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Time to move

Ainsi donc, tandis que nous crapahutions au long des routes de France ou des couloirs aériens de la stratosphère, adonnés à cette pratique estivale qu’on appelle vacances et qui commence toujours par bouger, les Roms aussi (qu’on suppose moins portés sur cette migration à date conventionnelle) étaient contraints de plier bagage et de gagner la frontière au delà de laquelle on avait décrété qu’était leur place.

Derniers commentaires

Chère Judith,

peut-être avez-vous eu l'occasion de lire la très belle correspondance de George Sand et Flaubert... l'une des lettres de Gustave à son cher "troubadour", un certain soir de juin 1867, évoquait ceci :

"(...)Je me suis pâmé, il y a huit jours, devant un campement de bohémiens qui s'étaient établis à Rouen. Voilà la troisième fois que j'en vois. Et toujours un nouveau plaisir. La misère, c'est qu'il excitaient la Haine des Bourgeois, bien qu'inoffensifs comme des moutons. Je me suis fait très mal voir de la foule en leur donnant quelques sols. Et j'ai entendu de jolis mots à la Prud'homme. Cette Haine-là tient à quelque chose de très profond et de complexe. On la retrouve chez tous les gens d'ordre. C'est la Haine que l'on porte au Bédouin, à l'Hérétique, au philosophe, au solitaire, au Poète. Et il y a de la peur dans cette haine. Moi qui suis toujours pour les minorités, elle m'exaspère. Il est vrai que beaucoup de choses m'exaspèrent. Du jour où je ne serai plus indigné, je tomberai à plat, comme une poupée à qui on retire son bâton. (...) Adieu chère Maître. Je vous embrasse comme je vous aime, c'est à dire très fort. Venez donc ! je m'ennuie de ne pas voir votre illustre et aimée binette.
Gve Flaub."

Je ne vois rien à ajouter.
Bonjour Judith,

Tu manies si bien la langue que j'ose à peine écrire après toi (oui, "je dis tu à tous ceux qui s'aiment même si je ne les connais pas").

Je ne suis pas de ceux qui participent activement aux forums dés qu'une chronique les a touchés, peut être devrais-je, mais cela ne m'empêche pas de savourer chacun de tes mots dans chacune de tes chroniques. Si j'écris ici aujourd'hui c'est simplement que, encore toute traumatisée par le départ abrupte de Alain, je veux t'exprimer toute ma gratitude pour savoir poser des mots forts sur les sentiments forts qui bouillonnent en moi si souvent.

Merci, et longue vie à ta chronique.
Non, je m'insurge, ce n'est pas le titre de la chronique de Judith qui a incité Alain à partir. Il aurait fallu qu'elle écrive Taïmetoutmouve pour qu'il suive cette injonction qui n'en était d'ailleurs pas une.

Quoi qu'il en soit, je reviens par ici pour signaler la bonne nouvelle de cette chronique, le teasing pour l'émission D@ns le texte accueillant la rencontre Virginie Despentes-Judith Bernard, un must que j'attends avec impatience.
Vivement ce soir.

;) yG
J'ai un peu honte... Pas parce que je n'étais pas parmi vous. J'ai fait quasiment toutes les manifs depuis que je travaille (avant aussi, mais quand on ne perd pas d'argent, c'est trop facile).
J'ai un peu honte parce que je ne suis pas très très très vieille, et j'en ai déjà marre. Marre qu'on nous prenne pour des cons. Résignation. Ce sentiment qu'il faut trouver un autre mode d'action, parce que là, ils s'en contrefoutent.

Et surtout surtout surtout, je ne comprends plus mes "concitoyens" (je vais bientôt cesser de les considérer de cette façon) qui ne pensent qu'à critiquer, la SNCF/RATP et l'Education nationale notamment, qui sont tout le temps en grève, et qui emm..... leur monde. Je fais des bonds quand j'entends ça. Nous pouvons nous permettre de nous battre, nous en avons le droit, et nous ne craignons aucune représaille. Nous nous battons pour nous tous, pas de façon égoïste (vous pensez sérieusement que je me bats pour ma retraite que je ne toucherai sans doute jamais, et de toute façons, il va me falloir encore quelques petites quarante années de travail - qui sait où je serai alors !), mais pour que le système change dans le bon sens. Et on se fait engueuler ! Et les mêmes vont encore faire les mêmes bêtises au moment de voter !

ce n'est plus le gouvernement qui m'agace, on était prévenu : les Français me désespèrent, et je ne pensais pas que je baisserai les bras aussi vite, aussi jeune... C'est assez terrible.

Désolée pour ce message désespéré du samedi soir. Sinon, il a fait super beau auourd'hui...
Je m'étonne personnellement que l'on ne nome pas un chat un chat, et ses expulsions collectives,
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des actes de représailles et de punitions collectives
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en retour de deux arbres coupés et d'un gendarmerie noircie!!!
C'est un vieux vocabulaire, mais c'est celui approprié pour désigner les faits.
"Gagner davantage, vivre mieux" était l'un des slogans utilisés par la propagande pétainiste pour inciter les français à aller travailler volontairement en Allemagne. Cela me rappelle vaguement quelque chose ! (lu dans : "Eux, les S.T.O." de Jean-Pierre Vittori éd. Temps actuels, 1982)
[quote=Goscinny] * – Je suis mon cher ami, très heureux de te voir.
* – C'est un alexandrin.


C'est curieux qu'on dise des pieds.
Parce que pour compter, sans vocaliser même dans sa tête les chiffres, impossible. Et on ne peut pas dire les chiffres et les paroles en même temps, donc obligé de compter sur ses doigts. C'est pas ergonomique d'ailleurs, que dix doigts pour les alexandrins.
Je vous assure qu'en marchant, si vous récitez des vers, vous n'arriverez pas à compter les pieds.

Bon, donc qu'est-ce qui empêche de les compter en nombre de doigt, plus logique, au lieu d'en nombre de pied, les manifestants?
25 millions!!!!
Et si vraiment, à 25 millions, il ne se passe rien, on ajoute les doigts de pied!
[quote=Judith]Car décidément, rien ne bouge : aujourd’hui comme hier, les bougistes au pouvoir, si prompts à faire prendre baluchon à leurs têtes de turcs, ou à remuer le menton pour aboyer leurs conneries, font preuve d’une inertie très spectaculaire s’agissant de leur position idéologique. Bougent pas d’un iota. Le cul sur leurs certitudes, leurs promesses faites à d’autres que nous, et leurs erreurs arithmétiques.
Oh comme elle me parle cette phrase là ! Mais moi ce que je ne comprends pas, c'est comment on a pu élire ces coincés de l'idéologie après 2003. Fillon premier ministre quand même, la super provoque et personne qui moufte. On était prié de se pâmer devant l'energie, le volontarisme du bougiste en chef ! On allait voir, ce qu'on allait voir. Ouais, on a vu. La strangulation des services publics pour qu'ils crèvent d'eux-mêmes histoire de proposer à grand frais des services alternatifs bien privés qui rempliront les poches de quelques uns et videront les notres. Crache au bassinet et ait au moins le bon goût de mourrir jeune ! Tu parles d'un programme. Tu m'étonnes que ça ne plait pas trop à ceux qui c'est destiné. Mais ces zozos qui nous gouvernent, ils ne sont pas là par le fait d'un coup d'état. Ils ont été élus, en partie par des gens pour lesquels ils ne feront jamais rien. Des gens qui ne roulent pas sur l'or, qui rêvaient peut-être de gagner plus, et qui se dont laissé attraper par les grosses ficelles du plan de com, complaisement orchestré par nos médias nationaux. Moi je n'ai pas l'optimisme de Judith. Sarko, on savait qui il était, on connaissait la "finesse" idéologique de son camps, et la sienne en tant que Ministre de l'intérieur. Combien de couche il va falloir pour que les gens réagissent et arrêtent de faire la fine bouche ? Parce qu'on ne sera jamais gouverné par Monsieur ou Madame Parfait. Il ou elle n'existe simplement pas. Par contre, pour moi, il est clair qu'il faut à tout prix virer cette bande de démolisseurs. Ils n'ont pas leur place là où ils sont. Bien trop complaisant avec les racailles, et je parle des vrais. Celles qui paient un contrat de deux heures pour un travail qui en nécessite au moins trois, celle qui fraude le fisc, celles qui se réservent les meilleures places, qui dépensent sans compter l'argent public en préconisant à la "populasse" de se serrer la ceinture. Oui, j'aimerai bien être optimiste, et voir arriver vite, très vite le "Time to move". Mais je n'y arrive pas.
J'ai perdu la foi. Depuis 2003 ...
Mes 40 anuités ne sont pas là pour payer la retraite des parlementaires qui ont quotisé 15ans!


Qui a d'autres idées? Nous pourrions aider Judith à préparer sa prochaine manif.

Euh, par ailleurs, juste un petit flagrant délis de parisianisme: Pas 5 Millions de pieds à Paris. Mais ce n'est pas grave, nous avons l'habitude que les parisiens oublient qu'il existe une vie derrière le périph, et nous avons l'habitude que les média parlent de Paris comme si c'était toute la France. Alors de là à vous voir attribuer un chiffre concernant toute la France à la manif parisienne. Presque cela ne choquait plus personne.
Mais ou est notre capacité à nous indigner?
"nous avons l'habitude que les média parlent de Paris comme si c'était toute la France. Alors de là à vous voir attribuer un chiffre concernant toute la France à la manif parisienne. Presque cela ne choquait plus personne. Mais ou est notre capacité à nous indigner?":

Vous le savez bien Punaiz que Judith est prof de français, c'est donc une métonymie ou une synecdoque qu'elle nous a fait, Paris pour la France, sciemment... ou non.

;) yG
Nulle part je n'ai écrit qu'il y avait cinq millions de pieds à Paris : j'écris d'abord ceci, qui ne laisse aucun doute : "Sur le sol français, encore tout souillé des expulsions barbares de l’été, nous étions paraît-il deux millions cinq cent mille, ce qui fait cinq millions de pieds"

Puis cela, peut-être plus subtil : "- Paris est peut-être, comme tu dis, «une ville dure». Peut-être, comme tu dis, qu’«en France il y a un repli, un appauvrissement intérieur», qui est «asphyxiant». Mais, Virginie, on y fait de belles, de très belles manifs à cinq millions de pieds ; d’opiniâtres, très opiniâtres luttes sociales sur plus de sept années."
Le pronom "y" renvoie alors à la "France", qui figure dans l'énoncé de Virginie, auquel je réponds.

Je suis parisienne, mais pas parisianiste, ni bornée.
Je ne sais pas pour vous, Punaiz, mais moi, je trouve la démonstration de Judith implacable et sa capacité à s'indigner intacte.

;) yG
Whouaf, Whouaf

c bon, c bon, couché. C'est de pire en pire je me demande si il va pas falloir le stériliser, il devient intenable !!
Vous avez raison, Yannick.

C'était même pas de la provoc' de ma part, c'est juste que ma subtilité de la langue Française ne m'avais pas permit de relier le "y" à "La France". J'étais resté collé à Paris, et du coup ma punaiz était mal pointée.

Toutes mes excuses, donc, chère Judith, avec quelques Coquelicots.

@@@
IIIIIIIIIIII
Merci Judith.
Les pieds, les Alexandrins, la Tragédie... Simplement sublime.
Bonjour Judith,
Ravie également de vous lire à nouveau après cette pause estivale.

Vous n'y croyez plus, pourtant vous y étiez. Nul besoin pour moi de vous lire afin de le savoir, je vous y ai aperçue. Étonnant vécu du Net qui fait que l'on peut reconnaître quelqu'une sans la connaître. Je n'y crois plus non plus, depuis 2003 également (année qui marquera, je pense, longuement, la fin de toute illusion de changement pour nombre d'enseignants), pourtant j'y étais.

J'étais également de la manifestation d'enseignants de la veille, que nul média n'évoqua. Pensez-vous, quelques milliers, encore des profs, aucun intérêt. Parce que si cela fait 7 ans que l'on manifeste pour les retraites, cela dure depuis bien plus longtemps pour les profs. Il est vrai que le salaire est souvent mis en avant, avec raison. En 1981, un prof certifié commençait à 2 fois le SMIC, il commence à 1,2 fois le SMIC aujourd'hui alors qu'on lui demande toujours autant d'années d'étude et que le coût de la vie, lui, a bien augmenté. En dehors du salaire, c'est plus souvent l'augmentation de la violence que les médias ciblent. Oui, il y en a. Je travaille à Saint-Denis, la rentrée a commencé par l'agression d'un élève par un autre. Bilan : fracture pour le second et nombre d'autres élèves présents gazés. Mais cette violence existait déjà il y a vingt ans et existe dans le reste de la société, pourquoi l'école serait-elle alors épargnée?

Mais ce n'est pas pour ces deux raisons-là que nous manifestons dans l'indifférence générale depuis janvier 2010. Oui, oui, depuis janvier. C'est parce que depuis plusieurs années, et avec une force accrue depuis quelques mois, l'État est tout simplement en train de faire passer à la trappe l'école publique. Des milliers de postes sont supprimés chaque année (16.000 rien que pour cette rentrée), l'IUFM a disparu (les nouveaux enseignants, dont 900 en Seine-Saint-Denis en ZEP pour la plupart, commencent directement à temps plein sans aucune formation préalable), les heures supplémentaires sont imposées de toute part car le nombre d'enfants reste constant en France (rallongeant d'autant une semaine à déjà plus de 50H), les classes se surchargent, les remplacements ne peuvent plus être effectués... Toutes ces difficultés font qu'il est dès aujourd'hui impossible d'assurer le même enseignement à tous les enfants de France et que cela ira en s'aggravant.

Quand la devise nationale est évoquée en cours, les élèves en rigolent. Ils ne les voient ni ne les vivent au jour le jour les belles idées de liberté, d'égalité et de fraternité. Ce qui me désespère, c'est que moi aussi, je les vois de moins en moins dans ce pays qui est le mien et le leur. Alors oui, je n'y crois plus et pourtant oui, je continue de manifester et oui, je continuerai. Parce que si l'on s'arrête, on va leur donner quoi comme exemple? Tout va de plus en plus mal mais ce n'est pas grave, tais-toi et laisse le pays couler? Tu iras balayer les trottoirs mais ce n'est pas grave, les enfants des plus riches s'en sortiront eux? Tu vieilliras dans la misère mais ce n'est pas grave, quelques-uns le feront dans des résidences de luxe?

Donc oui, il faut continuer, se bouger, sortir, marcher, crier, manifester pour les retraites mais aussi pour tout le reste, pour faire comprendre à tous ces 1% qui détiennent 25% des richesses mondiales que notre pays refuse cette soi-disant évidence du capitalisme, qu'il ne veut pas, ne veut plus fonctionner ainsi, que son âme s'y refuse et va lutter contre. Et peut-être, ô combien peut-être, qu'un jour nous cesseront de nous désespérer de voir les feuilles de l'arbre France se flétrir et tomber et nous préoccuperons-nous de ses racines. Car quel avenir a un pays qui n'estime pas comme le plus primordial de s'occuper de ses enfants avant toute chose? Et peut-être alors, ces enfants nous en remercieront-ils en construisant et soutenant de leur esprit et de leurs bras cette société à laquelle nous aspirons tous : libre, égale et fraternelle.
Bonjour,
L'été a semblé bien long à ne pas vous lire.

Je ne suis pas chroniqueur à @si mais simplement retraité et comme vous, un peu orphelin des collègues de travail à mes cotés.
Cependant, je me dis que je me rattrape car en ces temps là je croyais aux balivernes du "modernisme" (c'est rétrograde de faire grève).
Au bilan nous nous sommes bien fait avoir et je m'en veux de ne pas avoir défendu beaucoup plus ardemment nos acquis sociaux. Chaque fois que je manifeste dorénavant je suis fier de ma présence.
Vivent les manifs !!!
Je cause pas souvent ici (mais je vous lis souvent forumeurs hargneux)
alors excusez d'avance mes maladresses.

Non seulement c'est un plaisir de retrouver la prose à (de) Judith,
l'annonce (le "teasing" en français dans le texte) du prochain d@ns le texte
un plaisir supplémentaire, une cerise sur le gâteau.
Il n'en demeure pas moins que "toujours la même manif, le même parcours, les mêmes slogans… pour le même résultat." :
n'est t"elle pas un peu désespérée. (je vous revois à son billet je cite même plus ....)
C'est bien triste ma pov dame !
Pourtant je vous rappelle qu'elle nous avait pondue un billet sur l'hagiographie édulcorée des rebelles.
Certes je vois pas la CSP+ un peu bobo et intello telle qu'elle se définie, prendre les armes.
Au besoin justes une juste indignation de rigueur pour les gens qui (qu'on) bouge(nt) (encore une pétition inutile ?)
'Rom unique objet de leur ressentiment"

PS :
Ne manquez surtout pas le lien qu'elle ) insérée;
c'est juste des petits dessins pour comprendre leurs desseins (mieux que des grands discours)
je le remets ici en rappelant c'est en deux parties :
http://www.dailymotion.com/video/xeefhg_incultures-5-travailler-moins-pour_news
et
http://www.dailymotion.com/video/xeefk3_incultures-5-travailler-moins-pour_news
A ceux qui doutent de l'utilité de manifester, de crier, ici ou là...
Posez-vous la question de savoir qu'elle est l'utilité de ne pas le faire.
A qui profite le crime ?

yG
Elles font du bien ces manifs, et en même temps, une fois les sono écartées, quel silence parmi les marcheurs... Je nous est tous trouvé résigné(e)s quand même. Je vous envie de savoir crier, moi je n'y arrive pas. Je voulais faire un panneau (Travailler moins pour travailler tous), mais je n'ai pas eu le courage. Soulagée à Bastille de croiser un mec avec le même slogan. Il faudrait réformer la société, accepter de revoir notre mode de consommation, Travailler moins pour moins d'Iphone.

Je ne supporte plus les gens que je croise, s'ils ne parlent pas dans le vide en faisant des grands gestes, ils grattent frénétiquement du doigt leurs écrans d'i-phone 4. Ils paraient qu'ils scrollent... Un jour j'irai chier sur la société qui scrolle au lieu de regarder devant elle, et je ferai mon panneau Lavorare meno, Lavorare tutti. Dans La fin du Travail, Jeremy Rifkin raconte que l'entreprise Kellogs est passé à 4 postes de 6 heures au lieu de 3 postes de 8 heures. 300 chefs de familles ont eu du travail, l'entrain et l'efficacité au travail s'était amélioré. C'était en... 1932, juste après la grande crise. A l'époque on a l'impression que les gens savaient se serrer les coudes, maintenant ils scrollent leur bidouillot en évitant de croiser les regards (et les poteaux).

Les manifs me font du bien car je vois bien que je partage avec ces marcheurs silencieux plus qu'avec la société que je côtoie chaque jour. Tiens Edwy Plénel entrain de faire des photos, des affiches pour le film de Siné, Acrimed, et tous les autres. Ici, oui, il y a un frémissement. Mais tout autour?

Sociétééé... tu m'auras pas!
Une manif, une de plus. J'y étais.
Une autre prévue le 23 septembre. J'y serai. Pour quel résultat ?
La grève illimitée reste un voeu pieux, les nouveaux moyens d'action une utopie.
Alors on se rassemble, part révoltée d'un peuple éternellement floué, routiniers, prévisibles, attendus, avec nos banderoles, nos pancartes, nos trompettes, nos fumigènes et nos slogans. On défile et on se défoule. Puis on rentre à la maison.
Le vent tourne ? J'aimerais le croire, mais il y a si longtemps que je n'ai pas ressenti la plus légère brise d'espoir.

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