Qu'aurions-nous su... ?
Abonnez-vous pour pouvoir commenter !
si vous êtes déjà abonné Connectez-vous Connectez-vous
Commentaires préférés des abonnés
Merci Daniel de poser les questions que l’on me reproche de poser.
l’EN, je la connais. C’est une machine infernale pour qui ne rentre pas dans son moule. C’est une machine qui permet le harcèlement moral. C’est une machine archaïque et féodale où von(...)
Merci pour votre chronique et votre démarche de partager des questionnements qui nous traversent tous.
Je me permets juste de témoigner de mon humble expérience d'enseignant sur la manière dont fonctionne l'Education nationale comme institution face a(...)
La réponse s'impose d'évidence : RIEN.
Dans ce monde de l'immédiateté, dans lequel tout ce qui compte est l'instant présent, aucune réflexion.
Aucune réflexion sur les chaines d'info : lorsque l'on se pique d'organiser un débat c'est surtout pour le ca(...)
Derniers commentaires
"Entendons-nous bien : je n'élude pas la question de la "maladresse". Ce dessin de Coco, dans Charlie, (pas envie de le reproduire ici, il est là et là) était-il le meilleur support possible d'un cours sur la liberté d'expression ? Nous y reviendrons. Mais si vraiment Samuel Paty s'est excusé, j'y vois le signe de sa bonne foi, dans cette guerre où aucun belligérant ne s'excuse jamais."
Et s'il ne l'a pas fait? Méritait-il la décapitation pour autant? Pour un texte qui évoque "la maladresse" d'un support dont on interroge la pertinence pour un cours sur la liberté d'expression, on peut se questionner sur la pertinence journalistique et la portée éditoriale de la bonne foi de son auteur.
Je décide de me désabonner d'arrêt sur images que je considère, en partie, responsable de la mort de Samuel Paty. Depuis le tempos que vous nous dites -comme à Sevran- que c'est un "non sujet"' qui n'existe que dans nos cerveaux fachos .... tant pis! Ras le bol des complaisances!
Quoi qu'on ait su, on aurait eu droit à un article dans @si pour nous expliquer après une demi journée "d'enquête" qu'en fait c'était pas trop vrai. Je trouve que cet article très culotté de votre part quand meme.
PS: Merci de ne pas m'associer à la horde de fachos qui hurle partout.
Merci pour votre chronique, et plus globalement pour le travail effectué par l'équipe d'ASI.
En passant, dans votre article, vous posez la question suivante : « Ce dessin de Coco, dans Charlie, […] était-il le meilleur support possible d'un cours sur la liberté d'expression ? ».
C'est la question que je me pose depuis trois jours et je serais curieuse de connaître votre analyse.
La mienne n'est pas encore aboutie, je dois l'avouer.
Enseignante suisse, genevoise, j'ai longtemps travaillé avec des élèves de l'âge du collège en France, auxquels je donnais le cours de français et de « médias et images » (Genève étant le seul canton helvétique à offrir un tel cours au programme de l'école obligatoire). Aujourd'hui, j'ai changé de public et m'engage professionnellement auprès d'adultes rattrapant le bac ou auprès de migrants non-francophones. Voilà d'où je parle.
Pour avoir enseigné les médias et images et avoir réfléchi – un peu – à comment enseigner une telle branche, je me dis que Samuel Paty s'était engagé dans un défi difficile à relever, qui demandait beaucoup de courage d'une part, et la nécessité de préparer son cours avec beaucoup de minutie d'autre part. Si j'en crois ce que j'ai lu, la préparation y était. Et pour le coup, le courage aussi.
J'ai toujours pensé qu'on devait pouvoir parler de tous les thèmes en classe avec nos élèves, aussi scabreux et choquants soient-ils, à condition de mettre les choses en perspective, d'être respectueux de chacun-e, et d'être à l'écoute de la parole des jeunes tout en se permettant de marquer les lignes à ne pas franchir.
J'ai montré des caricatures de Mahomet après les attentats contre Charlie Hebdo, j'ai parlé de la liberté d'expression. Globalement, cela s'est généralement bien passé, mais parfois je me suis heurtée à de l'incompréhension, voire à une certaine hostilité, de la part de quelques élèves. Car entre la théorie (tous les sujets peuvent donner matière à pédagogie) et la pratique, il y a souvent un pas, parce que les maladresses sont inévitables (les profs ne sont pas des superhéros, même si parfois on rêverait secrètement de l'être), et aussi parce qu'institutionnellement le manque de temps et de moyens attribués à la formation continue est énorme. Le fait que nos hiérarchies ne nous soutiennent souvent que très mollement quand des parents interviennent – en Suisse comme en France, les directions de l'enseignement sont obnubilées par le « pas-de-vagues-isme » - n'aide pas non plus à travailler avec toute la sérénité dont on aurait besoin.
Par ailleurs, enseigner le décryptage des dessins de presse est une des tâches les plus ardues que je connaisse. En une seule image se télescopent en général plusieurs faits d'actualité. À cela s'ajoutent souvent l'humour noir et l'irrévérence. Il s'agit de déconstruire cette image unique en une série – souvent assez énorme – d'explications où les pièges interprétatifs se multiplient. La tâche est abyssale parfois.
Avec un dessin comme « Une étoile est née » de Coco s'ajoute une difficulté supplémentaire : le contexte de 2012, pratiquement effacé de nos mémoires d'adultes, échappe complètement à des ados de 14 ans. Pour expliquer cette caricature, il faut en effet revenir au film « L'innocence des Musulmans », un film clairement islamophobe tourné au pays des stars – Hollywood –, aux émeutes et morts provoquées en Égypte et Libye ; et parallèlement retracer le contexte français, où apparemment fleurissaient les polémiques sur les prières de rue (??).
Tout ça sans oublier d'expliquer la filiation de Charlie avec Hara Kiri et le goût pour les gags à la fois scato et portés sur les parties génitales (pour parler poliment).
En réussissant à expliquer tous ces éléments, et à expliquer le droit au blasphème (encore un autre défi), peut-être qu'on peut réussir à faire interpréter la caricature comme une dénonciation de l'Islam radical principal « enculeur » (en classe, il faudrait évidemment trouver un autre terme) du prophète, de la religion musulmane et des Musulmans plutôt que comme un dessin qui invite à mépriser l'Islam et ses croyants à travers la figure de Mahomet, et partant comme un dessin islamophobe.
Mais franchement, même moi qui crois en la possibilité d'aborder tous les sujets à l'école, je crois bien que je ne m'y serais pas risquée. En tous cas pas avec des ados de cet âge qui décollent si difficilement de la lecture au premier degré.
Et vous, comment lisez-vous cette caricature de Coco ? Quel décryptage et quels moyens pédagogiques faudrait-il mettre en œuvre pour faire avancer le schmilblick selon vous ?
"Avons-nous, ici, sur ce site, au nom d'une population dominée soumise à une narration dominante, trop adhéré aux récits atténuants ? "
Non, d'après moi non ! Vous avez fait votre boulot, vous avez déconstruit ce qu'il y avait à déconstruire.
Le seul problème, c'est qu'il y a des islamistes dangereux.
Toutefois, l'essentiel de la population d'origine musulmane n'en a rien à faire de l'intégrisme. Ils sont comme tout le monde, ils envoient leurs enfants à l'école de la république, ils consomment, ils vivent une vie normale. Ils regardent la télé, ils adhèrent au récit national comme tout le monde, ou comme de moins en moins de gens.
Ils cherchent à monter le plus haut possible dans l'échelle sociale pour se protéger, et sont très conformistes. Et ils poussent leurs enfants à travailler très dur.
Ils se méfient des islamistes, car nous n'oublions pas que les principales victimes des islamistes dans le monde sont les musulmans modérés, et largement, et d'ailleurs, même en France, une proportion non négligeable des victimes, entre autres sur la Promenade des Anglais de Nice, étaient des musulmans.
Les Islamistes essaient d'imposer un certain nombre de choses dans les institutions françaises, soutenus par les islamo-gauchistes, un dévoiement de la gauche radicale et minoritaire dans cette frange. On se demande comment le racisme et l'anti-islamisme, qui sont une création intellectuelle islamiste, peuvent être confondus dans l'esprit de penseurs de ce type. Ils se sont laissés berner dans leur désir ardent de ne pas se faire traiter de racistes et de porter la culpabilité de l'homme blanc colonialiste.
Se poser des questions et se remettre en cause est humain, et les problèmes sont très complexes.
Mais je ne vous perçois pas comme un islamo-gauchiste. Judith est à la limite, mais pas vous...
Les discours droitiers servent à disqualifier les classes dominées dont les musulmans constituent une importante partie. Il faut lutter contre.
Et le ver est dans notre propre camp, et il faut également lutter contre.
L'ennemi est multiforme, un hydre à plusieurs têtes qu'il faut couper par de l'information vraie continuellement.
Et ne pas perdre ses repères et ses valeurs.
Rien n'est facile.
Se fourvoyer est chose aisée.
"Entendons-nous bien : je n'élude pas la question de la "maladresse". Ce dessin de Coco, dans Charlie, était-il le meilleur support possible d'un cours sur la liberté d'expression ? Nous y reviendrons."
Je tiens juste à rappeler qu'à ma connaissance (d'après ce que j'ai pu lire) personne ne sait ce qui a été dit sur ces dessins durant le cours de Samuel Paty. A mon sens, le dessin est juste stupide et vulgaire, mais peut-être que c'est justement ce qui a été dit, et que Samuel Paty l'avait choisi pour créer un débat sur les limites de la liberté d'expression (est-ce qu'avec ce dessin on n'est pas dans l'insulte, et la liberté d'expression est-ce la liberté d'insulter ?) On part un peu trop vite du principe que parce qu'il a montré ce dessin il l'approuvait.
Donc : ne jugeons pas le cours de Samuel Paty alors que nous n'y avons pas assisté et qu'il n'est malheureusement plus là pour défendre son choix. Il a peut-être montré durant son cours des caricatures d'autres religions, donc pourquoi l'accuser (comme j'ai pu le lire dans ce forum) de ne pas l'avoir fait ?
Voici ce que m’inspire tout ça :
La prophétie autoréalisatrice est un concept de sciences sociales et psychologiques utilisé pour traduire une situation dans laquelle quelqu'un qui prédit ou s'attend à un événement, souvent négatif, modifie ses comportements en fonction de ces croyances, ce qui a pour conséquence de faire advenir la prophétie. Source Wikipedia
Mon horreur devant cet acte barbare est totale. Cela ne m’empêche pas de me poser la question sur cette tare originelle : comment un peuple éduqué (du moins censé l’être) débat-il hystériquement d’un sujet aussi secondaire quand - je cite sans ordre particulier - l’écologie s’effondre, l’inégalité rampante et créatrice de quasi tous les maux sociaux est en bonne forme, l’irresponsabilité et l’impunité des « élites » et leurs forces sont quasi institutionnalisées et suis certain que vous ajouteriez volontiers d’autres sujets de préoccupations majeures...
Rien ne justifie la mort d’un être humain, c’est la loi. Liberté d’expression ou pas est hors sujet car si c’était vraiment le cas, pourquoi suis je abonné à ASI si la liberté d’expression et sa multitude sont bien présents dans l’espace public français ?
Voilà. C'est exactement pour ce genre de chronique, d'honnêteté, de lucidité et d'introspection, que je suis abonné à Arrêt sur Images. Vous faites un exercice périlleux, et vous le fait bien. Bravo.
Oui, mille fois oui, ce dessin de coco est le meilleur support pour illustrer la liberté d'expression :
- liberté d'expression = dessin de coco
- plus de liberté d'expression = dessin de Luz, "tout est pardonné"
C'est aussi simple que ça !
Les trois renvois à Libération ont pour but qu'on s'y abonne ?
Faut pas trop en demander.
UN P.-S à mon précédent texte
Le transnational des décapiteurs, égorgeurs…
Joseph Kubasiak, ce nom vous dit-il quelque chose ? Encore quelque chose ?
Joseph Kubiasak était commandant de la base aérienne de Blida. Lors du putsch, il fit obstacle : les avions qui devaient transporter les mutins à Paris restèrent collés à terre, avec l’appui des appelés… Echec du putsch. Il figurait sur la liste noire de l’OAS.
L’État ne le protégea pas.
Deux mois après le cessez-le-feu, le 24 juin 1962, à Aix-en-Provence, « des ‘inconnus’ (les guillemets simples sont de moi) s'acharnèrent sur l'ex-officier à coups de poignard et de revolver » (Monde du 26 juin 1962)
Un jeune professeur de Brignoles (Var) participa à cette mise à mort…
Vous vous souvenez peut-être d’un dialogue de Ionesco : Quelle coïncidence ! Comme c’est étrange ! ne cessaient de répéter les personnages…
Bonjour, merci de votre chronique. Évidemment, on peut toujours ne pas être d'accord avec tel ou tel détail, mais je vous remercie de cette tonalité, qui n'oublie pas la nécessaire introspection de chacun, ce qui me semble essentiel ( je m'inclus!).
Vous amorcez notamment un regard critique sur la tonalité de votre regard, des discours que vous accueillez. Moi, je dois reconnaître que l'annonce de certains invités m'a parfois déconcerté, mais que j'ai souvent apprécié de les écouter sur la longueur. Dans vos choix récents, l'un cependant me laisse perplexe. Dans votre déconstruction (convaincante) de l'article sur la salle de sport soit disant radicalisée, vous avez jugé opportun de citer abondamment Idriss Sihamedi que vous avez présenté avec beaucoup de pudeur. Les @sinautes apprécieront peut-être de savoir que celui ci, visé par G. Darmanin, annonce vivre ces jours-ci "un chapitre magnifique de sa vie". En ces jours ou chacun tente de peser ses mots, le choix de ceux-ci peut peut-être nous interroger ? Je les trouve d'une violence inouïe, personnellement. Chacun jugera! Qu'une partie de la gauche continue a juger non seulement opportun mais primordial de le soutenir, même après ces mots, me fait du mal, et pourtant j'ai toujours refusé de caricaturer certains de ces hérauts ( T. Bouhafs, J. Salingue) avec qui je crois partager des convictions fortes de justice sociale. (Je précise, si besoin était, que toute attaque frontale et ciblée contre tous les croyants d'une religion me révulse, et que les solutions martiales de G. Darmanin sont loin de me convaincre) .
Tout le monde est sous le choc. Mais il faut vraiment avoir plus d'éléments que nous n'en avons actuellement pour comprendre cet assassinat, pour le qualifier de manière plus sûre, et donc le commenter correctement.
Il a été commis au nom de l'Islam, certes. Le meurtrier semble vivre dans un milieu tchétchène. Mais y a t-il eu des complicités ? Si le meurtrier a agi seul, peut-on vraiment parler d'acte terroriste islamiste ? Le fait d'accrocher à terroriste l'adjectif islamiste fait le lien inconscient entre le terroriste (tchétchène) et les musulmans (français). Y a t-il eu une quelconque revendication ?
D'autre part il y a eu une campagne d'opinion contre la victime, menée par une famille qui fait passer ses croyances avant la compréhension, l'intelligence - famille secondée par une espèce de prédicateur - campagne relayée par les réseaux sociaux où tout le monde se délecte d'avoir le droit de dire "C'est une honte...". Partout où il y a un imbécile, il y a du danger : alors quand 100 000 personnes se mettent à être imbécile ensemble...
Tant que la question du lien entre le meurtrier et les activistes en question n'est pas élucidée, nous ne savons pas vraiment de quoi nous parlons. Je conjecture qu'on ne trouvera pas de lien très fort, ce qui n'est pas une bonne nouvelle. D'une part cela signifierait que le niveau de tension, de haine d'autrui est tel que des discours peuvent suffire à déclencher un meurtre. D'autre part si cette indépendance est avérée, cela veut dire que cela aurait pu ne pas arriver, et qu'en effet, bien entendu, comme nous le fait remarquer Daniel Schneidermann, nous n'aurions jamais connu les détails. Hélas, c'est arrivé.
Il va y avoir (il y a eu immédiatement) une vague de critiques de tous ceux qui ont demandé à ce qu'on ne mette pas tous les musulmans dans le même sac, qui ont affirmé qu'en réalité il n'y a pas tant de problème que cela, ou plutôt que les problèmes sont ailleurs. J'en fais partie : oui il y a des problèmes graves de sécurité, mais avec peu de musulmans (sans doute plus des paumés que des musulmans d'ailleurs), ce qui justifie de ne pas dire n'importe quoi sur "les musulmans" en général. Les appels à l'unanimisme m'inquiètent - je veux avoir encore le droit de ne pas être d'accord. Je me sens pointé du doigt - comme beaucoup parmi les abonnés d'ASI. Fleurissent sur les ondes (heureusement je ne regarde pas les réseaux sociaux) des accusations ignobles : il est sous-entendu que des islamo-gauchistes comme nous avons une part non négligeable de responsabilité dans le meurtre de vendredi ! Désir de répression, désir de pouvoir nous jeter à la figure, eux aussi : "C'est une honte...".
Sous le coup de l'émotion il est normal que nous fassions des amalgames, c'est comme instinctif. Un prof, lui, ne le fait pas dans ses cours : tout son métier est de tenter de faire réfléchir, pas de faire crier avec une meute. Si j'ai bien compris, c'était justement la démarche, émancipatrice, de Samuel Paty. Silence et respect pour lui.
Et sans Les Crises aurions nous su que les audiences du procès Assange sont terminées et que le jugement final est prévu pour le 4 janvier 2021?
Si vous aviez su, comme toute la nouvelle gauche racialiste, vous l'auriez probablement rangé dans la case des islamophobes donc d'extrême droite. Deux jours avant son meurtre vous faisiez un article attaquant les femmes musulmanes qui luttent contre l'islamisme, où elles se faisaient traiter d'Arabes de service sur le forum.
Et maintenant vous osez prétendre que vous auriez pris sa défense si vous aviez su ?
Enquêtez sur les instances supérieures, rectrice comprise. Est-il vrai qu'on s'apprêtait à le sanctionner ? Si oui, il faut exiger leur démission. Il faut aussi, encore et toujours dénoncer les politiques, les maires qui se couchent pour avoir des voix... etc. Je ne supporte pas, je ne supporte plus les formes diverses du racisme à l'envers, ces formes d'antiracisme qui masquent les problèmes, sous couvert de mauvaise conscience coloniale. J'appartiens à la génération qui a fait la décolonisation, et ce n'était pas sans danger. L’OAS cherchait à nous museler. Les méthodes sont les mêmes. Terroriser. On a continué… JE SUIS et reste CHARLIE, JE SUIS SAMUEL PATY… mais j’aimerais bien pouvoir n’être que moi-même !
Mais non, l'EN n'est pas une machine infernale ! C'est une institution, on peut y résister... On prend évidemment le risque d'être promu à l'ancienneté ... en fin de carrière, on mesure la perte... mais JE NE REGRETTE RIEN ! Rien de rien ! Quand on aime transmettre, les élèves vous le rendent... ce sont des infra-rouges ! Ça compense les pertes financières ! VENT DEBOUT, PLEASE !
"Avons-nous, ici, sur ce site, au nom d'une population dominée soumise à une narration dominante, trop adhéré aux récits atténuants ?"
Il est dans l'ordre du possible que quelques-unes des failles trouvées dans différentes enquêtes ont été considérées comme des failles justement, précisément, par une adhésion trop immédiate aux récits atténuants.
On se fait un arrêt sur image de la dernière émission d'arrêt sur image ?
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
" Je n'élude pas la question de la "maladresse". Ce dessin de Coco, dans Charlie, (pas envie de le reproduire ici, il est là et là) était-il le meilleur support possible d'un cours sur la liberté d'expression"
Si, tu l'éludes! Quand j'ai vu l'un des dessins, j'ai été choqué par l'un des deux. Personnellement, je suis à fond anti-religion, MAIS j'estime qu'il faut être mesuré pour ainsi mieux trouver les réponses adéquates au fanatisme.
Je ne suis pas CHARLIE! Bien qu'encore affligé par les morts du 7 janvier 2015...et maintenant de celle de Samuel Paty.
Il ne semble pas qu'il ait été question de sanctionner Samuel Paty ou qu'on lui ait demandé de s'excuser . Les référents laïcité du Rectorat semblent lui avoir demandé de préciser ce qu'il avait voulu faire.
J'approuve totalement cet article. En effet chaque jour se reproduit sans doute la même chose ailleurs. Les services de renseignements surveillent les réseaux sociaux parait-il ... et alors quelle suite. Dans le cas qui nous occupe : rien.
Il y a 30 ans à Creil un collège met en émoi tout un pays. Ce n'est rien, ce n'est qu'un tout petit rien Madame la marquise : deux jeunes filles non soumises qui n'ont que de simples sentiments religieux. Depuis que de bougies brulées, de fleurs déposées en vain (Charlie, le Bataclan, l'hyper casher et d'autres) Les intégristes terroristes islamiques ont mené leur chemin. Il me semble qu'ils ont gagné, réflexion simplement empirique au vu de la situation actuelle.Les professeurs sont aujourd'hui en danger et pas qu'eux, les médecins qui soigneront des musulmanes, les directeurs de piscine qui n'auront pas mis des horaires spécifiques.
J"oscille entre l'effroi, l'angoisse et la colère ! Cher Daniel, il semble que certains savaient....certains ont dénoncé (adultes ? Enfants ?) certains n'ont pas voulu voir ou ont minimisé....
Nous savons, nous voyons et nous faisons comme si.... on ne pouvait pas faire autrement !
Combien de temps allons nous gémir, subir et nous taire ! Combien de temps allons marcher au pas de leur incurie en se donnant bonne conscience avec des manifs, dépôts de gerbes.
J'étais dans un rassemblement hier matin, les dos étaient ronds. J'aurai voulu entendre des hurlements de colère mais non ! Je crains ce qui vient, ce qui se met en place à bas bruit.....l'horreur est en marche.
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
Cet édito souligne la quasi- disparition du journalisme dans ce pays. Car les seuls éléments de "connaissance" évoqués sont sourcés dans une note du "renseignement intérieur" !
Où est la relève des Griffin, Wallraff, Aubenas... des journaliste réalisant un véritable travail d'enquête, d'immersion même ?
Cette chronique (qui pourtant en un sens vous honore) m'a tellement énervée que je me suis réabonné juste pour la commenter.
"Avons-nous, ici, sur ce site, au nom d'une population dominée soumise à une narration dominante, trop adhéré aux récits atténuants ?". SÉRIEUSEMENT ?
Ça fait des ANNÉES que toute personne - que ce soit ici sur ce forum, mais aussi sur vos plateaux, et dans toutes les discussions intellectuelles à gauche, ou dans les communications médiatiques de gauche de manière générale - toute personne qui soulève la question préoccupante des rapports de l'Islam à la société est automatiquement traitée de racistee (ou d'islamophobe, ce qui vu l'ambiguité bien pratique du mot revient au même). Ça fait des années que toute personne qui ne demande qu'à garder le flambeau anti-clérical de gauche, juste ça (juste d'être un anti-clérical cohérent, et non un anti-clérical lâche à géométrie variable) est considéré comme un rouge-marron suspect.
Oui l'islam est la religion des pauvres (entre autres, parce qu'ils sont loin d'être les seuls), oui elle est la religion des racisés (entre autres, car ils ne sont pas les seuls non plus) : tout ça est vrai, et explique les infinies pincettes angoissées que vous vous sentez obligés de prendre sur la question. Mais ces pincettes n'excusent pas l'incohérence de la pensée et la dissonance mentale, et finit par surtout ressembler au narcissisme moral de celui ou celle qui a pour première priorité d'admirer dans le miroir, ou dans les discussions en société, combien il n'est pas raciste, lui.
Alors venir vous voir à présent, après avoir écrasé et craché sur tous ceux qui tentaient courageusement d'être intellectuellement cohérents, après avoir tant profité d'être du "bon côté" confotable de ceux-qui-ne-sont-pas-suspectacbles-d'êtres-racistes-eux, venir en plus de ça vouloir récolter après coup, après la bataille, quand ça ne vous engage plus à rien, les fruits de cette belle posture de l'homme qui doute ? Avoir le beurre et l'argent du beurre ? Tout comme la gauche qui autrefois méprisait et écrasait toute voix non-staliniste, puis qui quelques décennies plus tard s'ennorgueillait de sa lucidité à analyser ses errances du passé ? Je suis désolé, c'est trop facile.
Je suis fatigué d'avoir à me défendre depuis 20 ans d'être de gauche, anticléricalisme compris, d'être traité de droitiste refoulé, contre une "gauche" qui n'a plus que la contemplation de sa splendeur morale comme seule ligne d'horizon, contre toute forme de réflexion rigoureuse. Mais c'est sûr qu'à refuser pendant 20 ans le débat avec qui ne pense pas comme soi, et même à voir dans ce refus une forme de noblesse, on est sûrs de ne pas être remis en question de sitôt, ou de voir à quel point son argumentation manque de cohérence...
Continuez à déconstruire les récits dramatisants, c'est asboluement nécessaire. Continuez à attaquer le racisme, le racisme en raison de la religion, ou la misère des personnes qui pratiquent l'Islam - c'est indispensable, et c'est cela qu'il faut attaquer de front, pour ne pas se retrouver coupable et gêné quand leur religion mérite critique. Mais apprenez aussi, devant une information qui vous met dans l'inconfort, à ne pas foncer sur l'explication qui vous arrange et vous donne le beau rôle, mais à plutôt savoir si ce qui vous met mal à l'aise n'interroge pas la validité de vos propres certitudes. Parce que sinon, à ce jeu là, vous ne valez pas mieux que la droite et ses fictions racistes.
Ah mais Daniel y'en a plein des sujets polémiques qu'il est très difficile d'aborder en cours.
Parler du conflit israélo-palestinien par exemple est un morceau de bravoure...
Quel journaliste réagirait à une alerte sur l'entrave à la liberté d'expression s'il n'y avait pas mort d'homme ?
En France on peut perdre son boulot de prof (fonctionnaire dans le public ; et pour les précaires : vacataire dans le public, privé sous contrat, privé hors contrat, auto-entrepreneur) parce qu' "on a trop parlé".
La pression et l'auto-censure prudente dans l'éducation ne se limitent pas du tout aux propos ou aux images sur une seule religion.
"Avons-nous, ici, sur ce site, au nom d'une population dominée soumise à une narration dominante, trop adhéré aux récits atténuants ?"
C'est la question que je me pose depuis trois jours... À force de vouloir ne pas rajouter du bruit au bruit, n'ai-je pas laissé le champ de la critique des rigorismes religieux à des gens qui ne feront que s'en servir à des fins racistes ? À force de réfléchir avec un prisme sociologique dominant/dominé mal maîtrisé, n'ai-je pas laissé de côté des pistes géopolitiques qui m'échappent totalement ? Aurais-je dû passer plus de temps à m'informer sur ce qui se passe pour les adolescents qui aujourd'hui s'affichent athées, anticléricaux, et moins à défendre ici et là des associations dont finalement je ne connais pas grand chose ?
Je ne pense pas avoir mal fait quand j'ai défendu les musulmanes voilées qui subissent des discriminations honteuses, ou rappelé que le féminisme ne peut pas se faire contre des femmes, ni quand j'ai souligné la détresse sociale qui mène parfois à la délinquance, mais peut-être aurais-je dû m'interroger sur mes propres angles morts.
À un vieil ami que j'interrogeais sur la période de sa jeunesse en lui demandant : "mais comment n'avez-vous pas vu à l'époque la complaisance immonde pour la pédophilie de certains milieux de gauche ?", il m'a répondu : à ton avis, quelles sont les horreurs qu'aujourd'hui tu ne vois pas ? Peut-être que c'est de ça qu'il s'agit.
J'ai envie d'essayer de vous répondre, et en même temps le sujet est tellement complexe que je risque fort d'être simpliste et de prêter le flanc à la critique d'un côté ou de l'autre. J'essaye quand même.
- Comme vous j'imagine je refuse le discours qui consiste à penser qu'une part substantielle des musulmans de France veulent imposer quoi que ce soit à la République ou à la France. Les quelques manifestations de cela sont rares (à la piscine, l'hôpital, l'école, la rue...) et sont souvent le reflet de la ségrégation socio-spatiale et d'un fanatisme très minoritaire (voir plus bas).
- Le terrorisme islamique a une histoire. Je ne prétends pas en être un spécialiste mais, en gros, il y a un tournant important dans les années 70/80. Le Proche et Moyen-Orient de cette époque est travaillé par "l'échec" (ou vécu comme tel) des régimes issus de la décolonisation (comme l'Egypte par exemple) qui misaient sur la fierté nationale et/ou panarabe et sur la laïcité (pour gérer des pays composés d'une mosaïque confessionnelle). Ces régimes n'arrivent pas à convaincre leurs populations qu'ils sont à même d'apporter le développement, la prospérité, le respect géopolitique... et ils sont fortement remis en cause par des groupes qui ont une lecture plus confessionnelle de la politique (les frères musulmans en Egypte, la révolution islamique en Iran...).
- Bien entendu, le conflit isréalo-arabe puis isréalo-palestinien n'est pas étranger à cette conversion vers le terrorisme puisque c'est le choix que font une partie des palestiniens après plusieurs guerres perdues contre Israël.
- Vous rajoutez à cela que depuis les années 80 c'est une région très marquée par la conflictualité (de la guerre d'Afghanistan des soviétiques aux multiples interventions américaines et internationales) et cela n'arrange rien. La Tchétchénie fait aussi partie de ces espaces post-soviétiques suppliciés.
- Dans la région, le raidissement religieux me paraît donc en bonne partie lié à cette situation de poudrière qui ne se développe pas autant qu'elle le pourrait.
- Que ce discours religieux fondamentaliste largement financé par les pétro-dollars finisse par avoir un écho en France au sein d'une population elle-même souvent marginalisée dans l'espace socio-économique, c'est malheureusement le cas. Je ne dis pas que 100% du sentiment fondamentaliste terrorisme vient de l'extérieur, mais à mon avis c'est une part non négligeable (au sens ou ce fondamentalisme influence des français musulmans égarés même s'ils n'ont jamais quitté la France pour aller en Syrie).
- Si le "mal" vient en grande partie de l'extérieur me direz-vous, comment peut-on espérer lutter ? Il faut faire avec ce que l'on a. Sans doute arrêter une politique étrangère injustifiable (mais une partie du mal est déjà fait). Ensuite sur place avec de vraies politiques volontaristes d'intégration et de tolérance : cela passe par des efforts massifs pour la déségrégation sociale, la lutte contre la pauvreté et l'échec scolaire, et encore tant d'autre... (+ bien sûr une politique très ciblée sur les éléments effectivement totalement radicalisés et qui fanatisent autour d'eux).
- Je note enfin que les explications que je donne sont très centrées sur le Proche et le Moyen Orient mais bien entendu le terrorisme islamiste a aussi des racines dans le monde Indien (Pakistan) et même dans des pays comme l'Indonésie et tout ça mais pour le coup je maîtrise beaucoup moins bien.
Voilà, je ne prétends pas avoir tout expliqué et éclairé, j'ai certainement des manques et peut-être commis des erreurs, mais pour autant que je me sois renseigné sur le sujet, c'est ça que j'en ai compris.
Je partage votre avis, mais vous minorez l'importance des pétrodollars.
Pour avoir voyagé dans les années 90 et 2000 dans les pays musulmans, j'y ai constaté l'érection de gigantesques et magnifiques mosquées financées par les pays du golfe et où on enseignait forcément le wahabisme. Or, l'islamisme est en fait une théologie directement issue du wahabisme, elle même une forme d'islam née tardivement, vers le 18ème siècle,
Le soft power du golfe, ce ne sont ni la musique ni le cinéma, ça y est interdit, mais les mosquées.
Jusqu'au moment où elles sont devenues un hard power. La capacité de nuisance des pays du golfe relatée par les pétro dollars est gigantesque.Ce n'est pas par hasard si Ben Laden, un millionnaire saoudien, était à la tête du Jihad d'Al Qaïda.
Peut-être faudrait-il repartir du début : car les faits sont têtus... et les plus furieux "fous de dieu" restent les anglo-saxons depuis quelques siècles ; les guerres de religion ont fleuri en Europe bien avant d'être "exportées" notamment au Moyen-Orient... l'exemple le plus récent étant la colonisation de peuplement raciste opérée en Palestine par des euro-caucasiens .
On se trouve donc face à au moins 3 théocraties dans cette région : Iran, Arabie Saoudite et Israël, qui rivalisent de violence et de barbarie, avec ou non l'assentiment et le soutien des USA et des Européens - et la grosse caisse de résonance de leurs "media" aux ordres.
Vous aurez sans doute remarqué que les "méchants" qu'on nous a montrés du doigt au cours des dernières décennies étaient des états laïcs - du moins non officiellement "confessionnels" (Égypte, Irak, Syrie, Libye, par exemple) qui n'étaient pas forcément pires que beaucoup de leurs détracteurs - avec leurs puissantes et univoques machines de propagande.
En face, nous avons les "bons" : dictatures sanguinaires d'Amérique latine ou d'Afrique : je connais moins l'Asie (mais quand même : Corée, Thaïlande, Kashmire, Afghanistan...)
Pour m'intéresser depuis très longtemps au monde hispanique, je peux rappeler comment les Républicains espagnols ont été lâchés, trahis et re-trahis pendant des décennies par les mêmes anglo-saxons (comme d'ailleurs les Grecs, les Kurdes et les Palestiniens) sans que la plupart de nos "beaux esprits" n'en fassent grand cas.
Quant à imaginer que nous n'ayons pas un jour à pâtir des politiques menées ailleurs par nos dirigeants, il y faudrait beaucoup, beaucoup de candeur...
Guantanamo, les prisons secrètes de la CIA, les coups d'état fomentés par les USA au Vénézuela, en Bolivie ou au Honduras, en Ukraine ou en Géorgie (pour ne parler que des plus récentes abominations) sont documentés pour qui veut se renseigner : ils ne sont pas le fait des "islamistes" mais bel et bien des occidentaux chrétiens de multiples obédiences (ou d'autres religions réputées "fréquentables") - sûrs de leur bon droit à vassaliser ou exterminer des populations entières désignées comme "le mal" !
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
Pour avoir assisté à une session de formation des enseignants, il y a un vingtaine d'années, sur l'enseignement du fait religieux, cher à Jack Lang, à Angers, je crains qu'il y ait un sérieux boulot à faire! En effet les intervenants étaient principalement issus de la Catho d'Angers et, visiblement, n'avaient jamais réfléchi au thème. Ce qui a donné lieu à quelques affirmations... surprenantes : les icônes orthodoxes étaient des sortes d'idoles, la musique de Bach admirable "bien qu'il ne soit pas catholique", un "philosophe" chargé de nous parlé des religions non chrétiennes très ouvert car il avait des gris-gris dans la poche ... Un vrai festival avec une seule réaction de l'inspecteur académique présent lorsque le dit-philosophe affirma que la résurrection du Christ était avérée!
Un PETIT groupe d'enseignants réagit et, à nos interrogations, l'inspecteur répodit, entre autres , qu'il avait bien pensé inviter une femme pasteur et un rabbin mais qu'il avait craint qu'ils ne fassent du prosélytisme!!!
Alors les enseignants et formateurs ont leurs limites et ... "l'enfer est pavé de bonnes intentions. Oups!
"Avons-nous, ici, sur ce site, au nom d'une population dominée soumise à une narration dominante, trop adhéré aux récits atténuants ?"
C'est une putain de bonne question...
Les pressions religieuses sur l'école de la part des catholiques sont très nombreuses aussi, et là aussi la doctrine de l'EN est "pas de vague". Qui pour s'en offusquer ?
Cher Daniel, vous avez probablement loupé l'occasion d'être le seul éditorialiste évoquant cette affaire sans utiliser le mot "décapité".
Puisqu'aucun de vos lecteurs n'ignore que ce malheureux professeur assassiné à été décapité, pourquoi le rappeler sans cesse ? J'avoue que je fais tout ce que peux pour ne pas me laisser aller à penser que ce mot provoque chez de nombreuses personnes un sorte de fascination.
Mais non. A la réflexion, je me dis que ce n'est pas possible et que je suis, une fois de plus, dans l'erreur...
Aurions-nous su que le compte Twitter de l’assassin avait été signalé comme daeshien fin août par des twittos musulmans ?
Le "nous" est approprié, et limite fort justement (mais pas forcément consciemment) le microcosme auquel s'adresse ce texte (sans rien ôter à l'intérêt des questionnements).
Car les éducateurs, animateurs, professeurs... qui oeuvrent au plus près de la jeunesse ont certainement une connaissance fine et pragmatique de la réalité.
Faire un pas de côté et voir comment les choses se passent ailleurs. On parle d´apprentissage du fait religieux à l´école (Matinal de France Cu aujourd´hui). Mais de quels faits religieux ? Montrer les caricatures ? c´est ca l´apprentissage du fait religieux ? Peut être qu´il est en fait question de la religion laique.
J´ai dû attendre d´être étudiant dans un autre pays pour avoir mon premier cour sur l´histoire des religions. Dans un autre pays l´Allemagne chaque enfant à partir de la primaire a 2 heures hebdo consacrés au choix à l´enseignement de sa religion ou à l´humanisme (Lebenskunde). Faites le calcul on est loin des quelques heures accordées au sujet dans nos écoles. On ne parle pas des madrasa au Pakistan, on parle d´un pays européen qui nous ressemble. Ce laicisme dur du modèle laic francais amène à l´exacerbation et l´unique visibilité des positions extrêmes d´un coté les laicards comme de l´autres les intégristes religieux. Il serait temps d´arrêter de vouloir faire de la "morale civique" à l´école et temps d´enseigner pour le coup vraiment le fait religieux avec de vrais moyens. Ou bien alors il faut exclure totalement ce domaine de la sphère scolaire si on ne sait pas faire. En tout cas ce tragique événement montre que la réponse actuelle n´est la bonne.
Des problèmes avec les parents d'élèves sont courants, des discutions entre parents d'élèves et l'enseignant et l'administration avaient eu lieu. Ce n'était à priori qu'un problème comme il y en a eu avec par exemple l'introduction du genre.
Après cette horreur c'est facile de penser qu'on aurait pu le prévoir et l'éviter.
Le métier d'enseignant est difficile, des conflits sont quotidiens, des réflexions sur l'enseignement, les difficultés des parents avec le chômage....
Une manifestation des sans papiers a eu lieu le 17 octobre à Paris, les médias en ont-ils parlé, les problèmes de ces personnes qui n'ont droit à rien (pas de prime de rentrée pour les enfants, pas de RSA s'ils sont sans emploie, pas d'APL....)
La révolte des "gilets jaunes" parce qu'ils n'arrivent pas à boucler la fin du mois
Les licenciements de plus en plus nombreux
Tous ces problèmes engendrent la violence, le retour du religieux
Alors si nous pensons que nous pouvons continuer à vivre tranquillement sans en avoir les conséquences
Ce qui risque de nous arriver c'est un pouvoir de plus en plus autoritaire mais qui ne résoudra pas ces problèmes
L'école n'est que le reflet de la société, et elle n'est pas un lieu sacralisé
Analyse subtile !
Mais, comme dit l'autre : " la " question est vite " répondûe " : si la matière grise était plus rose , le monde aurait moins les idées noires " ( Pierre Dac )
La Santé et l'E
Bonjour, et merci pour cette analyse fort bien menée. La question rhétorique que vous posez en fin d'article trouve sa réponse dans le corps du texte : si vous avez cherché et pu, fort heureusement, trouver des failles dans les récits dramatisants, vous n'avez pas cherché à trouver des failles dans les récits atténuants. Peut-être que c'est une piste pour de futurs axes de travail ?
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
Nous n’en aurions jamais rien su, mais aurait-ce été un problème ?
Nous n’en aurions jamais rien su, et à mon sens cela aurait été normal, car cela signifierait alors qu’il peut exister des situations de désaccords de fond, dans le cas présent d’ordre religieux, et une résolution par le débat, les concessions, l’écoute, la médiation.
La recherche d’une solution à ce type d’incompréhension mutuelle nécessite temps de réflexion, empathie, langage non verbal, et discrétion. Tout le contraire de la frénésie existante sur les réseaux sociaux, qui polarisent le sujet en le décontextualisant en en faisant fi des 4 éléments cités ci-dessus (temps, empathie, etc.).
En fait, le fait de ne pas en parler en dehors est probablement synonyme de sérénité dans la recherche de solution non conflictuelle. En décontextualisant l’incident et le faisant publique (hors les murs de l’EN) on torpille les chances d’une résolution sereine, d'un apaisement.
Merci pour cette chronique !
Mais pas d'accent circonflexe sur "su", svp.......
Cordialement, Camarlette
Une femme meurt tous les deux jours sous les coups d'un homme (et ça a augmenté pendant le confinement). Sur les (à peu près) 180 victimes, il est sûr que certaines sont mortes dans des conditions au moins aussi atroces que ce pauvre prof. Pourquoi aucun emballement médiatique ? Une tous les deux jours ! La question évoquée dans la chronique de savoir si ça relève du fait divers anecdotique ou de la réalité statistique ne se pose même pas dans ce cas.
Il y a emballement médiatique lorsque la narration est raccord avec l'ordre de domination. Le coupable appartient à un groupe dominé : on a y va. Le coupable appartient à un groupe dominant : silence.
enlevez-moi ces accents circonflexes qui sont sur le "u" de tous les "su" ! à moins que ce ne soit un effet voulû ? ;-))))
Pour moi, la parole est aux enseignants
ce sont eux les premiers confrontés, les premiers qui peuvent relater leur expérience
J'ai toujours trouvé incroyable cette propension des parents à s'immiscer dans les cursus/programmes scolaires autrement que par le biais des associations parentales
Elle me rappelle cette propension des patients à s'immiscer dans les diagnostics/prescriptions médicales
Que chacun reste à sa place
Notre vivre ensemble vient d'en prendre un sacré coup
et toujours à cause des extrémistes
et le plus souvent au nom des religions
est-ce que ceux-là pourraient aussi éviter de s'immiscer dans les affaires de leur d ieu
moi ça m'exaspere cet emballement mediatico-fasciste pour un malheureux mort. Certew c'est particulierement horrible de se faire decapiter, ok c'est un fait divers tragique et effroyable. Mais des morts injustes il y en a des centaines de milliers chaque jour dans le monde. Dans vos smartphones il y a des enfants morts dans les mines en afrique, dans vos SUV il y a des millions de morts à venir du rechauffement climatique. Et les enfants yemenites tués par les bombes françaises vous saluent bien bas. Et les suicidés français paysans, professeurs, policiers ou sdf, on s'en branle au 20h.
La il s'agit de bien remuer la merde, en fa8re des tonnes sur un fait divers, pour bien pouvoir cracher sa haine des musulmans et/ou des arabes en profitant de la barbarie d'un seul sombre connard, quad la barbarie déguisée de centaines de milliers de connards bourgeois français qui profitent du systeme sur le dos de millions d'autres, evidemment on s'en fout, c'est normal !
Ecoeurant de voir la propagande d'extreme droite fonctionner aussi bien, grace a tous ses relais mediatiques et la "bonne conscience" des bourgeois. Dormez braves gens, (ou alors defoulez vous contre les arabes...)
Merci pour votre chronique et votre démarche de partager des questionnements qui nous traversent tous.
Je me permets juste de témoigner de mon humble expérience d'enseignant sur la manière dont fonctionne l'Education nationale comme institution face aux problèmes qu'elle a à gérer. Je ne prétends pas connaître toute l'Education nationale ni la réalité de tous les établissements scolaires de ce pays, je parle simplement de ce que j'ai vécu, comme témoin.
Du point de vue du professeur, l'Education nationale (comme institution encore une fois, pas comme "idéal républicain") c'est quelque chose d'assez déconcertant. L'Education nationale c'est déjà une trentaine de Rectorats, chaque Rectorat emploie plusieurs centaines de personnels (parfois proche du millier d'agents), chaque établissement a des équipes de direction, et par là dessus vous rajoutez l'administration centrale à Paris : bref c'est beaucoup de monde. Je ne critique pas la qualité du travail de tous ces agents administratifs de l'EN et chacun fait sans doute son travail avec rigueur et sérieux. Mais en tant qu'enseignant on a vite l'impression d'être seul sur le terrain et que cette hyperstructure massive ne peut pas (ou ne veut pas) nous aider.
La crise sanitaire lié à la Covid-19 en est un bon exemple : au plus fort de la crise on pouvait vraiment avoir l'impression que l'Education nationale était tétanisée à attendre les instructions du ministère sans avoir la moindre capacité d'initiative. Comment un corps a priori aussi décentralisé et pléthorique est-il à ce point incapable de répondre présent sur le terrain auprès des enseignants, des personnels de vie scolaire, et de toutes celles et ceux qui s'activent au contact direct des élèves ? Il y a pourtant des ressources humaines conséquentes qui devraient permettre une profusion d'idées et de propositions pour orienter sur le terrain, les missions de l'EN. Là encore je ne veux pas faire preuve de mauvaise foi : bien sûr que la crise était inattendue et difficile à gérer dans un premier temps. Mais même sans parler d'une obligation de résultat, on en était réduit, en tant que professeur, à voir un colosse complètement rigide et incapable d'essayer de prendre l’événement à bras le corps, à part les sursauts dérisoires et à contretemps de Paris. Un exemple parmi d'autres : on a su assez tôt (malgré la volonté du ministre) qu'il n'y aurait pas d'épreuves du Bac (début avril je crois). Et bien mi-juin, en plein pendant ce qui aurait dû être le bac, il y avait encore sur le terrain des problèmes énormes : des élèves étaient mis en situation, pour des scories administratives, de devoir potentiellement passer le bac à la session de septembre. Et personne n'avait anticipé malgré les remontées des établissements !
J'ai l'impression, ce n'est que mon ressenti, qu'il y a effectivement une intense pression hiérarchique qui s'exerce de haut en bas de l'échelle et qui conduit à la paralysie (le "pas de vague") dans bien des cas : le ou la chef.fe d'établissement va avoir tendance à gérer au maximum en interne car une partie de sa crédibilité auprès de sa hiérarchie se joue dans les données qui remontent de son établissement (plus l'établissement est "agité" plus l'image du chef est mauvaise j'imagine; alors que parfois il ou elle n'y est pour rien).
J'ai vu des chefs d'établissement tétanisés à l'idée que la presse soit mise au courant de faits pourtant graves qui surviennent dans un établissement. Ce n'est pas forcément que le ou la chef.fe d'établissement est irresponsable : c'est souvent une personne seule, prise en tenaille entre un corps enseignant qui est mis à mal par les réformes successives et une autorité rectorale dont dépend sa carrière. Un établissement qui a mauvaise réputation, par exemple, c'est un établissement qui commence à souffrir d'évitement scolaire (les familles qui le peuvent scolarisent leurs enfants dans d'autres établissements, souvent privés), et ça c'est une grande crainte pour les directions d'établissements.
Face aux équipes enseignantes remontées contre leurs conditions de travail, le Rectorat va jouer la montre, renvoyer la balle, faire venir (exceptionnellement) des équipes de ci ou ça qui vont parfois faire un audit, et puis ça passe. La langue de bois est répandue (quand on prend la peine de la débiter, parfois c'est juste des courriers qui restent lettre morte).
Il faut savoir aussi, triste réalité, que dans une académie la simple proximité géographique avec le Rectorat est un atout. Un établissement proche du Rectorat est plus facilement écouté et entendu (pour la simple et bonne raisons que souvent ce sont des établissements plus favorisés dont les parents ont une vraie capacité à se faire entendre). Si vous êtes loin du Rectorat, dans la brousse avec une population scolaire mixte et socialement défavorisée : vous pouvez souvent attendre longtemps.
D'une manière générale, la hiérarchie de l'Education nationale écoute bien plus volontiers les parents d'élèves que les enseignants : le ministre Blanquer donne l'exemple qui a braqué une très grande partie du corps enseignant contre lui mais qui continue à avancer en se prévalant, politiquement, du soutien des parents/électeurs.
Bref tout cela est un peu décousu mais j'espère que ça aide les personnes extérieures à cet univers professionnel à comprendre un peu mieux comment concrètement s'incarne le "pas de vague". Ce n'est vraiment pas spécifiquement en lien avec la question de la laïcité ou de l'islamisme, c'est malheureusement bien plus généralisé.
La réponse s'impose d'évidence : RIEN.
Dans ce monde de l'immédiateté, dans lequel tout ce qui compte est l'instant présent, aucune réflexion.
Aucune réflexion sur les chaines d'info : lorsque l'on se pique d'organiser un débat c'est surtout pour le castrer en minutant les interventions, en faisant en sorte d'opposer les irréconciliables dans l'espoir de faire le buzz.
Aucune réflexion dans la société : s'il y avait, en France, des intellectuels leurs propos seraient noyés dans ce brouhaha médiatique incessant. Ceux qui surnagent sont ceux qui parviennent à ne pas s'embarrasser de nuances car pour être entendu, aujourd'hui, il faut faut faire simple et cliver.
Aucune réflexion dans le monde politique : un marigot dans lequel rien ne compte d'autre que son interêt personnel.
C'est une femme engagée, qui a fait de la politique, Corinne LEPAGE qui a dit qu'en France, un problème n'existe que lorsque le scandale éclate.
Elle avait raison : aucune anticipation, aucune réflexion. On avance comme des cons sans jamais se poser pour regarder derrière pour mieux aller de l'avant, ensemble.
Quand on s'arrête c'est pour voir l'horreur d'une tête coupée sur le trottoir. Et on repart aussitôt.
S'il y a bien un endroit où il faut creuser cette question, c'est dans l'enseignement.
C'est un milieu caractérisé par une omerta et un isolement spécifiques.
Il n'y a pas de solidarité réelle entre enseignants (et je ne veux pas dire qu'ils ne s'entendent pas ou qu'il n'y a pas de projet commun, mais c'est principalement un métier solitaire).
Et la culture générale est de ne pas faire part des problèmes vécus en classe. Un bon prof est un prof qui n'a pas de problème.
ou qu'aurait-ON voulu ou accepté de savoir ?
dans ce contexte de perte de confiance générale et définitive du pouvoir ????
Daniel, merci pour ce texte qui sonne juste.
Mais quand même sur ce genre de pressions peu suivies d'effets il y a un livre "les territoires perdus de la République" pas vraiment populaire par ici (plus simple de le rattacher à la fachosphère) dont la première édition date de 2002.
Je vous conseille de lire la postface de Georges Bensoussan écrite en février 2015, c'est édifiant.
Enfin, on évite l'emballement médiatique et on invite à la réflexion. Un article comme l'esprit pacifiste en voudrait, il n'élucide nullement le problème et interroge les deux versants. La période est critique et je crains que ce triste épisode ne redonne du carburant aux radicaux de tout bord, les conséquences de cela seront à supporter par les politiques et les médias qui, en rien, ne tentent d'apaiser une période qui s'assombrit de plus en plus. R. Mathieu
merci pour cette chronique !
Avec des " si ", avec des " si " ..... : " si derrière tout barbu, il y avait de la sagesse, les chèvres seraient toutes prophètes "
aurions-nous su que "su" s'écrivait sans accent circonflexe ?
Merci Daniel de poser les questions que l’on me reproche de poser.
l’EN, je la connais. C’est une machine infernale pour qui ne rentre pas dans son moule. C’est une machine qui permet le harcèlement moral. C’est une machine archaïque et féodale où vont bon train les jeux de courstisans.
c’est une machine à « pas de vague ». Les représentants du personnel d’encadrement ( inspecteur, chef d’établissements) se terrent dans leur silence. On ne les entend pas.
des articles de fond pourraient être réalisés, voir tout une analyse de la sociologie de cette institution. Je n’en connais pas. Je reste avec cette impression que personne ne veut voir la réalité de cette institution comme si l’on se protégeait. On ne veut pas savoir ce qui se cache derrière les palabres de peur de découvrir le fonctionnement de cette institution à qui l’ont confit nos enfants tous les jours.
ce qui la sauve, cette institution, ce sont ses fantassins, ses acteurs du quotidien : les enseignants.