Sondages : "Face à un enquêteur, les gens se gauchisent, via internet, les gens se droitisent"
Vincent Tiberj et Nonna Mayer connaissent bien la sociologie électorale et les enquêtes d'opinion, notamment grâce à leur travail pour la Commission nationale consultative des droits de l'homme. Dans l'enquête du "Monde" parue ce 4 novembre consacrée aux sondages, Tiberj explique que ceux-ci donnent une impression de "droitisation" de l'opinion qu'il juge exagérée. Nous avons voulu en savoir plus. Interview.
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Article d'utilité publique! Comprendre comment les sondages ont des biais systematiques est essentielles pour contrer l'argument du: "on s'est planté mais c'est parce que l'on ne fait que des instantanés".
Ouais bon, tout ça pour dire que le problème est structurel, que les sondages sont des outils qui, mal utilisés sont nocifs et qu'il y a des biais d'analyses dans les médias ?
Autant je loue la volonté et le travail effectué pour nous faire comprendre(...)
Même si un outil de mesure est conçu de manière objective au départ, son exploitation pour autre chose que de la pure observation cause inévitablement sa perte d'objectivité puisqu'il devient une cause indirecte du phénomène qu'il prétend observer. Ç(...)
Derniers commentaires
Je me " gauss " des sondages ...
On peut appliquer le vieil adage : Qui paye l'orchestre choisit la musique.
Et l'on ne s'étonnera plus que des sondages payés par des médias aux mains de milliardaires donnent les résultats qui arrangent ceux ci.
Le truc qui me rend dingue, c'est l'utilisation du fact checking et des sondages en live sur les plateaux télé. Les médias délivrent ça comme un totem de vérité sans qu'aucun recul ne puisse être pris. On se retrouve dans des situations où les journalistes considèrent les chiffres e l'INSEE comme la réalité absolue alors qu'aucun chiffre ne vaut son interprétation et regard critique.
Ca me fait penser au débat de Mélenchon avec les entrepreneurs sur BFM Business. A un moment, Nicolas Doze dit à Mélenchon que la France est le pays qui a le nombe d'heures travaillée par habitant le plus faible (d'Europe je crois, je ne sais plus). Ce qu'il ne dit pas, c'est que ce chiffre ne vaut absolument rien car tout dépend de la pyramide des âges. Doze est un bel exemple de "journaliste" militant malhonnête et j'aimerais que les politiciens qui lui répondent (quand ils sont en désaccord) pointent spécifiquement cette malnhonnêteté et le disqualifient.
Quelques remarques sur les sondages.
Ils reposent sur des théorèmes mathématiques, et le fait que ces théorèmes s’appliquent à la réalité est vérifié avec une très grande précision.
C'est sur ces théorèmes que reposent les marges d'erreurs données par les sondeurs.
Mais ces théorèmes, comme tous les théorèmes, ont des hypothèses.
La première est que les sondés sont choisis au hasard avec équiprobabilité dans la population.
En pratique cette hypothèse n'est jamais vérifiée, même pas approximativement dans les sondages par internet.
Il en découle que les théorèmes sont utilisés à tort.
En gros il ne s'agit pas de photos floues d'une opinion ( et je crois qu'il y a des sociologues qui pensent que cette opinion n'existe pas ) mais d'un n'importe quoi que les « instituts » de sondage réussissent à vendre plus cher que ce que ça leur a coûté.
Après tout il faut bien s'enrichir.
Le théorème de pythagore n’a pas une hypothèse. Je ne comprends pas trop. C’est pas un « postulat », au lieu de théorème? , le truc sur lequel repose les sondages?
L'hypothèse du théorème de Pythagore, c'est que le triangle est rectangle.
S'il n'est pas rectangle, je vous souhaite bon courage pour trouver son hypothénuse.
D'autant que l'hypoténuse n'existe que si le triangle est rectangle...
Le théorème de Pythagore se base sur les axiomes (ou hypothèses si vous voulez) de la géométrie dans le plan (dite "euclidienne", i.e. sur une feuille plate). Si vous dessinez sur une sphère par exemple, ou sur une selle de cheval, le théorème ne vaudra pas.
Tout raisonnement logique (surtout les maths) par de principes de base postulés. Parfois ils sont implicites mais ils sont TOUJOURS là. C'est pourquoi il est crucial de toujours les garder à l'esprit (mais bon, même les scientifiques se font avoir dans leur propre domaine régulièrement...).
La preuve s'il en était besoin que le marché et sa "compétitivité " conduit au low cost de tout y compris de la démocratie. Il est mortifère.
On est peu de chose: alors donc notre opinion politique est elle-même, pour tous les individus, un sondage intérieur faussé par l’outil qui nous introspecte.
Est-ce qu’une urne de vote, pire une machine à voter, est le bon outil neutre, qui n’influencerait pas mon côté de gauche ou de droite, dans un sens ou dans l’autre?
Est-ce qu’on n’est pas en train de divaguer?
On a lâché le ballon captif nommé sondage, on l’observe de près, mais loin, il dérive dans les hautes atmosphères, on ne sait vers où. Vers où, vers où il va s’écrabouiller.
Article d'utilité publique! Comprendre comment les sondages ont des biais systematiques est essentielles pour contrer l'argument du: "on s'est planté mais c'est parce que l'on ne fait que des instantanés".
Il me semble que le problème de fond est évité. La situation est telle qu'il faut aujourd'hui des moyens dérisoires pour influencer les sondages et leur faire dire ce que l'on veut.
Même si un outil de mesure est conçu de manière objective au départ, son exploitation pour autre chose que de la pure observation cause inévitablement sa perte d'objectivité puisqu'il devient une cause indirecte du phénomène qu'il prétend observer. Ça vaut pour les sondages, pour le PIB, pour les indicateurs de performance et les classements de toutes sortes.
Ouais bon, tout ça pour dire que le problème est structurel, que les sondages sont des outils qui, mal utilisés sont nocifs et qu'il y a des biais d'analyses dans les médias ?
Autant je loue la volonté et le travail effectué pour nous faire comprendre le processus, autant je dois avouer que pour moi, ces outils n'ont jamais été créés pour informer, mais bien pour réaliser des opérations de propagande.