Je me demande si ce n'est effectivement pas cela.
Pour certains se pose aussi sans doute le problème du milieu trop proche : ils (ou leurs patrons ou leurs annonceurs) fréquentent les mêmes quartiers, les mêmes restaurants, les mêmes personnes que certains des mis en cause dans ces affaires.
Certains doivent fermement croire que les lecteurs préfèrent qu'on leur parle du local et des faits divers, parce que le lecteur est comme ça, et qu'il faut plaire au lecteur. D'autres doivent certes penser que le lecteur est comme ça parce qu'on l'a habitué, mais que ce ne sont pas eux qui vont le déshabituer.
Certains enfin (Valeurs Actuelles surtout, Figaro, Le Point, L'Express) ont un respect du dominant, du pouvoir économique, et politique s'il n'est pas de gauche, qui doit les pétrifier à l'idée de rentrer dans des affaires potentiellement séditieuses.
C'est quand même assez savoureux de voir le gars de Slate qui dit "on n'a personne qui suit Karachi" alors qu'ils ont des gens qui suivent "l'affaire DSK", les trépidantes aventures de Borloo, etc.

Mais depuis des années qu'ils nous parlent de la "crise de la presse" ou de la "défiance envers les médias" - et que, cela prenant une part importante de leur réflexion et de leur temps de recherche ou d'écriture, il y a un effet pervers - alors que l'on réduit toujours plus l'investigation, qu'on ferme sa gueule devant les pouvoirs, qu'on ne soutient pas les collègues (Joffrin humilié par Sarkozy alors qu'il disait un truc pour une fois vraiment intelligent, Mediapart qualifié de fasciste, ASI coulé, CSOJ coulé, toute la télé publique sous contrôle, France Inter qui a connu aussi ses heurts mais a réussi à bien éviter la main-mise...), qu'on publie des conneries anti-islam, anti-immigrés, anti-pauvres ... c'est à se demander si les grandes rédactions, les journalistes "qui comptent", ne se foutent pas clairement de la gueule du monde.

Je suis aussi très étonné de voir que le Canard ne reprend pas pour le moment, peut-être parce qu'ils auraient aimé avoir ce scoop ? C'est clairement leur rayon : défense, corruption, grands personnages de l’État... La Une du 27 juillet est tout de même très décevante !

Que vous avez raison !

A moins qu'au prochaine élection un homme intègre soit élu. ce que beaucoup d'entre nous espère !

Le seul fait qu'un être humain intègre soit élu ne suffirait pas à changer le système qui permet que, l'écrasante majorité du temps, des gens dont les intérêts ne sont pas ceux du peuples soient élus — et ne peuvent être stoppés une fois élus. Ça ne changerait rien non plus au fait que c'est à lui que reviendrait le pouvoir et pas au peuple et qu'ainsi le risque demeurait qu'il abuse de son pouvoir. Pour qu'une personne intègre élue permette la fin des abus de pouvoirs, il faudrait que, une fois élue, elle rende immédiatement le pouvoir au peuple en permettant à celui-ci de définir les règles qui feront que le peuple n'abandonnera plus son pouvoir de décision aux élus. Seulement, cette personne intègre gouvernera avec une assemblée nationale constituée d'élus, donc de gens qui veulent le pouvoir. Permettront-ils que leur pouvoir leur soit confisqué au profit du peuple ? Sans, sinon la révolution, au moins un rapport de force favorable au peuple, de tels changements sont peu probables.

Une des raisons est peut-être que personne ne croit plus à rien. L'enquête de MDP sur l'affaire Bettencourt ne mène à rien - Éric Woerth n'est pas inquiété. Idem pour l'affaire Tapi - Christine Lagarde est patronne du FMI. Idem avec l'affaire Pastor - Aucune réprimande de la part de Larcher.

Alors dénoncer les malversations de nos hommes publiques ne sert plus à rien. L'arme de l'information est devenu inutile. On va droit vers une révolution.

A moins qu'au prochaine élection un homme intègre soit élu. ce que beaucoup d'entre nous espère !


Je ne suis pas d'accord avec vous, au contraire l'affaire Woerth-Bettencourt a déjà porté quelques fruits, elle a abouti à l'exclusion d'une personne qui était présentée au mois d'avril 2010 comme étant un premier-ministrable en puissance des cercles du gouvernement.

Reste que derrière les instructions judiciaires sont toujours en cours que ça soit pour la vente de l'hippodrome de Compiègne (où ça sent quand même le roussi pour notre ami Eric) et l'ensemble de l'affaire Bettencourt qui elle a redémarré depuis le début suite au dépaysement.

Il est vrai que ces instructions étant faites de manière assez confidentielles, seules l'audition de tête d'affiche ou des perquisitions voyantes vont faire l'objet de dépêches AFP ou de brèves dans lésmédias, mais je garde une certaine confiance dans la probité des magistrats et des membres de forces de l'ordre chargés des investigations dans ces deux dossiers.

La seule chose dont on doit se lamenter sur l'affaire Woerth-Bettencourt à mon sens concerne la capacité d'entrave dont dispose le pouvoir exécutif dans le déroulement des enquêtes préliminaires avant que ne soient saisis les juges d’instruction, ce qui contribue à donner une justice avec son propre temps (très long) l'apparence d'un laisser-faire comparé au temps médiatique lui très court ( pour ne pas dire instantané)