Taxis ringards contre VTC modernes : les médias dans la bataille
D’un côté, les méchants taxis. De l’autre, les gentilles VTC. Ces voitures de tourisme avec chauffeur marchent sur les platebandes des taxis ? Et alors. On sait tous que les taxis sont mauvais et surtout pas assez nombreux. Voilà pour le discours médiatique dominant. Mais comme toujours, l’histoire est bien plus complexe. Je vous embarque dans ma voiture avec un syndicaliste, un chercheur au CNRS, des jeunes entrepreneurs et un inspecteur des finances fumasse. Ne cherchez pas le compteur : il n'y en a pas. Juste une conteuse, et c’est moi.
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Derniers commentaires
je choisis ce dernier forum de madame Jacques pour signaler le dernier album de Marion Montaigne :
Riche, pourquoi pas toi ? en association avec les Pinçon-Charlot.
J'ai d'abord pensé en survolant le titre que les taxis parisiens avaient une dent contre les Vélos (Tout Chemin).
J'me suis dis: merde, on va devoir payer une taxe sur les vélos, pour aider les taxis, un peu comme la taxe sur les supports numériques pour aider Universal et Johnny!
Heureusement, non, ils n'en veulent qu'aux Voitures de Tourisme à Chauffeurs!
En revanche, le problème du monopole existe déjà : quand une entreprise veut prendre un abonnement pour s'assurer un service de taxi à toutmoement (mais avec une attente de facilement 1/4 d'heure quand le siège ne se situe pas en plein Paris), il n'y a que G7 : aucune concurrence sur les prix (tout ce qu'il y a en plus de la course) + aucune possibilité pour une "petite" entreprise de taxis de se développer.
En face, les VTC, merci : je ne tiens pas à payer des surtaxes pour une "simple" course de taxi (soupir). Après, je compare avec Londres : super cher, et NYC : aussi difficile à trouver/héler qu'à Paris.
Des gens veulent payer d'autres gens pour les transporter d'un point A à un point B. On n'est pas dans une offre de service délirante et complexe de gestions de votre portefeuille boursier ou de votre abonnement téléphonique. On est dans le paiement d'un trajet pour aller entre deux points.
Pourquoi est ce qu'on interdit à des gens de faire ce métier apparemment relativement simple et exigeant peu de qualifications ? Ça me dépasse. Pourquoi est-ce qu'il faut réglementer ce métier relativement simple et exigeant peu de qualifications ? Ça me dépasse aussi.
La seule vérité, c'est que, comme d'habitude dans notre beau pays, vous avez des gens installés disposant d'une rente de situation confortable que la technologie moderne met à mal. C'était le cas du cinéma avant la télé, de la musique avant internet, des éditeurs de bouquin avant amazon, des fabricants de fiacre avant l'automobile et le train, des vendeurs de forfaits téléphonique avant … euh, ah non, ils ont toujours leur rente. Quand on pense qu'on trouve encore des gens pour dire que ce pays est libéral…
Mais ne soyons pas trop dur avec les taxis. Dans notre beau pays ou corporatisme et clientélisme ne sont pas des vains mots, il advint que l'on décidât qu'une licence fournie par la préfecture (ou je ne sais quelle entité administrative) pourrait se vendre. Oui, une autorisation d'exercer un métier peut se vendre d'un artisan à un autre. Voilà bien un exemple des méfaits du libéralisme. C'est parfaitement dégueulasse. Un conducteur paie donc maintenant des dizaines à centaines de milliers d'euros pour exercer son métier.
Effectivement, si les taxis voient arriver une réelle concurrence, cet argent aura été foutu en l'air. Passé ce stade, ils ont deux options. Ou ils reconnaissent jouir d'une rente de situation, mais rappelle qu'ils ont payé pour ça, et donc exige que le responsable les rembourse. Ou ils décident qu'ils préfèrent profiter de cette rente de situation et demandent qu'on fasse interdire la concurrence. Nous avons constaté le choix qui est le leur à maintes reprises, et qui arrange sans doute les affaires de l'état qui n'a certainement pas envie de réparer ses conneries. En même temps, je les comprends, une fois qu'on est installé, on n'a pas non plus trop envie de bosser du surtout quand on peut pratiquer des prix prohibitifs sans craindre que le client n'aille voir ailleurs.
La seule réelle question qui se pose, c'est est ce que l'état va enfin prendre ses responsabilités dans la gestion des taxis ?
La faillite d'Easy Take à Avignon ne vient pas uniquement de la pression des syndicats de taxi, mais également de l'exemption de charge qu'ils avaient obtenu initialement (pendant 1 ou 2 ans, je ne me rappelle plus). Quand cette dernière est tombée, l'entreprise qui ne jouait que sur le faible coût de la main d'oeuvre n'a pu supporter le cout des salaires, et a fait faillite.
On doit discuter des délais sans délai !
Article très documenté. Bravo Anne-Sophie !