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sainte ingrid

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La remontée de ce fil suite au vite-dit sur les statuettes de la vierge Marie rénovées par Soasig Chamaillard http://soasig.ultra-book.com/book , et Compunet qui rappelle le "touche-moi pas tu me salis", ça me fait penser à Prévert:

Je vous salis, ma rue
Je vous salis ma rue
et je m'en excuse
un homme-sandwich m'a donné un prospectus
de l'Armée du Salut
je l'ai jeté


Les rois de la contrepèterie du forum apprécieront.
trop bien !!!
je n'avais pas eu l'occasion de lire cette chronique sur cette icône "anti-touche-moi-pas", bravo !!

bon OK pour les Sainte-Ingrid, Sainte-Anne ou autre Marie-Madeleine m'sieur Korkos, mais avouez que le plus joli Noli me tangere de ce troisième millénaire est quand même celui du salon de l'Agriculture non ?
"Ah non touche-moi pas tu m'salis "

auquel notre guide suprême à nous, chanoine du Latran a répondu : "casse-toi alors pov'con"
Je suis étonné de voir D.S. se laisser apparemment gagner par les prédications (non, le a n’est pas de trop !) d’une personnalité qui n’a pas gardé l’esprit de nuance de papa et grand papa. Il a certes la combativité de ces deux non-conformistes, a construit une œuvre, une célébrité sur quelques anticipations validées par l’histoire et on ne peut que le suivre dans sa dénonciation de certains délires politiciens.
Mais les conformismes se font la courte échelle, notre époque en est friande, elle sort volontiers de l’un pour entrer avec délices dans le suivant, ça repose l’esprit !.Prenons garde à ne pas suivre E.T. dans ses emballements, nous ouvrir à un autre conformisme, nous laisser fasciner par ses certitudes, son back ground intellectuel. La fascination de ce qui est excessif. Les thèses fortes, réductionnistes sont bonnes pour les meetings, là où il faut forcer la voix, lâcher les affects, pas pour des lieux censés aider à bien penser.
Mode de pensée trop mécaniste : il y aurait une fatalité « matérialistico-dialectique » une « génétique » propre à chaque pays le vouant à répliquer indéfiniment les modèles anciens, interdisant les évolutions, d’autres modélisations, l’universalisation progressive de bons modèles ?
E.T. commet plusieurs erreurs qu’un retour sur l’histoire concrète, vécue fait apparaître. Qui est né dans les années 30, a voyagé, traversé des guerres, les mutations inouïes (techniques, sociales, sociétales) a l’occasion de constater à quel point les invariants, auxquels certains courants de pensée prétendent les tribus anciennes ou modernes assujetties, sont friables, labiles. Les situations nouvelles les font bouger !... les relèguent souvent au folklore !
Le climat psycho-social de l’Allemagne actuelle n’a rien à voir avec celui des années 50. Elle conserve certaines spécificités mais quelle évolution !... qui s’est préparée alors. Exemple parmi d’autres le Bade-Wurttemberg, pays pauvre et voué essentiellement à l’agriculture et au tourisme, a vu naître à partir de TPE -quelques artisans formés sur le tas- une pépinière de firmes qui sont maintenant des multinationales leaders d’un domaine. Et ce malgré une cascade de réévaluations du mark, qui selon un raisonnement à la Todd auraient conduit à déclarer le mark foutu, auraient sorti l’Allemagne du marché mondial ! Le Bade-Wurtemberg est ainsi devenu un des länder les plus prospères... et le premier land à être dirigé par un écolo !
Est-ce une aliénation, ou un défi impossible à tenir, si la France s’inspire de ces modèles, du système d’enseignement par alternance qui depuis plus d’un quart de siècle facilite la qualification, l’entrée dans la vie active des jeunes allemands ?... s’inspire d’un système électoral (perfectible mais représentatif de la population), du système fiscal, du système de transmission des entreprises... ? On pourrait allonger la liste...
En n’oubliant pas un point capital : les Allemands ne vivent pas comme nous dans un psychodrame électoral permanent, fournissant certes matière au journalisme en mal de copie, aux controverses stériles: A peine élu le nouveau président, on commence à supputer les chances des uns et des autres pour le mandat suivant,... Notre intelligentsia ( ?) est très consommatrice d’événements médiatiques, les Allemands eux sont moins attentifs à l’actualité glissante celle qui connaît peu de points fixes, d’information hiérarchisée, celle où un buzz chasse l’autre ! Théophraste Renaudot en aurait le tournis !
Mais n’en déplaise à E.Todd, la France n’est pas clouée dans ses baskets. Avec ses handicaps, ses travers, elle aussi a bien changé. Et si parfois comme le personnage récurrent de Belles de Nuit je ne peux m’empêcher de dire: «Quelle époque !», la France est en passe de vaincre certains mauvais démons, de construire avec patience une efficacité à l’allemande, une dynamique d’entreprises créatives, innovantes. Pour que ça s’inscrive solidement, durablement dans le paysage, il ne faut pas donner dans la prédication soixante-huitarde, défaitiste. Mettons en lumière la pertinence d’une dimension mise en exergue par le grand-père d’E.Todd : la dimension temporelle, la temporalité. La bonne politique, la politique des choses est de leur laisser le temps, consacrer les moyens qu’il faut à leur logique constructive. Ça ne se fait pas d’un trait de plume ou en claquant des doigts.
Prêcher la fin de l’euro est une absurdité millénariste ! ... Mais je ne sais pas qui a annoncé que la fin du monde c’est pour 2012?... Alors....
C'est l'histoire d'un gars qui prépare tout bien son grand message, mais qui se trompe de forum.
Amusant.

Son opinion sur l'absence d'hystérie électorale en Allemagne est contredit par le triomphe des verts dans le Bade-Wurtemberg dimanche dernier.
AVISSE À LA POPULATION

Mes neurones ayant décidé d'aller bronzer à la plage, je me vois contraint de les suivre.
Alors que je n'ai même pas de bouée-canard.
Prochaine chronique le 9 août.
Humour (le saviez-vous?) : http://www.lepost.fr/article/2008/07/08/1221117_1883-la-premiere-tele-d-ingrid-betancourt-deguisee-en-nonne.html
Voici ma théorie pour expliquer le " Toucher d'Ingrid ".
(En bleu : liens vers des images.)

Dans Les Rois thaumaturges, l' historien Marc Bloch se penche sur le Toucher aux écrouelles, rite royal pratiqué du Bas Moyen âge à la fin de l'époque Moderne, en France et en Angleterre.
Au cours de ce rite, alimenté par une ferveur populaire qui décline à mesure que l'on s'approche de l'époque contemporaine, le roi touche les malades atteints des "écrouelles" : une affection tuberculeuse provoquant des fistules purulents sur les ganglions lymphatiques du cou qui donnent à la maladie son nom d'usage.
Ce que le Roi touche, Dieu guérit.
Le terme de Roi Thaumaturges, choisi par Marc Bloch, révèle le caractère surnaturel de ce rite à travers son étymologie même : "thaumaturge", en Grec signifie « celui qui fait des tours d'adresse » et devient, avec la naissance du Christianisme, « celui qui accomplit des miracles ».
Les rois de France et d'Angleterre, rois sacrés, furent les seuls souverains européens à pratiquer ce rite; le terme " rite " compris comme un ensemble d'actions symboliques inscrites dans le temps par la tradition et associées à des fins religieuses, politiques, anthropologiques.
Selon Marc Bloch, la tradition est inaugurée par Robert le Pieux, fils d'Hugues Capet, deuxième roi franc de la dynastie des Capétiens initiée par son père, et qui règne de 996 à 1031; il est donc le souverain de l' An Mil dans un Royaume de France qui reconstruit progressivement son domaine et son unité politique à partir d'un territoire éclaté en seigneuries.
La conquête de la souveraineté par les rois de France offre donc le terreau politique indissociable à la naissance du rite.
Toujours en France, à partir du XVIe siècle, le Toucher aux écrouelles se déroule pendant les grandes fêtes religieuses et attire jusqu'à deux mille malades, dont certains viennent d'au-delà les frontières.
Après avoir communié, le roi touche chaque malade -- bien sûr, seule une infime partie d'élus parmi les déplacés, se présente à lui.
Le souverain touche les plaies en y traçant un signe de croix orchestré par la formule rituelle : " Le roi te touche, Dieu te guérit."

Cette croyance collective des pouvoirs royaux de guérison s'enracine dans la représentation que le peuple se fait alors de son roi du Bas Moyen Age jusqu'à la fin de l'époque Moderne: le représentant élu de Dieu sur terre.
La cérémonie du Sacre d'un monarque oint par le Saint-Chrême, huile contenue dans la Sainte-Ampoule et qui remonterait aux Rois sacrés de l'Ancien Testament, tout comme l'apparition des Fleurs de Lys , ou encore l' Oriflamme, ce tissu de couleur rouge orangé en forme de flamme et enfin le " Toucher aux écrouelles " forment toute une panoplie d'attributs et de rites, instrumentalisés par la Royauté et les théoriciens de la Monarchie absolue de droit divin pour renforcer la souveraineté du roi en lui conférant une dimension quasi divine dans l'imaginaire populaire.
En 1824, lorsque Charles X tente de s'appuyer sur ce rite afin d'asseoir la légitimité de la Restauration monarchique après " la Révolution, la République et l'Empire ", les dupes ne se bousculent plus pour être "touchés". La déchristianisation sous la Révolution, mais surtout le recul de la foi amorcé depuis le milieu du XVIII e siècle ont Raison de cette Superstition.
Depuis, la France s'est proclamée "République laïque", à la lettre du Préambule de la Constitution de 1958 qui couronne près de deux siècles de Sécularisation, de séparation entre les Eglises et l'Etat, entre la sphère temporelle et la sphère spirituelle.
C'est du moins ce que prétendent les livres d' Histoire du Droit.
Lors de la Visitation d'Ingrid à J. Chirac, celui-ci a déclaré : " Vous avez profondément touché le coeur des Français et c'est difficile de faire l'unanimité des Français. "; les Français ne sont pas dupes, donc ! (sic)
Mais le sont-ils moins que leurs ancêtres au temps du Toucher aux écrouelles ?
Pour le dire plus crûment : qui touche qui dans notre belle "République laïque" ?, qui se fait toucher et en l'espoir de la guérison de quelle maladie ?
La toute dernière résurrection d'Ingrid Bétancourt nous offre quelques pistes de réponses.




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Acte 1 Le Sacre
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Ingrid Bétancourt libérée, le soir même, elle fut sacrée lors de la Grande Messe du Vingt Heures.
Au cours de cette glorieuse cérémonie, le pape médiatique, Monseigneur Patrick Poivre d' Arvor, psalmodia quelques passages des fameuses lettres reliquaires d'une martyre à sa Mère, Saintes-Ecritures incluses dans le Livre Un de la Passion selon Pathos.
D'autres exégèses contestent encore que Monseigneur PPDA ait opéré le Sacre; pour les partisans de cette école historiographique, tout daterait de cette scène précise, la montrant agenouillée sur le tarmac de l'aéroport militaire de Bogota pour remercier la Vierge; par hasard, un appareil photo traînait sur cette piste d'atterrissage... et immortalisa le Sacre d' Ingrid. J'adhère à cette dernière exégèse.


Le sacre d'Ingrid



Miniature représentant le Sacre d'un roi de France au XIIe siècle (non identifié)


Mais le sacre, fût-il orchestré devant des centaines d'ouailles " touchés par la Grâce d'Ingrid ", ne suffit pas à accomplir des miracles.
Pour convertir les derniers incrédules, il faut se parer de certains attributs, insignes matériels comme autant de preuves ostensibles de la Sacralisation.
Ingrid, elle, abandonne la couronne, l'oriflamme des Rois thaumaturges sans doute jugées trop encombrantes et préfère arborer le chapelet qui, l'a-t-on appris, ne l'avait jamais quitté durant sa captivité.



Ingrid Betancourt lors d'une interview (Reuters).



Miniature représentant les attributs du roi de France, XIIe siècle (non identifié)


Mais quels malades s'agitent tout autour de Sainte-Ingrid depuis sa libération ?

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Acte II Qui veut se faire toucher par Ingrid ?[/large]


Il semble bien qu'Ingrid ait renouvelé, tout en le modernisant, le rite du Toucher aux écrouelles.
Indices pour appuyer cette affirmation : la profusion d'images la montrant toucher une nouvelles catégorie de malades en quête de guérison, les Politiques.



Ingrid, touchant M. Uribe, Président de la République de Colombie



Ingrid touchant J. Chirac, ancien Président de la République et se faisant toucher par lui



Ingrid touchant le Président Sarkozy et se faisant, allègrement, toucher par lui


Ingrid Betancourt et Nicolas Sarkozy à l'aéroport de Villacoublay le 4 juillet 2008.




Mais de quel mal ces Présidents souffriraient-ils pour chercher avec autant de ferveur, " le Toucher d'Ingrid " ?

[large]Acte III
"Ingrid te touche, la caméra guérit ton image."[/large]


Quelle pathologie, quelle affection, unissent ces trois Présidents entre eux ?
Diagnostic : le politique malade de son image.
Il semble néanmoins, que pour le Président Sarkozy, rongé par les sondages et ayant tellement démythifié la Fonction présidentielle qu'il l'a réduite à plus rien de Sacré, cette terrifiante maladie se présente chez lui à un stade très avancé.
D'où l'enjeu thérapeutique du Toucher d'Ingrid : soigner une image malade.

On peut en outre noter que depuis la libération de la Franco-Colombienne, le Président Uribe, à l'approche des élections, a explosé dans les sondages.
Malheureusement, en France, le miracle, tant espéré, n'a pas eu lieu.
Un récent sondage montre encore la défiance que nourrit une très large majorité de Français à l'égard de leur Président.
Est-ce un signe rassurant de regard critique pour ces téléspectateurs assis devant des images savamment orchestrées ? Rien n'est moins sûr.
Attendons le prochain Acte IV, celui au cours duquel, des centaines d'âmes égarées, accourant " d'au-delà les frontières ", viendront espérer le Toucher d'Ingrid, en place du Trocadero, le 20 juillet prochain, devant le Sacre renouvelé des caméras.
Et puis, viendra le Toucher d'Ingrid au Vatican...



Pierre Firens, Henri de Navarre sacré Henri IV, touchant les écrouelles, gravure sur bois, 1609
Je repense au propos d'Émile Zola, après avoir fait enfin la connaissance d'Alfred Dreyfus, et découvert avec surprise qu'il aurait sans doute été dans le camp des anti-dreyfusards s'il n'avait été lui-même le principal concerné par l'affaire qui porte son nom : "Ce n'est pas de chance d'avoir sur les bras un innocent pareil !".
A Timisoara, ce n'étaient pas des victimes de massacres mais des cadavres extraits de la morge ; dans la jungle colombienne, ce n'était pas une chaine mais un chapelet.
Nauséabond...
...à noter également, la coiffure d'ingrid B à la sortie d'avion sur le tarmac, où elle va se mettre à prier: une auréole (encore!) de nattes tout autour du visage... Etonnant, non?
Cadeau Bonus : Après avoir fusionné leurs images , pourquoi ne pas fusionner leurs noms : Arbracam à ma Lincoln , ou sans fusion en utlisant toutes les lettres de leur nom et prénom :
La barack à Marilin obamo à BHL.

Pour Sainte Ingrid , je dois dire que la photo où elle est avec Uribe se suffit à elle même : c'est une sainte auréolée qu'on a voulu nous montrer. Tout comme la photo reconstituée dans l'affaire Brian Walski que vous montrez dans votre brillantissime article précédent http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=968 , me fait penser à un personnage évangélisant les foules ignares au sommet du Mont Sinaï. Mais la mystique n'étant vraiment pas ma tasse de thé , j'ai trouvé un peu long votre article . Mais ça n'engage que moi, et j'apprécie énormément votre présence à @si.
Amicalement.
Mais pourquoi chercher midi à 14 heures ?
Ici, l'histoire véritable d'Ingrid en none, lors d'une compétition de natation dans une piscine d'eau bénite au Vatican:

ici

Merci Bernard.
Cette correspondance avec saint Lazare ne convient ni à nos yeux ni à nos narines.

Je trouve au contraire, que ça corresponds tout à fait, même si c'est plus global que par rapport à une image d'Ingrid précise.
On y a tout les ingrédients (la deuxième image )est encore mieux):
-Ingrid qu'on disait sur le seuil de la mort revenant parmi les vivants
-Elle est montrer à la foule par son sauveur (le christ), ou par les média (le moine sur la deuxième image)
-On a sa mère en pleure à genou (sur le tarmac de l'aéroport)
-Et il y a la foule. Celle qui se réjouie du «miracle», et celle mécontente qui se bouche le nez devant cette médiatisation de sa «résurrection» («osef d'ingrid, elle pue»), mais tous, les content et les pas content, venue voir, et qui s'agglutine derrière la télé / porte.


Évangile selon saint Jean, chapitre 20
«Marie-Madeleine se rend au tombeau du Christ, y voit un homme qu'elle prend pour un jardinier sauf qu'en vérité c'est le Christ ressuscité.
Elle veut le toucher, mais Jésus lui dit :
-Ne me touche pas
-ben alors casse toi
-tu me salis
-casse toi pauvre con»
Quel misogyne ce Jésus!
Merci pour cet article très amusant, Alain.
Sans vous j'aurais loupé l'auréole colombienne et n'aurais pas vu la lumière divine qui se cache derrière cette scène.

Amen.

ahah ouf j'ai pu modifier
Merci Alain de nous régaler de vos références iconographiques au sein de vos rubriques...
Pour la plupart le renvoi de votre regard à d'autres images touche juste...
Ici, j'avoue ma perplexité et l'ensemble de la démarche m'a paru plutôt laborieux, me donnant un sentiment que vous deviez à tout prix trouver dans l'iconographie religieuse les résonances (simlitudes plus ou moins revisitées) avec cette "délicieuse" photo d' IB auréolée de l'écusson non directement reconnaissable de la Colombie, et "touchée" par Uribe dont elle était une adversaire politique avérée...
Un autre décodage de cette photo aurait pu permettre de mieux souligner l'ironie et l'ambiguité de la situation, et les actualités photographiques ou graphiques plus modernes auxquelles vous savez vous référer, auraient peut-être pu nous édifier plutôt de façon analogue sur le symbolisme de l'image par la présence involontaire mais significative d'un autre symbole que l'auréole...
J'espère que mon laïus sera clair... quelle que soit votre décision de nous fournir ou non une autre lecture.
Merci encore pour l'ensemble de votre travail que je suis avec beaucoup d'intérêt.
La limite de votre exercice / travail, Sieur Korkos, à notre grand regret est l'obligation d'illustrer votre propos
par des images exclusivement figuratives.

Notre culture occidentale est, comme disait ma prof de peinture (spécheule dédicaiïsse), visuelle,
liée à la représentation du visible. Différemment de l'art africain, par exemple, dans lequel "l'idée" prime.
D'où le merveilleux effort de l'occidental tendu vers la représentation, même imaginaire, du vrai visible,
du "Si je ne vois dans ses mains la marque des clous, et si je ne mets mon doigt dans la marque des clous,
et si je ne mets ma main dans son côté, je ne croirai point." (Saint Thomas).
Nous faisons confiance à notre vue.

Pourtant, René Descartes, my love, nous avait déjà prévenus : nos sens ne sont qu'illusion. Seule preuve de mon existence, ma pensée.
Heureusement, nos artistes occidentaux, ont laché le figuratif au dix-neuvième siècle. (perso, je place le passage du
figuratif à l'abstrait en occident vers Turner (another love) mais peut-être me trompe-je…).
Aujourd'hui, nous continuons à juger du réel comme si la vérité n'était que visible, comme si un Picasso
n'avait pas existé, lui qui s'est inspiré de l'art africain, lui qui nous a transformé le réel visible en réel symbolique.
On peut me dire que l'histoire de l'art occidental est très symbolique au-delà de son obstination figurative.
C'est vrai.

Mais, encore aujourd'hui, 12 juillet 2008, si Alain Korkos nous sort une image abstraite, symbolique,
nous ne comprendrons pas. Nous ne "verrons" pas.
C'est un peu grave, quand même ?
Nous continuons donc à nous sentir tout leurré lorsqu'un retoucheur vient faire de l'amélioration du "vu".
Un missile de plus en Iran ? Non ! Nous tenons à notre foi de voyeur.

Que s'est-il passé ? Une croyance aveugle (hé, hé !) en la photographie ? Mais la peinture occidentale elle-même
est déjà morte, pfff !!! (ça, c'est mon avis, ça n'engage que moi…).
Et puis, on a beau prouver par A+B que le Photoshop, il est plus fort que toi. Bah, non.

Donc, pas de Madrasa Al Attarin, pas de Cy Twombly, pas de mosaïques persanes chez Z'Alain ?
Non ! Je n'en doute pas, le Korkos, il est futé ! Il va bien nous sortir une chronique de derrière les fagots avec de l'abstrait.

En attendant, notre pulsion scopique nous masque peut-être bien trop de choses…
Merci pour cette charmante chronique, toujours aussi agréable. Quel talent! Toutefois je trouve que poisson a soulevé une question intéressante: plutôt que le noli me tangere adressé par le Christ à Marie de Magdala, ne peut-on pas plutôt voir dans l'image d'Uribe touchant Sainte Ingrid [s]revenue d'entre les morts[/s] sauvée de la jungle celle de Saint Thomas incrédule qui a besoin de toucher le Christ pour se rendre compte de la résurrection de la chair. Genre ça, par exemple. Ou ça. Ou ça... Tandis que Marie-Madeleine n'a pas besoin de toucher le Christ, car sa foi lui permettra de le reconnaître, Saint Thomas a besoin de toucher pour reconnaître que son Sauveur est bel et bien ressuscité... Il ne croit que ce qu'il voit...

Sinon, j'aime beaucoup l'idée du rapprochement fait entre le "touche moi pas" adressé par un visiteur du Salon de l'agriculture à notre Président Absolu et le noli me tangere christique. Ainsi donc, dans la séquence qui eut tant de succès sur le net, l'électeur lambda est le Christ de la démocratie, et le pécheur qui n'a pas encore reconnu la sainteté dudit électeur, cest notre président. Vu sous cet angle, c'est assez réjouissant...
La photo sur le tarmac : prière les mains jointes.... sur un petite bouteille d'eau! Et le deuxième rang est dissipé et inattentif comme sur une photo de classe. Au fond les petites auréoles sont pr^tes, accrochées, bien rangées. Une photo non retouchée nous donne une liberté de regard. Merci au pélerin de nous laisser l'esprit libre en ne recadrant pas la photo. Ça en devient remarquable quand on voit l'article de Gilles Klein, ou d'autres images de Ingrid Bétancourt sur les couvertures.
Quelle chouette billet, Alain ! Me voilà transportée par la voie céleste au temps béni de la Boîte à Images ! Merci de ce miracle, Ingrid.
Bon je résume, Jésus c'est Ingrid, et Élisabeth c'est Uribe. Inversion des sexes.
Normalement Uribe ne doit pas toucher à Ingrid parce qu'elle n'est pas encore montée au ciel.
Il la touche, c'est inversé.
Est-ce parce qu'elle n'est pas encore descendue en enfer? Jusqu'où va cette inversion? Qu'est-ce qui attend Ingrid Bétancourt?
Et Saint Thomas il est où? Celui qui fourre sa main dans les tripes de Jésus pour être sûr que c'est lui? C'est Pujadas, c'est Larry King? Il est encore à venir? (Elkabach, tu peux toujours courir, t'aura pas de rôle dans l'histoire...)
Bravo, bien aimé la référence aux "plaies de la crucifixion".
Ingrid Betancourt
La libération d’Ingrid Betancourt est un événement doublement heureux : l’ex otage est plus que sympathique et elle a été délivrée sans l’intervention de ce personnage sulfureux Hugo Chavez.
Les politiciens de tout bord, notamment français et belges, récupèrent l’événement à tour de bras en se poussant du col, popularité oblige. Que ne feraient-ils pour se montrer ?
La France a mis les petits plats dans les grands, jet privé squatté par des politiciens (il y a cependant de bons vols Paris Bogota) etc. mais on ne peut que se réjouir du confort bien mérité par Mme Betancourt.
A peu près au moment où cette bonne nouvelle était annoncée on signalait qu’un français incarcéré depuis 18 ans pour un crime qu’il n’avait pas commis allait être libéré. Peu ou pas de politiciens autour de ce malheureux et je doute que l’Etat lui envoie un taxi à la porte de la prison.
Suivant que vous aurez ou non une image favorable au monde politique vous serez assisté ou oublié. Est-ce cela la Liberté, Egalité, Fraternité symbole de la France ?
Terrible ton article Alain !

Voilà comment j'aime apprendre les choses, avec dérision. Et cette semaine tu étais particulièrement inspiré :p
Encore, Encore, Encore .........
Et puis j'adore quand tu donnes des définitions. Je m'aperçois qu'il est facile de faire l'amalgame entre les termes

Bon, je retourne sur Photoboutique pour la recette
Excellent ! Et en plus on rit !

Petit commentaire : il me semble que la famille Bétancourt, par la douceur et la foi qui se dégage de leurs personnes,
donne automatiquement des images pieuses. (Pouah ! Je sais pas si je suis claire…)
Un exemple : j'ai vu hier dans Paris Match une photo d'Ingrid et sa mère après la prière au tarmac.
Et bien, ça me fait penser à vos exemples de la Visitation. (Peinture d'Ubaldo Gandolfi, 1767).
La mère se relève, Ingrid est debout.
Si quelqu'un a le Paris Match…

Je n'ai pas l'image, c'est ma coiffeuse qui m'a fourgué le Marie Patch entre les mains
pendant que j'étais son otage. Je vous le jure ! Il s'agit du dernier numéro, parce que la coiffeuse,
et ben, elle m'a dit "c'est le dernier numéro" pendant qu'elle me le faisait avaler…

Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

Fabuleux!!!

Que de liens... avec les billets passés, avec les différents thèmes... 3 Korkos cette semaine pour le prix d'un... et le pas à pas Photoshop en cadeau bonus!

Il n'y a bien que sur Arrêt sur image où il se passe quelque chose pendant l'été... autre qu'un best of de l'année écoulée.

BRAVO!

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