Sondages en ligne, Facebook, blogs : manipulation, mode d'emploi
Truquer le sondage en ligne d'une chaîne de télé ? Inonder de faux commentaires les sites et les blogs d'opposants politiques ? Acheter des "like" sur Facebook par dizaines de milliers au Bangladesh ? Rien de plus facile, pour quelques geeks moyennement doués, que de se livrer ainsi à "l'astroturfing". Le piratage, la semaine dernière, sur le site de France 3, d'un sondage en ligne sur le voile, a attiré l'attention sur les techniques par lesquelles on peut manipuler l'expression de l'opinion publique. Pour nous éclairer, "Kevin", auteur du très remarqué piratage de France 3, et Fabrice Epelboin, collaborateur du site Reflets, devenu un spécialiste de ces techniques, depuis qu'il en a été victime, à propos de la Tunisie.
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Derniers commentaires
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ça parle essentiellement de la loi de programmation militaire avec les fondateurs de Qwant (un moteur de recherche) et Fabrice Epelboin.
Encore une émission qui disparaît sans explications. Ou bien il y a t-il "un espace" sur le site qui explique les raisons de ces abandons ?
Merci
Pourquoi l'émission s'est arrêtée le 3 décembre?
Est-ce définitif?
Les nouvelles émissions démarrent tambour battant, et puis pschitt, plus d'info.
On est laissé en rase campagne, à moins que j'ai raté un post...
Merci à Kevin pour sa géniale initiative.
d'un autre coté est ce plus déloyal que les micros trottoirs? c'est la fin d'ASI ce système. A quoi bon dénoncer les manips, ils assument!
- "Comme indiqué dans mon premier email, l'équipe centrale de la Commission qui s'occupe des réseaux sociaux est composé de 6 personnes dont 2 qui sont spécifiquement assignées à la veille (… nous sommes donc loin d'une war room). Comme pour de nombreuses organisations publiques, cette veille est quotidienne et complète la veille médiatique qui elle aussi est quotidienne. Les membres du service du porte-parole sont informés de sujets éventuels qui émergent afin de pouvoir vérifier avec les services ce qu'il en est et de pouvoir répondre à d'éventuelles questions lors de la conférence de presse quotidienne de la Commission qui se tient à 12h (en direct sur EbS)".
- "Par contre, mes collègues me signalent que le Parlement européen dispose quant à lui d'une équipe beaucoup plus importante travaillant sur les réseaux sociaux (car ils travaillent dans toutes les langues de l'UE)".
- "En ce qui concerne les outils que nous utilisons pour faire de la veille sur les réseaux sociaux à la Direction Générale de la Communication, comme je vous l'avais dit, nous n'avons de contrat qu'avec Engagor. Pour le reste, nous utilisons également des outils gratuits tels que Topsy. Le contrat actuel avec Engagor court du 30/07/2013 au 30/07/2014 – il permet à la Direction Générale de la Communication ainsi qu'à 30 autres Directions Générales de produire des rapports de veille et de mesurer la qualité et le succès de leur travail sur les réseaux sociaux. La licence que nous payons à Engagor est de 78.000€".
Nul besoin de le truquer.
Un sondage truqué est un oxymore !
Dans notre émission, Fabrice Epelboin a déclaré que "l'Europe s'apprête ou est en train de lancer une grande campagne pour contrer les eurosceptiques en ligne". Une campagne qui "consiste à organiser une war room avec, on imagine, quelques dizaines de personnes qui vont passer leur vie à surfer sur différents forums, différents espaces d'expression online de façon à contrer l'argumentation des gens qui sont des eurosceptiques".
Dans le forum de l'émission, Fabrice Epelboin indique avoir trouvé "un marché (...) de 7m€ sur 4 ans" remporté par la société française SPOTTER en août 2011 et dont le texte dudit marché "explique dans le détail comment la Commission Européenne se sert de son logiciel pour faire très précisément ce que décrit (en des termes peu flatteurs) l'article du Telegraph".
Histoire de continuer à faire du journalisme, j'ai appelé Spotter, puis j'ai rappelé le service de communication de la Commission européenne.
Jointe par @si, Céline Molina, dont le nom apparaît dans le communiqué de presse annonçant le contrat entre Spotter et la commission européenne, nous a expliqué les activités de Spotter : "On a des outils d'analyses multilingues, un système de veille des réseaux sociaux, de la presse et de la télévision. On collecte des données publiques, ça dépend des sujets selon le client. On fait ensuite des études, on diffuse des alertes ou des newsletters. Sur un sujet précis, on repère les articles, les émissions télévisées ou les discussions sur les réseaux sociaux. C'est de la veille, on ne collecte que des données publiques, on ne fait pas de renseignements".
Et ensuite ? C'est tout. "Nous, on n'est pas une agence de communication, on ne fait pas de recommandation, ni de la mise en oeuvre stratégique. On travaille avec d'autres agences car on ne peut pas être juge et parti".
Et quand une agence de com' entre en jeu, que faites-vous après ? "On est capable de mesurer l'impact des campagnes". Des campagnes ? "Des campagnes de lancement de produits. Par exemple, une marque lance un nouveau yaourt, on peut savoir si les retours sont bons sur les réseaux sociaux".
Du Yaourt à la Commission européenne
La commission européenne n'étant pas vraiment un yaourt, j'ai appelé Joan Roussoulière, attachée de presse auprès la Commission européenne, basée à Paris. Après avoir cité les propos tenus par Fabrice Epelboin dans notre émission, Roussoulière était perplexe : "C'est la première fois que j'entends ça. On n'a pas de war room. A Paris, je suis seule à m'occuper du compte twitter de la commission "@UEfrance" [qui compte 5 000 followers]. Ca reste très basique. Dans chaque pays, on a un bureau et une personne qui s'occupe du compter twitter dans la langue du pays. Les commissaires européens, les porte-paroles ont aussi des comptes twitter. Il y a aussi parfois des comptes thématiques gérés par les directions générales, comme l'économie et les finances : @ecfin.
Spotter, ça vous dit quelque chose ? "Oui, j'utilisais ce logiciel quand je travaillais à la direction générale. C'était en 2007. C'était le prestataire qu'on avait pour la revue de presse". Et aujourd'hui, vous travaillez avec quel logiciel ? "Engagor. C'est un peu comme tous les logiciels dédiés aux réseaux sociaux. On a des chiffres clés, de la veille sur des mots clés. Mais on ne l'utilise pas au quotidien car on n'a pas le temps, il faut des gens pour ça".
Dans le cadre des élections européennes en 2014, quelle est votre stratégie pour les réseaux sociaux ? "On n'a pas de réunion hebdomadaire pour définir une stratégie. On nous demande de parler des Européennes pour que les gens sachent simplement qu'il y a une élection. Vous voyez, on commence très bas".
A la suite de mon coup de fil, Joan Roussoulière m'a renvoyé par mail un lien vers la page qui recense tous les comptes twitter de la commission. C'est ici : http://europa.eu/contact/take-part/twitter/index_fr.htm. Vous en avez là aussi : http://ec.europa.eu/dgs/communication/services/journalist/social-media_fr.htm
Elle m'a également précisé que la Direction-Générale de la Communication à Bruxelles compte 6 personnes, dont le travail consiste à gérer les comptes centraux, comme @ecfin, et définir la stratégie de communication de la Commission sur les réseaux sociaux. C'est la DG com qui est par exemple chargée de définir un "code de bonne conduite" sur les réseaux sociaux, une sorte de charte que les fonctionnaires de la commission sont censés appliquer. Dernière précision : Joan Roussoulière m'informe par mail qu'elle va tout de même poser la question de la "War room" et de Spotter à la DG Com' lundi et voir si elle peut me communiquer un exemplaire du "code de bonne conduite".
A suivre donc...
PS : Depuis le début, j'ai le sentiment qu'on est simplement sur une bataille sémantique. Un peu comme si on présentait le principe d'une revue de presse comme un système de surveillance de l'activité des journalistes. Mais je me trompe peut-être.
J'en ai déjà quelques uns et pas des moindres : exemples ...http://blogdejocelyne.canalblog.com/archives/manipulations_de_l_opinion_blacklistage/index.html
... et d'autres encore
En effet, je me suis intérrogé sur les sondages en ligne du site RMC, toujours un peu extrêmes. J'ai donc tenté de voir s'il était possible de les manipuler, ce que j'ai fait avec succès à plusieurs reprises avec facilité.
Grâce à 2 ou 3 réglages de mon navigateur et un petit script accessible à tous, pas ce qu'on peu appeler du piratage en fait.
A chaque fois que j'ai fait basculer un sondage sur des sujets précis (ceux qui intéressent l'extrême droite en particulier) ceux ci rebasculaient dans l'autre sens rapidement et de façon démesurée, j'ai donc pu constater qu'il y avait une main mise de ces groupuscules sur certains sites ou de personnes qui veulent faire passer l'idée d'opinions majoritaires. J'ai pu constater aussi qu'ils ne lâchaient jamais, quitte à revenir quelques jours plus tard pour inverser à nouveau la tendance.
Bref, vous prenez firefox:
- Vous allez sur la page du sondage : vous faites un clic droit, puis "information sur la page", vous allez dans "permissions" > "définir les cookies", puis vous empêchez.
- Ensuite avec le module adblock, vous bloquez un max de trucs inutiles pour accélérer le chargement de la page à chaque vote (les stats googles, la plupart des fichiers .js, les images etc.),
- Vous installez le module iMacro, puis vous l'ouvrez, vous faites "enregistrer", vous ouvrez la page sur laquelle figure le sondage, vous votez, vous cliquez sur "arrêter", ensuite dans l'onglet "jouer", vous mettez 1000 par exemple dans la case Max, puis vous cliquez sur "Jouer (Répéter).
Vous allez boire un café, si vous avez choisi de faire pencher le sondage dans un sens qui dessert la propagande d'extrême droite, vous verrez le sondage repartir dans l'autre sens peu de temps après.
J'avais mis un commentaire à ce sujet sur RMC, il a été supprimé, je n'ai pas insisté.
Je mets ça pour que vous puissiez tester par vous même, de toute façon, ces sondages sont déjà manipulés. Si j'étais programmeur php, j'aurais fait plus efficace, ce que je voulais démontrer c'est qu'il n'est pas nécessaire d'être un pirate pour manipuler ces sondages qui innondent le site RMC.
Note: Je n'ai pas encore regardé l'émission.
"REDACTEUR/REDACTRICE WEB - en télétravail
Si vous avez une expérience significative dans l'infiltration communautaire web (intégrer des communautés dans le but de communiquer auprès de ses membres et de valoriser une marque / un personnage), que vous disposez d'une belle plume et surtout d'un sens du concept, que vous êtes capable de convaincre toute une communauté, que vous êtes amateur de séries télévisées Françaises grand public .. Alors vous êtes le rédacteur ou la rédactrice dont nous avons besoin pour l'une de nos missions à réaliser du 25 novembre au 13 décembre inclus.
Cette mission réalisable en télétravail consistera à :
- Créer environ une trentaine de profils lambda sur différents sites et forums communautaires liés à l'univers audiovisuel
- Utiliser le document partagé que nous créerons (Google drive) pour y intégrer les liens de discussions correspondant à nos besoins, rédiger une réponses d'internaute pour chacun de ces liens et poster les messages préalablement rédigés sur les discussions concernées après validation de notre part.
Il s'agit donc d'un travail de recherche et de rédaction qui nécessite organisation, esprit de synthèse et disponibilité tous les matins.
Le volume demandé est de 150 messages à rédiger (courts messages dans l'ensemble).
Cette mission est rémunérée 300€ HT pour les 3 semaines de travail.
N'hésitez pas à me soumettre votre cv, une courte lettre de motivation et surtout un article rédigé par vos soins, du type message d'infiltration pour promouvoir le travail d'un acteur, le rôle d'un personnage de série tv, sur un forum.
Merci de ne pas téléphoner mais de m'adresser vos éventuelles questions par mail."
Bonne continuation!
Et pas plus tard que cet après-midi, j'ai essayé la méthode de détournement de vote expliquée par Kevin sur le site de bfm-tv. Oh, je n'ai pas forcément envie d'en envoyer 60000… juste quelques uns pour voir… que ça marche !
PS : Comme dit plus haut c'est vrai que 42 min. c'est un peu court (surtout que tout le monde en avait sous le coude visiblement ! Miam miam moi j'ai adoré vos anecdotes ;D ! Dans ce cas STP Jean-Marc arrête ton chrono débile !) et que la webcam c'est pas tip top... mais bon... (NB : je suis loin d'être un prof à la retraite ! Je dois moi-même avoir 10 ans de moins que JMM ;D)
Le dispositif est insupportable. Déjà dans le vinvinteur, avec un interlocuteur unique c'était limite, alors là... Regarder sur mon écran un gars qui regarde des écrans dans lesquels d'autre types devant leur écran le regardent, pas étonnant que ça larsen grave ! Ce genre de mise en place fait toujours figure de pis-aller, même en radio c'est merdique.
Comme d'autres l'on déjà dit, l'émission gagnerait à être plus longue, avec un effort supplémentaire dans le sens de la vulgarisation technique.
Je sais bien que chez les barbus on n'est pas du genre à prendre le noob par la main, mais bon sur asi, le gros des abonnés étant constitué de profs retraités, il ne faut pas trop s'attendre à ce qu'ils aillent d'eux même rtfm et installer Arch linux pour pouvoir suivre l'émission. Une petite bibliographie et quelques liens seraient de bon aloi quoi!
Sinon vous êtes bien gentil à ASI, mais entre Sébastien Rochat et "la rédaction", vous semblez obsédés par le besoin de désamorcer tout ce qui à l'air de vous apparaître comme une embryon de début d'élaboration de "théorie du complot" ! J'aimerais bien savoir ce qui vous à traumatisé à ce point là pour pouvoir encore utiliser la notion fumeuse de complotisme !
Vérifier ses sources et la véracité de certains propos, c'est très bien. La déontologie du journaliste, c'est super chouette. Mais Snowden, qui n'a pas de carte de presse que je sache, que nous a-t-il dévoilé sinon un complot mondial de mise sous surveillance des populations ?
Alors attention, il y a complotiste et complotiste ;-)
Personnellement, je ne déteste pas le format. Surtout depuis qu'on a changé la focale sur Manach. Il fait moins statue de l'île de Pâques.
Bienvenu aussi le rectificatif d'@SI sur le "kekchosetorfing" du parlement européen.
Déjà toutes ces pratiques décrites sont dégueulasses dans les "démocraties", mais dans les dictatures, c'est encore plus révoltant, vu que les opposants n'ont aucun moyen de constater ce qui leur arrive.
Et ça va vite, les manipulations et les contre-manipulations, ce que raconte Epelboin est hallucinant de machiavélisme...
C'est encore pire que ce que je pensais, et je suis parano....
A l'origine, il y a les slides de mes cours à Sciences Po. dont Manach s'est servi pour le conducteur de l'émission.
http://fr.slideshare.net/boin/sc-po-some09astroturfing
J'y évoque la "EU Troll Patrol", c'est à dire une opération au niveau de la commission pour faire la "chasse au troll" (ce qui est, au passage, la terminologie d'un euroseptique). La commission met en place un système de veille sur les réseaux sociaux et les forum de façon à repérer les "trolls" et intervenir dans les discussions pour contrer les arguments qu'ils déploient. De nombreuses entreprises se dotent de telles "cellules de veille et d'action", laplus connues étant celle qu'a mise en place Nestlé suite au scandale déclenché par Greenpeace, mais il n'y a jamais moyen de connaitre les budgets impliqués. Là on a un chiffre - assez réaliste - de 2m€.
Dans mon cours, ce passage me sert à poser des bases de coûts d'un service de veille étendu (plus d'une douzaine de langues, quelques centaines de millions d'internautes à surveiller), soit 2 millions, à en croire l'article du Telegraph. Ca permet aux élève de comprendre la structure des coûts à envisager dans une opération d'astroturfing, parce que ce que fait l'Europe n'est pas de l'Astroturfing, mais cette base (monitoring + équipe pour intervenir) est un coût qui serait présent dans toute opération d'astroturfing d'envergure.
Ensuite, dans le cours, j'enchaine sur des exemples d'Astroturfing, comme en Corée. La conclusion de cette séquence étant qu'on en a un peu partout, mais qu'en Europe ça n'a pas pris les mêmes proportions qu'en Asie, et qu'aux USA, on n'a pas de preuves de l'utilisation par les USA d'Astroturfing sur leur propre population (par contre, sur les populations du moyen orient et d'afrique du nord, si, on a les preuves). Sur le continent américain comme en Europe, on n'a pour le moment que des usages politiques à foison, comme en France, mais pas mis en place par les gouvernances d'Etat.
Là dessus, Jean Marc Manach formule une question mélant un projet d'Astroturfing américain dont la base de l'enquête est un appel d'offre qui a fuité, et y mèle cette histoire de cellule de veille et de réplique (warroom) Européenne, et parle d'appel d'offre, et je réplique que c'est "très très" différent, en reprenant le terme "appel d'offre".
C'est tout.
Après, si vous voulez comprendre pourquoi @si rédige par la suite un article qui me compare à Fdesouche, l'explication est ailleurs, peut être là : http://www.arretsurimages.net/forum/read.php?5,1327741,1330433
Ok mais agissent-ils comme communicant officiels ou délégués par l'Europe, et est-ce explicité ? c'est la nuance qui change pas mal de chose.
Je n'ai rien en ma possession qui me permette de penser le contraire, et franchement, ce genre de dispositif de communication (veille + intervention ciblée) est un grand classique, très facile à mettre en œuvre (toute bonne agence de com' vous fournira clé en main un tel service). Alors que la même chose sous identité masquée, soit vous faites ça en amateur et vous allez vous faire griller rapidement (comme ici http://reflets.info/le-pur-fail-agenceh-hadopi-eurorscg/ ) soit vous faites ça en pro (Astroturfing, donc), et c'est loin d'être simple...
Par contre - et c'est pour cela que j'utilise l'exemple de la troll patrol dans mes cours - ce dispositif est la base indispensable pour mettre en place de l'astroturfing, et ça soulève un point interessant : la nécessité d'encadrer ces pratiques de com' émanant des Etats et des institution afin de ne pas voir apparaitre de dérives (et de rassurer des paranos comme vous et moi).
Rien ne permet d'affirmer à ce stade que l'Europe a mis en place de l'Astroturfing, et pour me rendre souvent là bas à l'occasion de travaux parlementaires, même si la commission (qu'il convient de bien distinguer du parlement) n'a pas la cote, je n'ai jamais croisé qui que ce soit qui aille jusqu'à imaginer ce genre de truc. Par ailleurs, c'est tellement administratif, qu'il y aurait tôt ou tard des fuites aux conséquences dramatiques. Donc ce n'est pas qu'il n'y ai pas de raison de s'inquiéter - il faut rester vigilant - mais il n'y a pas d'élément permettant d'affirmer quoi que ce soit à ce stade.
@ epelboin : Bien, je ne souhaite pas alimenter la polémique, je vais donc me contenter d'être encore factuel. J'ai cherché si l'article du Telegraph avait été repris en France. Je suis tombé sur des sites d'extrême droite. Une erreur : après coup, on nous a signalé que j'étais notamment passé à côte d'une brève de Marianne et d'un article de 20 minutes (si je les avais lus, je les aurais bien évidemment intégré dans le texte, comme je l'ai fait avec la vidéo reprise par le site Lejournaldusiecle.com dont je n'ai pas identifié la tendance). Ça a été rectifié dès qu'on nous a signalé les autres sources.
Quant à la traduction de l'Europe des troll, ce n'est pas une "invention" sortie de mon "imagination fertile", juste une traduction qui circule sur de nombreux sites qui relaient l'article du Telegraph. A commencer par l'article de 20 minutes qui date de février 2013. Le titre : "L’UE et sa patrouille de «trolls» pour contrer les eurosceptiques sur les réseaux sociaux". Et le premier paragraphe : "Deux millions et demi d’euros. C’est la somme que le Parlement européen prévoirait de débourser pour financer des patrouilles de «trolls»". Un article qui cite Agoravox, lequel titre aussi : "L’UE va financer des « trolls » pour contrer les eurosceptiques en vue des élections de 2014"
Normalement, on remonte à la source quand on fait du journalisme, et on ne se contente pas de la reprise d'une reprise. C'est ce qu'on appelle faire du sourcing. C'est un truc qui s'apprend en première année (en tout cas à l'école de journalisme de Sciences Po., mais je serais étonné qu'il en soit autrement à l'ESJ). Je ne vais pas m'attarder sur Agoravox, c'est juste risible comme "source", même si ça a le mérite d'être plus drôle que Fdesouche. En cherchant bien on doit y trouver des trucs passionnant sur les iluminatis et les aliens. Si c'est votre truc en matière de journalisme, alors en effet, ça explique pas mal de choses.
Il y a un parallèle à faire : il fut de bon ton, pendant des années, de dézinguer Wikipédia au seul motif que les contributeurs étaient des "amateurs". Et puis, d'année en année, d'étude en étude, on s'aperçoit (malgré le maquis que représente le travail comparatif de tels monuments!) que la fiabilité de cette encyclopédie n'est ni plus ni moins critiquable que celles de l'Encyclopoedia Britannica ou Universalis. Agoravox, c'est pareil (si l'on excepte, bien sûr, les articles non encyclopédiques... oui, on peut pas comparer l'article de Wikipédia sur Nabilla et celui de l'Encyclopedia Britannica) .
je mets ce lien pour la simple raison qu'il foisonne lui-même d'autres liens et de sources...
http://blogs.rue89.com/les-coulisses-de-wikipedia/2013/03/08/wikipedia-est-elle-fiable-229821
Si vous voulez dire qu'ouvrir un espace de parole et d'analyse à tous incite aussi des rigolos à s'exprimer... c'est une évidence. Donc, il y an a. Bah... oui. Dès l'instant où il n'y a pas de ligne éditoriale, vous pouvez aussi trouver des rigolos... ben, passez dessus, ne les lisez pas... repérez les contributeurs qui vous semblent intéressants (et il y en a beaucoup !) et surtout, ceux qui sont au plus près de situations ou d'endroits que les journalistes n'approchent jamais... n'approcheront jamais (quoi qu'ils en disent. Pas le temps, pas la formation, pas le recul, pas la culture, pas l'habitude, pas les moyens, pas grand chose en fait..) Et si, en l'occurrence, vous avez un frenchie à Londres qui fait part d'un article intéressant de Pritchard dans le Daily Telegraph par exemple, dîtes-moi, c'est Delahousse qui va nous donner l'équivalent en "officiel" estampillé vrai journalisme ? Pernaud ? Pujadas ? Les merveilleux hedbos ? Les splendides quotidiens ? Qui exactement ? Je ne vous parle pas d'échos de la presse russe ou chinoise parfois, c'est à dire non alignée sur la presse occidentale... et ce ne sont pas les mêmes éclairages. C'est intéressant. Je ne vous parle pas non plus des contributions d'Agoravox donnant beaucoup d'info (et de liens, de sources en hypertexte) sur Chavez au moment de sa mort. Les journaliste de l'AFP eux se contentaient de bidonner de faux reportages sur Chavez (choppés, ils ont été obligés de retirer leurs tripotages insanes)...
A mes yeux, les éclairages apportés par certains contributeurs d'Agoravox sont beaucoup plus intéressants que ceux de Christophe Barbier ou de Gisberg. N'oubliez jamais que Jean-Marc Morandini a une carte de presse... Paul Wermus aussi... Il faut simplement faire l'effort de curiosité de regarder sur pièce. C'est tout.
Ce qui me dérange dans Agoravox c'est le manque de tri entre des articles de 'non professionnels' (tout comme moi) qui ne manquent pas d'intêret, et du grand n'importe quoi qui tire l'ensemble vers le bas. Il n'existe aucune hierachie, le système de notation imaginé un temps pour identifier les auteur plus sérieux que les autres ne fait pas du tout l'affaire, bref, en terme de plateforme de publication "citoyenne", je ne suis pas du tout convaincu par Agoravox. Chaque fois que j'y trouve un truc, je passe un temps fou à sourcer, et souvent, pas toujours, c'est n'importe quoi.
Wikipedia c'est vraiment autre chose, la nature multiauteurs des contenus laisse place à des dynamiques totalement différentes, et le bashing qui a pris place de Wikipedia était totalement surfait. A l'époque (2008), je bossais aux coté de l'ancien patron de l'Universalis, et lui même m'avouait qu'il y avait moins d'erreur dans Wikipedia que dans l'Universalis, ce qui avait précipité la décision de fermer la boutique...
Pour le moment, on n'a pas (encore) réussi à créer une plateforme d'expression citoyenne qui tienne la route et qui permette de faire le tri entre le bon grain et l'ivrai. Ca reste à inventer et on y arrivera un jour (Global Voice est pas mal, mais ils ont une équipe de pro qui supervise). Ca viendra, soyons confiant, mais en attendant, tout ce qui sort d'Agoravox est à vérifier plutot deux fois qu'une, ce qui - vous me direz - est un mécanisme plutôt sain vu le niveau de la presse aujourd'hui.
PS: facile la comparaison avec Christophe Barbier et Jean-Marc Morandini. C'est pas beau de tirer sur les ambulances ;-)
Contrer les arguments qu'ils déploient... et qui décide de quel argument a droit de cité dans un contexte de discussions sur le net ? Qui décide de ce que les citoyens ont le droit de croire ou de ne pas croire ? Qui ?
Pour "contrer" des "arguments", il faut soi-même prétendre détenir une... une quoi d'ailleurs ?... une "vérité" ? Dont personne ne devrait dévier ? Je ne sais pas, je demande... Que la commission mette en place un tel dispositif, en le justifiant par des précautions modératrices sur les fora est une simple précaution d'intention pour rendre présentable un véritable flicage. Que la commission fasse son boulot, et pour le reste, qu'elle ne s'érige pas en édificateur des masses. Je lui dénie ce droit. Vous avez raison de préciser quels sont les contours exacts de la mission que la Commission se donne à elle-même, qu'elle s'octroie, mais tout de même, avouez la naïveté qu'il faudrait avoir pour s'en tenir à cette déclaration d'intention ! Chaque forum, chaque site a ses propres modérateurs, et ce n'est pas pas sur la validité d'arguments "déployés" qu'ils interviennent, c'est uniquement (et c'est la condition même de la liberté d'expression et d'opinion !) ce qui contrevient à la loi ! Que sur certains sites, la modération soit rendue difficile par l'afflux de contributeurs ou autres raisons, je n'en disconvient pas, mais est-ce à la Commission de venir se substituer aux modérateurs, non pas pour pointer des dérives d'ailleurs ! Non ! Pour "contrer les arguments qu'ils déploient" à vous en croire...?
Il n'y a pas d'arguments irrecevables dans le débat démocratique dès l'instant où ils se "déploient" dans le strict respect de la loi (hors insulte et diffamation, en gros). Et si ce sont des mensonges qui s'expriment en l'occurrence, les forumeurs ont toujours le loisir de s'auto-modérer en contre-argumentant, en donnant des liens vers des sources... et le débat continue.
La "vérité" argumentative revêt maints contours, et s'il me plait, moi, par exemple, de m'insurger dans un forum sur le fait que le premier Président de la Commission Européenne en 1957 fut, pendant plus de 10 ans, l'ancien juriste nazi Walter Hallstein, désigné par Hitler pour esquisser les contours juridiques de la Nouvelle Europe Nazie censée organiser le nouvel Empire Germanique après-guerre !... Et s'il me plaît, dans des fora, de citer, toutes sources à l'appui, ce que fut son parcours de 1938 à 1957 ? Et si je juge utile d'en débattre avec des europhiles prompts à n'y voir aucun "problème" idéologique dans les fondements même de ce qui a sous-tendu cette "construction" (ou plus simplement parfois, de le leur apprendre tout bonnement)*... et si, et si...
Que ce soit l'instance même que je mets en cause qui s’octroie des moyens financiers énormes pour "modérer", pour décider que je suis un "troll", pour "mettre en place un système de veille" dîtes-vous, pour éventuellement agir pour faire disparaître les contributions critiques (simplement critiques), tout en filant des subsides tout aussi importants aux médias de masse afin que de l'autre côté de l'échiquier se déploie de la pure propagande... oui, ça porte un nom : la dictature. Relisez très simplement un texte fondateur, le fameux "Propagande : comment manipuler l'opinion en démocratie" du neveu de Freud, Edward Bernays (1928). Ce n'est jamais que le père de la propagande moderne et l'inventeur du concept même de "relations publiques". Ce que projette en l'occurrence la Commission est très précisément au coeur des techniques (qu'elle emploie par ailleurs sous d'autres formes encore, et depuis 56 ans) de propagande qui y sont décrites.
* si vous googelisez Hallstein, vous trouverez des biographies qui, dans leurs immense majorité mettent l'accent sur le fait qu'Hallstein, bien que juriste allemand, n'a jamais été nazi, au contraire : il a toujours rejeté la politique d'Hitler. Hitler qui l'a emmené avec lui en juin 1938 dans un voyage auprès de Mussolini afin qu'ils jettent les bases de la Neue Europa, et dont le maître d'oeuvre était... Hallstein. Hitler donc qui avait confié l'élaboration juridique ultime de son projet à un opposant politique... bien sûr, bien sûr... Mais chut ! Faut pas le dire trop fort : ce fut notre bien-aimé premier président de la Commission Européenne... donc chut. Vous trouverez sur le net les photos des rencontres de travail de ces trois grands démocrates européens, à Rome, en 1938.
Comme toujours le sujet est trés interessant, mais le format de l'émission est rédibitoire.
Par pitié, faites venir vos invités en plateau, le rendu de vos interlocuteurs en streaming n'est franchement pas terrible (aussi bien le son que la video).
Avec tous mes encouragements,
Les points développés soulèvent des questions économiques & politiques assez terrifiantes. Je pense notamment au scrutin numérique.
Seul petit reproche, on sentait que les intervenants avaient beaucoup de choses à dire et 42 minutes, c'est court !
Dommage