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Tropiques de rêve
Suite à mon appel à sujets de chronique, un aimable @sinaute m'a suggéré de traiter du décalage entre la représentation des tropiques et la réalité. Avec, en question subsidiaire, « Peut-on faire confiance aux artistes ? »
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Derniers commentaires
Moi je suis toujours aussi passablement nul en peinturlure et autre sculpture... et ce, malgré une lecture régulière et attentive des chros korkosiennes depuis pas mal d'années.
;-(
Par contre, je me débrouille pas mal pour tout ce qui touche à... la retraite (pour en jouir depuis une décennie). Alors, cher Alain, si tu manques de conseils avisés sur le sujet, tu sais où me trouver !
:-((
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Par contre, je me débrouille pas mal pour tout ce qui touche à... la retraite (pour en jouir depuis une décennie). Alors, cher Alain, si tu manques de conseils avisés sur le sujet, tu sais où me trouver !
:-((
Merci pour ce nouveau voyage si bien écrit, au Pays de l'art.
Un peu tristounet à l'idée qu'un jour il n' y aura plus de vos nouvelles chroniques. Mais il y a un temps pour tout, et pour la retraite aussi. On vous la souhaite longue et douce.
Un peu tristounet à l'idée qu'un jour il n' y aura plus de vos nouvelles chroniques. Mais il y a un temps pour tout, et pour la retraite aussi. On vous la souhaite longue et douce.
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DÉTECTEUR & POISSON : Les tigres, j'en avais causé dans Tigres et chatons (le titre parodiait Tigre et Dragon, mais je ne suis pas sûr que cela ait été perçu).
Arrivé au tout premier paragraphe parlant du tigre de Rouault, je réagis à cette phrase certainement exacte "Son tigre, lui, peu mexicain, s'inspire des études de Delacroix" car Delacroix lui même dû s'inspirer du tigre du Jardin des Plantes car si je ne me trompe, il ne fit qu'un unique voyage "oriental", plus loin que la Porte Dorée donc, à savoir le Maroc, et je m'étonne que Delacroix ait trouvé un tigre dans ce pays sinon en captivité.
L'orientalisme est un peu comme dans notre temps l'américanisme : nous y sommes tous dedans avec des citations puisées dans des citations mais nous n'y avons beaucoup jamais mis les pieds, ce qui fait que l'américanisme nippon est différent du nôtre qui est différent du germain, lui-même différent du british. Il y a toutefois un air de vague ressemblance entre tous ces américanismes-là plus propice au rêve que l'original qui parfois fait peur.
L'orientalisme est un peu comme dans notre temps l'américanisme : nous y sommes tous dedans avec des citations puisées dans des citations mais nous n'y avons beaucoup jamais mis les pieds, ce qui fait que l'américanisme nippon est différent du nôtre qui est différent du germain, lui-même différent du british. Il y a toutefois un air de vague ressemblance entre tous ces américanismes-là plus propice au rêve que l'original qui parfois fait peur.
Gao Xingjian, prix Nobel de littérature en 2000, est aussi peintre; serait-il possible de consacrer une chronique à cet homme discret?
Gauguin n'a jamais prétendu représenter la réalité - au contraire - en encore moins durant sa période polynésienne.
Par contre les personnages sont parfaitement "ethniques" même si les sujets et les cadres ne le sont pas.
D'autre part l'affaire de l'oreille coupée de Van Gogh est maintenant parfaitement élucidée - Documentaire Arte récent... :-)
Par contre les personnages sont parfaitement "ethniques" même si les sujets et les cadres ne le sont pas.
D'autre part l'affaire de l'oreille coupée de Van Gogh est maintenant parfaitement élucidée - Documentaire Arte récent... :-)
non, pas possible! la fin en avril? pour de vrai?
effondrée suis je... really
un de mes rares petits bonheurs qui s efface, la seule raison d'être de mon abonnement!
Où vous retrouver?
merci pour tout ce qui fut
effondrée suis je... really
un de mes rares petits bonheurs qui s efface, la seule raison d'être de mon abonnement!
Où vous retrouver?
merci pour tout ce qui fut
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sûr, on va pas leur coller une pastille verte..
mais faut-il leur faire confiance seulement "si l'on veut rêver" ? Le "véridique" de ces tableaux m'a fait penser à la phrase de Rodin, citée par Merleau Ponty : « C'est l'artiste qui est véridique et c'est la photo qui est menteuse, car, dans la réalité, le temps ne s'arrête pas . »
Le peintre, et ses chevaux si paradoxalement vrais : "Pourquoi le cheval photographié à l'instant où il ne touche pas le sol, en plein mouvement donc, ses jambes presque repliées sous lui, a-t-il l'air de sauter sur place ? Et pourquoi par contre les chevaux de Géricault courent-ils sur la toile, dans une posture pourtant qu'aucun cheval au galop n'a jamais prise ? C'est que les chevaux du Derby d'Epson me donnent à voir la prise du corps sur le sol, et que, selon une logique du corps et du monde que je connais bien, ces prises sur l'espace sont aussi des prises sur la durée" (M. Merleau-Ponty, L’œil et l’esprit)
les tableaux nous donnent à voir le mouvement. pas seulement le mouvement du monde, mais celui de l'œil du peintre. Ceux-là nous donnent à voir le voyage, fût-il en chambre, ils nous donnent à voir l'histoire (celle du XIXème, l'histoire des conquêtes coloniales...) et l'ailleurs, le mouvement, l'entrechoc entre les représentations occidentales et "l'orient", à la fois autre et "alter-ego". Même la "rigueur" de Jules Laurens nous donne à voir des planches improbables, accumulant des "personnages" qui flottent, rassemblés dans un espace indéfini, rassemblés par le seul regard du peintre, embrassés dans sa curiosité, comme dans un cabinet de la renaissance, une chambre des merveilles...
mais faut-il leur faire confiance seulement "si l'on veut rêver" ? Le "véridique" de ces tableaux m'a fait penser à la phrase de Rodin, citée par Merleau Ponty : « C'est l'artiste qui est véridique et c'est la photo qui est menteuse, car, dans la réalité, le temps ne s'arrête pas . »
Le peintre, et ses chevaux si paradoxalement vrais : "Pourquoi le cheval photographié à l'instant où il ne touche pas le sol, en plein mouvement donc, ses jambes presque repliées sous lui, a-t-il l'air de sauter sur place ? Et pourquoi par contre les chevaux de Géricault courent-ils sur la toile, dans une posture pourtant qu'aucun cheval au galop n'a jamais prise ? C'est que les chevaux du Derby d'Epson me donnent à voir la prise du corps sur le sol, et que, selon une logique du corps et du monde que je connais bien, ces prises sur l'espace sont aussi des prises sur la durée" (M. Merleau-Ponty, L’œil et l’esprit)
les tableaux nous donnent à voir le mouvement. pas seulement le mouvement du monde, mais celui de l'œil du peintre. Ceux-là nous donnent à voir le voyage, fût-il en chambre, ils nous donnent à voir l'histoire (celle du XIXème, l'histoire des conquêtes coloniales...) et l'ailleurs, le mouvement, l'entrechoc entre les représentations occidentales et "l'orient", à la fois autre et "alter-ego". Même la "rigueur" de Jules Laurens nous donne à voir des planches improbables, accumulant des "personnages" qui flottent, rassemblés dans un espace indéfini, rassemblés par le seul regard du peintre, embrassés dans sa curiosité, comme dans un cabinet de la renaissance, une chambre des merveilles...
Si on a le droit de demander, il y a un thème qui me trotte dans la tête depuis quelques temps, et qui est en quelques sortes le complément de la thématique "arrêt sur images": c'est celui de la cessité. Rassurez-vous, rien de personnel, cela va très bien pour moi, mes yeux me donnent entière satisfaction; il s'agit plutôt d'une réflexion générale, d'un sentiment que plus on a d'images, moins on les voit, ou que leur multiplicité les obscurcît ou quelques chose comme cela.
Ou comme le titrait un fameux historien de l'art: On y voit rien.
Ou comme le titrait un fameux historien de l'art: On y voit rien.
On a déjà eu un truc sur les chatons ?
Tout à déjà été écrit sur les chroniques de maître Korkos.
Alors, soyons dithyrambiques :
merci !
Alors, soyons dithyrambiques :
merci !
Je redoute de ne plus vous lire!! Ce fut un régal pour moi.A chaque fois j'en sortais il me semble un peu plus éclairée, même si beaucoup de choses furent oubliées...Bonne retraite Alain!
Super chronique !
Est-ce qu'une chronique a déjà été faite sur le représentation de la science et des scientifiques ?
Est-ce qu'une chronique a déjà été faite sur le représentation de la science et des scientifiques ?
L’Île lointaine
Je suis né dans une île amoureuse du vent
Où l’air a des senteurs de sucre et de vanille
Et que berce au soleil du tropique mouvant
Le flot tiède et bleu de la mer des Antilles.
Sous les brises, au chant des arbres familiers,
J’ai vu des horizons où planent des frégates
Et respiré l’encens sauvage des halliers
Dans ses forêts pleines de fleurs et d’aromates.
Cent fois je suis monté sur ses mornes en feu
Pour voir à l’infini la mer splendide et nue
Ainsi qu’un grand désert mouvant de sable bleu
Border la perspective immense de la vue.
À l’heure où sur ses pics s’allument les boucans,
Un hibou miaulait au cœur de la montagne
Et j’écoutais, pensif, au pied des noirs volcans
L’oiseau que la chanson de la nuit accompagne.
Contre ces souvenirs en vain je me défends.
Je me souviens des airs que les femmes créoles
Disent au crépuscule à leurs petits enfants,
Car ma mère autrefois m’en apprit les paroles.
Et c’est pourquoi toujours mes rêves reviendront
Vers ces plages en feu ceintes de coquillages,
Vers les arbres heureux qui parfument ses monts
Dans le balancement des fleurs et des feuillages.
Et c’est pourquoi du temps des hivers lamentables
Où des orgues jouaient au fond des vieilles cours,
Dans les jardins de France où meurent les érables
J’ai chanté ses forêts qui verdissent toujours.
Ô charme d’évoquer sous le ciel de Paris
Le souvenir pieux d’une enfance sereine,
Et, dans un Luxembourg aux parterres flétris,
De respirer l’odeur d’une Antille lointaine !
Ô charme d’aborder en rêve au sol natal
Où pleure la chanson des longs filaos tristes,
Et de revoir au fond du soir occidental
Flotter la lune rose au faîte des palmistes.
Daniel Thaly
Je suis né dans une île amoureuse du vent
Où l’air a des senteurs de sucre et de vanille
Et que berce au soleil du tropique mouvant
Le flot tiède et bleu de la mer des Antilles.
Sous les brises, au chant des arbres familiers,
J’ai vu des horizons où planent des frégates
Et respiré l’encens sauvage des halliers
Dans ses forêts pleines de fleurs et d’aromates.
Cent fois je suis monté sur ses mornes en feu
Pour voir à l’infini la mer splendide et nue
Ainsi qu’un grand désert mouvant de sable bleu
Border la perspective immense de la vue.
À l’heure où sur ses pics s’allument les boucans,
Un hibou miaulait au cœur de la montagne
Et j’écoutais, pensif, au pied des noirs volcans
L’oiseau que la chanson de la nuit accompagne.
Contre ces souvenirs en vain je me défends.
Je me souviens des airs que les femmes créoles
Disent au crépuscule à leurs petits enfants,
Car ma mère autrefois m’en apprit les paroles.
Et c’est pourquoi toujours mes rêves reviendront
Vers ces plages en feu ceintes de coquillages,
Vers les arbres heureux qui parfument ses monts
Dans le balancement des fleurs et des feuillages.
Et c’est pourquoi du temps des hivers lamentables
Où des orgues jouaient au fond des vieilles cours,
Dans les jardins de France où meurent les érables
J’ai chanté ses forêts qui verdissent toujours.
Ô charme d’évoquer sous le ciel de Paris
Le souvenir pieux d’une enfance sereine,
Et, dans un Luxembourg aux parterres flétris,
De respirer l’odeur d’une Antille lointaine !
Ô charme d’aborder en rêve au sol natal
Où pleure la chanson des longs filaos tristes,
Et de revoir au fond du soir occidental
Flotter la lune rose au faîte des palmistes.
Daniel Thaly