Rythmes scolaires : une information à trous et partis-pris
Pourquoi des professeurs des écoles manifestent-ils contre la réforme des rythmes scolaires ? Selon les journaux télévisés et les articles de presse, les raisons varient : ce serait à cause d'un "manque de concertation", ou parce que les "communes ne sont pas prêtes". Ne serait-ce pas plutôt pour ne pas perdre leur mercredi ? La question est rarement posée. A défaut d'avoir bien identifié les points de blocage, les éditorialistes, relayant le point de vue de certains politiques, ont trouvé le vrai coupable : le "corporatisme".
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Derniers commentaires
La question ne relève plus du domaine de la logique, c'est viscéral et reptilien.
Bref, les journées sont trop longues, il faut réduire le temps de travail des élèves et rajouter le samedi matin...Solution qui permet en plus de faire rentrer les parents dans l'école...Celle-ci étant devenu de plus en plus une prison...
Du lundi au samedi matin : les élèves travaillent 2 jours et disposent d'un jour de repos. Ensuite, il travaille 2 jours et demi et ont un jour et demi de repos... Il me semble que d'un point de vu mathématique, c'est mieux... Car avec le retour du mercredi, il n'y a pas de jour de repos dans la semaine...Ha si, deux (le week-end) alors qu'il est prouvé que les élèves oublient et ont beaucoup plus de mal à se remettre pour repartir à l'école le lundi...
Bref, je ne vois pas de corporatisme dans mes propos par contre vous verrez un certain nombre de mes collègues monter au créneau en lisant tout cela... : " oui mais les élèves de mater ne viennent pas le samedi matin..." Pas grave, on les met avec les grands et les enseignants sont réquisitionnés aussi en élémentaire... " ok, mais vous faites quoi des enfants de divorcés..." Bah pour une fois, on pourra voir les papas à la sortie des classes...
Bref,quelques réflexions en désordre... qui sont largement étayées dans certaines revues spécialisées dans la pédagogie...
Du temps pour moi en semaine, je n'en ai pas. Pourquoi se battre pour conserver ce qu'on n'a pas ? Parce que quand je rentre chez moi je n'ai jamais terminé. Si je dois travailler le mercredi, est ce que je préparerai mes cours le week-end (ce que je fais déjà ) ? Il est reconnu officiellement qu'un professeur des écoles travaille 43 heures par semaine ( je fais plus) . Et c'est physique, intellectuel, nerveusement très difficile.
Je me rappelle ce que je pensais de l'enseignement avant de commencer. Alors je sais que les préjugés abondent : mélange de fantasmes et de propagande. Mais c'est réellement injuste et ça fait très mal. Je ressens vraiment du "racisme".
Pour tout le monde, enfant rime avec jeux, naïveté, innocence, bonheur, joie de vivre.. Donc un enseignant travaille dans un monde de bisounours. De quoi pourrait-il se plaindre ? Tout le monde aimerait être payé pour jouer toute la journée. En plus, jouer avec les êtres qu'on aime le plus au monde ! Un paradis.
Ce qu'on ne voit pas, c'est la gestion des problèmes et des besoins de chaque enfant, la préparation de la classe, les responsabilités, le stress, le bruit ! Être présent pour deux ou trois enfants c'est déjà difficile et beaucoup de parents n'y arrivent pas (ce n'est pas une critique, ils y a des raisons que je ne vais pas développer). Alors imaginer être présent pour 25 à 35 enfants ?
D'autre part la présence réelle d'un professeur des écoles en classe n'est pas de 6 heures. Déjà nous avons 20 minutes d'accueil par jour en dehors des heures de classe. En fait nous avons quotidiennement 6h20 minimum de présence avec les enfants et 7h20 deux fois par semaine avec l'aide personnalisée. Je dis minimum parce qu'on ne compte pas non plus le temps de garde des enfants quand les parents sont en retard (entre 5 et 30 minutes le plus souvent). Mais en dehors du travail avec les élèves, il faut préparer la classe le matin avant leur arrivée. J'arrive à l'école à 7h30. Je prépare aussi ma classe pour l'après-midi entre midi et deux. Ça me prend une heure et le soir quand j'ai aide personnalisée je reste jusqu'à 17h30 voire 18h30. Si on enlève une pose de 30 minutes pour manger (quand on ne fait pas de réunion en même temps) ça fait entre 9 et 10 heures de travail par jour. Il y a des jours, j'oublie de boire !
Personne ne compte aussi les conférences pédagogiques (9 1/2 journées par an) les conseils de maîtres, d'école, les réunions informelles, réunions avec le RASED, inter cycle, réunions d'information pour les parents d'élèves, etc... Et toutes ces réunions, on les prépare. Donc en classe ça fait 40 heures minimum par semaine. À cela il faut ajouter les courses, les visites pour préparer des sorties, la recherche de matériel de récupération ... qu'on fait avec notre voiture et notre essence, les préparations à la maison qu'on fait sur nos ordinateurs, nos imprimantes et notre encre, en utilisant la documentation qu'on stocke dans nos logements à nos frais (souvent une pièce dans la maison... demandez aux conjoints). Si l'éducation nationale devait payer cette essence, ce matériel informatique, ces m² de logement, combien ça coûterait ?
Préparer la classe c'est écrire tout ce qu'on fait, programmer des activités pour répondre à tous les objectifs prévus dans le Bulletin Officiel. C'est préparer le matériel nécessaire pour chaque activité. Quand on sait qu'en maternelle on change d'activité en moyenne toutes les 25 minutes (en Grande section) vous pouvez faire les comptes.
Alors pour en revenir à la réforme. Effectivement, l'aide personnalisée et la suppression du samedi matin a été une belle erreur. Mais avec la réforme de Monsieur Peillon on ne revient pas à ce qui existait. L'aide personnalisée va rester, les journées de travail vont être aussi longues que maintenant. Au lieu de passer 1/2 heure de plus par jour avec les enfants on va passer ce temps dans les transports et en "pause méridienne". Et ces 1/2 h on va les payer le mercredi matin !
Pour ne pas « lâcher » les élèves avant 16h30 les municipalités risquent d’allonger la pause méridienne pour qu’elle dure 2h, 2h30 voire 3 heures !
Pendant ces activités qui pourront avoir lieu dans les salles de classes, que feront les enseignants ?...ils auront le temps de réfléchir à leur situation de « nantis » ...! ?
L'Association des Maires de France vient de faire savoir que les activités périscolaires ne seront pas forcément gratuites et qu'elles ne seraient pas obligatoires, ni pour les parents, ni pour les élèves, ni pour les municipalités. Du coup, c'est la promesse présidentielle de l'accompagnement de chaque enfant jusqu'à 16h30 qui s'envole ! Où est l’intérêt de l’enfant pourtant vanté à coup de déclarations tonitruantes ?".
Pendant que ça discute, ici ou ailleurs, le ministre a signé le décret, et il a été publié le samedi 26 janvier 2013.
Journal officiel du samedi 26 janvier 2013
Voilà, c'est fait.
Alors il va y avoir des grèves, et on va nous dire qu'au lieu de faire grève on devrait faire d'autres propositions.
Un texte qui a une telle influence sur l'organisation des familles, des mairies, des associations ne devrait pas pouvoir être un décret. il faut au minimum que ce soit une loi, qu'il y ait un débat.
Le maire de ma commune est un député-maire PS. Il va être pris dans tout un tas de contradictions :
- PS : logique de parti
- Député, il n'est même pas interpelé sur un projet aussi important
- Maire : il doit réorganiser toute la prise en charge de l'enfance dans la ville avant le 31 mars. Consultera-t-il les partenaires ? En aura-t-il la volonté ( PS) ? Les moyens ?
« La réponse est clairement la semaine de 5 jours, avec classe le samedi matin ».
Une expérience citée dans l'article :
Le lundi matin, on donne à retenir une liste de 12 mots à des élèves de primaire pratiquant la semaine de 4 ou 5 jours (dont le samedi matin). Le taux de rappel chute de 30 % l'après-midi pour les élèves soumis à la semaine de 4 jours par rapport aux autres.
La raison ? Les enfants de la semaine de 4 jours changent leur habitude de sommeil le week-end, en se couchant et se levant plus tard. Le phénomène est beaucoup moins marqué avec la semaine de 5 jours avec classe le samedi matin. Eux ne se couchent plus tard que le samedi soir et ne font la grasse matinée que le dimanche matin. Ils ne se lèvent donc pas le lundi matin avec une espèce de décalage horaire.
Or la question des cours du samedi matin n'a même été posée. Cela n'a pas été un sujet de débat dans la réforme des rythmes scolaires.
Une conclusion personnelle de l'article est : il vaut mieux éviter que nos enfants se couchent tard et fassent la grasse matinée 2 jours d'affilé, quelque soit le type de semaine scolaire en vigueur.
Il serait bon d'informer les parents des effets néfastes des grasses matinées successives du week-end sur les performances des enfants le lundi et le mardi en semaine scolaire.
Une autre question à poser serait « Vaut-il mieux pour les enfants une année scolaire à X ou à Y semaines ? ». Le ministère de l'Éducation Nationale ne l'a pas formulée.
j'entends et je lis que l'intérêt de l'enfant (mot utilisé dans l'édito du monde) est d'avoir un rythme d'apprentissage optimal en classe, il faut se conformer à ce que disent les fameux chronobiologistes... Mais jamais que l'enfant s'il va à l'école une demi-journée en plus pourra être plus fatigué et si la demi-journée est le samedi, verra moins ses parents. Si on veut vraiment penser aux enfants on pourrait arrêter de penser uniquement à leurs capacités d'apprentissage, mais à leur bien être de manière global. D'autant que la fatigue ne me parait pas idéale pour l'apprentissage.
Car rappelons-le, avec cette réforme, le temps de classe dans la journée sera peut-être réduit, mais pas le temps d'école (classe + cantine + gouter + étude ou centre de loisirs), certains parents, comme moi, continueront à aller chercher leurs enfants à 18h, mais par contre les enfants iront bien une demi-journée en plus à l'école...
Enfin, tout à fait d'accord avec les témoignages sur le parti pris et l'insulte faite aux instits/profs dans cet édito du monde, scandaleux d'être aussi peu objectif. Il y a des pages débats dans le journal, elles sont faites pour être utilisées !! Les rythmes scolaires comme les autres sujets peuvent faire l'objet d'un pour et d'un contre !
Je suis un instituteur syndiqué, mais pas dans LE syndicat qui parle à la télé.
D'abord cette hégémonie, au moins dans l'audience, me hérisse par ses aspects... Disons peu démocratiques. Le syndicat dont il est question voit ses adhérents fuir régulièrement, ce qui n'est pas le cas de tous.
Ensuite, nous ne sommes pas le syndicat des enfants. Pas plus que celui des parents, des hôteliers, des clubs de foot ou des cathéchumènes. Mais que l'on me permette de rappeler que si les conditions de travail dans l'école sont bonnes, tout le monde y travaillera mieux.
Par ailleurs, le rythme que regrettent les enseignants du primaire est celui qui comprenait le samedi matin, moment priviliégié dans une classe et occasion irremplaçable de rencontrer les parents. Nous n'avions pas un week-end dans l'année: revendication de fainéants ?
Ce samedi a été remplacé par une bouillie de concertations et réunions, qui ne sont pas aujourd'hui supprimées. Ceci nous fait travailler entre 52 et 90 demi-journées supplémentaires chaque année. Pour pas un rond de plus. Et cela me pose un problème, effectivement. Mon pouvoir d'achat baisse régulièrement depuis 10 ans au moins.
De plus, une part de notre horaire sera désormais soumise aux instructions des élus locaux, ce qui remet en cause l'indépendance du fonctionnaire d'Etat, première condition d'une administration impartiale. Si vous aimez le clientélisme, pas moi.
Enfin, cette usine à gaz a été imposée sans la moindre véritable concertation, pour entendre ensuite que les enseignants ne savent pas ce qu'ils veulent: c'est le ministre qui ne sait pas ce que nous voulons, et pour cause!
Je m'arrête là pour ne pas abuser de votre temps, mais il y aurait beaucoup à dire. Seulement ce "beaucoup" nécessite d'expliquer en détail certains fonctionnements de l'institution, et je ne pense pas que ce soit le lieu.
Alors oui, il y a de grosses critiques à formuler sur ce traitement médiatique, et si @si cherche un discours enseignant proche de la base, démocratique et cohérent, nous les invitons volontiers.
Juste ce petit message pour dire que même chez ASI, le même amalgame est fait, tout le monde dans le même panier ! Les "profs" par ci les "profs" par là ... alors que le sujet ne concerne que les professeurs des écoles (les anciens instits) car les enseignants du collèges et du lycée (les autres profs ...), celà fait longtemps qu' ils bossent le mercredi. Mais peut-on compararer des métiers qui sont très différents ? En effet, s'occuper de jeunes enfants en primaire, de collégiens ou de lycéens ce n'est pas le même boulot.
Demander aux "profs" de faire des efforts sans revalorisation salariale (car c'est là que le bas blaisse .... plus le jour de carence instauré par Sarkozy et maintenu par Hollande !) ce n'est plus possible sans grincement sévère. Pour info, un prof français débutant émarge à 1660 euros en France et 2500 en Allemagne à comparer avec les 2270 euros d'un prof certifié (français) au bout de 15 ans d'ancienneté ...
Mais qu'est-ce qu'elle a, la société française, avec les enfants ces derniers temps ? Grrrrrr !!!
Entre "le mariage et l'adoption pour tous", les rythmes scolaires, les dernières préconisations autour de la relation enfant/écran, la polémique de la maternelle à deux ans... et tout ça avec à chaque fois le même argument : L'intérêt supérieur de l'enfant
J'avoue, je fais - grave !!! - une overdose de la figure médiatique de "l'enfant" dont le pseudo intérêt justifie toutes les mises en avant médiatiques et tous les affrontements idéologiques.
Et c'est d'autant plus dingue que :
- avant l'âge de 10 ans, "l'enfant" médiatique est un être sacré (innocence, oiseaux qui gazouillent et p'tits chatons qui pètent) dont les droits doivent être défendus avec la plus extrême vigueur,
-et passé 10 ans, il devient "l'adolescent", ce monstre d'égoïsme, dangereux pour lui-même autant que pour la société qu'il convient de surveiller et punir avec la plus grande sévérité (y compris si cela signifie le juger comme un majeur et l'enfermer en prison pour les vingt prochaines années).
Lorsqu'il n'est pas médiatisé comme la "génération sacrifiée" (à prononcer avec un faux air de commisération désolée), futur chômeur accroc aux jeux vidéos et immature qui ne connaîtra pas la félicité de l'accession à la propriété et du droit à la retraite.
Je vous le dis, nous français sommes malades de nos enfants. Je sature.
Le Monde et France Inter, de ce point de vue prétendent à l'excellence.Ainsi, les corporatismes, les rigidités les "conservatismes" sont toujours du même côté:du côté des salariés, de la cgt , de Fo par exemple. Ainsi, Courtois dans le Monde évoque l'accord historique signé par "3 des 5 gandres organisations syndicales" en oubliant allègrement que la cftc ou la cgc ne jouent pas tout à fait lans la même cour en matière de représentativité.Sur le problème des enseignants ces médias oublient un problème essentiel pour le citoyen (non enseignant dois je précisé ) que je suis:vu les inégalités de ressources des communes , Sevran par exemple aura droit à des animateurs payés au rabais et à Paris ou Neuilly des formateurs bien rémunérés et compétents. En dégageant du temps à la charge des collectivités locales, on ne fait qu'accroitre les effets pervers de la décentralisation.Nous allons tout droit vers un développement séparé où nos banlieux ou nos campagnes (j'ai le privilège d'être né dans le gers)qui manquent de moyen ne pourront offrir à leurs enfants que des prestations au rabais.
Alors France Inter (une des radios malgé tout la plus audible...)et Le Monde devrait faire un effort pour ne pas insulter notre intelligence de cul terreux ou de banlieusard. Sachant l'importance de la formation, nous sommes aussi très sensibles au sort réservé à nos enfants et , en ce qui me concerne, je remercie les enseignants parisiens d'avoir posé le problème. A titre accessoire, ce ne sont pas les enseignants qui , comme Arnaud délocalisent leur fortune dans des paradis fiscaux , mais ce sont bien eux qui, contre vents et marées sociabilisent nos petits pour des salaires, convenons en, très médiocre.Dans ce cadre,même s'ils sont attachés au mercredi, cela ne me choque pas !!Une "respiration" au milieu de la semaine n'est pas si inconvenante que cela, vu leurs conditions de travail, notamment dans nos banlieues...
Roger Bacon Sevran
Les voilà, les mesures et les contre-mesures.
Si l'on se place du côté des travaux universitaires de chrono-biologie ou chrono-psychologie, les choses sont assez claires: les enfants ont besoin d'une régularité maximale et le temps le plus profitable pour les apprentissages (scolaires) est le matin. Dans un monde de rêve où l'on adapterait parfaitement les rythmes scolaires aux besoins des enfants, il faudra concevoir une semaine d'enseignements de 9 heures à 12h30 ou 13 heures, six jours par semaine (ça, ce ne sont pas les chrono-bio et psycho qui le disent comme ça, c'est moi qui traduit). Aucun adulte de bonne foi n'est d'accord pour adopter ce type de système.
Partant de là, on est dans le pis-aller. Et je constate, autour de moi (profs des écoles, parents d'élèves et les deux confondus), ici même, qu'il n'y a pas de consensus.
Quand je donne mon avis perso sur la question -retour au samedi d'école- les parents font la grimace (ça fait chier de se lever le samedi matin pour amener les enfants à l'école et on pourra plus partir en week-end), y compris ceux qui ne partent de facto jamais en week-end. Pour le mercredi ce sont les enseignants qui font la grimace (besoin de ce jour pour souffler et/ou remplir d'autres obligations professionnelles). Et quand on parle des temps péri-scolaires en plus dans la journée, alors là, tout le monde est contre, alors que ce n'est pas un problème de temps mais de moyens: si on se donne les moyens de bien utiliser ces temps pour les enfants, ce serait évidemment profitable, et ça libèrerait du temps en journée pour les enseignants (accrocher les oeuvres des enfants, faire la paperasse administrative qui les étouffe etc. sans rester jusqu'à 18 heures tous les soirs).
Alors, ok, faire cette réforme sans donner de moyens est idiot. Les communes qui se remueront pour mettre des moyens de leur poche, organiser l'articulation temps scolaire-temps périscolaire, recruter des intervenants formés dans diverses disciplines, bénéficieront, je n'en doute pas, de cette réforme. Les autres, pas.
Mais ce qui me tue, c'est l'ampleur que prend l'opposition (non-constructive jusqu'à présent) à cette réforme, quand ce qui l'a rendu nécessaire -la suppression du samedi matin- a glissé à peu près comme un pet sur une toile cirée.
On ne peut pas proposer un décret quand on est un syndicat ou un citoyen.
Car il ne vous a pas échappé que nous avons là un décret, pas une loi.
Il n'y aura aucun débat à l'Assemblée.
Des propositions pour améliorer l'école (en général), il y a en a plein, des concrètes, sur les sites de syndicats, avec des chiffrages et des comparaisons internationales.
Des propositions pour changer les rythme scolaires dès la rentrée prochain et de façon inégalitaire sur le territoire national, effectivement il n'y en a pas. Parce qu'aucun syndicat n'a jamais identifié que l'urgence serait de ce côté-là.
Pour savoir quels autre problèmes nous paraissaient urgents à régler, voir le post de TEHRESE ci-dessus.
Faire que les enfants ne soient pas confrontés à des carences de disponibilité parentales pour causes de temps de travail et/ou de transport trop long, d'horaires décalés où de fin de mois difficiles, je ne pense pas que ça soit dans le décret d'attribution du ministre de l'éducation (Il manque une dimension sur le fait qu'il ne devrait pas pleuvoir pendant les récréations, un vrai problème aussi).
Ces éditoriaux sont peu respectueux des métiers et des contraintes vécus par les personnels enseignants ; en retour les revendications et les protestations sont pas franchement respectueuse du reste de la population, qui peut potentiellement avoir une mémoire, savoir que le mercredi n'a pas toujours été une journée sans cours depuis Jules Ferry (ni l'après-midi, ni le samedi...), que les effectifs ont été plus bas, et aussi plus haut, etc.
Éditos / Profs : 0 - 0
:-)
Certes, la météo ne dépend pas du ministre de l'éducation nationale... mais on pourrait avoir des cours de récréation suffisamment grandes pour qu'elles soient en partie couvertes, afin d 'avoir de bonnes récrés même en cas de pluie : ça, ça pourrait dépendre de lui. Un décret, et hop ! les communes se débrouillent pour construire de grands préaux pour la rentrée 2013.
ça coûterait moins cher que ce qui se prépare, et poserait bien moins de problèmes.
Il pourrait aussi y avoir une obligation de fournir de l'eau chaude aux élèves qui, dans de nombreuses écoles, continuent à n'avoir qu'un robinet d'eau froide dehors ... ce qui fait qu'ils ne se lavent pas volontiers les mains quand il fait très froid, comme en ce moment, ce qui pose un problème d'hygiène, qui facilite les épidémies. Eviter ça, ça pourrait dépendre de lui. Un décret, hop ! Les communes investissent dans des chauffe-eau pour la rentrée 2013 !
Et quand un enfant est fiévreux en cours de journée, il pourrait y avoir une infirmerie, avec autre chose que de la glace, et même avec une infirmière dedans, ce qui éviterait de demander aux parents de quitter précipitamment leur lieu de travail. ça aussi, ça pourrait dépendre de lui.
On ne demande pas au ministre d'arrêter les nuages, juste de prendre en compte le fait que les nuages existent et trouver une organisation correcte avec cette réalité qu'est le nuage.
Idem pour la réalité que sont les enfants handicapés.
idem pour celle des élèves dont les apprentissages sont plus difficiles du fait de situations familiales compliquées.
idem pour l'immense inégalité des moyens matériels et humains mis à disposition des écoles élémentaires selon la commune dans laquelle elles se trouvent.
Dans vos interventions, tout est dit des difficultés parfois insurmontables rencontrées par la plupart des enseignants.
Nul n'est tenu à l'impossible. Sauf les enseignants dirait-on...
Mais en fait tout le monde est tenu à l'impossible:
- les enseignants qui doivent compenser les inégalités sociales avec un cure dent;
- les parents qui ne doivent pas "démissionner" alors que la guerre économique fait rage et qu'on les somme d'y consacrer tout leur temps et leur énergie;
- les AVS qui ont la mission essentielle d'assurer l'intégration des enfants handicapés mais qui sont maintenus dans la plus grande précarité professionnelle;
- les services académiques qui doivent assurer les remplacements avec toujours moins de moyens pour le faire...
Quand chacun se débat dans son impossible, la guerre de tous contre tous nous guette.
Pour échapper à cela, il nous faut refuser l'enfermement dans la contradiction imposée : faire toujours plus avec toujours moins.
Moins d'argent, moins de personnel, moins de temps.
Cette réforme est une nouvelle contradiction imposée : chers enseignants, faites en sorte que les rythmes scolaires soient plus respectueux des rythmes des enfants! Pour l'organisation du périscolaire, débrouillez-vous avec des moyens dérisoires!
Faire la grève, refuser cette contradiction, est alors la réaction la plus saine qui soit et l'on essaie de nous faire croire que c'est indécent.
PS: le nec plus ultra de l'enfermement dans la contradiction : "travailler plus pour gagner plus" dans un pays à 3 millions de chômeurs.
demandeurs d'emplois ?
gamma
Une petite digression donc.
Quels mots utilisons-nous pour désigner une réalité sociale? La question est d'importance, surtout quand la novlangue néolibérale fait fureur ("plan social" pour "licenciements" ; "service de la dette" pour "intérêts de la dette" ; "charges sociales" pour "cotisations sociales" et j'en passe...). Le vocabulaire que nous utilisons est porteur d'idéologie, souvent à notre insu.
Le mot "chômeur" évoque le fait de "chômer". Et "chômer" c'est mal : c'est ne rien faire, c'est être fainéant, c'est être un poids mort pour la société. Et "chômer" c'est bien sûr un choix. On choisit de "chômer", cela ne nous est pas du tout imposé de l'extérieur. On est donc responsable de son statut de chômeur. On veut pas travailler, alors on a pas de sous. Pas de bras, pas de chocolat.
Un "demandeur d'emploi" c'est quoi? C'est quelqu'un qui demande un emploi à un autre. Demander quelque chose c'est quand même mieux que tout simplement "chômer". Cela veut dire qu'on est actif: j'ai envoyé plein de cv, j'ai passé plein d'entretiens pour demander un emploi. C'est donc, soit disant, plus valorisant. Je ne suis pas "chômeur", je n'ai pas décidé de ne rien faire, au contraire je ne demande que ça d'avoir du boulot, je ne suis pas un fainéant, un parasite. Je suis quelqu'un de volontaire, qui veut se réaliser, je ne suis pas comme tous ces types qui sont chômeurs par choix.
Au fait c'est qui cet autre? C'est un employeur. Le monde est donc divisé en deux catégories: ceux qui demandent un emploi et ceux qui proposent, fournissent, créent des emplois. Ces créateurs d'emplois que l'on doit chérir, on nous le répète inlassablement, puisqu'ils sont les garants de la "Croissance" future. Et surtout ne pas les prendre pour des pigeons. Autant dire que la catégorie des "demandeurs" dépend structurellement de celle des "créateurs". "Chômer" c'est mal, "demander" c'est mieux, "créer" c'est le nec plus ultra.
Je n'ai pas réfléchi en utilisant le mot "chômeur". Mais "demandeur d'emploi" n'est qu'un miroir aux alouettes pour motiver les uns et les autres à se lancer sur le "marché du travail". Marché du travail où la demande vient, au final, forcément du côté des travailleurs...même si on vous bassinera avec le fait de "vendre vos compétences" (pourtant vous êtes alors du côté de l'offre; mais qui parle de "3 millions d'offreurs de compétences"?). Enfin, tout ce vocabulaire demanderait une analyse dédiée, pour faire ressortir ses partis pris idéologiques, ses contradictions et les tensions qu'il fait naître en chacun de nous.
Le travail est un droit. Ne pas en avoir, c'est être privé de ce droit.
"Trois millions de privés d'emploi" devrait nous convenir.
Par ailleurs, on peut se demander si le salariat est une forme acceptable d'organisation du travail. Il a été considéré par moment comme un cousin de l'esclavage. Et certains propose de changer le système:
http://www.reseau-salariat.info/c816e944574e2433044fa465bae47423
Merci de votre remarque.
Certes, la météo ne dépend pas du ministre de l'éducation nationale... mais on pourrait avoir des cours de récréation suffisamment grandes pour qu'elles soient en partie couvertes, afin d 'avoir de bonnes récrés même en cas de pluie : ça, ça pourrait dépendre de lui. Un décret, et hop ! les communes se débrouillent pour construire de grands préaux pour la rentrée 2013.
ça coûterait moins cher que ce qui se prépare, et poserait bien moins de problèmes.
Moi j'aime bien le "et hop". Et hop je fais un préau, même pas mal, même pas cher (vous enseignez à Poudlard ? et hop un petit coup de baguette).
Tout le monde ne trouvera pas que faire des travaux significatifs, pendant les 2 mois d'interruption estivale est une partie de plaisir et qu'on peut faire ça juste avec des fonds de tiroir, toutes les écoles sont naturellement entourées de terrains disponibles pour cet usage. Demandez à l'adjoint au maire.
Cela dit j'ai fait ma scolarité élémentaire dans une école parisienne disposant d'un préau de dimensions honorables (dans mon souvenir, possible que ça soit pas si grand que ça). Les récréations par jour de pluie je pense que c'était assez crevant, y compris et surtout pour les instits. Des douzaines et des douzaines de gamins en intérieur, ça faisait un de ces boucans...
C'est bien beau de dire que de 15h45 à 16h30 du personnel municipal va prendre en charge les élèves :
mais qui sont ces gens ?
et où vont-ils s'installer avec les élèves ?
On est à fond dans le "et hop !" là ... mais c'est un vrai décret pourtant.
Miséricorde, c'est devenu ça, Le Monde ?
Et puis derrière cette réforme, on à le sentiment que l'école est assimilée à une garderie. L'essentiel étant que Papa et maman (ou maman et maman ou papa et papa...) soit délestés de leurs bambins pour aller faire leur 09h-20H chez leur employeur.
Ah, ça, pour dire que ça serait mieux, pour les enfants, de faire du sport ou de la musique ou du tissage ou du théâtre, ils sont nombreux ... mais ces activités devant se tenir sur place, j'ai hâte de voir à quoi ressemble une séance de danse entre les rangées de tables !
Surtout si dans la classe à côté se tient une répétition de fanfare (les classes sont toutes très bien isolées, et il y a une profusion d'instruments de musique, comme chacun sait), Quant à l'entraînement de judo sur ( sous ?) un pupitre, ça va payer !
Le tout en 45 minutes, appel, mise en place et rangement compris.
Sûr que ça va être beaucoup de calme et de détente.
C'est beau, sur le papier, une "activité péri-éducative", mais avec 25 enfants, dans une salle de classe,pendant 45 minutes et pour 50 euros par an et par enfant, il y a tout de même beaucoup de choses parfaitement irréalisables.
Surtout qu'à ce prix-là, ils vont être pris en charge par des gens très qualifiés et motivés.
La bêtise à l'état pur...
- il n'y a plus, depuis Darcos, de cours le mercredi matin ou le samedi matin pour les élèves, mais les enseignants travaillent tout de même ces jours-là : formation continue et réunions de concertation. Avec la réforme Peillon il n'est pas clairement précisé QUAND aurait lieu ce travail-là, mais il ne reste que le mercredi après-midi, le samedi et le dimanche ...
- La réforme Peillon n'est pas un retour à la semaine d'avant Darcos du tout !
Avant Darcos les élèves avaient classe 2 mercredis ( ou samedis) matin sur 3, ce qui correspondait à une alternance de 2 semaines de 26 heures sur 9 demi-journées puis une semaine de 23 heures sur 8 demi-journées. Lorsque le mercredi ( ou samedi) matin était libéré pour les élèves, c'estait un temps de concertation ou de formation pour les enseignants.
Depuis Darcos la semaine est de 24 heures sur 8 demi-journées pour tous, et 2 heures supplémentaires pour les élèves du dispositif appelé "aide personnalisée".
Je trouve un peu gros de les accuser de corporatisme : quelle profession accepterait sans broncher qu'on alourdisse sa charge sans contrepartie? Je trouve même scandaleux qu'on brandisse l'intérêt des enfants pour formuler une telle accusation : depuis quand le fait de faire un métier utile doit-il vous obliger à accepter n'importe quelles conditions de travail? Je pense qu'une majorité d'enseignants s'intéresse à l'intérêt des enfants mais a légitimement du mal à accepter qu'on définisse cet intérêt sans les consulter. Je trouve également étonnant qu'on ne cesse de parler du mercredi alors que les chronobiologistes s'accordent à dire que c'est la coupure du week end qui pose problème. Les enseignants reconnaissent d'ailleurs généralement que le samedi matin était un moment privilégié qui permettait notamment de rencontrer les parents indisponibles en semaine. Il est probable que rétablir le samedi ne les ferait pas sauter d'enthousiasme mais la mobilisation contre serait probablement moins massive car beaucoup reconnaîtraient que ce n'est pas une mauvaise chose d'un point de vue pédagogique. Reste à savoir pourquoi on se focalise ainsi sur le mercredi et pourquoi un ministre de l'éducation qui semblait assez bien comprendre le milieu enseignant cherche à faire passer en force et d'en haut ce qui aurait probablement pu se faire harmonieusement en prenant le temps de partir d'en bas?... Peut-être pourra-t-on réformer l'école le jour où on se décidera à faire confiance à ses principaux acteurs : enseignants, élèves et parents d'élèves.
On parle beaucoup de concertation, notamment au gouvernement. Qu'entend-on par là ? Des rencontres entre secrétariats nationaux des syndicats et équipes ministérielles, c'est bien. Mais dans les établissements, les structures de la concertation existent : conseil d'école, conseil d'administration dans le second degré. Des endroits où les enseignants, parmi d'autres, ont une voix légitime de droit puisqu'ils y sont élus par leurs pairs (au moins dans le second cas), élus parmi d'autres élus : des parents, des élèves, etc. La démocratie en direct si vous voulez. Or ces instances sont de plus en plus contournées : la réforme des rythmes scolaires se met en place sans que l'avis des conseils d'école ne soit obligatoire, dans le secondaire, une nouvelle instance, le conseil pédagogique, se voit attribuer de plus en plus de prérogatives à la place du conseil d'administration, or les seuls qui y siègent de droit sont le chef d'établissement, son adjoint et l'intendant, les profs y siègent souvent, mais nommés par l'encadrement (quant aux parents et aux élèves, ils n'ont plus voix au chapitre). Du reste, les décisions ne s'y prennent pas par le vote : factuellement, il n'a de fonction que consultative. Au niveau local, la concertation est peu à peu remplacée par le fait du prince.
Bref, on ne peut pas faire l'école qu'avec les profs, c'est sûr, tout le monde a son mot à dire, mais on peut essayer de la faire un petit peu avec eux quand même, non ? (Pour mémoire, quand François Hollande a présenté à la Sorbonne son grand projet pour l'éducation, parmi les 700 invités, il n'y avait pas un prof en exercice complet, pas un).
Ce qui fâche la plupart des enseignants c'est surtout que cette loi cosmétique, et hypocrite et tous les mensonges par omission qui semblent cacher la volonté de ne surtout par agir sur tout le reste :
- les effectifs très chargées
- les moyens pour l'école
- le traitement inégalitaire entre les communes riches et les communes pauvres (moyens financiers et humains)
- Le rythme réel des enfants avec des journées de 10 à 12 heures en grande collectivité dès 3 ans, même malades, ou en souffrance.
- des conditions indécentes d'exercice pour certains , pas d'AVS dans les classes avec des handicaps très lourds.
- des demandes inadaptées à la réalité ou des injonctions de la hiérarchie toujours aussi autoritaire.
- les inquiétudes quant à ce fameux temps de 45 mn qui risque de devenir un temps de récréation
- les normes d'encadrement des acteurs du périscolaire qui risquent de changer et dénaturer leurs missions.
- les Médecins scolaires inexistants, les Rased ratissés, les psy scolaires débordés...
- la dureté de notre société et la vie imposée aux parents qui n'est pas tendre avec les élèves qui ne sont partout ailleurs jamais "prioritaires" : travail du samedi et du dimanche, transport, logement, salaires..
La liste n'est pas exhaustive !
Les enseignants comme sœur Anne, n'ont rien vu venir depuis la rentrée. Les conditions d'exercice sont parfois devenues intolérables.
Mais on veut nous faire croire que le retour à la semaine à 4 jours 1/2 réglerait tout ?
Il faut certainement agir sur les rythmes scolaires nous en sommes tous persuadés mais il faut parallèlement réfléchir à une organisation respectueuse de chacun des acteurs.
Une nouvelle fois on veut passer en force une énième réforme qui comme les autres sera balayée par un prochain gouvernement.
Ainsi va l'Education nationale.