Réunions non-mixtes : "Quand on est noir en France, on est dominé"
"Interdit aux Blancs" : ces trois mots ont suffi à embraser la toile à propos d'un festival afroféministe qui doit se tenir fin juillet à Paris. Émoi et colère de l'extrême droite, de certaines associations anti-racistes, et de la maire de Paris. Mais de quoi s'agit-il exactement ? En quoi, depuis quand la non-mixité est-elle ressentie comme nécessaire par certains militants et activistes ? Cette non-mixité est-elle une ségrégation ou une technique de lutte plus efficace ? Pour répondre à ces questions : Audrey Pulvar, journaliste à CNews, qui s'est prononcée sur Twitter contre les réunions non-mixtes, et Christine Delphy, sociologue, chercheuse au CNRS dans le domaine des études féministes ou études du genre. Elle est l'une des fondatrices du Mouvement de Libération des Femmes (MLF).
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Derniers commentaires
Sur ce volet du combat, je trouve donc tout à fait légitime le besoin de l'entre soi. Il n'empêche aucunement le partage et les convergences avec d'autres voisins à d'autres moments et sur la même période un peu plus longue. Les deux se font très bien : entre soi et avec les autres. Cela arrive tout le temps dans les luttes quelles qu'elles soient. Et ça ne pose généralement de problème à personne.
Ce qui m'avait perturbé, c'était la notion de "réservé aux ..." suivi d'une couleur de peau. Ca, ça ne sent pas bon.
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Nous sommes tous le dominé de quelqu'un. Simple citoyen je me sens dominé par l'énarque !!!!!!
Je suis personnellement contre l'organisation de réunions non-mixtes mais je reconnais tout à fait le droit aux femmes de les organiser. En revanche, il n'en va pas de même envers une manifestation qui se base sur la couleur de peau pour autoriser certain(e)s participant(s). Et je trouve malhonnête de se cacher derrière la défense de l'égalité entre les genres pour affirmer l'existence de races.
Je le dis d'emblée pour que ce soit clair: qu'il y ait des réunions non-mixtes, je peux le comprendre (même si c'est pas un truc que je trouve beau) notamment quand il y a un risque très fort de sabotage ou de problème à formuler des critiques, raconter des expériences ou autre en face de personnes appartenant au groupe dominant.
Je vois quand même des soucis dans l'approche de Delphy qui, sous couvert de défense des dominés, ne répond pas à certaines problématiques et bizarrement ne les a même pas soulevées... Je les liste là:
1) la pratique de non-mixité renforce aussi la notion identitaire qui m'a toujours semblé être source de danger. Il existe en proportion non négligeable de militants agressifs, haineux, non plus seulement envers les structures sociales de dominations mais bien aussi envers les individus appartenant bien malgré eux aux catégories dominantes. Maintenir l'échange avec des membres des groupes dominants permet à mon avis de ne pas tomber dans ce travers.
2) Assez relié au point 1), l'échange permet d'éviter les angles morts dans l'analyse et, mieux, d'améliorer ses moyens de lutte. Défenseur de Delphy, vous me direz qu'après la réunion non-mixte, on peut toujours discuter avec des membres des catégories dominantes; oui, mais là je vise ceux qui ne veulent plus discuter pendant ou après les réunions...et il y en a!
3) Tous ceux qui appartiennent à une catégorie dominante mais subissent une domination par ailleurs rejetteront probablement l'intransigeance de la non-mixité si elle leur est appliquée. Par exemple, une femme qui subit une domination économique, culturelle, masculine, etc. mais qui est blanche et qui entend parler de cette histoire de réunion non-mixte, au sens "racial" du terme, devra faire sûrement un bel effort intellectuel pour ne pas imaginer qu'il n'y a pas deux poids deux mesures concernant le racisme. La question de la résonance sociale, notamment dans une période d'instabilité politique et économique, n'est pas à traiter à la légère.
C'est une vraie question politique: quel est l'impact social et politique des méthodes et analyses produites par une avant-garde intellectuelle et radicale? Franchement, je trouve qu'il y a un entre-soi politique de cette gauche radicale (à laquelle je souscris pourtant dans les grandes lignes) qui ne s'adresse pas à une énorme frange de la population pourtant concernée, fonctionne en roue libre, avec un ton moralisateur et péremptoire. De par cette posture, je ne suis pas bien étonné que le FN rafle la mise; au-delà des questions de racisme, le FN fustige l'élite intellectuelle radicalement à gauche... Donc oui, segmenter les luttes par la non-mixité, l'exacerbation des identités et des incompréhensions est d'une efficacité douteuse.
Enfin, bien que pratiquement utile, la non-mixité est bien souvent un étendard de radicalité plutôt qu'une technique de réunion indépassable. L'argument de Delphy consistant à dire que les militantes afroféministes peuvent discuter avec des femmes blanches après la réunion non-mixte est totalement réversible: après une réunion mixte, on peut toujours discuter avec uniquement des femmes noires. Bref, je veux conclure que le droit à la non-mixité (qui est si courante en fait) n'est jamais mis en défaut. La vraie question est: "adhères-tu à notre radicalité?"
Elle faisait pas partie du collectif qui, en 2011, a signé le manifeste contre le soutien à Charlie Hebdo, lorsque les locaux du journal ont été incendiés par un cocktail molotov ?... attendez, je vérifie...
Oui, c'est bien elle. A l'époque elle s'indignait de l'importance donnée à ce fait-divers anodin, aux côtés de Houria Bouteldja, Rokhaya Diallo, Sébastien Fontenelle, Thomas Deltombe Pierre Tévanian, Sylvie Tissot... pour ne citer que quelques uns des 20 baltringues visionnaires.
Madame Delphy et Madame Océanerosemarie le même vendredi sur @si. Vous gâtez vos abonnés, M'sieur Schneidermann !
c'est révélateur
http://www.acrimed.org/Comment-detester-Melenchon-par-quelques
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Il me semble que si on rappelle deux principes simples, c'est à dire la liberté d'association (et donc de se réunir avec qui on veut et dire ce qu'on veut dans l'espace privé) et la non discrimination dans l'espace public, on s'épargne a peu près 90% de cette polémique, non ? A part l'ambiguïté du concept de "festival" incluant des "ateliers non mixtes"; qui autorise des postures divergentes (mais siiiii c'est "public" puisque c'est dans un festival /mais nooooon c'est "privé" puisque ce sont des séquences identifiées et balisées) et permet à chacun de mettre son huile sur le feu : les organisateurs qui ne sont pas nés de la dernière pluie et qui se sont fait une pub génialement efficace à peu de frais, et les néo-réacs zemmouriens et apparentés qui vont en tartiner les pages de leur prochain recueil de chroniques.
Je ne les mets évidemment pas sur le même plan sur le fond (du fait de ma détestation des seconds), mais pour une raison ponctuelle qui cristallise mon amertume : au final, le seul devant lequel tout ce petit monde se prosterne de bon coeur, et dont tout ce petit monde cherche la caisse de résonance, c'est le Spectacle. Plus fort que le capitalisme, plus fort que le patriarcat, c'est toujours lui qui gagne et perso c'est cela qui m'écoeure.
Je trouve la position d'Audrey Pulvar très salutaire. Evidemment qu'il y a des problèmes spécifiques aux femmes de couleur, et je comprends le besoin d'un entre-soi pour discuter de problèmes spécifiques, mais comment définit-on cet entre-soi, dans ce cas précis ? La couleur ? N'est-ce pas là le plus petit dénominateur commun, tandis qu'il y a toute une variété de lieux d'origine, de religion, de conditions de vie, de niveau d'éducation. Une femme blanche dans la réunion serait-elle forcément incompréhensive, ignorante, malveillante ? Est-ce qu'une femme noire comme Niki Minaj ne fait pas plus de mal aux autres femmes noires, par exemple ? Les séries US qui mettent en avant la caricature de la Angry Black woman ?
Sans compter l'aporie du féminisme lui-même. Contre quoi combat-on ? L'Homme ? Les hommes, le patriarcat ? La Connerie ? Peut-être même contre les autres femmes, celles qui admettent qu'elles aiment bien préparer un bon repas à leur mari, les traitresses !
Le féminisme, à bien des égards, a pu conduire à des impasses. D'ailleurs il se superpose avec un politiquement correct ridicule, HYPER condescendant qui fait par ex qu'on écrit maintenant "tou.te.s", c'est-à-dire qu'on saucissonne le seul mot qui veut nous unir TOUS...
Sartre nous aide à sortir de cette impasse : « L'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce que l'on fait de nous. »
Du moment qu'on a la chance d'avoir la loi de notre côté, et que les barrières sont surtout économiques, parfois symboliques, devenons ce que nous voulons être et incarnons les valeurs que l'on défend.
On peut démultiplier les luttes. On peut aussi avoir l'esprit de synthèse. Le problème, en dehors de toute loi, c'est ce que les gens se permettent (dans le langage comme dans les actions) face à une femme qu'ils ne se permettraient jamais face à un homme. Dans certains cas, c'est encore pire avec une femme noire, dans d'autres cas, non. Quoi qu'il en soit, c'est à nous de fixer les limites de ce qu'on accepte ou pas, de ce qui est irrespectueux ou non.
Dernière remarque. Apparemment, la France est le pays où il y a le plus de mariages mixtes, c'est donc dommage de voir qu'une jeune génération (je me base sur l'âge de la jeune fille féministe que l'on voit rapidement dans un extrait) soit travaillée par des distinctions de couleur au lieu de revendiquer un héritage multiculturel.
Quelle est la lutte ici ? Réfléchir et échanger sur ce que ressentent les femmes noires ou racisées dans notre société : une discrimination (d'un ou plusieurs degrés de plus que les femmes blanches...)
Répondre à cette discrimination en en organisant une autre (l'interdiction aux blanches d'une écoute et d'une réflexion commune) me semble être un moyen contraire à la fin que l'on désire : voir disparaître toute discrimination.
Je pense comme Audrey Pulvar que plus l'autre est libre, plus je le suis. Et ce n'est ni de l'angélisme, ni de la naïveté, c'est une façon d'être au monde incompatible avec toute forme de totalitarisme. Ceci éclaire cela;..
Merci pour tout et bonne réflexion à tous !
emmanuelle k.
Mais tant que ce n'est pas une réalité figée, j'ai l'intuition que l'affirmer est nier l'évolution dans notre pays, et nier la différence avec des pays ayant connu un apartheid institutionnel dans leur histoire.
Je trouve, sur le terrain, que depuis 4 ans, même si il y a toujours des injustices, on s'est reconnu ensemble contre quelque chose, et le distinguo entre vrai racisme et fausse excuse à mon échec a dénoué une cause de rejet, rétabli une confiance perdue.
Mais trêve de contentement.
Pourquoi tous les vigiles sont noirs? Pourquoi sur un chantier un homme à peau noire pousse la brouette, et un à peau blanche donne les ordres?
Le visuel de proximité, celui qu'on remarque, qu'on repère au milieu du fatras de [s]danettes [/s]choses dont on n'a rien à penser, sera toujours supérieur aux statistiques qui disent le contraire. On sait que le critère de la position sociale n'est jamais uniquement la couleur de la peau. On cherche une solution pour éliminer ce critère. J'ai peur qu'on ne finisse par trouver le remède absolu: si tous les joueurs de l'équipe de France étaient blancs, pas de problème d'autocollants danette!
Voilà pourquoi je n'aime pas a priori tout ce qui prône la non-mixité. Tout ce qui pointe un "visuel" injuste, un exemple probant, dans un objectif de solution radicale.
Pourquoi une journalistes à peau noire qui est contre, une journaliste à peau blanche qui est pour "les réunions sans blancs"? Certains croient qu'on essaye de déjouer l'accusation de déterminisme par des ruses de sioux, ou bien simplement faut-il avoir la peau noire pour comprendre qu'on te vole deux fois ta vie, une fois par des faits racistes, une deuxième fois par ta vie accaparée par la lutte ou par le filtre raciste posé sur tout, c'est un écrivain américain qui a décrit ça. Je ne sais plus lequel, ni ou, ni quand, et pourquoi j'ai retenu ça, mais je suis blanche et j'ai pensé noire, vive l'art et les écrivains.
La discrimination, dès lors qu' elle se situe " en privé ", perdrait-elle son caractère offensant, infamant, odieux...Et existe-t-il un "pourcentage minimum" en deçà duquel l' exclusion serait " supportable "...Pour ne pas dire admissible!?
Bref: est-on plus noir, que riche, plus blanc, que pauvre, plus con que sectaire...Que de questions, que de questions!
Rien de bien nouveau, toutefois, pour qui a vécu aux temps bénis où la chose militaire cessait d' être fasciste, en devenant révolutionnaire, la torture "supportable" ( Pour les bourreaux...Dans un premier temps, œuf corse! ) puisque efficace ( Perso, j' ai, encore, quelques doutes, mais bon, personne m' écoute! ), et que l' innocence n' était que le premier stade d' une évidente culpabilité!
Je sais pas vous, mais je suis assez pessimiste quant à la suite des événements...Encore heureux qu' on soit pas immortel, hein!?
Carpe diem...
n'ayant visiblement pas suffisamment bossé son sujet, jeu set et match en faveur de Christine Delphy.
Sur le fond, les propos du Président de S.O.S. Racisme
en tout début d'émission me paraissent imparables, en tous cas et plus dignes d’intérêt
que les tentatives laborieuses de Pulvar sur le mode "quand bien même vous ne prêteriez aucun crédit
à la somme de souffrances et frustrations qui me permettrait de vous vendre la victimisation à laquelle je feins
de pouvoir adhérer en tant que femme, noire (métis plutôt non ?), mise à l'écart par ma direction
pour avoir dénoncé la présence de la Le Pen au second tour (certes, mais sent le coup de pub à plein nez),
j'men vais vous conter ce que je connais (si peu au fond) pour l'avoir vécu à une reprise dans ma chair
(se serait retournée dans la rue sur... sale juive ?)" :
Le verbatim des propos de D. Sopo (avec en sus le grain de sel de votre serviteur) qui, ma foi,
valent leur pesant de cacahuètes :
"Je pense qu'il y a en partie un élément de provocation dans ce festival :
Il y a une volonté de dire, on ne peut pas (comprendre : on ne saurait) vivre ensemble,
on ne peut pas militer ensemble lorsqu'on est d'origine différente. Cela est totalement à rebours
de la logique de l'antiracisme qui veut (qui s'efforce de) faire basculer les sociétés dans du post-racial, et
(par là même) se débarrasser de la puissance classificatoire de la race."
Sinon, la contextualisation du festival Nyansapo m'a semblé un poil légère
(sur quels type d'événements est-il calqué etc.), mais comme d'autres l'ont souligné,
il fallait bien laisser déblatérer votre collègue.
Pour conclure, un extrait des paroles issues d'un titre de Louis Armstrong.
Celles-ci sont facilement traduisibles via google translate :
"I'm white inside, but that don't help my case
Cause I can't hide what is on my face
What did I do to be so black and blue?"
Le dépit d'un homme noir lambda, mis en rimes par l'interprète de Tis' Wonderful World,
à la fois caustique et désarmant. C'était l'époque, pas si lointaine, où les blancs et les noirs
ne s'asseyaient pas aux mêmes places dans les bus de nos amis 'ricains.
Bien le covfefe chez vous,
Qu'ils cherchent la définition du mot transitoire dans le dictionnaire.
La banderole de Nyansapo disait "Don't agonize, organize !". Je suis frappé que le mot organize n'ait pas du tout été repris au cours du débat, il me semble de nature à simplifier celui-ci. Organiser, c'est travailler à définir une pensée et un discours communs, une action commune, et l'agencement des forces disponibles en vue de celle-ci. Ce travail suppose absolument construit et renforce une identité, et je ne vois pas comment il peut être mené hors d'une non mixité. C'est sur la base de ses résultats qu'un dialogue fructueux devient possible avec d'autres entités. Ou alors on est dans le n'importe quoi, le bavardage et l'impuissance.
Par ailleurs, Mme Pulvar a un point de vue un peu rapide sur l'écart Malcolm X / Martin Luther King. Un rapprochement notable s'était opéré entre eux au moment où Malcolm X fut assassiné.
Il y a des milliers de femmes mille fois plus intéressantes à inviter que Audrey Pulvar !
D'abord on peut être d'accord pour dire que c'est un épiphénomène, on met le focus sur un tout petit festival qui n'a pas forcément envie d'être stigmatisé dans un sens comme un autre.
Ensuite on peut rappeler à juste titre qu'il y a 50 ans et plus, les JAC et associations familiales rurales organisaient des rencontres exclusivement féminines et ont par là même permis de développer la cause féministe dans les coins les plus reculés. Ma mère y a participé avant d'épouser un agriculteur !
Oui mais, comme le dit justement Tatanka, "Le dogmatisme de "l'Antiracisme" enseigne le racisme. Vous voulez faire cesser le "racisme", cessez de définir les autres par les éléments et aspects de leur personne dont ils ne sont pas responsables."
C'est la voie de l'universalisme.
Oui mais attention à ne pas s'imaginer un monde idéal pour lequel les combats de la réalité deviendraient ennemis (je retrouve ma lutte contre le déni d'animalité).
Oui mais etc… vous avez compris le principe ;-)
Sinon, je suis bien d'accord qu'Audrey Pulvar n'était pas forcément le meilleur casting, mais (décidément ! ;-)) j'ai trouvé pas mal de remarques déplacées, insultantes. Ça tourne au Pulvar bashing un peu facile.
Voilà, c'est tout pour aujourd'hui ! :-)
Peut-on dans ce cas considérer que les agriculteurs sont également victime d'un racisme social au même titre que les noirs et les femmes ?
Dans un sens différent bien sûr. Mais je crois que c'est une discrimination raciste. Les agriculteurs, paysans et provinciaux sont sans arrêt insultés, moqués, méprisés, exclus, ils ont le plus haut taux de suicide en France, ils sont isolés, non représentés, et l'empathie de la société face à leur souffrance est nulle ou quasi-nulle.
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Bordeaux, dans un tabac quelconque avec un copain Chti pour acheter des cartes postales et des timbres, je me rend compte que je suis servi avec réticence et mauvaise humeur et qu'on sort de dessous le comptoir une planche de petites "Marianne" ( https://www.qwant.com/?q=timbre%20marianne&t=images&o=0:f643a4711abca817da32f65d84c64621), un peu usée, un peu sale, quand mon pote venait d'être servi avec de beaux et grands timbres. J'ai été surpris, je me suis dis que c'est surement parce que j'envoyais mes cartes aux Antilles. Bref, je n'ai rien dit. Mais j'avais remarqué que mon pote avait tiqué et qu'une fois mon achat terminé, il semblait être de mauvaise humeur et il m'a entrainé vers la porte rapidement. Je lui ai demandé ce qu'il avait, il m'a répondu évasivement: rien, laisse...
Comprenez que moi, je n'avais rien compris et que je n'avais pas identifié la chose.
Mais le plus beau c'est une ou deux semaines plus tard quand je suis sorti avec les copains Antillais que je m'étais fait (évidemment) dans les autres chambrées.
Nous entrons à 3 dans une autre bar/tabac/journaux et là je vois l'inverse se produire je suis servi honnêtement et je vois mes deux copains être "mal traités". Je n'ai pas mieux compris, là. Il faut vous dire, que mon père étant de type européen, j'étais beaucoup plus clair de peau que mes deux compagnons.
Vous savez, c'est plusieurs mois après que j'ai compris, quand au cours d'une sortie avec des potes antillais et métropolitains que l'un deux m'a expliqué. Figurez vous que jusque là je n'avais jamais remarqué que ma couleur de peau était différente de celle des autres et que celle des autres pouvait être différente de la mienne. Pire, que ça pouvait déterminer le comportement des autres envers moi et que le jugement était parfaitement relatif et irrationnel.
J'ai vécu ça tout le temps que j'ai passé dans l'Hexagone.
Bien des années plus tard, une grande joie et une grande fierté a été un jour quand j'ai remarqué après coup, que mon fils de 9 ou 10 ans, pour identifier un homme dans un groupe où sa couleur de peau était remarquable, a tout naturellement décrit son comportement et ces vêtements au lieu de sa couleur de peau.
Le racisme, ça s'apprend.
Le dogmatisme de "l'Antiracisme" enseigne le racisme.
Vous voulez faire cesser le "racisme", cesser de définir les autres par les éléments et aspects de leur personne dont ils ne sont pas responsables.
Je veux dire, là, vous auriez dû mettre une photo de Bourdieu ou de Robert devant vous, ça vous stimule !
Ce sont réunions privées. Elles font ce qu'elles veulent.
https://framapic.org/e8QcSOmGtcTG/qsQkEcuiGg5W.jpg
Audrey Pulvar carrément pas au niveau (mais bon, ça, on le savait, je renvoie tous les intéressés aux photos de la dame fourche en main dans Paris-Match : Audrey à la ferme en mini-short : super bien placée pour parler de féminisme et de race, c'est clair).
Et elle continue à s'enfoncer.
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Je pense que je brasse plus de monde chez moi pour une soirée match de basket à la TV, bières, pizzas. Je peux vous assurer qu'on sera dans la non-mixité totale. Et qu'on sera mieux à même de nous évaluer sur notre condition de gros beaufs, entre nous, comme des merdes sur le canapé. Pour, comme toujours, décider qu'on ne s'émancipera pas et qu'on restera toujours comme ça. Hidalgo n'a qu'à bien se tenir.
Sinon, c'était pas le job de ASI, justement, de dénoncer les hystéries médiatiques et les déformations d'échelles de grandeurs dans l'importance des traitements médiatiques par rapport à la réalité des faits?
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Après qu'on lui a expliqué que les femmes noires avaient parfois besoin de parler entre elle, Audrey a sorti... " Je suis plutôt pour la non violence que pour la lutte armée."
Tel quel.
Un moment incroyable qui nous prouve encore que sorti de leur cocon médiatique, les gens de la télé ont autant de consistance q'un cornichon sous vide.
A vous les studios.
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" A un moment, il a bien fallu qu'Obama discute avec l'ennemi iranien pour conclure un accord."
On ne sait pas encore si Obama représente les femmes racisées, mais nous n'hésiterons pas à intervenir à l'antenne à chaque fois que le direct l'exigera.
J'étais hier dans le (très multiculturel) quartier de Barbés pour voir une projection de I'm not your neggro de Raoul Peck. Il se trouve que je suis blanc, homme, bac+5 et que je gagne très facilement ma vie et que je n'ai donc quasiment aucune expérience subjective du racisme. Ce film que j'ai vu et que je recommande à tous m'a permis de sentir ce qu'est la domination raciale d'une manière très puissante comme peu d’œuvre avant avait pu le faire. Car effectivement, les questions raciales ne figurent pas dans la liste de mes préoccupations culturelles. Un bonne claque qui fait du bien ! C'est très difficile à saisir quand on est dominant, de sentir la domination et donc de s'y intéresser. Et je me suis dit qu'il était terrible d'être blanc. Pas parce que je me vis comme un dominant, ni que j'éprouve individuellement une forme de culpabilité à propos de ma propre couleur, ou un complexe de supériorité à l'égard des noirs. Mais comme il est difficile de comprendre ce que l'autre ressent dés lors qu'il est un autre et comme il fut salutaire que l'art puisse produire les affects nécessaire à ce rapprochement.
Je comprend le besoin de repli. Comme l'a dit Francis Dupuis-Déri dans une émission hors-série : le patron n'est pas invité aux réunions syndicales, même s'il est sympa.
Ici : https://www.facebook.com/419817981487626/videos/vb.419817981487626/969249539877798/?type=2&theater
De la même manière, l'ouvrier ne rentre pas dans un conseil d'administration, gare à lui s'il le fait sans puissance de ses camarades derrière lui. La société est divisée, est ce sont des contradictions que nous devons assumer si nous voulons enrôler le plus de dominés possible dans notre épopée universaliste anti-capitaliste.
Ce tintamarre médiatique autour de la non-mixité révèle une chose que je considère centrale dans l'entretien du racisme structurel : la culpabilité du blanc et l’espoir qu'il porte en lui que finalement le noir (ou l'arabe, ou le viet') ne lui en voudrait pas tant que ça. La persistance de ces catégories qui vivent en nous, qu'on soit pour ou contre elles, influent de manière déterminante sur notre façon de voir le monde. Si des syndicalistes excluent les patrons, tout le monde trouve ça normal. Si des femmes noirs demandent aux blancs (hommes et femmes) de rester un moment derrière la porte c'est insupportable. De la même manière, les français qui prennent les armes pour conquérir leur liberté dans la plus grande des violences, c'est la magnifique révolution Française. Si nos quartiers s'embrasent alors c'est inacceptable. Et je ne veux pas être désagréable avec Madame Pulvar, mais en tant que journaliste baignant dans un milieu hautement intellectuel et privilégié, je pense qu'elle ne mesure pas que la lutte et la libération de la parole est une difficulté quasi insurmontable pour des milliers de gens dominés. Or c'est eux qu'il faut faire parler ! Et parfois, on ne peut parler que si on identifie un "nous" présent dans la pièce. Femme noire, c'est un "nous" signifiant.
Il faut laisser aux gens les moyens de construire leurs propres armes, même si cela nous met dans l'inconfort de notre propre classe sociale. Et si une cinquième colonne de racisées se constitue à l'issue de ces réunions non-mixtes, nous pourrons alors regarder la réalité en face. Je trouve aussi déplacé de comparer ça aux apéro saucisson-pinar, ces femmes n'en veulent pas aux femmes blanches, elles ne s'opposent pas à une autre catégorie de la population. Elles pensent qu'elle peuvent produire quelque chose qu'elle ne pourrait pas produire s'il y avait une blanche dans la pièce. Cela ne me parait pas infondé.
Pulvar va trop vite parce qu'elle part du principe que tout à chacun dans ce pays est à même de célébrer l'universalisme égalitaire que nous chérissons comme socle culturel commun. Certaine (en l’occurrence) ont peut-être besoin de reculer un peu avant de sauter. Aider quelqu'un, c'est parfois aussi s'empêcher d'intervenir.
Il est dommage que Christine Delphy ne fut pas sur le plateau.
Je suis un homme blanc de moins de trentre ans, je ne suis proche d'aucune personne de couleurs différente de la mienne, j'en croise mais ne leur parle pas, ou si peut. Leurs combats ne sont pas les miens, de faite je ne me battrais pas pour eux.
Mais oui, comment ne pas être d'accord avec ça :) Oubliées les histoires de couleurs, élevons le débat tralala. Ca plaira à la Deuxième Gauche.
Ca ne m'étonnerait pas que Charlie nous ressorte ça prochainement, tiens.
Elle coule, mais elle ne déborde pas.
J'aurais bien aimé une émission avec Taddei, placardisé lamentablement depuis l'arrivée de la cheffe Ernotte.
On se sentait vraiment moins cons. On l'a tant aimé et il manque tellement !
http://television.telerama.fr/television/frederic-taddei-j-arrete-et-je-ne-peux-pas-dire-que-france-2-pleure-pour-que-je-continue,158956.php
À part ça elle est mignonne mais quand on fait partie des privilégiés comme elle, c'est assez naturel de ne pas comprendre les mécanismes de l'oppression.
https://twitter.com/AudreyPulvar/status/869806377467858944
Sinon c'était pas possible d'inviter des militantes afro-féministes du collectif ou autre pour parler du sujet, et nous épargner la vacuité de ce genre de discours?
de manière générale, on s'épargnera les stars de la TV qui n'ont en général rien d'autres à dire que des lieux communs (je pense à Gérard Miller récemment).
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Moi je ne connais que "le peuple français" a priori, celui des citoyens passés, actuels et futurs.
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Si vous le contestez, c'est que vous militez pour l'indépendance ou la sécession de je ne sais qui à un endroit quelconque du territoire national.
Ca se défend tout à fait territorialement. Exemple : militer pour l'indépendance des Antilles est tout à fait légitime et cohérent.
Par contre, organiser la sécession d'un "peuple" qui serait à part du "peuple français" en général, alors là, j'avoue : les bras m'en tombent. A moins de remonter à l'Ancien régime où votre naissance vous donnait des droits différents selon votre "Ordre" ou votre corporation ou votre guilde ou votre confession religieuse ou je ne sais quoi encore.
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est-ce que, selon vous, le fait d'être une femme noire en France a ses propres spécificités (différentes de celles d'être un homme blanc par exemple) ou au contraire, il n'y a aucune spécificité particulière et, en gros, on est tous traités de la même façon du point de vue de la société ?
Je serais vraiment curieux d'avoir votre opinion sur ce premier point, parce, très honnêtement, votre commentaire précédent m'est totalement incompréhensible.
Cordialement,
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Bien. Restons-en là.
Déjà ce n'est pas "les débats" mais "des débats", après oui les chômeurs des provinces ont le droit de partager entre eux des sujets et des préoccupations qui sont à mille lieux de l’entendement d'un actif parisien sans que de soi-disant sachants viennent nous les brouter, on a déjà pole-emploi pour ça.
--
C'est d'ailleurs parfaitement illustré dans le film "Fight Club" où le personnage joué par Helena Bonham Carter assiste, pour son propre plaisir, à des réunions d'hommes confrontés au cancer des testicules. Je rejoins par ailleurs la réponse précédente : il n'est pas question d'interdire aux femmes (notamment aux femmes médecins par exemple) toutes les rencontres sur le cancer des testicules, mais préserver des espaces de discutions sans voyeurisme extérieur ne me paraît pas aberrant.
Je peux définir objectivement ce qu'est un chômeur ou un malade du cancer, je vous mets au défi de définir ce qu'est un "noir", autrement que par des catégorisations foireuses.
Je trouve dingue que sous prétexte de défendre les faibles et les opprimés, on réutilise des catégorisations inventées par les racistes.
Très simple : on projette des photons sur la peau de l'individu à catégoriser et on mesure la proportion de photons réfléchis. Moins sa peau réfléchit les photons, plus elle est noire.
Avec des définitions objectives (objectivantes) on peut convoquer, assigner, avec des définitions subjectives, on invite et viendra qui se reconnait.
Qui se sent concerné par un groupe de parole autour de discriminations, ce que c'est que d'être objectivé comme ceci ou cela par les stéréotypes en circulation dans la société ?
Tiens, exercices de non-objectivation : arriver à voir un noir qu'on ne connaît pas sans y associer "Afrique", arriver à penser "Afrique" sans penser misère, sous-développement, guerre, pitié.
A mon sens, c'est quasi-impossible dans notre société. Nous avons trop d'histoires en tête sur "les noirs" pour voir spontanément juste une personne, une subjectivité à écouter, sans distinction d'origine, de "race". Par contre, on y arrive pour les "blancs", dans le cadre d'une norme-normalité faisant qu'on n'en parle pas, que ça ne donne pas de trait distinctif entrainant la pensée ici ou là. Mais ça peut revenir en contexte "coloré", quand être "le blanc" prend un sens. C'est ce qu'on voit en France chez les "on n'est plus chez nous !" souffrant ou craignant de ne pas être la norme "raciale", d'apparaître minoritaire, étrange/étranger.
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En fait, il semble que certains prennent les réunions dont on parle comme si c'était le sketch de Dieudonné sur les racistes anonymes, comme si la thérapie des victimes était celle des bourreaux, qu'on entérinait le conflit par le simple fait de se reconnaitre victime.
Les victimes prépareraient-elles leur vengeance ? Voudraient-elles entretenir la guerre ? Qu'est-ce qu'il se trame exactement chez ces femmes noires qui pourraient être en colère ? Inquiétant ou pas ?
Au passage : des chômeurs et des malades ne se reconnaissent pas dans les définitions "objectives", ils ne se rendent pas aux convocations, peuvent s'occuper à vivre plutôt qu'à suivre un traitement etc.
Il y a une forme d'arrogance (ou de naïveté) à revendiquer de laisser parler les subjectivités en partant du principe que ceux que vous appelez les "dominés" (comme si la petite bonne bretonne qui se faisait violer par son maître dans le Paris de 1900 n'était pas une dominée -- et largement une "étrangère" selon les critères parisiens de l'époque) ont un sentiment de "communauté naturelle".
Je persiste à dire qu'une petite fonctionnaire parisienne guadeloupéenne catholique ou protestante n'a pas grand chose en commun avec une réfugiée malienne musulmane. Sauf à considérer que subir certaines discriminations communes est suffisant pour que cela soit la base de constitution d'un "peuple" ou d'une "communauté" ! Quelle base étroite (et lugubre) pour former communauté !
(comme si la petite bonne bretonne qui se faisait violer par son maître dans le Paris de 1900 n'était pas une dominée -- et largement une "étrangère" selon les critères parisiens de l'époque)
Il n'y a que dans l'imagination de ceux qui s'inventent un adversaire facile que des nieraient la domination dans
votre scénario.
Scoop : vous n'êtes pas obligé de choisir entre constater l'existence de dominations capitalistes, dominations patriarcales et domination raciale.
Personne, sauf des adversaires imaginaires, ne serait aveugle aux dominations de genre et de classe dans votre scénario.
Maintenant, question : quel genre d'idéologie politique a besoin de nier l'existence de dominations raciales pour pouvoir prospérer ?
En gros, pour simplifier, je peux lutter pour plus de justice sociale voire pour l'expropriation des riches, mais je ne changerai jamais ma couleur de peau, je peux juste lutter pour que cette couleur disparaisse comme critère de classification, de jugement ou de discrimination. L'antiracisme vise à faire disparaître la notion même de "race".
Il ne s'agit pas de "nier les dominations raciales",
Dans la mesure où il est impossible de rappeler l'existence de domination raciales sans se faire tomber dessus par les anti-anti-racistes, si, c'est exactement de cela dont il s'agit.
Evidemment, on ne s'attend pas à ce que ce soit une démarche assumée.
je vous mets au défi de définir ce qu'est un "noir",
Défi relevé : est "noire" une personne considérée comme telle par les gens, la société et par elle-même, de même qu'est femme toute personne considérée comme telle par les gens, la société et par elle-même, de même que ...
Cette définition marche avec énormément de divisions sociales. Oui, elle est circulaire, comme le sont beaucoup de définition en sociologie.
J'aimerais bien qu'on recontextualise Pulvar en juin 2017. Elle est une apparatchik médiatique depuis 10 ans, chez Ruquier et autres plateaux, elle a toujours défendu le système en place. Ca ne l'a pas empêchée de se faire virer de son fauteuil comme une malpropre pour un appel au vote Macron. Elle est revenue depuis mais n'a pas le droit d'interviewer des politiques. Bref, voilà une journalisme bafouée et humiliée.
Et que fait-elle pour se faire remarquer ? Défendre le point de vu majoritaire contre la non mixité pour des femmes racisées ostracisées. Juste pour dire à sa chaîne: regardez, je peux encore servir.
Voilà ce que produit la politique en France, en 2017. C'est juste la honte pour Audrey Pulvar.