surtout) pendant 50 à 60 heures, à coté desquels tout le reste est bien fade désormais... (même Sherlock, ce bijou certes, mais ultramonté).
Y a quand même une petite bande, sur Radio France, qui fait pas mal de travail sur les séries. Ali Rebeihi et son "Micro Fiction" l'an dernier ; Mauvais Genre avec François Angelier, tous les samedi soirs, Jean-Baptiste Thoret et Stéphane Bou qui abordent très souvent les questions soulevées par les séries, et puis tout ce qui gravite autour de Collin/Mauduit.
Evidement, c'est pas avec Frédéric Mitterrand qu'il faut s'attendre à un nouveau souffle... Sait-on jamais ? A quand un Masque et la Plûme consacré à Games of Thrones ?
Evidement, c'est pas avec Frédéric Mitterrand qu'il faut s'attendre à un nouveau souffle... Sait-on jamais ? A quand un Masque et la Plûme consacré à Games of Thrones ?
Je dois ici faire un aveu très pénible, et ceux et celles qui auraient encore une bonne opinion de moi vont le voir fondre en un instant, mais je me sens obligée de le dire ici, parce que mon propos perdrait tout intérêt.
Je regarde Plus Belle la Vie.
Pratiquement tous les soirs, quand je suis chez moi, et en tant que mère de famille, j'y suis quasiment tout le temps.
Funeste destin que celui de mère de famille obligée de regarder ce que voit sa progéniture. Bref, mon fils avait ramené à la maison de ses vacances chez sa grand-mère la passion pour Plus Belle la Vie.
Et à l'heure de Plus Belle la Vie, je n'ai aucun autre programme à opposer. Les infos télévisées me débectent, je préfère lnternet, et il n'y a rien de bien sur Arte ou sur la TNT à cette heure-là.
Au début, je suivais mollement, d'ailleurs je ne parvenais pas à reconnaître les personnages, tellement ils sont nombreux et reliés par des liens familiaux et amicaux difficiles souvent à percevoir : si le docteur Lesermann est le père de Nathan, qui est la mère, et pourquoi untel peut-il être le fils de celui-là ? Et pourquoi cet autre qu'on n'avait jamais vu avec celui-là lui racontait-il subitement sa vie ?
Quelquefois, des liens étranges apparaissaient sans que rien ne les ait laissé percevoir jusqu'ici.
Ou soudain un étranger arrivait, et celui-là se révélait souvent une menace, ou se posait comme une des nouvelles stars de la série.
Ou parfois, quand je manquais d'attention ou m'absentais quelques jours, je revenais alors que des personnages importants soudain avaient disparu définitivement de l'histoire dans un gouffre inconnu, et on passait à d'autres.
Mystère que tout cela (Dallas me faisait la même chose !)
J'ai fini par intégrer toutes ces relations, ces rebondissements, ces nouveaux personnages créés dans l'urgence d'une actualité politique.
Lorsque Sarkozy s'attaqua pour la première fois aux Roms, un personnage de gentil jeune gitan apparut très peu de temps après et entama une histoire d'amour avec une des jeunes vedettes de la série. Et retourna à ses limbes assez vite car visiblement les autres histoires ne se prêtaient pas trop à sa présence et compliquaient le propos.
Mais avec le temps, la jolie serveuse Mélanie, le gentil homo Thomas et son compagnon Gabriel interne à l'hôpital, Wanda l'arnaqueuse et Frémont le méchant capitaliste déchu, Boher le flic anciennement d'extrême-droite et son épouse Samia, finirent par ne plus avoir de secrets pour moi. Et donc j'ai suivi. D'un œil et d'une oreille, mais suffisamment pour être en mesure d'analyser ce qui s'y passait.
En fait, à partir de 2007/2008, la série a engagé une lutte idéologique contre le sarkozysme en détricotant complètement les arguments de l'UMP quasiment au jour le jour. L'épisode du jeune gitan en étant une illustration. (De toutes façons, après, elle a continué parce qu'elle est aussi énormément intervenue à propos du mariage gay. L'un des couples principaux de la série est homo, et ils se marient dans les semaines qui suivent la promulgation de la loi).
Anti-raciste, anti-homophobe, pro euthanasie, exécrant l'intolérance jusqu'au simplisme, les promoteurs de cette série ont d'autant plus redoublé de virulence lorsque la chaîne avait été attaquée par l'UMP à l'époque où Carolis a été viré .
Ils se sont battus jusqu'au bout. Quelques jours avant les élections présidentielles, nous avons été témoins d'une scène extraordinaire. Dans le café du Mistral qui est le point de ralliement de tous les personnages, au comptoir, le docteur Lesermann, une des figures les plus positives de la série a exprimé, évidemment sans le nommer, mais de manière très claire, qu'il n'était pas question de voter pour Sarkozy. Les autres ont opiné comme si ça allait de soi. Puis on est passé à autre chose.
Je suis restée scotchée. En me disant, ça va faire un scandale sans nom.
Quand même, à la télé d'état, ils ont osé faire cela....
Et pourtant rien... Pas un mot, pas une engueulade de Sarko.
Et là je me suis dit : vraiment, personne, vraiment personne nulle part à part dans les milieux populaires, personne ne regarde Plus Belle la VIe.
Tant mieux.
Je regarde Plus Belle la Vie.
Pratiquement tous les soirs, quand je suis chez moi, et en tant que mère de famille, j'y suis quasiment tout le temps.
Funeste destin que celui de mère de famille obligée de regarder ce que voit sa progéniture. Bref, mon fils avait ramené à la maison de ses vacances chez sa grand-mère la passion pour Plus Belle la Vie.
Et à l'heure de Plus Belle la Vie, je n'ai aucun autre programme à opposer. Les infos télévisées me débectent, je préfère lnternet, et il n'y a rien de bien sur Arte ou sur la TNT à cette heure-là.
Au début, je suivais mollement, d'ailleurs je ne parvenais pas à reconnaître les personnages, tellement ils sont nombreux et reliés par des liens familiaux et amicaux difficiles souvent à percevoir : si le docteur Lesermann est le père de Nathan, qui est la mère, et pourquoi untel peut-il être le fils de celui-là ? Et pourquoi cet autre qu'on n'avait jamais vu avec celui-là lui racontait-il subitement sa vie ?
Quelquefois, des liens étranges apparaissaient sans que rien ne les ait laissé percevoir jusqu'ici.
Ou soudain un étranger arrivait, et celui-là se révélait souvent une menace, ou se posait comme une des nouvelles stars de la série.
Ou parfois, quand je manquais d'attention ou m'absentais quelques jours, je revenais alors que des personnages importants soudain avaient disparu définitivement de l'histoire dans un gouffre inconnu, et on passait à d'autres.
Mystère que tout cela (Dallas me faisait la même chose !)
J'ai fini par intégrer toutes ces relations, ces rebondissements, ces nouveaux personnages créés dans l'urgence d'une actualité politique.
Lorsque Sarkozy s'attaqua pour la première fois aux Roms, un personnage de gentil jeune gitan apparut très peu de temps après et entama une histoire d'amour avec une des jeunes vedettes de la série. Et retourna à ses limbes assez vite car visiblement les autres histoires ne se prêtaient pas trop à sa présence et compliquaient le propos.
Mais avec le temps, la jolie serveuse Mélanie, le gentil homo Thomas et son compagnon Gabriel interne à l'hôpital, Wanda l'arnaqueuse et Frémont le méchant capitaliste déchu, Boher le flic anciennement d'extrême-droite et son épouse Samia, finirent par ne plus avoir de secrets pour moi. Et donc j'ai suivi. D'un œil et d'une oreille, mais suffisamment pour être en mesure d'analyser ce qui s'y passait.
En fait, à partir de 2007/2008, la série a engagé une lutte idéologique contre le sarkozysme en détricotant complètement les arguments de l'UMP quasiment au jour le jour. L'épisode du jeune gitan en étant une illustration. (De toutes façons, après, elle a continué parce qu'elle est aussi énormément intervenue à propos du mariage gay. L'un des couples principaux de la série est homo, et ils se marient dans les semaines qui suivent la promulgation de la loi).
Anti-raciste, anti-homophobe, pro euthanasie, exécrant l'intolérance jusqu'au simplisme, les promoteurs de cette série ont d'autant plus redoublé de virulence lorsque la chaîne avait été attaquée par l'UMP à l'époque où Carolis a été viré .
Ils se sont battus jusqu'au bout. Quelques jours avant les élections présidentielles, nous avons été témoins d'une scène extraordinaire. Dans le café du Mistral qui est le point de ralliement de tous les personnages, au comptoir, le docteur Lesermann, une des figures les plus positives de la série a exprimé, évidemment sans le nommer, mais de manière très claire, qu'il n'était pas question de voter pour Sarkozy. Les autres ont opiné comme si ça allait de soi. Puis on est passé à autre chose.
Je suis restée scotchée. En me disant, ça va faire un scandale sans nom.
Quand même, à la télé d'état, ils ont osé faire cela....
Et pourtant rien... Pas un mot, pas une engueulade de Sarko.
Et là je me suis dit : vraiment, personne, vraiment personne nulle part à part dans les milieux populaires, personne ne regarde Plus Belle la VIe.
Tant mieux.
Mais où est donc Rafik justement...
Je ne sais pas mais la fin de l'article laisse entre voire un prochain épisode :-)
Je ne sais pas mais la fin de l'article laisse entre voire un prochain épisode :-)
Je regrette beaucoup que la serie sud-africaine Jacob's Cross n'est jamais été diffusé en France. Non, en fait elle l'a été sur France O mais s'est arrêté au bout de la 3ème saison. Et seul Canal+ Afrique en a diffusé toutes les saisons.
Ce n'est pas plus mal que les grands médias ne parlent pas des séries ; ils en parleraient mal, sans passion, à la va-vite comme ils font pour les faits-divers ou la télé.
Les médias consacrés aux séries, comme tout médias de niche, sont riches d'infos et de passion. Inutile de vouloir toujours la reconnaissance des grands médias. Et pour en faire quoi ?
Les médias consacrés aux séries, comme tout médias de niche, sont riches d'infos et de passion. Inutile de vouloir toujours la reconnaissance des grands médias. Et pour en faire quoi ?
Merci pour ce petit billet sur les séries, Robin.
Effectivement, beaucoup de bonnes séries ces dernières années, entre House of cards, the newsroom, Dr House, Dexter, Lie to me, Game of thrones... avec de bons scénars et de bons jeux d'acteurs.
De bons passe-temps, sans oublier les séries documentaires d'Arte et de la Cinq.
Effectivement, beaucoup de bonnes séries ces dernières années, entre House of cards, the newsroom, Dr House, Dexter, Lie to me, Game of thrones... avec de bons scénars et de bons jeux d'acteurs.
De bons passe-temps, sans oublier les séries documentaires d'Arte et de la Cinq.