SimCity : le jeu que les sites spécialisés ont aimé (ou presque)
Vous cherchez quelque chose de "charmant", "futé", "profond", "moderne", "passionnant", "royal" ? Vous voulez que le "rêve devienne réalité" ? Ne cherchez pas le bachelor mais jouez plutôt à SimCity ! Sorti le 4 mars, ce jeu vidéo a eu les honneurs des sites spécialisés comme Jeuxvideo.com, Jeuxvideo.fr ou encore Gameblog.fr. Du moins le croit-on quand on lit les citations reprises par l'éditeur de jeu. Car sur ces mêmes sites spécialisés, les tests sont beaucoup plus nuancés, voire carrément négatifs comme l'a constaté un joueur sur twitter. Alors comment expliquer un tel décalage ? Joint par @si, l'un des responsables de ces sites s'explique et reconnaît le risque de perte de crédibilité avec de telles reprises de citations.
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Derniers commentaires
Je suis d'accord. Effectivement, un jeu génial gâché par des dysfonctionnements et des aberrations d'autant plus navrantes qu'elles sont aléatoires. Bref des bugs.
Ce jeu donnerait presque envie de jouer à Duke Nukken ou à Tomb Raider (pegi 18)
ICI
Bon c'est moins drôle que du Usul mais il fallait que ce soit dit.
http://cafaitgenre.org/2013/03/16/sexisme-chez-les-geeks-pourquoi-notre-communaute-est-malade-et-comment-y-remedier/
- un jeu de conduite automobile sur circuits, téléchargeable gratuitement
- des temporisations énormes (10 minutes à 2 h pour des révisions mécaniques)
- des accélérations de temps moyennant finance... jusqu'à 90€...
- des graphismes époustouflants, mais une IA de poule (les adversaires se suivent les uns les autres à 99%, la seule différence étant leurs vitesses respectives)
- un paradoxe temporel dans le fait de jouer contre des adversaires réels ayant joué 1h auparavant ou la veille : le comportement de sa voiture ou de celle des adversaires en question ne PEUT PAS être raccord !
Bref, je ne l'achèterais pas alors que j'en espérais beaucoup, et les marketeux n'y pourront rien.
Tout est là, ne cherchez plus.
Intéressons-nous donc au gameplay, où devrais-je dire exécutons-le de suite. Car en effet, les premières limites apparaissent en gros après 1H de jeu, et au fur et à mesure que l'on progresse dans la partie, ces limites se font de plus en plus sentir jusqu'à rendre le jeu pratiquement injouable.
Allons-y pour l'inventaire à la préver
* La taille des villes est ridiculement petite ( 2 miles * 2 miles, pas plus quelque soit la ville)
* une seule voie d'accès à votre ville, quelque soit la quantité de population et la taille.
* pas (ou plutôt, plus) de métro.... Il y était dans la version de 15 ans en arrière
* le pathfinding (trouver son chemin) possède l'intelligence d'une poule. C'est le chemin le plus court à l'exclusion de tout autre. C'est une solide garantie d'embouteillages surréalistes.
* Aucune gestion des priorités de circulation. Les véhicules de pompiers se rendant sur un lieu d'incendie ... bloqué par le camion des éboueurs en train de faire la tournée des poubelles. Ou alors restent carrément bloqués dans leur garage.
* La police lorsqu'elle se rends sur une scène de crime s'arrête aux feux rouges. Heureusement que les malfrats le font aussi.
* Lorsque vous avez le feu, tous les pompiers y vont. Embouteillages garantis
* Plus de sauvegarde locale ce qui veut dire que toute action est définitive. Qui ne s'est jamais amusé à ruiner et détruire totalement la ville qu'il s'était patiemment construite ? là c'est plus possible si on veut transformer sa ville en marais nucléaire, on restera avec aussi longtemps que à fukushima.
* Jeu en solo ultra limité, et avec une très lourde insistance pour aller au multiplayer. mais bon sang, "je veux jouer en solo parce que vas ch... j'en ai envie. j'ai payé, le client roi ça te dit quelque chose ?"
* en dehors de sa ville ... on ne peut rien faire. En particulier les connections avec les autres villes, aucun contrôle dessus.
* intrusion de facebook et twitter dans le gameplay. Arrêtez de nous faire ch... avec ces soi-disant médias sociaux !
* trop facile
etc etc, la liste pourrait être très longue. Au final, on a quand même l'impression que le jeu a totalement laissé la complexité et la finesse de la simulation qui fut sa marque dans les versions précédente, au profit d'un gameplay plus beau mais simplifié dont on a bien l'impression qu'il s'agit d'un catchup de farmville (y compris dans la faculté d'achat d'extensions internes au jeu ...)
Bref, ce jeu n'emmènera pas les joueurs vers le piratage, mais les incitera plus probablement à la fuite définitive.
Bref, comme l'autre fois : dans les faits intéressants que vous rapportez, qu'est-ce qui ressort de l'industrie du jeu video en particulier, et qu'est ce qui ressort de l'industrie culturelle en général?
Cordialement,
Thomas
PS vous vous souvenez de la (mini) affaire Les Inrocks vs Men in Black en 1997? elle résonne étrangement avec ce papier, 16 avant... On en trouve la trace ici, par exemple
http://www.liberation.fr/medias/0101226058-retour-sur-images-detournement-de-critique
Une grande partie des meilleures notes a été donnée la veille ou bien juste après la sortie du jeu (le 5 mars). Les moins bons tests ont par contre été publiés pour la plupart plusieurs jours après. L'explication est que les premiers tests ont été réalisés non seulement sur des serveurs de test de l'éditeur, mais également (et c'est pour moi plus grave) sur des durées limitées (l'accès au jeu étant très restreint avant sa sortie). Du coup dans la course pour être le premier et générer du clic, tous ces testeurs ont complètement bâclé leur travail, et sont passés à côté de :
1) les problèmes de connexion et de pertes de données qui ont rendu le jeu difficilement praticable pendant sa première semaine (on peut toujours dire que ça s'est amélioré ensuite, mais ceux qui ont payé le plein prix de 60€ l'ont justement fait pour avoir accès au jeu le plus vite possible, sans attendre de futures baisses)
2) les importantes limitations du moteur de simulation du jeu, qui ne se manifestent qu'une fois qu'une ville a atteint une certaine taille (donc seulement après un certain temps de jeu). Pour citer quelques exemples : les algorithmes de pathfinding amenent tous les habitants à vouloir aller aux mêmes endroits en même temps, causant des embouteillages permanents (du coup le système routier le plus efficace est une route unique, sans intersection, serpentant entre tous les bâtiments de la ville); contrairement à ce qu'avait annoncé le créateur du jeu, le moteur ne simule pas tous les habitants individuellement, des Sims "fantômes" sont ajoutés à certains chiffres de population et pas à d'autres (ce qui fait que dans une grande ville, on peut se retrouver avec seulement 10% de la population qui va travailler). Pour un jeu de simulation de ville, ce genre de problèmes est quand même plutôt sérieux.
Bref, cet épisode SimCity restera dans l'histoire des jeux vidéos comme un des lancements les plus ratés de tous les temps, mais il aura également été un révélateur des pratiques journalistiques du milieu...
- Obligation pour jouer d'être connecté à internet.
- Aucune maitrise de sa propre sauvegarde
- Lourde insistance sur le jeu "à plusieurs"
- Cartes ridiculement petites.
- Contenus téléchargeables dont on te bombarde de pubs à foison mais il faut payer.
- Facilité déconcertante, un chimpanzé pourrait réussir (sans rire, l'argent tombe tout seul).
- Plantage des serveurs
Etc. etc.
Ce qui était un des jeux phares de l'univers "gamer" qui faisait l'unanimité pour son sérieux et l'intérêt des problématiques mises en avant (gestion de trafic, densité urbaine, pollution...) est devenu l'emblème de la pompe à fric marketé jusqu'à l'os. Un triste "petit" scandale, qui n'est pas prêt de passer par chez moi.
Heureusement le dernier 36-15 d'Usul me venge un peu ( http://www.jeuxvideo.com/chroniques-video/00000345/3615-usul-le-marketing-00111429.htm ) :)
je vois que tu n'as pas joué à des jeux vidéos depuis longtemps. Moi aussi ce me choque, mais c'est la norme dans quasi tout les jeux, ou même le mode LAN à été supprimé pour le commun des mortels.
Contenus téléchargeables dont on te bombarde de pubs à foison mais il faut payer.
eux. Les contenus ingame payant c'est aussi très populaire: armes payantes, skins payants ...
Pour les contenus téléchargeables je me suis un peu mal exprimé, le problème est que :
1- Il sont promus "lourdement" en page d'accueil de ton jeu.
2- Ils sont disponible à peine le jeu lancé. On est passé de d'un système ou des bonus gratuits étaient inclus dans le jeu de base (en réussissant par exemple des défis etc.) à un système où les mêmes bonus devenait payant (ah, la monture de cheval payante) mais avaient tout de même la décence d'être proposés plusieurs mois après la sortie du jeu, puis à un système où ils sont désormais pensé en amont du jeu.
Nous n'avons rien à y gagner.
Personnellement, je n'achète plus aucun jeux qui ne permet pas de jouer hors ligne. Ils n'auront pas mon argent !
L'absurdité de cette obligation ressort d'autant plus si on comparait avec le cinéma. Imaginons un instant que l'on oblige le client à se connecter à Internet quand il veut regarder son Blu-ray sur son PC (sous couvert d'arguments de vente vaseux du genre "vous pourrez partager votre avis ou vous bénéficierez du making-off gratuitement), tout le monde s'offusquerait, mais là sur le jeu vidéo ça ne choque personne. Donc pareil pour moi, je n'ai PAS envie de jouer en ligne, et a fortiori sur des jeux de gestion qui sont, par définition (normalement...), des jeux solos aboutis.
je vois que tu n'as pas joué à des jeux vidéos depuis longtemps. Moi aussi ce me choque, mais c'est la norme dans quasi tout les jeux, ou même le mode LAN à été supprimé pour le commun des mortels.
Non ce n'est pas la norme, du moins pas encore. Oui la tendance est à la connexion Internet obligatoire, mais sur les jeux PC surtout. Et le jeu PC n'est pas représentatif du jeu vidéo au sens large. Le jeu console reste très majoritaire, et il n'y est pas encore (méfiance sur la PS4...) obligatoire de jouer en ligne. Et un des plus grands acteurs du secteur, Nintendo, mise encore énormément sur le jeu offline.
Pareil, pour les contenus payants, c'est encore une fois sur PC que l'on retrouve ce modèle phare du "free to play" mais encore très peu sur console.
Je n'ai pas de console, mais je pense que la Xbox a un système de vérification de DRM pour certains jeux, et nécessite une connexion internet pour la vérification de licence.
Concernant les rumeurs, la PS4 bénéficiait des mêmes bruits de couloir, et au final on pourra bien jouer avec des jeux d'occasion dessus. Gageons que Microsoft fasse la même chose.
Après je ne remets pas en cause votre constat que ces déplorables techniques se développent. Mais pour l'instant le jeu vidéo console est encore très épargné. Ce n'est pas encore une norme.
http://support.xbox.com/fr-FR/xbox-live/marketplace-and-purchasing/download-content
Donc plus besoin de connexion une fois le jeu installé.
En revanche si vous voulez l'installer sur une autre console, il vous faudra effectivement utilisé votre gamer tag en ligne, mais rien de choquant ici.
Mais j'ai quand même lu plusieurs tests, des retours de joueurs, parfois de grande qualité. Ce qu'il en ressort, effectivement, c'est qu'on a un jeu qui nécessite une connexion en continu, parce que soi-disant il s'est axé multijoueur, un comble pour un city-builder, le genre de jeu qui est un plaisir parfaitement solitaire ! EA a donc prévu des serveurs sur son DRM, Origin, mais sachant très bien que le lancement engendrerait énormément de connexions, mais qu'à la suite, ça se tasserait, il en ont prévu bien moins que nécessaire ! Il en résulte plusieurs jours d'innaccessibilité au jeu, qui, je le rappelle, devrait par essence être un jeu solo. Un jeu casualisé à mort, pour toucher le public le plus large possible, où il est simple de gagner (tiens, ça me rappelle cette émission sur les jeux sociaux...).
Ce qui est d'ailleurs complètement nouveau ici, c'est le public touché. Le city-builder était auparavant un jeu de niche, par sa complexité, un peu comme les 4x, ou les jeux de gestion. J'ai vu beaucoup de commentaires de personnes qui n'avaient jamais touché à un city-builder avant qui ont acheté ce SimCity.
Dernier point, la nouveauté, sur ce genre, c'est le jeu en kit. Auparavant on nous proposait une extension au bout d'un an ou deux, qui rajoutait énormément de contenu, qui était travaillée. Elle coutait une certaine somme cela dit (de souvenir, une vingtaine d'euros?), mais il y avait une valeur ajoutée. Ici, la logique est inversée. L'éditeur (EA), a pensé dès la conception à morceler son jeu, en n'offrant qu'une partie, enfin en offrant à 60 euros quand même, une partie du jeu. Le reste étant déjà imaginé, conçu, mais gardé "sous le pied" pendant quelques mois pour le vendre en tant que nouveauté en DLC (downloadable content) payants, parfois à des prix prohibitifs ! En se basant sur l'exemple d'autres jeux EA, il ne serait pas étonnant de voir apparaitre des DLC "esthétiques" à plus de 10 euros, et des ajouts de contenus à 20 ou 30 euros ! Sachant que beaucoup de joueurs râlent sur la taille des cartes, qu'ils ont réduites volontairement, pour deux raisons : Toucher encore une fois le public le plus large possible, en abaissant les capacités nécessaires pour faire tourner le jeu (sur le PC de monsieur tout-le-monde donc), et pouvoir vendre plus tard un DLC "maps plus grandes !".
La terraformation (la possibilité de créer un relief grâce à un tas d'outils), qui permettaient la créativité des joueurs à été supprimée, maintenant on a accès à 8 cartes prédéterminées, et c'est tout ! Une énorme perte, mais heureusement, un DLC bien cher pourrait, pourquoi pas, redonner l'accès à la terraformation.
Alors, que dire, en conclusion ? J'observe personnellement une scission dans le monde du jeu vidéo, entre les majors (oui oui, le même genre que dans la musique) et les indépendants.
Les majors se foutent royablement de la gueule du joueur, en rachetant les franchises qui marchent et en vendant des suites insipides, à des prix prohibitifs, oui, car rien que le jeu "de base" coûte déjà 60 euros ! En prenant les joueurs en otage en faisant une publicité monstrueuse, en teasant pendant des semaines. En obligeant la connexion, qui, j'ai oublié de le préciser, mène doucement à la mort du jeu d'occasion, puisque la connexion obligatoire est une connexion à un compte personnel où tous les jeux que l'on a achetés sont dans un genre de "bibliothèque", et interdit la revente. Une copie=Une utilisation.
Tout cela n'oblige personne à acheter le jeu, mais incite fortement les joueurs à le faire, et surtout grâce à la précommande (des mois à l'avance !), à le faire avant de connaître exactement le contenu du jeu. Ainsi, les éditeurs s'en foutent, tant que le jeu est payé, après qu'ils fournissent un service de bonne ou mauvaise qualité.... Ce qu'ils n'ont pas compris, c'est qu'ils se décrédibilisent de cette manière, et EA est une entreprise déjà fortement détestée, et elle continue de s'enfoncer...
En face, qu'est-ce qu'on a? Des gens passionnés, qui, avec peu de moyens, sortent des jeux aux concepts originaux, sans DRM (bon, ok, ils passent aussi souvent par Steam), et à des prix tout à fait abordables (ça peut aller de 5 euros parfois, à une trentaine d'euros au max).
Moi, j'ai choisi. J'achète 6/7 jeux de passionnés, au prix d'un jeu EA, qui me fourniront une expérience de jeu novatrice, ou tout du moins intéressante, qui vont me durer parfois des dizaines d'heures quand, il faut le savoir, ça aussi, un jeu d'action de majors est calibré pour être fini en une dizaine d'heures (ben oui, faut bien racheter le nouveau jeu qui vient de sortir...Alors, si on est scotché sur l'ancien...). Au moins, je m'amuse, avec des jeux réellement stimulants, plutôt que cette bouillasse infâme qu'on nous sert, toujours la même chose...
Quelle exactitude dans les prix mentionnés, Sébastien. J'espère que ce n'est pas de la pub déguisée.