Sommes-nous réellement de plus en plus stupides ?
Demain, tous crétins ? Un titre choc pour le documentaire de Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade, diffusé sur Arte samedi 11 novembre, traité ici par Daniel Schneidermann, et qui vise à dénoncer les perturbateurs endocriniens et leurs effets sur le cerveau humain. Thèse du film : les perturbateurs endocriniens (PE) affectent le fonctionnement de la thyroïde des femmes enceintes. Or, les hormones thyroïdiennes de la mère jouent un rôle important dans le développement du cerveau du foetus. Les PE entraîneraient donc, entre autres, une baisse générale de l'intelligence humaine. Si les liens entre PE, thyroïde et développement du cerveau ne sont pas remis en question, que dit la recherche scientifique sur une éventuelle montée en stupidité de l'humanité ? Mobilisant tous nos neurones, nous avons tenté de comprendre.
Abonnez-vous pour pouvoir commenter !
si vous êtes déjà abonné Connectez-vous Connectez-vous
Derniers commentaires
Avec leurs filets électrisés, les pêcheurs néerlandais procèdent à de gigantesques razzias de poissons en Mer du Nord.
Bruxelles vient de prolonger l'autorisation de cette dévastation.
Un tord-boyaux bien infect, gorgé de pesticides, propre à violemment perturber les endocrines.
Le Gorafi affirme y avoir tout de même décelé des traces de vin rouge ! J'ai des doutes.
En tout cas, je ne me suis pas risqué à la dégustation. Des potes ont essayé, ils ont eu des problèmes. Migraines, maux d'estomac, coliques, poussées d'eczéma, bubons purulents, chutes de cheveux, desquamations, orchites, hémorroïdes... je vous passe les détails.
Je ne suis pas hostile à la perpétuation des traditions, mais au moins qu'on traditionne avec de bons produits. Le Dom Pérignon ou le Romanée Conti nouveau, OK, mais pas cette infâme bibine issue d'un terroir viticole sinistré par excès de traitements chimiques.
Les Japonais adorent au point d'en emplir leurs piscines. Qu'on leur en envoie par cargos entiers. Au point où ils en sont avec Fukusima...
Quant aux empoisonneurs qui inondent le marché avec leur piquette, ils savent qu'ils exploitent un cercle vicieux : les crétins qui la consomment ingurgitent quantité de perturbateurs endocriniens, ce qui fait que leur crétinisme s'aggrave et les entraîne à en boire chaque année un peu plus.
Ceci explique cela.
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
Il y a des mecs louches et des biais.
Et des trucs incomplets parce que si on y ajoute les écrans à outrance dès enfant, ça n'améliore rien.
Sauf que les écrans à outrance, ça fait un moment.
Et sur les problèmes relevés, vous en dites quoi? Sur le manque d'iode? Sur les perturbateurs endocriniens? Sur la monté de l'autisme (600%. Les nouvelles méthodes permettent d'augmenter la détection de 30% donc ça fait toujours 400%. Et donc...?)
Une critique du docu est la bienvenue, tant mieux. Mais du reste? Parce que sinon...
Je suis désolée de dire ça sur ASI mais là, vous regardez le doigt !
Ce qui, par ailleurs, ne retire aucune pertinence au lien démontré, lui, entre PE, affection de la thyroïde, et développement du cerveau.
Une ligne!
Nous sommes presque tous crétins: en tête La Commission de Bruxelles qui ne fait quasiment rien contre les perturbateurs endocriniens, les retardateurs de feu et le glyphosate etc...
En faire un instrument "scientifique" pour organiser la société est un projet politique. Albert Jacquard disait des choses très intéressantes à ce sujet.
Malheureusement, plus de 40 ans après, la vraie régression, ce n'est pas celle de l'"intelligence" - concept impossible de séparer d'une pratique d'une part et du social de l'autre - mais celle de l'esprit critique des journalistes et des gens soi disant "cultivés" en général: les conceptions scientistes réductionnistes et quantitativistes, en particulier sous le couvert des "progrès" des neurosciences ont complètement envahi le débat public, au point qu'il n'est plus possible de déceler le contenu idéologique pourtant évident de tels dispositifs.
Ce n'est pas le fait de savoir si les tests sont "biaisiés" ou non qui compte, mais la pertinence même de mesure quantitative de l'"intelligence" individuelle du sujet. Or cette remise en cause n'est plus jamais faite.
Il s'agit bien sur aussi d'une victoire de l'idéologie du sujet néolibéral atomisé et ultra-individualiste: dans un monde pseudo-darwiniste, tout ce qui compte est de valider "scientifiquement" - et même de les "naturaliser" en les inscrivant dans l'inné - les compétences intellectuelles des sujets, afin de légitimer a posteriori les positions des uns et des autres dans un espace social inégal.
Il faudrait peut-être lire pour certains - ou relire - le bouquin de M Tort sur le sujet:
"Les tests procèdent à la division sociale et justifient par des "critères scientifiques" la division sociale du travail, constituant par là un outil précieux au service du capitalisme. Supposés neutres, les tests sont en réalité des dispositifs idéologiques dont le but est de protéger et de renforcer la domination bourgeoise du peuple.
Ils affirment mesurer une intelligence "pure", abstraite - objet inexistant en fait, résultat de la conception idéaliste bourgeoise de la connaissance. Il n'y a pas d'intelligence séparée d'une pratique: "l'intelligence n'existe pas en dehors des objets auxquels elle s'applique,..en dehors des pratiques dans lesquelles elle se réalise."
Par ailleurs, l'instrument a la prétention de mesurer une aptitude individuelle. Or l'intelligence n'est pas la propriété de l'individu, elle n'est pas "privée" mais sociale, c'est-à-dire qu'elle dépend d'une situation de classe - les tests ne mesurent pas ce qu'ils prétendent, une faculté individuelle, mais du social et de l'idéologique."
Lire ou relire aussi le texte de P Boudieu sur le "racisme de l'intelligence":
"Le racisme de l’intelligence est un racisme de classe dominante qui se distingue par une foule de propriétés de ce que l’on désigne habituellement comme racisme, c’est-à-dire le racisme petit-bourgeois qui est l’objectif central de la plupart des critiques classiques du racisme, à commencer par les plus vigoureuses, comme celle de Sartre.
Ce racisme est propre à une classe dominante dont la reproduction dépend, pour une part, de la transmission du capital culturel, capital hérité qui a pour propriété d’être un capital incorporé, donc apparemment naturel, inné. Le racisme de l’intelligence est ce par quoi les dominants visent à produire une « théodicée de leur propre privilège », comme dit Weber, c’est-à-dire une justification de l’ordre social qu’ils dominent. Il est ce qui fait que les dominants se sentent d’une essence supérieure.
Tout racisme est un essentialisme et le racisme de l’intelligence est la forme de sociodicée* caractéristique d’une classe dominante dont le pouvoir repose en partie sur la possession de titres qui, comme les titres scolaires, sont censés être des garanties d’intelligence et qui ont pris la place, dans beaucoup de sociétés, et pour l’accès même aux positions de pouvoir économique, des titres anciens comme les titres de propriété et les titres de noblesse."
* Explication et justification théorique de l’organisation de la société telle qu’elle est.
- C'est celui qui dit qui est."
des religions dans l'espace public, oui, nous sommes en phase de crétinisation totale.
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
Il y certes sa page Wikipedia en anglais qui donne quelques détails édifiants sur ce point, dans le paragraphe "Race and national differences in intelligence".
C'est le genre d'articles que j'attends de ce site, bravo Hélène Assekour !
Il rejoint le livre de Bihouix et de Mauvilly, qui s'interroge sur la pertinence de la numérisation de l'école.
La présentation d'Arte dit ""Demain, tous crétins ?" relaie la parole de chercheurs engagés, comme la biologiste Barbara Demeneix" et en regardant le site de Barbara Demeneix, elle a du relais médiatique semble-t-il et peut-être lié à un plan com' pour le documentaire et un bouquin :
- 6 octobre : Avant-première du documentaire, Muséum National d’Histoire Naturelle
- sortie de son bouquin Cocktail toxique, annonce le 25 octobre sur son site
- 5 novembre : France Culture
- 6 novembre : interview sur Le Monde
- 7 novembre : article du Point