Splendid : le père Noël est-il réac' ?
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Le mieux sans doute est de ne plus rire de rien. Le rire est forcément suspect.
Je suis une femme, aux convictions très à gauche, égalitariste, humaniste, et ben vous savez quoi? les films du splendid me font marrer! Sans doute y a-t-il quelque chose d'affectif là dessous, mais quand même, leurs personnages caricaturaux, détesta(...)
- Je trouve que vous n’allez pas jusqu’au bout au sujet du Père Noël est une ordure.
- Pierre (Lhermitte) et Thérèse (Anémone) sont certes des bourgeois coincés cathos, mais leurs satires est pire que cela (oui), que celle des pauvres. Pierre est homophob(...)
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Je ne vois pas trop l’intérêt de commenter/analyser les films du Splendid de cette &poque avec le prisme contemporain, ça me semble à côté de la plaque … les analyses du coup de vos deux invités sont assez peu convaincantes… l’erreur du « collage » de cadres d’analyse contemporains sur le passé est toujours un exercice périlleux, quel que soit le sujet…
au top post pop comme d'habitude, ça donne envie de creuser la piste commencé en fin d'émission avec Lauzier. et café de la gare ...
Je vais rassurer Rafik, je ne ris pas des masses devant le père Noël est une ordure 🤔
Merci d'avoir mentionné le Café de la Gare en toute fin d'émission, j'aimerais d'ailleurs énormément une émission PostPop sur "Le Graphique de Boscop" : réac ou nanard 68-art? j'adore ce film même si c'est une découverte tardive pour moi.
Vous ne faites pas un peu mal aux mouches, là?
Je ne suis pas du tout d'accord avec l'analyse de la 1ere scène Clavier Lhermitte quand ils dansent. Pour moi le sale con est claireiment Lhermitte, dont je ne vois même pas en quoi, par ailleurs, sa réaction tiendrait d'une homosexualité refoulée, mais bon .... Non j'y vois et j'y ai toujours vu, depuis que j'étais en age de comprendre, au contraire, un mec plein de préjugés homophobes, qui tient de la pure bétise. Il y attache forcément du vice, mais non Clavier dans cette scène nous en témoigne tout le contraire, il souffre d'un gros manque affectif, de solitude et la tirade qui suit qu'il balance à la tronche de Lhermitte et ce à l'aube des années 80, c'est tout le monde qui se le prend ça dans la tronche, la différence est rejeté au nom d'une morale stupide, et donc même si ce n'est pas dt, ça coule de source, il s'agirait peut-être de la questionner, avec en prime la tirade sur la grande blonde, tout est dit sur les clichés dnas lesuels on se conforme. Là quelque part, on ne rit plus, parce que le travesti est émouvant et il nous dit; quelque chose à tous ...
Pour moi, Clavier est justement l'un des personnages qui s'en sort le mieux. Il apparaît finalement bien moins con et finalement pas si antipathique.
Il y a égalementde l'empathie aussi pour le yougo et son Kloug, je ne le trouve pas négatif. IC'est un brave type qui souffre aussi de solitude.. Enfin, je trouve que Thérèse s'en tire pas trop mal, il ressort d'elle une sensibilité qui semble tout de même sincère.
Enfin que Jugnot soit un sale con ne nous amène pas forcément à la conclusion que tous le quart monde est peuplé de salopards, faut arrêter le délire. Sinon à la fin, on se moque plus que des bourgeois et on ne fait que des films sur la bourgeoisie, ce qui était reproché lors d'une précédente émission ...
Bref, oui le Père Noël est une ordure se moque des travers de chacun, mais pourquoi pas, il peut bien y avoir des sales cons dans toutes les classes sociales. Ce sont surtout tous des égoistes.
Je ne trouve pas non plus que Clavier soit le moins du monde l'archétype de l'être malsain et collant, c'est curieux d'ailleurs que cette critique soit formulée à deux reprises lors de l'émission par D. Chedaleux, avec qui je m'inscris en faux (une fois de plus, c'est ainsi...). Plus prosaïquement, je pense que la réaction de Lhermitte est liée à l'inconfort ressenti par ce dernier pendant le slow... éloignez les enfants... du fait d'avoir senti le désir de "l'inverti" croître au fur et à mesure, si je puis m'exprimer ainsi. Il ne faut pas y voir autre chose qu'un comique de situation, Lhermitte s'exclame de la sorte en se disant qu'il s'est laissé berner et que le subterfuge de son hôte n'avait d'autre but que celui de trouver quelqu'un avec qui passer la nuit. Je ne pensais pas devoir le rappeler mais, pour les plus jeunes, le slow se pratique "kolé serré", il n'y a rien qui puisse être qualifié de collant à enlacer franchement sa ou son partenaire. D'ailleurs cette danse de salon tombée en désuétude a été moqué dans des sketches archi connus tels celui de Guy Bedos et Sophie Daumier, ou celui de Elie Sémoun "fais lui sentir ton after shave", vous retrouverez aisément de quel spectacle il s'agit.
Pour en revenir au comportement du personnage de Katia avant la crise de nerfs survenant durant le repas du Réveillon, je ne sais pas si vous avez déjà tenté d'appeler S.O.S. Amitié mais l'accueil se veut plutôt impersonnel (je suppose que c'était déjà le cas 40 ans en arrière, bien que dans une moindre mesure), c'est plutôt inespéré de se voir invité dans les locaux pour s'y épancher du point de vue de quelqu'un réellement "au bout du rouleau". Partant de là, à la vue du grand gaillard un brin nigaud qui lui a fait cette proposition inhabituelle, iel va tout naturellement tenter sa chance, assez habilement d'ailleurs "tenez, vous, vous ne danseriez pas avec quelqu'un comme moi", jouant ainsi sur la corde sensible, vous ne refuseriez pas une danse à quelqu'un "au bout du rouleau" le soir de Noël etc., la boucle est bouclée.
Ensuite, je ne qualifierais pas Lhermitte ni Anémone de bourgeois, je veux dire sociologiquement, en quoi est-ce considéré comme bourgeois d'exercer une activité qu consiste à répondre à des personnes en souffrance psychique, par le biais d'une association ? L'appart' est cossu, mais il s'agit simplement de locaux professionnels. D'ailleurs les cadeaux qu'ils se font l'un à l'autre ne paient pas de mine vous remarquerez. Non, pour moi, la bourgeoise dans le lot n'est autre que Balasko. Dommage d'ailleurs que vous ayez fait le choix d'aborder la scène avec le pharmacien qui n'est là d'après moi que pour renforcer l'effet comique lié à la matière visqueuse et nauséabonde dont est composée Kloug, plutôt que les scènes avec Balasko. Je ne dis pas que le pharmacien ne correspond pas au stéréotypes du bourgeois parisien, simplement que la scène qu'il a avec "chouchou" n'apporte pas grand chose du point de vue de la mécanique infernale qui va mener au meurtre de l’ascensoriste par Félix au su et la vue de tous.
Pour moi qui ne cherche pas à tout passer au crible de la dialectique de la lutte des classes (personne n'est parfait), encore moins lorsque je visionne un film pour me poiler, bourgeois, c'est simplement hautain, cassant et / ou endimanché. Ainsi, Balasko se comporte-t-elle comme une bourgeoise lorsqu'elle tente de dénigrer Lhermitte auprès d'une Anémone secrètement amourachée "homme en retard, Polichinelle dans le tiroir".
P.S. : Merci à Rafik de cette fabuleuse trouvaille du 20ème arr. de Paris fictif tel que dépeint dans le film Tranche de Vie (1985). Par contre, je ne crois pas que la coexistence entre la population immigrée et celle contrainte de s'adapter aux moeurs "indigènes" soit aussi idyllique dans les scenarii d'anticipation actuels des adeptes de la théorie du Grand Remplacement.
(-chouchou +bijou) Je poursuis, je souscris à la réflexion de Daniel S., la scène dans laquelle Katia se plaint avec véhémence d'avoir été éconduite du fait de son physique atypique peut être appréhendée comme un rééquilibrage. Dans le contexte politique de l'époque, il peut être également intéressant de noter que le seul personnage pouvant être rattaché au prolétariat, et a priori disposé à faire ce pourquoi il a été sollicité loin de se douter de l'agitation qui règne dans l'immeuble qu'il est venu dépanner, n'est autre que l'ascensoriste. Or celui-ci se retrouve dépecé et jeté aux lions sans autre forme de procès, à contrecourant des idéaux du Socialisme triomphant.
D'autre part, même si l'on ne trouve pas le film particulièrement drôle, du fait de l'usage surabondant de stéréotypes dont certains datés, l’honnêteté commande de reconnaître a minima que certaines répliques sont bien senties et certaines confrontations on ne peut plus électriques. Je donnerai un seul exemple, le revirement de Katia qui se départ de sa réserve en hurlant à la figure de Lhermitte, son "crush" pourtant (celui pour qui iel craque, en d'autres termes) "vous m'avez ruiné le nez, pauvre con" avant de se reprendre dans la scène suivante.
J'ignore si le non déclenchement de rire est un phénomène marginal ou répandu parmi les amateurs de comédies françaises de cette époque, mais pour moi les répliques qui fusent, ce franc parler, le ton parfois vachard des uns et des autres, tout cela me ravit à chaque fois, même si aujourd'hui je ris moins aux éclats, soit dit en passant la pièce idoine ne me fait pas autant rire. A contrario, j'ai été moins convaincu par les "Je vous ai beaucoup moins bien réussi que le porc", et autres "appuyez sur le bouton!" évoqué pendant l'émission.
Parmi les éléments qui semblent avoir échappé à la sagacité de nos post-popeurs, pourtant rompus à l'étude des luttes féministes, j’aimerais relever la solidarité féminine qui s'installe entre Josette et Katia. Celle-ci s'exprime de manière éclatante au moment de la tentative malheureuse de cette dernière de prendre l'ascendant sur Félix afin de lui ôter subrepticement son arme à feu, galvanisée par les propos laudateurs de Josette.
Si les personnages se rendent parfois ridicule et inspirent la moquerie du point de vue du téléspectateur, il n'y a qu'à deux reprises où la volonté d'appuyer là ou ça fait mal, au sens propre, se manifeste de manière univoque, la scène où Lhermitte va prendre un malin plaisir à déverser l'alcool à 90 directement sur la plaie de Katia au lieu d'imbiber un coton, également celle où Balasko se réjouit de la blessure de Lhermitte lorsque ce dernier se coince le doigt dans l'armoire électrique du palier.
Notons au passage que les deux têtes d'affiche partagent un certain idéal emprunt de dévouement à des causes nobles "oh, mais Pierre vous avez le droit d'avoir les amis que vous voulez", de même que rejet de la violence après qu'ait eu lieu la bagarre entre Félix et le pharmacien de la part d'Anémone, sens du sacrifice de la part de Lhermitte, à travers sa proposition de bon Samaritain de se dénoncer pour éviter que le petit de Josette ne naisse en prison.
La période étant malgré tout propice à cela, chacun va accomplir un geste pour se faire bien voir des autres; Josette qui s'égaye des frasques de Katia alors que leur rencontre n'avait pas démarré sous les meilleurs auspices, Lhermitte qui fait cadeau des coquilles d’huîtres à Josette etc. Pour en revenir aux soupçons d'homophobie ou autre qui pèsent sur les personnages doté d'un fort tempérament, autrement dit les plus enclins à sortir de leurs gonds, écartons d'emblée Lhermitte qui est un cas à part (un soupçon de susceptibilité exacerbée, une larme d'hypocondrie etc., cela a été souligné). Il y aurait bien un personnage indubitablement dédaigneux de la condition des minorités sexuelles, Felix. Or ce dernier ne s'en prend à Katia que lorsque celle-ci semble sur le point de contrarier ses projets. De plus, il n'a pas davantage d'égards pour celle qui à ses yeux n'est autre qu'un tromblon susceptible de détourner chouchou de son rôle peu enviable de femme au foyer battue et exploitée (référence à Anémone, non en tant qu'écoutante, mais en tant que personne ouvrant volontiers sa porte à des femmes en rupture de ban).
Reste le père de Katia raillant ouvertement l'allure tape-à-l’œil de cette dernière, à travers l'accoutrement haut en couleurs qui nous est désormais familier. Alors qu'elle s'apprête à sortir de chez elle, où pourtant se tient un repas de réveillon animé, ce parent moqueur enjoint les convives à reprendre en chœur "(Charles) Bronson, avec nous, Bronson avec nous!", (cf. le deuxième quart d'heure du film). Il s'agit là probablement de l'unique scène qui reflète une homophobie assumée de la part d'un des personnages. Il y a bien la réflexion "vous êtes sure que Proust était homosexuel, Thérèse ?" qui ponctue l'échange dans la cuisine entre Thérèse et Lhermitte, scène pendant laquelle l'immiscion de Katia en tant qu'élément perturbateur du jeu de séduction entre eux est débriefé. Cependant, ces propos sont dits sur un ton badin, tandis que le mystère entourant "la poule à Mortez", colporté perfidement par Balasko, est en passe d'être dissipé.
La scène de la moumoute fichée dans les huîtres a été abordée durant l'émission, mais pas l'aspect symbolique de la moumoute elle-même. D'après moi, le catapultage inopiné de cette dernière par dessus un mets tel qu'une assiette d'huîtres fraîchement ouvertes consiste en une référence plus explicite qu'il n'y parait. Lhermitte n'ayant pas voulu atteindre l'extase avec Katia (pour reprendre l'expression de Daniel S.), celle-ci lui met sous le nez littéralement son "cresson", le postiche représentant la pilosité soyeuse qui lui fait défaut du fait de son sexe de naissance, et qui n'est autre que le réceptacle de la sensualité féminine dans de nombreuses cultures. Katia s’exécute de la sorte au moment où Lhermitte fait son numéro de séducteur pince-sans-rire face à un auditoire conquis. Elle fustige par quelque formule lapidaire ses airs de binoclard engoncé, ainsi que son manque d'égards, exploitant habilement ses points faibles, en particulier sa tendance à l'auto-flagellation.
Pour finir, une référence à un drame tourné au Mexique, l'Ange Exterminateur (1962) de L. Buñuel. Les éléments qui se liguent pour empêcher Balasko de réveillonner auprès de sa sœur à Créteil n'évoquent-ils pas ces convives de la haute société happés par une force mystérieuse les empêchant de s'enfuir du manoir, une fois la réception achevée ?
Parfois, on peut même se demander si Molière n'était pas un peu réac' et même ,qui sait, royaliste?
Je suis une femme, aux convictions très à gauche, égalitariste, humaniste, et ben vous savez quoi? les films du splendid me font marrer! Sans doute y a-t-il quelque chose d'affectif là dessous, mais quand même, leurs personnages caricaturaux, détestables et pourtant faillibles et fragiles ils me font rire.
La réflèxion est menée sous le seul angle de réac/pas réac au travers du personnage de Katia, ou de l'homo refoulé. Et c'est tout....
Alors oui, vus au prisme de la "norme" actuelle qui veut que rien ne dépasse, que personne ne soit moqué, ils sont borderline. Mais est-ce bien la peine de décortiquer cela en fonction des modes de pensée actuels sans contextualiser clairement l'époque de création des personnages? Parce qu'envisagé sous cet angle, alors le Décaméron est franchement réac et Dante et sa Divine Comédie un ode pédophile.
A ce titre Delphine semble cruellement manquer de culture politique de base, plusieurs bêtises de taille ont été dites, faisant même sursauter Rafifk ou Daniel...
L'angle de réflexion n'est pas à rejeter, mais il est très limitant et c'est assez agaçant que l'analyse n'aille pas plus loin. Une début d'analyse intéressant est amorcé avec la mise en perspective des parcours des uns et des autres, mais ce n'est pas poussé et c'est bien dommage.
Il a été dit que les rapports de classes ne sont pas exclus dans les rapports des personnages. C'est frustrant que l'analyse ce soit arrêtée à cette seule phrase. C'est bien parce qu'ils parlent de rapports sociaux et de rapports de classes que ces films ont été reçus comme des films de gauche.
Bref encore une fois ils passent à côté du sujet, c'est aussi absurde que de chercher à savoir si Astier n'est pas un peu réac parce que son roi Arthur est un homme blanc.
J'attends donc de voir comment seront traités des personnages comme OSS117...
Perso, le père noël me fait gerber. J'attends le moment où il finira aux poubelles de l'histoire mais malheureusement je ne vivrai pas assez longtemps.
Merci à Rafik de m'avoir fait découvrir le complètement dingue "Tranches de vie". Notons qu'à la fin de la séquence avec Balasko (non diffusée dans l'émission), celle-ci révèle au journaliste que son mari converti à l'Islam n'a pas eu trop de problème d'adaptation étant donné qu'il "était à la CGT". Car oui, à choisir, et même si il déteste ça, le Capital préférera toujours une authentique religion au syndicalisme.
Par ailleurs si je veux bien qu'on y voit de la xénophobie, je ne vois pas pourquoi cette séquence serait considérée "réactionnaire" (hier ou aujourd'hui) étant donné qu'elle se moque de la progression d'une religion, donc de la définition même du mouvement réactionnaire.
Le film rit de tout et de tout le monde, mais ne met pas forcément tout sur le même plan.
La fameuse scène des doubitchous, pas exemple, repose sur trois éléments :
- une blague raciste sur la cuisine de l'est
- le comportement de Pierre qui veut se faire passer pour quelqu'un de respectable mais qui est odieux toute la scène
- celui de Thérèse, qui réussit jusqu'au bout à masquer son mépris, tout en étant au final plus radicale que Pierre
Or, dans la manière dont les trois s'enchaînent dans le film, c'est l'action de Thérèse qui sert de chute au gag.
Pour ce qui est de l'émission, je trouve dommage que certains films soient mis de côté, en particulier Papy fait de la résistance, le plus ouvertement politique, et le troisième Bronzés, raté mais intéressant à étudier en comparaison avec les deux autres, parce que c'est un exemple quasi chimiquement pur d'une comédie avec des personnages détestables mais où on a oublié les gags.
euhhh, bahhhh, heinnnnn, en fait, euhhhhh
Le personnage de Lhermitte traitant l'autre de Sale pédale porte le spectateur (moi, en tout cas) tout de suite à le détester en soulignant sa pathétique hypocrisie, alors que le personnage de Clavier prête à rire par son exagération des critères de "féminité" mais bien plus à pleurer sur sa triste solitude de réprouvé. La critique acide des cathos des beaux quartiers et peut-être à travers eux, de tous les bénévoles du monde, ne fait pas non plus dans la dentelle. Et après ? Josiane Balasko-Roland coincée dans son ascenceur-Roncevaux : je me demande si les tenants de la "France éternelle" ne pourraient pas crier à la moquerie islamo-gauchiste. Allez ! Une prochaine émission pour conspuer feus-les-Deschiens ?
Il semble important de faire le buzz en se montrant comme éveillé dans la deconstruction de quelque chose qui ne l'avait pas été auparavant. Au début de l'émission, vous vous qualifiez vous même de contre pouvoir, ça va les chevilles ?
Bref, le but de Daniel, sans arrêt à la relance, est de dire que le père Noël est reac.
De qui rit on ? Pourquoi et avec qui ?
Finalement les intervenants eux mêmes signalent que ce n'est pas binaire, que ces films contiennent des personnages féminins forts, que christian clavier fait une belle tirade pro trans.
Ah merde Daniel comment faire le buzz avec ta demi révélation ?
Allez l'important est de se croire au dessus de la masse n'est ce pas ? Petite marotte des classes intellectuelles qui voudraient également truster le capital car vous, si intelligents, vous êtes méritants n'est ce pas ?
Le mieux sans doute est de ne plus rire de rien. Le rire est forcément suspect.
En complément de l'émission, on peut lire l'essai Tropique du Splendid de Warren Lambert, qu'on peut aussi entendre sur ce sujet dans un épisode du podcast Dis-cor-dia ou dans cette vidéo de la soirée de lancement du livre :
Soirée de lancement de TROPIQUE DU SPLENDID, animée par Pacôme Thiellement.
- Je trouve que vous n’allez pas jusqu’au bout au sujet du Père Noël est une ordure.
- Pierre (Lhermitte) et Thérèse (Anémone) sont certes des bourgeois coincés cathos, mais leurs satires est pire que cela (oui), que celle des pauvres. Pierre est homophobe, xénophobe, hypocrite et toujours méchant, odieux, indifférent (à part par « faiblesse », quand il accepte la venue de Katia). Il est le pire personnage du film.
- Dans l’extrait où Katia lance sa moumoute dans les huitres, il répond carrément au gars au bout du fil qu’il peut crever. Comme les dialogues vont rapidement, on peut rater le :
- - « Je vais me tuer !
- - « Mais c’est du chantage, Monsieur, je ne céderai pas ! » et lui raccroche au nez.
- Lui et Thérèse se moquent (dans les deux sens du terme) des gens qui ont besoin de leur assistance. Il y a trois suicides au bout du fil, quand même…
Par ailleurs, je suis étonnée de ne pas avoir entendu dans l’émission, sauf distraction de ma part, les mots « tristesse » ou « macabre ». « Le Père Noël » et Les Bronzés » sont teintés de tristesse. Un mort chez les Bronzés, et carrément tout le monde dans la pièce de théâtre du Père Noël (un peu moins dans le film).
La B.O. des Bronzés contient une mélodie mélancolique (qu’on entend dans votre extrait avec Popeye à la fin), et Pierre et Katia dansent sur un air triste, dans cette soirée lugubre.
La satire noire-noire peut ne pas faire rire.
Pour ma part, ils me font beaucoup rire.
Autrement, je ne connais pas les deux films de la fin. Étonnants. Donc merci.
Je ne sais pas quoi penser de cette émission.
Il me semble que que ce qui me fait rire dans ces films, c'est surtout les personnages qui sont très bien écrits et leurs dialogues.
Dans la scène du Père Noël avec Lhermitte et Clavier en travesti, on rit certes un peu du travesti mais surtout des contradictions de Lhermitte qui se veut une grande âme prête à aider les exclus mais qui va être gêné puis même odieux quand il est confronté à une différence trop éloignée de son univers. Et le personnage de LHermitte est d'ailleurs à mon avis le plus drôle du film.
A noter que beaucoup seraient gênés s'ils se trouvaient dans la position de Lhermitte (c'était le cas à l'époque du film mais c'est toujours le cas, à mon avis)...
Pour les dragueurs des Bronzés, là encore, ils s'inspirent de personnages qui existent (le dragueur un peu lourd, le "collectionneur", le "looser") et ils font rire avec... Mais est-ce que pourtant les auteurs doivent se positionner pour ou contre cette attitude masculine ? Je pense que l'on peut rire à la fois avec les dragueurs et aussi à leurs dépens. C'est il me semble une partie de la subtilité de l'écriture de ces films.
Je pense que le personnage de Jean-Claude Dus (Michel Blanc) est d'ailleurs le personnage le plus drôle, le mieux écrit de ces films (le Jugnot des Bronzés font du ski est aussi redoutable)
A noter que, comme beaucoup, je préfère "Les Bronzés font du ski" (qui me fait toujours beaucoup rire) aux "Bronzés" (qui me fait seulement sourire par moment).
Une réflexion qui me vient en écrivant ce commentaire, c'est que les personnages les plus drôles (les mieux écrits même quand c'est pour se moquer d'eux) me semblent plutôt être les personnages masculins dans ces films.
Quant aux films ultérieurs (notamment celui dont le nom m'échappe avec le journaliste qui enquête dans un quartier "grand remplacé"), c'est effectivement accablant...
Mais il me semble que justement, ces films ont été oubliés alors que le Père Noël est une ordure ou les Bronzés restent. C'est plutôt bon signe...
Blanche Gardin, dans 30 ou 40 ans ? La question fait déjà débat sur France culture.
Mon dieu que la plupart des scènes montrées sont d’un cringe absolu aujourd'hui.
Non Daniel, c’est parfaitement normal de ne pas en rire.
Pour ce qui est de l’analyse, je me dois malheureusement de répéter que celle-ci me déçoit profondément.
Pour ce qui est de commenter la masculinité toxique, et à moins que ma mémoire ne me joue des tours, je trouve hallucinant que par exemple dans la scene ou Clavier joue au ping-pong, on n’évoque pas le fait qu’il y a bien un mâle alpha parfaitement dominant dans la scène : son adversaire qui le ridiculise sans forcer. Bien sûr le film cherche à montrer que Clavier (enfin son personnage) est ridicule au possible, mais il ne l’est pas parce qu’il se projette dans un idéal inatteignable dans l’absolu (puisque cet idéal est pile en face de lui), mais parce que, par essence, n’étant pas lui-même un parfait petit aryen, cet idéal lui est inaccessible à lui. Mais rien ne vient commenter la nocivité de cet idéal. Seul est commenté le fait que « faut pas péter plus haut que son cul » (car c’est bien ça qui fait le ridicule de la scène).
Bref oui c’étaient de gros réacs, les années 80 sont un nid de gros réacs (si tout le monde avait été « de gauche », le néolibéralisme n’aurait pas triomphé dans les années 90), mais il y avait tellement d’autres angles pour en parler que la bête ritournelle moralisatrice (Rafik essaie bien de rattraper le coup, mais même lui ne semble pas trop savoir sur quel pied danser).